she is catalyst, she is chaos - (poppy)

I HAD A DREAM. WE WERE SIPPING WHISKY NEAT AND I WAS HIGH ENOUGH. SOMEWHERE ALONG THE LINES WE STOPPED SEEING EYE TO EYE. YOU WERE STAYING OUT ALL NIGHT AND I HAD ENOUGH. ◇ Ce n’est un secret pour personne. Nous sommes prêts à faire n’importe quoi pour quelqu’un. Nous sommes prêts à devenir idiot, à lâcher les pieds de la terre pour cette personne. Nous sommes prêts à croire que la lune nous appartiendra un jour. Nous sommes prêts à croire les rêves qu’on nous vend. Nous sommes prêts à tout lâcher, effacer, recommencer une nouvelle vie. Ailleurs. Loin de celle qu’on avait, différente de notre ancien quotidien. Un nouveau rythme, un nouveau départ. Poppy l’a connu, ce manège enchanté. Elle a cru aux paroles. Elle a voulu avoir des rêves, elle aussi. Alvin lui en vendait, régulièrement.

Elle s’en souvient encore. Ils se sont rencontrés en Australie, dans la même université. Ses cheveux bruns en bataille, son visage carré, son corps grand et imposant. Il jouait de son physique, de sa séduction. Une grande quantité des filles tombaient sous son charme. Elles étaient à l’affut de tout. Poppy en faisait, à son plus grand regret, partie de ce groupe. De ces filles qui s’emballaient à un simple sourire, à un simple regard. De ces filles qui se jalousaient les unes des autres. De ces filles qui faisaient en sorte de se faire remarquer, dans l’unique but d’attirer son attention. Oui, Poppy. Elle avait rejoint ce clan. Puis elle avait gagné. Alvin était à elle, comme Poppy était à lui. Il avait changé, mettant de côté ce badboy qui faisait tant fantasmer. Elle avait changé, devenant niaise à rire pour un oui ou pour un non. Ils s’aimaient. Comme deux amants, ils s’aimaient. Leur rêve commun était de voyager. De vivre ailleurs. De partir dans de nouveaux horizons. De construire une nouvelle vie, à deux. Comme ils le font dans les films. Et le scénario était tellement bien tourné.

Elle a eu son diplôme, les félicitations de sa mère et du deuxième homme qui est venu partager sa vie. Un second père. Une seconde autorité. Maintenant, elle pouvait être libre. C’était la promesse que Camelia lui avait faite. Terminer ses études avant de s’en aller dans cette ville mythique. Londres. La destination de rêve choisie par les deux amoureux. Ils allaient y vivre, se marier et fonder une famille. Comme Alvin lui avait dit, promis.

Alors ils partient.
Loin de l’Australie et de ses tropiques.


I HAD A DREAM. WE WERE BACK TO SEVENTEEN, SUMMER NIGHTS AND LIBERTIES. NEVER GROWING UP. I'LL TAKE WITH ME THE POLAROIDS AND THE MEMORIES, BUT YOU KNOW I'M GONNA LEAVE BEHIND THE WORST OF US. ◇ Leur appartement n’était pas très grand, mais assez pour eux. Le quartier n’était pas le plus aisé de la ville, mais ceci restait un détail. Camden Town avait son charme, tout comme le nord de Londres. Ils étaient heureux. Ils étaient biens. Les quatre murs sont devenus leur cocon, l’endroit où s’enlacer. Les quatre murs possédaient des secrets, des bons comme des mauvais. Tout se passait bien. Tout avait l’air de fonctionner. Comme Alvin lui avait dit, promis. Mais ce n’était qu’une image. Un mirage, une illusion éphémère.

Un soir. Il ne lui fallait qu’un soir, pour que tout bascule. L’appartement était vide à son arrivée. Des affaires manquaient. Pas un mot, pas un indice. Un départ qui avait certainement été précipité, à voir les pots renversés. D’abord une angoisse, puis une tristesse. Suivi d’une haine et d’une rancœur insurmontable. Et, enfin, cette soif de vengeance. Cette méprise envers la gente masculine. Ce dégoût.

Alvin était parti, mais Londres restait.


WHO'S GONNA WALK YOU THROUGH THE DARK SIDE OF THE MORNIN? WHO'S GONNA ROCK YOU WHEN THE SUN WON'T LET YOU SLEEP? WHO'S WALKING UP TO DRIVE YOU HOME WHEN YOU'RE DRUNK AND ALL ALONE? IT AIN'T ME. ◇ Aujourd’hui, elle continue d’avancer tant bien que mal. Elle fait abstraction de cette idylle désastreuse passée, et se méfie du présent. Elle oublie grâce aux fêtes, aux événements présents dans la ville. Elle oublie sous la fumée âcre de la cigarette, sous la chaleur de l’alcool. Parfois, elle oublie aussi en défiant les amants abandonnés de Londres. Sa vie ne ressemble plus à celle d’autrefois. Sa personnalité est différente de celle que sa mère a toujours connue. Mais c’est comme ça. Et il faut faire avec.

Alvin, elle t’aimait à en crever.
Et tu en as trouvé une autre.