I'm gonna pick up the pieces and build a lego house ~ Isis.

Je suis née le 10 août 1997 et je ne sais toujours pas si j’ai été véritablement désirée ou non… Je me console en me disant qu’il y a pire, dans la vie, mais j’ai forcément besoin de me focaliser un peu sur mes soucis personnels. J’ai vu le jour en Colombie dans un hôpital de Bogota. Je n’en sais pas beaucoup plus à part que ma mère biologique a accouché seule. Aucune information à signaler de la part de mon père. On m’a raconté que ma mère biologique est décédée quand j’avais deux ans mais mes parents refusent de me dire ce qui lui est vraiment arrivé. Je ne vous cache pas que c’est un sujet de discorde depuis que j’ai posé la question, à 16 ans. Je continue de chercher à en apprendre plus, consciente de la possibilité de découvrir quelque chose de moche ! Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que j’ai été adoptée par la famille Roy…. Nan, excusez-vous, je reformule : adoptée par la FORMIDABLE famille Roy. Vous en connaissez, vous, des parents qui sont exemplaires en dépit d’une fille au caractère comme le mien ? Je pourrais m’épancher pendant des heures à leur sujet et les congratuler comme je ne l’ai jamais fait pour personne. Ils m’ont élevée, m’ont soignée, m’ont fait devenir une jeune fille responsable tout en supportant mes états d’âmes d’adolescente… Et il y en a eu ! J’étais tantôt amoureuse de garçons qui m’étaient inaccessibles, tantôt mal dans ma peau et désireuse de devenir quelqu’un d’autre, tantôt dégoûtée par les façons d’être des camarades d’école, j’ai même parfois eu envie de foutre le camp pour ne jamais revenir. Mettre les voiles était une solution de facilité que je n’ai jamais suivie, mais j’y ai pensé tellement souvent. Je n’ai pas été seule à grandir dans la famille Roy que j’aime tant. Sekhmet aussi, ma grande sœur. Encore une fois, je ne pouvais espérer mieux qu’une sœur, que CETTE sœur en particulier. On forme une famille et je pense que notre histoire forge nos liens. L’entente est bien là et nous ne faisons pas exception à la règle : nous avons une relation de sœurs, personne ne peut en douter. Les chamailleries, les disputes, l’entraide, les secrets, le soutien… Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à toi, Sek’, et je pense que j’ai véritablement une bonne étoile. Nous avons grandi toutes les deux (avec les parents) à Bristol et je n’ai que de bons souvenirs sur cette période qui a précédé notre envolée vers la capitale Anglaise.

Restons-en à l’adolescence (voire même mon enfance, pour être exacte) et parlons un peu de moi. Une personne va évidemment intervenir dans ma vie et rendre les choses encore plus belles, patience. Avant tout, laissez-moi vous parler d’un conte français qui s’appelle « Emilie Jolie ». Votre ordinateur portable dernier cri vous aidera à en apprendre un peu plus sur le conte. En attendant, j’affirme penser qu’on peut tous avouer avoir été jaloux une fois dans sa vie. J’ai été jalouse maladie d’Emilie Jolie, ou pour être plus exacte, de la jeune fille qui a joué le personnage à ma place pendant me spectacle de l’école. Une chevelure blonde, des yeux bleus et une peau blanche. Je n’avais rien de ce que représentait le personnage du conte et j’ai vu le rôle me passer sous le nez, vivant une jalousie presque maladive de n’avoir pu être sur une scène à cause de mes caractéristiques physiques. C’est discriminant, non ? Je me suis sentie discriminée et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps du haut de mes 7 ans. Tout ça pour dire que j’ai eu conscience assez rapidement de mon amour pour la scène. Aucune peur, aucune appréhension, juste de l’excitation à l’idée de voir les yeux des spectateurs rivés sur une scène. Je n’étais pas une petite fille aussi innocente et adorable qu’Emilie Jolie, mais j’avais envie de le devenir pour le spectacle et faire échanger le personnage avec ses interlocuteurs du conte. Finalement, j’ai joué l’Autruche. Oui, vous avez bien lu, l’Autruche. Sans commentaire. J’ai perdu l’occasion de mes rêves, mais mes parents m’ont évidemment consolé en m’inscrivant dans un club de théâtre minable, mais qui me plaisait énormément, à Bristol. On fait avec ce qu’on a. Depuis mes 7 ans, je joue des rôles, j’invente des personnages de mon imagination et je couche sur papier beaucoup de choses. Je n’ai pas abouti à une histoire complète, mais mon imagination ne cesse de développer de nouvelles idées. J’ai un côté rêveur qui est assez hors du commun mais, en société, je parviens quand même à passer pour une personne normale et relativement sociable.

A 15 ans, je faisais partie des mastodontes du théâtre puisqu’active au sein du club depuis 8 ans. J’ai rencontré un tas de gens dans tous les domaines : le théâtre, la danse, le spectacle en général, la littérature et les contes. Ce milieu était fait pour moi ! Vous allez peut-être croire que les rêves deviennent rarement réalité et qu’on ne peut pas faire grand-chose dans le domaine du théâtre, de nous jour ? Détrompez-vous, ma voie était déjà tracée, toute trouvée et pour cela, je pense qu’il faut remonter 11 ans en arrière, quand j’avais 4 ans et que papa et maman ont été invités à fêter quelque chose chez les voisins. J’ai suivi le mouvement, comprenant plus tard de quelle fête il était question (l’anniversaire du papi d’à côté)… Cette fête n’a aucun lien direct avec le théâtre, mais, avec Sekhmet, nous y avons rencontré quelqu’un qui n’est jamais sortie de notre vie depuis ce jour.  « Kulap », la personne qui aurait pu être « mon personnage », celui que j’aurais pu créer et qu’il m’aurait plu d’observer pendant des heures … J’ai su que nous allions être quelque chose l’une pour l’autre même si je n’avais que 4 ans et que l’instinct de mon cerveau était le seul conscient. Nous avons dansé, sautillé comme jamais pendant la fête et j’en garde un souvenir qui est encore net malgré les années qui ont passées.

Aujourd’hui, tu es encore dans ma vie ; tu es atypique, j’ai remarqué tout de suite que tu n’étais pas QUE ce que tu paraissais être. Tu as tout le mystère que j’adore, tous les questionnements que je veux me poser et, en plus, nous sommes nées quasiment en même temps. Des âmes sœurs qui poussent leur premier cri à deux endroits différents du monde et qui finissent par se retrouver dans la plus belle ville qui soit, ça existe, pas vrai ? Tu es agaçante, je ne te supporte pas toujours Kiddie (parce que tu es Kiddie, désormais, peu importe la manière dont je te nomme, tu es quelqu’un pour moi !). Le tournant de ma vie a eu lieu quand ton père nous a proposé de venir à Londres et vivre avec votre famille. Londres…. Londres… le théâtre, Picadilly … les comédies musicales et la vie nocturne, mon école de théâtre…. Mon rêve ! Mais à 15 ans, on peut avoir des rêves et les alimenter pendant un certain temps… Sekhmet a promis de s’occuper de moi, à Londres et j’ai un souvenir flou de notre départ pour rejoindre la famille Linpraneet. Parce que je n’ai jamais eu conscience de pouvoir toucher mon rêve d’aussi près. Kiddie, tu fais partie de mon rêve et de la fin de ma vie d’adolescente que j’ai apprécié abandonner derrière moi. Bristol ne me manque pas, mes parents un peu… Mais c’est cette vie que je veux vivre … J’espère avoir autant de poids dans ta vie qu’en a Sekhmet, Kiddie. Parce que tu comptes pour moi. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, tu le sais, toi ? Qui peut vraiment le savoir ? Nous vivons ensemble depuis 4 ans et moi, je progresser toujours un peu plus sur le chemin de mes passions.