| ( ✰) message posté Ven 1 Aoû 2014 - 17:36 par Invité J'avais demandé à Julian s'il allait bien... Mais il ne me répondit pas. Cela voulait très certainement dire que la réponse était « non ». Mais il s'agissait là d'une logique implacable. Mais avec une vieille blessure comme il avait et celles de la dernière fois où il s'était battu, c'était évident que la douleur allait finir par revenir. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être mal à l'aise et désolé en même temps. Parce que c'était de ma faute s'il avait aussi mal. J'aurais pu me dire que c'était là les conséquences du jeu, mais non... Je culpabilisais et je ne pouvais pas m'en empêcher. J'aurais aimé revenir dans le temps et le frapper ailleurs... ou pas du tout en fait. Décidément, les sports de combat n'étaient pas fait pour moi! J'étais bien trop soucieux des autres pour leur faire du mal! Je regardai impuissant Julian qui avait visiblement de la difficulté à respirer. Je fis une vaine tentative pour détendre l'atmosphère. Au moins, le jeune homme sourire à ma « taquinerie ». « Oh mais tu en as encore plein à découvrir. Mon corps regorge de creux et de déformations.» railla-t-il en serrant davantage son flanc. Devais-je appeler les urgences? Quelque chose me disait qu'il ne me laisserait pas faire. Le jeune homme semblait quelqu'un de fier qui ne se laissait pas abattre facilement et qui ne demandait pas d'aide à autrui...
Je lui proposai néanmoins de s’asseoir de nouveau ou même de s'allonger. Peut-être que ça lui ferait du bien? Ou bien même d'arrêter tout simplement la séance, mais il ne semblait pas convaincu de cela. Son roulement de yeux et tout son corps vibrait d'une attitude négative et peut-être que ça allait me retomber dessus! Sûrement en fait. « Pourquoi es-tu si intéressé par mon sort. » me demanda-t-il enfin, brisant de ce fait mon monologue. « Ne t’inquiète pas je ne compte pas porter plainte pour non insistance à personne en danger. J’ai déjà traversé la douleur. Je connais mon corps. Et je vais bien.» ajouta-t-il. « Pourquoi? Parce que je me soucis des autres et en particulier, les gens que j'apprécie... » lui dis-je en haussant les épaules. « Pourquoi tu repousses les gens qui veulent t'aider? » demandais-je. Ce n'était sûrement pas la bonne question. Mais là était tout le cœur du problème. J'allais probablement prendre un vent, mais à vrai dire, je m'en fichais. Je n'étais pas du genre à baisser les bras aussi facilement. « Es-tu intrigué, petite chose ? » se moqua-t-il d'un air dégagé en se laissant glisser sur le sol. « Intrigué... oui, mais ça ne part pas d'une mauvaise intention... » lui dis-je, honnête. Je m'assieds alors à ses côtés, me fichant s'il voulait de ma présence ou pas. « Si tu veux tout savoir, je n'ai pas pitié de toi, loin de là. Je souhaite simplement t'aider.... Et parfois, il faut savoir accepter l'aide... » lui dis-je, soupirant. Mon sourire s'était quelque peu effacé, laissant plutôt place à un air sérieux, ce qui était rare chez moi. |
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| ( ✰) message posté Ven 1 Aoû 2014 - 22:26 par Invité Let the battle commence ... Bizarrement, je n’avais aucun doute vis-à-vis de Jonah. J’avais assez côtoyé les gens pour savoir faire la différence entre ce qui était bon et ce qui ne l’était pas. Je plissai les yeux en détaillant son visage encore une fois. La douleur qui s’abattait sur moi perturbait les enchainements de mon esprit, mais je mettais un point d’honneur à rester désinvolte vis-à-vis de cette situation. Je me sentais assez ridicule comme ça, je ne voulais pas montrer mes faiblesses plus que nécessaire. Mon débardeur noir me collait à la peau. Je soupirai en crispant ma main sur le tissu humide afin de mieux tenir mes cotes. Le ventilateur envoyait une petite brise fraiche. J’inhalais l’air du mieux que je pouvais. Je voulais m’accrochais à ce souffle de vie comme si c’était le dernier. Je voulais me relever, et continuer ce combat avec acharnement. J’étais ainsi fait. J’avais ainsi vécu. Mais mon corps me faisait faux bond pour la première fois. Je déglutis lentement. Je sentais le gout ferreux du sang me brûler la langue mais je refusais de cracher. Je refusais cette énième démonstration d’impuissance. Il me regardait du coin de l’œil, je savais qu’il se sentait désolé, peut-être même avait-il pitié. Je ne pouvais pas lui en vouloir après tout, j’étais dans un état pathétique. Je postai mes coudes de part et d’autre mon bassin afin de mieux m'allonger.
« Pourquoi? Parce que je me soucis des autres et en particulier, les gens que j'apprécie... » Répondit-il à mon attaque. Je me redressai lentement. Mon visage s’étira à mi-chemin entre l’amusement et le dédain.
«J’espère que je ne ferais jamais partie des personnes que tu apprécies. » Lançai-je d’une voix irrégulière. « Parce que tu aurais bien du soucis à te faire. »
Tout chez lui était une invitation à la gentillesse, même son léger haussement d’épaules me semblait inoffensif. Je me mordis la lèvre inférieure tandis qu’il me demandait :« Pourquoi tu repousses les gens qui veulent t'aider? »
« Les gens ne veulent jamais m’aider. » Claquai-je le plus froidement possible.
Il ne pourrait jamais panser mes blessures. Il ne pourrait jamais me sauver de mes démons, alors à quoi bon lui ouvrir les portes ? Mon vécu était inchangeable. Le monstre que j’étais était immuable. Je papillonnai des yeux en courbant la bouche. Je tentai un rire malsain, mais les contractions de mes mâchoires étaient spasmodiques. Mes dents s’entrechoquèrent subitement. Je serrai les poings dans l’effort vain de contrôler cette convulsion. Mon corps se ploya, suspendu dans le vide. J’émis un gémissement en lâchant prise.
« Si tu veux tout savoir, je n'ai pas pitié de toi, loin de là. Je souhaite simplement t'aider.... Et parfois, il faut savoir accepter l'aide... »
Mes lèvres tremblèrent. Je voulais lui répondre d’aller se faire foutre de toutes mes forces, je voulais lui dire que son aide n’était qu’une démonstration comme une autre d’une humanité qui m’avait rejeté. Je voulais criais injustice en brandissant les armes, mais j’étais à bout. Je venais de flancher. Et le pire c’est que je devais accepter de laisser aller. Mes yeux se fermèrent dans le noir. Je retournais là d’où je venais, dans le monde des ténèbres.
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