Perfect illusions. (Alba)

Alba, on l'aime ou on la déteste. Y'a jamais eu de juste milieu chez elle, Alba elle peut être irritante à souhait. Beaucoup trop étouffante ou, au contraire complètement rigide. Un peu lunatique sur les bords, un peu maladroite, un peu trop franche. Alba elle peut être la bouffée d'air frais ou encore un gaz toxique et meurtrier. Elle est de celle qui attire les regards, son style bien à elle, l'assurance qu'elle s'efforce de porter. Et puis elle est belle Alba, elle a cette gueule qui envoie du lourd, les traits du visage qui vous raconte son histoire. Elle a ce charme au bout des lèvres, ce truc inexplicable qui la fait se démarquer. Et elle le sait Alba, elle en joue, elle a très vite compris comment charmer les hommes et elle aime ça. Alba, elle aime ce pouvoir de séduction, elle aime ces regards qui parlent, qui en disent long. Elle adore jouer avec le feu, Alba. Elle frissonne à l'idée seule de se lancer dans une joute charnelle, dans un combat qui entraînera à une mort certaine de l'un ou de l'autre. Elle aime la passion Alba, elle veut que ce soit passionné. Réel. Doux. Fort. Brutal et incertain. Alba, elle l'a finalement trouvé. Lui, l'inattendu et l'attendu. Solal. Cette belle oasis qui disparaît aussitôt l'avoir effleuré du bout des doigts. Elle a goûté à ses lèvres un jour, à sa bouche au goût fruité, au goût inédit. Alba, elle s'est jetée dans ses iris émeraudes, brillants et brûlants de désir inassouvi. Elle ne s'en est jamais remise Alba, elle est prisonnière de cette douce et brève étreinte. Elle en rêve le soir, elle y pense le jour. Lui. Solal, il a débarqué dans sa vie, il a tout envoyé valser, ses idées fixes, les nombreux clichés, son passif sentimental sans plus aucune importance maintenant. Il est venue, sans taper, sans prévenir. Il a gravé son prénom au fer chaud sur sa peau fine, la laissant se tordre de douleur d'une histoire impossible. Trop complexe, semé d'embûches, de barrières. Et pourtant, quand il la regarde, Alba, elle oublie tout. Elle vous oublie vous.

Et puis il y a ce nouveau monde. Monde qui n'a jamais était le tien, que t'as juste regardé de loin avec envie pendant des années. Pendant ton enfance en priant pour qu'un jour tu puisses en être. De ces gens qui baignent dans le bonheur familial, de ces gens entourés sans même s'en rendre compte.. Alors, ouais, il y avait bien ta mère, elle, elle a essayé de tout son coeur de te donner le sourire alors qu'elle lutté pour garder le sien. Mais le soir, quand t'était gosse, tu pouvais entendre ses sanglots tard dans la nuit, pensant que tu dormais, elle se laissé aller à des larmes de regrets. Sûrement qu'elle aussi elle a dû penser à t'abandonner, comme lui, que ce serait plus facile. Que c'était p'têtre la solution. Honteuse. Pas assez égoïste. Elle t'avais probablement déjà trop côtoyé, elle t'aimait déjà bien trop pour te laisser sur un perron ou dans un foyer. Alors elle t'as élevé, comme une tigresse, elle l'a fait seule. Toute seule. Et t'as oublié l'absence d'un père, à peine même si tout te ramenait à lui. Puis il y a eu ce fameux jour, cette salle parfaitement décorée et ce lustre somptueux. Ces gens sourires aux lèvres, des visages familiers, d'autres inconnus et il y avait elle. Elle, radieuse, cette robe blanche sans fin, cet homme pour qui son visage s'est illuminé. Cet homme qui a prit cette place qu'un autre a délaissé depuis bien longtemps. Et il y avait elle, celle avec qui tu partages cette vie maintenant. Romy. Elle est son regard arrogant, cette façon de te montrer que t'es pas à ta place ici, que t'as rien à foutre là et ses yeux qui te dénigrent d'un battement de cil. Et il y a toi, celle sur qui tout glisse ou presque. Toi et ton vice, toi et ta sournoiserie sans faille, toi et ta gueule d'ange qui cache un monde entier. Tu la nargue, t'en fait des caisses, tu te la joue fille parfaite, fille modèle sans vraiment y croire toi même. Sans jamais l'être vraiment.