» Schizophrénie : maxime (t. oman) & bodevan ( g. hedlund )
(✰) message posté Lun 6 Fév 2017 - 14:38 par Solal D. B. Fitzgerald
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Solal & Tulasi
Elsa. Partie. Alexandra. Tout autant. Les jours se succédaient, inlassablement. Et Romy ne revenait pas vers moi. Je ne parvenais pas à quitter mon lit. J'avais merdé. J'avais fait fuir celles que j'aimais. Je n'avais aucune épaule sur laquelle pleurer car Romy ne voulait plus que je sois son meilleur ami. Je ne veux pas te parler. Après tant d'années d'amitié, j'étais enfin parvenu à briser quelque chose. J'avais cru notre lien imbrisable, Je m'étais trompé. Un mois s'était écoulé depuis le nouvel an. Depuis que j'avais essayé de coucher Alba. Alba Teller. Je levais les yeux au ciel. Je n'avais su garder mes envies dans mon pantalon, et j'avais approché la mauvaise fille. L'ennemie de Romy. La soeur de Romy. Je grognais et tapais contre mon matelas. Si seulement je pouvais cesser d'y penser. Mes joues étaient humides. Des larmes y avaient coulé. Des larmes pour Romy, des larmes pour cette amitié que j'avais perdu. Elle m'était vitale. Je fermais de nouveau les yeux. Oublies Solal. Oublies. Passe à autre chose et avance. Mais l'amour n'avat rien à voir avec l'amitié. Je pouvais vivre sans Elsa et sans Alexandra. Je ne m'étais pas construit à leur côté. Je m'étais juste délecté de chaque seconde passée avec elles. J'en avais abusé. Je les avais désiré. Elles me manquaient, mais les chagrins d'amour finissent toujours par passer. Certains. D'autres ne disparaissent jamais. Ils restent marqués au fer rouge sur la peau. Pour moi, ces marques correspondaient à l'existence de mes trois meilleurs amis : Camille, Vince, et... Romy. Romy était unique. Elle était deux couilles réunies dans un corps féminin. Elle était capable de me parler d'amour en tressant mes poils d'aiselles. Elle était capable de me comprendre. Elle était capable d'écouter, et de réfléchir pour deux. Elle était mon équilibre. Et j'avais perdu mon équilibre. Je couinais. Et me remis à pleurer. Pauvre tâche. Solal tu fais pitié. Où sont passées tes couilles? Le téléphone se mit à sonner. Je me relevais brusquement. On était Lundi. J'avais rendez-vous avec le psychiatre. Je claquais la porte derrière moi. Les crises s'étaient intensifiées depuis que Romy était sortie de ma vie. La douleur était plus profonde. Les cris plus réguliers. Elles restaient là ces putains d'âmes sombres, dans le coin de mon appartement, à me répéter que je continuais de tout perdre, et que le temps s'écoulait. Tu vas finir seul Solal. Tu vas finir tout seul. Ma mère avait assisté à l'une d'elles. J'avais quitté Londres une semaine. Une semaine pendant laquelle j'avais retrouvé Paris, et le skatepark de Bercy. Juliette s'inquiétait. Mon état de santé avait quelque peu chuté. Le moral en était la cause. Cela faisait quelques temps qu'elle ne m'avait pas vu si changeant, si sombre, si perdu. Depuis l'hépathite fulgurante. Il y a quatre ans. Je pris une longue inspiration et allumais une cigarette. Je me mis à courir et montais sur mon skate. Mes cheveux encore mouillés volaient au vent, m'éclaboussant de temps à autre les joues. Je glissais dans les rues de Londres, évitant habilement les passants. Faiblir m'avait donné la force de me battre à ma manière. J'avais repris le skate, plus intensément. Jusqu'à l'épuisement. Alors même si je perdais parfois le contrôle total de mes mains, j'avais une souplesse à toute épreuve dans les jambes. Je devais reprendre la batterie, pour regagner le contrôle de mes doigts Mais jouer me rappelait Léopold. Julian, et la perte des jumelles m'avait fait repenser à Léopold, et à mes frères et soeurs que je ne voulais pas connaître. Je manquais tant de choses dans le fond, mais valaient-elles le coup d'être vécues? Léopold m'avait rejeté, renié, oublié. Désormais il voulait me connaître. Avant que la mort m'emporte. J'eus un rire. Hypocrite. Alors je ne jouais plus, pour ne plus y penser. Misérable. Solal t'as déjà un pied dans la tombe à agir ainsi. Je secouais brusquement la tête et m'arrêtais brusquement. Une voiture venait de me manquer de peu. Je soupirais. Une voiture m'avait percuté sous les yeux de mon père, à Bercy. Il portait malheur ce vieux con. Je roulais des minutes durant, tentant de rattraper mon retard. J'avais oublié ce maudit rendez-vous. D'ailleurs, je n'avais jamais souhaité m'y rendre. Mais j'y allais pour ma mère. J'y allais pour Juliette car elle m'aimait, et elle ne méritait pas de perdre son unique enfant. Les vestiges de son amour avec Léopold. Des ruines. Un corps malade et un esprit détraqué. Je levais les yeux. J'étais arrivé devant le bâtiment où bossait la jolie psychiatre. C'était notre deuxième rendez-vous. Le premier datait de la semaine dernière, et j'avais passé une heure à la fixer en silence. J'avais la gueule de bois, fallait m'y voir aussi. Malgré mon insolence, elle était restée patiente. J'avais donc pris la décision d'ajouter d'autres mots à mon répertoire pour l'instant composé de bonjour, merci, au revoir. Je pris mon skate à la main et entrais. Je m'annonçais à l'accueil et on me fit signer des trucs. Je ne pris même pas le temps de les lire, je m'en foutais t'façon. Je m'asseyais et attendis qu'elle vienne me chercher. J'avais cinq minutes de retard. Peut-être l'était-elle aussi. Finalement, elle ouvrit la porte et me regarda. Je me levais, lui serrais la main et pris place dans le siège face à elle. « Bonjour. J'suis allé au ciné cette semaine. J'ai vu La la land. Il est bien, la musique est top et tout....» Je passais une main dans mes cheveux et la regardais. Je soupirais et pris une longue inspiration : « Bref, tout ça pour dire que j'avais une question. Est-ce que vous pensez que c'est possible de ne pas avoir de rêve? » Je fronçais les sourcils et regardais mes mains. Je n'avais jamais autant parlé devant elle. Mais j'en avais assez de ces conversations avec moi-même. J'avais l'occasion de parler à quelqu'un. Mon esprit était détraqué. C'est pour cela que j'étais ici. Mais je savais que mes crises étaient le résultat de non dits, de choses gardées au fond de moi. J'avais peur de la peur elle-même. Ces séances ne servaient à rien. Je connaissais Wilson comme ma poche. Mais comme d'habitude, je donnais l'illusion d'avancer. Pour les autres. Pour faire plaisir.
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(✰) message posté Sam 25 Fév 2017 - 14:04 par Invité
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Solal & Tulasi
Parfois elle estimait vraiment avoir une vie de merde. Elle ne pensait certainement pas être la plus à plaindre dans ce monde, ses parents étaient fortunés, le genre de personnes fortunés fichus de prendre des bains de billets tellement ils ne savaient plus quoi faire de leur argent, et puis investir dans une association ce n'était même pas la peine d'y songer. Alors non financièrement parlant elle n'était pas à plaindre parce que même si elle ne devait plus compter sur l'argent de ses parents, le travail de psychiatre payait bien, plus que bien même. Mais l'argent ne faisait pas tout, et maintenant elle était dépourvue de famille. Parce que oui, fuir son pays pour échapper à son mariage arrangé ça fout forcément la merde. Mais qu'est-ce qu'elle était heureuse depuis un an, enfin presque heureuse. Tulasi c'était le genre de nana qui se préoccupait plus des autres que d'elle-même, altruiste et philanthrope au possible, elle était même sûre et certaine qu'elle effaçait sa peine en aidant les autres parce que ça l'occupait et l'empêchait de penser à ses propres problèmes. Enfin, son seul problème c'était son mariage arrangé qui continuait de la hanter, parce que sur le papier elle était toujours mariée. Et diable, que ça la faisait chier. Elle y songeait surtout la nuit, alors comme d'habitude elle sortait de chez elle pour se hisser sur le toit. Un véritable chat. Et ensuite elle attrapait la crève, parce qu’évidemment elle sortait toujours en tenue légère, en nuisette ça faisait plaisir aux voisins. Mais au moins la vue était belle, et pas seulement celle des voisins. Non la ville de Londres la nuit, elle offrait un sacré spectacle - et certainement qu'une jolie indienne aux jambes interminables ne faisait que l'embellir. Sur le toit elle pensait donc à son satané mariage arrangé, elle aurait peut-être du fuir le pays dix ans avant, plutôt qu'attendre bêtement et se forcer pour faire plaisir à son époux. Son époux, qui pouvait venir la chercher quand il le souhaitait, enfin d'abord il devait savoir où elle se trouvait et c'était pas une mince affaire. D'ailleurs elle avait engagé un avocat, parce qu'elle devait bien s'en sortir de ce merdier. Elle n'avait plus envie d'être mariée pour commencer et puis elle n'avait pas envie de retourner dans son pays dans l'immédiat, oh il lui manquait terriblement, mais avoir la nationalité britannique lui serait quand même d'une grande utilité, rien que pour éviter que son père ne vienne la chercher par les cheveux. Alors qu'elle songeait qu'elle avait quand même une vie de merde parfois, elle relisait pour la énième fois le brouillon de son livre. Sur la condition des femmes. Et sur son mariage arrangé surtout, mais elle n'avait pas envie de se concentrer exclusivement sur son cas, les mariages c'était une chose mais il n'y avait pas que ça pour empêcher le bonheur des femmes. Elle avait donc élargit son champs d'action. Elle relisait ses lignes depuis une vingtaine de minutes, elle relisait toujours la même phrase en fait, trop perdue dans ses pensées pour se rendre compte de sa bêtise. Et aussi pour se rendre compte qu'elle avait un rendez-vous, genre dans deux petites minutes. Avec Solal Fitzgerald en plus, c'était pas une mince affaire. Un jeune homme tout à fait charmant mais un petit peu trop silencieux pour une consultation avec une psychiatre, c'était quand même le but de discuter et de vider dans son sac, avec lui elle était payée à ne rien faire, dans son fauteuil, à le regarder pendant la séance sans entendre le son de sa voix. Bon, allez, il était temps qu'elle bouge ses fesses pour accueillir son patient silencieux. Et qu'elle ne fut pas sa surprise lorsque, en ouvrant la porte de son bureau, elle réussit enfin à entendre le son de sa voix « Bonjour. J'suis allé au ciné cette semaine. J'ai vu La la land. Il est bien, la musique est top et tout....», ok, elle avait encore la tête dans son livre mais elle ne voyait pas trop où il voulait en venir « Bref, tout ça pour dire que j'avais une question. Est-ce que vous pensez que c'est possible de ne pas avoir de rêve? », elle avait finalement sa réponse à sa question silencieuse « non. » C'était un exploit qu'elle entende une phrase sortir de sa bouche, elle se risqua même un regard par la fenêtre pour voir si il ne pleuvait pas des grenouilles, peut-être même qu'elle ferait mieux de jouer au loto, c'était la journée des surprises. « Les rêves nous définissent, tu en as forcément mais tu ne sais pas mettre de mots dessus. », la jeune indienne s'installa derrière son bureau sans lâcher son interlocuteurs des yeux « il y a bien quelque chose que tu désires par dessus tout, non ? »
Solal D. B. Fitzgerald
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(✰) message posté Sam 25 Mar 2017 - 14:39 par Solal D. B. Fitzgerald
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Je ne parvenais plus à mettre des mots sur la situation. J'étais tout simplement malheureux. Depuis que j'étais arrivé à Londres, je m'étais contenté de vivre. J'avais essuyé les échecs d'un revers de la main et je m'étais relevé. En ne tenant pas compte des erreurs que je pouvais faire. Mais j'étais parvenu à un point de non retour. Quelque chose en moi avait accepté d'aimer, avait accepté de s'attacher. A Elsa, à Alexandra puis à Alba. Je voyais mes meilleurs amis s'aimer, je les voyais se déchirer puis tout recommencer. La peur au ventre. Ils fonçaient, qu'importe ce qui les attendait au bout du chemin. Car ce qui comptait, c'était de vivre. C'était de ressentir, d'avoir peur de quelque chose et de se surpasser. J'avais le sentiment d'avoir fait des erreurs, des erreurs que je ne pourrai jamais rattraper. Mais j'aurai aimé qu'on me donne une seconde chance. J'aurai aimé que Romy repense à la personne que j'étais, qu'elle repense à l'amour que je lui accordais, que je lui portais. Je n'étais pas une mauvaise personne, j'étais juste un idiot. Un abruti. Et comme tout le monde, j'avais le droit de faire des erreurs. J'étais humain bordel de merde. Pourquoi m'empêchait-on de croire en quelque chose? Comme si ce n'était pas suffisant de se rapprocher un peu plus chaque jour de la mort. Comme si j'en avais pas déjà assez chié. Je voulais quelque chose moi aussi. Je voulais sentir quelque chose de réel, vivre quelque chose de réel. Même si ça faisait peur, même si je riquais la chute après. Je voulais risquer quelque chose, et non pas seulement attendre que quelque chose me tombe sur le coin de la gueule. Durant des années, je m'étais interdit de croire en quoique ce soit, car j'avais trop peur de ce qui pourrait advenir de la suite. Mais désormais que j'étais prêt à ouvrir mon coeur, on me chuchotait de le sceller. De le garder, uniquement pour moi. Ca vaut mieux pour toi. Ca vaut mieux pour moi?! De ne rien ressentir, de ne rien vivre, de n'accumuler que la haine et le regret? Depuis toujours je traitais mal les femmes, car j'avais peur qu'elles me brisent. Désormais, je voyais certaines d'entre elles comme des éclats de lumières. Elle l'apportait, elles illuminaient mes journées. Elles réchauffaient mon coeur. Mais elles m'étaient toutes inatteignables. Je ne trouvais plus personne avec qui parler, alors je m'étais rendue chez le psychiatre. La première séance, je l'avais passé dans le silence. Ca avait été une erreur. Alors, aujourd'hui, j'ouvrais la bouche, et partageais mes angoisses. Mademoiselle Kapoor sembla surprise que parle, mais je ne me laissais pas destabiliser. En allant au cinéma l'autre jour, je m'étais rendu compte à quel point mon existence n'avait pas de sens. Il me fallait quelque chose, quelque chose de motivant. Un but. Elle me répondit que je n'en étais peut-être pas conscient et je soupirais en fronçant les sourcils. Je soupirais. Oui, je désirais bien quelque chose. Mais cela m'était impossible. Inatteignable. « Je voudrais juste être normal,,j'voudrais pouvoir faire quelque chose de mes dix doigts, j'voudrais pouvoir construire quelque chose, avec quelqu'un. Mais ça sert à rien, j'vais crever.» Répondis-je en haussant les épaules. Je levais les yeux vers elle et l'observais. Elle était belle. C'était destabilisant de me confier ainsi à une aussi belle femme que je ne connaissais pas. Je n'étais pas habitué.
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(✰) message posté Jeu 20 Avr 2017 - 16:40 par Invité
Elle en voyait défiler des patients, certains bien plus instables que celui avec qui elle était en train de discuter, elle n'éprouvait jamais la moindre peur en leur présence parce qu'elle avait confiance sans pouvoir expliquer pourquoi elle était capable de remettre sa propre vie entre leurs mains ; c'était ce dont ils avaient besoin, tous, de savoir qu'il existait au moins une personne capable de leur faire confiance les yeux fermés, résolument aveugle. Et pourtant elle savait que c'était idiot, qu'il suffisait d'une crise de folie de l'un d'eux pour que son âme quitte son corps et que seul un cadavre inerte ne peuple son bureau désert mais avec Solal c'était différent, il n'était pas dangereux. Elle n'en avait presque pas l'habitude, de ce silence pesant entrecoupé par leur respiration respective. Solal il avait quelque chose d'intrigant, elle avait cette désagréable impression qu'il s'enfonçait tout seul dans sa merde sans chercher à s'en sortir, elle avait certainement tord puisqu'il se trouvait actuellement face à elle. Tulasi inscrivait des notes sur le dossier de son patient, à demi concentrée par ce qu'elle écrivait elle attendait que la voix de Solal vienne une nouvelle fois percer le silence qui s'était installé. Il lui parlait peu Solal, la première fois elle n'avait même pas réussit à lui faire dire un seul et unique mot, plongé dans le silence ils s'étaient regardés dans le blanc des yeux. Et elle était têtue Tulasi, si il ne voulait pas parler elle n'allait pas le forcer, ce n'était pas à elle de faire la conversation sinon elle serait certainement professeur en fac de médecine. Alors elle avait attendu, encore et encore, et sa patience avait visiblement porté ses fruits puisqu'aujourd'hui elle entendait le son de sa voix. « Je voudrais juste être normal, j'voudrais pouvoir faire quelque chose de mes dix doigts, j'voudrais pouvoir construire quelque chose, avec quelqu'un. Mais ça sert à rien, j'vais crever. » Il était jeune Solal, pourquoi penser à la mort à son âge ? Elle y avait pensé à un moment Tulasi, plusieurs années auparavant, petite pensée interdite peut-être à un âge proche de celui de son patient finalement, mais elle avait finit par loger cette pensée dans un coin de sa tête jusqu'à la dissoudre complètement, elle ne pouvait se résoudre à la mort parce que c'était lâche et qu'elle n'était pas lâche, peut-être un peu mais pas à ce point. Et qu'elle était donc cette normalité dont il voulait parler, la normalité c'était ennuyant, mais il n'était pas anormal, il était différent et la différence c'était une bonne chose. «La normalité c'est subjectif Solal, c'est réducteur de penser que tu n'es pas normal, un schizophrène n'est pas normal pour toi ? » elle prenait consciemment un cas lourd pour exposer sa théorie, ce n'était pas une question de normalité, personne n'était anormal mais tous différents. « Et t'es pas prêt de crever alors ... Si on parlait du vrai problème, pourquoi t'es là ? »
Solal D. B. Fitzgerald
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(✰) message posté Dim 14 Mai 2017 - 18:56 par Solal D. B. Fitzgerald
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Solal & Tulasi
Tout partait en couilles. J'étais parvenu à inquiéter ma mère, plus que jamais. Parce que j'avais perdu Elsa, puis Alexandra. Parce que j'avais déçu Romy en chopant sa soeur. Parce que Vince avait failli mourir. Parce son fils était malade. Parce que notre putain de vie, c'était juste de la merde. Parce que je ne faisais que patauger dans un monde trop vaste pour moi. Parce que malgré tous mes efforts, mes points d'encrage parvenaient à s'effondrer ici. On était maudit, et personne ne semblait vouloir nous sortir de là. Je levais les yeux vers la psychiatre. Elle était jolie, mais je ne la pensais pas si utile. Je n'avais jamais cru à la médecin, qu'elle soit physique ou mentale, tout simplement parce qu'on avait jamais su comment me sauver. Comment une psychiatre pouvait me comprendre, jusqu' à me sauver? On n'échappe jamais à la faucheuse. Malgré toutes les légendes, malgré toutes les jolies histoires que l'on a pu nous raconter, l'homme est mortel. Et je suis un sous-homme, donc d'autant plus immortel. Elle me demandait de parler, mais déjà elle commençait à me contredire. Agacé je fis un geste de la main dans l'air et soupirais grossièrement : « Evidemment que c'est réducteur. Non un schizo n'est pas normal. Parce que nous, contrairement à des gens comme vous, on ne peut rien faire. Partout où on va, on est le "mec malade". Me sortez pas des discours comme quoi on est tous égaux selon Rousseau et blablabla. J'suis malade mais pas con, j'ai lu des trucs aussi. Et j'peux voir dire que c'est de la merde. J'suis juste un humain raté. Un prototype. » Je m'installais confortablement dans le fauteuil. Je regardais autour de moi. Même si la psychiatre semblait gentille, elle était comme tous les autres. Sourire figé, yeux faussement compatissant, à faire semblant d'écrire dans une pièce froide et mal décorée. Je fronçais les sourcils en regardant son calepin et me levais pour regarder ce qu'elle écrivait. « Dites moi que vous faites pas des petits dessins... Aah. Non, ça va, vous bossez vraiment. Bien. Ca m'aurait donné une raison de claquer la porte. » J'affichais un grand sourirei idiot et soupirais de nouveau en regardant autour de moi. Elle me demandait les raisons de ma venue ici. Mais je n'en connaissais pas les raisons. J'étais juste au fond du gouffre. Avais-je besoin d'une véritable raison pour justifier ma présence ici? Merde, c'était les médecins qui m'y avais envoyé. Je soupirais et haussais les épaules avec nonchalence : « Je sais que ça se fait pas de parler de l'âge d'une femme. Mais j'suis sûr que vous avez trente ans. Vous il vous reste toute votre vie, moi il me reste un sablier passé cet âge là. Alors si, je vais bientôt crever. Et je pense que les médecins ont estimé que c'était une bonne raison de m'envoyer ici. Pour soulager leur conscience de ne rien pouvoir faire.» Je relevais les yeux vers elle. Je n'avais pas été grossier, mais j'avais simplement exposé mon point de vue. Car au fond, qui s'en soucie de nous? De ceux qui souffrent? On ne cesse de vanter les mérites de la médecine, mais personne ne cherche à comprendre ceux qu'ils tentent de guérir, et surtout ceux qu'ils ne peuvent sauver. Je soupire. C'est ridicule, je n'aurai pas du venir ici. Je la regarde. Pourquoi une aussi belle femme se fait-elle chier à fréquenter des bolos dans mon genre? Je soupire. A nouveau. Parce qu'au fond, je ne sais faire que cela. Et encore.
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(✰) message posté Lun 29 Mai 2017 - 18:19 par Invité
Ce gosse elle le trouvait complètement paumé, pas insupportable parce que insupportable elle aurait pu le trouver comme cela aussi, parce qu'il avait ce petit air je m'en foutisme de tout, ce petit air du gars sûr de lui, qui s'en fout parce que la vie c'est de la merde, mais juste en façade parce qu'au fond elle savait que ce caractère c'était une barrière, parce qu'elle aussi elle la connaissait cette barrière, quand elle avait fermé sa gueule trop longtemps par rapport à son mariage arrangé. Alors elle le connaissait le comportement du petit con que rien ne touche, que rien n'atteint, et elle savait que c'était comme un appel à l'aide, parce qu'il avait certainement besoin que quelqu'un s'intéresse à lui, et qu'il enchaînait certainement les conneries pour ça. C'était pas un tueur en série, elle pouvait le renvoyer chier, peut-être pas le renvoyer chier au sens même du terme, mais elle pouvait lui dire de se barrer de son bureau parce qu'elle était pas franchement habilité pour s'occuper de son cas, le truc c'était qu'elle était l'une des meilleures de sa profession et que parfois les cas difficiles on les lui refourguait et elle se voyait pas refuser, parce qu'elle était humaniste, et que c'était contraire à sa manière d'appréhender les choses. Et voilà qu'elle était en train de se farcir les déboires d'un gosse certainement mal dans sa peau et qui allait sûrement tenter de la pousser à bout, sans savoir qu'elle pouvait être aussi ironique et méprisante que lui, sans savoir qu'elle pouvait très bien laisser son costume de psychiatre pour lui parler franchement, parce que de toute manière c'était elle la professionnelle donc elle faisait à peu près ce qu'elle voulait, ça marchait comme ça. « Evidemment que c'est réducteur. Non un schizo n'est pas normal. Parce que nous, contrairement à des gens comme vous, on ne peut rien faire. Partout où on va, on est le "mec malade". Me sortez pas des discours comme quoi on est tous égaux selon Rousseau et blablabla. J'suis malade mais pas con, j'ai lu des trucs aussi. Et j'peux voir dire que c'est de la merde. J'suis juste un humain raté. Un prototype. » heureusement qu'elle ne buvait pas, elle lui aurait recraché sa boisson dessus, pas parce qu'elle avait envie de lui cracher dessus mais parce qu'il disait des bêtises, enfin pour elle, à ses yeux, c'était un tissus de bêtises. Il entendait quoi par des gens comme vous ? des femmes qui sont forcées à se marier parce qu'elles sont nées dans une famille de riches, dans le mauvais pays, dont les mœurs datent parfois des siècles derniers et qui vivent dans la crainte que leur cher et tendre époux ne vienne les kidnapper dans leur beau petit appartement alors qu'elles étaient enfin en train de retrouver une vie normale ? parce que les gens comme tulasi, c'était ça, et c'était sûrement pas la catégorie de personne dont il voulait parler, et d'ailleurs elle n'aimait pas catégoriser les gens. « C'est quoi les gens comme moi ? Peut-être que justement t'as lu trop de trucs, peut-être que tu te trompes totalement, parce que tu peux pas savoir ce que les gens pensent de toi, si tu sors dans la rue tu crois que les gens vont se dire que t'es malade ? » elle marqua une pause en plongeant son regard dans celui de son patient « non ils se diront pas que t'es malade, parce qu'ils s'en foutent de la gueule des gens, ils pensent qu'à leur gueule, ils te remarqueront même pas, parce que t'es juste un humain de plus dans la société, t'es comme les autres. » c'était pas le discours tout beau tout rose des psychiatres, parce qu'elle fonctionnait pas comme ça Tulasi, elle utilisait pas de beau discours de médecin parce qu'elle trouvait ça débile, elle voulait se faire comprendre de ses patients alors parfois elle tenait des discours tordus, c'était ça qui marchait avec certains de ses patients, ils étaient souvent surpris mais leur langue se déliait, elle obtenait ce qu'elle voulait en étant plus crue que ses confrères. Elle haussa un sourcil en le voyant se pencher au dessus de son bureau pour observer ce qu'elle était en train de faire, pendant une seconde elle fut tenter de refermer brutalement son carnet parce que c'était confidentiel après tout, il avait pas à fourrer son nez dans ses notes, mais elle n'en fit rien, elle attendait tout simplement, qu'il daigne reprendre place dans son fauteuil au lieu de fourrer son nez dans ses affaires. « Dites moi que vous faites pas des petits dessins... Aah. Non, ça va, vous bossez vraiment. Bien. Ca m'aurait donné une raison de claquer la porte. » c'était donc ça, il voulait vérifier si elle bossait vraiment, parce que ça l'intéressait ? il parlait à peine, il avait pas franchement l'air d'être ravi d'être assit là alors c'était pas la vraie raison, si il avait envie de quitter la pièce sans doute l'aurait-il déjà fait, même si elle faisait des petits dessins au lieu de bosser « tu connais la différence entre un psychologue et un psychiatre ? le psychiatre, moi, est un médecin alors j'ai juste à te faire une ordonnance pour faire mon boulot, en fait j'ai pas franchement besoin de t'écouter. Alors si tu veux prendre la porte je t'en prie, plus la séance est courte plus je vois de patient, plus mon salaire est gros. » elle haussa les épaules, elle allait pas lui mentir après tout, c'était le deal, elle se moquait pas de ce qu'il disait, au contraire, elle était toujours très disponible pour ses patients, mais elle était médecin, elle se faisait pas mal de fric, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire que ce gosse ne veuille pas être aidé tant qu'elle avait son fric ? « Je sais que ça se fait pas de parler de l'âge d'une femme. Mais j'suis sûr que vous avez trente ans. Vous il vous reste toute votre vie, moi il me reste un sablier passé cet âge là. Alors si, je vais bientôt crever. Et je pense que les médecins ont estimé que c'était une bonne raison de m'envoyer ici. Pour soulager leur conscience de ne rien pouvoir faire. » un sourire glissa sur ses lèvres, visiblement il avait une dent contre les médecins, mais ils étaient médecins pas magiciens justement, alors ils pouvaient pas tout faire, parce que la médecine avait des limites, et que peut-être il en était une de ces fameuses limites, c'était pas de chance « Ils t'ont dit quoi les médecins ? »
Solal D. B. Fitzgerald
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Solal & Tulasi
Je détestais le mensonge. Je détestais ces soit disant médecins qui pompaient l'argent des personnes en besoin en leur vendant des rêves et des utopies irréalisables. Je m'étais attendu, en entrant dans ce bureau, à tomber sur ce genre de personnages. Pourtant, la première fois, Mademoiselle Kapoor avait accepté mon silence. Cette seconde fois, elle me mettait à l'épreuve. J'avais beau rejeter partiellement son aide, je sentais qu'elle s'intéressait réellement à mon cas. Je l'écoutais me contredire et remettre en cause mes dires, presque avachi dans le canapé. C'était une carapace, et elle l'avait compris. Parce qu'elle faisait parti des passionnés, de ceux qui faisaient leur métier non pas pour l'argent ou par dépit, mais par amour. Ce que je ne serai jamais. Ce que je ne ferai jamais. Je soupirais une nouvelle fois et passais les mains dans mes cheveux. Je la sentis légèrement vexée par ma formule alors je me redressais brusquement et fis un signe de la main comme pour rectifier mes dires. Mais je la laissais finir. Elle le méritait. Elle m'écoutait véritablement. « Les gens qui sont en bonne santé. » Je m'adossais de nouveau au dossier et le regardais. Je soupirais alors, et levais la main. Je la suspendis en l'air et la laissais trembler, naturellement. Je restai ainsi jusqu'à ce qu'elle le remarque et baissais la main. « Vous pensez toujours qu'on voyant une maracasse géante les gens me prennent pour quelqu'un de normal ? Non, ils s'éloignent ou détournent le regard, parce que oui, ils s'en battent les couilles vu que ça ne les concerne pas ». Je l'observais longuement. Malgré tout, elle m'avait surpris. Elle n'avait pas peur de dire les choses telles qu'elles étaient, alors que j'étais ici par peur que je me foute en l'air. Par peur des autres que je passe à l'acte. Je n'étais pas suicidaire, loin de là. Au contraire, j'emmerdais la mort et j'abusais de la vie. Je la détaillais, sans scrupule. Elle était belle femme, et désirable. Je pris une position plus décontractée, mais aussi plus séductrice. Si j'peux me vider et pécho en même temps, ce serait le top de la thérapie. Alors, je détournais le sujet de la conversation et cherchais à savoir ce qu'elle gribouillait sur son calepin. Je m'attendais réellement à y trouver des dessins, mais non. C'était seulement dans les films, ça. Je la sentis légèrement vexée et je me rasseyais lentement en lui adressant un sourire innocent. Elle prit une voix plus sévère, afin de m'expliquer qu'elle n'était pas obligée de rester là, à écouter. Je déglutis, et levais les mains et réglais les mains en l'air en me levant : « Bah très bien ! On va prendre un verre alors ? » Je lui tendis la main, avec un sourire léger sur les lèvres. J'étais sérieux, et j'espérai sincèrement qu'elle accepte. Mais la bonne humeur me quitta lorsqu'elle me demanda ce que m'avaient dit les médecins. Je laissais retomber ma main dans le vide et déglutis. Mal à l'aise, et soudainement attristé, je regardais autour de moi, le regard fuyant. Je sentis ma voix s'enrouer dans ma gorge et je soupirais : « Il me reste cinq ans à tout péter. Ma maladie est incurable. Si je suis ici, c'est parce qu'ils craignent que j'me foute en l'air, mais j'aime trop la vie pour ça... » Je baissais le regard et lâchais un long soupir las : « Du coup comme vous gaspillez votre temps avec moi, j'aimerai vous offrir un verre. J'suis grossier, mais pas méchant, vous savez ». J'adressais un sourire sincère. Je voulais qu'elle accepte. Je voulais cesser d'être le grand dadet malade, mais redevenir un jeune homme normal. Je voulais me sentir tout aussi vivant que les autres.
Invité
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(✰) message posté Sam 3 Juin 2017 - 20:11 par Invité
Il était un cas intéressant, ça la changeait de ses éternels tueurs en série dont elle écoutait les récits sanguinaires à longueur de journée, l'horreur elle l'entendait du matin au soir mais pas avec ce jeune homme parce que lui ce n'était pas un tueur en série, c'était juste un gars malade dont les fesses étaient posées sur le fauteuil simplement parce que quelqu'un lui avait demandé de consulter. Il était pas dangereux pour les autres et elle n'était même pas certaine qu'il l'était pour lui-même, parce qu'il avait pas le comportement d'un suicidaire, c'était pas mieux de se foutre de tout, de faire comme si rien ne pouvait nous toucher et de construire chaque jour un peu plus sa carapace, mais il avait pas l'air attiré par les méandres de la mort. C'était bon signe. Tulasi elle se privait pas de dire les choses clairement parce que c'était une habitude pour elle, de ne pas se boycotter, elle envoyait au diable le politiquement correct parce que ce n'était pas avec des beaux discours que les gens se sentaient aidés, ils se sentaient loin avec des beaux discours parce qu'ils ne les comprenaient pas, parce que le médecin créait une distance entre lui et son patient et cette distance la jeune femme l'avait écrasé, elle avait cassé la barrière habituelle du thérapeute et du malade et ça ne plaisait pas toujours à ses collègues. Mais c'était sa manière de fonctionner et elle obtenait de bons résultats, elle emmerdait les autres. Les gestes du jeune homme en disaient long sur ses pensées, elle voyait bien qu'il cherchait à rectifier ses paroles, ça lui arrachait quelques sourires. « Les gens qui sont en bonne santé. » ça sonnait tout de suite mieux à ses oreilles parce que niveau santé physique elle ne se plaignait pas, pour la santé mental l'étendue des dégâts était désastreux, elle soignait le cerveau alors qu'elle était incapable de contrôler ses propres peurs, de résister à ses cauchemars qui la hantaient, chaque nuit, sans relâche et pourtant elle était fidèle à son métier « qu'est-ce qui te fais croire que je suis en bonne santé ? » parce qu'elle avait envie de chercher la petite bête dans cette discussion, au moins il lui parlait c'était déjà ça, et elle avait raison, rien ne lui prouvait qu'elle était en bonne santé puisqu'elle ne l'était pas complètement, elle aussi avait crée une barrière infranchissable pour cacher ses sentiments les plus sombres, parce qu'elle se devait de paraître heureuse. Elle s'occupait de patients gravement malades, dont la maladie leur rongeait le cerveau au point de passer à l'acte, alors si elle montrait sa faiblesse il en était terminé pour elle. « Vous pensez toujours qu'on voyant une maracasse géante les gens me prennent pour quelqu'un de normal ? Non, ils s'éloignent ou détournent le regard, parce que oui, ils s'en battent les couilles vu que ça ne les concerne pas ». les humains pouvaient être cruels entre eux, elle était philanthrope Tulasi et pourtant elle voyait cette cruauté dans le regard même de certains passants parce que tout le monde se moquait de tout le monde dans les rues, ils ne pensaient qu'à eux-même et à leurs proches, comme si les autres n'existaient pas « alors ne te préoccupes pas de ce qu'ils pensent de toi vu que tu t'en bas les couilles de leur existence. » elle avait volontairement reprit son expression parce qu'au fond il la faisait rire avec sa manière d'être décontracté, de se comporter comme un petit con, parce qu'à ses yeux il était rien de tout ça, même quand il changeait de position pour en adopter une plus séductrice, parce qu'il était canon quand même son patient et elle appréciait un minimum sa compagnie, et elle était toujours là pour ses patients même si elle ne s'attendait pas toujours à les voir foncer dans le tas « Bah très bien ! On va prendre un verre alors ? » son rire se mêla à ses paroles, elle était presque tentée d'accepter sa proposition, parce qu'après tout ça ne pouvait pas lui faire de mal et qu'il n'était pas un fou dangereux qui allait l'agresser dans la rue, elle pouvait très bien accepter de boire un verre en dehors d'une consultation, ça ne regardait qu'elle et ça n'engageait à rien d'aller boire un verre, mais avant qu'elle ne puisse répondre, la main de Solal était retombée pour repartir sur une note plus triste « Il me reste cinq ans à tout péter. Ma maladie est incurable. Si je suis ici, c'est parce qu'ils craignent que j'me foute en l'air, mais j'aime trop la vie pour ça... » Tulasi elle y connaissait rien en maladie incurable parce qu'elle était psychiatre pas médecin généraliste, chirurgien ou elle ne savait pas quoi encore, mais ça lui faisait mal de voir qu'un jeune homme n'avait plus que cinq ans devant lui « elle s'appelle comment ta maladie ? d'ici cinq ans ils auront peut-être trouvé comment la soigner. » elle voulait pas lui faire de promesses qu'elle était incapable de tenir mais il devait garder espoir, les évolutions médicales se faisaient chaque années « Du coup comme vous gaspillez votre temps avec moi, j'aimerai vous offrir un verre. J'suis grossier, mais pas méchant, vous savez ». le sourire de son interlocuteur était contagieux, elle avait l'intention d'accepter la proposition du jeune homme même si ce n'était pas très professionnel « pourquoi pas, c'est d'accord. »
Solal D. B. Fitzgerald
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(✰) message posté Dim 4 Juin 2017 - 23:00 par Solal D. B. Fitzgerald
Bad things
Solal & Tulasi
Les femmes, toutes des chieuses. Elles aimaient avoir raison ou déceler des secrets en nous, comprendre les choses avant nous. Elles nous poussaient dans nos retranchements, nous forçaient à les aimer parce qu'elles savaient comment faire pour qu'on les aime. Manipulatrices et intelligentes. Vicieuses mais désirables. Je plongeais mon regard dans celui de la psychiatre, qui, comme toutes les autres femmes, me poussait toujours un peu plus loin dans mes propos. Je les voyais maintenant ces méthodes de manipulation. Romy en avait usé tant de fois pour me sortir les vers du nez. Parce que oui, elle comprenait toujours tout avant moi. Je soupirais et levais les yeux au ciel en soupirant. Elle savait très bien où je voulais en venir mais quelque part elle jouissait de ma mise à nu. Petite coquine. « Roh, p'têtre que vous l'êtes pas mais croyez-moi, c'est différent lorsque ça se voit. ». Je haussais les épaules. S'en était fini du petit jeu. J'avais assez parlé pour aujourd'hui, et à vrai dire, je ne savais pas quoi dire de plus. Je ne comprenais même pas les raisons de ma présence ici. Si mes médecins s'étaient un temps soit peu intéressé à mon cas, ils auraient compris que j'étais bien loin du suicide. Il y avait certes mes psychoses. Mes démons. Mes idées noires. Mais elles n'avaient jamais pris le dessus. Je n'avais jamais songé mettre fin à mes jours, et de toute manière, cela m'avait toujours paru absurde puisque j'étais déjà condamné. Je ne battais pas pour tout foutre en l'air. J'étais insouciant, inconscient. Je n'avais pas peur de dévaler les pentes de Londres malgré mes tremblements réguliers. De nombreuses fois, j'avais failli finir la tête sur le pavé, mais je me rattrapais toujours. J'étais un battant bordel de merde. C'était plus apaisant de se dire qu'un condamné souhaitait mourir. Ca les rendait faibles et impuissants de me voir si avide de vie, avide d'exister. Mais j'étais le fils de Juliette, et comme elle, j'étais fort. Je relevais les yeux vers Mademoiselle Kapoor et affichais un sourire en coin à l'entente de ses paroles. « Ca vous va bien de parler vulgairement. ». Lançais-je, l'air de rien en passant la main dans mes cheveux et en regardant ailleurs. Un nouveau sourire s'empara de mes lèvres et je me levais. Bien décidé à quitter ce cabinet. Elle avait raison, ceci dit. Je devais arrêter de me soucier de l'avis des gens. Mais c'était si bon qu'on s'intéresse à moi, si bon que l'on me voit alors que pour père n'avait pas voulu me voir toute mon enfance. Alors que bientôt je n'existerai plus. Je voulais exister dans l'esprit des gens, marquer leur regard à tout jamais. La maracasse géante. Pas top comme appellation éternelle, mais suffisante. Je ne voulais pas qu'on m'oublie comme mon père m'avait si aisément oublié. Mes psychoses n'étaient pas sans raisons. Au fond, j'étais un gosse traumatisé. Par l'absence d'un père. Peut-être était-ce lui qui m'avait tué finalement. Mon corps avait pris la décision de s'auto-détruire car mon père l'avait rejeté. M'avait rejeté. Moi, son premier enfant. Je soupirais, et l'invitais à prendre boire un verre. Mais bien vite, je cassais l'ambiance, lui avouant le diagnostique des médecins. La dure vérité. Ma fatalité. Je souris en l'entendant me dire qu'ils trouveraient peut-être un traitement. C'est ce qu'ils disent depuis quinze ans, mais toujours rien. « Wilson. Et j'ai eut une transplantation de foie il y a cinq ans maintenant. Wilson l'a bousillé. ». Je haussais les épaules et tournais en rond pour trouver ma veste. Je la pris, et l'enfilais. Puis je me tournais vers Mademoiselle Kapoor lorsque j'entendis sa réponse. Surpris, je restai figé quelques instants, puis je souris. « Ah, bah cool. Venez, alors. ». J'ouvrais la porte du cabinet et l'attendais à l'extérieur. Quelques secondes plus tard, elle m'avait rejoint. Alors on retrouvait les rues de Londres, et je regardais autour de nous. « Vous connaissez un endroit dans le coin? Je connais que les bars de jeunes pauvres et alcooliques moi alors bon. » Je tournais la tête vers elle et riais. C'était faux évidemment, avec le temps j'avais fini par viser un peu plus haut. Désormais j'allais juste dans les bars d'alcooliques.