"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici everyone goes away in the end. (julian) 2979874845 everyone goes away in the end. (julian) 1973890357
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() message posté Lun 13 Mar 2017 - 17:56 par Invité
L'air était humide, plus dense, l'odeur particulière du vent avant un orage. La nuit arrivait moins vite avec l'arrivée du printemps, mais par chance, le soleil encore timide et rare, était plus présent que pendant l'hiver. Mais cette nuit, il se couchait lentement derrière des nuages épais et volumineux rendant le ciel plus gris, plus sombre. La capitale était connue pour son temps pluvieux, ses nuages gris, ces interminables averses londoniennes que les touristes disaient souvent, ne jamais retrouver ailleurs. Parfois Maura aimait croire que c'était vrai, qu'il était impossible de trouver dans une autre ville, autant de pluie ou de nuages. Ou que le temps, sans qu'elle ne comprenne comment, puisse être le simple reflet de son humeur. Le vent s'infiltrait à travers la fenêtre mal refermée de Diaz, laissant échapper un sifflement insupportable et elle serra les dents pour ne pas le lui redire une troisième fois. La soirée était plutôt calme et Maura détestait ce genre de soirées parce que justement, elles étaient calmes. Pas de vol, pas de crime à résoudre, pas d'accident de voiture ou d'enquête criminelle, juste Diaz et sa fenêtre mal refermée. C'était annonciateur de bonne nouvelle, un monde un peu plus en paix, mais à ses yeux, c'était un ennui profond. Le commissariat était tranquille et elle avait été envoyée en patrouille au sud de Londres, avec Diaz, les supérieurs l'ayant volontairement séparée de Hal pour la nuit, pour la punir de la dernière mission gâchée par sa faute. Fermant les yeux une seconde, elle espérait, en les rouvrant, que son coéquipier aurait remplacé Diaz. Mais ça ne marchait pas comme ça dans la vraie vie. L'absence de son binôme, - parce que Manning était son autre moitié, ils formaient un tout, - l'obligeait à ressasser tout ce qui n'allait pas dans sa vie. L'anorexie de Lya, cette douleur fantôme dans son ventre depuis sa fausse couche, son père qui réclamait sa sœur, Lya qui ne voyait rien. Déverrouillant son téléphone, elle ne put que constater, à travers un sms, que le commissariat prenait un malin plaisir de la savoir faire équipe avec Diaz ce soir. Maura pesta entre ses dents, poussant d'un coup de hanche, la porte du dernier strabucks encore ouvert pour rejoindre la voiture. Elle déposa l'énorme boîte de donuts destinée à Hal, entre les sièges de la voiture avant de porter à ses lèvres son café fumant. Il lui brûla le bout de la langue et elle regretta aussitôt, une grimace déformant les traits de son visage, d'avoir été aussi impatiente d'y goûter. Elle avait pris l'habitude, avec le temps, de rajouter deux cafés à emporter à leur commande habituelle. Un arôme de cacao se dégageait du petit gobelet blanc qu'elle tenait entre ses doigts, remplaçant l'habituelle odeur des cigarettes de Hal. Diaz espérait voler un donut – parce qu'il était son partenaire pour la soirée – mais elle lui adressa un regard mauvais pour lui faire comprendre qu'il n'aurait aucune chance, qu'il n'aurait, à ses yeux, jamais le même statut que Hal. La voiture se stoppa à l'angle de deux rues lorsque la radio grésilla enfin, au bout de laquelle la voix insupportable de son chef annonçait une altercation entre deux hommes devant un bar, au milieu de la rue. Elle jeta un coup d'œil à l'extérieur, à peine quelques kilomètres la séparaient du fameux bar. Les gens s'agglutinaient sur le trottoir, sous le ciel qui grondait enfin, pour assister à la scène terrifiante de deux hommes en train de se battre. Elle pouvait imaginer la douleur d'un poing qui s'abat sur une joue, ou un autre qui aurait été enfoncé dans les côtes. Elle ouvrit de grands yeux alors qu'un instant elle avait failli oublié de sortir de la voiture pour les séparer. Diaz tenait les deux hommes à distance l'un de l'autre, avec difficulté. Maura devait au moins lui reconnaître ça, il avait été plus réactif. Il s'occupait de passer les menottes au premier, laissant le deuxième homme à Maura qui se précipitait vers lui. Il se tenait contre un mur, son pouls s'accéléra à l'idée qu'il s'effondre à cause d'un mauvais coup reçu. Elle l'interpela avec douceur, posant une main sur son épaule avant de se placer devant lui. Des fines perles de sueurs glissaient le long de son nez, de son menton, son visage était abimé, sa lèvre en sang, elle se demanda si il avait conscience d'où il se trouvait. « C'était pas malin de se battre. Vous êtes en état de marcher ou je vais devoir vous porter jusqu'à la voiture ? » Elle lui adressa un sourire amusé, espérant obtenir une réaction positif de l'homme. Elle aurait mieux fait de se comporter comme ses supérieurs lui avaient toujours dit de faire. Sortir les menottes, le menotter, le conduire au poste, point finale. Ils n'étaient pas là pour jouer aux psychologues, mais quelque chose, dans le visage de cet homme, l'empêchait de se montrer autoritaire avec lui. Elle avait peut-être raison de s'inquiéter, Maura n'en savait rien, mais elle espérait pouvoir faire régner l'ordre sans avoir à être forcément méchante. Elle retira malgré tout les menottes de sa ceinture avant de les accrocher à ses poignets. Son bras s'enroula autour du sien pour le maintenir et le conduire jusqu'à la voiture. « On pourra pas dire que c'est toujours les femmes qui ont besoin d'être secourues. Je suis votre super-héros ce soir. »
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() message posté Lun 13 Mar 2017 - 23:07 par Invité

“flowers were sun and fiery spots of sky strewn through the woodland. birds flickered like skipped stones across the vast inverted pond of heaven. his breath raked over his teeth, going in ice, coming out fire. insects shocked the air with electric clearness. i'm really alive! he thought. i never knew it before, or if i did i don't remember!”   Je ne sentais plus la douleur. Mes muscles étaient engourdis par les ondoiements des réverbères. Les lumières étaient oppressantes dans la rue. Je voulais crier mais l’ivresse m’empêchait de bouger. L’ivresse me contraignait à la violence des mots. Ginny, son prénom se prononçait avec une douce frayeur dans mon esprit. L’amour - le souvenir - la note grave et transcendante de ses rires. Je ne l’avais plus entendu depuis des mois. Parfois, j’avais l’impression qu’elle était partie. Les roues de son fauteuil s’étaient faufilées au coeur de cette ville, écorchées par les fantômes de notre mariage. Je baissai les yeux vers mon alliance. Son éclat d’un gris sépulcral, se penchait sur mon annulaire. On avait succombé sous la pluie. Les gouttes instillées par le vent recouvraient ma mémoire. Le voile étouffait tous les espoirs. J’étais né sous l’étoile des nihilistes. Je portais l’écho des philosophes du désespoir - et malgré mes regains de lucidité, je replongeais encore dans l’obscurité de ces pensées. Il n’y avait pas un moment de répit. Il n’y avait pas d’autre façon de contourner les murmures des livres. Et lorsque je levais le regard vers le comptoir du bar, je ne voyais que des chimères. Des visages affaiblis par l’alcool et la connerie humaine. Mes mains se transformaient en courbes diaphanes. Je voyais des griffes au bout de mon ongles. J’imaginais le crissement de mes phalanges contre le mur. Mes lèvres tremblaient dans un frémissement ultime avant de jeter la première injure. Il suffisait d’une moindre colère pour entamer la bagarre. Je pouvais les entendre hurler dans la salle. J’imaginais les vacarmes des bouteilles brisées sur le parquet. L’obscurité tuait la pénombre - comme une mère qui parachevait la destinée de son enfant. Je déglutis en serrant les poings. Mon corps s’était noyé dans la foule agglutiné au milieu de la piste, brisant la quiétude musicale du pub. Mes os grinçaient contre les parois de la pièce sans que je ne puisse contrôler la chute. Soudain, la blessure se dévoilait sur mon genou. La cicatrice n’était pas imaginaire. Je me redressai avec avidité. Il fallait plus de violence. Je voulais me briser et voler dans l’oubli. J’en avais parlé à un psychologue hier. Le professionnel avait posé un diagnostic à ma condition sans imposer de traitement. Il m’avait dit qu’il était facile de se tuer, d’ouvrir précipitamment ses veines. Mais il n’y avait aucune jouissance dans l’accomplissement de cet acte. Je voulais ressentir, soulever le voile sur le romantisme noire et morose qui avait inspiré mon premier livre. J’étais un détraqué, un écrivain passionné qui aimait jusqu’à la perdition. Je souris d’un air carnassier en agitant les bras. Je tenais mon adversaire par le col. Il n’avait rien fait - je ne le connaissais pas mais sa gueule ne me revenait pas. Son odeur m’avait effleuré. Elle avait inspiré ma décadence. Après quelques heures, on se tenait devant l’entrée, perdus dans le débris de verre et les acclamations des ivrognes. J’entendais les sirènes de la police mais je n’apercevais pas le signal des gyrophares. Mes paupières tombaient sur mes yeux, brouillant ma vision. Le premier contact était presque salvateur. J’oscillais en essayant de m’accrocher à la silhouette qui s’imposant devant moi. Une policière - des cheveux aussi clairs que le soleil. Mais il faisait nuit. Et j’étais trop bourré. Je tremblais en m’accrochant à ses épaules. Je ne parvenais pas à assimiler ses paroles ni à comprendre ses répliques. Sa voix s’éloignait tel le sonnet d’une église abandonnée. Je respirais son parfum, mélange de sang et d’acrylique. Un frisson parcouru mon échine. Je pensais qu’il était possible de voler, de border les horizons illimités. Les menottes étaient trop froides. Rhys se serait moqué de la situation. Mais ce n’était pas grave. Rhys était beau. On lui pardonnait tout. On attendait son coming out pour se moquer de la déception cruelle des chaudasses de Londres. « On pourra pas dire que c'est toujours les femmes qui ont besoin d'être secourues. Je suis votre super-héros ce soir. » Je levai lentement la tête. Ce serait moche que je vomisse sur son uniforme. En portait-elle seulement un ? Je louchais sur sa poitrine avant de m’éloigner. «  Je suis désolé. Mais je n’ai pas demandé à être sauvé. Et je suis innocent.» Grommelai-je en essayant de m’extirper de sa prise. Mais je n’avais aucun équilibre. Je n’avais pas de libre arbitre. «  Vous allez bien? J’ai l’impression que arrivez pas à garder l’équilibre. » Déclarai-je en essayant de me tenir sur mes jambes. Mais Londres tourbillonnait autour de nous. Londres dansait afin de rapprocher nos profil dans la nuit. Je souris en pinçant mes joues. Il fallait que j’arrête l’alcool, ce soir.  
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() message posté Sam 25 Mar 2017 - 17:38 par Invité
Le ciel grondait, les températures étaient relativement chaudes pour un mois de mars et elle jeta un rapide coup d'œil vers les nuages épais au-dessus de leurs têtes, redoutant l'arrivée de la pluie. Pourquoi maintenant alors que le temps avait été si beau tout le long de la journée. Stopper les ivrognes sur la voie publique n'avait jamais été une partie de plaisir. C'était même ce que Maura détestait le plus dans son travail, après la paperasse administrative, parce qu'il n'y avait aucun plaisir, ni même de la fierté, à arrêter des hommes qui étaient au plus mal, nus et vulnérables. Mais quelqu'un avait téléphoné au poste, alors elle était venue. Le petit cliquetis des menottes raisonna jusqu'à ses oreilles alors qu'elle observait les mains de l'homme, amochées, par les coups qu'il avait dû donner. Les blessures n'étaient pas profondes, mais pas jolies pour autant. Elle esquissa un léger mouvement, avec la volonté de se rapprocher de lui pour passer ses doigts sur la peau de ses mains, pour le toucher, envahi d'un sentiment d'inquiétude. Elle voulait apaiser sa peine, sans pouvoir expliquer pourquoi. Savoir ce qui l'avait poussé à boire jusqu'à l'ivresse ou à se battre avec un autre homme au milieu de Londres. Maura ne le connaissait même pas, c'était étrange, il n'était qu'un homme parmi les autres. Elle s'arrêta avant d'avoir bougé, clignant des paupières comme un retour à la réalité. Lui ne la regardait pas vraiment, trop occupé à fixer sa poitrine et elle leva les yeux au ciel, exaspérée de tomber encore sur un goujat. Ça annonçait la couleur de cette future soirée. De toute façon, elle se rappela à elle-même qu'elle n'était pas là pour se faire un nouvel ami, mais pour faire son travail. Et lorsqu'il releva enfin la tête, elle avait l'impression que c'était pour la dévisager un peu stupidement, qu'une étiquette "débutante" y était collée sur son front ou même qu'il se posait la question de savoir si elle était une vraie flic, elle, la petite blonde avec sa plaque. « Je suis désolé. Mais je n’ai pas demandé à être sauvé. Et je suis innocent. » Elle laissa échapper un soupir agacé. Son attention se reporta sur l'homme qui tenta de se dégager, et Maura n'eut pas d'autre choix que de resserrer son étreinte autour de son bras. Ses mouvements étaient trop lents, son équilibre pas stable, comme un enfant qui apprendrait à faire ses premiers pas. Il n'avait, présentement, aucune chance de s'enfuir. « Vous allez bien? J’ai l’impression que arrivez pas à garder l’équilibre. » Avec légèreté, elle lui donna une pichenette sur le front pour l'obliger à relever la tête. Son regard était troublant, attirant, malgré l'ombre qu'elle y trouvait à cause de l'alcool. Comme si les gens en mouvement autour d'eux s'étaient soudainement figés pour ne laisser que cet inconnu. Un bruit de klaxon la ramena brutalement à la réalité. « Pour commencer, ils sont là mes yeux. Pas ici. » Elle désigna, tout à tour, ses yeux et sa poitrine sans parvenir à garder son sérieux. L'éclat lumineux au fond des pupilles de l'homme, son air un peu béat lorsqu'il essayait de pincer ses joues, la firent sourire. Il essayait de mimer un poisson, quelque chose comme ça, un animal de la mer, Nemo, elle n'en savait rien. Son front se plissa, laissant apparaître de fines petites rides au coin de ses yeux, alors que l'homme ne s'arrêtait pas de vaciller. Il allait finir par lui tomber dans les bras ou pire, lui vomir dessus. Maura se préparait déjà mentalement à devoir le rattraper avant qu'il ne s'écroule au milieu de la chaussée. « Ensuite, c'est à vous que je devrais demander ça, vous tenez à peine debout et vous saignez. Est-ce que ça vous fait mal ? » demanda-t-elle, doucement. Elle détailla les traits de l'homme, sa mine fatiguée, sa lèvre blessée. Maura se surprit à s'imaginer passer un doigt sur sa bouche pour le soigner ou simplement par envie. Une sorte de frustration l'envahi à l'idée qu'il ne la laisse pas approcher pour l'aider. « C'est quoi votre prénom ? Votre nom ? Combien j'ai de doigts ? » La réponse : trois. Paume de la main grande ouverte, elle baisse volontairement deux doigts pour voir sa réaction. « Comme vous n'avez pas besoin d'être sauvé, je vous laisse vous occuper de vos menottes tout seul. » Prenant place sur le banc à l'arrêt du bus au coin de la rue, elle finit par croiser les jambes, sous le regard étonné de Diaz qui attendait toujours son retour. Elle avait tout son temps, après tout, ce n'était pas elle qui avait les poignets menottés.
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() message posté Dim 26 Mar 2017 - 18:31 par Invité

“flowers were sun and fiery spots of sky strewn through the woodland. birds flickered like skipped stones across the vast inverted pond of heaven. his breath raked over his teeth, going in ice, coming out fire. insects shocked the air with electric clearness. i'm really alive! he thought. i never knew it before, or if i did i don't remember!”   Lentement, mes mains devenaient engourdies. Les vapeurs de Londres se transformaient en océan. Les volutes de ma cigarettes se déployaient telles les franges d’un lac immense. Je papillonnais des yeux sans retrouver la clarté de mes pensées. J’aurais espéré tomber - retrouver le contact doucereux du sol. Il y avait de la stabilité plus bas. Des rainures poussiéreuses et humides qui me rappelaient mon enfance à Glasgow. Je me détournais de la lumière afin de fixer le ciel. Les nuages avaient étouffé les étoiles. Le vent s’en allait au loin, emportant mon sentiment de nostalgie. Je n’avais plus le temps pour le mariage. Et je n’avais pas la force de courir. Je baissai les yeux vers mes poignets écorchés. Les coups étaient des ecchymoses sacrées. La douleur n’existait que lorsque je voyais les teintes violacées sur ma peau. Je repliais mes genoux avant de me redresser devant l’insigne du bar. Les fragrances de l’alcool étaient répugnantes, mais j’en voulais plus, je humais les saveurs aigrelettes de Whisky et de la bière afin de me libérer des conventions. Mon alliance était tombée chez Walt. Je ne l’avais plus cherché. Ou peut-être avais-je décidé de l’oublier sur son comptoir afin de m’octroyer une liberté mensongère. Je déglutis en grommelant. Mon accent celtique s’imposait dans ma bouche. Je devenais quelqu’un d’autre. Un homme différent ; écossais - campagnard et bourru. Ma silhouette flanchait sous les néons de la rue. Le bruit me rendait fou, il m’emprisonnait dans une sensation étrange de stagnation. Je ne pouvais pas penser. Je ne pouvais pas échapper à la réalité. Pourtant, mon esprit tanguait entre les rives de l’ivresse. Mon haleine était putride contre le col de ma chemise. Et bien sûr, c’était une femme qui venait à mon secours. J’étais gêné par ma bêtise. Je ne voulais pas qu’elle respire ma faiblesse entre les mailles de ma chemise sale. Avant, j’étais honorable et intelligent. J’aurais pu la faire sourire avec une citation d’auteur. Ou une blague amusante sur sa chevelure éclairée par la lune. « Ensuite, c'est à vous que je devrais demander ça, vous tenez à peine debout et vous saignez. Est-ce que ça vous fait mal ? » Je fronçais les sourcils. Pourquoi s’enquérir de l’état d’un ivrogne? Il me fallait seulement un endroit pour décuver. Probablement le fond d’une cellule. J’esquissai un faible sourire. J’avais l’habitude d’avoir mal depuis si longtemps. A cause de Papa.  Mon regard était brisée par les étincelles lumineuses. J’imaginais des poussières d’étoiles sur les voûtes de Londres. J’avais l’impression de l’avoir vu auparavant. Au milieu d’un rêve. Au commencement. « C'est quoi votre prénom ? Votre nom ? Combien j'ai de doigts ? » Je remuais les épaules. Trop de questions. Pas assez de réponses. J’essayais d’articuler mais la force avait quitté mon palais. Ma langue claquait contre mes dents afin de siffler un grognement lassé. J’avais attendu. J’avais aimé. Puis l’histoire s’était achevée. « Comme vous n'avez pas besoin d'être sauvé, je vous laisse vous occuper de vos menottes tout seul. » Elle m’extirpait de sa prise afin de s’installer sur le banc. Je la suivais dans une démarche automatique. Mes jambes dansaient au gré des vents d’automne. Elle ne pouvait pas partir comme ça, sans me laisser le temps de lui expliquer. Je n’étais pas un mauvais garçon. Je n’étais pas un machiste stupide et imbu de sa personne. «  Julian Fitzgerald. Je suppose que vous avez besoin de mes empruntes pour votre déposition. Mais avant …» Je m’installais à ses côtés dans un regain de lucidité. J’esquissai une moue consternée. « Avant qu’on ne rentre dans le cercle vicieux du policier/malfrat je voulais vous dire que je ne regardais pas vos seins. Je crois que je me suis disloqué une cervicale. J’ai du mal à redresser le cou. » Murmurai-je en déployant tous mes charmes. «  Je suis fatigué et incohérent. Avoir mal aux vertèbres ne change absolument rien au fait que vous soyez une femme tout à fait séduisante. Et j’aurais eu du mal à soutenir votre regard dans tous les cas. Mais pour une fois j’ai une excuse.» Je soupirai en élançant mes jambes dans le vide. La nuit était fraîche et agréable. L’air s’épandait sur ma cage thoracique afin de me libérer des effets de l’alcool. Je refusais de bouger. Je refusais de suspendre cette quiétude hors du temps.  
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() message posté Lun 3 Avr 2017 - 18:59 par Invité
Maura avait besoin d'une pause, d'air frais, de clarté. Elle avait besoin de s'éloigner de cet homme, aussi, plutôt que de rester assise là, à fixer sa lèvre blessée, qui déjà guérissait sous ses yeux. Elle ne comprenait pas les réactions de son corps, son souffle qui se coupait ou cette chaleur qui envahissait ses muscles lorsque son regard se posait un peu trop longtemps sur l'inconnu. A ses yeux, il ne s'agissait là que d'une réaction physiologique absurde causée par le froid de Londres, préférant fermer les yeux plutôt que d'admettre que cet homme était tout à fait attirant. « Julian Fitzgerald. Je suppose que vous avez besoin de mes empruntes pour votre déposition. Mais avant … » Un frisson lui parcouru le corps alors qu'il prenait la place à côté de la sienne sur le banc. Il envahissait tout son espace, il accaparait toute son attention juste par sa simple présence, sa silhouette virile attirante. Elle vrilla son regard émeraude dans celui de Julian, étonnée par son élan de lucidité. Lui qui, jusque là, était sur le point de vomir et de s'échouer sur le côté de la route, était tout à coup, très réactif. Elle attendait, lui répondant par un long silence impatient, parce qu'il avait réussi à soulever sa curiosité et que maintenant, Maura voulait savoir. Son boulot pouvait bien attendre deux minutes, la voiture ne partirait pas et elle savait que, Diaz, agacé ou non, attendrait son retour avant de rejoindre le commissariat. Elle agissait, parlait d'abord, et réfléchirait plus tard, comme à chaque fois. « Avant qu’on ne rentre dans le cercle vicieux du policier/malfrat je voulais vous dire que je ne regardais pas vos seins. Je crois que je me suis disloqué une cervicale. J’ai du mal à redresser le cou. » Ses dents s'enfoncèrent délicatement dans sa lèvre, essayant de contenir un sourire amusé et puis finalement, elle éclata de rire. Ses prunelles vertes détaillèrent l'homme, s'arrêtant sur une ecchymose qui colorait sa joue. En règle générale, les raisons qui poussaient deux hommes à se battre étaient toujours liées aux femmes, ou à des histoires d'argent ou d'égo surdimensionné. « Je suis fatigué et incohérent. Avoir mal aux vertèbres ne change absolument rien au fait que vous soyez une femme tout à fait séduisante. Et j’aurais eu du mal à soutenir votre regard dans tous les cas. Mais pour une fois j’ai une excuse. » Elle laisse échapper un nouveau rire, parce que Julian avait vraiment l'air de croire dans ce qu'il disait. Leurs regards se croisèrent et elle soupira, doucement, parce qu'elle n'était jamais réceptive à ce genre de tentative d'approche. Maura en riait toujours, à chaque fois qu'un homme essayait de la draguer avec ce type de phrases. Julian avait au moins le mérite d'être drôle, avec sa voix rauque et son regard débordant d'ivresse et de sincérité. « Oh sérieusement, est-ce que cette technique de drague a déjà fonctionné sur une femme ? Je me demande. C'est ce que vous avez trouvé de mieux ? » Elle rit mais elle ne se moquait pas, pas vraiment. Elle ne bougea pas, seulement le cou pour tendre un peu la tête afin d'observer la nuque de Julian. La douleur n'était, naturellement, pas visible. Mais au fond, peut-être que ça fonctionnait, Maura se sentait flattée. Difficile de ne pas l'être. « J'espère que vous n'utilisez pas cette technique avec les autres, mais avec moi, ça ne marche pas. Pas besoin de se tordre le cou pour reluquer une femme. » Elle posa ses mains sur ses jambes, frottant ses genoux pour occuper un peu ses doigts et puis, elle finit par se relever, incapable de savoir ce qu'elle devait dire ou même faire. Elle était réellement impatiente de reprendre sa routine, son travail mais en même temps, la compagnie de Julian ne se révélait pas si désagréable. Elle lui offrit un sourire qui se voulait rassurant ou très complice. « Pas de chance pour vous Julian Fitzgerald, la douleur aux cervicales va pas vous empêcher d'aller au poste de police. » Elle haussa les épaules, apercevant de l'autre côté de la rue, Diaz qui s'impatientait. « Est-ce que vous pensez être en état de marcher maintenant ? »
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() message posté Sam 8 Avr 2017 - 19:13 par Invité

“flowers were sun and fiery spots of sky strewn through the woodland. birds flickered like skipped stones across the vast inverted pond of heaven. his breath raked over his teeth, going in ice, coming out fire. insects shocked the air with electric clearness. i'm really alive! he thought. i never knew it before, or if i did i don't remember!”   “Tous les êtres jusqu’ici ont crée au-delà d’eux-mêmes quelque chose de supérieur. Qu’est-ce que le singe pour l’homme ? C’est justement cela que l’homme doit être pour le surhomme.” Ainsi parlait le prophète Zarathoustra. Et ainsi, je tournais la page. La culture Nietzschéenne étreignait mes pensées. Elle reprenait ses droits sur mon esprit, sur l’amour irrévocable que j’avais promis à Ginny. Je levai la tête afin d’observer le crépuscule. Les lumières des réverbères entouraient la rue. Elles illuminaient les profondeurs du 21ème siècle. Un gouffre nous séparait. Elle et moi. La policière et le malfrat. Le vent soufflait doucement sur nos profils. Je m’éveillais pour la contempler. Dieu était mort. Mais les illusions de la croyances étaient toujours là, générées par l’église et la bêtise. J’avais perdu la foi - le courage et la passion. L’encre s’était vidé sur la morale réactive. Je voulais me transformer en surhomme. Mais je n’étais plus l’enfant des métamorphoses. Mon intelligence était stoïque. Elle disparaissait dans la colère dualiste qui me poussait à tomber dans les bars de Londres. Je voulais oublier. Contourner le désir tourmenté. Mais je n’y arrivais pas. Le voilà, mon crime. Je tendais les poignets dans un geste lascif. Elle pouvait m’embarquer dans la cellule. Je me fichais des nuits de solitude. Plus personne ne m’attendait - ni ma mère, ni ma femme. Je plissai le front en humant les effluves de la pluie sur le goudron. Je voulais contempler l’obscurité. Et m’élancer dans ses bras. L’embrasser. Mourir. C’était stupide. J’étais le pantin des souvenirs. Mes paupières tremblaient sous les néons. La lune m’étouffait. Elle me perdait dans les délices et l’affliction. L’ivresse se coulait dans mes veines. Elle s’infiltrait dans mes organes et mon âme. « Oh sérieusement, est-ce que cette technique de drague a déjà fonctionné sur une femme ? Je me demande. C'est ce que vous avez trouvé de mieux ?» Je me penchais lentement, vacillant entre l’hérésie et la folie. Je ne portais plus d’alliance. Elle ne pouvait pas savoir. J’esquissai un sourire narquois, hoquetant entre deux battement de cils. Mon attention était volatile. Elle s’attardait sur son corps, sa bouche, son décolleté, les menottes et la voiture de son collègue. «  Mes répliques fonctionnent toujours. Ne vous méprenez pas. Ce n’est pas moi qui suis doué. C’est les femmes. Ces petits êtres fragiles, brusquement arrachées de la crypte - seules et désespérées. Il suffit d’un peu de délicatesse. Je vous aime.» Je haussai les épaules en oscillant sur le banc. Elle se rapprochait et je ne savais toujours pas nommer l’objet de mon appréhension. Sa voix était aguicheuse, elle résonnait suavement dans mes oreilles. La pluie avait cessé de bourdonner sur les toits. La nuit se taisait afin de nous accueillir dans ses bras. «J’espère que vous n'utilisez pas cette technique avec les autres, mais avec moi, ça ne marche pas. Pas besoin de se tordre le cou pour reluquer une femme.» Je laissai échapper un rire moqueur. Je ne voulais pas sombrer dans ces jeux de séduction. Mais elle me tendait la perche. Elle titillait ma curiosité. « Je me suis tordu le cou parce que je me suis battu dans le bar. C’est pour cette raison que vous êtes là.» Perspicace - je relevai difficilement la tête. J’émergeais enfin. La clarté du réverbère m’avait tout à coup, foudroyé. Je déglutis en calant une cigarette entre mes lèvres gercées. « Pas de chance pour vous Julian Fitzgerald, la douleur aux cervicales va pas vous empêcher d'aller au poste de police. Est-ce que vous pensez être en état de marcher maintenant ? » Je fis tournais mon briquet entre les doigts. «  Est-ce que vous êtes prête à me porter?» Je soupirai - ce n’était pas mon attention de fuir la justice. Si tel était la loi, j’acceptais volontiers de passer la soirée en dégrisement. « Laissez-moi fumer avant. C’est thérapeutique. Je ne peux pas souffrir d’enfermement, de votre rejet et de manque. Ce serait trop cruel. » M’enquis-je en jouant avec la flamme.  
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() message posté Mar 18 Avr 2017 - 22:39 par Invité
Julian ne connaissait pas l'étendu de son malheur, il ne pouvait pas lui hurler dessus parce qu'elle prenait des risques dans son job, parce qu'elle avait perdu un bébé, parce qu'elle n'était pas assez féminine, ni trop ceci, ni trop cela. Elle se dévoilait avec lenteur, elle rentrait dans le jeu, sans trop vouloir y mettre les pieds, au début. Julian était ivre, Maura n'aimait pas l'idée qu'il ne soit pas totalement maître de ses gestes, de ses décisions ou de ses pensées. L'ivresse conduisait, presque toujours, aux regrets. Et elle haïssait cette pensée qui lui soufflait, avec horreur, que Julian pourrait potentiellement regretter leur rencontre le lendemain. Son regard la bouleversait. Sa proximité l'attirait. Il la condamnait à le désirer alors qu'elle avait parfaitement conscience que cette rencontre n'aurait jamais de suite. Elle aurait donné n'importe quoi pour qu'ils se rencontrent ailleurs ou qu'ils ne soient pas exposés aux yeux de tous. Sans aucun doute que, ailleurs, dans un monde parallèle, Maura ne lui aurait pas résisté très longtemps. Peut-être que c'était vrai, il suffisait d'un peu de délicatesse. « Je me suis tordu le cou parce que je me suis battu dans le bar. C’est pour cette raison que vous êtes là. » Elle haussa une épaule de manière puéril. « Merci pour la précision, Fight Club, je savais pas. » avoua-t-elle avec un petit sourire à la commissure de ses lèvres. Fight Club, ce surnom lui collait à la peau et il glissa à travers ses lèvres avec aisance. Julian avait raison, ce n'était ni la faute du karma, ni celle de Edward Norton, ils ne se parlaient pas par envie, seulement par obligation. « Est-ce que vous êtes prête à me porter? » Son regard glissa sur le visage de Julian jusqu'à s'arrêter au niveau de ses lèvres blessées, d'où s'échappait son souffle chaud, l'arôme de l'alcool bu ce soir. Ses propres lèvres s'entrouvrirent, les pinçant d'abord, comme si elles semblaient soudainement déshydratées. Elle resta immobile, Maura, une éternité, pour finalement s'approcher de l'oreille de Julian. Sa bouche à quelques centimètres de sa peau, son souffle chaud flottant avec légèreté contre l'épiderme de son cou. « Si j'avais à choisir, ce n'est pas ma position préférée. » Elle releva un sourcil suggestif, le double-sens de sa phrase était souhaitée avec l'ardeur d'une femme qui aurait désiré l'homme de sa vie, elle n'essayait même pas de s'en cacher. Elle ne se comprenait pas, Maura, elle ne comprenait pas non plus les réactions de son corps. A l'ordinaire, au travail, son esprit était réveillé, son corps conditionnait comme un automate, ses sens en alerte, il lui était impossible de dévier de sa trajectoire. Elle se voyait comme une guerrière, son impulsivité lui avait forgé une certaine réputation, être une tête de mule lui allait bien, elle possédait cette assurance qui troublait, la voix aussi forte que mélodieuse. Elle se mordilla la lèvre, réalisant que la trajectoire avait changé. « Je vous ai pas rejeté. Juste que cette méthode est vraiment nulle. » Elle recula avec grâce. Elle étouffait alors qu'ils ne s'étaient même pas touchés. Mais certaines de ses pensées en avaient le désir. « Vous avez les mains attachées, ça va être difficile pour fumer. » Mais il avait réussi à glisser une cigarette entre ses lèvres, sans qu'elle ne comprenne comment. Elle avait toujours eu en horreur cette odeur de nicotine, il n'avait pas le temps de fumer, c'était bête. Il jouait avec son briquet, les ombres de la flamme vibrants contre son visage. Mais Julian était plus attirant que le feu. Ses fossettes, sa blessure à la lèvre. Elle fixait tout. « Je peux les voir ? Les cigarettes. » D'un mouvement de la tête, elle désigna le paquet dans sa poche. Sa main effleura à peine la ceinture de Julian, jusqu'à glisser sur la couture de la poche de son pantalon. Le paquet de cigarettes était là, dépassant légèrement, bien visible à son œil. Ses gestes pouvaient peut-être paraître équivoques, guidés par un trouble qu'elle ne contrôlait pas. Elle glissa à peine deux doigts, effleurant le tissu, et du bout, elle parvint à extraire le paquet avant de reculer d'un pas. « Vous devriez attendre. Vous savez ce qu'on dit ? L'attente rend les choses meilleures. Et je garde le paquet, ça vous donnera une excuse pour venir me parler de vos cervicales quand vous sortirez. »
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() message posté Dim 23 Avr 2017 - 23:11 par Invité

“flowers were sun and fiery spots of sky strewn through the woodland. birds flickered like skipped stones across the vast inverted pond of heaven. his breath raked over his teeth, going in ice, coming out fire. insects shocked the air with electric clearness. i'm really alive! he thought. i never knew it before, or if i did i don't remember!”   Et je ne cherchais pas l’oubli. Je ne voulais pas l’affection et le bonheur. Mon coeur rejetait le silence de la ville. Il rejetait les lumières des lampadaires dressés comme des piliers de sable autour de la rue. L’alcool s’évaporait dans mes veines. Elles s’enroulait autour de mes organes malades. Le coeur. Les poumons. Le cerveau. Le chagrin d’amour n’avait rien épargné. Le départ de Ginny succédait au mal. Peut-être l’y avais-je poussé avec mon inconscience. Je n’avais pas sauvé ce mariage. Je ne l’avais pas suivi jusqu’aux frontières du Pays de Galle. Sa silhouette s’était à jamais fendillée dans l’horizon. La nuit tombait sur mes paupières. Il était trop tard. Je signais les papiers à distance. J’acceptais les compromis et le partage de biens communs. Je n’avais rien à perdre maintenant que je l’avais perdue. Mon corps ployait dans les souvenirs. Lentement, je tombais. Lentement, je tendais la main. Mais le sol s’avançait vers mon visage. La poussière perforait mes bronches afin de me propulser dans l’apathie des immortels. Les couleurs avaient disparues dans le ciel. Je papillonnais des yeux, incapable d’apercevoir les volutes brillantes des étoiles. L’inspecteur était là pour me ramener à la réalité. Elle m’offrait l’absolution derrière les barreaux de la cellule de dégrisement. « Merci pour la précision, Fight Club, je savais pas. » Je souriais pour effacer ma disgrâce. C’était un plaisir de la rencontrer, même dans ces conditions peu flatteuses. J’ignorais son ironie afin de la gratifier d’une expression amicale. Son parfum s’embaumait dans mon esprit. Je m’approchais de son profil, les mains posées sur le banc. Notre proximité était préméditée mais j’énumérais déjà les prétextes. Les faux-semblants valaient mieux que les vérités. Alors, elle ne me plaisait pas. Je n’essayais pas de la séduire ou de perpétuer nos jeux enfantins. Tout ceci, n’était qu’un hasard. Un contre-temps. Un contre-destin. « Si j'avais à choisir, ce n'est pas ma position préférée. » Je hochais la tête. Quelle était donc sa position préférée ? Je ne me souvenais pas des possibilités du corps vivant, du corps qui bougeait naturellement. Un soupir s’échappa de mes lèvres. La passion éveillait le manque de nicotine. «  Vous allez me mettre des menottes.» Déclarai-je en agitant les poignets, suggérant que ses préférences étaient sadiques à mon égards. Mais je me moquais des conventions tant que j’obtenais du plaisir. «Je vous ai pas rejeté. Juste que cette méthode est vraiment nulle. » Je ricanais face à son franc parlé. Ma méthode m’avait permis de coucher avec la moitié de Londres. Un quart avait succombé aux charmes de Walt. Et le reste était gay ou ami avec Rhys. Je pinçais les lèvres en esquissant une moue amusée. « Oh, excusez-moi de ne pas vous draguer avec plus de talent. J’avais peur des conséquences. J’ai entendu parler du délit pénal d’outrage à officier. Je ne vois pas expliquer au juge, que vous étiez trop belle. Que vous désirer ne fait pas de moi un criminel.» Elle se redressa voluptueusement, se penchant vers ma poche afin de m’extirper mon paquet de cigarettes. Ses yeux ensorcelaient. Ils me prenaient à la gorge, comme un coup de poignard dans la chair. Je déglutis en sentant son souffle mentholé. Je secouais les épaules. «  On vend du tabac dans tous les kiosques de Londres. Je ne tiens pas particulièrement à ce paquet de cigarettes. Je pense que vous devriez revoir vos excuses.» Je me tournais vers la voiture de service. Son collègue s’impatientait - il était temps de me conduire vers mon châtiment suprême. Quelle honte. Un journaliste important, issu d’un mariage raté entre une aristocrate et un paysan écossais! « Si je suis ivre encore. Si je me bat ici demain. Le poste envoi la même patrouille? » M’enquis-je en essayant de caler ma dernière cigarette dans ma bouche. Mais elle glissa sur le goudron. « Ecoutez. Le commissariat est à deux rues. J’ai une proposition. Vous dites à votre coéquipier de partir. Je m’engage à vous suivre sagement. Je pourrais fumer. Et vous pourrez vous exercer à mieux me draguer. » Je me penchais vers son oreille, comme pour murmurer un secret.  
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() message posté Lun 1 Mai 2017 - 18:36 par Invité
« Ce n'est pas... » Elle secoua lentement la tête sans prendre la peine de poursuivre sa phrase. Elle se sentit vide, étrangement seule lorsque le sarcasme de Julian se fracassa contre ses tempes, resserrant ses doigts autour du paquet de cigarettes de l'homme. « Si je suis ivre encore. Si je me bat ici demain. Le poste envoi la même patrouille? » Elle haussa les épaules parce que la réponse était un mystère pour lui, pour elle aussi. « Peut-être. Mais d'habitude j'ai un autre coéquipier. » Son humeur était changeante, passant de la joie à cet élan de tristesse dont elle ignorait l'origine. Elle reprit le court de son idée, détacher l'une des menottes de Julian tandis qu'il parlait, lançait pleins de mots et des idées folles pour la suite de leur soirée. Elle n'avait pas peur de rentrer à pieds, accompagnée de cet homme. L'idée lui plaisait, plus que l'arrestation en elle-même, il lui donnait une nouvelle perspective à son travail et à sa soirée. « Si on se revoit, je préférerais que vous soyez sobre. Déjà on a de la chance, vous n'avez pas l'air de me voir en double, c'est bon signe. » Elle fronça les sourcils à l'idée de vraiment essayer de le draguer. A l'entendre, ses tentatives ne marchaient pas. Elle battit des paupières tout en secouant la tête une nouvelle fois, le cœur serré à la pensée que séduire les hommes, elle n'était définitivement pas douée pour ça. Elle n'avait pas ce truc naturel dont Lyanna avait hérité à la naissance, cette beauté envoutante, cette grâce naturelle qui émanait de ses gestes, à la place, elle avait hérité de cette démarche de camionneuse qui donnait envie de grincer des dents ou de simplement regarder ailleurs pour ne pas rendre la situation plus gênante pour la jeune femme. Elle n'était qu'un défaut – la blonde aux jambes trop grandes et aux yeux verts – lorsque Lyanna avait eu le droit à toutes les caractéristiques de la beauté italienne. Elle releva les yeux vers la silhouette de Julian, ses doigts s'enroulèrent avec douceur autour de son bras pour accrocher une menotte à son poignet, puis la deuxième à son propre poignet. « Sauf si l'envie vous prend de me couper le bras, vous n'avez aucune chance de vous enfuir. Je veux bien rentrer à pieds avec vous. » Elle sourit et elle s'avança en silence jusque de l'autre côté de la rue, là où la voiture était bien garée, le moteur déjà en marche et Diaz, à la place du conducteur, les deux mains déjà posées sur le volant. Elle toqua contre la vitre de sa portière, lui adressant l'ébauche d'un sourire pour qu'il se décide à ouvrir la fenêtre. « Je rentre à pieds, Diaz, tu peux retourner au commissariat avec la voiture. Et ne t'inquiète pas, il risque pas de partir très loin. » souffla-t-elle en désignant leurs deux poignets attachés l'un à l'autre par les menottes. Elle sourit, de ce faible sourire qui se voulait rassurant, balayant d'un geste de la main les mots de Diaz qui espérait la mettre en garde. Elle pouvait l'entendre grogner dans sa barbe, fulminant parce qu'elle l'abandonnait là pour un autre homme. La voiture finit par s'éloigner, le grondement du moteur disparu dans la rue. Elle se pencha une seconde pour attraper la cigarette qui avait glissé sur le sol pour la remettre entre les doigts de Julian. « Pour info, je ne vous draguerais pas. D'abord parce que vous êtes ivre et ensuite parce que je ne suis pas douée pour ça. » Et sans doute aussi, parce qu'elle l'imaginait être le genre d'homme à claquer des doigts pour avoir toutes les femmes à ses pieds. Elle lui adressa un léger sourire, au moins elle n'avait jamais dit qu'il ne lui plaisait pas. Elle leva leurs mains liées l'une à l'autre, pour lui faire signe de commencer à marcher et s'éloigner du bar, là où les gens, trop curieux, avaient fini par rentrer. Elle resta ainsi, à marcher à côté de Julian, en silence, pendant des secondes qui s'étiraient en longueur. « Vous allez m'expliquer pourquoi vous vous êtes battu ce soir ? Sinon je peux deviner, je suis douée pour ça. »
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() message posté Lun 1 Mai 2017 - 20:32 par Invité

“flowers were sun and fiery spots of sky strewn through the woodland. birds flickered like skipped stones across the vast inverted pond of heaven. his breath raked over his teeth, going in ice, coming out fire. insects shocked the air with electric clearness. i'm really alive! he thought. i never knew it before, or if i did i don't remember!”   Je relevais la tête. La lumière s’inclinait sur mes yeux, elle s’embrumait comme une vague de mélancolie sur mon visage. Je n’étais pas assez ivre pour me tourner en ridicule. Seulement assez pour me battre. Pour créer l’anarchie autour du bar. Je souris avec lassitude, la voix irisée par les éclats de whisky et les brumes du tabac. Le manque commençait. Il s’enroulait autour de mes veines et de mon estomac. Cette envie s’écrasait sur mes poumons. Elle titillait mes réflexes et ma lucidité. Je m’agitais en observant la policière. Je lui adressais une expression amusée. Parce qu’elle me soumettait à ses pouvoirs juridiques. Elle m’emprisonnait dans la beauté de ses boucles nuageuses. Elle ressemblait au soleil, celui qui transperçait la nuit. Le banc se dressait dans mon dos. Je me levais afin d’esquisser quelques pas sur la chaussée. Mes souliers grinçaient au contact de l’asphalte humide. Elle avait un autre coéquipier. Mais je ne m’intéressais pas à ses habitudes. Je ne m’intéressais à sa compagnie. Elle était la seule que je voulais voir derrière les gyrophares orangers. « Si on se revoit, je préférerais que vous soyez sobre. Déjà on a de la chance, vous n'avez pas l'air de me voir en double, c'est bon signe.» J’arquais un sourcil en me penchant vers son profil. Je n’étais pas idiot - c’était une invitation implicite. Et je refusais de laisser passer l’occasion. Ginny n’est pas là. Je ne l’attend plus. Je me mordis la lèvre inférieure. J’étais nerveux de formuler les mots. Parce que je n’avais plus cette aisance. Je n’avais plus séduit les femmes depuis mon mariage. Je n’avais pas touché, aimé un corps mouvant. « Je peux vous inviter à dîner. Je promet de ne pas boire une seule goutte d’alcool.» Déclarai-je en croisant les doigts sur ma poitrine. « Zut. J’étais supposé croiser mes doigts dans mon dos. Mais on moins on est sûrs de commencer une relation basée sur l’honnêteté. Je vais boire. Beaucoup. Jusqu’à voir un million de vous. » Je penchais la tête en riant. Le vent glissait sur mes joues. Il troublait mes réflexions. J’hésitais entre la liberté et la tentation. La boucle des menottes se fermait autour de nos poignets. Je restais silencieux. Il ne fallait pas qu’elle change d’avis. Et tel que je l’avais promis, je la suivis jusqu’à la voiture de service. Je me raclais la gorge avec le véhicule s’élançait dans la rue. « Pour info, je ne vous draguerais pas. D'abord parce que vous êtes ivre et ensuite parce que je ne suis pas douée pour ça.» J’étais surpris par ses confessions. Elle était pourtant magnifique, la silhouette incurvée avec une grâce singulière. Elle avait le corps athlétique et aguicheur. Mais ses yeux étaient encore plus troublants. Ses yeux me transperçaient. Dans un geste maitrisé, je l’attirais contre mon torse afin de la retenir. « Pour info, je pense que j’arriverais à me détacher. Et aussi. Vous êtes complètement tombée sous mon charme. » Murmurais-je contre ses cheveux. Je lâchais prise, la laissant reprendre son équilibre. Je humectais ma bouche afin d’accueillir ma cigarette. La fumée enveloppait mon expression séductrice. Je pouvais lui parler de mon métier, lui demander son prénom ou son adresse. Mais sa question m’avait piqué. Je rangeais mon poing ensanglanté en souriant. «  Impressionnez-moi.» Soufflai-je en laissant tomber les cendres sur le trottoir. « Je suis curieux de voir l’étendue de vos talents. » Je lui adressais un clin d’oeil en marchant dans la galerie marchande. Les insignes illuminaient l’espace comme une traînée d’étoiles tombées du ciels. Ensemble, nous flottions dans la voie lactée. Nous voulions toucher le ciel qui avait échoué sur le sol.  
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