(✰) message posté Mar 24 Juin 2014 - 20:24 par Invité
« Vous en avez fini pour aujourd'hui. » Je retiens un long soupire de soulagement. Machinalement, j'éteins mon ordinateur en sauvant toutes les informations récoltées au cours de cette journée avant de prendre ma veste sur le bras. J'ai beau faire tous les efforts du monde, ne manquer en rien de motivation, je ne m'habitue pas au MI5. Mes patrons continuent de me tester chaque jour - chose que je ne peux leur reprocher - et cela joue encore plus sur mes nerfs. La liberté et la confiance du FBI me manque terriblement, presque autant que mes enquêtes pourvues d'un réel intérêt contrairement à ce que l'on me confie ici. L'envie de retourner à New York n'est pour autant pas présente, je ne me sens pas capable de retourner au FBI comme si de rien n'était - quand bien même, on ne m'y autoriserait pas - mais cela ne veut pas dire que je compte réellement rester ici. Complètement perdu pour l'instant, je me retrouve sans réelle ambition professionnelle pour la première fois de ma vie et dois bien avouer que ça me pétrifie. Résultat, je fais tout pour ne pas y réfléchir et continue les efforts demandés en attendant qu'une décision ne tombe sur ma tête. Je file aux vestiaires en remerciant la personne qui a choisi d'en mettre à disposition : hors de question que je passe la soirée tel un pingouin, tiré à 4 épingles dans un costard. J'enfile un jeans et un t-shirt rouge avec un col en V, le plus simple est le mieux, et replace mon costume sur cintre avant de refermer mon casier. Ma main se perd machinalement dans mes cheveux pour les ébouriffer et leur donner un côté négligé / je viens de me réveiller alors que Romeo entre à son tour dans la pièce. « Toujours partant pour un verre? Hamilton a d'autres plans finalement... »Pitié dit oui. Aussi épuisé que je puisse l'être, je n'ai aucune envie de rentrer à la maison assumer ma responsabilité de père, j'ai grandement besoin d'une sortie, un moment de relâche. Qu'Alex nous lâche me dépite déjà, ne me reste qu'à prier que Romeo n'en fasse pas de même. Chose qui n'arrive pas fort heureusement.
* * *
Je tends mon bras à côté de Romeo pour atteindre le bar sur lequel se trouve mon verre. Par réflexe, je m'appuie sur ce dernier une fois que mon coude l'atteint, posant ma tête dans la paume de ma main. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis bourré mais je ne bois pratiquement jamais, résultat ça me monte assez rapidement à la tête dés que j’enchaîne quelques verres. Je suis encore bien, juste fatigué. Je pivote légèrement et balaie rapidement le bar du regard sans réellement prêter attention à qui que ce soit. Je m'arrête pourtant sur un gars en particulier et grimace, me détournant aussi vite que l'alcool me le permet en espérant avoir été discret. Mon coude s'écrase dans les côtes de Romeo sans trop de violence, à qui j'adresse une petite moue faussement désolée pour ce coup, une fois son attention captée. « Sois discret. » Je tente de murmurer pour l'être moi-même mais je me dois bien d'hausser le ton pour couvrir la musique. « Le mec derrière, en vert... J'crois qu'il va me bouffer. » Et pas dans le bon sens du terme. M’assassiner, me mettre six pieds sous terre. En plus il porte la couleur que je hais le plus au monde, à croire qu'il me cherche réellement. J'essaye de me souvenir de lui, j'ai une excellente mémoire visuelle et ce même si je croise les gens quelques secondes mais il ne me dit absolument rien. Par provocation pure, je fini d'ailleurs par me tourner vers lui en lui adressant un regard noir avant de me tourner à nouveau vers mon ami. « J'vais avoir besoin de ta protection de super agent pour sortir vivant d'ici apparemment. » J'adresse un sourire amusé à Davenport et me force à ne pas me retourner une nouvelle fois. Il se trompe sans doute de personne, ou j'ai une tête qui ne lui revient pas, ça arrive...
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(✰) message posté Jeu 3 Juil 2014 - 15:34 par Invité
Beaucoup s’imaginent le MI5 comme un nid à espions genre James Bond. Mais ce que la plupart des gens ignorent c’est que le MI5 est avant tout un bureau. Et qui dit bureau, dit sédentarité et qui dit sédentarité dit ennuie. Mais quand je parle d’ennui, je parle de l’ennuie puissance dix, celui qui vous donne envie de mourir et ce, le plus vite possible. Cela fait presque trois heures que je fixe l’écran de mon ordi, trois heures que je cherche un moyen de mettre un terme à ma vie. Pourquoi pas avec la souris ? Non, elle est sans fil, impossible de s’en servir pour se pendre… peut être s’exploser l’écran sur la tête ? Non, avec la chance que j’ai, je vais survivre et ça va me faire un mal de chien… me reste plus qu’à attendre que le temps passe, attendre qu’on me libère. Résigné, je lance un coup d’œil à ma montre. Super, plus que deux heures… « Je veux mourir… »
Deux heures plus tard, me voilà libéré, délivré, oh je ne mentirai plus jamais… ha-hum. Ceci dit et oublié, je finis par quitter mon poste le plus vite possible. Là, tout de suite, j’ai limite envie de courir et d’arracher mes fringues. Mais j’ai beau avoir survécu à cinq heures de torture, je reste digne et reste donc habillé. Et puis vous avez vu ce corps ? Me mettre à poil au beau milieu du MI5, c’est une mauvaise idée, je risquerais de déclencher une émeute, ou bien une crise de rire… à voir. Bon, il est réellement temps de prendre l’air. Une minute de plus et je finis dans un asile. Arrivé aux vestiaires, je croise Elias qui est déjà prêt à mettre les voiles, dommage, j’ai raté la séance d’effeuillage. « Toujours partant pour un verre? Hamilton a d'autres plans finalement... » Merde. J’avais oublié ce petit détail. Adieu ma soirée tranquille à jouer à GTA et autre Mario Kart. « Euh ouais pas de souci ! » Je souris et finis par retirer ma veste et ma chemise. « Laisse-moi juste prendre une douche et je suis à toi. » sur ce, je finis par retirer tout ce qu’il me reste sur le dos – sauf mon caleçon, je suis trop timide pour en arriver là - et part en direction des douches.
Sous la douche, j’essaie de me réveiller, de sortir de la torpeur dans laquelle je me suis embourbé. Si ça ne tenait qu’à moi, je serais rentré chez moi et me serait écroulé sur mon canapé. Mais j’avais promis une sortie à Elias et loin de moi l’idée de l’abandonner. Le pauvre gars en voit des vertes et des pas mûres depuis qu’il a rejoint le MI5 et entre vilain petits canards, on se doit de se serrer les coudes.
* * * *
Le pub qu’a choisi Elias est bondé. Pas que je me plaigne, mais j’aurais préféré quelque chose de plus calme. Du coup, je reste dans mon coin et je me contente de regarder tout autour de moi. Les gens sont pas mal excités par ici, ça rit, ça danse, ça hurle. J’aurais tellement préféré une soirée tranquille à la maison. Mais bizarrement, je me voyais mal proposé à Elias de finir la soirée chez moi. J’ai beau ne pas être un coureur de jupon, les gens ont tendance à s’imaginer des choses quand je dis ça… surtout les hétéros. Malheur, sacrilège, un bisexuel me drague, tous aux abris ! Remarque, vu son état, je ne serais pas étonné de le voir accepter mon invitation. Personnellement, j’ai fait le choix de rester sobre. D’abord parce qu’il faut bien que quelqu’un conduise et ensuite parce que l’alcool, ça ne me réussit pas. Timide ou pas, je me retrouverais très vite la langue au fond de la gorge du premier ou de la première venue. Surtout si la première venue est la jolie blonde qui danse un peu plus loin… frustré à l’idée de ne pas avoir de câlin pour ce soir, je ramène mon verre à mes lèvres quand le coude d’Elias finit par se loger dans mes cotes. Par réflexe, je recrache le liquide –heureusement que c’était de l’eau et que c’était donc gratuit, je n’aurais pas apprécié cracher dans un whisky à 4 livres. « Sois discret. » Je tourne la tête vers Elias et souris. « Je suis toujours discret ! » Surtout quand j’hurle. Mais en même temps, impossible de se faire entendre autrement dans ce genre d’endroit. « Le mec derrière, en vert... J'crois qu'il va me bouffer. » Je ne sais pas trop si Elias a remarqué, mais sur le coup, j’ai l’impression de ressembler à un hibou tellement je suis surpris. Un mec drague Elias… pauvre gars, il s’est fait prendre au piège. Oui, parce qu’Elias est un piège ambulant. IL est sexy, canon même avec un regard à couper le souffle. Malheureusement pour nous autres mâles, ils restent fidèle à la gente féminine. Curieux de connaitre l’identité, ou juste la gueule qu’aurait pu avoir mon potentiel concurrent. Quand je finis par croiser le regard du gars en question, je perds pieds. Assez beau, voire carrément canon avec sa crinière châtain clair et sa barbe de trois jours, Callum Carmichael nous fixait non sans une certaine jalousie. Pour la petite histoire, Callum était un militaire. On s’est rencontrés en Afghanistan et on a passé pas mal de temps ensemble. Genre beaucoup de temps, de nuit comme de jour. On ne s’est jamais réellement défini comme un couple mais je pense qu’on n’en était pas loin. Bien sûr, on évite de le crier sur tous les toits et puis de toute façon, tout s’est arrêté le jour où j’ai quitté l’armée.
« J'vais avoir besoin de ta protection de super agent pour sortir vivant d'ici apparemment. » Sans quitter Callum du regard, je réponds : « Oh, crois-moi, tu ne risques rien… » Histoire de briser la glace, ou du moins essayer de briser la glace, je finis par faire un signe de tête à Callum, histoire de rester poli. Mais bizarrement, Callum ne le voit pas de cet œil là et décide d’abandonner ses amis pour nous rejoindre. Je le sens mal, je le sens très mal. J’ai beau bien aimé Elias, je n’ai aucune envie de le mêler à mes histoires… personnelles. Mais pas le temps de fuir ou de tout expliquer à Elias. Arrivé à notre niveau, Callum finit par me sourire et juge Elias du regard. Je n’aime pas trop ce qui est en train de se passer mais je fais comme si de rien n’était. « Salut Callum, je te présente Elias, Elias je te présente Callum, c’est … » « Son ex. » BAM ! Prends-toi ça dans la gueule Romeo. Sur le coup, je suis sous le choc. D’abord parce qu’on a jamais été réellement ensemble et ensuite parce que je ne pensais pas Callum assez stupide pour parler de ma vie personnelle au premier venu. Alors certes Elias connaissait mes préférences sexuelles mais ça, Callum n’en avait aucune idée. « Je ne suis pas trop sûr de ça, mais pourquoi pas… » Ok, parti comme c’est parti, je pense que je vais finir par lui en coller une. Je ne sais pas ce que Callum cherche à faire mais ça ne me plait pas du tout. Finalement, Callum se retourne vers Elias, tout fier de m’avoir pris de court. « Et tu es …? »
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(✰) message posté Dim 6 Juil 2014 - 20:56 par Invité
Je me vois finir la soirée à l'appartement avec les filles et Noam dés que Romeo fait son entrée dans les vestiaires. Il a l'air blasé et épuisé, je pourrai m'estimer chanceux s'il ne me lâche pas mais honnêtement, je n'ai pas grand espoir. La perspective de rentrer n'est pas si dramatique, je serais même heureux de voir mon lit ou au minimum mon canapé à vrai dire, mais j'ai sincèrement besoin de me créer une vie sociale à Londres. Celle-ci n'a jamais été des plus fournies - évidemment lorsque vous mentez sur votre carrière H24, ce n'est pas facile - mais il y a un minimum à garder. Histoire de ne pas finir vieux, seul et entouré uniquement de ma famille au crématorium. Ceci dit, je ne serai plus là pour le voir, mais tout de même. « Euh ouais pas de souci ! » Je lève les sourcils surpris et acquiesce d'un signe de tête son temps de douche. Il ne me lâche pas, je ne vais pas faire mon difficile. Je suis quelqu'un de patient, ou presque.
Appuyé contre mon casier, mon regard se perd sur Romeo qui laisse tomber ses vêtements un à un et se dirige ensuite vers la douche. Je sors de mes pensées une fois le défilé terminé, poussant un long soupire. De fatigue, d'ennui, de tant de perfection - il est temps que je reprenne le sport, j'ai quelques longueurs de retard! Je n'ai pas prêté attention aux autres collègues jusqu'ici, faut dire qu'il est le premier que je croise si peu vêtu, mais je ne veux pas passer pour le petit gringalet qui bosse aux côtés des messieurs muscles. Je fini par m'installer sur l'un des longs banc qui s’aligne parfaitement au centre de deux rangées de casiers, attrapant mon téléphone dans ma poche pour passer le temps. Non je ne l'observais pas volontairement, je pensais juste continuer brièvement la conversation pendant qu'il se désapait mais n'ayant rien trouvé d'intéressant à dire, j'ai choisi le silence. Je dors debout. Mon cerveau ne fonctionne pas puissance 1000 pour l'instant, c'est le moins que l'on puisse dire. Ne reste qu'à espérer que Romeo sait ou se trouve le bouton redémarrer si je bug encore dans la soirée. Je suis à plusieurs reprises tenté de lui crier que finalement je me dois d'annuler, que le devoir m’appelle mais je me reprends. Un, je ne suis pas un lâcheur. Deux, j'ai besoin de cette soirée de détente. Trois, je suis juste fatigué, seul et paumé, ce qui suffit à ne pas chercher à comprendre mes réactions parfois.
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J'a bien fait de ne pas abandonner. Des cadres de pseudos-célébrités habituées des lieux décorent la pièce, parmi des dizaines de drapeaux - coupe du monde oblige, le pub retransmet tous les matchs. Par chance, il n'y en a pas ce soir. J'aime l'ambiance "coupe du monde" mais ça a tendance à vite m'ennuyer de regarder 22 gamins courir après un ballon pendant 90 minutes. Conclusion, la musique c'est bien mieux. « Je suis toujours discret ! » S'il ne l'était pas, Romeo n'aurait aucune chance au MI5. Le problème étant qu'on a tendance à trop se relâcher une fois sorti du boulot. Je roule des yeux mais ne lui en veut pas d'hausser le ton, il faut bien se faire entendre. La réaction de Romeo me déconcerte légèrement lorsqu'il remarque de qui je parle. ne me dites pas que je viens de perdre mon pote de soirée au profit d'un plan drague. Je ne suis pas excellent juge dans le domaine mais le gars en question n'est pas horrible, je ne pourrais même pas reprocher à mon collègue de me planter. Il ne me reste plus qu'à trouver mon idéal féminin en contrepartie pour m'occuper quelques heures, et c'est mal parti. Le côté « je me ballade pratiquement en sous-vêtements et je danse comme une strip-teaseuse » des anglaises ne m'a pas encore charmé. Ça viendra sans doute, lorsque j'arriverai au point de désespoir profond mais j'en suis encore loin. « Oh, crois-moi, tu ne risques rien… » Je me tourne vers lui, un sourcil arqué prêt à lui demander comment peut-il le savoir mais j'ai ma réponse avant même d'ouvrir la bouche. A en voir le signe de tête qu'il lui adresse, le mec en question ne lui est pas inconnu. Je soupire, soulagé de savoir qu'il ne me fixait pas sans la moindre raison. Qu'il ne me fixait pas du tout d'ailleurs, il devait s'agir de Romeo depuis le début.
Je prends ma bière toute en l'observant se diriger vers nous avec une grimace. Il n'était pas obligé se joindre à la soirée, sa tête ne me dit rien qui vaille. Trop... agressif... à mon gout, ce qui ne m'empêche pas de lui adresser un sourire. Tentons de paraître poli et sympathique, après tout si Romeo le connait, il doit s'agir de quelqu'un d'assez cool. « Salut Callum, je te présente Elias, Elias je te présente Callum, c’est … » « Son ex. » Je parviens tout juste à ne pas m'étouffer avec ma bière et toussote comme si cela pouvait masquer ma surprise. N'ignorant rien des préférences sexuelles de mon collègue, ça ne devrait pas me surprendre plus que ça mais c'est le cas. Je n'ai absolument rien contre la bisexualité ou encore l'homosexualité, je suis du genre tolérance à 100%, pourtant le fait de les imaginer ensembles me procure un sentiment bizarre. Amer. A moins que ça ne soit juste lui et son arrogance. « Je ne suis pas trop sûr de ça, mais pourquoi pas… » Je ne relève pas mais adresse néanmoins un vague sourire amusé à "Callum" qui traduit clairement " vous n'étiez pas sur la même page, dommage ". Mon sourire s'élargi de plus belle quand je comprends son soucis. Il a fallut le temps que la pièce tombe Elias. Ses yeux assassins étaient bien dirigés vers moi, mon côté parano se sent soudainement rassuré, le narcissique peut-être un peu flatté. « Et tu es …? » Agent, un collègue, un pote, australien, enchanté, tout un tas de réponses mais aucune qui ne me plaît vraiment. Je ne réfléchis pas plus d'un quart de seconde à la question, me surprenant presque moi-même. Mes actes vont plus vite que mes pensées, j'ai l'impression de fonctionner au ralenti, merci vodka. « Son actuel. » D'un air naturel, je lui tends ma main droite pour le saluer alors que la gauche va se nicher sur l'épaule de Romeo. Je suis quelqu'un d'extrêmement jaloux, j'ai donc tendance à ne rien faire pour éveiller ce sentiment chez les autres puisqu'en j'en connais les blessures. Sauf que là, je n'ai absolument rien fait, ça ne m'a même pas traversé l'esprit qu'on puisse le penser mais le fait qu'il me dévisage - et l'aide de l'alcool, avouons le - me donne bien envie de le remettre à sa place. De jouer un peu avec ses nerfs. Ma vie est devenue d'un tel ennui que j'en viens à m'amuser de ça, je ne sais pas si je dois avoir pitié de moi ou non à cet instant. Surtout en réalisant que mon collègue risque de m'en vouloir, voir de me contredire sur le champs. La satisfaction d'avoir cassé Callum redescend à l'idée de finir comme le moins que rien dans l'histoire. Avec une réflexion du style " j'étais pas au courant " et encore c'est la plus sympa qui me passe par la tête. Je me mords la lèvre inférieure pour retenir mes excuses, que je rêve de lui balancer de suite. Sauf que perdre est ce que je déteste le plus au monde, alors j'attends une esquisse de réaction pour le faire ou lancer un " c'est une blague ". S'il tient à récupérer le gars en question, je ne veux pas à lui tuer son plan - et être haïs de son futur chéri au passage. Même si s'appeler Callum ne devrait pas être autorisé.
J’ai pendant longtemps été du genre volage. Plus jeune, je m’amusais à collectionner les conquêtes, mais jamais, jamais je n’ai joué la carte du garçon amoureux. J’ai toujours été franc avec mes partenaires : on s’amuse et c’est tout ; Pas de sentiments, pas de surnoms débiles, rien. Malheureusement pour moi, Callum a été ma seule exception. Mignon, mais surtout du genre à viser le long terme, il fait partie de ce genre de mecs qui ne couchent pas sans engagements. Et même si aujourd’hui j’aurais surement laissé tomber l’affaire, ce n’était pas le cas en Afghanistan. Con que j’ai été, je n’ai pas hésité à lui faire miroiter monts et merveilles. Résultat des courses, je me retrouve avec un ex prêt à tout pour m’humilier. Mais j’imagine que je l’ai mérité… j’aurais juste préféré que cela ne se fasse pas devant Elias…
« Et tu es …? »« C’e… »« Son actuel. » Pardon ? Et depuis quand ? Personnellement, je n’ai rien contre mais j’aurais aimé être au courant. Sans vraiment ce soucier de moi et de ma surprise, Elias tend la main vers Callum et se met à me tripoter. Bon d’accord, tripoter un bien grand mot… mais venant d’Elias… je préfère voir ça comme ça… question de frustration. Callum, de son côté, ignore l’invitation d’Elias se contentant de lui lancer un regard noir. J’avoue que la situation ne me plait guerre. Je ne suis surement pas assez efféminé pour accepter que deux mecs se battent pour moi… surtout que ces deux mecs n’en ont strictement rien à faire de moi. L’un veut se venger et l’autre est bien trop hétéro pour s’intéresser un tant soit peu à moi. « Et je peux savoir où vous vous êtes rencontrés au juste ? » Cette fois, c’est à moi de répondre. Profitant de la situation, je laisse ma main glisser sur les reins d’Elias… il veut jouer, on va jouer. « Au refuge où je travaille… » Callum semble perplexe. Contrairement à Elias ou à ma famille, Callum ignore que j’ai rejoint le MI5. A ses yeux, je bosse dans un refuge qui aide les gamins en situation précaire, des gamins souvent livrés à eux-mêmes, des gamins prêts à tout pour garder la tête hors de l’eau. « Tu bosses pas avec des gamins qui se prostituent ? » Je souris, fier de moi. Ça leur apprendra à vouloir jouer à mes dépends. Laissant ma main descendre un peu plus sur les fesses d’Elias, je finis par répondre. « Oui pourquoi ? » Callum semble choqué et ça, ça n’a pas de prix. Vite, je prends un air faussement amusé. « T’inquiètes pas, tout ça c’est derrière lui à présent… Monsieur ne s’occupe plus que de moi maintenant. » Avec ça, un petit clin d’œil à Elias et une tape sur le cul. Oui… parce que faut bien en profiter ! Et puis ce n’est pas comme s’il ne l’avait pas cherché. « Euh… ok… » Pour le coup, Callum semble assez déconcerté. Je ne suis pas sûr qu’il ait cru à mon histoire mais au final je m’en fiche. Je suis juste pressé que tout ça se termine.
Heureusement pour moi, et pour Elias, Callum ne s’attarde pas et fini par nous souhaiter une bonne soirée. Aussitôt débarrassé de lui, je me retourne vers Elias et laisse mon sourire s’effacer. Le temps de la rigolade a assez duré. « Je pense que je vais rentrer… » Mesdames et messieurs, Romeo Davenport, Drama Queen de son état. Vite fait, j’attrape ma veste depuis trop longtemps resté sur le comptoir et me dirige vers la sortie. Aussi amusant que cela a pu être, je ne suis pas à l’aise à l’idée de mêler Elias à ma vie privée… va savoir pourquoi j’ai tendance à vouloir … peu importe… c’est ridicule.