you and me we can light up the sky, if you stay by my side, we can rule the world ✻✻✻ Cette nuit, j'ai insisté pour que Romeo prenne la chambre et me laisse squatter le canapé. Il a beau insisté pour être celui qui découche, je ne lui ai pas réellement laissé le choix. Monsieur bosse à cinq heures du matin demain et je ne suis pas prêt d'aller me coucher, je n'ai aucune envie de devoir faire attention au moindre bruit parce qu'il est là, à somnoler dans le salon. La soirée s'est passé comme les précédentes - hier exclu -, à s'occuper des petits, diner, les laver, les mettre au lit, puis nous ignorer. Je suis persuadé qu'il m'en veut pour hier, ou du moins qu'il a été blessé. Peut-être pas pour avoir passé la soirée avec April, mais plutôt pour avoir exagéré sur l'alcool au point de ne pas rentrer à la maison pour la nuit. Après... il est plutôt mal placé pour me dire que j'en ai abusé. J'en avais besoin. J'ai passé une bonne partie de la journée avec ma meilleure amie, à discuter du désastre de nos vies sentimentales - surtout la sienne - puisque je me suis fait un peu trop bavard après quelques verres. Je ne sais pas pourquoi je tenais tant à garder tout ça pour moi, car lui en parler m'a réellement fait du bien. J'ai pu prendre du recul, voir les choses sous une autre perspective. Je rumine ce qui a pu se passer entre Romeo et moi depuis des jours, sans en parler à qui que ce soit, et je pense que ça n'a fait qu'empirer la situation. Je ne lui ai pas laissé le temps de parole - au fond je ne sais pas si je suis à présent prêt à l'entendre - et surtout, j'ai retourné cette histoire dans tous les sens. A toujours lui en vouloir un peu plus en remuant le couteau dans la plaie. Cette soirée m'a surtout fait réaliser qu'il est impossible de recoller les morceaux seul, que rien ne va s'arranger si je n'essaye pas moi aussi. L'un de nous aurait pu mettre les voiles, prendre du recul, fuir cette situation qui nous étouffe tous les deux, mais on a choisi de rester. Et je n'ai rien fait d'autre, rien pour arranger la situation. Je suis juste rester, avec ma colère. J'estime qu'étant le responsable, c'est à lui de faire des efforts, sauf que Romeo les fait - du moins il a essayé. Je ne lui ai juste pas pris en considération.
Je sors de mes pensées quand les cris de Thea me parvienne et mon regard se lève automatiquement vers l'horloge. Biberon. En passant dans le couloir j'entre-ouvre la porte de la chambre et lance un
« J'y vais, dors. » à Romeo avant de la refermer délicatement et me rendre dans la chambre du petit monstre avant qu'elle ne nous réveille Noam. Je lui fais son bibi en espérant tant bien que mal de la faire taire le temps que je prépare ce dernier, puis me pose dans le fauteuil. Quand elle termine, je m'endors à moitié avec elle dans les bras et peine à sortir du sommeil dans lequel je plonge doucement pour aller la remettre dans son lit. De retour à la cuisine, j'hésite et me mets finalement à préparer le lunch de Romeo pour demain. Ce lunch que j'avais pour habitude de lui préparer tous les matins - ou le soir quand il commence si tôt - et que j'ai aussi abandonné, n'ayant plus aucune envie de faire quoi que ce soit pour lui. J'imagine que je voulais juste qu'il aie aussi mal que moi... Mais je suis presque sûr qu'il n'a pas eut besoin d'un lunch disparu pour ça. Je le sais. Je le vois et le sens au plus mal à chaque fois que j'ai le malheur de croiser son regard. Je serre la mâchoire juste d'y penser. Je n'ai jamais été du genre à vouloir prendre ma vengeance, le voir souffrir ne me donne aucune satisfaction et me fait juste un peu plus mal. J'ai vraiment été con sur ce coup. Pas autant que lui, mais je n'ai clairement pas géré. Son lunch prêt, je le place dans la boite que je mets au frigo. J'hésite un instant avant d'ajouter un post-it sur celui-ci.
« Arrête de bouffer n'importe quoi. ». Je souris, hésite une dernière fois, et fini par le coller sur sa boite. L'esprit un peu plus léger, bien que conscient qu'on est bien loin de la réconciliation, je m'endors en quelques minutes à peine.
✻✻✻
La journée passe à une vitesse folle. Je n'ai pas le temps de réfléchir au comportement à adopter ce soir en rentrant à la maison, ou il sera rentré avant moi, ce que je réalise quand je prends la route vers la maison. Bien qu'à moitié endormi, j'ai senti ses lèvres sur mon front ce matin, mais je n'ai pas bronché. J'ai beau être décidé à retrouver mon mari, mon couple, ma rancoeur ne s'est pas miraculeusement envolée et je ne sais pas comment m'y prendre pour ne pas faire pire que mieux. Quoi qu'il en soit, va falloir en parler, on ne s'en sortira pas en évitant simplement cette conversation. La musique un peu trop fort, je me concentre sur la liste des courses de la semaine et sur ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce soir, pour ne pas avoir à trop réfléchir à ça. De toute façon, rien ne se passe jamais comme prévu, je verrai bien en rentrant. Improvisation ! J'ai toujours cette boule au ventre quand je me retrouve dans l'ascenseur, celle-là même qui ne m'a pas quitté depuis notre ' dispute ' mais je me sens malgré tout un peu plus léger aujourd'hui. J'ouvre la porte, laisse mes chaussures dans l'entrée et découvre les salles de vie vides.
« Y'a quelqu'un? » Je sais qu'ils sont là, parce que la télévision est allumée alors je hausse la voix, juste pour leur faire savoir que je suis rentrée. Bucky est le premier à venir me faire la fête, suivi de très près par Noam qui court derrière lui. Ses petits bras s'enroulent autour de ma jambe et Romeo apparait dans mon champs de vision.
« Hey. » Je lance d'une voix faible, mais lui adresse un sourire. Voilé de tristesse, mais réel, pas l'un de ceux auquel il a eut droit devant Noam depuis dix jours pour paraître normal. J'accroche son regard, une micro-seconde, puis porte mon attention sur Noam que je soulève pour le prendre dans mes bras.
« Fais moi un bisous bonhomme. » J'insiste tout en le chatouillant pour le menacer. Je suis prêt à faire des efforts, mais je n'ai pour l'instant aucune idée de par où commencer, n'étant jamais passé par une si grosse dispute auparavant.
Accueil 
