when the song is over, we go home. (walt)

Elle ne savait pas ce qui la poussait à se rendre à se mariage. Cela faisait des années qu'elle n'avait plus revu ce côté-là de sa famille et elle n'était pas très friande de ce genre d'événement. Elle avait d'abord répondu non à l'invitation envoyé par sa mère, lui rappelant que Cole ou Tracy pouvaient largement la représenter aussi. Remy n'avait rien d'une grande romantique, elle n'était pas non plus du genre à s'émerveiller devant une jolie robe de mariée et devoir passer tout un week-end à fêter une future union serait une torture. Dans son esprit, l'australienne préférait largement voir un mariage capoté le jour de la cérémonie plutôt que d'assister à des échanges de vœux profondément niais. Elle s'accrochait à l'idée qu'elle n'y serait pas seule. Accompagnée de Walt, les deux prochains jours s'annonçaient nettement plus amusants, plus grisants aussi. Un sourire surplombait son visage en imaginant sa réaction lorsqu'il découvrirait la raison de ce voyage et elle s'efforçait de ne rien laisser paraître. Il devinerait peut-être tout seul une fois arrivée, elle n'en savait rien. Leur relation n'était pas parfaite, - leurs égos se confrontaient souvent l'un à l'autre - mais elle avançait tout doucement, à son rythme, ils ne s'installaient pas dans une routine ennuyante et ça la rassurait. Dans la voiture, sur le chemin qui menait au mariage, Remy s'était montrée autant de bonne compagnie, qu'insupportable, en commençant par débattre sur la nouvelle saison de Survivor et du dernier épisode diffusé. Elle ne s'était pas arrêtée là, jouant délibérément avec sa robe pour le distraire et se plaignant que son dos mériterait bien un massage à l'arrivée. Elle avait fini par lui poser les questions d'un test psycho trouvé dans un magazine, enchainant les fous rires devant l'absurdité des questions et des choix de réponses. « Le téléphone sonne, tu vois mon prénom s'afficher, comment réagis-tu ? A) Tu souris, tu t'isoles pour répondre, la perspective de me parler te fait plaisir. B) Tu laisses sonner, parce que t'es occupé. C) Ton estomac se noue. » Sa joue reposait contre le dossier de son siège, le visage tourné vers la route pour observer le paysage qui défilait derrière la vitre. Elle s'était endormie depuis une vingtaine de minutes, après avoir fini le test et elle bougea les épaules lentement pour faire passer la douleur d'être restée trop longtemps dans la même position. Le sommeil troublait encore ses pensées en se réveillant alors qu'elle cherchait Walt du regard, assis toujours derrière le volant, concentré sur la route. Pour une fois, Remy ne trouva rien à dire, elle se contentait de le fixer, le déshabillant littéralement du regard. Sa main chercha machinalement à se poser sur sa jambe, comme un réflexe depuis qu'ils se connaissaient et qu'il se tenait à proximité d'elle. « J'ai fait un rêve érotique, et tu sais quoi ? C'était même pas toi dedans. » Elle chuchote presque, amusée, encore à moitié plongé au milieu de ses rêves sans couleur. Il n'y avait rien eu d'érotique, juste un rêve qui finirait par s'effacer de sa mémoire. A vrai dire, elle songeait surtout à un week-end avec Walt où ils ne quitteraient pas le lit. Elle s'étire avec légèreté tout en se redressant sur son siège, réajustant les bretelles de sa robe qui avaient fini par glisser le long de ses épaules. Les effets du sommeil se dissipaient au fur et à mesure qu'ils approchaient de l'entrée du lieu du mariage. Un château transformait en hôtel où, si Remy avait bien tout suivi, une chambre devait leur être réservée puisque le mariage aurait lieu ici aussi. Elle grimace, dégoûtée par le côté romantique que dégage l'endroit. Elle dû se retenir de commenter tout de suite après être sortie de la voiture, puisque Walt ignorait toujours tout du piège qu'elle lui avait tendu. « Qu'est-ce que tu en penses ? » Tirant sur la poignée de sa valise à roulettes, elle suit Walt jusqu'à l'accueil où elle donne rapidement son nom. Le hall de la réception était immense, pas du tout le genre d'endroit qui pouvait la faire rêver. « Amis de la mariée ou du marié ? » Elle préféra ne pas répondre tout de suite, ni regarder Walt dont elle sentait la présence juste à ses côtés. Il ne devait rien comprendre. « Amis de la mariée. » L'homme leur adressa un sourire rayonnant avant d'agiter une clé. « Je vais vous montrer votre chambre. »

Réussir à se dégager de toutes ses responsabilités pour un week-end entier avait relevé d'un véritable parcours du combattant. C'est uniquement parce que Remy avait insisté et promis beaucoup de sexe qu'il avait consenti à faire autant d'efforts. En plus, d'avoir dû réorganiser le planning au bar avec Danny, il avait dû se faire remplacer par un autre entraîneur pour coacher le match de son équipe. C'est ce qui l'ennuyait le plus, de ne pas être là pour assister au match de ses petits footballeurs en herbe. Néanmoins, il était également conscient qu'il n'avait pas énormément de temps à consacrer à l'australienne depuis qu'il s'était lancé dans l'aventure de reprendre le bar. Par contre, il n'avait aucune idée de ce qu'ils allaient faire pendant le week-end, ni d'où ils allaient exactement. En rentrant dans sa voiture, Remy s'était contentée de rentrer les coordonnées dans le GPS sans plus d'explications. Lui avait pris place derrière le volant de « Snow », oui il s'était enfin décidé de donner un nom à sa nouvelle voiture, un hommage à Game of Thrones encore une fois. Pendant le trajet, il ne cesse de poser des questions pour connaître leur destination, mais elle ne laisse pas filtrer d'informations. Il espérait que le trajet ne serait pas trop long car il commençait à en avoir un peu marre d'être à la merci de Remy, alors que lui devait garder son attention sur la route et les mains sur le volant, une véritable injustice. Quand elle commençait à trop l'agacer, il augmentait le son de son émission de foot à la radio pour ne plus avoir à l'entendre. Déjà qu'il allait louper tous les matchs du week-end, il devait rester informer. Quand elle finit par s'endormir, il s'en rend compte automatiquement à cause du silence qui s'installe soudainement dans la voiture. Quelques minutes de calme, jusqu'à ce qu'il sente la main de la jeune femme s'approchait dangereusement et il la chasse aussitôt. Il s'était déjà planté une fois en voiture, il n'avait pas vraiment envie de revivre l'expérience. « J'ai fait un rêve érotique, et tu sais quoi ? C'était même pas toi dedans. ». Walt se met à ricaner, pas franchement inquiet d'une concurrence imaginaire, contrairement à elle, il était loin d'être jaloux. Il avait suffisamment confiance en lui pour savoir qu'elle ne pouvait vouloir quelqu'un d'autre après avoir été avec lui. « Troublant, t'as pas arrêté de prononcer le nom de mon chat. Beckham, Beckham, Becky... ». Pour bien se foutre de sa tronche, il prend une voix aigu qui ne lui va pas du tout comme s'il était en train de jouir. Il se remet à rire, fier de sa connerie. Une de ses mains quitte le volant pour venir masser son genou droit douloureux, comme à chaque fois qu'il restait trop longtemps dans la même position ou qu'il lui faisait subir trop d'efforts. Plus ils se rapprochent de leur destination, plus Walt fronce les sourcils, un mauvais pressentiment l'envahissant. Quand il découvre le château qui se dessine devant lui, il se demande ce qui a bien pu passer par la tête de l'australienne. Il n'appréciait pas vraiment les endroits trop luxueux ou qui faisaient trop bourgeois, même s'il avait gagné beaucoup d'argent dans sa vie, il restait le petit garçon qui avait grandi dans un quartier pauvre de Liverpool et qui ne se sentait pas à sa place dans ce genre d'endroits. « Qu'est-ce que tu en penses ? ». Il venait juste de sortir son tout petit sac du coffre, il jette un regard dédaigneux à l'endroit. « Je dois être poli ou vulgaire ? Cet endroit me file la gerbe. ». Il ne pouvait cacher son dégoût pour l'endroit qui se dressait devant lui. Il essayait de se rassurer en se disant que tant qu'ils avaient une chambre avec un lit, ils n'avaient pas besoin de sortir de tout le week-end et c'est bien ce qu'il comptait faire. La galanterie était morte le jour de la naissance de Walt Fowler et il laisse Remy galérait avec sa valise bien plus imposante que son sac. Il se tient un peu à l'écart quand la jeune femme s'adresse à la réception, il est plus occupé à regarder le décor de l'endroit qui lui confirme son dégoût croissant. Il se demande vraiment ce qui avait pu passer par la tête de Remy, il aurait de loin préféré un petit cottage isolé à la campagne que de se retrouver dans un château avec plein de monde. « Amis de la mariée. ». Ses mots ne sont qu'un fond sonore, mais ils capturent aussitôt l'attention de Walt dont les yeux menacent de sortir de leurs orbites. « C'est quoi ce bordel ? ». Il n'aimait pas les mariages, la seule raison qu'il en avait toléré certains par le passé c'est parce que c'était un endroit parfait pour draguer les femmes seules en mal d'amour. Maintenant qu'il était avec Remy, son intérêt pour les mariages était proche du néant. « Je vais nulle part du tout. ». Les bras croisés sur sa poitrine, il fixe intensément l'australienne avec un air mauvais, bien décidé d'obtenir des explications. Il en avait strictement rien à faire que le réceptionniste soit en train de les attendre pour leur faire visiter leur chambre. Il avait la mauvaise impression de s'être fait berner et d'être le dindon de la farce. Remy savait très bien qu'il n'aurait jamais accepté de l'accompagner à un mariage surtout avec tous les efforts qu'il avait dû faire pour se libérer. « Tu m'expliques tout de suite sinon je reprends la voiture en sens inverse ! ». Même s'il était fatigué, guidé par son orgueil, il serait parfaitement capable de faire le chemin inverse jusqu'à Londres en la plantant là.

Elle fronça légèrement les sourcils quand la voix de Walt la ramena sur terre, lui rappelant immédiatement sa présence derrière son dos. Elle tourna à peine la tête pour le voir, préférant se concentrer sur les moulures immondes qui entouraient le cadre des portes. Il méritait des explications, surtout après avoir annulé tous ses projets pour venir jusqu'ici, mais Remy n'était pas prête à lui en donner. Les lèvres pincées, elle continue de tapoter ses doigts contre le comptoir de la réception, relevant lentement le regard vers le bleu azur de celui de Walt. Demander à Elsa de l'accompagner aurait été une solution plus facile. Sa meilleure amie serait venue et elles auraient passé un week-end entre filles comme elles l'avaient souvent fait autrefois. Elle connaissait le dégoût de Walt pour les mariages, ils partageaient le même avis sur ce genre d'événement et sa colère n'était, finalement, pas une surprise. Mais sa présence à ses côtés, c'était tout ce qu'elle voulait pour les deux prochains jours. Parce qu'il rendrait ce week-end plus amusant, sans aucun doute. Elle soutenait son regard vibrant de colère, comme par défi, sans vraiment le vouloir, simplement parce qu'il fallait un gagnant et un perdant dans cette joute. « Je vais nulle part du tout. » Ses deux yeux roulèrent jusqu'au plafond. Elle soupira avant de tourner le dos au réceptionniste pour faire face à Walt. Ils n'étaient séparés que par quelques centimètres mais elle avait l'impression que le fossé était encore plus grand, presque infranchissable. Ce n'était pas la première fois qu'ils se chamaillaient, leurs fiertés trop grandes les opposaient souvent l'un à l'autre. Son comportement était logique, sa colère était légitime, elle lui avait menti pour qu'il vienne jusqu'à ce château mais elle ne comprenait pas pourquoi il lui en voulait autant. Ça semblait tellement ridicule. Elle le fixait toujours dans l'espoir de revoir apparaître ce sourire un peu débile qui lui plaisait tant mais son regard noir ne laissait transparaitre que sa colère. « Tu m'expliques tout de suite sinon je reprends la voiture en sens inverse ! » Elle lui adressa un regard mauvais. Une petite voix dans sa tête lui ordonnait de retenir Walt alors que sa fierté l'encourageait à lui dire de partir si ça le dégoûtait autant d'être ici avec elle. Ils étaient bornés, l'un comme l'autre. Il suffisait d'un mot pour qu'ils partent chacun d'un côté. Sans même s'intéresser à la présence du réceptionniste, elle croise ses bras sous sa poitrine et fait deux pas en avant pour se rapprocher du britannique. Elle lui arrivait à peine aux épaules et elle dû relever la tête pour gagner un peu de hauteur. « Tu me fais quoi là ? » Ça ressemblait à une crise ou à du chantage. Mais Remy n'était pas prête à se disputer au milieu du hall, ils pourraient toujours reprendre leur dispute une fois seuls, loin des oreilles indiscrètes de l'homme derrière le comptoir. Les battements incessants de son cœur raisonnaient contre ses tempes, elle était blessée de constater qu'il était prêt à la laisser ici sans même se retourner. Juste pour une histoire de cérémonie à laquelle il refusait d'assister. Elle ne voulait pas le voir partir, mais elle ne voulait pas non plus s'abaisser à le retenir. Remy ne retenait personne, son égo le lui interdisait. Elle voulait garder la face, ne pas lui montrer que son possible départ l'affecterait, que ses mots avaient réussi à l'atteindre. Il avait réussi à la toucher par une simple phrase. « J'ai promis que je viendrai et si je t'avais dit qu'on m'avait invité à un mariage, tu aurais refusé de m'accompagner, pas vrai ? Regarde, t'es déjà prêt à repartir. » D'un mouvement de la main, elle désigne son attitude, sa posture qui laisse penser qu'il va prendre la fuite. Ses lèvres s'entrouvrent alors qu'elle s'efforce de garder une attitude distante, au-dessus de tout, mais ses deux mains se posent sur les hanches de Walt. « Tu peux pas tenir deux jours ? Tu seras même pas obligé de danser. Et ma promesse tient toujours tu sais. » Elle relevait un sourcil, pour être certaine qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Ses deux mains remontèrent lascivement contre son corps et elle regrettait qu'ils soient encore dans ce hall, à se chamailler comme des gosses. Elle lui avait promis un week-end torride et elle avait assez d'idées en tête pour que ce mariage ne gâche pas ça. « Reste. »

Même s'il avait une aversion puissante pour les scènes de ménage en public, il savait également qu'une fois seuls dans une chambre, Remy aurait de bien trop nombreux atouts pour le corrompre. Le hall était donc une pièce sécurisante. L'australienne avait beaucoup trop l'habitude d'obtenir ce qu'elle voulait et de mener tout son monde à la baguette, sauf que Walt ne voulait pas qu'elle prenne de mauvaises habitudes avec lui. Cette fois, il ne lui suffirait pas de battre des cils pour que le britannique lui pardonne de l'avoir manipulé pour venir jusqu'ici. « Tu me fais quoi là ? ». Elle était déjà en train d'essayer de retourner la situation à son avantage et cela avait le don d'énerver encore davantage Walt. Comme s'il n'avait aucune raison d'être en colère. Si les rôles avaient été inversés, elle lui aurait déjà fait un scandale sans nom, sauf que lui ne lui aurait jamais fait un coup pareil. Tout ce qu'il voulait, c'était une explication, peut-être même des excuses, mais Remy semblait décider à déclencher une confrontation. « J'ai promis que je viendrai et si je t'avais dit qu'on m'avait invité à un mariage, tu aurais refusé de m'accompagner, pas vrai ? Regarde, t'es déjà prêt à repartir. ». Il n'en croyait pas ses oreilles, à ses yeux elle ne faisait que s'enfoncer davantage à chaque fois que des mots quittaient sa bouche. Elle était parfaitement consciente qu'il ne serait jamais venu à un mariage de son plein gré et c'est ce qui rendait ses manigances encore plus détestables. Son sac était à ses pieds et il lui suffisait de tendre la main pour s'en saisir et repartir de là où il venait. Remy se rapproche de lui et pose ses mains sur ses hanches, il devrait la repousser, mais il regarde anxieusement autour de lui à la place. « Tu peux pas tenir deux jours ? Tu seras même pas obligé de danser. Et ma promesse tient toujours tu sais. ». Cette fois il se met à ricaner, parce que Remy pensait vraiment pouvoir le convaincre de devoir subir un mariage pour elle. Toutes les questions à leur sujet, sur leur relation, les compliments des vieilles personnes, il était hors de question qu'il s'expose à ça. Il gardait toujours une distance entre eux en public pour ne pas qu'on les assimile à un couple, ce n'était pas pour se rendre à un mariage ensemble, l'équivalent de se jeter dans la gueule du loup. Un conflit interne se jouait chez Walt, il n'avait pas envie de reprendre la voiture tout de suite, mais pas plus d'assister à un mariage, il avait simplement envie de s'envoyer en l'air pendant tout le week-end. « Reste. ». Son regard mauvais se pose sur Remy, la toisant du regard. Il n'avait toujours pas pris de décision, mais il appréciait de la voir le supplier. Il se retrouvait dans une position de puissance et il aimait plutôt cela. Il prend quelques secondes pour réfléchir à ce qu'il va dire, tout en prenant soin de retirer les mains de Remy qui étaient toujours posées sur ses hanches. Il devait être en mesure de réfléchir clairement sans penser au sexe sans arrêt. « Hum Okay, tu m'as promis un week-end de sexe torride et c'est ce que je vais avoir. ». Il acceptait de ne pas partir, mais ce n'est pas pour autant qu'il acceptait de jouer le parfait cavalier à un mariage. Il voulait bien faire quelques concessions et ne pas se montrer trop difficile, mais il ne pouvait pas la laisser obtenir tout ce qu'elle voulait. « Tu fais ce que t'as à faire, mais moi je quitte pas la chambre pendant deux jours. ».  Pour assister à un mariage, il lui fallait au moins plusieurs jours de préparation mentale pour supporter toutes les mondanités. Puis, il devait choisir le parfait costard pour être magnifique sur les photos. Dans son sac, il n'avait aucun vêtement susceptible d'être porté pour une telle cérémonie, il avait plutôt opté pour des fringues qu'il n'aimait pas trop au cas où Remy se décide à lui les arracher. « J'espère pour toi que la chambre est bien et qu'ils ont les chaînes sportives... ». Il se voyait très bien passer son week-end nu au lit à alterner entre les parties de jambes en l'air et les parties de foot à la télé, cela ne lui posait vraiment aucun problème. C'était un compromis qui lui convenait parfaitement finalement. « Oups, tu vas être la nana qui fait de la peine à se pointer seule à un mariage et qui s'invente un copain imaginaire. ». Il met une main sur sa bouche comme s'il était désolé, mais il ne l'est vraiment pas. Il ramasse son sac et tourne son attention vers le type de l'accueil qui les regarde sans aucune gêne avec un sourire amusé sur le visage que Walt aurait bien envie de lui faire ravaler. « Bon, elle est où cette chambre ? ».

Son regard était perdu sur les motifs du tapis immense posé sur le sol de l'entrée du château. Un style ancien qui ne correspondait pas avec ses goûts plus modernes. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine, ne trouvant plus quoi faire de ses mains maintenant que Walt l'avait repoussé. Sa colère était justifiée, son envie de s'en aller aussi mais elle ne pouvait se résoudre à le regarder partir sans rien faire. Sans tenter quelque chose. Admettre qu'il avait raison l'embêtait. Elle détestait les mariages, aussi, elle n'avait pas non plus l'envie de rester deux jours toute seule ici. C'est avec Walt qu'elle voulait se lancer pour avancer, pour faire des choses débiles ou non, même se rendre à un mariage qu'ils détesteraient tous les deux, même si il la rendait complètement folle la plupart du temps et qu'il lui tenait tête. Sauf qu'il ne comprenait pas. Son attitude avait été maladroite, elle le savait mais s'excuser était un chemin qu'elle ne voulait pas prendre. « Hum Okay, tu m'as promis un week-end de sexe torride et c'est ce que je vais avoir. » Pas vraiment ravie de la façon qu'il lui dit ça, elle se contente de hausser les épaules et de poser sa main sur la poignée de sa valise. Elle se sentait comme son objet sexuel, juste là pour lui donner du plaisir. « Tu fais ce que t'as à faire, mais moi je quitte pas la chambre pendant deux jours. » Elle soupire, évitant toujours son regard, concentrée sur le tapis et sa valise à roulettes. Elle l'écoutait mais tout ce qu'il lui disait ne faisait que l'agacer encore plus. Le voyage l'avait épuisé et elle avait hâte qu'ils se retrouvent seuls, dans leur chambre, sans personne pour les regarder se chamailler. Autant qu'elle hésitait à le planter là ou à l'empêcher de regarder ses matchs de foot pendant le week-end. Un rire s'échappa d'entre ses lèvres à sa demande, elle ne savait même plus quoi répondre, le laissant débiter un flot de paroles qui l'embêtaient. Son regard se posa sur l'homme qui les attendait toujours, une clé dans sa main et qui semblait passionné par leur échange. Le sourire qui ornait ses lèvres en était la preuve. Il hocha discrètement la tête pour répondre à la question de Walt. « Oups, tu vas être la nana qui fait de la peine à se pointer seule à un mariage et qui s'invente un copain imaginaire. » Son attention se reporta sur l'expression de son visage, le bleu azur de ses yeux, sa moue amusée, la distance entre eux était soudainement nécessaire alors que son corps tout entier réclamait le sien. Il l'énervait, sa phrase lui donnait envie de le laisser là et ne plus le voir du week-end. Elle s'était toujours arrangée pour qu'il ne voit pas lorsque quelque chose l'énervait, elle refusait qu'il voit ses points faibles. Ne pas lui montrer qu'il pouvait l'affecter plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. « Bon, elle est où cette chambre ? » Sans attendre de réponse, elle tira sur la poignée de la valise pour avancer dans le couloir et suivre le réceptionniste qui connaissait le chemin sur le bout des doigts. Elle n'avait plus ni l'envie, ni le désir de voir Walt pour l'instant. Plus tard peut-être, lorsqu'elle aurait digéré sa remarque concernant la nana qui fait de la peine. « J'espère que Liverpool va perdre. » Sa voix est pleine de dédain, agacée que rien ne se passe comme elle l'aurait voulu. Elle n'a aucune idée de ce qu'elle dirait une fois au mariage face aux invités qui lui demanderait pourquoi elle est venue seule. Comment expliquer l'absence de Walt après avoir dit qu'elle viendrait accompagnée, pourquoi inventer un petit-ami après qu'il ait voulu rendre leur relation plus sérieuse. Arrivée dans la chambre, elle n'écoute même plus les dernières explications de l'homme qui les accompagne et qui finit par refermer la porte, les laissant enfin seuls. Elle relâche sa valise, préférant partir s'allonger sur le lit et tourner le dos au britannique. Il irait s'en doute chercher la télécommande, mettre ses matchs. Finalement, après un temps qui lui semblait interminable – à peine une ou deux minutes – elle s'approche de Walt debout devant le lit. Marchant à quatre pattes sur le lit pour venir se positionner, à genoux, derrière lui, elle passe une main sur son dos pour signaler sa présence. Aussitôt, sans lui laisser le temps de parler, son visage vient alors se nicher dans son cou pour venir y déposer un baiser, puis un autre, traçant un chemin sur sa peau. « Pardon de t'avoir menti pour que tu viennes ici. » Elle souffle contre son oreille, enivrée par son odeur, prête à rendre les armes la première pour une fois.

Tandis qu'ils avancent dans les couloirs à la découverte de leur chambre, Walt est forcé de constater que le reste de l'endroit est tout aussi sordide que le hall d'entrée. Qui pouvait bien avoir envie d'organiser un mariage dans un endroit pareil si ce n'est des personnes très très âgés. Il commençait même à se demander si Remy ne l'avait pas traîné au renouvellement des vœux de ses grands-parents où une connerie dans le genre. Encore pire qu'un mariage ? Un mariage de vieilles personnes. « J'espère que Liverpool va perdre. ». Il doit se retenir de ne pas lui faire un croche-pied par derrière en entendant sa remarque. Déjà qu'elle était en tord, elle se permettait d'insulter le club de son cœur. Surtout que Remy savait que le football était sacré et plus particulièrement le club de Liverpool. Les sourcils froncés, il continue d'avancer en portant son sac, bien content de voir Remy luttait avec sa valise. Walt ne prend même pas la peine de se montrer poli avec le type qui leur avait montré la chambre, mais il se fait une note mentale de ne pas commander de room service pour éviter les mauvaises surprises. Après avoir posé son sac dans un coin, il se met en quête de la télécommande. Il la trouve à côté d'une minuscule télévision, enfin ce qu'il considère comme ridiculement petit à côté de celle qu'il a chez lui. Un match de foot doit se regarder dans les meilleures conditions possibles. Malheureusement pour lui, l'hôtel est équipé de toutes les chaînes de télévision possibles et inimaginables, tellement qu'il galère à trouver une chaîne de sport diffusant des matchs ou au moins des résumés. « Télé de merde. ». Lui d'habitude si patient commence à s'énerver de ne pas être en mesure de regarder son sport préféré. Surtout qu'il sent la présence de Remy dans son dos, mais il fait tout pour l'ignorer. Ils avaient l'habitude de s'engueuler et de s'ignorer par la suite, mais ils étaient coincés ensemble dans cette toute petite chambre d'hôtel pour les deux prochains jours à venir. La première chose qui vient le distraire est la sensation des mains de Remy sur sa peau puis ses lèvres. Instinctivement, ses yeux se ferment, simple réaction physiologique évidemment et il est bien content que l'australienne ne puisse pas voir l'effet qu'elle a sur lui à cet instant. « Pardon de t'avoir menti pour que tu viennes ici. ». Le souffle chaud dans son oreille, lui fait presque perdre toutes ses résolutions, mais les mots de la jeune femme lui font comme un électrochoc, lui rappelant pourquoi il agissait de la sorte. Au moins, elle s'excusait, c'était un bon début, mais, il n'était pas prêt de lâcher l'affaire pour autant. « J'espère que c'est un mariage écolo et que tu boufferas du tofu à tous les plats. ». A force de l'entendre parler de son grand-frère écolo, il s'imaginait que tous les proches de Remy avaient les mêmes habitudes alimentaires. Puis, c'était une façon de lui faire comprendre qu'il n'avait vraiment pas apprécié sa remarque sur Liverpool. Ne supportant pas plus longtemps de ne pas la regarder lorsqu'il lui parle, il se retourne. Son expression neutre, n'ayant toujours pas décidé si de simple excuse suffisait pour qu'il passe à autre chose. Sauf que les choses ne se passent jamais vraiment comme il le veut quand il se retrouve face à l'australienne, la voir sur un lit, rien que pour lui, dans un hôtel, son cerveau se met automatiquement en veille. N'écoutant que son corps, son visage se baisse dans la direction de celui de Remy pour lui voler un baiser. Pas un chaste qu'on voit dans les comédies romantiques, mais un qui est destiné à allumer un feu dans tout son corps. Une fois leurs lèvres séparaient, il reste quelques secondes sans parler, observant le visage de la jeune femme sans rien dire. « Tu sais ce qui te restes à faire pour te faire vraiment pardonner ? ». Sa voix est suave, ce qui peut s'apparenter à sa sex voice en quelque sorte. Un sourire malicieux danse aux coins de ses lèvres, difficile de ne pas percevoir ses intentions. Son visage s'approche à nouveau et cette fois ses lèvres prennent comme cible le lobe de son oreille gauche qu'il vient mordiller. Pour lui faire encore plus d'effets, il vient lui susurrer ses commandements à l'oreille. « Enfiler la plus belle robe que t'as dans ta valise que je puisse te l'arracher. ». La connaissant, elle avait dû prévoir une tenue sensationnelle pour le mariage. Elle détestait ne pas être le centre de l'attention et il était persuadé qu'elle avait choisi une robe lui permettant de faire concurrence à la mariée. Cependant, si cette robe passait entre les mains du britannique, il n'était pas certain qu'elle puisse encore la porter pour le mariage.

« J'espère que c'est un mariage écolo et que tu boufferas du tofu à tous les plats. » Elle recula d'une manière un peu brusque, un air surprit collé sur le visage. Walt ne pouvait pas voir l'expression qui étirait ses traits et elle ne savait pas très bien ce qu'il cherchait à obtenir à la provoquer encore. Elle n'avait plus aucune envie de penser à ce mariage maintenant que Walt avait pris la décision de ne pas l'accompagner. Le supplier de rester, s'excuser, sa fierté avait été touchée et elle baissa la tête, elle avait l'impression que le sol allait finir par s'écrouler sous ses pieds. Elle détestait se sentir si faible, impuissante, comme si quelque chose ne fonctionnait plus. Walt se retourna enfin et elle lui offrit un sourire penaud, chargé d'excuses tandis que son expression, à lui, était indéchiffrable. Il semblait peut-être résigné à ne plus lui parler, elle ne comprenait pas très bien pourquoi. Ils se chamaillaient souvent, ça n'avait rien de surprenant entre eux, Walt la rendait folle presque tout le temps, mais au-delà de ça, il était le seul homme à la comprendre. Il était le seul, aussi, à lui donner envie de s'investir dans leur relation. N'importe quelle femme lui aurait fait une déclaration niaise pour se faire pardonner mais pas Remy. Elle s'imaginait déjà se recroqueviller dans sa coquille comme un escargot et fuir Walt tout le reste du week-end. Un instant Remy resta là, son regard plongé dans le sien, à ne pas savoir quoi faire, ni quoi dire. Elle résistait à l'envie de se jeter dans ses bras, sa fierté l'obligeant à ne pas bouger, à lui tenir tête à son tour. Elle su ce qu'il allait faire avant même que ses lèvres ne se posent sur sa bouche. Il n'y avait rien de doux, rien de tendre dans son baiser, c'était brûlant, addictif. Elle avait toujours l'impression que leur connexion était plus intime lorsque leurs lèvres se retrouvaient. Son corps se réveilla brutalement et se rapprocha automatique du sien. La chaleur de son corps était attirante. Elle avait déjà envie de recommencer, de l'embrasser encore, de finir sous les draps avec Walt. Elle posa une main contre ses reins, pour le garder près d'elle. L'intimité qu'apportait cette chambre était un atout. Dans le hall d'entrée, ils auraient peut-être mis plusieurs heures avant de s'adresser à nouveau la parole. L'atmosphère d'abord électrique laissait enfin place à une tension enivrante. Le désir que Remy éprouvait pour Walt n'était plus un secret, elle était attirée par lui comme un aimant. Et cette attirance était aussi bonne que déstabilisante. « Tu sais ce qui te restes à faire pour te faire vraiment pardonner ? » Il aurait été difficile de ne pas deviner ses intentions. Leurs corps se criaient déjà mutuellement leur désir mais sa voix, son souffle chaud, son odeur, tout chez Walt l'attirait encore irrémédiablement vers lui. La respiration courte, elle ferma les yeux à l'instant où une sensation familière parcouru son cou et frôla son oreille. Toute sa résistance s'effondra presque aussitôt et un soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Plus rien ne parvenait à s'immiscer dans son esprit lorsque Walt la touchait de cette façon. Il enchainait les attaques pour l'affaiblir. « Enfiler la plus belle robe que t'as dans ta valise que je puisse te l'arracher. » Son regard croisa enfin le sien, le souffle toujours court, alors qu'elle le dévorait littéralement du regard. Ses lèvres cherchaient encore les siennes. Elle attrapa les pans de la chemise du jeune homme pour jouer avec, le temps de quelques secondes, avant de l'ouvrir d'un geste un peu fort, arrachant peut-être un bouton ou deux qui roulèrent sur le sol jusque sous un meuble. Elle ne se lassait jamais de regarder Walt. Le britannique captait toute son attention tandis que ses paumes brûlantes se posaient automatiquement sur son torse, remontant jusque derrière sa nuque. « Non. La valise est trop loin. » Elle dépose un baiser rapide sur ses lèvres. Toute son attention était dirigée vers le corps de Walt, sur l'instant, elle ne voulait plus parler. « J'ai eu peur que tu me fasses chanter l'hymne de Liverpool. » Et encore un autre baiser. Remy n'avait aucune envie de s'éloigner de Walt pour changer de robe et abimer sa plus belle tenue. Elle se trouvait déjà parfaite mais elle voulait éblouir encore, comme à chaque fois. Le choix de sa robe pour le mariage avait été stratégique. Pas trop longue, ni trop courte, sexy mais pas vulgaire. Elle voulait surpasser la mariée, plaire à Walt aussi, le rendre complètement fou. « Tu pourras toucher à ma robe seulement si tu m'accompagnes. » Faisant glisser son pouce contre ses lèvres entrouvertes, elle penche légèrement la tête, un sourire plus complice étirant les traits de son visage. Elle pouvait toujours tenter sa chance une dernière fois.

Parfois il avait l'impression que leur relation était une évidence, mais il suffisait que Remy ouvre la bouche pour que ce sentiment se dissipe. Les choses étaient toujours simples et limpides lorsqu'ils n'avaient pas besoin de communiquer. Walt se demandait parfois pourquoi ils avaient décidé d'emmener leur relation au-delà des simples plaisirs charnels. Remy était insupportable, malgré cela il retournait toujours vers elle. Il se demandait si toutes les relations étaient comme ça, si compliquées. Il s'était jeté dans le vide en se lançant dans cette aventure avec elle. Même si elle le rendait dingue, il n'avait pas envisagé une seule seconde de jeter l'éponge. « Non. La valise est trop loin. ». Il grogne en guise de mécontentement, la situation partait enfin dans la bonne direction et il fallait qu'elle le contredise à nouveau. Leur relation était un cercle sans fin, chacun refusant de se soumettre à la volonté de l'autre. Elle essayait de l'amadouer avec ses baisers, mais il restait passif souriant à peine à la mention de Liverpool. Jamais il n'aurait fait chanter l'hymne de son club à une néophyte comme elle, certaines choses étaient sacrées, mais elle ne semblait jamais le comprendre. Sans doute, parce qu'elle n'aimait rien à part sa petite personne. « Tu pourras toucher à ma robe seulement si tu m'accompagnes. ». Il secoue la tête d'exaspération, elle ne lâchait jamais l'affaire. Plus le temps passait, plus il avait l'impression de toujours être celui qui cédait, celui qui faisait des concessions pour leur relation. Elle était convaincue de toujours pouvoir obtenir ce qu'elle voulait de lui. Ce qu'elle lui demandait était monumental, se rendre à un mariage avec quelqu'un n'avait rien d'anodin. Il se rappelait encore le jour où sa grand-mère avait dégagé la copine de son oncle des photos de mariage, les mots qu'elle avait employés raisonnés encore dans la tête de Walt : N'emmène jamais une personne que tu ne te vois pas épouser un jour à un mariage. Sauf qu'avec Remy, il avait plus l'impression qu'elle voulait qu'il vienne pour lui servir de trophée, l'exhiber aux yeux de tous. Sans formuler de réponse, Walt s'empare de ses poignets fermement et la force à s'allonger sur le lit. Ses mains sont plaquées contre le lit au-dessus de sa tête pour l'empêcher de venir le distraire. « D'accord, mais j'ai des conditions. ». Il faisait un sacrifice énorme en acceptant de l'accompagner et il voulait être certain que la situation ne lui échappe pas complètement, car il savait très bien comment il pouvait réagir quand il avait la sensation d'être piégé. Il ne desserre pas sa prise sur ses poignets, bien décidé à ce qu'elle l'entende jusqu'au bout et qu'elle comprenne que ses conditions n'étaient pas négociables. « Tu me présentes comme Walt et c'est tout, pas Walt ton copain, pas Walt ton sex-toy, Walt tout court. ». Il était une personne à part entière et il ne voulait pas être défini uniquement par rapport à sa relation avec Remy. C'était une chose que l'australienne dévoile la nature de leur relation en privé, mais Walt ne voulait pas en être témoin. Cela l'angoissait déjà en s'imaginant les regards curieux que les gens lanceraient dans leur direction. « Je ne danse pas. Et tu as interdiction de me faire une crise de jalousie si je danse avec une gamine. ». Walt détestait danser, mais il était incapable de voir la déception sur le visage d'un enfant surtout s'il en était la cause. Alors, si une petite fille venait lui demander de danser, il serait obligé d'accepter. Son regard était fixé sur Remy pour être certain qu'elle écoutait bien tout ce qu'il disait. « Et je te préviens, je vais te faire jouir, quand tu seras en grande conversation à table. T'auras besoin de tous tes talents d'actrice pour garder la face... ». Walt se connaissait, si la robe de Remy était comme il l'imaginait, il n'attendrait pas sagement plusieurs heures pour laisser ses mains baladeuses faire des leurs. Il relâche les poignets de la jeune femme et entreprend de se débarrasser de sa chemise dont elle avait déjà arraché quelques boutons. Heureusement qu'il gagnait bien sa vie, sinon il se serait rapidement retrouvé sans aucun vêtement à se mettre. Avant de se lancer à l'assaut du corps de l'australienne, un dernier point non négligeable lui traverse l'esprit. « Tu dois me trouver une tenue, j'ai rien de convenable dans mes affaires vu qu'une certaine personne m'a pas prévenu de ce qu'on faisait ce week-end. ». Il ne peut pas s'empêcher de lui faire remarquer une nouvelle fois qu'elle lui avait menti pour le faire venir ici. Tout ce qu'il avait dans son sac n'était pas adapté pour un mariage et il doutait que Remy accepte qu'il se pointe en jogging et en maillot de foot. Cela ne l'étonnerait même pas qu'elle ait tout prévu et qu'elle est déjà une tenue pour lui dans son énorme valise. Elle serait même capable de lui avoir choisi une cravate assortie avec sa robe.

Elle releva le regard vers le bleu de ses yeux, comme pour s'assurer qu'ils étaient toujours sur la même longueur d'onde, que la distance entre eux devenait aussi insupportable pour lui qu'elle ne l'était pour elle. Avec une attitude quasi-impassible dont il n'avait jamais fait preuve dans un tel moment, Walt ne répondit ni à ses baisers, ni à sa tentative d'humour sur Liverpool. Elle soupira doucement, surprise par sa froideur. Elle avait pensé que ses excuses suffiraient à lui redonner le sourire, qu'il ne résisterait pas à ses baisers. Parce qu'il ne résistait jamais. La façon qu'il avait eu de l'embrasser lui prouvait qu'ils avaient envie de la même chose. Mais Walt réagissait à peine, comme pour lui montrer sa déception ou pour la punir, Remy n'aurait pas su dire, c'était une chose à laquelle elle n'était pas habituée. Il arborait un air passif qu'elle ne lui avait jamais connu jusqu'à maintenant et qu'elle détestait déjà. Sans parler, il l'obligea à s'allonger sur les couvertures, attrapant ses poignets entre ses doigts, l'empêchant ainsi de bouger alors que le matelas prenait aussitôt la forme de son corps. « D'accord, mais j'ai des conditions. » Sans qu'elle n'en comprenne la raison, son rythme cardiaque prenait une accélération. Son regard s'accrocha enfin au sien et elle su que, ce que Walt s'apprêtait à lui dire, ne serait probablement pas négociable. Elle ne s'étonnait plus, il avait toujours des conditions pour à peu près tout. Mais au-delà de ça, elle savait qu'il n'acceptait pas de se rendre à un mariage pour n'importe qui, alors il pouvait bien imposer une ou deux choses. « Tu me présentes comme Walt et c'est tout, pas Walt ton copain, pas Walt ton sex-toy, Walt tout court. » Elle haussa un sourcil, elle était surprise qu'il lui dise ça. C'était une conversation qu'ils avaient déjà eu mais elle ne pensait pas l'entendre à nouveau un jour, se considérer comme un sex-toy. Son regard était fixé sur Walt, sur les traits de son visage alors qu'elle demeurait muette. Ce n'était pas une condition trop difficile à respecter. Remy savait ce qu'il représentait à ses yeux, Walt aussi le savait, elle n'avait pas forcément besoin de lui coller une étiquette. « Je ne danse pas. Et tu as interdiction de me faire une crise de jalousie si je danse avec une gamine. » Ses yeux roulèrent jusqu'au plafond avant de revenir s'accrocher au regard de Walt, pour lui faire comprendre qu'il exagérait légèrement ses réactions. Elle était jalouse, - d'ailleurs, elle avait horreur qu'il le lui fasse remarquer – pas non plus hystérique ou désespérée. Elle hocha la tête, malgré une certaine réticence à approuver tout ça. Pour lui, pour une fois, l'australienne était prête à faire un effort. « Et je te préviens, je vais te faire jouir, quand tu seras en grande conversation à table. T'auras besoin de tous tes talents d'actrice pour garder la face... » Elle résista à l'envie de relever ses jambes contre celles de Walt, autant réceptive à ses mots qu'à son corps. Son désir pour lui toujours bien présent. Elle préféra se contenter d'un demi sourire au coin des lèvres, en attente de la suite. La pression sur ses poignets disparu et elle fut soulagée de retrouver la liberté de ses mouvements. Après qu'elle lui ait menti, il avait le droit de refuser ses avances, il avait le droit d'être en colère, même si cela devenait insupportable. « Tu dois me trouver une tenue, j'ai rien de convenable dans mes affaires vu qu'une certaine personne m'a pas prévenu de ce qu'on faisait ce week-end. » Elle osait regarder la chemise tomber sur le sol, détournant rapidement le regard vers le reste de la chambre pour ne pas être tentée par Walt. Ses doigts jouaient nerveusement avec un pli de sa robe formé sur son ventre. Elle se débrouillait bien lorsqu'il fallait embêter Walt, quand il s'agissait de le faire râler et lui pourrir un match, mais quand elle devait s'excuser, lui exposer ses sentiments, ça devenait beaucoup plus difficile. Elle avait la sensation qu'il ne comprenait jamais que c'était à ses côtés, avec lui, qu'elle voulait avancer dans la vie. Même pour les choses les plus stupides. « J'ai dit que j'étais désolée. » Levant lentement sa main dans les airs pour aller toucher la joue de Walt ou le reste de son corps, elle hésite un long moment avant de finalement laisser retomber son bras contre le matelas dans un soupir. Elle avait toujours envie de lui mais elle ne voulait pas non plus qu'il pense que ses excuses devaient forcément mener au sexe. « Je veux être avec toi. Même si les mariages c'est débiles et niais, j'ai pensé que ça serait plus drôle si tu venais. Alors pardon de pas t'en avoir parlé avant. Puis, rien ne nous oblige à rester là-bas trop longtemps. » Elle avait imaginé qu'ils passeraient leur temps à se moquer des couples, de leurs niaiseries avant de l'obliger à danser, simplement pour l'ennuyer ou avoir une raison de se retrouver dans ses bras. Parce qu'ils avaient la même vision des choses la plupart du temps. Parce que c'est ce qu'ils avaient toujours fait, parce que, ensemble, ils rendaient tout plus amusants. « Et tu devrais trouver des vêtements pour toi dans ma valise. T'as d'autres conditions ? » La moue boudeuse, elle osait à peine le regarder, tout à coup mal à l'aise de mettre autant sa fierté de côté pour obtenir son pardon.

C'était assez jouissif d'avoir le contrôle sur la situation, d'ordinaire il aimait être celui qui avait le pouvoir dans ses relations avec les femmes. Il fixait ses conditions et cela était à prendre ou à laisser, mais les choses étaient différentes avec Remy. Il se retrouvait bien trop souvent à sa merci et c'était agréable d'échanger les rôles pour une fois. Ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait placer autant de mots sans qu'elle l'interrompe ou le contredise complètement. Instinctivement, il avait bombé le torse et arborait un sourire triomphant. Si seulement, il pouvait réussir à la soumettre à sa volonté plus souvent. « J'ai dit que j'étais désolée. ». Son regard se pose sur Remy avec la même expression impassible. À l'intérieur de sa tête, c'était comme s'il était en train de célébrer un but contre Everton ou Manchester United, chanter God Save the Queen avant le début de la finale de la coupe du monde, célébrer la victoire de Liverpool en championnat. Jamais, il ne l'avait entendu employé ses mots jusqu'ici. « Techniquement t'as dit pardon, c'est pas vraiment la même chose. ». Il ne résiste pas à l'envie d'être aussi insupportable qu'elle et de mettre son grain de sel dans sa tentative d'excuses, simplement pour lui montrer ce qu'on peut ressentir. Surtout qu'elle agissait comme s'il était en train de la soumettre à la pire des tortures, alors que c'était lui qui allait devoir se coltiner le mariage de personnes qu'il ne connaissait pas. « Je veux être avec toi. Même si les mariages c'est débiles et niais, j'ai pensé que ça serait plus drôle si tu venais. Alors pardon de pas t'en avoir parlé avant. Puis, rien ne nous oblige à rester là-bas trop longtemps. ». C'était vraiment déroutant d'entendre la jeune femme parlait de la sorte et il ne savait pas vraiment comme réagir. Certes, il avait un peu tout fait pour obtenir ses excuses, mais ce n'est pas pour autant qu'il savait comment les gérer. Surtout que sa première réaction était d'avoir envie de se foutre de sa gueule. Des dizaines de remarques lui viennent en tête : Arrêtes t'es niaise, tu peux plus vivre sans moi je sais et d'autres encore. Malgré tout, il refrène ses ardeurs, car il connaît l'australienne et sait que cela doit lui demander beaucoup d'efforts de formuler ces simples mots. Si la situation avait été inversée, il aurait aimé que l'australienne se montre compréhensive et évite de se foutre de sa gueule. Puis, il trouverait bien un moyen de se venger lors du mariage en lui foutant la honte d'une façon ou d'une autre. « Et tu devrais trouver des vêtements pour toi dans ma valise. T'as d'autres conditions ? ». Même s'il s'en doutait, il lève les yeux au ciel en se demandant si elle avait fait du shopping spécialement pour lui ou si elle avait trouvé un moyen de lui dérober des fringues lorsqu'elle était chez lui. D'ordinaire, il évitait de laisser l'australienne trop longtemps seule chez lui car elle était capable de fouiller dans tous ses placards sans aucune gêne. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il ne lui donnerait jamais une clé de son appartement. Son regard se pose sur Remy et il hésite sur la marche à suivre, il pourrait se jeter sur elle tout de suite, mais il avait tout le weekend pour cela ou continuait à profiter de la situation. « Vu que la valise est trop loin, je vais pas aller l'inspecter, mais je te préviens que si la cravate est pas rouge, va falloir que t'ailles l'échanger avec celle du type à l'accueil. ». C'était une de ses petites manies, il portait toujours une cravate rouge dans les grandes occasions, la couleur de l'équipe de Liverpool. Par chance, lorsqu'il était footballeur professionnel, il jouait également pour une équipe dont la couleur était le rouge. Il aurait bien aimé foutre le bordel dans la valise de Remy, car il savait pertinemment qu'elle devait avoir galéré pour réussir à la fermer, elle était du genre à toujours ramener plus que nécessaire. Tout d'un coup, il tape dans ses mains et braque son regard azur sur Remy. « Je crois que c'est le moment de te demander une pipe, puis on sera quitte ! ». Il se frotte les mains avec une lueur joueuse dans le regard, connaissant Remy, elle ne s'abaisserait pas facilement à le gratifier de faveurs sexuelles même pour se faire pardonner. Cependant, il se devait d'essayer, juste pour le principe. Ne la quittant pas des yeux et présentant son plus beau sourire aguicheur, il commence à se débarrasser de sa ceinture et ouvrir le bouton de son jean. « Vu que c'est ma journée de bonté, je te laisse le choix. Une pipe ou un strip-tease. ». Le plus naturellement du monde, il se laisse tomber sur le lit en évitant d'écraser l'australienne de tout son poids. Tel un pacha, il place ses mains derrières sa tête pour admirer le spectacle. Pour être certain de l'énerver encore davantage, il la pousse avec son pied pour la faire bouger.