Family time (Samuel + Charlotte)

Il savait que son rythme de vie allait en être bouleversé. Néanmoins, cela ne lui faisait pas peur. En choisissant de devenir chirurgien, il avait opté pour un mode de vie effréné et ponctué d'imprévus. Il était bien loin de son avenir de boxeur qu'il avait tant rêvé plus jeune. Au moins, en étant chirurgien, il conservait son physique et n'arborait pas une nouvelle fracture tous les mois. Seulement, il lui arrivait de songer à ce qu'aurait été sa vie si Danny n'était pas mort et s'il n'avait pas fais le choix de devenir médecin. Il aurait sans doute eu plus de temps à consacrer à sa famille, à sa fille... Il aurait sans doute une vie sentimentale stable et équilibrée, voir même d'autres enfants à qui offrir des cadeaux à la venue des fêtes de fin d'année. Oui, il songeait parfois à cette autre alternative qui aurait fait sa vie. Cependant, il aimait son métier actuel et pouvoir donner encore plus le rendait autant fébrile qu'épanouie. «Oserais-tu insinuer que nous allons considérablement nous empattés et mal vieillir ? »,dit Amanda en faisant mine d'être vexée. Samuel n'avait aucun don de voyance, mais il n'imaginait pas ses sœurs s'enlaidir. Depuis leur naissance, ils les avaient toujours vu comme des petites princesses et il ne comptait pas changer ça. Après ça, elle le menaça à nouveau de ne pas le nourrir ce soir et Samuel esquissa un sourire contrit avant d'éclater de rire. Ses deux sœurs réagissent chacune à leur manière, ce qui amuse une fois de plus leur grand frère. Samuel serait plutôt le frère qui refuserait que ses sœurs passent sous les coups d'un bistouri. Il avait beau être chirurgien, il n'avait que peu de passion pour la chirurgie esthétique. En dehors du superbe travail pouvant rafistoler des peaux brûlées ou des visages victimes d'agression, il n'avait jamais eu beaucoup d'attrait pour changer ce que la nature avait offerte. Il avait vu trop de femmes vouloir gagner une ou deux tailles de bonnets ou encore enlever une petite bosse sur un nez, des détails qui avaient leur importance aux yeux du Adams. « Soit dit en passant, certains femmes se fanent beaucoup moins vite que d'autres et quelques kilos plus ne gâcheront en rien notre charme légendaire. N'est-ce pas ? ». Samuel suis le regard d'Amanda qui glisse vers celui de Charlotte. Celle-ci renchérit. « Panda, tu sais bien que je te trouve magnifique... Tu es même plus jolie que ta jumelle, c'est dire non ? », dit-il avec un large sourire. Charlotte semble à la fois exaspérée par sa remarque mais elle semble aussi se retenir de rire. Samuel a toujours adoré jouer avec ses sœurs, mais il n'as jamais voulu leur faire du mal. Bien qu'il est été éloigné ces dernières années, Samuel s'est toujours promit de les protéger de son mieux.

Sur ce, Amanda quitte la pièce, non sans lui jeter un regard qui se veut méprisant mais plein de malice. Samuel boit une autre gorgée de son verre. Il est encore entrain de réfléchir à ce que l'avenir lui réserve quand Charlotte vint rompre ses pensées. « Méfis-toi, elle va vraiment finir par ne pas te nourrir ce soir. Cela dit, ça en fera plus pour moi. » Samuel s'affale sur le canapé, levant son verre en signe de triomphe. « Amanda est incapable de me faire ça. Elle culpabilisera toute la nuit et elle débarquera demain avec un repas digne d'un prince. En fait, je lui rend plutôt service en restant ce soir. Elle serait obligé de cuisiner toute la nuit pour son grand frère adoré... » Amanda n'était pas le genre de personne à accepter d'envoyer quelqu'un au lit sans manger et il est presque sur que l'âge de la personne n’interférait pas la-dedans. Une petite voix fluette vint se glisser entre eux. Ava se fait une place entre Charlotte et lui, disposant une feuille de dessin sur la table.  « Ça c’est toi et là » Curieux, Samuel y jette un œil et se mord la lèvre pour ne pas éclater de rire. Charlotte à une tête énorme et faute de jaune, ses cheveux sont orange. « C’est tonton. » Samuel retrouve son sérieux et met le dessin en hauteur face à lui. « Ma puce, tu pense vraiment que je suis plus petit que tata ? ». A côté de lui, Charlotte se venge en esquissant un sourire provocateur. Il tente vainement de se souvenir des dessins de Lilly au même âge, mais rien ne lui vint. Il était pourtant sûr d'avoir conservé quelques une de ses œuvres d'art, mais le piètre père qu'il faisait n'avait jamais vraiment donné beaucoup d'importance à tout ça. Ava lui reprend le dessin des mains et semble se concentrer sur la remarque qu'il vient de lui faire. « Quant à maman... C'est bien maman, là ? Oui, elle est parfaite. Elle doit adorer avoir des pieds comme ça ». Il n'est pas sur que sa nièce dispose encore du second degré. Il ne veut en rien briser une futur artiste dans la conquête de son art. Après tout, il serait plutôt fière d'avoir été représenté par la futur Ava Hemsworth quand celle-ci sera connue. C'est à ce moment-là qu'Amanda fait son retour.

Il se sentait bien ici. Cette maison respirait la vie. Samuel avait tendance à oublier ce que représentait un vrai foyer. Il passait tellement de temps à l'hôpital qu'il avait prit les locaux pour une demeure particulièrement grande et aseptisée. Bon, ce n'était pas comme si quelqu'un l'attendait à la maison. Il n'avait pas une Amanda sous le coude. Il s'était toujours dit qu'Ethan avait une réelle chance d'avoir Amanda comme épouse, une femme qui pouvait prendre soin de lui, lui concocter son plat préféré et s'étendre avec lui sur la canapé après une longue journée. Il se tourne silencieusement vers Charlotte qui parle avec sa jumelle. Elle aussi avait été mariée mais aujourd'hui, elle était dans le même bateau que lui. Personne avec qui discuter en rentrant du travail, personne pour apporter un bon repas sur la table, personne. Ils avaient fait leur choix. Samuel ne regrettait jamais très longtemps cette décision. Des soirs comme celui-la, il se disait qu'il aurait apprécié que sa compagne se joigne à eux, qu'un semblant de vie de couple puisse apparaître dans ce tableau. Puis il se ravisait. Amanda et Ethan étaient en pleine séparation, Charlotte et Milo avaient divorcés, alors il n'était pas nécessaire qu'il se berce d'illusion. Il n'était sans doute pas fait pour tout ça. Il était comme beaucoup de ces collègues, un accroc du travail et de l'adrénaline, un gars qui se contentait d'aventures plutôt de relations sérieuses. Il en avait bien eu, quelques fois, mais les ruptures avaient été douloureuses, alors il n'était pas convaincu de recommencer un jour.  « Très ressemblant. », lâche Charlotte, tentant de garder son sérieux alors que Samuel devine qu'elle se retient d'éclater de rire. Au moins, ils ont Ava pour s'amuser, ils ont cette petite puce qui leur fait penser que la famille c'est aussi ça. Durant une seconde, Samuel songe à l'enfant de Charlotte et son cœur se serre. Il a beau ne pas connaître cette perte, il imagine avoir perdu Lilly. Bien qu'elle n'était pas désiré, il n'aurait jamais souhaité la perdre aussi cruellement que ça. Callie en aurait souffert, lui aurait voulu et il savait que sa sœur avait traversé tout ce désert et encore une fois, il n'était pas là pour l'épauler.

Pendant une minute, Ava semble blessée par toutes ces remarques. Les adultes ont parfois un sens de l'humour que les enfants ne saisissent pas. Heureusement Charlotte rattrape la situation. « Mais bien sûr que si mon cœur, j'aime toujours tes dessins. Mais tu sais, je pense que tu devrais en faire deux autres, pour que tonton et tata aient chacun le sien. ». Oui voilà, excellente idée, comme ça Samuel aura la sien à accrocher chez lui. On ne pouvait pas dire qu'il avait une décoration très éclairée chez lui. C'était plutôt épuré et il était sur qu'avec un dessin aussi fleuri que celui d'Ava son loft n'en serait que plus beau.  « Merci bien de penser à nous. Je ne suis pas vraiment sûre que ta fille soit faite pour être dans le dessin cela dit. » Ava est repartie dessiner et Samuel imagine très bien le beau cadeau qu'il aura en repartant. Il se tourne vers ses sœurs, surtout vers Charlotte. « Tu ne sais pas. C'est peut-être la futur Picasso. », dit-il, plutôt sérieux sur ce coup là. Après tout, rien ne le prédestinait à devenir chirurgien, lui le cancre, l'hyper-actif et aujourd'hui, il tenait débout pendant des heures au bloc et détenait un savoir médical de plusieurs années. « Je ne sais pas ce que je vais faire de toi. », se plaint Amanda pour lui signifier à nouveau qu'elle envisage de le priver de manger. Ce coup ci, Samuel sort le grand jeu et se lève. Il attrape sa sœur contre lui, qu'il dépasse largement et met un bras sur ces épaules. Il a arrêté depuis un moment de jouer le grand frère, il le sait, mais ce rôle lui appartient toujours. Il n'est sans doute pas celui qu'on appelle quand on a un problème, mais il restera toujours leur frère aîné. Amanda contre lui, il lui fait un baiser sur le front. « Je suis pardonné ? », demande-t-il gentiment en relâchant son étreinte. Samuel est un gentil gars, affectueux, mais peu démonstratif. Il a toujours montré cette partie de lui par des actions, des petites attentions, mais les étreintes n'ont jamais été sa tasse de thé. Cependant, il sait que les femmes y sont sensible et en tant que médecin, il a apprit que ces câlins peuvent avoir de vrai vertus thérapeutiques. Il a moins de difficultés avec les enfants car il n'y a pas de retenue avec eux et qu'ils sont plus facile d’accès.

Les filles se mettent ensuite à parler vêtement. Samuel y est habité, il a vécu avec trois petites sœurs à la maison, alors il est coutumier de ce genre de conversation. Cependant, il n'a jamais été porté sur la chose, bien qu'il aimait soigner son style vestimentaire. Il avait d’ailleurs demandé conseil à Charlotte pour certaines occasions, comme un premier rendez-vous ou une conférence. Il se lève avec un sourire en direction des toilettes. Une fois sortit, il jette un coup d’œil à son téléphone et voit un appel manqué de l'hôpital. Il se place dans le couloir, un regard posé vers Ava toujours très appliqué dans son travail, pour écouter le message vocal. C'est avec un soupir qu'il rejoint ses sœur toujours en pleine conversation shopping. « Amanda, je vais sûrement devoir rater le repas finalement. » Il lève son téléphone dans leur direction, signe que le devoir l'appel, un signal qu'elles connaissent très bien toutes les deux.