« C’est une fille Madame Scott. » Je viens de naître après une nuit de douleur pour ma mère, on peut dire que je ne veux pas sortir aller à la conquête du monde ! Ma mère est tout pour moi, elle est la personne que j’aime le plus. Puis, j’ai un père, enfin, il est comme ça, il faut faire avec…. Je ne vais pas revenir là-dessus.
Mon enfance se passe bien, mon petit frère arrive après moi. Il est tout mignon, je l’apprécie même si parfois il est un véritable casse pied ! Je crois que je vais tout de même éviter de tout lui céder simplement parce qu’il doit y mettre du sien aussi. Je trouve que pour l’instant que ma vie commence plutôt bien.
Ma scolarité est assez tendue, j’ai parfois du mal à l’apprécier. Est-ce que je suis étrange ou pas ? En tous les cas, je fais des tests comme mes parents me l’ont demandé. Surdouée, je m’en passerais bien ! D’après les médecins, je peux me comporter de façon exécrable tout comme la gentillesse en fonction de mon humeur… C’est sans doute à cause de ça que je suis un peu associable. Je souris, mais bon, les gens moins je les vois mieux je me porte !
« Il faut la mettre dans une école spécialisé vous comprenez ? » Voilà que je vais me retrouver dans un espèce de pensionnat pour surdoués. Le truc que je ne vais pas tellement apprécier. C’est à ce moment-là que je vais commencer à faire mes bêtises… Je réponds aux professeurs, tout le monde sait que mes humeurs sont touchées par mon intelligence. On fait attention à ce que l’on dit, on ne veut pas en aucun cas me vexer. On essaye de me faire comprendre que je ne dois pas m’inquiéter. Mais la pitié dont on fait preuve à mon égard, me gonfle beaucoup…
Le collège est ce pensionnat, il est grand, je vais même y faire le lycée… Je sens que cela va sans doute être affreux. Je persiste à croire que je vais m’en sortir, seulement, je sais que cela ne sera pas le cas du tout. Depuis ce moment, je crois que ma famille n’a pas tellement eu le temps de s’occuper de moi. Je me retrouve seule alors que mon frère est devenu le chouchou de ma famille parce qu’il a eu ce syndrome de la Tourette.
« Votre fille a comment dire…. Elle a un comportement peu acceptable… Savez-vous monsieur qu’elle sort la nuit pour aller vagabonder aves des hommes tous différents. Mais vous l’avez vu quand votre fille monsieur ? » La directrice du pensionnat appelle mon père. Elle tente de lui faire comprendre qu’il faudrait qu’il vienne un peu me voir de temps en temps. Mais bon, je me dis que pour le moment, elle essaye tout simplement de m’aider. Ce qu’elle commence à faire d’ailleurs…
Je suis convoquée dans son bureau alors que je dois choisir une université. Ma mère étant morte, elle ne peut plus me sauver. Mon père quant à lui n’a pas vraiment le temps de me parler. Je suis assise dans le bureau.
« Mademoiselle, il faut que nous parlions de votre avenir. » Elle me prends un dossier pour moi dans son bureau. Elle connait la situation, bien que je sois dans une école pour riche, personne ne s’occupe de moi. Elle me dit :
« Je me suis permise de vous faire un dossier pour une bourse pour Harvard. Je vous ai écrit une lettre de recommandation. Je viens d’avoir la réponse. Elle est positive. » Je ne sais pas quoi dire :
« Madame, je ne sais pas quoi dire… Je vous remercie de votre aide, mais, je ne sais pas si je peux aller à l’université. »Elle me rassure me disant que j’ai le droit d’y aller, et qu’il faudra que je ne fasse plus de bêtises avec les messieurs. Je lui dis que je ferais un effort, mais qu’il faudra que je trouve une source de revenu afin de payer la faculté. Elle m’explique un tas de choses. Je l’écoute, j’ai un peu d’espoir, elle me donne son numéro de téléphone. Je suis contente, mine de rien, je retrouve une mère, une mère qui me manque tant. Mes études vont bien, par contre, je continue ces choses qui ne lui plaisent pas afin de pouvoir vivre. Elle se soucie de moi, je l’appelle beaucoup.
Je commence enfin ma nouvelle vie à New York. Je ne sais pas ce que cela va donner. Je suis en veine, je rencontre un homme qui me fait changer de vie. Avocate, je continue mes études pour devenir juge à la cours fédérale. Je prends le poste avec le plus grand plaisir. Mais alors que ma vie se passe pour le mieux, je fais une fausse couche en découvrant que cet homme n’en voulait qu’à mon argent. Cela fait deux ans maintenant que je vois un psy pour aller mieux.
Je vais à Londres, je me dis que je peux essayer de faire de mon mieux pour continuer. Je m’achète une maison dans un quartier calme, j’évite les riches bien que tout le monde sache que je suis revenue sans m’avoir vu une seule fois en plus de vingt-six ans. Mon père ayant son entreprise à Londres, il n’est pas venu me voir durant toute ma vie aux Etats-Unis. Je sais que je vais devoir revenir dans l’entreprise. J’y rentre par un malentendu. On m’accuse d’avoir volé je ne sais quoi à mon père. Je me défends, puis il arrive, il ne me reconnait pas bien entendu, sauf le collier de son ex-femme autour de mon cou.
« Bonjour, père, êtes-vous content de me voir ? » Il fait une grimace, je vois que tout le monde nous observe, je lui dis :
« Et oui, la surdouée de retour en ville. C’est plutôt moche n’est-ce pas ? Elle a laissé un charmant poste de juge fédéral pour venir s’engluer les pieds dans une entreprise ou personne ne veut la voir. Seulement, vous avez un gros problème père. » Je le défi du regard, je sais qu’il comprend de quoi je parle.
« Malheureusement père, vous allez perdre, je vous laisse à vos petits ennuis, bonne journée. » Je vais pour m’en aller tout le monde se pousse pour me laisser passer. Je me dirige vers l’ascenseur, je patiente, je peux voir que mon père se poste devant l’ascenseur.
« Comment allez-vous? »« Je vais comme toujours, mais vous le sauriez si vous seriez venu me voir… Mais vos excuses, je pense que je peux les mettre là où je pense. » Je vois la porte qui s’ouvre, je rentre dans l’ascenseur, je toise mon père du regard. Je lui dis :
« Vous savez où me trouver. Bonne journée père. » J’appuie sur le bouton pour les portes se ferme, j’ai les yeux embués. Je mets mes lunettes de soleils pour qu’on ne le voie pas. Je rentre chez moi, c’est la maison que ma mère m’avait achetée pour moi. J’y retrouve mon chien Karl qui m’attend avec impatience. Je sens que la ville va être difficile… En tous les cas, je ne suis pas prête de m’en aller. La vengeance est un plat qui se mange froid voir congelé…