"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici An unexpected call. ☆ (Shinya) 2979874845 An unexpected call. ☆ (Shinya) 1973890357
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An unexpected call. ☆ (Shinya)

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() message posté Jeu 23 Nov 2017 - 1:45 par Invité
An unexpected call.

Il est tard. La dernière fois que j'ai regardé l'écran de mon portable, il était dans les alentours de minuit. Je suis rentré environ une heure avant de l’hôpital. J'ai eu une journée chargée, un service qui s'est terminé par une opération compliquée. Je me sens exténué, et je m’apprête à aller me coucher. Mais je sais que cette nuit encore, je ne dormirais pas ; Je vais tourner et tourner encore entre les draps de mon grand lit. Au début, le tissu me paraît toujours doux, frais et confortable ; mais après plusieurs heures sans trouver le repos, j'ai l'impression qu'il m'irrite la peau, je commence à avoir chaud et j'ai envie de tout arracher. C'est toujours comme ça que ça se passe. Je finis par me concentrer sur la moindre des sensations qui entoure mon corps, jusqu'à ne sentir plus que ça, ne penser plus qu'à ça. Et je me dis que je dois me vider la tête ; mais c'est à ce moment-là que je me mets à penser à tous ces détails inutiles, à ces questions que je me suis déjà posé cent fois, à ces gens qui hantent mon esprit déjà toute la journée. Au final, je finis toujours par me lever pour retourner m'allonger dans mon canapé. Et je zappe les programmes de nuit à la télévision. Jusqu'à ce que le jour se lève à son tour, paresseux et lent. Alors que la nuit m'a longuement tenu compagnie pour sa part. Je pourrais prendre quelques cachets pour me détendre. Pour ne plus penser à tout ça et dormir un peu. J'y pense, chaque soir c'est la même histoire. Je ne cède pas, mais ça aussi ça me bouffe. Un seul cachet, et ça pourrait être quatre ans de sevrage foutu en l'air. Ça vaut pas le coup. Mais peut-être que si. Si ça veut dire que je peux dormir huit heures sans interruption, je serais probablement capable de tout foutre en l'air. Mais je repense à tous les efforts que j'ai fais pour en arriver là, et surtout à tout ce que j'ai perdu, à tout ce que je pourrais perdre encore si je recommençais. Non, ce soir ça ne vaut pas le coup. Mais peut-être que demain, ou que dans un mois ça sera le cas.

Je gratte la gorge de O'Malley, qui lui ne souffre pas d'insomnie et se prélasse sur mes cuisses en exposant son ventre velu. Je le regarde en souriant bêtement, un vieux film qui passe à la télévision en fond sonore. Lorsque bien plus tard, le long-métrage touche à sa fin, je me décide à aller laver mes dents. Résigné, je me regarde dans la glace et touche mon visage ; mes cernes sont tellement marquées, on dirait que je n'ai pas dormi depuis mille ans. Mes yeux sont rouges, ce qui fait d'avantage ressortir le bleu de mes iris. Ma barbe est mal rasée comme bien trop souvent ces derniers temps. J'ai l'impression de m'être creusé au niveau des joues. Peut-être que j'ai perdu du poids. Pourtant ce n'est pas faute de manger comme un ogre. Je finis par hausser les épaules. J'apporte la brosse à dent dans ma bouche et m'acharne à la tâche durant plusieurs minutes. Le chat se joint à moi et me chatouille les orteils avec ses poils. Je rigole et manque de recracher toute la mousse. Après m'être rincé la bouche, j'éteins la lumière de la salle de bain et me débarrasse du pull que je porte en le balançant hasardeusement dans la pièce principale. Je récupère mon portable posé sur la petite table basse du salon et me dirige dans ma chambre. O'Malley me rejoint dès que je m'allonge et que j'éteins la lumière. Je sens son poids sur mon ventre et son ronronnement contre mon cœur. Ça sera encore une longue nuit, mais l'aube n'est pas si loin.

Le temps passe longuement, l'obscurité et le silence de la nuit sont maîtres des lieux. Je me rappelle que lorsque j'étais enfant, j'avais peur du noir. Le soir, je voulais toujours m'endormir le plus vite possible pour ne pas croiser le regard sanguinaire d'un monstre caché dans le placard de ma chambre. Déjà à cette époque je préférais fuir et ignorer plutôt que d'affronter. À croire qu'on ne change jamais vraiment. Et cette nuit encore, je pourrais rassurer le petit garçon que j'étais, et lui promettre qu'il n'y a ni fantôme, ni monstre lorsqu'on se retrouve dans une pièce sans lumière : seulement la solitude et la froideur du silence accablant. Mon portable finit par vibrer, et mon cœur rate un battement. Bordel, j'ai eu peur. Je prie pour que ce ne soit pas une urgence à l’hôpital. Tout mais pas ça s'il-vous-plait. J'attrape l'appareil, et je vois s'afficher sur l'écran un numéro qui n'est pas enregistré dans mon répertoire. Je suis piqué par la curiosité, mais ça pourrait être simplement quelqu'un qui s'est trompé de numéro. Après quelques secondes, je me décide à répondre. « Ouais ? » Ai-je simplement dis. Je ne reconnais pas la voix au bout du fil, du moins pas directement. Jusqu'à ce que la personne m'énonce son prénom, je ne sais pas à qui je parle. Et ensuite, je me rappelle. Shinya, le mec du groupe des Alcooliques Anonymes. C'est vrai que je lui ai filé mon numéro. J'aurais peut-être pas dû. Après plusieurs jours, j'avais cru comprendre que je n'aurais plus jamais de nouvelles de sa part. Je me suis trompé on dirait. Je dois dire, je m'y attendais pas à celle-là. Je me relève et m'assois sur le lit. « Ouais Shinya, je me rappelle maintenant. Comment tu vas ?  » Ai-je finalement demandé en passant une main dans mes cheveux. O'Malley se frotte contre mon dos et réclame des caresses que je ne suis pas en mesure de lui offrir. Je suis bien trop occupé à me demander ce qu'il se passe, là maintenant. En quelques mots, le jeune homme à l'autre bout du fil m'explique qu'il est paumé. Il a l'air paniqué et je jugerais qu'il est à deux doigts de pleurer. Peut-être qu'il a bu, c'est la première chose qui me vient à l'esprit. Je tente de le rassurer, même si je comprends pas bien pourquoi c'est à moi qu’il fait appel. On s'est plutôt bien entendu au groupe de soutien, mais on s'est vu qu'une seule fois. Mais peut-être que c'est tout le but de la manœuvre. Vu que je le connais pas, il a moins honte d'être jugé ? Je lui réponds calmement tout en me levant pour allumer la lumière de ma chambre. « Calme-toi, je vais venir te chercher. Dis-moi où tu as passé la soirée, ce que tu vois autour de toi, ça m'aidera peut-être à trouver le coin où tu es. » Il m'explique vaguement qu'il a passé la soirée dans un bar, je comprends pas tout, j'ai l'impression que ses idées sont pas claires. Ce qui m'aide en revanche, c'est ce qu'il voit autour de lui : C'est dans le quartier de Soho, là où j'habite. Coup de bol pour lui, je passe par là en allant bosser et en rentrant; c'est pour ça que j'ai reconnu malgré les descriptions approximatives. Je me dirige vers mon salon et enfile le pull que j'avais jeté un moment plus tôt tout en répondant à Shinya au téléphone « Je pense savoir où tu te trouves, mec. Bouge pas surtout, j'arrive au plus vite. » Et je raccroche. J'essaye de faire vite, je retourne dans ma chambre pour enfiler un jean, et je me glisse dans une de mes vestes en cuir. Je mets une paire de baskets blanches à mes pieds, je récupère mes clés et mon portable. Puis je sors en quatrième vitesse de l'appartement en prenant soin de bien claquer la porte d'entrée.

Une fois dehors, je regarde un instant autour de moi. Les rues sont désertes. Une fine fumée blanche sort de ma bouche à chaque expiration. Il fait froid cette nuit. Je plonge mes mains dans les poches de mon blouson. Je me dirige rapidement dans la bonne direction, presque en courant. Je sais pas ce qu'il me prend, c'est pas comme Shinya allait partir bien loin vu l'état dans lequel il a l'air d'être. Mais il doit être apeuré, peut-être que lui aussi a froid. J'enchaîne les petites rues, je vis pas ici depuis très longtemps mais je suis pratiquement sûr d'emprunter le bon chemin. Et finalement, quelques minutes plus tard, dix tout au plus, je vois un garçon seul dans une ruelle sombre. Des cheveux clairs, des traits familiers et un look improbable. Ça peut être que lui. Je m'active pour le rejoindre, et jusque là, je l'appelle. « Shinya ! » Me suis-je entendu m’exclamer d'une voix portée par l'écho de la rue étroite. Je lui fais un signe de la main, et une fois à sa hauteur, je pose une tape qui se veut réconfortante sur son épaule. Je lui offre également un sourire bienveillant, tout en ajoutant d'un ton léger. « Bah alors mon vieux, qu'est-ce qu'il t'arrive ? »


☆☆☆ Beerus
@Shinya Nakamura
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() message posté Dim 17 Déc 2017 - 2:48 par Invité

AN UNEXPECTED CALL.

Ne jamais recommencer, il l'a promis à Benedict. Shinya n'a pas bu une seule goutte d'alcool depuis un peu plus d'une semaine, malgré son désir constant et dévorant de retrouver l'agréable sensation de l'ivresse et, surtout, malgré les crises de manque. Il n'en peut plus mais il est incapable de l'admettre, d'abord parce que c'est dans sa nature de ne pas reconnaître ses faiblesses, ensuite parce qu'il ne veut pas inquiéter, ni décevoir Benedict. Chaque soir, il a besoin d'occuper son esprit pour éviter de songer à son envie de boire et, les deux fois où il a eu des crises sévères, durant les quatre premiers jours de son sevrage, Shinya n'aurait pas résisté sans l'aide de son colocataire. Depuis six jours, il ne lui arrive plus que d'être saisi de tremblements des mains, ce qu'il est capable de gérer seul ; il l'a encore affirmé à Benedict, quand ce dernier lui a annoncé qu'il serait de sortie ce soir. Si l'asiatique avait dit la vérité, c'est-à-dire qu'il angoissait de se retrouver confronté à la solitude et de ne pas réussir à détourner son attention de l'alcool, il aurait eu peur de dissuader son ami de sortir. Shinya n'a pas envie d'être un poids et, après tout, au bout de dix jours d'abstinence il doit être capable de se débrouiller tout seul. Pourtant, à l'instant où la porte de l'appartement claque, le japonais sent l'angoisse le dévorer. C'est d'abord le silence qui règne dans le salon qui le dérange, puis ses idées noires. Il songe avec regret à l'idée qu'il n'a pas pris ses cachets ce soir, qui sont censés réduire son désir d'alcool. Ça fait plusieurs fois qu'il ne suit pas correctement son traitement, parce qu'il n'aime pas avoir à consommer des médicaments et qu'il se dit qu'il y arrivera sans eux. Mentir, Shinya déteste faire ça, mais quand il le fait pour cacher ses bêtises, ça lui est plus facile. Ça ne l'empêche pas de s'en vouloir. D'ailleurs, il se sent terriblement minable quand il y pense. Et voilà qu'il se met à déprimer pour pas grand-chose, et c'est la nervosité qui le gagne. Shinya attrape un crayon et du papier pour dessiner, histoire de se changer les idées, mais ça ne marche pas. Il est incapable de créer quoi que ce soit tout de suite. Il pousse un long soupir puis pense à l'un de ses amants. Pourquoi ne pas lui rendre visite ? Il attrape son téléphone, envoie un message. Quelques minutes plus tard, il reçoit un refus : son ami n'est malheureusement pas disponible ce soir, mais pourquoi pas demain ? Demain, ça n'intéresse pas Shinya. Il a envie de balancer son téléphone par la fenêtre mais, au lieu de ça, il se dirige jusqu'à sa chambre et ouvre en grand sa penderie pour balancer des affaires sur son lit. L'idée de sortir seul dans Londres lui est venue d'un seul coup. Ce sera mieux que de rester seul à se morfondre, n'est-ce pas ? Le japonais attrape un pantalon noir et serré, un sweat blanc ouvert sur les épaules et deux colliers en argent : un long et un court, qu'il enfile l'un par-dessus l'autre. Il s'empresse de se coiffer mais ne prend pas la peine de se maquiller, afin de quitter l'appartement le plus vite possible. Quand il s'apprête à sortir, engoncé dans un manteau en fausse fourrure bordeaux, Lupin lui jette un dernier coup d'œil tout à fait blasé.

Un vent froid mord les joues de Shinya tandis qu'il marche en direction du métro, les mains dans les poches. Ce soir, il se rend dans un bar gay, dans le quartier de Soho. Quand il arrive dans l'établissement, il s'installe au comptoir et commande une boisson soft, ce qui fait doucement sourire le barman. Quelques minutes plus tard, un joli garçon vient s'installer à côté de lui et lui adresse la parole. Il a la peau mate, les cheveux noirs et ondulés. Il lui raconte qu'il est marocain, né dans une famille très pieuse dont il a totalement rejeté les croyances et les pratiques qui vont avec. Sur le ton de la plaisanterie, Shinya lui demande s'il mange donc du porc et boit de l'alcool, ce à quoi son interlocuteur lui répond que oui. D'ailleurs, il lui propose aussitôt de partager un verre avec lui. Shinya hésite, serrant ses lèvres en fixant le sol comme il le fait toujours quand il réfléchit, puis il commet la première erreur de la soirée, celle de répondre : « Oui, bien sûr ! », avec un sourire enjoué encré sur ses lèvres. Et voilà qu'ils se commandent des cocktails et s'installent dans un coin du bar. Les verres s'enchaînent, d'abord un, puis deux, puis trois, puis un nombre incalculable. Shinya ne peut déjà plus les compter quand l'autre homme commence à glisser sa main sur l'une de ses cuisses et glisse à l'intérieur de cette dernière. Sans réfléchir, l'asiatique lui lance un sourire provocateur. Il leur suffit alors d'un regard pour que son nouveau camarade l'entraîne dans les toilettes. Shinya n'aime pas les aventures d'un soir, et encore moins les parties de jambes en l'air dans des cabines dégueulasses, mais il se laisse faire quand même. Ils se sont enfermés derrière une porte verrouillée, s'embrassent et se caressent. Au moment où le marocain essaie de glisser sa main entre ses jambes, Shinya le repousse vivement et lui demande de s'arrêter. Non, il n'a finalement pas envie de s'envoyer en l'air avec ce type, bien qu'il le trouve très beau. De toute façon il est trop ivre pour être capable de faire quoi que ce soit correctement. Son amant frustré se recule en le regardant avec un air incrédule, avant de lui lancer : « Laisse tomber... ». Il sort de la cabine qui sent un peu l'urine et claque la porte derrière lui, abandonnant Shinya. Sans savoir pourquoi, le japonais se met aussitôt à penser à Benedict. Est-ce seulement parce qu'il prend conscience qu'il vient de briser la promesse qu'il lui avait faite, au sujet de l'alcool ? Le petit asiatique sent les larmes lui monter aux yeux alors qu'il réalise à quel point il se sent minable, ivre et seul dans des toilettes crasseuses. Il attrape du papier et se sèche les yeux avant de sortir à son tour de la cabine. Dans le bar, il retrouve son manteau en vrac sur le siège qu'il a abandonné un peu plus tôt. Par chance, personne ne s'y est installé, ni ne lui a volé ses affaires. Shinya s'apprête à récupérer l'addition quand il remarque qu'elle a déjà été réglée, sans doute par le marocain. Il sort alors en vitesse de l'établissement mais, une fois dehors, il prend les rues au hasard au lieu de se diriger vers le métro. Sa tête lui tourne un peu et il a mal au ventre, non seulement à cause de l'alcool mais aussi à cause de l'angoisse. Comment va-t-il annoncer à Benedict qu'il a recommencé à boire ? Il pourrait lui mentir, mais ce serait lâche. De toute façon, Shinya déteste les mensonges depuis qu'il a cessé d'être host. Il a passé trop de temps à en dire et il en a trop souffert pour avoir envie de recommencer.

Shinya erre dans le quartier de Soho depuis près d'une demie heure quand il se rend compte qu'il s'est perdu. Il a pris les rues au hasard et a tourné en rond. Sa démarche maladroite incite les passants à l'éviter en changeant de trottoir, quand ils ne se contentent pas de le regarder de travers en l'évitant ou en riant. Il se sent ridicule mais, avant tout, il frôle la panique car il ne sait pas où il se trouve et craint de croiser des policiers à tout instant. Être ivre sur la voie publique, ce n'est jamais bon. Quand il aperçoit enfin une voie qui semble sans issue, Shinya s'y engouffre. Quasiment au fond de la rue, se trouve une arche sous laquelle il se réfugie, à l'abri des regards. À l'instant même où il s'assoit par terre, complètement déboussolé, le japonais se met à pleurer en essayant de faire le moins de bruit possible. Ce soir, il a été minable. Pire encore, il se dit qu'il ne peut pas rentrer maintenant, pas en état d'ivresse. Errer seul toute la nuit dans Londres n'est pas une meilleure option et il lui faut un bon quart d'heure avant qu'il prenne une décision. Frigorifié, à moitié tremblant, il sort son portable de la poche de son gros manteau et commence à parcourir la liste de ses contacts. Benedict apparaît au début de l'alphabet et Shinya sent son cœur se serrer à l'instant où il lit son nom. Il a envie de l'appeler à l'aide, mais il en est incapable. Son colocataire n'est peut-être pas encore rentré, ce serait dommage de foutre en l'air sa soirée et il vaut mieux qu'il ne le surprenne pas complètement alcoolisé. Du bout de son index, l'asiatique continue de parcourir à contrecœur son répertoire, quand il tombe sur un nom qu'il avait failli oublier : Daley. Il sélectionne son numéro de façon quasi instinctive, sans même réfléchir. C'est sans doute le fait que cet homme ait aussi connu l'addiction à l'alcool qui rassure Shinya. Et puis il y a l'idée que si l'irlandais devait lui reprocher d'avoir replongé, il suffirait que le japonais coupe les ponts avec lui pour éviter de culpabiliser. Quelques sonneries retentissent avant qu'on décroche. « Allo, Daley ? » Quand il entend sa voix à l'autre bout du fil, Shinya se sent brutalement soulagé, ce qui provoque une nouvelle crise de larmes. Il peine d'ailleurs à articuler quand il poursuit : « C'est... C'est Shinya. Le club pour anciens alcooliques, tu t'souviens ? » Son interlocuteur a tout juste le temps de lui répondre qu'il se rappelle de lui, que l'asiatique reprend aussitôt la parole. « Daley, faut qu'tu m'aides ! J'sais pas ce qu'il s'est passé. Je sais pas où j'suis. J'suis perdu. J'en sais rien. Nom de dieu... » Shinya se perd dans ses propres paroles, prononce des phrases ou des mots incompréhensibles. Il aurait continué ainsi longtemps, si Daley ne lui avait pas directement demandé de lui décrire le cours de sa soirée et l'endroit où il se trouvait maintenant. « J'étais dans un bar... » Sa phrase se coupe avant qu'il ne prononce le mot gay. « ...à Soho. C'est... C'était le Village. » Si Daley connaît la réputation de cet établissement, autant admettre que Shinya s'est trahit malgré sa précaution précédente. Il ne remarque même pas son erreur et reprend : « J'peux pas te dire où j'suis. J'ai vu une rue à gauche, j'ai tourné. Je... Si ! Il y avait un graffiti. De l'autre côté à... à droite. Sur le mur. Et un truc, avec un nom. Comme le magasin. Aaah, mince... Marks truc. Tu vois ? Marks... » Shinya parle tantôt fort, tantôt bas, laisse des silences entre ses morceaux de phrases et ravale ses larmes entre ses mots. Il est dans une panique des plus totales et c'est à se demander comment il arrive à rester un tant soit peu cohérent. Il a tout juste compris que Daley a cerné son emplacement, avant de raccrocher. En tout cas, il faut l'espérer. Les minutes s'écoulent trop lentement pour le japonais, tandis qu'il attend son camarade. Il reste prostré sous l'arche au fond de la rue Livonia, complètement replié sur lui-même, assis à même le sol, ne cessant toujours pas de pleurer. De temps en temps, il frotte ses yeux avec la manche de son manteau. Le froid le fait trembler au point que même sa mâchoire s'est mise à claquer. Shinya a beau serrer ses jambes contre lui, il n'arrive pas à se réchauffer, prend peur à l'idée que Daley ne le trouve pas et qu'il meurt de froid ici, cette nuit. Quand il entend enfin quelqu'un l'appeler, le japonais redresse vivement sa tête et pousse une sorte de cri étranglé, faute de réussir à prononcer le nom de Daley. Quand ce dernier s'approche puis lui donne une tape sur son épaule, Shinya est incapable de prendre la parole tout de suite. Il se contente d'abord de lui sourire autant qu'il en est capable, séchant ses larmes avec ses manches, dans des gestes un peu brusques à cause de ses tremblements. « Oh Daley. Merci ! Merci ! » L'asiatique finit par tendre sa main gelée à son nouvel ami. Son vernis noir s'est largement écaillé, il ne reste que des petites traces sur ses ongles qui lui donnent un air négligé. « Aide-moi à me relever, s'te plaît. J'ai froid. Trop froid. » Quand il se redresse, Shinya manque de tomber par terre. Ce n'est pas seulement à cause de l'alcool mais aussi à cause de ses muscles trop tendus et de son trop plein de nervosité. Il finit par croiser ses bras en les serrant fort contre sa poitrine, dans l'espoir de se réchauffer. « J'sais pas où dormir ce soir. Tu peux m'aider ? » Réclamer un toit, c'est comme faire l'aumône aux yeux de Shinya. Il se sent plus honteux que jamais mais, s'il ne veut pas passer cette nuit dehors, il est contraint de réclamer l'aide et le logis de Daley. Pour un type qu'il connaît à peine, ça fait beaucoup demandé...
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() message posté Mar 30 Jan 2018 - 14:13 par Invité
An unexpected call.

C'est certainement pas le programme que j'avais prévu cette nuit. Je me voyais déjà tourner et chavirer entre les draps de mon lit jusqu'à l'aube, mais Shinya avait finalement trouvé de quoi m'occuper un moment. Je me suis empressé de sauter hors de mon lit, de me rhabiller et de retourner dans le froid et l'obscurité de cette nuit d'hiver sans même sourciller. Sans même vraiment me demander si c'était la bonne chose à faire ; parce que je sais que c'est la bonne. Je peux pas laisser ce pauvre homme dans la rue, perdu, totalement déstabilisé. C'est à moi qu'il a demandé de l'aide, et je saurais pas dire pourquoi pour l'instant; il a sûrement des amis, voir peut-être même une famille qu'il peut appeler dans ce genre de situation. Peut-être a-t-il appuyé sur le premier numéro tombé sous ses yeux sur son téléphone, ou peut-être y'a-il une raison plus profonde à cela. Peu importe, je n'hésite pas une seconde et je marche tête baissée dans les rues du quartier de Soho. Quelques instants seulement après être sorti de mon propre appartement, je passe devant l'immeuble où Nevada réside. Je vois que toutes les lumières sont éteintes, l'immeuble tout entier dort ; Nevada dort. Je continue ma route, les mains dans mes poches, je ne m'arrête qu'en de rares occasions, comme si je connaissais ces rues depuis mon enfance. En vérité cela ne fait qu'à peine six mois. Mais j'ai toujours eu de la facilité pour me repérer dans l'espace.

Un moment plus tard, j'arrive à la hauteur de Shinya. Il semble à la fois frigorifié et totalement paumé, mais ne cache pas son enthousiasme de me voir enfin arriver. Des vestiges de larmes sont encore visibles sur ses joues rondes, et j'imagine sans mal la frayeur qu'il a du avoir de se retrouver seul, perdu dans les rues de Londres. Il tend sa main et me demande de l'aide pour se relever. Je m'exécute sans même réfléchir. Je tiens fermement sa main glacée entre les miennes pour l'aider à se soulever. J'ai peur que Shinya soit à la limite de faire une hypothermie, ses doigts sont froids comme la mort. Combien de temps est-il resté dehors au juste ? J'aurais dû prendre des gants et une écharpe, si j'avais seulement su qu'il serait dans un état aussi pitoyable. Mon regard croise le sien, une nouvelle fois, et je remarque les yeux vaseux de mon interlocuteur. Il a bu, ça ne fait aucun doute. On peut essayer de me faire avaler beaucoup de chose, et peut-être que parfois je me laisse berner. Mais j'ai fais assez d'années d'études en médecine, assez de nuit aux urgences pendant mon internat pour reconnaître lorsqu'un homme est ivre ; comme Shinya ce soir. Le jeune homme manque d'embrasser le sol seulement quelques secondes après que je l'ai aidé à se relever, et je le retiens d'une poigne brusque sur son avant-bras pour qu'il reste droit. Une fois qu'il a l'air plus ou moins stabilisé, je retire mon épaisse veste en cuir marron, doublée en fourrure de mouton, afin de la mettre sur les épaules de mon interlocuteur. J'ai vécu assez d'année dans le nord de l'Irlande pour savoir ce qui tient chaud l'hiver, et la veste que porte Shinya, cette fausse fourrure d'une couleur pourtant que j'apprécie énormément, ne fait vraiment pas l'affaire ; nous humains, nous ne sommes que de vulgaire bêtes imberbes, obligées de porter la peau d'un autre animal, voir même ses poils pour ne pas avoir froid, et ça depuis la nuit des temps. « Tiens, garde ça sur toi, il est peut-être pas aussi beau que ton manteau, mais ça t'évitera de tomber en hypothermie. » Ce bombardier, il appartient à mon père, il me l'avait offert quand j'étais qu'un adolescent boutonneux. J'en ai toujours pris soin, le cuir est resté impeccable malgré les années, un peu craquelé sur les manches certes ; et il a toujours cette odeur étrange, un mélange de cirage et de la ferme. Cette odeur, elle me rappelle mon paternel, lorsqu'il s'approchait de moi et posait une main sur le dessus de ma tête, enfouissant ses doigts dans mes cheveux. Il a pris pas mal de mauvaises décisions dans sa vie mon père, mais à chaque fois que je mets cette veste, ça me rappelle toujours que mon chez moi, ma vie d'avant me manque quand même un peu. Je me retrouve en pull dans la rue, et je dois dire qu'il fait quand même bien froid. Mais je résisterais sûrement mieux que Shinya, qui semble encore tout tremblant et étourdi.

J'imite le jeune homme en croisant mes bras propres bras contre mon buste, tandis que ce dernier s'exclame un instant plus tard. « J'sais pas où dormir ce soir. Tu peux m'aider ? » Je l'étudie un instant, un peu dubitatif. Je sais que mon interlocuteur a un endroit où loger. Il a un appartement, avec un colocataire répondant au nom de Benedict si je me souviens bien. Shinya m'a parlé de lui lors de notre première et unique rencontre aux Alcooliques Anonymes. Le jeune homme est allé au groupe de soutien pour faire plaisir à son ami, mais ne comptait pas renouveler l'expérience. Les fois suivantes, il n'est effectivement jamais revenu, tout comme il me l'avait prédit. J'ai bien vu que Shinya a un véritable problème, tout comme moi. Il a l'air d'être du genre à se voiler la face, comportement que j'ai déjà trop bien eu le temps d'étudier toute mon enfance ; quand ma mère faisait semblant que tout allait bien avec mon père, leurs faux sourires, leurs fausses embrassades. Je reconnaitrais les signaux entre mille. Le jeune homme a un sérieux problème avec l'alcool, et son attitude me renvoie quelques années auparavant, quand j'ai eu le même soucis avec les médicaments que je prenais comme des Smarties. Au final, Shinya n'est peut-être que le reflet de mes propres erreurs. On a peut-être pas la même dépendance, bien que le jeune homme en soit convaincu ; après tout, on s'est rencontré aux Alcooliques Anonymes. J'y vais uniquement parce que ça me fait du bien, mais ça il l'ignore. Comme tout le monde là-bas, il croit que j'ai une dépendance à l'alcool. Je n'ai jamais été très porté sur la bouteille, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Mais une chose est sûre, on est un peu pareil lui et moi, en quelque sorte. On fait comme si tout allait bien, alors que ça n'est pas le cas. Je finis par lui sourire en coin, ne cherchant pas d'explication pour le moment. Je me contente de donner une tape amicale dans son dos. « Évidemment que je vais t'aider, je suis pas venu jusqu'ici pour te laisser dans la merde. Tu peux dormir chez moi si tu veux. » Ai-je finis par répondre d'un ton qui se veut rassurant, mon accent d'Irlande du Nord semblant raisonner dans la ruelle sombre.

Et un peu comme si je ne laissais pas le choix à Shinya (puisqu'après tout il n'a nulle part d'autre où dormir à part chez moi au final) nous nous dirigeons vers mon appartement. Le trajet ne prend que quelques minutes tout comme à l'aller. Je ne peux m'empêcher de jeter des regards de temps à autre en direction du jeune homme pour vérifier que tout va bien pour lui. Je lui lance des sourires rassurant, mais nous ne discutons pas vraiment durant ce court laps de temps. Ce qui est plutôt rare de ma part, d'ordinaire j'ai toujours quelque chose à balancer lorsqu'un silence plane. Mais pas là ; Je pense que l'objectif principal est surtout que nous rentrions au chaud, après nous pourrons probablement discuter plus longuement. Lorsqu'on arrive devant le palier de mon appartement un instant plus tard, j'ajoute d'un ton faussement ironique. « Bon, j'avais pas prévu de ramener quelqu'un chez moi cette nuit, alors ouais je te préviens, c'est un peu le bordel dans l'appartement. » J'ouvre finalement la porte pour que nous pénétrions dans la pièce principale. Comme bien souvent, des vêtements sont entassés sur plusieurs sièges, la vaisselle n'est pas faite ; des cartons attestant de mon récent emménagement (datant tout de même de six mois) jonchent le sol et traînent un peu partout. Des dossiers sont empilés sur les meubles, des feuilles trainent parfois sous certain d'entre eux. Une odeur persistante de tabac froid chatouille les narines puisque je fume souvent en intérieur, surtout l'hiver. L'endroit est propre, un peu poussiéreux par endroit certes, mais surtout mal rangé. O'Malley se dirige instinctivement vers nous, et se met à ronronner contre mes jambes. Il devait se demander pourquoi j'étais parti aussi précipitamment au beau milieu de la nuit. « Je te présente O'Malley, le chat le plus gourmand et feignant de tout l'univers. J'espère que tu n'es pas allergique, il aime bien coller les invités en général. » Et comme une illustration à mes propos, le félin au pelage roux s'approche prudemment de Shinya, renifle ses mollets, miaule quelques fois, finit par se frotter longuement contre ses jambes, puis part faire un tour vers sa gamelle dans le coin cuisine. On attend les croquettes taper contre les rebords du bol alors que le chat se nourrit allègrement. Je débarrasse le jeune asiatique de ma propre veste ainsi que de la sienne, que j'accroche tous deux au porte-manteau à l'entrée. J'augmente discrètement le chauffage de la pièce car je trouve qu'il fait vraiment froid. Je finis par revenir aux côtés de mon interlocuteur, un sourire aux lèvres. « Tu veux quelque chose à boire ? De l'eau peut-être ? Bien s'hydrater ça permet d'éviter la grosse gueule de bois du lendemain, tu sais. » Je dis pas ça d'une façon agressive, mais plutôt sournoise et taquine. Je sais très bien que Shinya n'est pas dans son état normal, je suis pas dupe, surtout quand on sait dans quel quartier je suis allé le récupérer quelques instants plus tôt. Je le mets devant ses faits accomplis, car même s'il cherche à me cacher qu'il a bu, son attitude et son haleine le trahissent au plus au point.



☆☆☆ Beerus
@Shinya Nakamura
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