"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (cassie & eugenia) "God's house welcomes everyone" 2979874845 (cassie & eugenia) "God's house welcomes everyone" 1973890357
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(cassie & eugenia) "God's house welcomes everyone"

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Anonymous
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() message posté Lun 9 Juin 2014 - 15:07 par Invité
    Il y avait des jours où Cassandre perdait foi en la vie quotidienne. Elle essayait depuis des mois de changer de vie, de se résoudre à prendre un autre chemin que celui qu’elle s’était initialement tracé. C’était difficile, pour plusieurs raisons. D’une, la jeune femme adorait chanter et ça avait été sa passion pendant de longues années, depuis le moment où elle avait abandonné le théâtre et qu’elle avait commencé à chanter. De deux, parce que malgré des débuts compliqués, elle s’était faite aux exigences du métier et que malgré tout ce qu’elle avait enduré – les remarques sarcastiques, les critiques, les quolibets divers et variés – elle n’avait eu jamais envie d’arrêter sa carrière qui, il fallait bien l’avouer, n’était somme toute pas florissante, manque de publicité et de reconnaissance oblige.
    C’était donc une de ces journées où elle avait envie de faire un break parmi toute cette folie, cette urgence à chercher un travail stable, et de manière générale tout ce qui concernait la société qui l’obligeait à prendre un chemin différent. Elle n’avait pas envie d’abandonner la chanson, mais ses revenus étaient plus qu’aléatoires et à vingt-sept passés, sa famille commençait même à lui mettre la pression, ce qui l’agaçait au plus haut point. « Tu n’es même pas en couple ! Tu n’as pas d’enfants ! » C’était là le refrain préféré de sa mère, pour qui un mari et des enfants constituaient le sel de la vie. Elle n’avait pas encore compris que Cassandre n’avait visiblement pas la même opinion…et pour cause.
    La jeune femme soupira, et se leva du canapé où elle ressassait en boucle depuis des jours et des jours les mêmes pensées peu réjouissantes. Si elle avait vraiment tenu à faire plaisir à sa mère, tout ce qu’elle avait à faire c’était de se marier. Mais c’est là que le bât blesse ; Cassandre n’avait jamais attirée par les hommes, du plus loin qu’elle s’en souvienne. Elle avait toujours admiré, vénéré les femmes, adoré leurs courbes et leur grâce innée. Bref, elle était homosexuelle, et si il y avait une partie d’elle qui l’assumait totalement, l’autre partie réfrénait son envie de l’annoncer à sa famille. C’était toujours la peur au ventre qu’elle décrochait le combiné lorsqu’elle voyait sa mère l’appeler. Non, décidément, Veronica n’accepterait jamais cette facette de sa benjamine.

    La jeune femme jeta un œil rapide sur le miroir qui reflétait son apparence, avant de sortir de son appartement et de décider d’aller faire un tour. Sans même qu’elle s’en rende compte, machinalement, ses propres pas la menèrent directement sur le parvis de l’église qu’il lui arrivait de fréquenter de temps à autre, lorsqu’elle en ressentait le besoin. Cassandre avait beau être homosexuelle, pour elle la foi et sa vie sentimentale ne se mêlaient pas l’une et l’autre et c’est le cœur léger et ouvert qu’elle priait, pour vider son esprit et pour essayer de passer à autre chose. Pour se vider de la colère qu’elle ressentait parfois, souvent, et pour essayer de noyer le ressentiment étrange qu’elle nourrissait envers sa propre mère.
    Hésitante, debout devant les grandes portes ouvertes de l’édifice, Cassandre finit par entrer et lever les yeux au plafond, pour se sentir immédiatement baignée d’une sérénité qui ne faisait pas partie d’elle deux minutes plus tôt – c’était l’effet que lui faisaient les églises, et celle-ci en particulier. Comme à chaque fois intimidée par la beauté, la grandeur et la tranquillité des lieux, elle s’avança sans faire de bruit, et alla s’asseoir tranquillement dans les derniers rangs des bancs de bois. Elle n’était que rarement accompagnée chaque fois qu’elle venait ici, et pour être totalement honnête elle préférait la solitude pour prier. Même si elle aurait pu le faire chez elle, elle préférait l’austérité et la solemnité des églises pour ça. Elles la rendaient plus posée, plus calme.

    C’est en s’asseyant sur ce banc qu’elle s’aperçut qu’elle n’était pas seule. Cassandre regarda brièvement la jeune femme qui se trouvait de l’autre côté de l’allée centrale, et lui adressa un simple sourire, avant de pencher la tête vers l’avant et de fermer les yeux. Aujourd’hui elle ne prierait pas seule, mais l’important était de se concentrer et tout irait bien. Il y avait somme toute, peu de chances pour que l’inconnue lui adresse la parole.
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Anonymous
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() message posté Lun 9 Juin 2014 - 21:35 par Invité
the walls kept tumbling down in the city that we love. great clouds roll over the hills, bringing darkness from above. but if you close your eyes, does it almost feel like nothing changed at all? ✻✻✻ Je poussai un profond soupir, avant de finalement attraper la boîte de gâteaux la plus proche de moi ; autrement dit, celle qui se trouvait juste sous mon nez, à ma hauteur. Cette hauteur à laquelle les employés persistaient à ranger les marques les moins attrayantes pour les consommateurs. Après tout, les étagères que l’on atteignait étaient généralement plus hautes que celles où je pouvais mettre la main. C’était les dures lois de la société de consommation et, malheureusement, je ne n’étais pas un facteur dans toutes leurs équations compliquées. « Maman, je te jure que je vais bien. » marmonnai-je alors, doucement, mon téléphone en équilibre entre mon épaule et ma joue, tandis que je reprenais ma route dans les rayons de la petite supérette près de chez moi. Je donnais quelques coups sur les roues de mon fauteuil roulant, et je me laissai doucement glisser le long des rayonnages pour observer ce que je pourrais bien acheter. J’avais une irréfrénable envie de sucres. « Scarlet m’a dit que tu ne sortais que trop rarement, ma chérie. Je m’inquiète pour toi. » Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel, réprimant un soupir. Au lieu de quoi, je mis la main sur un sachet de bonbons, et je le posai en équilibre sur mes genoux avec le paquet de gâteaux que j’avais récolté quelques secondes auparavant. « Eh bien, pour ton information comme pour la sienne, je suis actuellement ailleurs que dans mon canapé ou mon lit. » lui répondis-je d’une voix grinçante. J’ajoutai un autre sachet de sucreries à mes achats, et je m’en allais dans un autre rayon. « Ginny… » Je m’arrêtai dans mon élan, au milieu des allées, et j’attrapai mon téléphone avec ma main gauche. « Je te jure, maman. Je peux même te dire qu’il fait beau dehors. Tu veux que je compte les nuages pour te le prouver ? » J’entendis ma mère soupirer à l’autre bout du combiné, et je ne bougeai pas, attendant patiemment sa réponse. J’étais lasse de son comportement. Lasse qu’elle cherche sans arrêt à trouver des excuses pour s’inquiéter pour moi. Lasse qu’elle continue à croire que j’avais encore un avenir. Une vie. Des espoirs.
J’avais fait mon deuil. Le deuil de celle que j’avais un jour été. Le deuil de mon ancienne existence. Il était temps qu’elle en fasse de même de son côté.
Elle mit du temps à me répondre, comme si elle avait cherché à réunir ses idées pour répliquer. « Ne me dis pas que tu es actuellement en train d’acheter de quoi te goinfrer pour retourner dans les profondeurs de tes couvertures, Eugenia Lancaster. » Mon cœur eut un raté et, presque avec automatisme, je me mordis l’intérieur de ma joue. Parfois, elle me faisait peur, ma mère. Elle me faisait peur d’en savoir autant sur moi sans même habiter dans la même ville que moi. « Mais maman, il y a un marathon Dexter ce soir ! » J’entendis presque sa déception dans mon combiné. J’entendis presque sa lassitude. Je ne savais même plus ce qu’elle ressentait. Si elle était simplement agacée par ma propre attitude ou si elle avait pitié de moi, sa fille qui ne parvenait pas à aller de l’avant. « Fais-moi plaisir, Ginny. Vis un peu. » Je ne lui répondis pas. Je me contentai de coincer une nouvelle fois mon téléphone portable contre mon épaule et reprendre ma route, attrapant distraitement une bouteille de limonade d’un litre cinq et une bouteille de sirop de grenadine. « Mais je vis maman. Je dois te laisser. Je dois aller me prostituer, attraper des MST, sniffer de la coke et m’injecter de l’héroïne dans les veines. » Et je raccrochai sans un seul au revoir, la laissant sur mon ironie et mon sarcasme.
Je préférais en rire qu’en pleurer.
Payer fût rapide ; l’humanité avait inventé les caisses prioritaires, après tout, faisant presque passer la pitié que les personnes saines pouvaient avoir envers celles qui étaient défavorisées comme acceptable. Je payai en liquide avant de passer la sortie, et je me retrouvai dans la rue. J’avais fait cela des centaines de fois. Des milliers de fois sans doute. J’étais si habituée à faire ce chemin ; à venir simplement pour acheter des confiseries et des gâteaux avant de repartir vaquer à mes principales occupations : penser à mon accident, ruminer à propos de Julian, déprimer, refuser de sortir pour faire autre chose que des courses personnelles et caloriques. Au fond, je n’étais pas si étonnée que ma mère connaisse mes habitudes. Je faisais cela pratiquement tous les jours depuis un an. A défaut de vivre avec moi, ma sœur jumelle avait sans doute fini par lui raconter la vérité sur mon quotidien trépignant.
Je parcourus quelques mètres avant de finalement m’arrêter. Je dévissai le bouchon de ma bouteille de limonade, en bus une gorgée avant de finalement verser du sirop de grenadine à l’intérieur, suffisamment pour que le liquide prenne une teinte rubis. Je la rebouchai avant de la secouer vigoureusement, et je repris mon chemin comme si cela était normal. Doucement, je passai à côté de l’église. Cette église que je croisai toujours sans jamais m’y arrêter. Les paroles de ma mère me revinrent à l’esprit et, après une demi-seconde d’hésitation, je finis par entrer à l’intérieur.
Le silence me choqua presque, tandis que j’avançai dans les allées avec précaution. Seul le bruit de mes roues venait troubler la solennité de l’endroit. Je ne pus m’empêcher d’observer autour de moi ; je n’étais pas habituée à fréquenter ce genre de lieu, non. Depuis mon accident, je m’étais appliquée à rester loin de tout débat spirituel. De toute croyance spirituelle. Je m’étais évertuée à agir seule, à vivre seule. Je m’arrêtai doucement. Qu’étais-je censée faire ? Prier ? Penser à autre chose ? Ruminer sur mon existence ? Je ne croyais pas en une force supérieure ; je ne croyais pas qu’un individu au-dessus des hommes puisse décider du mal ou du bien. Si cette force, ce Dieu, existait, alors, pourquoi m’avait-il oublié ? Pourquoi m’avait-il laissé avoir cet accident ? Je sentis un sentiment d’injustice se déverser dans mes veines, tandis que je me mordais l’intérieur de la joue. Je tournai vaguement la tête lorsque j’entendis une personne pénétrer à l’intérieur de l’église, et je lui adressai un vague signe de tête lorsqu’elle m’adressa un sourire. Trop, c’était trop. C’était idiot, stupide, puérile. Je n’avais rien à faire ici. Personne n’avait rien à faire ici. Alors, sans doute avec trop de vigueur, je donnais un coup dans mes roues pour repartir, et j’accélérais sans réfléchir. Je courrais. Je courrais à ma manière. Je jugeais mal un espace ; je me retrouvai coincée dans mon élan entre un banc en chêne massif et un pilier en pierre. Je tentai de reculer sans succès ; je tentai de pousser le banc, mais je n’y parvins pas. Je pris une profonde inspiration, sentant le calme quitter doucement mes veines. Je ne supportais pas d’être ici. Je ne supportais pas d’être coincée. D’être coincée comme je l’avais été dans ma voiture. « Ex… Excusez-moi ? » demandai-je, la voix tremblante. J’étais gênée. Gênée d’interrompre le silence religieux de l’église. « Je ne veux pas vous déranger mais… Mais je suis coincée, je… Je ne parviens pas à me dégager de là. » J’avais besoin de respirer. Mais je n’y parvenais pas. L’air semblait coincer au fond de mes poumons. L’air semblait me quitter. M’abandonner. Et je paniquais. Je paniquais bien trop souvent ces temps-ci, à vrai dire.
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