"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici walking on wires and power lines /sam 2979874845 walking on wires and power lines /sam 1973890357
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() message posté Sam 6 Fév 2016 - 0:23 par Invité


i couldn't leave if i wanted to cause something
keeps pulling me back to you, from the very first time we loved,
from the very first time we touched.

• • •

Rhys n’était revenu à Londres que depuis quelques semaines mais il avait rapidement repris ses marques, loin de se sentir submergé par les éventuels changements ou le climat glacial de la capitale en cette période de l’année. En survolant la ville lors du trajet retour en avion, il avait même eu l’impression que la grisaille de Londres lui avait presque manqué malgré sa détermination à toujours affirmer qu’il était un homme destiné à vivre sous un soleil de plomb. Si le décalage horaire n’avait été qu’un souci à surmonter durant quelques jours, la plus grande difficulté avait été de s’habituer à ce nouveau rôle de père. Il avait établi un deal avec son ex petite-amie ; il verrait Noah toutes les deux semaines. Rhys ne voulait pas s’imposer trop brutalement dans l’équilibre de son fils, mais il souhaitait quand même partager du temps avec lui, cet intervalle semblait donc être un bon compromis. Après avoir justement passé le week end avec lui, le journaliste déposa l’enfant chez Caroline et le silence qu’il ressentit quand il regagna son véhicule sans Noah fut frappant. C’était fou comment il avait pu s’attacher à ce petit bout en aussi peu de temps. Il avait déjà hâte de le revoir. Jetant un coup d’œil à son portable, le brun démarra la voiture puis augmenta le son de la radio pour compenser la tranquillité installée depuis que son fils n’était plus là. Il était à peine dix-neuf heures, il avait le temps d’aller faire un tour au club de boxe. Rhys n’y avait pas encore remis les pieds. Il avait prévu de le faire depuis quelques jours, mais n’avait jamais trouvé le bon moment, occupé avec Noah. Le club était incontestablement l’un de ses endroits favoris dans Londres, avec bien sûr ses bars et boîtes de nuit préférées. Il voulait reprendre pleinement la boxe une fois la rééducation de son bras terminée sauf qu’aux Etats-Unis, il n’en avait pas vraiment eu l’occasion. Aujourd’hui, il souhaitait juste passer le bonjour aux habitués du club et à ceux qu’il fréquentait là-bas. Arrivé sur place, Rhys fut accueilli par le gérant de l’établissement qu’il connaissait bien. « Eh, Rhys! Ça faisait un bail qu’on t’avait pas vu, t’étais passé où mec? Ah mais t’es allé au soleil dis donc, j’ai l’impression de voir Mike Tyson devant moi! » « Ahahah, t’es vraiment con, Stan. » Stan avait toujours eu le même goût que lui pour les blagues pourries, c’était sûrement pour la même raison qu’ils s’entendaient aussi bien. D’une poignée amicale, il le salua avant de parler avec lui pendant quelques minutes puis finalement, Rhys s’avança dans le club, s’arrêtant de temps à autre quand il croisait quelqu’un qu’il connaissait. Et soudain, il frôla du regard une silhouette familière. C’était toujours la même chose lorsqu’il la voyait, il ne pouvait se résoudre à juste tourner les talons et l’ignorer. Sam ne semblait pas l’avoir vu, ou alors elle faisait mine de ne pas avoir remarqué sa présence, occupée à enfiler ses gants de boxe. A pas de loups, il en profita pour s’approcher par derrière, la saisit par la taille puis lui déposa un baiser dans le cou avant de se reculer en lâchant un rire, comme si de rien n’était. Était-ce inapproprié? Oh, certainement. Mais il y avait longtemps que Rhys avait arrêté d’agir dans les règles, surtout lorsqu’il s’agissait de la brunette. Probablement très en colère ou au mieux, agacée, elle se retourna enfin et lui fit face. Le jeune homme aurait juré avoir ouvert la bouche pendant une demi-seconde. L’avion de chasse, la frappe, la bombe atomique, tout ce que vous voulez. Était-ce humain d’avoir autant de charmes, sérieusement? Elle était encore plus belle que lorsqu’il l’avait laissée. Se retenant de lâcher un grotesque sifflement car il tenait à sa vie et qu’elle était prête à lui mettre un crochet droit d’un moment l’autre, il se contenta de la dévisager, les bras croisés contre le torse. « Tu as coupé tes cheveux. » constata-t-il. Pas de bonjour ni de formule de politesse, du Rhys Carstairs dans toute sa splendeur. Qu’elle se sente déjà flattée qu’il ait remarqué qu’il y avait eu du changement, cela montrait qu’il s’intéressait à elle. « J’aime bien. Tu l’as fait pour moi? » Oui, après le baiser échangé et les quatre mois qui s’étaient écoulés sans qu’ils ne s’adressent la parole, le jeune homme espérait retrouver Sam dans les mêmes conditions qu’avant, comme si rien ne s’était passé.
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() message posté Dim 7 Fév 2016 - 1:31 par Invité
♢♢♢
/ MAYBE I'LL FORGET AND MAYBE I WON'T /

. i wish time would slow down, so i could keep your heart around. if i can make you stay another day, i'll wait another day for you. but i know time won't slow down .  Allongé à demi sur le lit de Minnie, la brune fixe le plafond sans supporter le silence de l'appartement. Ses jambes laissées dans le vide, son pieds s'agite au rythme de ses pensées. C'était elles qui faisaient le plus de bruit. Pas les klaxons redondants, pas la chaudière posée de travers, pas l'émission préférée de la vieille voisine. Elle ne pouvait simplement plus s'entendre penser, car à chaque fois qu'elle le faisait, alors tout devenait si silencieux. Sa vie était silencieuse, terne, vide. Petite, occupée à tresser les cheveux de blé de sa soeur, Sam n'aurait jamais imaginé sa vie ainsi. Maintenant grande, elle ne retrouvait plus l'espoir qu'on lisait souvent dans ses yeux d'enfant. Il n'y avait plus de place pour ses rêves, plus d'espace pour ce qu'elle voulait. Il n'y avait plus que ce qu'elle pouvait. Et au fur et à mesure des années, elle réalisait qu'elle pouvait peu. À vingt sept ans, elle voguait entre le lit d'appoint de l'hôpital et celui de sa meilleure amie, sans jamais vider sa valise. Elle luttait contre quelque chose de plus grand qu'elle, et perdait à chaque fois. Elle perdait beaucoup, chaque année un peu plus. C'était devenu un réflexe familier de se dire que rien ne durait jamais. Chaque personne qu'elle découvrait devenait une silhouette flou qu'elle ne voulait pas cerner, par peur ou par lâcheté. C'était plus facile ainsi. C'était ce qu'elle se répétait chaque jour, quand elle commençait à trop penser. Penser à ce qu'elle avait perdu, ce qu'elle perdait encore ou n'avait jamais eu. Ce dont elle avait un jour rêvé, avant d'abandonner. Elle n'était simplement pas une fille à rêves. Elle en connaissait pourtant, les regardant de loin. Elle les enviait sans vraiment les comprendre, sans vraiment les toucher. Elle préférait rester dans ce confort qui n'en était pas vraiment un, le cul entre deux chaises, le coeur au fond d'une boîte. C'était rassurant, quelque part. Rester la même, voir sa vie défiler sans changement. Rester dans une constante rassurante qui cachait quelque chose de plus profond. Sam aimait cette constante. Elle attendait seulement le moment où elle basculerait, où tout s'effondrerait. Depuis des années, elle reculait l'échéance, s'occupant l'esprit des mots qu'on lui disait de croire. Mais aujourd'hui, elle sentait l'équilibre s'effondrer. Son monde virait doucement vers l'inconnu, alors qu'elle tentait de faire contrepoids. Lexie disparaissait doucement, et sa constante vacillait. Elle lui avait donné sa parole pourtant. Elle ne se battrait plus, pas contre elle. Et alors l'espoir avait disparu de ses yeux. Elle lui avait promis, et maintenant elle ne pouvait qu'attendre. Elle patientait jusqu'à sa chute. Jusqu'au nouveau tournant dont elle ne voulait pas. Elle voulait garder sa constante.
Vint un moment où les klaxons, la chaudière bricolée et l'émission derrière le mur devinrent insupportables. Un moment où son déséquilibre la poussa à se relever, faisant taire l'agitation de son pieds. Elle voulait une constante, elle n'avait qu'à la retrouver. Une parcelle de constante, rien qu'un moment. Troquant sa tenue de ville pour sa tenue de sport et un vieux pull, la brune quitta le brouhaha de ses pensées. Marchant à la fraicheur du début d'année, elle emprunte un chemin qu'elle avait laissé de côté un moment. Une constante qu'elle avait perdu, et qui finalement lui manquait. Accueillie par le même sourire ravi bien qu'étonné du gérant de la salle, Sam ne s'attarde pas en explications. Elle avait simplement cessé de venir. Comme beaucoup, elle évoqua le manque de temps, et bien que ce ne soit pas tout à fait faux, ce n'était pas la vraie raison. Elle avait toujours été une bonne menteuse, surtout envers elle-même. C'était facile, finalement. Déposant son sac dans les vestiaires, elle ne garde que sa serviette et une bouteille qu'elle dépose sur le banc à côté de ses gants. Quelque part, retrouver ce vieux sac de sable la réconfortait. Un semblant de constante, qui pourtant n'était pas complète. Elle pouvait s'en contenter. Jetant un regard à la cicatrice sur son épaule, la brune étire son bras sous les recommandations de son médecin. Les tremblements avaient cessé, mais il ne tenait pas à ce qu'elle gâche tout son travail. Faisant rouler ses épaules et sa nuque, elle enfile ses gants, espérant que ses frappes feraient taire les nouvelles pensées qu'elle avait ici. Elle n'était décidément jamais tranquille. Se battant quelques instants avec les scratchs de ses gants, elle sent des mains se glisser sur sa taille et avant qu'elle ne puisse esquisser le moindre geste une sensation familière se déposa dans son cou. Elle détestait reconnaitre cette sensation si vite. Même son rire ne l'étonna pas. Elle l'avait presque oublié, mais finalement les souvenirs n'étaient jamais loin. Ce qui était certain, c'était qu'il n'avait toujours pas peur d'elle ou de ses réactions. Il osait toujours, une constante qu'elle ne savait pas vraiment apprécier. Se retournant finalement pour lui faire face, elle s'étonne de son apparence. Sa peau était soulignée d'un bronzage qu'elle ne pourrait pas avoir même en passant six mois sur une île paradisiaque. Visiblement, il avait pris du bon temps. « Tu as coupé tes cheveux. » Par réflexe, elle porte une main à ses longueurs dorénavant inexistantes, avant de la laisser retomber contre son flanc. Elle se fichait de savoir qu’il l’ait remarqué, tout comme elle se fichait de son avis. Elle se fichait de savoir où il était allé, pourquoi il était parti, et comment il avait fait pour tout gâcher si rapidement. Croisant ses bras sur sa poitrine, ses lèvres sont pincées, mais aucune de ses questions ne sera posée. « Toujours aussi perspicace, ravie d’apprendre que le soleil ne t’a pas brûlé les yeux. » Elle feint un sourire qui ne tarde pas à s’évanouir. Elle avait le droit de lui en vouloir, même si elle doutait qu’il sache ce qui la rendait si désagréable. Elle même l’ignorait, au fond. « J’aime bien. Tu l’as fait pour moi? » Levant les yeux au ciel d’agacement, elle se reconcentre sur ses gants pour éviter une fusillade oculaire. Elle ne voulait pas lui donner cette satisfaction. Elle ne voulait plus jouer à ce petit jeu. « On était tombés d’accord là-dessus, mon monde tourne autour de toi, Carstairs. » Presque lasse de voir qu’il n’avait pas changé, elle le dépasse pour rejoindre le premier sac de sable qui n’attendait que de recevoir ses -maigres- poings. Elle avait bien l’intention de l’ignorer, lui et son bronzage, lui et son rire stupide, les sensations qu’il l’obligeait de ressentir. Oui, elle allait l’ignorer et garder la constante qu’elle avait depuis qu’il avait disparu de la circulation. C’était une menteuse experte, et, sans le vouloir, la constante était déjà un peu plus complète.
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() message posté Dim 7 Fév 2016 - 21:41 par Invité
Sam Oswald-Bower. Ce serait être dans le déni de ne pas admettre qu’il avait pensé à elle en poussant la porte du club de boxe. Ce serait mentir de dire qu’il n’avait pas pensé à elle en songeant à son retour à Londres. Ce serait mentir de dire qu’il n’avait pas pensé à elle tout court, en fait. Si depuis qu’ils étaient adolescents, ils n’avaient fait que se tirer dans les pattes et se rabaisser l’un et l’autre, en quelques mois, Rhys l’avait vue d’un œil différent. Il s’était surpris à découvrir une autre Sam, quelqu’un qu’il ne soupçonnait pas et sans jamais l’avouer, il s’y était attaché. Un peu. Beaucoup. C’était assez confus dans sa tête en fait, le journaliste avait du mal à savoir si c’était juste une banale attirance ou bien s’il y avait un peu plus. Peut-être qu’il la désirait tellement qu’il avait tendance à tout extrapoler et que le jour où elle finirait potentiellement dans son lit, son intérêt pour elle s’évanouirait en un clin d’œil. Ou peut-être qu’il l’aimait bien et qu’il voulait aller plus loin. Il ne savait pas. Il ne voulait pas savoir. Rhys vivait au jour le jour, il n’était pas du genre à se prendre la tête, quand bien même ce point d’interrogation était parfois fichtrement pénible. Et puis surtout, la perspective de s’attacher à quelqu’un l’effrayait. Tenir à quelqu’un, c’était devoir rendre des comptes, perdre une certaine forme de liberté, être dépendant de cette personne. C’était aussi la possibilité de se faire piétiner du jour au lendemain. Sans détourner son regard, il l’observait, redécouvrant les traits de son visage presque avec admiration. Qu’est-ce qu’il avait l’air con, comme ça. Il espérait ne pas paraître trop béat devant elle, ne souhaitant pas lui accorder ce plaisir. « Toujours aussi perspicace, ravie d’apprendre que le soleil ne t’a pas brûlé les yeux. » Un léger rire moqueur s’échappa d’entre ses lèvres, amusé. Décidément, Sam n’avait pas perdu de son mordant. Il ne s’était pas attendu à moins de sa part et quelque part, il trouvait que c’était mieux comme cela. « C’est ta beauté qui me brûle les yeux. » répondit-il du tac au tac avant de ponctuer sa réplique d’un ‘ouuuh’ digne d’un adolescent de quinze ans tout fier de sa connerie. Est-ce qu’il la draguait? Hum, pas vraiment. Il n’était pas stupide, ce genre de phrase ne marchait jamais avec les filles. Pour l’avoir expérimenté dans sa jeunesse, Rhys savait de quoi il parlait. En plus, Sam méritait bien mieux que son numéro de lover à deux balles. Il voulait juste la faire sourire un tout petit peu, la taquiner, et puis aussi la tester un peu pour voir où il allait. Et ce fut d’ailleurs une bonne idée car quand elle passa près de lui sans même le regarder, il sut qu’il avait encore du pain sur la planche. « On était tombés d’accord là-dessus, mon monde tourne autour de toi, Carstairs. » Elle avait dit cela d’un ton morne, quasiment blasé. Le journaliste perdit tout un coup son entrain et ses lèvres se gonflèrent en une mine boudeuse, cherchant à comprendre la raison de l’humeur de Sam. Bon, d’accord, son entrée en matière n’était pas très habile. Et oui, d’accord, il ne s’était pas non plus attendu à ce que la brunette lui saute dans les bras car ils n’avaient jamais été comme cela. Et oui, ultimement, ils s’étaient quitté sur un moment plutôt particulier  avant qu’il ne disparaisse dans la nature sans lui donner de nouvelles. Mais elle non plus n’avait pas cherché à le contacter. Perdu dans ses réflexions, il la laissa s’éloigner durant quelques secondes avant de se ressaisir et lui emboîter le pas. « Ça va? Ça faisait longtemps, hein? » Peut-être aurait-il dû lui poser ces questions en premier. Sûrement, même. Et pourtant, ces phrases toutes faites sonnaient mal à ses oreilles car ils n’avaient jamais eu l’habitude de se parler de cette façon. Les banalités, discuter de la météo ou même se dire  bonjour, ce n’était pas eux. Eux, ils se chamaillaient sans cesse, parfois violemment et ils se persuadaient de leur aversion réciproque. Peut-être que ce jour-là avait changé la donne. Peut-être que ce jour là, quelque chose avait été modifié à leur insu. Rhys avait été stupide de penser qu’il pourrait retourner auprès de Sam l’air de rien, sans les séquelles de cet unique baiser dont les souvenirs étaient encore beaucoup trop nets dans son esprit. « Ton épaule va mieux? Tu as pu reprendre la boxe cet été ou tu viens juste de reprendre? » Pour être tout à fait honnête, il s’en fichait un peu de savoir si elle avait repris la boxe ou non, il voulait juste relancer la conversation pour ne pas tomber dans le silence. Il voulait juste qu’elle lui parle. Qu’elle lui porte de l’intérêt. Qu’elle lui montre qu’il n’était pas qu’un étranger dans sa vie. Certes, ils n’avaient jamais été très proches, ils n’étaient même pas amis. Mais autrefois, elle réagissait à ses taquineries. Elle ne choisissait pas de l’ignorer de cette façon, ou alors elle ne lui répondait pas sur le même ton que quelqu’un sur qui le monde s’abattait. Rhys aurait préféré qu’elle l’insulte de tous les noms plutôt qu’elle l’ignore. « Oh, come on Sam, tu me fais la gueule? » demanda-t-il, les sourcils froncés. C’était idiot comme question, il était évident qu’elle ne désirait pas lui parler. Mais en toute franchise, Rhys essayait de se mettre à sa place et ne voyait pas vraiment où était le problème. Elle lui en voulait pour être parti? Pour le baiser? Pour quoi, au juste? Après tout, ce n’était pas comme s’ils avaient des comptes à se rendre, non? Il essayait de se trouver des excuses, de trouver une explication rationnelle à ce bazar. C’était terrible car le jeune homme avait l’impression qu’à chaque fois qu’un de ses soucis concernait Sam, il ne trouvait jamais de réponse à ses questions. Son esprit et son subconscient semblaient faire barrière, blackout. Ne lâchant pas l’affaire, Rhys se rapprocha, bloquant de ses bras le sac de boxe sur lequel elle s’apprêtait à frapper, la tête inclinée et appuyée dessus en ancrant son regard dans celui de Sam. « J’ai pensé à toi, tu sais. » lâcha-t-il, d’un ton un peu boudeur. Bien qu’étonnamment sincère, il avait surtout dit cela dans le but de tester ses réactions. Juste pour voir si une lueur de surprise, de tristesse ou même de satisfaction se lirait dans ses yeux. Pour voir s’il avait une chance de se racheter, ou s’il fallait que leurs chemins se séparent définitivement.
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() message posté Lun 15 Fév 2016 - 23:06 par Invité
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. i wish time would slow down, so i could keep your heart around. if i can make you stay another day, i'll wait another day for you. but i know time won't slow down .  Bien sûr, elle avait été vexée. En le regardant droit dans les yeux alors qu'il cherchait les mots, elle avait en tête ceux qu'elle voulait entendre. Elle avait voulu qu'il lui rende la pareille, qu'il lui dise qu'il ne jouait pas lui non plus. Elle avait attendu, mais il s'était défilé. Comme toujours, il avait détourné le sujet, c'était ce qu'il faisait de mieux. Elle aurait pu lui accorder ça, lui offrir une étreinte dont ils avaient clairement tous les deux envie, mais à cet instant, ça n'avait pas semblé juste. Peut-être parce que ce n'était pas ce qu'elle attendait réellement. Peut-être parce qu'une nuit ne suffirait pas. Peut-être parce que ça lui suffirait à lui. Et elle ne voulait pas lui accorder le bénéfice de la blesser. Alors comme toujours, elle s'était protégée, elle était partie. Et lui aussi. Il cessa d'appeler, et les peu de fois où elle venait à la boxe, il n'y était pas. À un moment, elle arrêta de regarder. Elle arrêta d'y penser, sans pour autant oublier la sensation qui avait envahi son corps lorsque leurs lèvres s'étaient touchées. Il y avait un moment qu'une telle envie ne l'avait pas surprise, et elle n'avait pas su quoi en faire. Elle aurait pu l'appeler, mais ils avaient en commun une fierté difficile à ravaler. Et elle n'avait pas envie de paraitre faible face à lui. Et puis, le temps était passé et il n'avait pas donné signe de vie. Et la vie avait continué, finalement. Il avait fait parti des personnes qui avaient déserter sa vie, comme tant d’autres avant lui. Elle avait stagné tout ce temps.
À présent, il était revenu. Il était là, devant elle, un sourire idiot collé aux lèvres. Il la regardait, comme si il attendait quelque chose. Comme si il attendait qu'elle vienne à lui, comme si il pouvait croire qu'elle avait oublié. Comme si il pouvait reprendre les choses là où ils les avaient laissé. Mais elle était vexée. Et comme toujours depuis qu'ils se connaissaient, elle lui en voulait. Elle ne voulait pas pourtant. Elle aurait aimé ne pas lui en vouloir, lui montrer que son attitude ne la blessait pas. Elle ne voulait pas lui offrir ses faiblesses, le laisser la connaitre encore un peu plus. Elle voulait reposer les bases de ce qui avait toujours été entre eux ; une banale mésentente. C'était ce qu'elle voulait retrouver à présent, et elle pouvait y mettre les formes. « C’est ta beauté qui me brûle les yeux. » Relevant un sourcil, elle semblait mi-étonnée, mi-blasée. Il n'avait pas perdu son sens de l'humour, ou du moins, ce qu'il pensait être drôle. Elle n’y voyait pas un compliment, ni une technique pour se rapprocher d’elle. Elle voyait seulement un test, il voulait voir ses réactions. Il jouait, encore, alors qu’elle avait déjà abattu ses cartes. « En revanche, j’ai un léger doute pour le cerveau. » Sans un regard, elle le dépasse. Elle ne voulait pas lui donner plus de satisfaction, lui porter plus d’intérêt. Il ne lui en avait porter aucun pendant des mois, après tout. Il revenait ainsi, espérant la retrouver comme il l’avait quitté, sans savoir qu’il était impossible de retrouver la complicité étonnante qu’ils avaient su développer. Elle ne voulait plus le permettre. Alors elle se fermait, s’enfermait dans sa bulle, reprenant ses habitudes. Sans lui porter l’attention dont il avait besoin, elle enfilait ses gants, retrouvant des frappes plus molles qu’auparavant. À vrai dire, elle se fichait bien de ce sac de sable, ou de ses gestes approximatifs. Sans le vouloir, elle tentait de voir si il allait abandonner les choses en l’état ou si il allait insister. Elle aurait préféré qu’il s’éloigne, tout aurait été si simple alors. Mais il ne semblait pas être ouvert à cette possibilité. « Ça va? Ça faisait longtemps, hein? » Elle s’étonnait à lui en vouloir de plus en plus, sans vraiment savoir pourquoi. Après tout, ils n’avaient jamais été ensemble, ils ne s’étaient rien promis. Ils avaient seulement échanger un baiser, ça ne voulait rien dire. Elle lui en voulait parce que c’était lui, et pas un autre. Et elle lui en voulait de provoquer chez elle une telle animosité. Elle aurait préféré n’en avoir rien à faire. Et pour le lui montrer, elle ne prit pas la peine de lui répondre. Il tentait de renouer un contact dont elle ne voulait plus. Elle ne voulait pas lui donner cette chance, qu’il finirait par écraser de nouveau un jour ou l’autre. Elle en avait assez de se chamailler, assez de jouer aux gamins. Elle aurait du le savoir plus tôt. « Ton épaule va mieux? Tu as pu reprendre la boxe cet été ou tu viens juste de reprendre? » Continuant de porter ses coups, elle tente de ne pas lui donner le regard qu’il cherche. Demander de ses nouvelles ne lui ressemblait pas, encore moins de se soucier de son épaule ou de son emploi du temps. Elle savait qu’il prenait sur lui pour faire un pas vers elle. Mais il aurait du le faire avant, quand il en avait l’occasion. « Oh, come on Sam, tu me fais la gueule? » Tenir était de plus en plus difficile alors qu’elle sentait une sensation familière montée en elle. Comme toujours, il l’agaçait. Il ne voulait pas la laisser tranquille, faire profil bas, il continuait, comme il l’avait toujours fait. Il la poussait à bout pour qu’elle s’ouvre à lui. Et elle détestait le fait qu’il y arrive encore aujourd’hui.
Elle frappait dans le tas, sans grand succès, mordant ses lèvres pour ne pas lui répondre. Si elle l’avait pu, ses coups se seraient sûrement portés jusqu’à son visage d’idiot. Il y avait simplement trop de monde autour d’eux. Elle finit par laisser ses poings retombés le long de ses hanches alors qu’il vint bloquer le sac de ses bras. Distance de sécurité oblige, elle fait un pas en arrière, bien trop agacée pour répliquer. « J’ai pensé à toi, tu sais. » C’était sûrement la plus grande farce qu’il lui avait faite jusqu’ici. Finalement, il avait peut-être un bon sens de l’humour. Soudain, toute cette situation lui sembla hilarante. Ses mots étaient hilarants. Tellement qu’elle ne put retenir un rire plus excédé que réaliste. « Qu’est-ce qui te prends, Rhys ? » Enfin, elle osa ancrer son regard dans le sien, les traits de son visage tirés par la colère et la lassitude. Elle voulait lui montrer qu’il avait tord de croire qu’ils pouvaient encore être amis. Ou peut-être lui faire voir qu’ils ne l’avaient jamais vraiment été. « Le monde ne s’est pas arrêté de tourner pendant ton absence. Tu reviens maintenant, comme une fleur, et tu pensais retrouver quoi en venant ici au juste ? » Elle aurait aimé ne pas s’emporter, car c’était déjà lui montrer que sa présence l’affectait. Elle aurait aimé enterrer ses émotions, mais c’était un exercice qu’elle ne maitrisait plus à présent. « Qu’est-ce que tu veux à la fin ? » Elle haussait les épaules sans le quitter des yeux. Elle voulait qu’il réponde à cette question, car il l’avait déjà évité une fois. Quelque part, elle la lui avait déjà posé. Et il n’avait pas su répondre. Encore aujourd’hui, elle était certaine qu’il ignorait tout de la réponse.

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() message posté Jeu 25 Fév 2016 - 1:41 par Invité
Elle n’avait pas beaucoup changé. Maintenant qu’il l’avait face à lui, Rhys réalisait qu’il avait gravé chaque détail qu’il avait de Sam dans sa mémoire. Sa bouche pulpeuse, son regard perçant, sa voix… Ses courbes aussi hein, c’était d’ailleurs bien l’une des premières choses qui l’avaient attiré, comme tout homme qui se respecte. Bon sang, c’était pathétique. Un peu plus et Tomas l’aurait traité de con amoureux, vu la façon dont il la regardait à présent. Brrr, Rhys en avait déjà des frissons pleins le dos. C’était juste de l’attirance. Peut-être un peu de curiosité aussi, mais sûrement pas de l’amour, hein? De toute façon, il n’avait jamais été très doué pour cela. Les bons sentiments, ce n’était pas son truc. Il s’attachait de temps à autre oui, mais rapidement, l’ennui finissait par le gagner et avoir raison de ses relations amoureuses. Avec Sam, il ne s’ennuyait pas. Au contraire, c’était même tellement compliqué qu’il en était presque à se demander s’il n’aurait pas préféré qu’elle soit simplement une de ces filles qu’il avait l’habitude de fréquenter quelques temps avant que leurs chemins ne se séparent, sans regrets. Malgré lui, Rhys avait l’impression qu’elle était différente, même importante. Et pour aller jusqu’au bout de ses pensées, c’était une sensation aussi agréable qu’effrayante. Cependant, en dépit du bordel monstre que ses dernières interactions avec la brune avaient provoqué dans son esprit, il refoulait tout. Le déni, c’était la meilleure chose à faire pour se protéger d’éventuelles complications. Et puis, si ça se trouve, il était le seul à se prendre autant la tête. Si ça se trouve, elle ne le voyait réellement pas autrement que comme un playboy qui passait son temps à l’emmerder. Si ça se trouve, elle ne l’incluait même pas d’un millième dans sa vie. Rhys ne savait pas. Il n’avait jamais rien su, en fait, ou plutôt, les questions ne s’étaient jamais posées auparavant. Peut-être qu’aujourd’hui serait finalement l’occasion de mettre les points sur les i. « Qu’est-ce qui te prends, Rhys ? » Il fut frappé par la froideur de ses mots, ainsi que par la lueur qu’il pouvait lire dans ses yeux. De la colère, de l’agacement, de la tristesse, il ignorait comment réellement qualifier ce qu’il voyait. Et s’il la savait impulsive ou loin de se laisser faire, le journaliste ne s’était pas pour autant attendu à ce genre de réaction. Quoique, après tout, c’était stupide. A quoi s’était-il attendu, au juste? « Le monde ne s’est pas arrêté de tourner pendant ton absence. Tu reviens maintenant, comme une fleur, et tu pensais retrouver quoi en venant ici au juste ? » Sans ciller ni baisser son regard, il l’écoutait, s’imprégnant de ses phrases et de leur signification. Presque comme un automatisme, il reliait sa réaction à leur baiser. A elle, lui posant une question auquel il n’avait pas su trouver une réponse juste, conséquence de quoi elle était partie, le laissant en plan. Rhys savait qu’il était le fautif dans cette histoire. Et pourtant, il s’enlisait dans une logique tout à fait irrationnelle, se cherchait des justifications pour ne pas avoir à faire face à sa connerie. Parce qu’avouer qu’il avait fait une erreur, c’était admettre autre chose, quelque chose dont il n’était pas encore prêt à affronter. C’était ça, en fait, leur principal souci. Ils étaient incapables de mettre des mots sur eux, sur leurs envies, sur leurs émotions. Il y avait trop de non-dits et un jour, cela finissait forcément par leur revenir au visage tel un boomerang. « Qu’est-ce que tu veux à la fin ? » L’ultime question. Celle qu’il était légitime de poser et qui pourtant, le déroutait affreusement. Rhys était doué pour coucher des mots sur le papier. Il se débrouillait plutôt bien dans ses articles, quand il s’agissait de parler d’un sujet impersonnel, mais quand il fallait évoquer ses propres ressentis, c’était directement beaucoup plus difficile. Est-ce que tu joues, en ce moment? Le timbre de sa voix résonnait encore dans son esprit. Et même aujourd’hui, il n’était pas sûr de la bonne réponse qu’il aurait dû lui donner. Dans un geste instinctif, il se recule de quelques pas, comme pour s’assurer qu’une distance les séparaient, maintenant. Un pas en avant, trois pas en arrière. Ils n’avançaient jamais correctement. « Je— sais pas. » admit-il, après une bonne quarantaine de secondes de réflexion intense. Sa voix était pour une fois mal assurée, traduisant son hésitation. Rhys avait juste été honnête. Il ne s’était jamais demandé ce qu’il attendait de Sam, probablement rien, d’ailleurs. Ou si. Il ne savait pas. C’était trop confus, trop brouillé. Loin de se laisser pour autant démonter, il releva la tête et soupira, fourrant ses mains dans ses poches. « Mais qu’est-ce que t’as putain, pourquoi tu t’emportes? » demanda-t-il d’un ton plus impatient et agacé qu’en colère. « Arrête de croire que je cherche forcément quelque chose, je ne suis même pas venu pour toi, à la base. T’es pas le centre du monde, non plus. » Bon, ce n’était sûrement pas la bonne chose à dire, mais pour sa défense, Rhys n’avait jamais été du genre à se laisser faire. Il avait tendance à être terriblement de mauvaise foi alors même quand il avait tord, il n’arrivait pas à se la fermer. On dit que la meilleure défense est l’attaque, et bien le jeune homme avait bien compris cet adage. Et puis, quelque part, ça l’irritait qu’elle pense qu’il soit là uniquement pour elle. Alors qu’il faisait attention à ne pas trop montrer de signes d’un éventuel attachement, voilà qu’elle semblait vouloir lui faire dire tout le contraire. Il voulait juste remettre les choses à leur place. « Je suis juste venu pour passer le bonjour à des gens, puis je t’ai vue et je sais pas, je voulais— » Te voir, te parler parce que tu m’as manquée. Mais les mots ne franchirent jamais la barrière de ses lèvres. Le brun avait trop d’amour propre, trop de fierté et surtout, trop d’hésitations pour se laisser à une telle confidence. C’était à la fois trop tôt, mais aussi trop tard compte tenu de la situation. « Enfin bref, ça n’a aucune importance. Mais arrête de t’énerver contre moi, parce que je t’assure que je ne suis pas là pour foutre la merde. » Contrairement à la dernière fois où il avait bel et bien merdé. Rhys ne savait même pas pourquoi il prenait le temps de se justifier. Il aurait du jeter l’éponge, lui rire au nez et la laisser piquer sa crise toute seule, mais pour une raison inconnue, il était incapable de tourner les talons. Ah, Sam f*cking Oswald-Bower. Elle lui faisait tourner la tête et il en avait sacrément marre. « Tu m’en veux pour quoi, exactement? Vas-y, balance. Je me tirerai pas tant que tu ne m’auras pas tout expliqué de A à Z. » ajouta-t-il, croisant les bras contre le torse. Au fond, il se doutait de ce qu’elle lui reprochait. Il voulait juste l’entendre une bonne fois pour toute, espérant arriver à un peu plus clarifier la situation.
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() message posté Lun 7 Mar 2016 - 22:15 par Invité
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/ THE FEELING NEVER REALLY GOES /

. and you don't know what you've got until it's gone. and you don't know who to love until you're lost. and you don't know how to feel until the moment's passed. i wish you'd live like you're made of glass .  Il s’était évaporé dans la nature et elle avait continué à vivre. Il avait disparu et elle ne l’avait pas cherché. Parce qu’ils n’étaient pas comme ça. Parce qu’ils n’avaient jamais mis de mots sur ce qu’ils étaient, ou sur ce qu’ils pourraient être. Ennemis, amis, autre chose, ils n’avaient jamais voulu définir clairement leur relation. Et avec le temps, elle avait fini par penser que c’était tout simplement parce qu’ils n’en avaient pas. Ils n’avaient que des bribes d’échanges, des moments importants, d’autres moins. Ils avaient traversé des épreuves ensemble, sans jamais s’aider à s’en relever. Ils vivaient quelques minutes de leurs vies respectives ensemble, avant de se dire au revoir comme si c’était peut-être la dernière fois qu’ils auraient l’occasion de se voir. Ils ne se cherchaient pas. Le destin les poussait à se retrouver, sans jamais que ce ne soit jamais leur choix. Ça avait été ainsi depuis le le collège, et ça l’était encore aujourd’hui. Ils étaient deux étrangers qui, parfois, marchaient sur le même chemin. Mais jamais à l’unisson. Ils en étaient bien incapables, l’un comme l’autre. Alors ils auraient pu l’accepter, ç’aurait été beaucoup plus simple. Mais ils étaient tous les deux trop bornés. Elle avait décidé de lui apporter des fleurs. Elle avait tenté de forcer le destin, parce que peut-être qu’elle pensait qu’il y avait autre chose, quelque chose qu’ils n’avaient pas encore essayé. Quelque chose à laquelle ils n’avaient jamais pensé, ou seulement sans le vouloir. Elle avait voulu faire un pas vers lui, et, l’espace d’un instant, elle avait cru qu’ils marchaient ensemble. Un court instant. Il avait fini par reculer, parce qu’il savait si bien le faire. Elle n’aurait pas du lui en vouloir au fond, ils étaient ce qu’ils étaient. Des étrangers dont la route se croisait parfois, mais ils ne pourraient jamais emprunter la même voie bien longtemps. Et il avait été le premier à s’échapper. Peut-être qu’il leur avait rendu service à tous les deux. C’était ce qu’elle voulait croire, alors que le voir lui faisait toujours une douleur qu’elle se refusait à définir.
Elle lui posait une simple question. Une question à laquelle chaque personne sur cette Terre avait su répondre à un moment de leur vie. Un gamin voulait une glace, une fille voulait une jolie robe de promo, un père voulait s’échapper de son bureau pour aller voir son fils au match. Chacun savait ce qu’il voulait. C’était dans la nature de l’homme de vouloir quelque chose. Et, peut-être qu’un jour, il trouvait la force de le vouloir assez fort pour l’avoir. Elle lui posait une simple question, mais la réponse semblait sur l’instant impossible. Il la regardait sans comprendre, sans savoir quoi dire. Il n’avait pas besoin de chercher les mots, au fond. Son silence lui donnait une réponse assez claire pour qu’elle en soit déjà déçue. Il ne savait pas ce qu’il voulait. Il ne savait pas ce qu’il voulait avec elle. Il ne le voulait pas assez fort pour aller l’atteindre. Il se contentait de reculer. « Je— sais pas. » Il n’avait pas eu besoin de le dire. Elle l’avait compris assez tôt, peut-être même avant tout ça. Il ne savait pas ce qu’il voulait, et elle n’était pas sûre de le savoir non plus. Mais elle savait que ce jeu auquel il jouait, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Ce n’était pas ce qu’elle attendait. Elle préférait ne rien avoir alors. Elle préférait que ce croisement soit leur dernier. Elle ne voulait plus se tenir en équilibre entre deux eaux, elle ne voulait plus marcher sur des oeufs à chaque fois que leurs regards se croisaient. Elle ne voulait plus se sentir si fragile sous son regard. Elle voulait se refermer, et ne jamais l’avoir laisser entrevoir ses faiblesses. Ils pourraient alors repartir chacun de leur côté. « Mais qu’est-ce que t’as putain, pourquoi tu t’emportes? » Il haussait le ton mais elle ne voulait plus entendre. Elle voulait retourner à son entrainement, continuer à l’éviter, comme elle l’avait toujours fait. Retourner au moment où ils s’adressaient vaguement la parole, seulement pour se lancer des piques inutiles. Retourner à sa vie d’avant, celle où il n’en faisait pas partie. Celle où ses pensées étaient encore en ordre et où son contrôle était intact. Il avait foutu un sacré bordel dans sa tête, et elle voulait qu’il la laisse ranger à présent. « Arrête de croire que je cherche forcément quelque chose, je ne suis même pas venu pour toi, à la base. T’es pas le centre du monde, non plus. » Elle était blessée, forcément. Mais elle ne l’épargnait pas non plus. Leurs échanges avaient quelque chose de malsain, à croire que ça leur faisait plaisir de se blesser mutuellement. À croire qu’ils n’étaient finalement bon qu’à ça. Elle avait cru qu’ils pouvaient être plus que ça. Amis, peut-être. Ou quelque chose qui y ressemblait. Ou plus, ou rien du tout. Rien n’était clair. Elle lui demandait ce qu’il voulait, mais elle n’aurait pas su répondre si lui-même lui avait posé la question. Elle voulait revenir à ce qu’ils étaient au début, sans vraiment pouvoir accepter la perte de la proximité qu’ils avaient réussi à créer. La question ne se posait plus vraiment à l’instant, de toute manière. Il n’y avait jamais grand chose à sauver. Elle restait muette, ne voulant pas lui faire le plaisir de rétorquer. Elle n’était pas le centre de son monde, et ne souhaitait pas l’être. Mais il ne pouvait pas avoir ce genre de gestes envers elle. Il ne pouvait pas jouer plus longtemps. Et c’était aujourd’hui qu’elle devait y mettre un terme. « Je suis juste venu pour passer le bonjour à des gens, puis je t’ai vue et je sais pas, je voulais— » Il laissa sa phrase en suspend, comme si les mots étaient trop difficile à prononcer. Comme si il ne voulait pas les lui donner. C’était ça leur problème. Ils ne voulaient pas dire les choses. Ils tentaient de suivre un même chemin, sans jamais s’avouer pourquoi. Elle croisait les bras sous sa poitrine, dans l’attente de voir si il aurait le courage de le dire. Mais rien. « Enfin bref, ça n’a aucune importance. Mais arrête de t’énerver contre moi, parce que je t’assure que je ne suis pas là pour foutre la merde. » Il voulait qu’elle ne s’énerve plus, qu’elle fasse comme si de rien n’était. Elle s’en savait capable. Elle pouvait le faire, mais il ne pouvait pas s’attendre en retour à une quelconque amitié, ou quoi qu’il pensait qu’ils pouvaient être. La comédie n’avait jamais été son meilleur terrain, et elle était bien trop honnête pour faire semblant face à lui. « T’as raison, ça n’a plus aucune importance. » Elle s’éloigne à son tour, décidée à lui tourner le dos, à faire ce qu’elle savait faire de mieux. S’éloigner et oublier. Elle pouvait bien commencer dès maintenant, c’était lui qui l’avait choisi. Elle avait dans l’idée de se concentrer sur son sac de sable, et de peut-être même y imaginer la tête de Rhys. Elle pouvait faire ça, et ne plus y penser. C’était d’ailleurs ce qu’elle se décidait à faire alors qu’il ne voulait pas lâcher le morceau. « Tu m’en veux pour quoi, exactement? Vas-y, balance. Je me tirerai pas tant que tu ne m’auras pas tout expliqué de A à Z. » Pourquoi elle lui en voulait ? Ca n’avait jamais paru aussi clair qu’à cet instant. Elle lui en voulait de l’avoir embrassé, ce soir-là. Elle lui en voulait de ne pas avoir laissé les choses en l’état, de ne pas avoir simplement accepter ces fleurs avant de lui refermer la porte au nez. Elle lui en voulait d’avoir veillé sur elle lors de cette fusillade, comme elle lui en voulait d’être inscrit dans cette salle de sport. Elle pouvait même aller jusqu’à lui en vouloir d’avoir fréquenté les mêmes bancs d’école qu’elle. Elle lui en voulait d’avoir foutu le bordel dans sa vie qui n’était déjà pas bien claire jusque là. C’était pour ça, qu’elle lui en voulait. Mais elle ne pouvait définitivement pas le lui dire. Comme elle ne pouvait pas continuer à éviter la question. Elle voulait clore cette histoire une bonne fois pour toute. Alors elle allait lui montrer. Elle allait lui montrer ce pour quoi elle lui en voulait. Retirant ses gants de boxe machinalement, elle les laissait tomber à terre pour récupérer l’espace qu’il avait mis entre eux. Elle allait même au delà. Elle s’approchait un peu trop, jusqu’à ce que leurs corps se frôlent presque. Elle restait statique, le regard plongé dans le sien, attendant patiemment qu’il finisse par le baisser. Le baisser vers ses lèvres, vers sa poitrine, ses épaules. Elle allait lui montrer ce pour quoi elle lui en voulait, si c’était ce qu’il désirait. C'était pour ça. Parce qu'ils ne pouvaient plus être aussi proches sans penser à ce qu'il s'était passé la dernière fois. Parce qu'elle ne pouvait plus simplement le voir comme le Rhys stupide qui l'énervait à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Il n'était plus seulement ça, à présent. Il suffisait d’un mouvement pour que ses lèvres viennent se poser sur les siennes. Elle aurait pu le faire. Mais elle attendit qu’il baisse les yeux vers ce quasi baiser. « Pour ça. » Il n’y avait rien de méchant dans ses mots, aucune colère, aucune tendresse, juste des mots dans l’air. Elle lui avait montré. Elle lui en voulait de la pousser à faire ça. De la pousser à s’ouvrir un peu plus. De lui montrer ce qu’elle, elle avait voulu. Arrêter de jouer, se dire les choses, et peut-être avancer vers plus. Et elle lui en voulait d’avoir reculer. Elle lui en voulait à cet instant de ne pas saisir leur chance. Elle lui en voulait de ne pas comprendre. Mais il ne devait pas se tromper sur une chose ; elle s’en voulait tout autant. Son regard bleu descendit jusqu’à ses lèvres, presque par réflexe, alors qu’elle ne voulait plus soutenir son regard. « Tu m’as embrassé. C’est peut-être un jeu pour toi mais pas pour moi. » C’est le moment qu’elle choisit pour couper court à ce rapprochement. Sans plus de cérémonie, et se sentant suffisamment humiliée, elle recula de quelques pas pour retrouver un peu d’air, et peut-être une contenance. Il lui avait demandé, elle avait répondu. Plus qu’il ne l’avait jamais fait pour les questions qu’elle lui avait posé. Lasse, elle se contente de ramasser ses gants pour les remettre en place. Elle espérait seulement qu’il en resterait là. Elle espérait qu’il ne la pousserait pas à s’ouvrir d’autant plus, car elle n’était plus certaine d’avoir encore quelque chose à lui offrir.

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() message posté Dim 13 Mar 2016 - 16:08 par Invité

C’était toujours trop compliqué quand il s’agissait de Sam. Leur relation était anarchique, incohérente, Rhys était d’ailleurs le premier à être complètement largué. Il ne comprenait pas pourquoi il continuait à s’acharner alors qu’il n’avait visiblement rien à faire avec elle. Ils ne s’étaient jamais totalement entendus. Ils se connaissaient depuis des années, avaient souvent fréquentés les mêmes établissements et des personnes en commun mais à part ça, ils étaient complètement différents. Si un an auparavant, on avait dit au journaliste qu’il se retrouverait dans cette situation, il serait probablement parti dans un fou rire interminable. Sam ne l’avait jamais intéressé plus que cela. Certes, même s’il n’assumait pas beaucoup, il l’avait toujours trouvée très à son goût physiquement, mais honnêtement, il n’avait jamais pensé à creuser au-delà de son apparence. Leurs joutes verbales lui avaient suffi pour se faire une idée de la brune et presque d’un commun accord, ils avaient décrété qu’ils ne s’entendraient pas. A première vue, elle semblait beaucoup trop froide, beaucoup trop distante pour lui, mais rapidement, il avait compris qu’elle ne faisait que porter une carapace, comme la plupart des personnes. Malgré l’image de la flic forte qu’elle voulait montrer, elle-aussi avait ses faiblesses. Quelque part, ça lui avait fait peur. S’il mettait autant de retenue à admettre qu’elle comptait bien plus qu’une simple connaissance, c’était aussi parce qu’il n’était pas sûr d’être capable d’assumer un rôle dans la vie de la jeune femme. Rhys ne voulait pas panser les blessures de Sam. Il n’arrivait même pas à faire face à ses propres faiblesses, alors aider celles des autres? Il ne désirait pas avoir cette responsabilité. Surtout en ayant en tête la possibilité de la décevoir et de la blesser encore plus qu’elle ne l’était déjà. Certains jugeraient cette perspective comme lâche et égoïste mais il voyait cela comme une façon de se protéger, aussi bien elle que lui. A la fois dépité, irrité et totalement perdu, ses yeux se rivaient vers le sol, n’ayant pas le courage d’affronter le regard perçant de son interlocutrice. Il n’était pas à l’aise. Il ne savait pas trop quoi dire, par quoi commencer alors il ne réfléchissait même pas et parlait, sans penser aux répercussions de ses paroles. Quelle poule mouillée. Même pas foutu de lui dire le fond de sa pensée, Rhys se sentait clairement minable. Il avait l’impression d’être ridicule mais dans le même temps, plus il y songeait, moins il y voyait clair. Il refusait d’admettre certaines choses. Parce que c’était assez compliqué comme cela, parce qu’il s’était mis à dos Julian, parce qu’il n’avait pas le droit. Il entendit le bruit des gants tomber au sol et quand il releva la tête, Sam était juste en face de lui. Proche. Beaucoup trop proche. Il venait de lui dire que le monde ne tournait pas autour d’elle, mais à cette instant précis justement, il ne tournait qu’autour d’elle. Le temps s’était figé. Le son des coups contre les sacs de boxe était devenu sourd, il ne voyait qu’elle. Elle et les traits gracieux de son visage, elle et ses yeux d’un bleu profond, elle et ses courbes scandaleuses qu’il avait à moitié découvertes. Sam. Il ne voyait que Sam. « Pour ça. » Instantanément, son regard descendit vers ses lèvres et il dut se faire violence pour ne pas descendre plus bas (réflexe d’homme oblige). Pas seulement d’ailleurs, il mourrait d’envie de l’embrasser. Le souvenir de leur dernier baiser tambourinait dans son esprit, assez fort pour qu’il ait envie de recommencer. Juste une fois. Une dernière fois. Il n’arrivait même pas à essayer de comprendre pourquoi elle se rapprochait autant de lui, tant le contact lui semblait aussi douloureux qu’agréable. Rhys pouvait sentir sa respiration saccadée se superposer à l’unisson à la sienne. Son rythme cardiaque n’avait en soi pas énormément accéléré, mais quand même assez pour qu’il comprenne qu’elle lui faisait de l’effet. Immobile, il se retenait d’avancer la tête de quelques millimètres pour frôler ses lèvres, mais au moment où il s’apprêtait à craquer, elle s’éloigna. Le jeune homme en profita pour souffler un peu, tentant de décontracter ses membres qui s’étaient soudainement crispés. « Tu m’as embrassé. C’est peut-être un jeu pour toi mais pas pour moi. » C’était donc ça. Au fond, il s’en était douté. Il avait juste eu besoin de l’entendre de vive voix, d’en avoir la certitude. Sauf qu’il ne comprenait pas. Ce n’était pas logique, ce n’était pas cohérent. Il avait la sensation que des pièces du puzzle manquaient. Fourrant ses mains dans ses poches, Rhys haussa les épaules, observant la brune remettre ses gants. « C’était qu’un baiser, Sam. » Ce n’était qu’un baiser. A ses yeux, ils n’avaient pas été très loin, du moins, pas assez pour qu’elle crie à la trahison ou au foutage de gueule. Parce que c’était l’impression qu’elle lui donnait; elle s'octroyait le rôle de la femme bafouée alors qu’en réalité, elle n’était pas censée lui faire ces reproches. Il soupira, ne sachant pas trop dans quoi il s’était finalement embarqué en lançant cette conversation. « Je vois pas pourquoi tu en fais autant, on ne s’était rien promis. Et surtout, tu m’as répété un million de fois que tu ne me supportais pas, que j’étais ton pire cauchemar et tout le bazar. Je veux bien admettre mes tords, mais si ce qui s’est passé entre nous compte tant que ça à tes yeux, alors toi non plus, tu n’as pas été claire. » ajouta-t-il d’un ton parfaitement calme, quoique un poil accusateur. En dépit de la façon maladroite dont il avançait ses propos, Rhys mettait en lumière quelque chose qui le perturbait. Il ne remettait pas en question sa responsabilité dans l’histoire et pouvait comprendre que Sam soit en colère, mais il fallait qu’elle aussi reconnaisse son comportement ambigu. Alors quoi, un coup je te déteste, un coup tu m’as blessée? C’était trop facile de directement rejeter la faute sur lui, de douter de sa sincérité alors qu’elle non plus n’avait jamais rien montré d’explicite à son égard. Une explication franche était en train de s’amorcer et même s’il n’avait jamais été doué pour les confrontations, le journaliste savait que ce serait dans leur intérêt. Il fallait qu’ils crèvent l’abcès une bonne fois pour toutes, quand bien même ce serait compliqué. Il voulait repartir de cet endroit le cœur un peu plus léger, sans avoir un poids dans le ventre et dix mille interrogations qui lui tortureraient l’esprit. S’approchant légèrement pour se mettre entre sa silhouette et le sac de boxe afin de l’obliger à l’écouter, il ancra son regard dans le sien, parfaitement sérieux. « Et c’était pas un jeu. Tu sais ce que j’aurais fait, si c’était le cas? Je t’aurais menti, je t’aurais clairement dit que non, je ne jouais pas. J’en aurais profité, on aurait couché ensemble puis je t’aurais lâchée le lendemain matin. » Bien sûr, il y avait pensé. A ce moment là, il la désirait tellement qu’il avait pensé à cette possibilité, évidemment. Comme pour tenter de lui montrer la sincérité sur son visage, il s’approcha encore un peu, de quelques centimètres. « Mais je l'ai pas fait. Parce que— parce que tu me plaisais. » soupira-t-il, détournant son attention vers le côté, un peu dépité de se confesser. Au fond, ce n’était pas une révélation, non? Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’il en pinçait pour elle, il fallait juste qu’il mette des mots dessus. L’utilisation du passé à la place du présent était volontaire. Il était évident que son faible pour Sam ne s’était pas estompé du jour au lendemain, mais pour repartir d’un bon pied, il s’était dit que c’était mieux de dire cela. De parler au passé, pour tenter d’enterrer cette histoire. De toute façon, il n’avait pas le droit. Par respect pour Julian, il ne voulait pas envenimer les choses. Pour Julian, pour Sam, pour lui, Rhys était prêt à faire abstraction de ce qu’il commençait secrètement et involontairement à ressentir pour elle. Il lui disait ce qu’elle voulait savoir et ils en restaient là. C’était la meilleure solution. « J’ai jamais joué avec toi, et je suis désolé si tu l’as interprété de cette façon. » finit-il par dire, clairement pas à son aise.
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() message posté Sam 26 Mar 2016 - 23:34 par Invité
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/ YOU'RE THE FIRE AND THE FLOOD /

. and you don't know what you've got until it's gone. and you don't know who to love until you're lost. and you don't know how to feel until the moment's passed. i wish you'd live like you're made of glass .  Elle ignorait ce qui la blessait le plus. Elle ignorait pourquoi elle en faisait tant, pourquoi elle ne pouvait pas simplement oublié. Pourquoi elle s'évertuait à se ridiculiser à nouveau devant lui. Ce n'était pas son genre. En temps normal, elle lui aurait lancer une pique assez vexante pour qu'il finisse par penser que tout était redevenu comme avant entre eux. Elle aurait, de son côté, décidé d'effacer ce baiser de sa mémoire, et, avec le temps, ils auraient fini par retourner à leurs chamailleries quotidiennes. Et ça se serait arrêté là. Mais elle persistait, sans savoir pourquoi. Elle voulait lui montrer qu'il avait eu tord, qu'il était fautif. Lui montrer qu'il avait tout foutu en l'air, et qu'il l'avait blessé. Elle qui s'était toujours évertuée à lui cacher ses faiblesse. Aujourd'hui, elle les lui servait largement, et le savoir était une sensation plus que désagréable. Le mur qui la tenait éloignée de lui, de ses actes, de ses gestes, n'était plus là. Il avait tenu bon un long moment, mais il n'en restait plus rien. Et il ne lui avait pas laissé le temps de le reconstruire. Pendant un moment, elle ne l'avait pas voulu. Elle avait cru ne pas en avoir besoin. Mais elle avait fait une erreur, une de celles qu'elle s'était promis de ne plus refaire. S'ouvrir aux autres avait toujours été une mauvaise idée dans son cas, et s'ouvrir à Rhys avait été plus pénible qu'elle ne l'aurait cru. Elle le regrettait aujourd'hui. Et pourtant elle continuait. Elle lui montrait qu'il l'avait touché, encore et encore, tandis qu'elle aurait souhaité retrouver son ancienne armure à cet instant-là. Elle avait beau essayer, les battements de son coeur ne suivaient pas. Il la poussait dans ses retranchements, et elle n'essayait même pas de l'en empêcher. Ils avaient, pour la première fois, la conversation franche qu'ils avaient toujours évité. Il n'était plus temps de simplement hausser les épaules et l'ignorer. Elle avait lancé le sujet épineux auquel ni elle ni lui ne voulait avoir à répondre. Et, même en sachant ce qu'il allait lui dire, elle n'était pas sûre de mieux en dormir le soir. En somme, elle avait lâché une bombe qu'elle ne contrôlait pas. Mais c'était lui qui la lui avait placé entre les mains. « C’était qu’un baiser, Sam. » Ce n'était qu'un baiser. Il avait raison. Ce soir-là, ce n'était qu'un baiser. Mais à l'instant, elle se dit que ça n'avait jamais été question de seulement ça. Le baiser était le prétexte. Le problème venait de ce qu'il y avait eu avant. Elle n'allait pas jusqu'à remonter jusqu'au lycée, ni même jusqu'à leurs instants passer dans cette salle. Non, c'était ce qu'il y avait eu avant le baiser. Le bal, la fusillade, les fleurs. C'était les silences qui avaient devancé les actes. C'était cette ambiguité qu'ils avaient cultivé pendant des mois, sans jamais qu'elle ne s'en soucie. Et elle avait été obligé de s'en soucier lorsqu'il l'avait embrassé. Et depuis, quelque chose avait changé. Quelque chose qu'elle aurait aimé garder intacte. Elle lui en tenait rigueur simplement parce que c'était lui qui avait précipité ce changement. Lui qui avait rendu les choses plus réelles. Lui qui avait engagé des questions qu'elle ne s'était jamais posé jusqu'ici. Alors elle lui en tenait rigueur. « Je vois pas pourquoi tu en fais autant, on ne s’était rien promis. Et surtout, tu m’as répété un million de fois que tu ne me supportais pas, que j’étais ton pire cauchemar et tout le bazar. Je veux bien admettre mes tords, mais si ce qui s’est passé entre nous compte tant que ça à tes yeux, alors toi non plus, tu n’as pas été claire. » Elle savait que, d'un côté, il avait raison. Elle lui faisait un procès sorti de nul part. Elle ignorait elle-même ce qu'elle lui reprochait réellement. Elle ignorait ce qu'elle cherchait en faisant cela, en continuant cette conversation qui, au fond, était vide de sens. Ce n'était qu'un baiser, comme beaucoup avait échangé sans jamais rien ressentir. Et ils ne ressentaient rien, pas vrai ? Alors elle ne comprenait pas pourquoi elle était toujours si énervée. D'un côté, il l'avait toujours plus ou moins agacé, mais cette fois-ci, c'était différent. Cette fois, elle voulait le pousser dans ses retranchement, afin d'éclaircir une situation dont elle n'avait jamais voulu. Elle ne pouvait pas simplement faire semblant. Elle ne pouvait pas accepter les gestes qu'il avait eu pour elle en arrivant dans la salle. Elle n'en voulait pas si ceux-ci n'avaient aucun fond. Décidée à évacuer sa colère sur un sac de sable, elle fut à nouveau arrêtée par la silhouette de Rhys face à elle. Il avait cet air sérieux qu'elle ne lui connaissait pas. Un autre changement. Elle en venait à regretter leurs piques et autres moqueries. Tout était alors plus simple. « Et c’était pas un jeu. Tu sais ce que j’aurais fait, si c’était le cas? Je t’aurais menti, je t’aurais clairement dit que non, je ne jouais pas. J’en aurais profité, on aurait couché ensemble puis je t’aurais lâchée le lendemain matin. » Mal à l'aise, elle se laissa aller à un sourire tout en cherchant une échappatoire du regard. Mais tout ce qu'elle voyait, c'était Rhys, toujours aussi prêt, toujours aussi sérieux. Rhys qui répondait à sa question, des mois plus tard. Peut-être trop tard. Ou peut-être au moment idéal. Peut-être que ça n'aurait jamais pu marché entre eux. Si on lui avait un jour soumis cette idée en tête, elle aurait sûrement ris jusqu'à en pleurer. C'était ridicule. Elle était prête à s'en persuader. « Mais je l'ai pas fait. Parce que— parce que tu me plaisais. » Ce n'était pas qu'elle ne s'y attendait pas, ou qu'elle ne s'en n'était jamais douté. C'est qu'elle n'avait jamais pensé qu'il le lui dirait ainsi, sans détourner le regard. Ce genre de paroles étaient censées commencer quelque chose, mais dans leur cas, elles finissaient une relation qui n'avait jamais commencé. Comme il le rappelait, c'était du passé. Il détourna le regard et elle ne tarda pas à faire de même, gênée. À ce moment précis, elle aurait aimé retourner des mois auparavant, quand toute cette situation n'existait pas encore. Quelque part, elle savait qu'il n'y avait de retour en arrière pour eux. Ils ne pouvaient pas simplement retourner à ceux qu'ils avaient été pendant tant d'années. Ils ne pouvaient qu'essayer. « J’ai jamais joué avec toi, et je suis désolé si tu l’as interprété de cette façon. » Elle savait qu'il faisait des efforts surhumains pour s'excuser. Elle le savait parce que, quelque part, elle était comme lui. Ils avaient bien trop de fierté. À tel point qu'elle n'était pas prête à le suivre, et à s'excuser elle aussi. Elle voulait simplement retrouver un espace convenable entre leurs corps, et pouvoir oublier cette histoire. Elle savait ce qu'elle avait de mieux à faire, pour elle comme pour lui. Pour mettre un terme à toute cette histoire, tout en essayant de sauver ce qui pouvait l'être. Toujours aussi proche, elle finit par le regard de nouveau, pas encore certaine de ce qu’elle devait ni voulait faire. En le regardant ainsi, elle savait au fond ce qu’il fallait faire. Elle n’était seulement pas certaine que c’était ce qu’elle voulait. « D’accord. » Sa voix s’était adoucie, sans pour autant que ses traits ne se soient détendus. Les bras croisés sous sa poitrine, elle l’observe un instant avant de finir par soupirer. « On a qu’à dire, amis ? Peut-être qu’on pourra être bons là-dedans, qui sait. » En prononçant ces mots, elle savait qu’elle lui montait, là, sous ses yeux. Elle savait, au fond, qu’ils ne pourraient jamais vraiment être amis. Parce qu’elle avait eu du désir pour lui. Parce que peut-être qu’elle en avait encore. Parce que tout ça était trop compliqué pour elle, parce que certaines choses la dépassaient encore. Mais c’était la meilleure chose à faire. Après une énième seconde d’hésitation, elle finit par décroiser les bras pour lui tendre une main. La dernière fois, ils savaient tous les deux où ce geste les avait mené. Mais ils pouvaient encore faire en sorte qu’il ne signifie plus la même chose. C’était à lui d’en décider. « Au fait Carstairs, tu me plaisais aussi. » La main toujours en suspend, elle ose un sourire presque moqueur, alors qu’elle savait bien que ses joues n’étaient déjà plus neutres. « T’enflamme pas, ça n’aura pas durer longtemps. » Elle n'était pas totalement honnête, mais il ne pouvait pas le savoir. Et c'était plus simple comme ça. Peut-être qu’ils pouvaient y arriver. Être amis. Après tout, ils n’avaient encore jamais essayé.
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() message posté Sam 16 Avr 2016 - 19:42 par Invité
Il fallait se rendre à l’évidence, aussi fort qu’il l’aurait voulu, Rhys était incapable de rester à l’écart de Sam. Il se mettait constamment dans la merde, se prenait à son propre jeu, regrettait tout le temps et néanmoins, il était toujours là. Ça le tuait d’ailleurs, lui qui détestait courir après une fille, il avait maintenant l’impression de passer pour un véritable canard. Pas qu’il était prêt à faire n’importe quoi pour elle – il ne fallait pas non plus déconner, hein – mais rien que le fait qu’il revienne vers elle après ce qu’il s’était passé la dernière fois montrait qu’il n’arrivait pas à s’éloigner. Pour être tout à fait honnête, il n’en avait pas totalement envie. Il l’aimait bien, Sam. Ça le faisait marrer de la faire chier, de la voir s’agacer ou parfois, rire à ses blagues stupides. Ils se chamaillaient un peu trop souvent pour rien, mais ils étaient comme cela. Ils avaient dérapé. Il avait dérapé en initiant ce rapprochement ambigu. Pourtant, encore aujourd’hui, il ne regrettait pas de l’avoir embrassée. Il était jeune, célibataire et il en avait eu envie ; il l’avait fait. Cependant, pour des raisons plus qu’évidentes, il valait mieux qu’il taise ce genre de pensées. « D’accord. » Et? C’était tout? Rhys fronça les sourcils. Il venait de lui avouer qu’elle lui plaisait, à demi-mots, il venait de lui dire qu’il avait espéré faire évoluer leur relation et tout ce qu’elle trouvait à lui répondre, c’était un simple ‘d’accord’? Autant qu’elle s’en aille directement, ce serait tout aussi significatif. Le brun se sentait comme qui dirait pigeonné. En temps normal, il n’avait pas forcément peur d’avouer à une fille qu’il l’appréciait mais parce que c’était Sam, ça avait mis un temps fou à venir. A cet instant précis, il se maudissait car au final, il avait l’impression qu’elle n’en avait rien à foutre. « On a qu’à dire, amis ? Peut-être qu’on pourra être bons là-dedans, qui sait. » Bruh. Se passant la main derrière la nuque, il se mordit instinctivement l’intérieur des joues pour ne pas avoir à lâcher un rire nerveux. Vous voyez, quand votre ex vous largue et vous dit que vous pouvez quand même rester amis? Et bien excepté le fait que Sam ne soit pas son ex, c’était la même sensation quelque peu humiliante. Se retrouver cantonné au rang de pote alors qu’ils avaient failli finir dans le même lit, il y avait de quoi faire mal à son égo. En plus, se connaissant, Rhys était quasi sûr qu’ils n’arriveraient pas à entretenir une relation purement platonique. Contrairement à beaucoup de personnes, pour avoir plusieurs amies, le journaliste était convaincu que l’amitié fille/garçon était possible. Mais quand il y avait ne serait-ce qu’une pointe d’attirance, il n’y croyait plus trop. Et pour le coup, l’attirance était belle et bien présente.  Sa fierté d’homme le poussait à répondre non à la main qu’elle lui tendait mais paradoxalement, ce fut aussi cette fierté qui finit par le faire céder. Quelque part, ne pas accepter sa proposition aurait été admettre qu’elle lui plaisait encore alors que justement, il venait de lui sous-entendre que ce n’était plus le cas. « Ça me va. » lâcha-t-il en lui attrapant la main pour conclure ce deal. De toute façon, ce n’était pas comme s’il avait le choix, hein? C’était probablement la meilleure alternative. A cause de la boxe, ils étaient amenés à souvent se croiser et en aucun cas Rhys ne voulait qu’ils s’ignorent. Il y avait Julian, aussi. Par respect pour lui, il ne devait plus rien se passer. Plus le brun y songeait, plus il réalisait qu’au fond, les barrières qu’il se mettait vis-à-vis de Sam étaient principalement liées à Julian. Nul doute que si Fitzgerald n’était pas l’un de ses meilleurs amis, il aurait fini par foncer. Vu la plastique de la policière, il fallait d’ailleurs être con pour ne rien tenter, ou alors être aveugle et émasculé. « Au fait Carstairs, tu me plaisais aussi. » Wow, dans le genre ‘je fais tout à l’envers’, ils étaient définitivement les meilleurs. « T’enflamme pas, ça n’aura pas durer longtemps. » Ne répondant d’abord rien, il se contenta de l’observer d’un regard mutin, s’amusant de la voir rougir de façon tout à fait adorable. Il était flatté et à la fois frustré qu’ils en arrivent à cette conclusion. Mais elle avait raison. Peut-être qu’ils y arriveraient, avec le temps. « Hey, c’est pas moi qui m’enflamme, là. » fit-il remarquer, se moquant ouvertement de la teinte chaleureuse que ses pommettes avaient pris. « Ça va, arrête de rougir, t’es pas la seule à être tombée sous mon charme fou, ça arrive souvent d’ailleurs. » Son ton était devenu léger, beaucoup plus normal que le sérieux qu’il avait pu arborer auparavant. Finalement, ce n’était pas si terrible que cela. Ils avaient réussi à parler sans se déchirer, s’avouer certaines choses sans faire trop de drames. Un point à cette histoire, voilà ce qu’il leur fallait. Peut-être que maintenant, ils pouvaient avancer sans toutes ces questions. Ils repartaient d’un bon pied, sur de nouvelles bases saines.

(sujet terminé)
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