« La violence conjugale, c’est un homme qui bat une femme » (E. Brun) « Je ne pensais pas que les hommes pouvaient être victimes de violences conjugales. » Et chez les couples homosexuels, ça existe ?
« La violence chez les homosexuels, plus qu’un mythe, une réalité » (E. Brun) « J’ai lu sur un site internet que les violences conjugales au sein des couples homosexuels (gays et lesbiens) ne sont que très peu abordées alors qu’elles seraient selon certaines données plus fréquentes que chez les couples hétérosexuels. »
Si c’est déjà complexe la démarche d’aide chez les couples hétérosexuels, comme est la même démarche chez les couples homosexuels (gays et lesbiens) ? « Une violence physique mais aussi psychologique » (E. Brun) « Je n’ai pas su vers qui me tourner après les premières violences physiques. Je pensais que personne ne croirait les sévices que m’infligeait mon partenaire. »
Comment ça ? « Je n’aime pas aborder mon orientation sexuelle à des personnes inconnues. J’ai eu un sentiment de peur à l’idée de perdre mon partenaire. »
Pourquoi ? « Après la mort de mes parents suite au tsunami du 26 décembre 2004 en Thaïlande qui a fait 220 000 morts dont 5 400 morts étrangers, les parents de mon paternel résidant dans la Capitale londonienne sont devenus mes tuteurs légaux. »
Et ? « A part eux, il n’y avait personne. »
Pourtant, il y a eu ce jeune homme d’origine russe, Maksim ? « Oui. Mais, ce n’est pas pareil. Nous, nous sommes jamais vus jusqu’à l’âge de 17 ans. Il est venu vivre dans la Capitale londonienne. Avant, il habitait en Russie. Nous correspondions depuis l’âge de 7 ans grâce au système mis en place entre nos 2 écoles. »
Alors, il y a bien quelqu’un d’autre à part votre ancien partenaire et les parents de votre père. « Oui. Mais, non. Je sais tout de son histoire. Je crois qu’il m’a fait part des moindres détails. Et moi, non. Il ne sait pas toute mon histoire. »
Comment ça ? « Je lui ai fait part des circonstances de la mort de mes parents. Que je m’y trouvais aussi. Je lui ai fait part des symptômes de stress post traumatique qui se sont développés quelques temps après tels que les cauchemars, la phobie de l’eau, la reviviscence des évènements et la colère contre les autres comme mes parents et ma personne. »
Mais, rien sur votre relation avec votre ancien partenaire, c’est ça ? « Non, rien. Je me suis mis avec Jules dans l’année de mes 21 ans. Au fil des semaines et ensuite des mois une certaine distance s’est mise entre nous. »
Pourquoi ? « Comme dans les films où les femmes qui sont victimes de violences conjugales, il ne m’était pas possible de lui faire part des actes violents de mon ancien partenaire. Il ne m’était pas possible non plus, d’entendre comme je le pensais avant d’en être victime : « dépose une plainte et fais tes valises. Ce n’est pas dur. » Je ne voulais pas non plus avoir à lui dire des mensonges pour préserver les moments sombres vécu en la compagnie de Jules ou à expliquer les traces des coups laissées sur mon corps. Je voulais en quelque sorte protéger le lien que nous avons unis tous les 2 depuis toutes ces années. Je voulais quelque part, le protéger. »
Alors, comment ça s’est fini ? « Grâce à quelqu’un. J’ai finis par porter plainte, il y a 5 mois. »
Et, quels ont été les conséquences pour votre ancien partenaire ? « Il est en prison pour quelques années. »
Vous, maintenant : le travail ? « Je travaille toujours à temps plein parce que ça m’occupe l’esprit. Et s’il s’évade, ma main griffonne quelques dessins que je mets dans une pochette spéciale que je garde dans un tiroir en vue d’écrire un jour peut être un livre. »
Et, personnellement ? « J’ai de nouveaux des symptômes de stress post traumatique tels que la reviviscence de scènes vécues à travers des images ou des pensées en mode répétition, des cauchemars, des réveils nocturnes, de l’hyper vigilance et une colère envers moi. »
Que vous reste-t-il à faire ? « Je vais (re) prendre si j’y arrive, contact avec Maksim en espérant que le silence de ces dernières années n’ait pas détruit notre relation. »
Vous allez lui dire ? « Je ne suis pas prêt à le dire à quelqu’un. Même pas à lui. Mais, non verrons. »
Et l’amour ? « Un jour. Je ne suis pas prêt encore à m’engager à nouveau. Je ne sais pas si je le serais, dans quelques semaines, quelques mois ou quelques années. »
Mais, si c’est le grand amour ? « Si ça l’est, il l’attendra. »