(✰) message posté Mar 12 Jan 2016 - 21:09 par Invité
Quand elle lui dit qu'il était très courageux, Seth esquissa un sourire rapide. Il était vrai qu'elle ne connaissait rien de lui, pas même son véritable prénom. Mais ce compliment lui fit plaisir. Le courage, il se forçait à l'avoir à chaque jour que dieu faisait. Il était au courant qu'il l'utilisait sans cesse mais c'était ça qui le raccrochait à la vie.
« … merci ! » répondit-il, faiblement mais tout de même reconnaissant. Ils montèrent jusqu'à chez elle. Il se retint un moment en s'appuyant contre le mur le temps qu'elle ouvre son appartement. Il pouvait faire au moins ça, il avait seulement du mal à rester debout. Ses jambes commençaient à se fondre, comme pour devenir des bâtons de mousse. Sa tête tournait et il se répéta mentalement qu'il fallait tenir le coup et ne pas sombrer. S'il lâchait prise, il allait tout perdre et il irait vraiment à l'hôpital. Sa sœur sera au courant dès lors parce que pour ressortir de là-bas, il fallait être accompagné et il ferait sans doute appel, à moins que ce soit Phil. Il voulait qu'aucun des deux ne le sache pour le moment, vraiment. Ça n'était pas le moment, pas du tout.
Une fois rentrés et après qu'elle l'ait rassuré en disant que son geste de protection était tout à fait normal, elle le guida jusqu'à son fauteuil. Seth y déposa tout son poids dessus.
« Il y a le canapé si vous préférez être allongé… ça va aller d’être assis ? Je vais vous chercher de la glace et mon kit de secours ! Vous criez si ça va pas ! »
Il hocha la tête pour lui faire signe qu'il avait compris. Quand elle reparti, il se redressa juste le temps de se traîner sur le canapé. Effectivement, la position allongée sera décidément la meilleure pour ne pas que sa tête ne bascule. Il sentait tout le sang se concentrer à l'intérieur, comme si son cerveau avait explosé. Après s'être déchaussé rapidement, il se mit en position du fœtus. Il n'avait pas froid mais il tremblait. Il avait envie de dormir sauf qu'il n'y arriverait pas. Il se sentait trop mal pour que le sommeil ne vienne l'attraper et la douleur lui faisait rappeler qu'il était encore là, en vie et qu'il ne fallait pas qu'il dorme.
Son hôte revint peu après avec le kit de survie et la glace. Elle s'agenouilla afin de se mettre à son niveau et lui tendit la glace. Seth bougea le bras et vint l'appliquer là où ça lui faisait le plus mal. Il poussa un gémissement, non pas à cause de la douleur mais à cause de la température. Mais ce serait mieux pour éviter que ça gonfle davantage. Au moins, son œil droit ne deviendrait pas une bulle prête à éclater grâce à ça.
« Merci beaucoup. » répondit-il. « Merci.. pour tout. »
Il avait encore envie de s'excuser mais au fond, il savait que c'était cause perdue. Elle lui dirait une fois de plus qu'il n'y avait absolument pas de quoi, comme lui le ferait en situation inverse. Mais c'était difficile de ne pas montrer sa gêne. Elle ne le connaissait pas et elle s'occupait de lui comme une maman poule. Il resta un moment silencieux le temps de s'appliquer la poche de glace un peu partout où il le fallait, puis :
« Au fait, je m'appelle pas Phil. » avoua-t-il. « Je sais pas pourquoi je vous ais dit ce prénom. J'ai.. pensé à me protéger. »
Il inspira un grand coup avant de poursuivre.
« En vérité, je m'appelle Seth. Seth Mercury. Je travaille avec la police. »
Et c'est ce qui lui a coûté ce soir, en partie. Ça parmi d'autres raisons, qui le regardait plus particulièrement lui, personnellement.
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(✰) message posté Mar 12 Jan 2016 - 22:06 par Invité
Take me to church
SETH & APOLLINE
When in doubt or danger, run in circles, scream and shout. ✻✻✻ Apolline ne répondit rien de précis à ses remerciements : à ses yeux, il n’y avait rien de courageux ou de particulièrement louable. Elle agissait comme n’importe quel humain normalement constituer, à savoir en portant assistance dans la mesure de ses moyens. Cela pouvait paraître étrange dans une société si individualiste et égoïste mais l’écossaise estimait ne pas faire partie de cet effet de masse. Oh bien sûr, elle ne comptait pas jouer les héroïnes, faire des sutures ou faire mine d’être un grand médecin, oh non. La vue du sang avait tendance à la mettre mal à l’aise et, sans aller jusqu’à lui donner la nausée ou la faire s’évanouir, elle ne faisait que rarement la fière devant une plaie. Du côté de Phil - Seth - ses blessures devaient être relativement étendues, bien qu’elle n’ait pas vu l’agression à proprement parler. Si jamais il portait plainte, bien qu’elle en serait étonnée, elle ne pourrait même pas l’aider en témoignant… il n’y avait donc rien d’héroïque à cela, bien au contraire. Voilà pourquoi l’emmener chez lui - même si ce fut presque un parcours du combattant - fut une question de logique et, après s’être agenouillée auprès du blessé et lui avoir tendu la glace, elle grimaça en l’écoutant souffrir sans être capable de faire grand-chose. « Ne me remerciez pas, vraiment il n’y a pas de quoi » répondit-elle en souriant pour le rassurer. « Est-ce que vous voulez un paracétamol pour la douleur ? Je n’ai pas grand-chose d’autre et puis je ne suis pas pharmacienne ou médecin… » admit-elle, presque honteuse, car des connaissances dans les deux cas auraient très bien pu leur servir ce soir. Ceci étant, cette idée quitta rapidement son esprit en découvrant que ce presque parfait inconnu ne s’appelait pas Phil, mais Seth. « Je comprends… vous ne me connaissez pas après tout. Je suis enchantée de vous connaître, Seth Mercury. Vous avez un nom de famille célèbre ! » tenta-t-elle de détendre l’atmosphère et de lui faire penser à autre chose pour mieux reprendre, quelques instants plus tard : « vous travaillez dans la police ? C’est peut-être pour ça que vous avez été agressé… vous ne voulez toujours pas que j’appelle quelqu’un, vous êtes sûr ? » proposa-t-elle tout de même, sait-on jamais. Il connaissait peut-être quelqu’un capable de le protéger ? Cela valait le coup d’essayer et de demander. « Vous pouvez rester ici tant que vous le souhaitez. Vous ne risquez rien ici, on ne viendra pas vous y chercher ! » Gros avantage, surtout pour un homme qui souhaite se faire oublier ne serait-ce que quelques heures. Apolline avait aussi envie de lui proposer à manger, mais pour éviter de paraître trop maman poule ou intrusive, elle se retint de justesse.
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(✰) message posté Dim 17 Jan 2016 - 21:00 par Invité
Elle était si gentille que ça le faisait culpabiliser de se montrer si méfiant à son égard. En fait, Apolline ne dégageait absolument rien de négatif. Elle respirait la douceur et la gentillesse. Mais quand on ne connaissait pas les gens, il fallait toujours mettre un certain écart. Il était plutôt bien placé pour le savoir, lui qui travaillait pour la police et qui venait de se faire passer à tabac. Il était plutôt de nature sociable d'ordinaire, un peu bavard même en gardant sa part de mystère. C'était lui qui s'était jeté dès le premier soir sur Phil alors qu'il venait de le rencontrer. Au début, ça n'était pas pour aller si loin qu'ils ne l'étaient désormais, mais parce qu'il avait 'envie'. Il se moquait un peu de toute la gêne qu'il pouvait y avoir, c'était quelqu'un qui ne cherchait pas midi à quatorze heures en temps normal.
Elle lui dit que ça n'était pas la peine de la remercier mais il avait quand même tenu à le faire. Déjà d'une parce que ça n'était pas tout le monde qui aurait fait ça, mais aussi parce que c'était toujours très aimable. A tout bien réfléchir, ce devrait être un réflexe et c'était se sentir stupide que de penser que la gentillesse des gens se méritaient. Pourtant, c'était souvent le cas malheureusement.
« Je sais mais... je tiens quand même à le faire » insista-t-il. « Est-ce que vous voulez un paracétamol pour la douleur ? Je n’ai pas grand-chose d’autre et puis je ne suis pas pharmacienne ou médecin… » - Tout ce qui peut soulager la douleur me conviendra. Vraiment.
Il vérifia qu'il n'avait rien de grave. Si ça se trouvait, il s'était mis un coup de couteau ou quelque chose comme ça sans même qu'il s'en soit aperçut. Apparemment non, mais son corps lui était tout de même très douloureux. Seth s'estimait chanceux. Il aurait pu perdre la vie ou bien être dans un état comateux. Il était plutôt « bien ». Il avait mal, certes, mais il était conscient et c'était bon signe. Il n'était pas médecin ni même pharmacien, mais il suivait son intuition. Du moment qu'il pouvait être un peu apaisé, ça fera l'affaire jusqu'à ce qu'il se rende enfin à l'hôpital. Il lui avoua ensuite qu'il ne s'appelait pas Phil et révéla sa véritable identité. Naturellement, elle fit un commentaire sur son nom de famille. Il parvint à esquisser un sourire.
« Si on me donnait un livre sterling à chaque fois qu'on me disait ça... »
Mais au moins, il n'avait pas à en avoir honte, c'en était même plutôt une fierté. S'il devait s'appeler Bieber ou Gaga, là ça aurait posé plutôt problème.
« Vous travaillez dans la police ? C’est peut-être pour ça que vous avez été agressé… vous ne voulez toujours pas que j’appelle quelqu’un, vous êtes sûr ? » Seth resta silencieux un moment, le temps de réfléchir à la réponse. Puis : « Ouais... en partie. Il y a d'autres raisons, qui me concerne plus personnellement... déjà parce que je suis pas blanc, je suis pas sensé croire au même dieu, certains me prennent pour un danger public à cause de mes origines ainsi que ce qu'il s'est passé dernièrement, et... » Il s'éclaira la gorge avant d'ajouter : « Je suis gay Fin, la totale quoi. » Il n'avait aucun mal à se livrer à Apolline, sans doute parce que justement, elle ne le connaissait pas et qu'il préférait recevoir le jugement d'une personne qui lui était inconnue que connue. D'habitude, les gens faisaient l'inverse, mais pas lui.
Elle lui informa ensuite qu'il pouvait rester là autant de temps qu'il voudra. Seth esquissa un sourire. C 'était décidément très gentil de sa part.
« Merci beaucoup... je.. tâcherais de pas être gênant. » Pénétrer dans le territoire de quelqu'un, même de très gentil, ça faisait toujours quelque chose. « Vous vivez seule ? » Histoire de savoir qui il embêtait au total.
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(✰) message posté Dim 17 Jan 2016 - 22:03 par Invité
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SETH & APOLLINE
When in doubt or danger, run in circles, scream and shout. ✻✻✻ La politesse du jeune homme ne fit qu’agrandir le fin sourire d’Apolline : ce genre de chose avait tendance à se perdre, mais quel plaisir de voir que ce n’était aucunement le cas chez ce - presque -inconnu. A vrai dire, inconnu, il ne l’était plus tellement puisqu’il finit par lui confier son véritable prénom ainsi que son nom de famille. « Je crois que vous seriez riche si on vous donnait une livre sterling à chaque fois ! » s’amusa-t-elle à répondre, tout en versant dans un grand verre d’eau un cachet effervescent de paracétamol un gramme. Cela ne pouvait pas lui faire du mal, malgré son état. Apolline n’était toujours pas pharmacienne ou médecin, et savait par conséquent que cela ne calmerait sûrement pas totalement sa douleur mais c’était tout de même un début et cela valait la peine d’être tenté. Une fois le cachet complètement dissous, elle lui tendit, accompagné d’une petite boîte de biscuits. Sait-on jamais qu’il vienne à ne pas aimer le goût… puis, un peu de sucre après tant de violence ne lui ferait pas de mal non plus. Quelques confessions non plus, puisque Seth se mit à parler de choses assez personnelles, lui rappelant un peu ce qu’elle avait fait en présence de cette étudiante en droit, lui confiant son viol à elle et non à quelqu’un de plus proche… cette dernière ne l’avait aucunement jugée et plutôt conseillée sans prendre part de quelque manière que ce soit, lui prouvant ainsi que le monde entier n’était pas à jeter aux ordures. « Je vois… la bêtise humaine et son incompréhension n’a toujours pas de limite » soupira-t-elle, navrée que son interlocuteur ait été attaqué à cause d’une potentielle préférence religieuse ou préférence sexuelle. « On devrait avoir le droit de croire en qui on veut et d’aimer qui on veut sans forcément que cela finisse en prétexte pour des brutes ! Je crois que je ne comprendrais jamais… » fit-elle, très compréhensive, fidèle à ce fondement de son tempérament. Question d’éducation, aussi, probablement. « Je suis en colocation avec ma meilleure amie, mais elle est partie en vacances dans sa famille, vous ne dérangerez personne ici vous savez… » reprit-elle avant de se relever, droite comme un i, et de proposer de plus belle : « vous avez faim ? Je peux vous faire quelque chose à manger, vous en avez sûrement besoin après tout ça… puis c’est toujours plus sympa de ne pas manger seul ! Au fait… est-ce que cela vous choquerait si l’on se tutoyait ? Je ne suis pas contre le vouvoiement bien sûr, mais c’est pour que ce soit un peu moins ‘formel’ si ça ne vous choque pas, bien évidemment. »
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(✰) message posté Sam 23 Jan 2016 - 21:53 par Invité
Il savait qu'il devait leur en vouloir. C'était lui qui s'était fait tabassé, il avait toutes les raisons d'éprouver de la haine pour ses agresseurs. Mais il n'y parvenait pas. Il avait encore peur, c'était vrai, mais il ne ressentait pas le moindre sentiment de mépris envers ceux qui lui avaient fait mal. Comme il l'avait entendu quelque part 'la haine est un sentiment trop fort pour pouvoir l'éprouver envers quelqu'un qui n'en vaut pas la peine'. Sauf que là, c'était plus que ça.
« Je vois… la bêtise humaine et son incompréhension n’a toujours pas de limite »
Son incompréhension. Seth regarda Apolline avec énormément de sérieux dans ses yeux. Il était profileur, il avait étudié la manière de penser des pires êtres humains de la terre. C'était peut-être pour cela qu'il gardait son sang froid, malgré tout.
« Oui, probablement. D'une certaine manière, c'est un peu compréhensible. On se situe encore dans une société où les gens doivent se comporter d'une certaine manière selon leur sexe, leur religion et leurs origines. Dans n'importe quel pays, on va retrouver ça et ça existe depuis la nuit des temps. Dès que tu es différent, on te regarde. Ça progresse petit à petit, mais au final, ça changera probablement jamais. On trouvera toujours une raison d'éprouver de la haine envers quelqu'un parce que les gens ne sont pas capable de vivre en paix. L'amour comme la haine font partie de nous... mais son échelle évolue selon les personnes, l'éducation, les expériences... »
Il fit une pause, puis :
« Je sais pas pourquoi je dis ça. La fatigue sans doute. »
Ou simplement parce qu'il voulait trouver une manière d'amoindrir son agression. Il était conscient que ça n'était pas de sa faute, mais il ne voulait pas être une victime non plus. La tête de Seth était bourrée de pensées tellement énorme qu'il ne s'y retrouvait pas lui-même. Par la suite, il demanda si elle vivait seule et elle lui répondit qu'elle avait une colocataire en temps normal mais que cette dernière était partie en vacances. Une chance, si on pouvait nommer la chose ainsi !
« Oh d'accord. Je.. d'accord. »
Il avait faillit la remercier une fois de plus mais il s'était retenu de le faire. Il n'aimait pas lui-même qu'on le remercie mille fois quand il aidait les autres alors il évitait de le faire quand c'était son tour. Au moins comme ça, dans cette situation, il comprenait.
« Vous avez faim ? Je peux vous faire quelque chose à manger, vous en avez sûrement besoin après tout ça… puis c’est toujours plus sympa de ne pas manger seul ! Au fait… est-ce que cela vous choquerait si l’on se tutoyait ? Je ne suis pas contre le vouvoiement bien sûr, mais c’est pour que ce soit un peu moins ‘formel’ si ça ne vous choque pas, bien évidemment. »
Il esquissa un sourire.
« Non, on peut être familier, ça ne me dérange pas du tout ! En fait, je préfère même. » Il avait l'habitude de passer au tutoiement directement quand il rencontrait les gens. Il avait toujours été ainsi. Mais cela ne s'appliquait pas à tout le monde. Il n'avait encore jamais été familier avec sa responsable et il ne le sera probablement jamais.
« Et.. pourquoi pas pour la nourriture. C'est très gentil de proposer ! »
Il n'avait pas une faim énorme puisqu'il s'était restauré chez sa sœur quelques heures avant de sortir, mais elle avait peut-être faim, elle, et comme elle le disait, c'était toujours mieux que de manger seul.
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(✰) message posté Dim 24 Jan 2016 - 20:54 par Invité
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SETH & APOLLINE
When in doubt or danger, run in circles, scream and shout. ✻✻✻ Bien entendu, Apolline ne savait aucunement dans quelle branche de la police pouvait travailler Seth, sans quoi peut-être n’aurait-elle pas donné son avis comme cela, en l’air, sans trop y réfléchir. Néanmoins, difficile pour elle de ne pas trouver cela révoltant… « Peut-être que c’est la fatigue, ou alors que tu connais surtout les êtres humains mieux que moi ! De toute manière, j’ai bien conscience que la différence attire l’œil… mais ce que les gens ne comprennent pas, généralement ils le rejettent. C’est ça qui me choque le plus ! » Loin d’elle l’envie d’entrer dans un sujet plus choquant encore comme le refus du mariage pour tous, qui la mettait hors d’elle. Sans être homosexuelle, en bonne romantique se respectant, la jeune femme souhaitait que chacun puisse aimer et épouser qui il voulait sans être montré du doigt ou que cela soit refusé sous on ne sait quelque prétexte fumeux. Ou pire… que la loi même l’interdise. Après tout, le mariage permettait d’offrir aux deux époux une protection en cas de disparition, n’est-ce pas ? Et vis-à-vis des enfants, également… en bref, même si elle n’en disait rien aujourd’hui, elle n’en pensait pas moins et n’avait pas honte d’avouer avoir milité à plusieurs reprises en faveur du mariage pour tous. « Si tu préfères alors ça me rassure car j’ai du mal parfois avec les discussions trop formelles. J’ai toujours peur qu’un petit « tu » vienne s’immiscer dans la conversation sans que je n’ai le moindre contrôle la dessus ! » rit-elle bien volontiers, plus à l’aise avec l’idée qu’ils se tutoient. Après tout, ce qu’il venait de vivre n’était pas ordinaire, et de son côté, la jeune écossaise ne venait pas en aide à quelqu’un de blessé tous les jours - fort heureusement. « Ce n’est pas grand-chose tu sais ! Est-ce que tu as… un grignotage préféré ? Je peux cuisiner quelque chose vite fait ou alors nous faire livrer ! Pas loin il y a japonais, italien… l’embarras du choix mais je ne sais pas trop ce que tu aimes » admit-elle non sans accompagner la donne d’un petit sourire rassurant. Peut-être en faisait-elle trop, mais d’un autre côté, Apolline préférait que son invité de ce soir ait quelque chose dans l’estomac : cela valait toujours mieux lorsque l’on prenait un médoc, même juste du paracétamol. « Je ne sais pas si tu veux que je t’aide à te soigner ? » Certes, la vue du sang ne la mettait pas très à l’aise mais la jolie brune ne tournerait pas de l’œil pour autant, ça non. Elle était plus costaud que ça ! « Est-ce que je peux… te demander ce que tu fais dans la police ? Simple curiosité. Ma sœur bosse à la crim’ c’est pour ça. »
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When in doubt or danger, run in circles, scream and shout. ✻✻✻ Apolline ne répondit rien de précis à ses remerciements : à ses yeux, il n’y avait rien de courageux ou de particulièrement louable. Elle agissait comme n’importe quel humain normalement constituer, à savoir en portant assistance dans la mesure de ses moyens. Cela pouvait paraître étrange dans une société si individualiste et égoïste mais l’écossaise estimait ne pas faire partie de cet effet de masse. Oh bien sûr, elle ne comptait pas jouer les héroïnes, faire des sutures ou faire mine d’être un grand médecin, oh non. La vue du sang avait tendance à la mettre mal à l’aise et, sans aller jusqu’à lui donner la nausée ou la faire s’évanouir, elle ne faisait que rarement la fière devant une plaie. Du côté de Phil - Seth - ses blessures devaient être relativement étendues, bien qu’elle n’ait pas vu l’agression à proprement parler. Si jamais il portait plainte, bien qu’elle en serait étonnée, elle ne pourrait même pas l’aider en témoignant… il n’y avait donc rien d’héroïque à cela, bien au contraire. Voilà pourquoi l’emmener chez lui - même si ce fut presque un parcours du combattant - fut une question de logique et, après s’être agenouillée auprès du blessé et lui avoir tendu la glace, elle grimaça en l’écoutant souffrir sans être capable de faire grand-chose. « Ne me remerciez pas, vraiment il n’y a pas de quoi » répondit-elle en souriant pour le rassurer. « Est-ce que vous voulez un paracétamol pour la douleur ? Je n’ai pas grand-chose d’autre et puis je ne suis pas pharmacienne ou médecin… » admit-elle, presque honteuse, car des connaissances dans les deux cas auraient très bien pu leur servir ce soir. Ceci étant, cette idée quitta rapidement son esprit en découvrant que ce presque parfait inconnu ne s’appelait pas Phil, mais Seth. « Je comprends… vous ne me connaissez pas après tout. Je suis enchantée de vous connaître, Seth Mercury. Vous avez un nom de famille célèbre ! » tenta-t-elle de détendre l’atmosphère et de lui faire penser à autre chose pour mieux reprendre, quelques instants plus tard : « vous travaillez dans la police ? C’est peut-être pour ça que vous avez été agressé… vous ne voulez toujours pas que j’appelle quelqu’un, vous êtes sûr ? » proposa-t-elle tout de même, sait-on jamais. Il connaissait peut-être quelqu’un capable de le protéger ? Cela valait le coup d’essayer et de demander. « Vous pouvez rester ici tant que vous le souhaitez. Vous ne risquez rien ici, on ne viendra pas vous y chercher ! » Gros avantage, surtout pour un homme qui souhaite se faire oublier ne serait-ce que quelques heures. Apolline avait aussi envie de lui proposer à manger, mais pour éviter de paraître trop maman poule ou intrusive, elle se retint de justesse.