I always tell the truth, dude. •• Maksim

I always tell the truth, dude.

Maksim & Eliott.

Eliott se releva brusquement de son lit. Il tourna la tête et vit une fille à ses côtés. Merde fut sa première pensée. Après la soirée qu’il avait passé, il s’était imaginé prendre un délicieux petit café accompagné d’une salade de fruits, son rituel du matin. Mais il s’était lui-même tiré une balle dans le pied cette fois-ci. Cela faisait une bonne minute que ses deux billes noisettes fixaient l’inconnue. Elle devait partir alors qu’elle dormait à poings fermés. Le cerveau du garçon tournait à toute allure, il devait trouver une solution et vite. Il s’humecta les lèvres tout en pensant à comment il allait s'échapper de cette galère. Une idée de génie lui tomba dessus, comme à son habitude. La jeune femme lui avait parlé de son petit ami tout en sanglotant une bonne partie de la fête. Eliott avait vu sa soirée gâchée à cause d’elle et avait donc trouvé le moyen de la mettre dans son lit pour la consoler.  Eliott ferma un instant les yeux et essaya de se calmer pour ne pas se mettre à rire. Il passa doucement l’extérieur de son index sur l’épaule nue de la jeune femme en une caresse agréable. « Eh. Y a Jeremy qui a appelé plusieurs fois, je me suis permis de décrocher. » Ce fut au tour de la jeune femme de se lever brusquement. Elle mit toute sa force pour pousser Eliott qui la regardait toujours avec ce petit air goguenard et innocent à la fois parfaitement insupportable. « T’as parlé à mon copain? Non mais t’es pas bien? » lui cria-telle dessus complètement furibonde. Non, en effet, le garçon n'avait rien de quelqu'un de bien. Eliott dodelina de la tête, une petite moue scotchée sur le visage. « Non mais ne t’inquiète pas, je lui ai dit que tu avais passé la nuit là et que tout était sous contrôle. » Déclara le jeune homme. Ce fut la goutte. Clarys - Ou Cassandra. Ou Claire. Il ne savait plus, mais il l’avait sur le bout de la langue- se leva hors du lit, peu honteuse de sa nudité et se rhabilla avant d’attraper son sac. « T’es vraiment un connard. » Dit-elle en claquant la porte. Le tour était joué. En réalité, jamais l’ami de cette fille n’avait appelé et le couple allait sans doute exploser mais ce n’était pas son problème. Eliott allait enfin pouvoir prendre son petit déjeuner tranquillement, comme il en avait tant rêvé depuis que ses yeux étaient ouverts.

Alors qu’il buvait son café, il consulta son téléphone. Un des messages le surprit plus que les autres. Maksim voulait le voir ce matin pour parler. Il était tôt, peut-être 8h. Mais il devait être au bar dans une heure. Certainement voulait-il lui parler à un horaire où les gens ne fréquentaient pas ces lieux. Eliott trouvait cette situation bizarre et son flair ne lui annonçait rien de bon pour la suite. Il ne se laissa pas démonter et fila sous la douche aussi vite qu’il put. Un fond de techno résonnait dans sa salle de bain. Il s’essaya même à quelques petits pas de danse ridicules. La péripétie qu’il venait de vivre l’avait mis d’incroyablement bonne humeur. Il se vêtit d’un jean noir serré et d’une chemise rouge à gros carreaux qu’il boutonna jusqu’au cou. Rien de particulier, en somme. Il se parfuma, nourrit son poisson Tupac et claqua la porte de chez lui. Eliott se hâta vers le métro. Il allait être en retard à ce rythme et il avait horreur de ça. Il pressa le pas et sauta dans la première rame qui le mènerait à Shoreditch. Enfin la lumière du jour. Il se rendit au point de rendez-vous et aperçut Maksim qui l’attendait. Il n’y avait personne aux alentours. Vu la tête que le brun tirait, il n’avait pas une bonne nouvelle à lui annoncer, comme il l’avait prédit. Eliott lui fit son plus beau sourire et agita sa main pour lui faire signe. Le tout était de parer la mauvaise humeur du jeune dj. Il s’avança vers lui et sans même lui dire bonjour lui déposa un baiser sur les lèvres pour lui couper l’envie de le gronder dès son arrivée. « Hey, tu en fais une tête. Souris à la vie, mince. Et désolé pour le retard. » dit Eliott en s’installant sur la chaise d’en face. La serveuse arriva. « Bonjour mademoiselle, je prendrai un double café, s'il vous plaît. » Elle repartit aussitôt. Eliott s’accouda sur le dossier de la chaise pour prendre du recul face à son ami. « T’as l’air mort de l’intérieur. Que se passe-t-il? » Dit-il en rigolant. Mais au fond, il savait. Eliott n’était pas idiot et avait bien compris que Maksim avait appris qu’il se servait sournoisement de lui. Ca ne ferait qu’un de plus. Dans l’organisation évènementielle, le jeune homme était connu pour être un des plus gros rats du milieu. Mais les gens continuaient de tomber dans le panneau car il semblait si gentil et bienveillant au premier abord qu’il était presque impossible de penser à mal d’Eliott. La chute n’en était que plus douloureuse et grave. Lui, tant que ses fêtes gigantesques fonctionnaient, il se moquait bien de savoir qui avait été blessé.

© Modèle par blackheart.

I always tell the truth, dude.

Maksim & Eliott.

« Tu me prends pour une cruche? À ce qui paraît tu m'utilises pour avoir des services gratuits? » Lui cracha dessus Maksim. Un large sourire barra le visage d’Eliott. Quand il s’agissait de jouer les innocents, on pouvait dire qu’il était l’un des meilleurs en la matière. Il tira une latte cancérigène et prit son temps pour répondre. Il fallait le faire craquer psychologiquement et rien de tel qu’une longue et affreuse attente pour vous changer une personnalité. Maksim allait sortir de ces gonds et le jeune organisateur de soirées allait passé pour une petite victime innocente. Victime de quoi? De la jalousie des personnes du milieu qui auraient aimé être sa place, pardi. Il expira la fumée et planta ses yeux noisette dans ceux de son vis-à-vis. Il n’allait pas se laisser faire, il pouvait le sentir. La tâche allait être plus compliqué qu’il ne le pensait. Eliott secoua doucement la tête, le regard toujours aussi doux et faussement étonné. « Qui t’a raconté de pareilles âneries? Je ne mélange jamais les affaires et le sexe, ce n’est absolument pas le genre de la maison. Et quand même bien j’aurais pu penser comme ça, je t’en aurais parlé. Je ne me sers pas des gens, c’est cruel et méchant. » Commença-t-il sur un ton parfaitement sirupeux. Maksim avait le droit au mensonge cinq étoiles. Le garçon était important pour Eliott, il était vraiment bon en tant que dj et il était hors de question qu’il s’en aille, il en avait encore besoin. Bien entendu, le physique de Maksim ne l’avait pas repoussé et les moments qu’ils avaient passé ensemble avaient plu au jeune homme, même si jamais il ne se donnerait l’occasion de l’avouer. Eliott était quelqu’un de démesurément fier et avouer qu’il avait pris du plaisir dans un de ces coups tordus revenait à dire que son plan avait un très léger goût de défaite. « J’ai des soucis avec un groupe de personnes qui s’amuse à raconter n’importe quoi à mon sujet pour flinguer mes affaires. Et même ça, ça ne suffit pas. Les pauvres. Calme toi, voyons. On se connait depuis un moment, tu devrais me faire confiance, non? » Faire confiance au brun revenait à courir sur un terrain plein de mines et de pièges à loup. Il n’en avait rien à faire des petits ressentiments que les autres pouvaient avoir vis-à-vis de sa personne, c’était bien le cadet de ses soucis. Il tira sur sa cigarette, pas mécontent du calme qu’il dégageait. Il se débrouillait comme un roi, il allait réussir à le piéger une fois de plus à ce rythme.

La serveuse arriva et déposa le café d’Eliott sur la table ainsi que l’addition et un cendrier. Il tapa sa cendre dedans puis leva sa tasse en arquant les sourcils. « À ta santé, hein. » déclara-t-il avant de boire une gorgée. Il adorait cette sensation brûlante du café trop chaud qui coulait le long de sa gorge. Elle était si réconfortante à la fois. Eliott fouilla dans son perfecto en cuir noir à la recherche de son porte feuille. Il paya pour les deux pour montrer à quel point il était de bonne foi envers le plus vieux.  « Et inutile de le nier, j'ai fait des recherches sur toi. Tu laisses pleins de blessés sur ton passage.... » ajouta Maksim. Sauf que ça ne suffisait pas pour qu’Eliott décide à se dégonfler un jour. Il en avait vu d’autres, et des pires. Eliott mima la stupeur en créant un magnifique O avec sa bouche. Un véritable comédien de théâtre. Ses mimiques un brin exagérées faisaient partie de son quotidien et avec le temps, on aurait pu penser que tout ce cinéma qu’il faisait à longueur de journée n’était en réalité que de la joie et de l’énergie de sa part. Alors qu’en réalité, il s’agissait simplement d’une attitude tout ce qu’il y a de plus fausse. « Tu m’as googlé? J’espère qu’il n’y a pas trop de photos de moi tout nu. Je suis un peu déçu que tu aies eu l’idée avant moi, t’aurais pu me laisser la surprise quand même. » Dit il en feignant de ne pas comprendre de quoi il parlait. Il prit une dernière taffe et écrasa sa cigarette dans le cendrier en métal. « Comment veux-tu que je blesse qui que ce soit alors que je ne demande rien à personne? » Demanda-t-il tout en reprenant une gorgée de son café. Il y a ajouta un peu de sucre. « Et arrête de prendre ce ton avec moi, je n’aime pas ça. »

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Maksim & Eliott.

. « Si seulement ça avait été une seule personne... Je n'y aurais pas cru, mais ce sont tous ces gens, tous ces ragots.... tous ces commérages... » Lâcha Maksim. Eliott eut comme pour seule réaction de dodeliner de la tête comme un enfant de dix ans. Il ne pouvait s’empêcher de montrer son contentement. Il ne faiblissait pas à sa réputation, à ce qu’il pouvait constater. Cela lui faisait plaisir. Il allait pouvoir continuer à être craint comme la peste et faire tourner les affaires sans que d’autres organisateurs lui volent dans les plumes, à la recherche du moyen de lui voler la dernière salle ou le dernier dj à la mode. Le monde de la nuit lui appartenait, c’était tout. Le plus jeune reprit son calme, se rendant compte qu’il était en train de griller tout seul sa couverture. Sa vanité allait le perdre, un de ces jours. « Que veux-tu que je te dise? Je ne vais pas m’excuser de bien exercer mon métier tout de même. » Répondit-il avant de prendre une grande gorgée de café. Quand il aurait fini sa tasse, il allait peut-être pouvoir se sentir éveillé. Cette situation était d’un ennui mortel et d’une banalité affligeante à ses yeux. Des comme Maksim, il en voyait en moyenne trois fois par mois. Il n’y pouvait rien si ces personnes étaient trop fragiles pour assumer ou trop naïves pour gober tout ce qu'il pouvait sortir de sa bouche. Eliott vit l’autre serrer les poings et agir nerveusement. Comptait-il lui en mettre une? Cette pensée lui tira un sourire calme et narquois. Il ne pouvait rien faire contre lui. Le brun était un bien trop fin manipulateur pour que Maksim trouve le bon moment de lui coller son poing dans la figure. Encore fallait-il qu’il en ai le courage.  Eliott pensait son aîné faible. Ca l’arrangeait bien, c’était même pour cela qu’il avait jeté son dévolu sur lui. Sans parler du charme qu’il lui trouvait et de sa musique appréciable, bien entendu. Il serait de mauvaise foi de l’omettre. Mais il le sentait faiblir à chaque fois qu’il prononçait un mot de plus. La situation était si délectable, le garçon en avait une lueur de malice au fond des yeux.  « Si ce que tu dis est vrai... Ils se donnent vraiment beaucoup de mal.... » Poursuivit Maksim pendant qu’il trempait ses lèvres dans le breuvage brunâtre. Il avait levé ses deux perles noisettes absolument ravissantes par dessus sa tasse, pour continuer à fixer le Russe. Il n’allait pas le lâcher. Si il détournait le regard, il se trahirait. Il continuait donc son petit jeu d’intimidation, bien décidé à coucher avec Maksim juste après cette conversation. Il aimait les défis et sortir vainqueur était grisant. « C’est un monde de brutes, l’évènementiel. Tu travailles en tant que DJ, je ne t’apprends rien, je suppose. C’est dur, ils me crament tous mes contacts… » Il esquissa une adorable petite moue charmeuse. Eliott était conscient du charme qu’il opérait sur Maksim et ne se gênait pas pour l’utiliser à mauvais escient. Il lui lança un regard de panthère avant d’attraper une cigarette qu’il glissa entre ses lèvres et alluma. Il tira une bouffée. « Et honnêtement, je ne sais pas si je peux te faire confiance. » Finit le plus vieux. Eliott secoua doucement la tête en soupirant l’air désolé. La commedia dell'arte, c’était lui. Il expira la fumée, l’air complètement blasé et ennuyé. Il voulait parvenir à faire croire à son amant que le problème à l’heure actuelle était lui-même et que lui, n’avait absolument rien à se reprocher. Eliott ne faisait jamais d’esclandres, il agissait en traître. Son comportement démontrait juste qu’il ne comprenait pas où voulait en venir Maksim, tout était parfait. « Je ne vais pas te supplier, Maks… Je suis vraiment déçu, je pensais que nous avions passé ce stade toi et moi. Je ne te cache pas que ça me blesse. » Rétorqua-t-il en feignant une mine éteinte. Eliott lui fit alors remarquer que le ton qu’il employait ne lui convenait pas. Ce qui était vrai. Il était tôt, il avait envie d’être dans son lit, à regarder la télévision et non, le destin en avait décidé autrement. Il se retrouvait là, dans le froid londonien à régler des soucis dont il se fichait éperdument. Eliott priait pour que tout cela lui apporte quelque chose de positif. Sinon, il estimerait simplement avoir perdu son temps. « Je parle sur le ton que je veux.... » Eliott eut un rictus. Le plus vieux agissait comme un enfant, comparé à lui qui avait un an de moins. Il ne pouvait pas s’empêcher de le trouver mignon, même si ce détail ne freinait en rien son plan machiavélique. « Je suis calme, moi. Ca ne sert à rien de bouder, tu sais. » Dit il sur un ton attendri. Il but une autre gorgée accompagné d’une latte cancérigène. Ses deux seuls petits conforts de la matinée. « Je pense que j'ai besoin de réfléchir Eliott.... Je crois qu'on devrait arrêter de se voir pendant un moment... » Merde. Il était en train de le perdre, malgré tous les efforts qu'il fournissait. La tête paniquée qu’il prit n’avait plus rien d’une comédie. Eliott n’avait jamais été aussi sincère avec Maksim qu’à ce moment précis. « Attend. Attend. Attend. Non, tu peux pas. Parce que… » Parce qu’il y a la soirée de samedi prochain où tu mixes et tu ne peux pas me laisser tomber. Voilà ce qu’il aurait aimé lui avouer. Mais il ne pouvait pas être honnête. Pas à ce moment là de la conversation, pas après tout le baratin qu’il lui avait sorti pendant quinze minutes. C’était tout simplement inconcevable. « Parce que j’ai besoin de toi dans ma vie, Maksim. Je t’apprécie vraiment. » Finit-il par dire en tirant sur sa cigarette. Il était impossible de déterminer si il était gêné à cause de l’énormité qu’il venait de sortir ou à cause de l’inconfort qu’il subissait en ce moment même. Eliott perdait totalement le contrôle de la situation.

© Modèle par blackheart.