(✰) message posté Mar 28 Juil 2015 - 16:46 par Nathanael E. Keynes
The trial
ft. Nikolaï Ledosvkoï && Jo A. Beauchamp && Nathanael E. Keynes
Mardi 28.07.2015 • Central London • La City • Tribunal
Je suis pas serein une seconde. Ça fait suffisamment de temps pour que les marques sur mon visage aient disparu pourtant j'ai l'impression de les voir encore quand je me regarde dans le miroir. Et dans ma tête, c'est comme si tout le monde ne voyait que ça. Il n'y a plus rien à voir pourtant, et si on me dévisage ce matin, c'est parce que mon père est là-bas avec son avocat, et moi assis juste derrière Maman et Nik. Je le remercierai jamais assez de prendre en charge le divorce, de ses conseils... et même de son coup de gueule parce que je lui ai rien dit quand il m'a tapé dessus. Il a toujours été là, et il est toujours, il serait peut-être temps que j'apprenne à lui montrer que je tiens à lui, moi aussi.
L'audience aurait pu être assez simple à l'origine, des divorces où les deux parties sont en désaccord, il y en a plein et ça finit pas forcément mal. Mais on n'est pas tout à fait dans ce cadre-là, plus en tout cas depuis que ma plainte pour les coups qu'il m'a portés est parvenue jusqu'à lui. Je vois bien ses regards pour le moins haineux. Et j'ai beau rester stoïque à ma place, mes poings serrés sur mes genoux et mon coeur battant la chamade dans ma poitrine sont sans la moindre équivoque. Si j'avais le moindre espoir que ma relation avec mon père s'arrange auparavant, je sais pertinemment depuis que je suis entré dans ce commissariat le mois dernier qu'il n'en sera jamais rien.
Je me doute bien que Maman est tout aussi nerveuse et je vois bien les attentions de Nik pour tenter de la rassurer. Mais je pense qu'elle ne sera vraiment sereine que lorsqu'on rentrera à la maison. Et ça me fait drôle de parler de l'appartement où je vis depuis des années pour m'éloigner de la famille comme de "la maison" et d'y inclure Maman. Pourtant, ces derniers jours et contrairement à ces derniers mois, c'est auprès d'elle que je suis rentré. Le fait que Tyler ne soit pas chez lui et que je me sois fait jeter au téléphone s'ajoutent à la situation actuelle, et même si la clef de l'appartement d'Hammersmith est systématiquement dans ma poche et que j'ai pas vraiment l'intention de m'en séparer, je suis pas encore retourné là-bas. De toute façon, il n'y sera pas avant le mois prochain...
Je suis plutôt fébrile quand on m'appelle à la barre pour confirmer que Maman n'a pas abandonné le domicile conjugal pour volonté de séparation, auquel cas elle risquait de tout perdre compte tenu de leur contrat de mariage, mais parce que rester représentait un danger au vu des coups qu'il a été capable de m'infliger, et si je m'efforce de rester digne, ça n'est qu'une façade. J'ai l'impression d'être spectateur de tout ça, je m'entends répondre mécaniquement aux questions qu'on me pose. Je prête serment, reconnais avoir porté plainte pour coups et blessures, expose dans les grandes lignes la teneur de la conversation qui l'a fait voir rouge et me taper dessus. Oui, je partage la vie d'un autre homme. Oui, c'est ce qui l'a poussé à me frapper, de ses propres dires. Non, je n'ai pas levé la main sur lui ni menacé de le faire. Je voudrais être ailleurs et pas un instant je ne croise le regard de mon géniteur. Je suis là pour Maman, c'est ce que je me répète en boucle. Et je n'ai qu'une hâte : que tout ça soit terminé.
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(✰) message posté Mer 12 Aoû 2015 - 17:33 par Invité
J'ai été surpris de recevoir cet appel l'autre jour de Mme Keynes. Si je m'étais attendu à ça … je me doutais bien qu'il y avait de l'eau dans le gaz après tout Nate l'avait vaguement évoqué. Je ne m'attendais pas à ce que se soit allé si loin … et sur le coup j'en ai voulu à Nate parce qu'il ne m'avait rien dit. Je lui en ai voulu parce que je lui avais dis que j'étais là et qu'il a tout voulu garder pour lui. Je suis un adulte bon dieu et avocat en plus de ça. Il savait très bien qu'il pouvait me parler, même en ami, parce que c'est ce que je suis avant tout. Je le soutiendrais jusqu'au bout, même si je connais son père et qu'à présent il semble ne jamais m'avoir connu. J'ai bien vu son regard quand on est arrivé. Sans doute qu'il espérait que je n'aide pas Nate et sa femme, mais je préfère largement les aider, surtout après ce qu'il a fait. Comment peut-on frapper son enfant? Je ne comprendrais jamais ça.
J'ai leur dossier dans les mains et toutes les preuves que l'on a réunis. Je n'ai pas dormi beaucoup cette nuit me demandant comment ça allait se passer aujourd'hui et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'a pas l'air de vouloir que ça se termine. On est entré dans le tribunal et l'audience à commencée. J'aurais préféré que se soit un autre client que mon ami, parce qu'il ne mérite pas ça et que ça me fait drôle qu'il soit à mes côtés sur mon terrain de travail. Je sais qu'il compte sur moi, comme sa mère aussi et c'est ce qui est stressant. Je n'aurais peut-être pas du accepter si facilement cette affaire, il pourrait y avoir conflit d'intérêt vu que je les connais bien, mais je doute que les juges l'apprennent. Je suis toujours un peu tendu au début. Nate passe à la barre et je l'écoute, me demandant ce que j'aurais fait si j'avais été à sa place. Est-ce que j'aurais porté plainte? Je n'aurais peut-être même pas eu la force. Je n'ai jamais voulu me venger de mes persécuteurs quand j'étais à l'école alors sans doute que j'aurais laissé coulé, mais il a bien fait de porter plainte, même si c'est contre son père. Les parents ne sont pas toujours fait pour éduquer. Il faudrait les éduquer en premier pour qu'ils comprennent les choses, c'est souvent le cas, ce n'est d'ailleurs pas la première fois que j'ai ce genre d'affaires. Je viens alors en aide à Nate et plaide en sa faveur. Démontrant tout ce qu'il fait de bien et tous les actes mauvais de son père. Je demande à Mr Keynes de venir à la barre et de se justifier. Il fait tout pour se victimiser, si ce n'est pas malheureux.L'audience continuait et j'espérais que tout ça serait suffisant pour que les jugent soient de notre côté.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Jeu 20 Aoû 2015 - 22:59 par Nathanael E. Keynes
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Mardi 28.07.2015 • Central London • La City • Tribunal
A vrai dire, moi non plus je n'imaginais pas que ça en arriverait là. Et ça fait un mois que je m'efforce de digérer tout ça, de pas juste péter un câble, pour moi comme pour les autres. Maman en première place. Tyler aussi, et à vrai dire, je crois que c'est pas si mal qu'il soit à l'autre bout du monde en ce moment. Je squatte pas mal son appart, autant parce que j'ai pas envie d'imploser devant Maman que parce qu'être chez lui me fait du bien - et non, je ne parlerai pas de son t-shirt qui me sert de pyjama toutes les nuits, chut - et même si je regrette son absence, le calme là-bas m'apaise un peu. J'aimerais pouvoir entendre sa voix, mieux encore le toucher, mais le Japon, c'est pas la porte à côté, et il m'a bien fait comprendre qu'il fallait que je lui foute la paix, alors j'ai arrêté de lui envoyer des messages toutes les trois secondes et de l'appeler régulièrement. A défaut, je suis chez lui, c'est déjà pas si mal. C'est pas comme si je me serais retrouvé à parler de tout ça s'il avait été là, de toute façon.
Ca, c'est un truc pour lequel Nik m'en veut, je le sais bien. Mais j'y peux rien, je sais pas parler de ce qui me touche aussi profondément. Et il y a toujours un peu ce truc latent de pas vouloir déranger non plus avec mes broutilles. Même si cette fois, c'est loin d'être une connerie insignifiante. J'aurais rien fait si ça n'avait pas été dans l'intérêt de Maman. Juste coupé les ponts avec ce connard qui me sert de géniteur. Mais je pouvais pas ne pas appuyer la démarche de ma mère, même si quand je passe derrière la barre pour déballer tout ce que j'ai à dire, je voudrais clairement être n'importe où plutôt qu'ici. Le dossier de police est montré comme preuve, et je détourne le regard quand une photo de ma gueule le jour où j'ai été faire ma déposition circule, sur laquelle les marques qu'il m'a laissées sont parfaitement visibles. Et la question fatidique tombe. Pourquoi ? Je me racle la gorge, pas à l'aise du tout, non pas parce que je vais avouer devant un tas d'inconnus que je fréquente un mec en soi, mais parce que j'anticipe déjà l'effet que ça va avoir, et je suis pas capable de croiser son regard. J'ai déjà vu suffisamment de haine dans les yeux de celui dont je partage les gènes, j'ai pas vraiment besoin d'en voir davantage.
« Mon... père... a pas trop bien apprécié le fait que je fréquente un autre homme... Il a pas aimé que je refuse les fiançailles qu'il voulait m'imposer... encore moins quand il a compris que c'était parce que je couchais avec un mec... »
Et je vais jamais réussir à ajouter quoi que ce soit et dois une fière chandelle à Nik de prendre la relève alors, en synthétisant tout ce pourquoi on était là, précisant les chefs d'accusation contre mon père, et soulignant la nécessité pour ma mère de partir, et demander un divorce qui ne devrait pas lui porter préjudice.
Et puis quand je regagne le fauteuil que j'ai quitté quelques trop longues minutes plutôt, c'est mon père qui se lève et le froid qui semble l'envelopper me glace le sang. J'ai envie de vomir à chaque mot qu'il prononce en tentant de démontrer qu'il est la victime dans tout ça, incompris par les siens propres. Ce que je n'imagine pas, c'est qu'une voix supplémentaire va s'élever lorsque l'audience sera suspendue quelques instants, et que les révélations qu'elle va faire vont ajouter d'autres bouleversements au chaos qu'est en train de devenir ma vie...
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(✰) message posté Jeu 20 Aoû 2015 - 23:49 par Invité
Avec le temps passé en Angleterre, Jo était devenue fan de sa nouvelle vie. Elle adorait, finalement. Qui l’aurait cru alors qu’au départ, elle se sentait tellement perdue… Mais il fallait reconnaître que l’indépendance à laquelle elle goûtait depuis son arrivée la faisait mûrir. Elle se sentait moins superficielle que ce qu’elle avait pu être autrefois à Paris. C’était comme dans une autre vie. Pourtant, trois petits mois seulement s’étaient écoulés depuis qu’elle était arrivée. A présent, elle se sentait réellement à l’aise en anglais, et elle savait qu’elle avait progressé aussi en espagnol, grâce à Maja, la mère de la petite qu’elle gardait. Mais avec l’été, le babysitting était devenu plus rare. Elle avait donc trouvé un petit boulot, dans la bibliothèque où elle passait tellement de temps avant de passer son baccalauréat. Elle rangeait simplement les livres. Rien de bien palpitant, mais elle avait des horaires assez cools, il fallait le reconnaître. D’ailleurs, en ce 28 juillet, elle avait pu obtenir sa journée pour aller assister au procès de son père. De quoi il s’agissait au juste, elle ne savait pas trop. Ce qu’elle savait, c’était que son père avait des ennuis. Elle l’avait compris lorsqu’ils avaient déjeuné ensemble trois jours avant. En plein déjeuner, il s’était excusé à cause d’un coup de téléphone et s’était éloigné un peu pour répondre. Néanmoins, la terrasse du restaurant était pratiquement vide étant donné qu’il était encore tôt pour déjeuner, même en Angleterre. Elle avait pu saisir quelques mots, comme « maître », « audience » et surtout, la date et l’heure. Elle avait, bien sûr, tenté d’interroger son père, mais il s’était contenté de changer de sujet et d’écourter leur repas, au grand dam de la demoiselle qui voyait son père pour la première fois en trois mois. « Nous devions passer la journée ensemble, Père… » avait-elle objecté lorsqu’il avait pris congé. Mais il s’était excusé en la plantant là, comme si de rien n’était. S’il a des problèmes, je dois aller le soutenir… avait-elle alors songé. Aussi avait-elle fait un détour par la bibliothèque ce même après-midi pour libérer son mardi.
C’était ainsi que, vêtue sobrement d’un tailleur pantalon noir avec une blouse blanche, elle se trouvait dans la salle lors de l’audience qui devait décider du divorce de son père et d’une autre femme : la mère de son demi-frère. Bien entendu, elle savait qu’il était toujours marié, puisque sa propre mère n’était que la maîtresse d’Henry. Mais elle ne s’était pas attendue à ce que ce procès soit à ce sujet-là. Cette audience allait sans doute décider du tour de la relation entre ses deux parents. Si Jo s’était attendue à trouver sa mère dans la salle, il n’en était rien, ce qui, somme toute était sans doute un peu logique. Alors que la salle se remplissait, le cœur de la demoiselle commençait à battre fort et de plus en plus rapidement. Allait-elle apercevoir son demi-frère ? Enfin ? Etait-ce le bon moment pour le rencontrer ? Pour aller lui parler ? Pour faire sa connaissance ? Elle n’était pas certaine que ce soit le bon moment. D’autant qu’elle était là pour soutenir leur père, sans savoir ce qu’il avait fait pour en arriver à cette situation.
Et, quand enfin l’audience débuta, Joséphine déchanta. Son père avait demandé le divorce pour abandon de domicile de la part de son épouse. Ce qui était contré par la partie adverse. D’ailleurs, la première personne appelée à la barre fut son frère. Elle le découvrait enfin, détaillait le moindre détail de son visage avant qu’il ne prenne la parole. Il avait porté plainte. Pourquoi ? Pour coups et blessures. Parce qu’il vivait avec un homme, parce qu’il était homosexuel. Joséphine devint aussi blanche que sa blouse, serrant les poings à se rentrer les ongles dans la chair. Ce qui la choquait, ce n’était pas que son demi-frère puisse être homosexuel, non… ce qui la choquait, c’était l’idée que leur père ait pu le frapper pour ça. Mensonge ! pensa-t-elle. Elle ne pouvait pas le croire. Mais les photos qui furent diffusées sur les écrans pour attester de la situation parlaient d’elles-mêmes. Elle crut défaillir, mais tint bon, malgré son désir de se lever et de fuir la salle d’audience. Mais elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas abandonner son père. Pour l’instant, elle refusait toujours de croire ce que son frère avait bien pu dire. Mensonge… Affabulateur… Profiteur… songea-t-elle.
L’avocat de son demi-frère et de la mère de celui-ci appela alors leur père à la barre pour témoigner et Jo déchanta plus encore. Ce qui n’était que mensonges, que diffamation devint réalité. Son père confirma tout, mais en changea la raison. Disant qu’il était la victime. Que son fils lui avait manqué de respect, et que son geste avait dépassé son intention. Qu’il était seul et n’avait aucun soutien de la part de sa famille. Mais une famille, il en avait une autre. Et sa mère ? Et elle ? Qu’étaient-elles ? Bien sûr, il ne pouvait pas les évoquer ici, dans cette salle d’audience. Mais il n’était pas seul… Les larmes montèrent aux yeux de la rouquine qui virait au rouge au fur et à mesure que son père parlait, rejetant la faute sur son autre famille. C’est un cauchemar… songea-t-elle. Elle sentit la honte l’envahir, comme le goût amer qui lui envahissait la bouche en cet instant. Elle allait être malade, à n’en pas douter. Autour d’elle, la rumeur enflait. Les personnes qui assistaient à ce procès commençaient à s’agiter. Elle, pour l’instant, elle restait fixée, figée incapable du moindre mouvement. Mais elle fulminait. Comment pouvait-il dire ça ? Qu’il était seul ? Qu’il était la victime ? Ce que les photographies montraient, ce n’était pas simplement une réaction de colère pour imposer le respect à son fils. C’était un défoulement. Les gens autour s’en rendaient-ils compte ?
Ce qui était sûr, c’est que le président, après avoir trois fois demandé le silence dans la salle, assena un coup de marteau pour ajourner la séance. 10 minutes de pause. C’était bien plus qu’il n’en fallait pour la rouquine qui, comme extérieure à son corps, comme simple passagère se leva et s’approcha de son père qui lui demanda ce qu’elle faisait là. Mais elle ne répondit pas. Ou, plutôt, sa main répondit pour elle lorsqu’elle s’abattit violemment sur la joue de l’homme auquel elle devait la vie. Elle était là pour le soutenir, à la base, mais ce qu’il avait fait…
« Comment ? Comment as-tu pu faire ça ? A ton fils ? A mon frère ! » hurla-t-elle, oubliant totalement qu’il y avait des gens autour d’eux qui pouvaient entendre ce qu’elle disait. « Comment peux-tu dire que tu es seul et sans soutien ? Nous sommes là, nous… Et… »
La voix de la jeune fille se brisa, la laissant incapable de répondre. Elle venait de se rendre compte de ce qu’elle avait fait, de ce qu’elle avait dit : elle venait de gifler son père… De le tutoyer alors qu’elle l’avait toujours vouvoyé et, surtout, de dire cette vérité si honteuse qu’il cachait depuis bientôt 18 ans : qu’il avait une autre famille…. Une famille cachée plus si secrète que ça.
L’avocat de la partie adverse à bien tenter de montrer qu’il y avait conflit d’intérêt comme je connais Nate et que son père m’a aidé, mais j’ai su démontrer le contraire. Je suis plutôt ravi de l’avoir fait taire. Cela aurait été un conflit d’intérêt si j’avais défendu son père, parce qu’il m’a aidé quand j’étais jeune et que j’ai obtenu mon visa grâce à lui, j’aurais ainsi pu lui rendre la pareil, mais c’était hors de question. Je refuse de plaider pour un homme de ce genre. J’ai l’impression que je ne l’ai pas si bien connu d’ailleurs. Je connais beaucoup mieux son fils pour qui j’ai beaucoup d’affections. Je lui pardonne évidement pour ne m’avoir rien dit, j’aurais sans doute fait pareil, mais j’aurais aimé qu’il m’en parle. Il est comme mon petit frère alors ça me fait de la peine qu’il ait pensé être tout seul et ça m’a fait encore plus de peine quand j’ai vu les photos. Ce n’est pas le premier cas avec violence que je juge, j’ai vu pire, mais je dois dire que ce n’est pas pareil, cela me révolte toujours autant et un peu plus étant donné que je n’aurais jamais imaginé que son père soit capable de ça.
La pause est la bienvenue. Il n’y a plus qu’à attendre les délibérations. J’espère que tout ira bien pour nous. Je suis un peu tendu, un peu beaucoup. Nous sommes tous dans le couloir et j’essaie tant bien que mal de rassurer Mme Keynes. Jusqu’à ce qu’une demoiselle se dirige droit sur Mr Keynes et le gifle. Je reste sans voix et j’ai du mal à comprendre ce qui se passe. J’écoute attentivement ses paroles et mes yeux s’écarquillent face à cette nouvelle que je n’attendais pas. Je ne suis pas au courant de ça, et je n’ai pas l’impression que son avocat le soit aussi. Je me tourne vers Nate, me demandant s’il savait ça en sachant au plus profond de moi que ce n’est pas le cas, mais j’ai besoin de savoir :
« Nate ?! Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? Mme Keynes ? »
Si on ne me dit pas tout c’est toujours fâcheux, heureusement que pour cette fois cela joue en notre faveur. Les deux Keynes à mes côtés on l’air tout aussi surpris que moi alors je n’ai pas besoin d’en demander plus. Je m’avance vers la demoiselle et lui demande :
« Mademoiselle … pardonnez-moi, mais si j’ai bien entendu vous êtes la demis-sœur de Nate ? »
J’ai besoin que tout soit très clair, peut-être qu’elle pourrait témoigner, mais avec ce nouvel élément, je suis sûr et certain que nous avons déjà gagné.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Lun 24 Aoû 2015 - 23:17 par Nathanael E. Keynes
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Mardi 28.07.2015 • Central London • La City • Tribunal
En d'autres circonstances, j'aurais très certainement remarqué la jolie rouquine qui passe du livide au cramoisi au fur et à mesure de l'audience. J'aurais sans doute jamais pu imaginer qu'on soit liés par le sang, cependant. En d'autres circonstances, et à une autre époque, je l'aurais même très certainement draguée. Aujourd'hui, il aura fallu l'interruption de l'audience pour que sa présence me revienne en mémoire. J'ai pourtant bien vu toute la salle, et dans un coin de mon esprit, elle est là, du côté de mon père, à suivre chacune des étapes de ce procès. Je m'en souviendrai plus tard cependant. Pour l'instant, j'entends la voix de Nik, et de l'autre avocat, les questions et les réponses, les miennes et celle de mon père, avant que ma mère ne finisse par être entendue, et que la partie adverse ne tente de faire tourner court à tout ça du fait du lien que ma famille a depuis des années avec l'avocat. Mon audition avait jeté un froid dans la salle, mais les propos de mon père qui me faisaient, moi, bouillir de rage, ont aussi fait réagir le reste de l'assemblée, si bien qu'au milieu du brouhaha ambiant, le juge a assené trois coups pour ajourner l'audience. Dix minutes de pause, ce n'est pas forcément grand chose, mais ça va manifestement être nécessaire.
Il ne devrait plus rester grand chose à dire, en théorie, à moins de petite surprise digne de série policière, et sans doute que la reprise sonnera surtout l'ajournement de la séance. C'est finalement plus seulement une affaire de divorce, donc, et si cette partie-là risque d'être rapidement bouclée, la plainte pour coups et blessures a toutes les chances d'être suivie par le parquet même sans notre intervention, à Maman et moi. Et c'est le moment où j'ai remarqué réellement, consciemment, donc, la rouquine. Et comment ne pas le faire, puisqu'elle s'est approchée de mon paternel pour lui mettre une gifle monumentale qui me fait écarquiller les yeux de surprise - je suis certainement pas le seul d'ailleurs, Maman et Nik sont tout aussi surpris que moi.
« Comment ? Comment as-tu pu faire ça ? A ton fils ? A mon frère ! Comment peux-tu dire que tu es seul et sans soutien ? Nous sommes là, nous… Et… - Nate ?! Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? Mme Keynes ? - Aucune idée. »
Derrière moi, j'entends la voix de Nik, manifestant sa stupeur, cherchant à comprendre ce qu'est tout ça, mais comme je le souligne à la va-vite, je n'ai pas de réponse, et je remets ça à plus tard : je m'attends franchement qu'à une seule réaction de la part de mon paternel, qui ne tarde pas à venir d'ailleurs, comme je m'élance sans réfléchir pour m'interposer entre lui et l'inconnue. La main de mon père s'est abattue sur ma joue plutôt que sur celle de la fille, seulement parce que je me suis posté là un quart de seconde avant l'impact et j'accuse le coup un instant, réalisant seulement les mots que prononçait la jeune femme l'instant d'avant. Bah celle-là, elle est pas mal… En bon avocat, mon ami s'est approché, et est venu s'adresser à ma demi-soeur, semble-t-il tandis que moi, c'est vers le visage de mon père que je relève le regard.
« Mademoiselle… pardonnez-moi, mais si j’ai bien entendu vous êtes la demi-sœur de Nate ? »
Je secoue la tête, massant ma pommette endolorie en me redressant lentement pour toiser mon père, croiser à nouveau son regard que j'ai pourtant évité pendant toute l'audience.
« Vous devriez réellement éviter de frapper vos enfants, surtout aujourd'hui et devant de tels témoins… »
Je crois que si on avait le moindre doute de la capacité de mon père à lever la main sur qui que ce soit, à présent, il est levé. Et je fais le malin, mais en réalité, je suis loin d'être fier, là, parce que cette fille derrière moi vient clairement d'avouer que mon père mène une double vie depuis un paquet d'années, et mon regard cherche celui de Maman, qui vient justement vers moi, visiblement inquiète.
« Ca va, Maman, ne t'inquiète pas. On a vu pire, hein ?… »
Elle hoche tristement la tête, jette un coup d'oeil à la rouquine derrière nous, visiblement mal à l'aise près d'elle, et moi je me retourne après qu'on a éloigné notre père de nous - qui fulmine, mais je n'ai même pas vraiment écouté ce qu'il racontait - pour détailler le visage de l'inconnue à qui il semble donc que je sois lié par le sang, à la recherche de traits communs. Rousse aux yeux sombres, elle a beau être charmante, j'ai du mal à trouver des similitudes entre nous deux. Le bas du visage peut-être, et encore… Je savais que je tenais plus du côté de Maman, je crois que c'est confirmé. Et peut-être que c'est son cas aussi. En tout cas, on peut pas reprocher à mon paternel de pas faire de beaux enfants…
« Hum… L'audience va reprendre, tu restes encore où t'as eu ta dose pour aujourd'hui ?… Je suis pas sûr que ça soit très facile encore jusqu'à la fin de la séance alors… »
Je suis même assez sûr du contraire… Mais au fond, j'aimerais sincèrement qu'elle reste et avoir l'occasion de faire plus ample connaissance avec cette demi-soeur, donc, dont j'ignore absolument tout - bien que naturellement, sans trop même m'en rendre compte, j'aie opté pour un langage familier. Maman n'apprécie peut-être pas trop, et je peux le comprendre, mais elle ne dit rien, fait mine d'ignorer notre conversation et ça m'arrange. Avec Nik, ils ont des éléments supplémentaires à mettre en avant pour le divorce, et ça me rassure pour elle. Elle ne partira pas sans rien, comme il avait sans doute espéré la laisser dans la mouise, vexé qu'elle s'en aille d'elle-même. Et je me surprends à me demander s'il a fait miroiter à la mère de la jeune fille face à moi un divorce et un remariage pendant des années, ce qui ne m'étonnerait même pas, au fond…
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(✰) message posté Ven 2 Oct 2015 - 22:25 par Invité
La jeune fille était tellement concentrée sur son père et la gifle qu’elle venait de lui donner qu’elle avait complètement oublié qu’elle se trouvait dans un lieu public et qu’il y avait d’autres personnes autour d’eux, notamment son demi-frère, la mère de celui-ci et leur avocat. Et de nombreuses personnes qui en avaient profité pour dégainer leur appareil photo. Encore un peu plus de rebondissement dans le tribunal aujourd’hui…. Ce n’était pas pour leur déplaire. Bien entendu, si Jo avait oublié qu’il y avait d’autres personnes autour d’eux, elle s’attendait aux conséquences de ses actes : son père allait lui retourner sa gifle. Jusque là, pourtant, il n’avait jamais levé la main sur elle, même lorsqu’elle l’avait mérité. Elle avait toujours eu de la chance. Pas plus que sa mère, d’ailleurs. Mais là, elle savait qu’elle avait dépassé les bornes. Une partie d’elle-même en avait conscience. Pourtant, ce ne fut pas le choc auquel elle s’attendait qui se produisit, puisque son demi-frère s’était interposé.
Jo écarquilla les yeux, surprise par la réaction de celui-ci. Il ne la connaissait pas et pourtant, il s’était interposé ? Elle ne s’y était pas attendue. Au point de ne pas faire attention à l’avocat qui s’était approché d’elle.
« Mademoiselle… pardonnez-moi, mais si j’ai bien entendu vous êtes la demi-sœur de Nate ? »
Elle sursauta lorsqu’il lui adressa la parole, se demandant, l’espace d’un instant, pourquoi il lui posait cette question. Mais elle venait de lâcher une bombe. Elle se contenta de hocher la tête, sous le regard noir de son père que son demi-frère titilla encore un peu plus.
« Vous devriez réellement éviter de frapper vos enfants, surtout aujourd'hui et devant de tels témoins… »
Leur père fut alors escorté plus loin, alors que Nathanael, sans plus se soucier d’elle se tournait vers sa mère qui, elle jetait un regard nerveux à la rouquine.
« Ca va, Maman, ne t'inquiète pas. On a vu pire, hein ?… »
J’aurais pas dû… songea-t-elle. Mais ç’avait été plus fort qu’elle. Elle n’avait pas pu se retenir. Il avait fallu que ça sorte. Pourtant, ce n’était pas comme ça qu’elle avait prévu la rencontre avec son frère. Son père, en tout cas, semblait avoir compris la véritable raison de sa venue en Angleterre et la colère qu’elle vit dans son regard lorsqu’il se retourna vers eux ne semblait pas uniquement dû à l’humiliation et à sa colère contre son fils. La sueur froide dégoulina le long de la colonne vertébrale de Jo qui se tourna vers la mère de Nate en esquissant un sourire d’excuse gêné.
« Je… Je peux partir, si vous voulez… » proposa-t-elle au moment-même où son demi-frère l’invitait à rester : « Hum… L'audience va reprendre, tu restes encore où t'as eu ta dose pour aujourd'hui ?… Je suis pas sûr que ça soit très facile encore jusqu'à la fin de la séance alors… » « Je veux bien rester ? » fit-elle d’un ton interrogatif en regardant l’avocat et la mère de Nate plutôt que celui-ci.
Une chose était sûre, si elle retournait dans la salle d’audience, ce n’était pas du côté de son père qu’elle s’assiérait, cette fois. Elle avait voulu lui apporter son soutien silencieux, au départ, mais ce qu’elle avait appris l’avait trop révoltée. Clairement, elle ne voulait plus le voir ou lui parler avant un moment. Elle avait, même, honte d’être sa fille et regrettait plus que jamais celui qu’elle avait pris pour son père les cinq premières années de sa vie. Jamais lui n’aurait agi ainsi. Finalement, prenant son courage à deux mains, elle se tourna vers l’avocat et répondit à sa question :
« Oui, je suis la demi-sœur de Nate. Ma mère est française… »
Elle baissa le nez, n’osant continuer devant Nathanael et sa mère, mais ajouta finalement :
« Si vous avez besoin de précisions, je veux bien vous les apporter, mais… Pas parler en public. »
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(✰) message posté Dim 4 Oct 2015 - 16:37 par Invité
Le procès prend une forme à laquelle je ne m’attendais pas. Une demi-sœur cachée pour Nate, une raison de plus pour Mr Keynes de sombrer et de perdre cette affaire, autrement dit une très bonne nouvelle pour nous et je sais précisément ce qu’il faudra faire pour la suite. Tout ça me réjouis, pas forcément pour Nate parce qu’il doit se sentir un peu déboussolé par tout ça et aussi pour sa mère qui n’avait rien demandé non plus. Je pause une main sur son épaule pour la rassurer, mais je suis pratiquement sur qu’avec tout ça, c’est gagné d’avance et il semblerait que Mr Keynes l’ait compris aussi.
Je n’ai par contre pas du tout apprécié que Nate s’interpose encore auprès de son père, à croire qu’il en redemande. Sans doute qu’il a voulu protéger cette jeune demoiselle et c’est encore un bon point pour nous étant donné qu’il y a désormais des tas de témoins quant à la violence du père de mon client. Il ne faut pas l’oublier après tout, Nate est mon ami, mais aussi un client et je dois tout faire pour qu’il gagne. Je serais le plus mauvais des avocats si nous perdions cette affaire. Je me suis rapproché d’eux et j’ai regardé Mr Keynes, lui qui m’avait aidé, je ne vois plus du tout l’homme qui l’était. Nate qui rassure sa mère et qui demande à sa demi-sœur si elle reste pour l’audience, chose qu’elle accepte en me demandant de ne pas parler en public. J’acquiesce et leur réponds :
« Très bien alors je pense que nous avons toute nos chances de remporter ce procès. Mme Keynes, vous serez très bientôt libre d’agir comme bon vous semble. Il semblerait que votre, bientôt futur ex-mari nous donne là de nouvelles pistes. Ne vous inquiétez pas, ça ne durera plus très longtemps. Vous avez un fils très courageux et bien qu’un peu trop impulsif. Retournons à l’intérieur, l’audience va reprendre. »
Je n’ai pas tellement besoin de savoir plus de chose. Jo est la demi-sœur de Nate et même Mr Keynes ne pourra plus le cacher alors lorsque tout le monde entre à nouveau dans le tribunal je me sens presque déjà victorieux. Le silence se fait et l’audience reprend. Je ne manque pas de dire ce qu’il vient de se passer aux juges et de plaider en faveur de mes clients. Tout est trop bien rodé pour qu’on perde. Mr Keynes est appelé une fois de plus à la barre pour se justifier. Tout se passe comme sur des roulettes. Cependant nous devons encore attendre dehors la réponse des juges. Lorsque je suis de nouveau dehors avec Nate, Mme Keynes et Jo je leur fait part de mon ressenti face à cette affaire.
« Tout ça sera bientôt fini. Nous aurons le jugement dans quelques minutes. Je suis désolé que vous ayez appris tout ça de cette manière. Vous êtes sûr que vous allez tous bien ? »
Je les regarde tous les trois, ils ont l’air si différent et pourtant, ils font partis de la même famille. C’est surprenant, mais c’est pour ça que j’aime me battre pour eux.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Dim 25 Oct 2015 - 23:51 par Nathanael E. Keynes
The trial
ft. Nikolaï Ledosvkoï && Jo A. Beauchamp && Nathanael E. Keynes
Mardi 28.07.2015 • Central London • La City • Tribunal
Je sais bien que les mots que je prononce ne sont pas très malins et ne risquent, surtout, pas d'apaiser les tensions. Mais je crois que je suis de base tellement en colère contre lui, que là, le voir prêt à frapper aussi sa fille me met juste hors de moi, et si je ne suis pas du genre à retourner les coups, c'est un fait que je n'ai pas vraiment la langue dans ma poche. Maman est à la fois inquiète pour moi et abasourdie de cette nouvelle donnée. Et il y a de quoi. A vue de nez, elle vient de découvrir qu'on lui a menti pendant quoi... quinze, vingt ans ? D'autres auraient sans doute assez mal réagi, et j'imagine que la réaction de la rouquine derrière moi - ça me fait réellement bizarre de l'entendre être qualifiée de "ma demi-soeur" - est dû à ce même ressenti.
« Je… Je peux partir, si vous voulez… »
Sauf que moi, j'ai pas vraiment envie de la voir disparaître et si ma proposition me vient naturellement aux lèvres, je me tourne presque aussitôt vers Maman, conscient que ça ne doit pas être facile pour elle.
« Je veux bien rester ? - Maman ? »
Maman a hoché la tête, simplement, mais reste en retrait, tandis que Nik reprend son rôle d'avocat et que la jeune fille répond docilement à ses questions.
« Oui, je suis la demi-sœur de Nate. Ma mère est française… »
Je secoue légèrement la tête, les yeux fermés. La France, hein... Il a toujours préféré être là-bas qu'à la maison, et il m'est assez facile, à présent, de comprendre pourquoi. Il avait une autre femme, là-bas, et une petite fille sans doute moins turbulente que l'enfant hyperactif que j'étais.
« Si vous avez besoin de précisions, je veux bien vous les apporter, mais… Pas parler en public. - Très bien alors je pense que nous avons toute nos chances de remporter ce procès. Mme Keynes, vous serez très bientôt libre d’agir comme bon vous semble. Il semblerait que votre, bientôt futur ex-mari nous donne là de nouvelles pistes. Ne vous inquiétez pas, ça ne durera plus très longtemps. Vous avez un fils très courageux et bien qu’un peu trop impulsif. Retournons à l’intérieur, l’audience va reprendre. »
J'encaisse le reproche de mon ami, sans broncher, mais à vrai dire, si c'était à refaire, je referai exactement la même chose. C'était impulsif, certes, mais pour rien au monde je ne laisserai quelqu'un se faire frapper par mon paternel sans réagir, certainement pas une jeune fille qui a pris ma défense, quelle qu'en soit la raison.
L'audience a repris, donc, ma mère et Nik au bureau les concernant, mon père et son avocat de l'autre côté de la salle, et la rousse et moi juste derrière Maman. Sans grande surprise, les derniers événements ont été relaté, mon paternel a perdu toute crédibilité, et quand on gagne à nouveau la sortie, notre avocat nous confirme ce qu'on suppose tous déjà, je crois : Maman ne peut pas ne pas avoir gain de cause.
« Tout ça sera bientôt fini. Nous aurons le jugement dans quelques minutes. Je suis désolé que vous ayez appris tout ça de cette manière. Vous êtes sûr que vous allez tous bien ? »
Des hochements de tête silencieux lui ont répondu, et un silence gêné s'est installé jusqu'à la reprise de l'audience pour le verdict initial. Le détail de la séparation des biens sera géré a posteriori, mais pour ce qui est de la légitimité de la demande de divorce de Maman, et de ma plainte pour coups et blessures, il est clair que mon géniteur est perdant.
Nik a proposé de raccompagner Maman, ce dont je lui sais gré, parce que j'ai pas vraiment envie qu'elle reste seule... Et en même temps, j'aimerais apprendre à connaître cette demi-soeur dont j'ignorais même l'existence jusqu'à il y a quelques minutes.
« Hum... Tu as quelque chose de prévu là ou... »
Comment dire que fut-un temps, j'aurais pu sortir cette phrase avec une toute autre idée en tête.
« Je crois que j'ai un peu douze millions de questions à te poser en fait... »
Je suis pas super à l'aise, j'avoue - on serait embarrassé à moins, n'est-ce pas ? - mais clairement, j'ai pas envie de la voir disparaître tout de suite. Et je me dis - ou en tout cas j'espère - que si elle est venue près de moi pour la fin de l'audience, si elle a ainsi pris ma défense face à notre père, c'est sans doute qu'elle aussi, souhaite faire la connaissance de son demi-frère. Dont elle connaissait l'existence, elle...
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 15 Nov 2015 - 11:01 par Invité
Jo ne savait plus sur quel pied danser. Le fait était qu’elle ne se sentait pas vraiment à sa place, après avoir foutu un bordel encore plus gros en intervenant pour gifler son père lors de la suspension de l’audience. Elle avait laissé le choix à son demi-frère et à la mère de celui-ci entre rester et partir. L’une comme l’autre solution lui convenait, en fait, elle n’avait pas de préférence, même si elle se rendait compte que pour la mère de Nate la situation ne devait pas être facile. La rouquine baissa la tête avant de répondre à l’avocat, d’une petite voix piteuse. Après avoir précisé qu’elle ne voulait pas intervenir dans le procès, l’avocat les invita à reprendre place dans la salle d’audience et, cette fois, Jo s’était mise du côté de son demi-frère et de la mère de celui-ci. Tout fut très rapide, cette fois, et, bientôt, c’était la pause avant le verdict. Mais, cette fois, Jo resta silencieuse, essayant de se faire la plus petite possible pour ne pas perturber davantage la mère de Nate qu’elle devinait gênée par sa présence. Finalement, le verdict fut rendu et l’avocat proposa de ramener la mère de Nathanael, à la grande surprise de la jeune fille qui s’attendait, juste, à échanger son numéro de téléphone avec son demi frère et à ce qu’ils partent chacun de son côté. Mais, visiblement, il était aussi curieux d’elle qu’elle l’était de lui.
« Hum... Tu as quelque chose de prévu là ou... » « Euh… Non… J’ai pris ma journée… » répondit-elle.
Et c’était vrai. Elle n’avait pas Lucia à garder, et avait pris sa journée à la bibliothèque, justement pour venir assister à ce procès, même si elle n’en connaissait pas le contenu. Au départ, quand elle avait compris que c’était pour le divorce, elle avait, bien entendu, pensé que les torts étaient pour la mère de son demi-frère mais, très rapidement, elle avait compris que les torts étaient exclusivement du côté de leur père et sa façon de le nier, de les nier sa mère et elle et de tout rejeter sur Nathanael et sa mère. Et ça, la demoiselle ne l’avait pas supporté. Elle s’était attendue à devoir réconforter son père après coup. Pas à le gifler quand elle en avait eu l’occasion. Mais, du coup, le fait était qu’elle ne savait plus trop quoi faire avec le temps dont elle disposait encore.
« Je crois que j'ai un peu douze millions de questions à te poser en fait... »
Ah bah voilà…. Maintenant, elle savait quoi faire. Enfin… Jo passa la main dans ses longues mèches rousses, sans trop savoir comment réagir.
« Euh… Oui, bien sûr… » se contenta-t-elle de répondre avant d’ajouter, regardant le parvis du tribunal autour d’eux : « Mais peut-être pas ici ? »