"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (Heaven & Linaëlle) you should be ashamed. 2979874845 (Heaven & Linaëlle) you should be ashamed. 1973890357
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(Heaven & Linaëlle) you should be ashamed.

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Destiny Tynged
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() message posté Mar 17 Fév 2015 - 0:48 par Destiny Tynged
you should be ashamed.

Heaven L. Howard-Clark & Linaëlle P. Bradshaw


Vous (Heaven) êtes à la caisse du supermarché, vous venez tous juste de payer et êtes en train de mettre vos achats dans votre sac, trop petit bien évidemment. Vous arrivez tous juste à caser vos courses, en vous retenant de pousser un cri de triomphe et de faire une danse de la joie. C'est donc avec fierté que vous vous dirigez vers la sortie, mais manque de chances une personne (Linaëlle) arrive en sens inverse et avant que vous ayez le temps de faire quoique ce soit, vos courses tombent par terre et pire que tout, votre pot de Nutella (ou autre) vient de se briser sous vos yeux. C'est décidé vous ne pouvez pas laisser cette horrible personne s'en tirer comme ça.

Il n'y a pas d'ordre défini dans ce RP. Ce RP est issu du système "Le RP est aveugle"


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() message posté Ven 27 Fév 2015 - 23:08 par Invité
she’s got battlefields in her mind; strategy maps unfolding on her skin the way other girls have stars and seas. crown on her head, head full of wars, wars for the wise, wise till the end. ✻✻✻ Elle fronça les sourcils en observant l’écran de son téléphone. Toujours rien. Absolument rien. Heaven se laissa quelques secondes pour ravaler sa déception, avant de finalement rendre les armes et ranger son cellulaire au fond de sa poche. Elle n’avait pas encore eu de nouvelles, cette semaine. Pas un message, pas un mail. Pas un seul mot, pas une seule lettre. Elle savait pertinemment qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète ; elle ne cessait de se répéter que Caleb devait vivre à des années-lumière de la réalité, là-bas, à New York. Il retrouvait ses anciens amis de la fac, après tout. Il devait fêter ces retrouvailles comme il se le devait. Il devait se réveiller au milieu de l’après-midi pour finalement se lever pour repartir faire la tournée des bars. Et ainsi de suite. Dans la frénésie de ces évènements, il en avait sans doute perdu la notion du temps ; pourtant, elle s’inquiétait quand même. Elle s’inquiétait toujours.
Cela faisait une semaine qu’elle n’avait absolument plus aucune nouvelle de sa part.
Et c’était bien la première fois qu’il l’oubliait lorsqu’il s’en allait là-bas.
Heaven ravala son amertume en s’élançant dans les différents rayons du petit supermarché sur Oxford Street.  Ses yeux parcouraient distraitement les différents articles en vente, mais elle ne les voyait pas. Pas réellement. Son esprit s’était envolé ailleurs ; elle déambulait le regard vide, le cœur battant douloureusement dans sa poitrine. Elle ne cessait de remettre des mèches de cheveux derrière ses oreilles et elle se surprenait à penser à Caleb à chaque fois que son esprit s’égarait. Ses mains avaient pris le relai toutes seules ; elles ajoutaient successivement des articles dans son panier, tremblant légèrement mais néanmoins affirmés dans leurs gestes mécaniques. Ses pensées, elles, étaient loin. Si loin. Directement à New York.
Elle aurait pu appeler Dylan afin qu’elle aille jeter un coup d’œil chez Silas, là où Caleb était censé crécher ces derniers jours. Elle aurait pu appeler Dylan afin qu’elle la rassure, afin qu’elle lui dise qu’il allait bien et qu’il lui donnerait des nouvelles rapidement. Mais elle s’était abstenue d’en parler à son amie. Elle ne désirait pas s’affoler pour rien ; elle espérait pouvoir, de cette manière, accorder à Caleb l’espace dont il avait besoin le temps d’une ou deux semaines. Elle n’avait pas le droit de l’étouffer en cherchant à tout prix d’avoir des nouvelles. Elle n’avait pas le droit d’imaginer le pire lorsque tout se passait sans doute très bien.
Elle n’avait pas le droit. Non, elle n’avait pas le droit.
Ses pieds finirent par l’amener directement à la caisse. Avec une application presque obsessionnelle, Heaven disposa ses différents articles sur le tapis en les classant par taille, avant attendre son tour, les bras croisés, le regard soucieux. Elle tentait de retenir son attention sur les boucles brunes de la cliente avant elle mais elle savait qu’elle n’y parviendrait pas très longtemps ; alors, tout, absolument tout, autour d’elle, était bon pour capturer ses yeux vitreux. Elle détaillait les expressions des personnes autour d’elle. Elle tentait de lire sur leurs lèvres, interprétait ce qu’ils se disaient. Elle observait ce qu’ils achetaient et essayait de deviner ce qu’ils allaient bien pouvoir en faire. Pourtant, Heaven savait au fond d’elle que cela n’était que masquer ses émotions. Elle savait que, quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle tente de faire, elle s’inquièterait toujours.
Parce que cela faisait sept jours qu’elle n’avait pas de nouvelle de Caleb, parti à New York pour retrouver ses amis d’université. Cent soixante-huit heures. Dix mille quatre-vingts minutes. Et encore plus de secondes.
Heaven adressa un sourire à la caissière lorsque cela fut son tour ; après tout, elle était habituée à sourire même lorsque rien, absolument rien, ne semblait aller dans son existence. Celle-ci scanna rapidement ses articles et Heaven les empila, au fur et à mesure, dans le sac en papier kraft qu’on lui avait donné. Trop petit. Cela fut la seule pensée qui lui effleura l’esprit lorsqu’on lui annonça la somme qu’elle devait et, distraitement, elle donna un billet à la caissière qui lui rendit la monnaie. Elle la remercia vaguement avant de s’écarter légèrement, la moitié de ses articles encore en dehors du sac.
Heaven prit une profonde inspiration en le vidant intégralement, entreprenant d’arranger la disposition de ses affaires de sorte à les faire toutes tenir dans le petit sac ; au bout de plusieurs tentatives, elle finit par y arriver, et un sourire flotta sur ses lèvres. Le premier sincère depuis des heures. Le premier sincère qui était en train d’éclore tout seul, sans qu’elle n’ait à se forcer. Elle s’accorda d’ouvrir le paquet de M&M’s qui trônait au-dessus, en guise de récompense, et en attrapa quelques-uns pour les fourrer dans sa bouche et reprendre sa route.
Son esprit, lui, retourna se soucier de Caleb et de son silence. Son corps, lui, fit un pas devant l’autre sans que son regard ne prête attention à ce qui se passait autour d’elle.
Le reste arriva trop vite. En une seconde, elle percuta quelqu’un, et ses bras ne trouvèrent rien de mieux que de lâcher tout ce qu’elle était en train de porter. Cela aurait pu être rien, en soi. Cela aurait pu ne pas être bien grave. Mais les M&M’s qu’elle venait d’acheter, dont le paquet était ouvert, se répandirent tout autour d’elle dans un bruit semblable à celui des billes. « Putain de merde. » lâcha Heaven entre ses dents en se baissant instantanément pour ramasser ce qu’elle avait fait tomber. Elle était en colère, oui. En colère contre elle, contre le monde entier, contre Caleb qui ne lui donnait pas de nouvelles et contre ces chocolats qui continuaient de rouler sur le sol, tout autour d’elle. Elle ferma les paupières pendant quelques instants, avant de les rouvrir pour regarder qui se trouvait en face d’elle. « Vous auriez pu faire attention… » marmonna-t-elle avant de secouer la tête. « … Quoi que, je ne regardais pas où j’allais non plus. » Avec de grands gestes précipités, Heaven tenta de remettre ses articles dans son sac, mais en vain ; elle était bien loin d’avoir la patience nécessaire pour jouer à tétric avec son paquet de céréales et sa brique de lait.
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Gabrielle Rowena
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() message posté Ven 10 Avr 2015 - 18:33 par Gabrielle Rowena
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Heaven & Linaëlle

yeah, little miss scatterbrain it's me ✻✻✻ Allongée sur le canapé, j'étais en train de terminer le paquet de cookies tout en zappant pour trouver quelque-chose d'intéressant à regarder. Des émissions, des séries vues et revus, quelques films, rien de bien intéressant pour un début d'après-midi. J'étais seule, Charlie étant au travail et Kayla ne venant pas avant le milieu de semaine. J'avais proposé à ma sœur de passer, mais le bébé étant malade elle ne voulait pas le laisser, ni risquer de me rendre malade aussi. C'était donc seule que je m'apprêtais à passer mon après-midi, comme souvent en ce moment. Je ne m'en plaignais pas, même si je ne voyais pas souvent Charlie. Cela avait toujours été comme cela, arriver à se voir entre deux cours et son travail, même si je n'allais plus vraiment en cours en ce moment. Mais cela ne changeait rien, nous ne pouvions toujours pas nous voir autant que je l'aurais aimé. Enfin, j'avais son sublime, grand, appartement pour moi toute seule et je pouvais donc faire ce que je voulais. Seulement, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire cet après-midi. Je n'étais pas assez courageuse pour sortir, pas assez inspirée pour peindre et je n'avais pas envie d'inviter qui que ce soit à passer. C'est en allant chercher un verre de jus d'orange dans le frigo, que je me rendis compte, qu'il ne nous restait plus grand-chose à manger. Cela ne me dérangeait pas, étant adepte des plats à emporter et autre junk food, mais ce n'était pas tellement le cas de Charlie qui préférait prendre le temps de cuisiner pour manger plus sainement. Et avec l'arrivée prochaine de sa fille, il faudrait que le frigo soit plein.
En temps normal, ce n'était pas moi qui m'occupais des courses. Comme du ménage et autre tâche ménagères. Il m'arrivait parfois de le faire pour aider, mais c'était plus Charlie qui était manique de ce côté-là. N'ayant pas quitté le domicile familial avant d'y être forcée, je n'avais jamais eu à me préoccuper de ce genre de choses. Mais désormais, cela faisait partie de mon quotidien, même si c'était plus souvent Charlie qui s'occupait de tout cela, que moi. Il avait l'habitude lui et cela se ressentait. Avec l'après-midi de libre, il semblerait logique que j'aille m'occuper de faire quelques courses, mais je n'étais pas sûre d'arriver à survivre. Toute seule, hormis pour aller deux ou trois choses, je n'avais jamais été faire les courses. Nous avions rapidement conclus que ce n'était pas mon rayon et qu'il valait mieux pour tout le monde, que ce ne soit pas à moi de faire les courses. Je ne m'occupais pas de beaucoup de choses dans l'appartement, ce qui ne faisait que renforcer mon sentiment que j'étais une invitée dans son appartement. Peut-être que si je faisais des efforts, j'arriverais à plus me sentir chez moi. Soupirant, je pris la décision d'essayer d'aller acheter de quoi manger au moins pour le weekend. Cela ne devrait pas être trop compliqué, en théorie.

Il me fallu encore un bon quart d'heure, pour réellement sortir vraiment de l'appartement. J'avais passé mon temps à changer d'avis, me décourageant toute seule de nombreuses fois. D'ordinaire j'évitais les endroits où il y avait beaucoup de monde, pour des raisons de sécurité, surtout pour eux. Pour moi aussi, puisque j'étais capable de me laisser déborder et d'en arriver à faire une crised'angoisse. Combien de fois, cela m'était arrivée, faisant perdre le temps de tout le monde, à cause de moi ? Voilà, pourquoi en général je préférais laisser cela à Charlie ou bien l'accompagner. Avec lui tout devenait plus facile, manque de chance il n'était pas disponible pour le moment. Avant de partir, je pris le temps de lui envoyer un message pour lui parler de ma mission suicide. Au moins s'il m'arrivait quelque-chose, il serait où me chercher. Je m'étais changée très rapidement, avant de changer d'avis encore une fois, pris mon sac et étais sortie. Après avoir vérifié que j'avais bien fermé derrière moi, ce qui m'arrivait d'oublier de temps en temps, j'étais prête pour mon aventure de l'après-midi. Heureusement pour moi, il y avait un centre commercial non loin, ce qui était parfait. Je n'avais ainsi pas besoin de prendre le bus, le métro ou autre. J'étais habituée de me déplacer à pied de toute façon.
Ce fut en arrivant devant le magasin que je me rendis compte que bien évidemment je n'avais pas fait de liste. J'étais bonne pour faire tous les rayons au moins cinq fois pour savoir quoi prendre. Encore une fois, je me prouvais que je n'étais pas attentive à ce que je faisais. J'allais devoir improviser, comme toujours. Mentalement j'étais en train d'essayer de me rappeler ce que nous n'avions plus quand je me sentis pousser en arrière. Et bien sûr, il n'en fallu pas plus pour que je trébuche et fasse tomber mon sac. Je venais de rentrer en collision avec quelqu'un. Une femme apparemment en colère, ce qui me fit rougir automatiquement. À peine arrivée je venais déjà d'énerver quelqu'un. « Oh mon dieu... Je... Je suis désolée. » J'avais provoquée un vrai massacre et je n'osais plus bouger de peur de faire encore pire. Il y avait des M&M's partout, des affaires de mon sac sac éparpillé un peu partout avec et moi, complètement paniquée. Mais qu'est-ce que j'avais encore fait ? « Non, c'est ma faute... » Pas sûre qu'elle avait pu m'écouter vu mon volume sonore. J'avais peur qu'elle se remette à crier.

✻✻✻
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 17:23 par Invité
she’s got battlefields in her mind; strategy maps unfolding on her skin the way other girls have stars and seas. crown on her head, head full of wars, wars for the wise, wise till the end. ✻✻✻ La colère, l’inquiétude. L’incompréhension, la peine. Toutes ces émotions habitaient le cœur d’Heaven et, sans qu’elle ne s’en rende réellement compte, le chaos qu’elle était devenue la rendait irritée et intraitable, individualiste et asociale. Elle préférait rester seule. Elle se plaisait à demeurer assise sur son canapé, à changer les chaines de télévision dès qu’elle tombait sur un spot publicitaire, plutôt qu’à sortir à droite et à gauche comme elle avait bien pu avoir l'habitude de faire. Elle était mieux, là, seule, plutôt qu’entourée ; la présence des livres était plus apaisante que celle du reste du monde et elle se surprenait, régulièrement, à se demander si Caleb pensait aussi souvent à elle qu’elle ne pouvait penser à lui, elle. Mais il n’existait pas de réponse à ses questions et elle savait qu'elle n'aurait pas le droit d'être rassurée non plus ; le silence dans lequel il la plongeait la rongeait de l’intérieur et elle avait conscience que, quoi qu’elle puisse en dire ou en faire, elle y accordait bien trop d’importance pour son propre bien.
Elle aurait dû s’en ficher. Elle aurait dû ne pas penser à lui, ni même à eux, à ce couple qu'ils formaient depuis des années maintenant. Elle aurait dû avancer la tête haute au lieu de se poser une centaine de questions et de se remettre elle-même en cause.
Elle aurait dû tout cela, oui. Mais depuis quand agissait-elle comme il fallait ? Elle avait toujours agi contre vent et marée, contre la logique même du monde. Elle avait tujours avancé sans regarder derrière elle, sans se soucier qu'elle puisse faire quelque chose de mal. Parce que Heaven était comme cela ; elle fonçait sans cesse, elle assumait pleinement ce qu'elle était, même lorsqu'elle aurait sans doute mieux fait de repenser à ses actes une centaine de fois.
Elle n’aurait pas dû réagir ainsi, également. Elle en avait conscience, elle le savait, tout son être lui avait envoyé des signaux d’alarme. Elle l’avait entendu à l’instant même où ses paroles s’étaient échappé de ses lèvres que son ton était sans doute trop sec et trop tranchant. Mais c’était fait. Mais c’était trop tard. Intérieurement, elle se sermonna, sachant pertinemment que la personne qui l’avait bousculée n’avait pas fait exprès de le faire.  Que la personne qui l’avait bousculé avait été comme elle, à ne pas faire attention où elle allait, à se laisser submergée par ses propres pensées.
Elle savait, également, que cette même personne devait avoir autant de problèmes qu’elle, que sa vie ne devait pas être toute rose non plus. Elle savait, aussi, que cette même personne ne lui voulait sans doute aucun mal et qu’elle regrettait, en ce même instant, son inattention passagère. Pourtant, Heaven avait laissé échapper de malheureuses paroles avant même qu’elle ne réfléchisse à tout cela ; désormais, elle ne pouvait plus les retirer, hormis, peut-être, tenter de se rattraper comme elle pouvait.
Mais comment pouvait-elle se rattraper quand elle ne parvenait plus à voir le bout du tunnel ? Le monde autour d’elle lui paraissait bien sombre, bien triste, et elle se sentait si mal dans cette solitude. Si délaissée. Si abandonnée. Elle ne savait même pas si son propre caractère était enclin à s'adoucir ou si elle se laisserait une nouvelle fois submergée par l'irritation et la mauvaise humeur. « Oh mon dieu... Je... Je suis désolée. » Heaven haussa les sourcils en entendant les mots chargés de détresse de la demoiselle en face d’elle, et elle l’observa avec plus d’attention en se mordant la lèvre. Elle pouvait presque la voir trembler sous son regard ; elle paraissait jeune et douce, jeune et désolée, oui. Sans doute trop.
Et, en cet instant, Heaven se sentit encore plus mal de l’avoir agressé de la sorte. Comme si   « Non, c'est ma faute... » marmonna-t-elle. Elle semblait ne pas savoir quoi faire, également, ne faisant qu’accroitre le malaise de Heaven ; elle ne savait déjà plus où donner de la tête et l’angoisse générale de la personne qui l’avait bousculé était presque communicative. Tremblante, Heaven fourra quelques articles dans son sac de course, avant de pousser un soupir. « Vous n’allez pas vous mettre à pleurer, hein ? » demanda-t-elle subitement, l’ébauche d’un sourire décorant ses lèvres. Ses bras, eux, tremblaient à cause de la précipitation avec laquelle elle pouvait tenter de ranger son sac ; Heaven sentait les regards des individus autour d’elle mais elle avait une certaine facilité à se ficher, complètement, de ce qu’ils pouvaient bien penser. Elle avait passé des années à le faire, après tout. Des années à apprendre à ne s’en tenir qu’à elle-même. Des années à admettre que les autres étaient son enfer et que leur accorder le moindre crédit était la première étape vers la perte de confiance en elle. « Arrêtez de trembler, vous me mettez mal à l’aise. » finit-elle par reprendre, plus doucement, même si elle continuait de s’activer pour ranger ses affaires. C’était étrange, presque. De devoir la réconforter, elle, alors qu’elle n’avait pas tous ses articles et des centaines de M&M’s éparpillés sur le sol. Mais peu importe ; Heaven était plutôt versée dans l’étrange, de toutes manières, et elle aimait croire qu’elle n’était plus facilement impressionnable. « Vous pouvez me passer la boîte de tampons sur votre gauche ? » reprit-elle, avant de froncer les sourcils. « Je veux dire, votre droite. C’est ma gauche mais c’est votre droite. » Ridicule, oui, mais Heaven le savait, le ridicule ne tuait pas. Et, aussi, elle était incapable de savoir comment gérer cette situation ; elle s’en voulait d’avoir été trop sévère mais elle ne savait pas comment se rattraper ; l’humour, même très voilé, paraissait être une bonne solution mais elle savait qu’elle aurait sans doute bien plus l’air idiote qu’autre chose. Elle retint sa respiration pendant quelques instants avant de finalement tendre la main vers elle pour lui intimer qu’il n’y avait pas de mal à lui passer la boîte de tampons, et qu’elle n’allait pas la mordre non plus.
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Gabrielle Rowena
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() message posté Ven 12 Juin 2015 - 0:36 par Gabrielle Rowena
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yeah, little miss scatterbrain it's me ✻✻✻ Ce genre de catastrophe faisait généralement rire ma mère quand elle était avec moi et à chaque fois je mettais demandé si elle rigolait de moi et de ma timidité ou bien du fait que j'étais une véritablement catastrophe ambulante ? Je n'avais jamais osé lui demander, ayant peur de la réponse. Seulement aujourd'hui j'étais seule et je devais m'occuper de réparer mes dégâts sans l'aide de personne. Je venais tout juste d'arriver, je n'étais même pas véritablement dans le magasin et déjà mon côté empoté avait fait surface. Trop perdue dans mes pensées, à essayer de me souvenir ce que nous avions à l'appartement et ce qu'il fallait réellement, pour faire attention aux autres. Ironie, puisque généralement je passais mon temps à faire attention aux autres, n'aimant pas me mélanger avec les autres. Malheureusement, cela ne marchait pas toujours, comme maintenant. J'avais foncé tête baissée dans une blonde qui semblait en colère. Bien évidemment, à sa place je le serais aussi. Sauf que je n'aurais probablement rien dit et me serait contentée de ramasser mes affaires en silence. Les conflits ce n'est pas mon point fort. Et malheureusement pour moi, il est assez difficile de partir discrètement sans rien dire. Je viens de faire tomber ses courses et mon sac par la même occasion.
Je suis plantée là, ne sachant pas quoi faire. J'ai réussi à m'excuser déjà deux en l'espace d'une minute et pourtant je me sens toujours aussi mal. Bien évidemment, je ne pouvais regarder devant moi, non il avait fallu que je provoque une catastrophe. Je dois vraiment être pathétique, pour qu'elle me demande si je vais me mettre à pleurer. Non, je suis mortifiée et complétement dépassée, mais pas encore au point de vouloir pleurer. Apparemment, je dois quand même être complètement stupide à ne pas bouger. Dans un vain espoir de me bouger, je me baisse aussi, pour essayer de l'aider ou de ramasser mes affaires, mais je ne sais pas par quoi commencer. Je ne sais même pas si je dois l'aider. Supposons que je fasse encore plus de dégâts, je suis bien capable de casser quelque-chose en voulant l'aider. Moi et mes deux mains gauches, il est peut-être préférable que je ne fasse rien. Être invisible, une chose que je sais faire à la perfection. Je ne sais pas si je dois aider ou non et je commence vraiment à être mal à l'aise d'être aussi peu utile. Même réparer mes erreurs, je ne sais pas faire. « Désolée. » Je suis tellement habituée à être dans cet état face à des inconnus, que je ne me rends pas compte de quel effet cela peut avoir.

Je suis en train d'essayer de me calmer, en me répétant mentalement, que ce n'est rien, ce n'est pas la fin du monde, mais une situation tout à fait normal. C'est plus ou moins une réussite, je sais bien que ce genre de choses arrive à plein d'autre personne et pourtant, je me sens toujours aussi coupable de ne pas avoir regardé où est-ce que j'allais avant de lui foncer dedans. Elle a l'air moins en colère, sa voix est plus calme et forcément, c'est déjà mieux pour moi. Je sais que j'ai dû l'énerver, mais je ne suis pas douée pour gérer les situations de crise. « Ma droite ? » Je la regarde sans comprendre un instant, avant de réagir quand elle tend la main. Ses courses, oui bien sûr. Ses courses que j'ai renversés par terre. Je localise la fameuse boîte sans mal, avant de la prendre pour lui donner. « Tenez. » Il reste encore de ses affaires par terre, des miennes aussi, mais ce n'est pas le plus important. Ses m&m's sont ruinés en revanche. Je prends ce qui est à côté de moi avant de lui tendre. « Je suis vraiment désolée pour tout ce bazar. » Ma voix est un peu plus calme, mais je sais que je dois avoir l'air d'une biche effrayée. Je ne la connais pas, elle pourrait très bien se remettre en colère d'un coup.
Pour le moment, ce n'est pas le cas, ce qui me permet de l'aider lentement, mais sûrement. Bien évidemment je ne fais tellement pas attention à ce que je fais, que je lui tends mes clés, avant de réaliser que c'est à moi. « Oh ! Pardon. » Je lui souris timidement prenant sur moi, pour ne pas m'enfuir en courant, dès qu'elle aura tout récupéré. De toute façon, elle doit déjà me prendre pour une folle, alors ce n'est sûrement pas cela qui changerait quelque-chose. Et puis, il y a quand même peu de chance pour que l'on se recroise un jour, à part ici, mais je crois que je ne suis pas prête de refaire les courses seules de si tôt de toute façon. Charlie est bien mieux organisé que moi pour cela, comme pour tout en faite. Je suis mal à l'aise, je ne sais pas quoi dire pour meubler le silence, bien qu'il ne me dérange pas. Je préfère le silence de toute façon, ainsi je n'ai pas à parler avec des personnes qui me sont inconnues. Mais c'est assez étrange d'être là à l'aider sans rien dire. J'ai l'impression qu'un peu d'humour arrangerait tout, mais là encore ce n'est pas mon domaine. Enfin si, mais quand je connais les gens. « J'espère qu'il n'y a rien de casser... » Je n'ai pas vu l'étendue de mes dégâts et je crains le pire. J'aurais mieux fait de rester à l'appartement.

✻✻✻
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() message posté Sam 20 Juin 2015 - 11:23 par Invité
she’s got battlefields in her mind; strategy maps unfolding on her skin the way other girls have stars and seas. crown on her head, head full of wars, wars for the wise, wise till the end. ✻✻✻ Elle ne faisait que s’excuser et, étrangement, cela avait le don d’accroître le malaise d’Heaven. Après tout, elle avait l’habitude de s’opposer à des personnalités plus forte qu’elle. Après tout, elle avait l’habitude que, quand elle haussait le ton, la personne en face d’elle fasse de même pour parler encore plus fort. Elle était déstabilisée, quelque part ; et, pire encore, elle ne savait pas comment réagir face au regard apeuré de la demoiselle qui semblait encore plus désorientée qu’elle. Elle ne s’était pas attendue à une situation pareille. En prenant la parole, elle ne s’était pas attendue à se retrouver face à une personne moins belliqueuse qu’elle. « Désolée, » répéta-t-elle et Heaven ne put s’empêcher de lever le regard sur elle et de se demander, au fond, si elle ne le faisait pas exprès. Exprès de s’excuser. Exprès d’accroître son malaise. Exprès de la déstabiliser. Sans doute pas ; elle paraissait bien trop effrayée et innocente pour être insolente en cet instant et l’anglaise nota, dans un coin de sa tête, qu’elle aurait mieux fait de compter le nombre de fois où elle avait bien pu s’excuser.
Juste pour voir. Juste pour mettre un chiffre à ce qui semblait se répéter encore et encore.
Elle n’était pas habituée et, au fond, elle savait qu’elle ne le serait jamais. Sa mère s’était toujours appliquée à crier plus fort qu’elle, l’encourageant à se retrancher dans les pires protestations qui soient. Qui existent. Son père, lui, avait toujours été d’un calme olympien traumatisant mais, maintenant qu’elle savait tout ce qu’il avait bien pu faire, Heaven se considérait chanceuse de ne pas s’être réellement attirée ses foudres. Drew, lui, n’avait jamais cherché à ce qu’elle commence la première. Il avait toujours été celui à se jeter la tête la première dans une confrontation. Le reste du monde était bien trop en colère contre l’univers tout entier pour lui donner l’occasion d’atre la plus forte. Quand Heaven avait osé, un jour, lever la voix pour protester, elle n’avait eu le droit qu’à subir les foudres de quelqu’un d’autre. Jamais, au grand jamais, elle ne s’était retrouvée seule dans une confrontation de cette manière. C’était une bonne chose, quelque part.
C’était une bonne chose, au fond. Cela lui donnait de l’espoir par rapport au reste du monde. Cela lui prouvait que les individus n’étaient pas tous mauvais, qu’il y avait encore des personnes qui méritaient de vivre sur cette planète. Mais Heaven était trop perdue pour réellement s’en rendre compte. « Ma droite ? » demanda-t-elle, avant de comprendre ce qu’Heaven lui demandait pour s’exécuter sans mal. « Tenez. » Heaven observa la main qui lui tendait la boîte pendant quelques instants, cherchant à mettre un nom sur la façon d’être de la jeune femme qui se trouvait en face d’elle. Elle était beaucoup plus perdue qu’elle. Surtout, elle paraissait beaucoup trop douce pour survivre dans un monde pareil.
Comme si elle risquait de se faire ronger de toutes parts par le reste. Comme si elle risquait de ne pas s’en sortir indemne. Comme si le monde allait se jouer d’elle parce qu’elle était trop douce pour se défendre. « Je suis vraiment désolée pour tout ce bazar, » s’excusa-t-elle une nouvelle fois en tendant de nouvelles affaires à Heaven. L’anglaise haussa les épaules avant de fourrer dans son sac de course les articles, ne faisant même plus attention à l’état des choses qu’elle avait pu acheter. Elle ne savait pas vraiment si elle avait hâte de filer ou si c’était la personne en face d’elle qui la mettait réellement mal à l’aise, mais elle ne désirait pas s’attarder dans les parages encore plus longtemps.
Perdue dans ses pensées, Heaven attrapait tout ce qu’on pouvait lui donner pour tout ranger, s’appliquant elle même à récupérer les articles autour d’elle comme une automate. Elle eut besoin d’une demi-seconde pour se rendre compte qu’elle s’était retrouvée avec un trousseau de clefs dans les mains, et la demoiselle en face le récupéra aussi vite. « Oh ! Pardon. » Une nouvelle excuse. Heaven esquissa un sourire. « Arrêtez de toujours vous excuser, » laissa-t-elle échapper, se rendant compte que cela pouvait être interprété de la mauvaise manière. « Je veux dire, ce n’est pas la fin du monde, vous n’êtes pas obligée d’autant culpabiliser. »  Elle lui adressa un sourire avant de finalement mettre le dernier article dans son sac, autrefois bien ranger. Elle observa les affaires qu’il restait sur le sol, se rendant compte qu’elle n’avait pas été la seule à avoir perdue ses affaires.
Elle ressentit une pointe de culpabilité au fond de son coeur, aussi. D’ordinaire, Heaven assumait ; elle assumait ses mots, elle assumait son agressivité passagère, elle assumait ce qu’elle était ; elle avait décidée, depuis bien longtemps, qu’elle n’avait de compte à rendre à personne et que personne n’avait à juger la personne qu’elle était. Cependant, pour la première fois depuis des années, elle regrettait. Elle regrettait de s’être laissée submergée. Tout cela parce que la personne en face d’elle semblait être bien trop inoffensive, inoffensive et innocente. « J'espère qu'il n'y a rien de cassé... » Heaven revint sur Terre, fronçant les sourcils. Elle jeta un vague coup d’oeil au contenu de son sac de courses, avant d’hausser les épaules. « Tant pis, sinon, » dit-elle finalement avant de rendre le porte-feuille à sa propriétaire. « Je m’appelle Heaven, au fait, » ajouta-t-elle. Elle lui adressa un nouveau sourire, comme pour l’inciter à se calmer, comme pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave et que les mots dépassaient souvent ses pensées. Mais elle ne la connaissait pas. Comment pouvait-elle s’appliquer à la rassurer si elle n’avait absolument aucune idée de la manière dont elle pouvait bien fonctionner. « Et je le répète, ce n’est pas grave. C’était un accident, sur le coup ça m’a énervé mais ce n’est vraiment pas grave. » Ce n’est pas grave sonnait très bien avec ce n’est pas facile. Pas facile de faire la part des choses. Pas facile de pardonner ses propres erreurs. Pas facile de ne pas s’attarder sur les petits détails.
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() message posté Dim 2 Aoû 2015 - 17:00 par Gabrielle Rowena
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yeah, little miss scatterbrain it's me ✻✻✻ Je suis une vraie catastrophe. Je peux échapper tout ce que je tiens dans mes mains. Faire tomber une chaise ou une lampe, rien qu'en passant à côté. Parfois, j'ai l'impression que Charlie doit plus me surveiller que Lily dans l'appartement. Heureusement pour moi, il ne s'énerve presque jamais, rigolant plus tôt. Le seul moment où je ne suis plus un danger et lorsque je peins. Je suis dans mon élément lorsque je tiens un pinceau entre les doigts. Sinon, je serais capable de blesser quelqu'un avec une petite cuillère tellement mon niveau de coordination est complètement nul. C'est un miracle que je n'ai encore tué personne. D'accord, j'exagère peut-être un peu, mais à peine. Je suis vraiment une catastrophe ambulante. Je n'ai jamais été gracieuse, ni même discrète. Enfin si. Je suis discrète, dans le sens je suis souvent invisible. Je n'aime pas me faire remarquer, être le centre de l'attention ou que l'on parle de moi. Je suis toujours mal à l'aise dans ce genre de situation. Ma sœur a toujours été tout mon contraire et je l'ai toujours envié pour cela. Elle m'aurait bien été utile en ce moment. C'est tout moi de rentrer dans quelqu'un sans faire attention, les affaires se sont retrouvées sur le sol, comme s'il y avait eu une explosion nucléaire. Mes affaires et les siennes, toutes mélangées sur le sol. Et à côté de cela, moi, qui suis complètement dépassée après. J'ai l'impression que quoique je pourrais dire ou faire, cela n'ira pas de toute façon. Voilà, pourquoi, en plus de ma timidité habituelle, je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Je ne cesse de m'excuser et apparemment il faut que j'arrête. Encore une fois, je suis complètement à côté de la plaque. Rien d'étonnant, je ne suis pas habituée à aider à ramasser des courses, devant tout un tas de monde. Moi qui espérais faire mes courses en vitesse et rentrer, c'est raté. Je ne dois pas culpabiliser il semblerait. Plus facile à dire qu'à faire. Surtout, quand je vois mes affaires et les siennes sur le sol. Enfin, il ne reste presque plus rien maintenant. Je ne sais pas quoi lui répondre et me contente, d'une sorte de sourire timide. Si elle ne me prenait pas encore pour une demeurée, cela ne devrait plus tarder. J'ai envie de m'enfuir en courant, en la plantant ici, mais je n'ai pas encore récupéré toutes mes affaires et je n'ai pas envie de les laisser là. Je n'ose plus rien dire, j'ai bien l'impression que je l'énerve, alors je me contente de terminer de lui donner ses affaires, en essayant de ne rien casser de plus. Je suis vraiment mal à l'aise et le fait d'avoir l'impression de l'énerver me met encore plus mal à l'aise. Une chaîne sans fin. Comme j'aurais aimé rigoler et dire que je suis une vraie miss catastrophe, tout en lui rendant ses affaires. Pouvoir lui faire la conversation et non passer mon temps à m'excuser et à attendre de voir, si elle allait encore se mettre en colère. Malheureusement, je ne suis pas douée pour le relationnel depuis toujours. Et le fait d'avoir été déscolarisé pendant deux ans, ne m'a pas aidé.
Nous avons réussi à récupérer toutes ses affaires, il reste mon porte-feuille qu'elle a récupéré. Je le prends, en le jetant dans mon sac histoire de pas le faire tomber une fois de plus. Il ne manquerait plus que cela, que je recommence. Elle essaie de me rassurer que ce n'est pas grave, alors que je viens quand même de faire tomber toutes ses courses fraîchement achetées sur le sol. Je ne peux même pas lui proposer de remplacer ses affaires endommagés, je n'aurais plus d'argent pour faire mes propres courses. Bien que je ne suis pas sûre de faire mes courses après tout ça de toute façon. « Linaëlle. » J'ai enfin réussi à prononcer autre chose que pardon ou désolée, un vrai miracle. Elle ne semble plus en colère, bien que je préfère me méfier quand même. Je ne sais pas quoi lui dire de plus, alors que mon cerveau me cri de partir et de ne pas recommencer à dire ou faire n'importe quoi. J'ai pourtant, l'impression de lui devoir quelque-chose. Quoi ? Là par contre je n'en ai pas la moindre idée. « Je suis quand même désolée. » Et voilà, que je recommence. J'ai envie de me mettre une gifle et enchaîne, avant qu'elle ne recommence à me dire d'arrêter. « Pour vos courses et votre temps... Je doute que vous faire rentrer dedans n'était pas dans votre programme du jour. » Je lui souris timidement, essayant de m'en sortir, après m'être excusée une nouvelle fois. « Vos M&M's sont fichus par contre. » Comme si elle ne l'avait pas vu elle-même. J'essaie de dire autre chose, que des excuses, mais dans le fond, il vaut mieux que j'arrête de parler tout court. D'un coup, j'ai une idée lumineuse, afin il me semble, sur le moment.« Est-ce que je peux vous offrir un café, ou autre chose, pour tourner la page ? » Il me semble que ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Et même si elle vient quand même de me crier dessus et que j'ai l'impression de l'irriter, je peux essayer de faire un effort. Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui ai proposé, je ne sais pas si j'aurais quelque-chose à lui dire, mais je peux essayer d'être sociable. Je m'en veux tellement, de ne pas avoir fait attention, qu'en réalité je pourrais presque lui proposer n'importe quoi, pour qu'elle oublie. Je n'aime pas mettre les gens en colère.

✻✻✻
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() message posté Mer 11 Nov 2015 - 20:43 par Invité
she’s got battlefields in her mind; strategy maps unfolding on her skin the way other girls have stars and seas. crown on her head, head full of wars, wars for the wise, wise till the end. ✻✻✻ Heaven était sanguine, impulsive, presque. Elle réagissait avant d’analyser la situation, elle laissait son corps la guider avant même que les informations ne se succèdent dans son crâne. Peut-être aurait-elle fait autrement en voyant que la personne en face d’elle était une personne de sensible et discrète ; peut-être aurait-elle agi en conséquence, agi de sorte à ne pas la brusquer, de sorte à l’aider plutôt que de l’enfoncer.
Mais elle ne l’avait pas fait.
Elle n’avait pas fait attention à ce qu’il se passait avant de laisser son irritabilité dépasser sa pensée. Elle avait qu’elle avait agi comme elle avait toujours eu l’habitude de faire ; avec ses parents, avec ses professeurs, avec toutes les personnes qui avaient pu se mettre en travers de son chemin, elle avait usé encore et encore de remarques acides pour prouver qu’elle n’était pas faible, pour montrer qu’ils n’avaient pas le droit de lui barrer la route. En cet instant même, son corps tout entier avait appliqué ce même schéma auquel il était habitué depuis des années. Et elle n’aurait sans doute pas dû. La personne qui l’avait bousculé n’avait rien avoir avec ses parents sévères et distants ; elle n’avait rien avoir non plus avec ces têtes durs qui avaient ponctué son existence de dépravée. Elle n’avait rien avoir avec tout ça, rien avoir avec les personnes qu’elle était habituée à côtoyer au quotidien. Elle avait mal agi, elle avait mal réagi. Et elle savait que c’était trop tard. Elle savait qu’elle avait sans doute dit les mots de trop, qu’elle n’avait pas fait preuve de délicatesse, que son attitude tout entière avait brusqué une personne qui ne le méritait pas. Si la jeune femme en face d’elle ne cessait de se confondre en excuses, Heaven, elle, sentait le malaise s’accroître dans sa poitrine.
Peut-être était-elle une sauvage, au fond. Peut-être ne savait-elle plus faire preuve de respect ou agir en société selon les conventions pour ne froisser personne. Dans tous les cas, c’était la première fois qu’elle se retrouvait à regretter ses actions, ses gestes, ses réactions ; d’ordinaire, elle assumait. Elle assumait ce qu’elle était. Elle assumait sa personne. Mais plus en cet instant. « Linaëlle, » lui répondit la jeune femme et Heaven esquissa un sourire pour la remercier de se prêter au jeu des présentations. Ce n’était pas grand chose, au fond, mais c’était déjà mieux que rien, déjà mieux que ce qu’elle avait bien pu espérer.
Même si, au fond, ce n’était pas Linaëlle la méchante de l’histoire, mais Heaven, seulement Heaven, si on devait fatalement employer ce genre de mot là. La première avait simplement eu le malheur de se retrouver sur son chemin, de subir son courroux de mauvaise fille à ses heures perdues. « Je suis quand même désolée, »  répéta-t-elle et la mâchoire d’Heaven se serra. Elle n’était méchante, au fond, loin de là. Elle n’était pas désagréable non plus et ne faisait sans doute pas exprès de se répandre en excuses au sujet d’une chose qui n’était pas forcément si grave que cela. Mais c’était plus fort que Heaven. Cela ne faisait qu’accroître son propre malaise et la forçait à se demander si elle était vraiment si horrible que cela avec les autres. « Pour vos courses et votre temps... Je doute que vous faire rentrer dedans n'était pas dans votre programme du jour, » poursuivit Linaëlle en esquissant un sourire timide. « Vos M&M's sont fichus par contre. »  Ce fut au tour de Heaven de sourire lorsqu’elle entendit sa remarque ; elle observa tout autour d’elles, voyant les trois-quarts de son paquet qui s’était répandus sur le sol. Elle aurait presque été honteuse si la vision n’avait pas eu quelque chose de comique.
Et, puis, l’exaspération passée, elle était rapidement passée à autre chose. Après tout, elle l’avait répété à Linaëlle ; ce n’était pas grave. Il ne s’agissait que d’un paquet de M&M’s qu’elle n’aurait jamais l’occasion de manger, pas de quelque chose absolument essentiel à sa survie. « Est-ce que je peux vous offrir un café, ou autre chose, pour tourner la page ? » lui demanda Linaëlle et Heaven haussa les sourcils, surprise. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’elle lui fasse une telle proposition, se disant que la jeune femme en face d’elle était sans doute plus du genre à vouloir disparaître dès qu’elle en avait l’occasion plutôt que s’attarder en sa présence. « Pourquoi pas, »  répondit Heaven toujours avec ce même sourire sur les lèvres, ce sourire de surprise, ce sourire d’incompréhension mais tout de même voilé d’une certaine satisfaction. C’était étrange, au fond, cette situation. Elle resserra sa prise autour de ses sacs de courses, avant de pousser un soupir. « Même si, techniquement, c’est moi qui ferais sans doute mieux de vous payer un café, »  reprit-elle avec amusement. « Je vous ai traumatisé. Ce n’était vraiment pas mon intention, les mots m’échappent beaucoup trop vite. »  Elle haussa les épaules comme pour s’excuser, sachant que cela n’en était pas réellement ; elle fit un pas vers la sortie du magasin, veillant à ce que Linaëlle la suive bien et ne prenne pas la fuite dans un instant de détresse, et prit une profonde inspiration quand le vent balaya son visage. « Vous savez, il faut vous défendre, »  finit-elle par lui dire. « Répondre, ne pas vous laisser faire. Je sais, ça paraît plus facile à dire qu’à faire. »  Cela lui paraissait essentiel, au fond, mais, après tout, elle savait aussi qu’elle n’était pas forcément le meilleur exemple non plus. Elle était trop agressive. Trop en colère contre le monde entier.
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() message posté Ven 29 Jan 2016 - 14:58 par Gabrielle Rowena
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yeah, little miss scatterbrain it's me ✻✻✻ Je savais que je n'aurais pas dû venir faire les courses toute seule. Depuis le début, je n'ai cessé de me dire que c'était une mauvaise idée et j'avais entièrement raison. Parfois, je me dis que je ne devrais pas être autorisé à sortir seule dans la rue. J'ai beau essayer de faire des efforts, cela ne marche jamais. Je suis une catastrophe ambulante, qui a encore frappée. Une femme enceinte qui plus est, encore pire. J'aurais aimé disparaître, malheureusement cela n'a pas marché. Cela ne marche jamais. C'est un super pouvoir qui me plairait beaucoup, pouvoir disparaitre sur commande. Je n'aime pas me faire remarquer, ce qui est totalement le contraire de la situation. Non seulement, j'ai réussi à énerver une femme enceinte, mais en plus les clients, ne cessent de regarder dans notre direction. Je suis vraiment une gourde. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été aussi maladroite. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombée, que j'ai échappé quelque-chose, ou simplement fait tomber ce que j'avais dans les mains. Pas plus que je ne compte le nombre de cicatrices que j'ai sur le corps. Pas de blessés aujourd'hui, ce qui était déjà une bonne chose. Je n'aurais pas supporté qu'elle puisse s'être fait mal à cause de moi. Je ne supporte déjà pas de savoir que toutes ses courses sont tombées à cause de moi et que je lui ai fait perdre son temps, alors la blesser. Comme toujours, je ne fais que m'excuser, ce qui n'est pas la bonne méthode apparemment. Seulement, plus elle semble être énervée par mes excuses et plus j'ai envie de m'excuser. Un cercle sans fin. Je ne sais pas quoi dire d'autres. Je ne suis pas douée pour interagir avec d'autres êtres humains. C'est un vrai miracle d'avoir un copain vu mon cas désespéré. J'aurais d'ailleurs préféré que Charlie soit avec moi, mais non. Je suis seule, avec Heaven. Un prénom si contradictoire de son caractère tout à l'heure. J'arrive à me présenter aussi, après avoir prit sur moi pour ne pas m'enfuir en courant, maintenant que chacune avait enfin récupéré ses affaires. Je crois que je suis encore sous le choc, ce qui explique que je suis encore ici. J'ai l'impression de ne plus savoir marcher, bien trop encore sous le coup de ma maladresse. J'en suis tellement toute perturbée, que je m'entends lui proposer de lui offrir un café. J'ai l'impression de ne plus être maitresse de moi-même pendant un instant. Mon cerveau me cris de fuir, que je ne saurais jamais tenir une conversation avec une inconnue, ce qui est totalement vrai, mais il est trop tard. Il est encore plus difficile de faire machine arrière, quand elle répond positivement. De toute façon, est-ce que la situation pourrait être pire ? Techniquement oui, je serais capable de faire pire, mais j'espère de tout mon cœur que non.
« Quoi ? Non. Je... C'était légitime. » Une personne normale réplique quand une autre la bouscule, moi j'aurais tendance à m'excuser, même si ce n'était pas ma faute. Je m'excuse toujours de tout. D'être trop maladroite, trop timide, pas assez marrante, de ne pas être assez sociable, d'être moi. Depuis toujours. Je passe la plus grande partie de mon temps à m'excuser. C'est une habitude. C'est plus fort que moi. Je la suis vers la sortie, me tenant un peu à l'écart, comme si elle allait se jeter sur moi. Même enceinte, elle aurait largement l'avantage. Il n'est pas difficile de pouvoir me battre sur tous les fronts. Malgré moi, je ne peux m'empêcher de sourire timidement, quand je l'entends me dire de me défendre. Je ne sais plus combien de fois cette phrase m'a déjà été prononcée. Trop. Je le sais, et j'aimerais vraiment pouvoir le faire, mais ce n'est pas dans ma nature. Ce n'est pas moi. Je ne sais pas me défendre, je ne sais pas crier après quelqu'un. Ma technique est plus, me mettre dans un coin, en boule et pleurer jusqu'à attendre que cela passe. Ou bien je panique et fini par faire une crise. Dans tous les cas, ce n'est pas jolie à voir et rien de cela ne me donne l'avantage. « Ce n'est pas dans ma nature. » Je lui réponds timidement, un peu comme si je me parlais à moi-même. Je suis habituée à réagir comme cela, ce n'est pas maintenant que je vais changer. Est-ce que cela vaudrait le coup de toute façon ? Je n'en sais rien. Peut-être un peu. Je réalise tout en marchant, que je ne lui ai même pas proposé de l'aider à porter ses courses. Je ne sais pas s'il est trop tard pour cela, maintenant, mais je lui demande quand même. « Est-ce que je peux porter quelque-chose pour vous aider ? » Nous avons déjà marché un peu et je sais qu'un pub n'est pas très loin, mais qu'importe, je ne supporterais pas de ne pas avoir proposé. Cependant, je ne sais pas si c'est une bonne idée vu mon cas. Je serai bien capable de refaire tomber ses courses par terre avec mes deux mains en mousses.

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