(✰) message posté Dim 22 Nov 2015 - 21:31 par Invité
vieux frère
Le nez plongé dans ton téléphone, tu attendais impatiemment un message de ton assistant. Tu savais que cela n'allait pas tarder car, comme à chacune de tes journées de repos, il ne pouvait s'empêcher de venir demander conseil concernant la boîte. Et toi, comme à chacune de tes journées de repos, tu ne pouvais t'empêcher de penser travail avant tout. Tu es de ces personnes à penser être les seules capables de gérer telle ou telle chose, croyant que l'entreprise pouvait faillir d'une minute à l'autre quand tu ne t'y trouvais pas. Oui, tu te donnais entièrement à ton boulot et c'était sans aucun doute la cause première à ce stress permanent. Tes doigts étaient les premiers témoins de ton angoisse. Tu avais beau te damner à vernir tes ongles, les contours restaient mordillés à souhait. Tu avais pris cette journée – donc – pour être avec ton frère. Une éternité semblait être passée depuis que vous aviez passé du temps ensemble. Vous vous voyez souvent, certes, mais jamais bien longtemps, l'un étant toujours trop occupé ou trop pressé. C'est pourquoi, lorsqu'il te proposa de sortir en ville avec lui, tu n'eus aucune hésitation. Encore moins lorsqu'il précisa qu'il devait se rendre dans une animalerie. À ce seul mot, tu répondis oui sans prendre la peine de t'avoir prévenir la boîte. Mais tu pouvais te le permettre, tu le savais. Il y a bien des avantages à être PDG, dont celui de prendre des jours de congé quand bon nous semble. La voiture s'arrêta enfin, le centre commercial n'étant pas bien loin de la maison. Tu pris donc soin d'ajouter un beau pourboire à ce chauffeur de taxi qui t'avait fait ce plaisir de ne pas te parler durant le trajet – toi qui aime être tranquille – et tu descendis tout en refermant d'une traite ton manteau. L'hiver approchait à grand pas, et tu détestais ça. Tu aimais ton pays, ça oui. Mais nom de Dieu, pourquoi devait-il toujours faire autant froid ? Tu détestais ça, vraiment. Mais il ne pleuvait pas, le ciel vous offrant un fin soleil, et c'était assez plaisant. Remontant ton sac, tu fis enfin ton entrée dans l'un des principaux centre commercial de la capitale. Ici, tu connaissais chaque magasin comme ta poche, faute d'y avoir traîné toute ton adolescence après les cours. L'époque du lycée était bien lointaine, mais les souvenirs demeuraient et te revenaient même de plus en plus. Certaine nostalgie, sans doute. Le temps passait et passe bien trop vite à ton goût. Les journées défilent les unes après les autres et t'empêchent de réellement profiter de chaque instant. D'où l'importance que tu accordes aux moments passés avec tes proches. Avec Charlie, plus particulièrement. Ne pas si souvent voir tes parents ne te dérangeaient pas plus que ça. Tu les adorais, aucun doute là-dessus, mais ce n'était pas pareil. Voir ton frère s'avérait être un besoin, une chose que tu ne contrôlais ni ne comprenais. Parfois, il t'arrivait de te dire « mince, ça fait un moment que je n'ai pas vu les parents, je devrais passer leur dire bonjour ». Mais bon ton frère, ça ressemblait plus à un « mince, il me manque ». Vous avez été – du plus loin que tu te souviennes – très proche l'un l'autre, sans pour autant empiéter sur vos vies respectives. Il fait sa vie de son côté, la tienne du tien. Il faut avouer que le voir évoluer dans un bonheur loin de toi t'avait fait mal, au départ. Tu te sentais perdue et n'arrivais à comprendre comment il pouvait faire son propre chemin. Tu le sentais s'éloigner de toi, et puis tu as fini par comprendre. Par comprendre que malgré tout, il restait ton frère et ce, bien qu'il fonde à présent sa famille. Un frère reste un frère. Il peut devenir mari, père ou amant, il reste en premier lieu un frère. Et cette perspective t'a fortement rassuré. Oui, tu as beau avoir trente-deux ans, tu es et resteras une petite fille qui a toujours besoin de son grand frère.
Posée devant l'animalerie, toujours le portable ancré dans la main, tu l'attendais. Il semblerait que tu sois bien trop en avance, comme toujours, ce qui te permis tout de même d'admirer en avant-goût les animaux dans la vitrine. Et comme à chaque fois, tu craquais. Tu avais toujours été folle des animaux, encore plus des chats. Mais faute d'avoir un fiancé qui les aime, tu avais opté pour un chien lorsque vous aviez aménagé ensemble. L'idée d'avoir un petit félin vint cependant à nouveau trotter dans ta tête – et tu étais plus que tentée. Par chance – ou à l'inverse – la tête de ton frère surgit enfin parmi la foule. Instantanément, un sourire vint se dessiner sur ton visage, comme à chaque fois que tu croisais son visage et tu lui fis un signe de présence des plus discret – ironie. « Chaha, par ici ! » Ce surnom, il le portait depuis votre enfance et il ne l'avait pas quitté, malgré vos âges à présent. Quand il arriva enfin face à toi, tu t'élanças dans ses bras pour lui asséner ton traditionnel baiser sur la joue. « Te voilà enfin, j'ai failli croire que tu m'avais oublié. Comment tu vas, dis-moi ? »
AVENGEDINCHAINS
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(✰) message posté Dim 29 Nov 2015 - 14:28 par Invité
Donc, Linaëlle voulait un chien. Évidemment. Charlie la sentait arriver, de toute façon. Personne dans son entourage ne lui avait encore fait une demande pareille, et dans la mesure où il a été marié un bon moment et qu’il avait une petite fille de six ans, cela l’étonnait franchement de n’avoir encore jamais été confronté à cette situation. C’était le cas désormais, en tout cas. Ce n’était pas que Charlie n’aimait pas les chiens. En même temps, il fallait être un peu taré pour ne pas aimer ces jolies petites bestioles. On ne pouvait rêver animal plus fidèle et câlin, vraiment. Charlie n’avait jamais eu de chien, mais il n’était pas non plus né de la dernière pluie. Seulement, un chien c’était de responsabilités et cela prenait du temps. Il fallait s’en occuper, le brosser, jouer avec, le nourrir, l’emmener chez le vétérinaire, le sortir, le soigner, le dresser, le calmer quand il aboyait. Il y avait toujours des choses à faire avec un chien en tout cas, et Charlie ne savait pas vraiment s’il aurait le temps pour cela. Certes Lyn’ ne travaillait pas pour le moment et pouvait largement s’en occuper, et puis de toute façon c’était elle qui l’avait demandé alors Charlie espérait ne pas trop avoir l’animal dans les pattes, mais tout de même. Elle allait bien finir par trouver un travail, il en était certain, et à ce moment-là tout allait se compliquait. Charlie allait définitivement avoir mal au cœur à l’idée de laisser la pauvre bête toute seule dans l’appartement. Et puis bon sang, un chien c’était pour au moins dix ans. Il aurait du dire non, il le savait. Mais comment dire non à Lyn’ ? Et puis, elle semblait tellement en avoir besoin ces temps-ci.
Alors, tant qu’à faire, autant transformer l’arrivée du chien en surprise et en profiter pour faire participer sa sœur. C’était toujours un peu compliqué de trouver du temps pour se retrouver tous les deux, mais heureusement, leur poste de patrons leur permettait de s’octroyer des après-midi voire des journées entières en cas de besoin. Charlie savait la période plutôt calme et qu’on pouvait gérer sans lui, alors autant en profiter pour se rendre à l’animalerie et passer un bon moment avec sa sœur. Surtout qu’elle était dingue des animaux, alors cela allait forcément lui plaire. Depuis que ses parents acceptaient avec quelques difficultés sa relation avec Lyn’ – il se demandait d’ailleurs s’ils y parviendraient un jour – il s’était senti encore plus proche de Marie, qui s’évertuait à apaiser les tensions désormais présente dans leur famille si unie pourtant. Au même titre que Julia, elle était un des piliers de sa vie et la retrouver lui faisait toujours le plus grand bien. Il était simplement heureux à l’idée de la voir, alors le sourire vint naturellement lorsqu’il la vit assise à leur point de rendez-vous. Il eut un petit mouvement de tête désabusé en entendant le vieux surnom, se contentant de la serrer dans ses bras. « Bonjour à toi aussi le gnome. » Elle n’était pas si petite que ça par rapport à lui, mais il avait vite grandi comparé à elle, alors il s’amusait à garder ce surnom-là, qui était vraiment moins ridicule que cela dont il était lui-même affublé. « Je suis parfaitement à l’heure je te ferai dire, c’est juste toi qui est en avance. Mais je vais bien, en tout cas. Et toi alors ? » Charlie n’arrivait jamais en retard, ou quand c’était le cas, cela le rendait littéralement dingue, tout le monde le savait. Ce n’était même pas étonnant que sa sœur le taquine sur ce point.
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