(✰) message posté Sam 21 Nov 2015 - 18:58 par Invité
la rage au ventre × ft. ROWAN FREDERICA STEELE
Les oiseaux chantent, le soleil brille. Rare, à Londres. On y croirait presque, formulé comme cela, au conte de fée. Jamais rien n'est ainsi, jamais le soleil ne laissera échapper assez de lumière pour éclairer toute la planète, anéantir les ténèbres et rétablir la vérité. La lumière, symboliquement ou non, est la solution à tous les maux. Mais personne ne la possède à son état le plus pur, la lumière blanche et magnifique. Nous, pauvres humains, sommes même incapables de la voir réellement. Les talons de Mathilda claquent sur le sol. Elle domine le monde de ses 1m78, douze centimètres au dessus de sa taille habituelle. Sa longue jupe moule ses jambes, son chemisier rebondit élégamment. Elle n'a pour se couvrir d'une large écharpe, trop large pour ses épaules et une veste en cuir. Ses gambettes sont planquées derrière un collant fin. Elle a l'air d'une mère de famille dirigeant le business d'une main de fer gantée de soie. Pourtant elle n'est rien de ça et se donner un genre, c'est ce qu'elle aime le plus, si ce n'est en jouer. Mathilda ralentit l'allure quand elle voit une cible. La cible parfaite. Elle n'y peut rien, c'est dans sa nature. La colère monte, elle imagine déjà l'humiliation de sa victime. Elle fait le dialogue dans son esprit, prépare ses répliques au cas où elle se révèle être une jeune prodige mais elle n'a aucune crainte. Elle qui traîne vingt-neuf ans d'existence dans son derrière, elle n'aura jamais peur devant une gamine d'une dizaine d'années. De plus si elle est en tord. Ses yeux de vipères enfantins se posaient sur un innocent ange, jouant avec son chien de l'autre côté de la rue. Ils le scrutaient, l'examinaient, l'enflammaient inconsciemment. Jeune et si sordide, si méchante. Mathilda soupire, elle est obligée, voyons, vraiment obligée d'intervenir. Sèche, elle tire sur la manche de la jeune adolescente et la tire sans ménage de ses pensées, aussi profondes, mesquines ou innocentes qu'elles soient. « On peut savoir ce que tu fixes comme ça, gamine ? Tu lui veux quoi à ce garçon ? » La réponse ne lui plaira pas, parce qu'elle ne veut pas être satisfaite. Elle veut s'énerver, se plaindre, s'en prendre à l'enfant, alors qu'elle n'a rien demandé. Alors qu'elle n'a rien fait. Son seul crime ? Être une femme.
(✰) message posté Sam 28 Nov 2015 - 17:58 par Invité
rowan & mathilda 476 mots rowan s'exprime en #a1caf1
La rage au ventre
Qui était-elle en train de fixer parmi tous ces gens ? Les yeux clairs de Rowan semblaient être braqués sur quelque-chose, mais quoi ? Debout au coin de la rue, la petite blondinette n’attendait que la lumière indiquant qu’il était au tour des piétons de traverser. Cependant, celle-ci tardait à paraître sur les feux de circulations au-dessus de sa tête. Alors elle avait absentement détourné son attention vers les objets et individus se trouvant dans son champ de vision. Voilà qu’elle avait le regard rivé devant elle, un peu sur la gauche. Pourtant, son cerveau n’enregistrait pas vraiment ce qu’elle voyait en ce moment, ou du moins, il n’analysait pas l’information comme il avait l’habitude de le faire, ce qui poussait Rowan à remarquer le plus petit des détails. Ses pensées étaient sa seule préoccupation. Pourtant, on aurait tant dit qu’elle dévisageait ce garçon, sur le trottoir d’en face, avec son chien. Mais ce n’était qu’une coïncidence si son regard, à la fois intense et vide, s’était arrêté sur lui. Sa tête légèrement penchée sur le côté et sa bouche entre-ouverte n’aidaient pas à dissuader les passants qu’elle était en train d’épier de manière peu subtile cet inconnu comme s’il suscitait chez elle un profond intérêt. La réalité s’éloignait progressivement, alors que l’esprit de Rowan se repliait sur ses songes. Elle en oublia même le piéton qu’elle attendait quelques instants auparavant alors qu’une vague de passants traversa la rue; ce n’était plus dans ses préoccupations.
Elle fut tirée de sa rêverie lorsque sa vision commença à virer au flou, alors que quelqu’un venait de tirer sur sa manche. Elle sursauta puis tangua alors que son équilibre s’ébranla. Évidemment que l’enfant ne s’attendait pas à ce qu’on l’aborde aussi soudainement. À ses côtés se tenait désormais une dame. Rowan était quelque-peu irritée qu’on pénètre ainsi dans sa bulle et elle ne daigna pas lever la tête pour observer les traits de son visage par crainte d’établir le contact visuel.
« Non. » qu’elle répondit à la question. Un simple mot suffisait car il n’y avait aucun intérêt à ce qu’elle ne s’explique à cette femme. C’était une action s’étant produite de manière totalement intentionnelle. Rien de plus, rien de moins. Elle n’allait tout de même pas se mettre à fournir des explications pour chacun de ses faits et gestes, car même si pour certains, on faisait passer le blâme sur son autisme, ce n’était pas une excuse appropriée à tout.
Après cela, elle aurait bien pu s’éloigner sans ajouter un mot de plus, mais Rowan resta-là. Elle voulait voir comment cette personne réagirait ensuite, puisqu’elle avait visiblement une dent contre la jeune fille. Elle ignorait le pourquoi de la chose, puisqu’elles ne s’étaient jamais rencontrées auparavant –du moins, autant que Rowan ne se souvienne –, mais elle avait la nette impression qu’elle ne tarderait pas découvrir cela.
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