Esthell L. Steel ~ Everysong reminds us of people we love. ♫ - Terminée.

NewYork, un pas si beau jour de novembre que ça. C'est là que j'ai pointé mon nez. Nous étions le quatre à l'époque et même si c'était le chiffre porte bonheur de ma mère, ma naissance était loin de la réjouir. Elle avait rencontré mon père quelques années plus tôt, c'était un alcoolique avec qui elle couchait régulièrement à l'époque, j'entends par là qu'il la payait pour lui donner du plaisir. Ils ne se sont pas de suite aimés, je ne sais même pas s'ils l'ont fait un jour en fait puisque je n'ai jamais posé la question. Je n'ai jamais posé aucune question à mes parents, tout ce que je voulais à longueur de journée, c'était échappé à la maison. J'étais plutôt douée pour ça, l'école, le travail, tout était une bonne excuse pour sortir de cette vie pourrie dans laquelle on m'avait donné la vie. Je me suis d'ailleurs toujours demandée pourquoi, quand ils ont appris que ma mère était enceinte, ils n'ont pas choisi de mettre un terme à sa grossesse, je me demande encore aujourd'hui, comment je peux réussir à vivre normalement et être parfaite normale avec tout ce qu'elle m'a fait subir pendant sa grossesse. Se doit être un gros coup de chance comme il en existe parfois. Bref, c'est dans ce milieu de droguer, d'alcoolique, de perversion que j'ai grandi, me plongeant dans mes livres à longueur de temps pour ne pas faire attention aux cris et aux injures. C'était mon quotidien. À côté de ça, j'étais l'élève parfaite à l'école, toujours au premier rang, attentive à souhait, qui gobe chaque mot sortant de la bouche de la maitresse. A l'université, j'étais une étudiante acharnée, déterminée à réussir son diplôme afin de pouvoir exercer dans le domaine juridique. J'avais toujours rêvé de finir enseignante, médecin, avocate, ou peut-importe du moment que c'est quelque chose de grand, qui rapporte, et qui prend quelques années d'études. J'ai fini par  obtenir un master en littérature américaine et étrangère. Ce diplôme, c'est moi qui me suit démené pour me le payer, enchaînant les petits boulots jusqu'à tomber sur ce poste de serveuse au Starbucks. J'y ai bossé plusieurs mois, plusieurs années même et c'est grâce à cela que je m'en suis sortie. Enfin non, il y avait aussi lui, ce jeune fou, un étudiant en littérature comme moi, un sage en apparence mais, un vrai démon quand il était sur sa moto. On a eu une histoire lui et moi, ça a duré un an, je crois que je l'aimais, non en fait j'en suis sûre. Alors, quand sa mère m'a appelée pour m'apprendre son décès, un accident, j'ai pleuré des nuits entières. Mais j'ai fini par avancer, pour comprendre que c'est ce qu'il aurait voulu pour moi afin que je sorte de mon trou à rat comme il disait.

Puis il y a eu ce jour, ce jour où ma mère est rentrée et nous a annoncé que la maladie la gagnait, qu'il serait difficile de faire quelque chose, que le cancer était beaucoup trop avancé. Quand elle est décédée, mon père ne s'en ait pas remis, il est tombé dans l'alcool pire que jamais. Ce qu'il est devenu ? Violent et dégueulasse. Violent à chaque fois que je levais le ton ou n'était pas d'accord, dégueulasse à chaque fois qu'il s'approchait de moi pour tenter de profiter des formes pulpeuses et savoureuses de la jeunesse. Il n'a jamais été plus loin, heureusement. Mais il y a quand même eu ce jour là, ce jour où j'ai cru que je ne lui échapperais pas. Il était fort, plus fort que les autres jours, plus décidé aussi à me faire du mal. Un moment d'inadvertance pour lui et je l'ai frappé, ça m'a permis de me dégager, je suis montée, j'ai rassemblé mes affaires et je suis partie. Partie pour de bon, sans me retourner, sans rien dire à personne, laissant tout le monde derrière moi, prenant juste mes vêtements, mes souvenirs et mes économies. J'ai décidé de prendre le premier vol direction Londres. Pourquoi Londres ? Ayant voyagé plusieurs fois la-bas pour de courtes semaines ou week-end, c'était le meilleur endroit sur terre. Je m'étais toujours sentie dans mon élément à Londres - sa bouge beaucoup , il y a autant de monde qu'à New-York, la ville et ses attraits touristiques m'avais toujours captivée. C'était l'été dernier. J'ai logé plusieurs jours dans des hôtels en recommençant a zéro ma petite vie bien rangée, je me suis finalement décroché un petit boulot dans un Starbucks, ce n'est pas aussi payant que je l'aurais souhaité mais sa paye le loyer comme on dis. Pour l'instant je me contente de quelques contrats de photo, maternité, mariages, j'ai eu droit a quelques parutions en magasines et même dans les journaux, ah non non pas ma tête rassurez vous, mais mes photos oui. J'aime bien mon travail, les petits contrat de photo me rapporte quand même suffisamment d'argent, j'ai pu m'acheter des appareils neufs, me payer un beau petit loft bien rangé avec tout ce que je désirais, pour l'instant ça me suffit. Un jour j'imagine que j'essayerai quelque chose dans mon domaine en littérature, enseignante ? avocate ? Enfin bref on verra bien ce que la vie me réserve ici à Londres Je suis d'ailleurs retombé sur le petit copain que je m'était fait pendant des vacances que j'avais pris il y a 3 ans. Robin, une simple amourette d'été. Ensuite il y a eu cet homme avec qui je me suis retrouvée au lit un peut trop vite a mon goût - séduisant, manipulateur, qui sais parlé un peut trop au femmes. Il me plait je dois l'avoué, mais visiblement je me suis fait une fausse joie, c'est bien le genre d'hommes classiques qui ne veux pas d'une relation stable et d'une histoire d'amour, il préfére ajouté les noms a son carnet. Nouvelle ville, nouvel appartement, nouvel emploi, nouvelle Esthell, réussirais-je à me fondre dans la masse et me faire de nouveaux amis ? Est-ce que je laisserai mes sentiments pour ce bel incconnu de coté après tout il est reparti sans un mot sans un mot, j'ai su après plusieurs mois qu'il n'habitait plus ou j'avais l'habitude d'aller le rejoindre, ne travaillais plus a l'endroit ou il m'avais mentionné - car oui j'avais tenté de téléphoné... mais sans succès...