(✰) message posté Mer 11 Nov 2015 - 19:08 par Will T. Stark
Fay & Joey.
when you play with fire, you get burned.
Quatre heures du matin. Comme souvent ces derniers temps me voilà réveiller après un cauchemar. Cela fait plus d'une semaine, que je me réveille en sueur et en sursaut en plein milieu de la nuit. Je me recouche, avec l'espoir de me rendormir, mais je ne sais que trop bien que c'est peine perdue. Mon corps refuse de coopérer et de me laisser dormir en paix. Je tourne dans mon lit pendant plus d'une heure, avant de capituler, encore une fois. Il n'est même pas cinq heures et demie et me voilà debout. J'allume la télévision tout en allumant une cigarette. Plus que trois dans mon paquet, il va falloir que je fasse attention, d'ici que je puisse sortir en acheter d'autres. Je retourne dans ma chambre, pour mettre un pull, avant d'ouvrir la fenêtre du salon pour fumer ma cigarette en profitant de la fraîcheur de la nuit. Il y a peu d'activité dans la rue, comme tous les matins à cette heure-là. De temps en temps une voiture passe, un joggeur sort de chez lui, je le regarde courir jusqu'à ce qu'il disparaisse. Une fois ma cigarette terminée, je fais du café, avant de me poser sur le canapé. Je somnole vaguement, mais jamais suffisamment pour me rendormir complètement. Je termine à onze heures ce soir, ce qui me promet une longue journée d'ici là. Je grille une deuxième cigarette en buvant mon premier café de la journée, tout en me répétant qu'il faut que je fasse attention. J'ose jeter un coup d'œil à l'heure, mais je le regrette bien vite, il n'est pas encore six heures. Comme toujours, le temps ne passe absolument pas vite et comme toujours, il n'y a rien à la télévision. Je laisse la chaîne télé-achat, comme souvent, tout en allumant ma dernière avant cigarette. De toute façon, je sais déjà qu'une fois celle-là terminée, je vais enfiler un bas de jogging, des basket pour me rendre au coin de la rue, où je pourrais m'acheter un nouveau paquet. Il ouvre tous les jours à six heures et je suis toujours sa première cliente ces derniers temps. Cela ne manque pas, encore aujourd'hui. Je dois avoir une tête à faire peur, avec mes cheveux attachés rapidement en chignon, mon teint pâle et mon look tout droit sorti des années 90. Peu m'importe à cette heure-là, si ce n'est pouvoir avoir une dose suffisante de cigarette pour me faire la journée. Trois paquets, moins une cigarette plus tard, je suis de retour chez moi. Il est à peine six heures vingt. Je prends un deuxième café, tout en allumant l'ordinateur. Cela fait des semaines, que je me dis qu'il faudrait trouver un autre appartement et je n'ai pas encore eu le courage de chercher. Une nouvelle cigarette aux lèvres, je cherche cinq minutes, avant de finir par me perdre sur facebook. Je constate qu'une amie d'enfance est en train de divorcer, ce qui ne m'étonne pas vu les quinze kilos qu'elle a prit durant sa grossesse. Il n'y a rien d'intéressant, ce qui me pousse à recommencer à chercher. Malheureusement beaucoup sont beaucoup trop chers pour moi et je n'ai pas envie de me mettre en colocation. J'ai l'impression que je suis coincée encore ici pour un moment. Je sais que je pourrais demander de l'aide à mes parents, mais je n'ai toujours pas rappelé ma mère après son message de la semaine dernière. Je n'ai pas envie de leur donner des nouvelles. Je n'ai pas envie qu'elle me raconte la vie parfaite de ma sœur. Je ferme l'ordinateur, tout me traînant jusqu'au canapé de nouveau. Il est huit heures, j'ai perdu presque deux heures sur internet, ce qui est pas mal. Si le temps ne me semblait pas passer ce matin, il est rapidement l'heure de me rendre au boulot. Je suis fatiguée, j'ai des cernes énormes sous les yeux, que je n'ai pas entièrement pu masques avec du maquillage. Je suis crevée, j'en suis à mon cinquième café de la journée, j'ai eu une matinée vraiment nulle, sans oublier la crise d'angoisse de tout à l'heure pour rien, comme toujours. Ma vie est vraiment nulle en ce moment. Je termine ma cigarette, avant de jeter mon mégot sur le trottoir et d'entrer au Barfly. À peine ai-je mit un pied dedans, que cette connasse de Christy fonce sur moi. « C'est pas le moment, ne m'emmerde pas, je viens juste d'arriver. » Sans lui laisser le temps de répondre, je passe derrière le compteur pour dire bonjour à Joe, avant d'aller aux vestiaires pour me changer. Je suis d'une humeur massacrante, j'ai envie de tuer tout le monde et Christy pourrait bien être la première victime si elle commence comme d'habitude. Il est presque six heures du soir, il commence à faire nuit et je m'apprête à commencer mes cinq heures de boulot, avec une seule micro pause de vingt minutes. Je n'ai absolument pas envie de travailler, surtout que le sir le bar est souvent bourré de monde. Hors aujourd'hui je n'ai pas envie d'être sympathique, du moins je n'ai pas envie de faire semblant pour des clients qui de toute façon, ne laisseront pas de pourboire. Malheureusement, je n'ai pas d'autres choses, j'ai besoin d'argent. Je soupire, avant de me jeter dans l'arène. Je suis en train de servir ma deuxième table, quand je vois rentrée cette fille. Je ne sais pas pourquoi, mais tout de suite, je n'ai absolument aucune envie de la servir, sa tête ne me revient pas. Seulement, elle s'installe dans ma zone, ce qui me donne envie de me trancher les veines avec un glaçon. Je ne supporte personne aujourd'hui et plus le temps passe et plus mon énervement grandit. Je prends donc tout mon temps, avant d'aller la servir, à reculons et avec aucune intention de jouer la gentille serveuse aimable. Je ne sais pas pourquoi, mais celle-là m'irrite particulièrement. « Bonsoir, vous désirez ? » Je me plante presque juste devant elle, ayant totalement consciente que je ne suis pas professionnelle et que je la cherche un peu. J'ai besoin de m'énerver sur quelqu'un.