"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici beautiful mosaïcs are made of broken pieces. (solveig) 2979874845 beautiful mosaïcs are made of broken pieces. (solveig) 1973890357
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 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Mer 21 Oct 2015 - 15:29 par Invité
Elle entend sa petite respiration. Toute douce, toute délicate, toute innocente. Elle l'entend renifler lorsqu'il sent l'odeur de son doudou. Comme elle sent ses grands yeux innocents braqués sur son visage. Elle sait qu'il l'observe, qu'il attend, impatient, de la voir se réveiller, prudent pour ne pas venir troubler son sommeil. Mais il le trouble, malgré tout. Elle sent la présence rassurante de son corps calé contre le sien, de sa chaleur enfantine contre la sienne. Il cherche un câlin. Même dans un demi-sommeil, elle aperçoit toute son impatience. Il attend avec hâte, avec empressement. A chaque respiration, à chaque fois que ses petits doigts touchent ses cheveux, à chaque fois qu'il se rapproche. Sa petite main se pose sur sa joue, cherchant à la réveiller avec toute la douceur du monde. Elle laisse un sourire délicat naître sur ses lèvres rosées, ses yeux papillonner le temps de quelques secondes. Elle joue, amusée de le voir respecter son repos tout en le troublant. « Maman. » Son ton suppliant attire son attention. Il porte son pyjama favori, celui avec des ballons de foot dessinés dessus. Et il tient dans ses mains son doudou. Cette peluche en forme de pieuvre qui a été cousue et recousue des centaines de fois. Elle a perdu le compte. Ça fait beaucoup de fois. « Réveille-toi. » Elle a refermé les yeux et il a reposé sa main sur son épaule. Elle aurait aimé se replonger dans un rêve et se laisser bercer, le temps de quelques minutes encore, par des illusions qui ne verraient jamais le jour. Qui resteraient soigneusement cachées dans son esprit et qu'elle retrouverait le soir suivant. « Mais tu dors pas. » Elle peut sentir son sourire dans sa voix, comme dans la sienne. « Si si, je dors encore. Et je ronfle. » Elle imite grossièrement des ronflements à l'instant où elle entend son fils éclater de rire. Un rire innocent et joyeux dont lui seul à le secret. Un rire qui donne de la chaleur, qui englobe son cœur de tout son amour d'enfant. Ses yeux s'ouvrent à nouveau. Et il la regarde comme si elle était la personne la plus importante. La plus précieuse au monde. « T'es réveillée ! » Il est bruyant, il s'exclame et essaye de la tirer hors du lit. Elle fait mine de s'avouer vaincue, que sa force est trop grande pour elle. Elle aurait pu rester là des heures à profiter de cet instant, à apprécier ce moment avec son fils qui rigole. Jusqu'à ce qu'un miaulement brise la quiétude et la magie de ce moment. Lorsque Croquette – le chaton de Jacob – se frotte contre la porte fermée de la chambre, elle comprend qu'il est temps de se lever. « C'est Croquette. » Le garçon saute du lit et se précipite pour ouvrir la porte. Il prend le chaton dans ses bras. « On a faim. » Voilà qu'il commence à parler au nom du félin. On veut dormir, on a faim, on veut jouer au foot. Un chat qui joue au foot, Jacob avait quand même essayé. Solveig avait eu une terrible idée en lui offrant cet animal mais le garçon en est fou. « Attends-moi dans la cuisine, je viendrai te rejoindre. » Il lui ordonne de faire vite et s'éclipse dans le couloir pour rejoindre le grand escalier qui le mènerait à la cuisine. Elle fixe son reflet dans l'immense miroir de la salle de bain. Elle fixe son ventre tout rond qui a encore grossi. Ses deux mains se croisent dessus avant de délicatement le caresser. Le troisième mois de grossesse est entamé. Elle aurait aimé que Robbie soit là. Elle aurait aimé ne pas revire encore un réveil sans lui, avec un lit vide et une place froide qu'il aurait pu occuper. Mais pour la première fois depuis longtemps, elle n'est pas triste. Et alors qu'elle dépose un dernier pancake dans une assiette, Jacob secoue ses cheveux trempés tout en se laissant tomber sur le canapé du salon. Il a déjeuné, pris sa douche et s'attèle à jouer à son jeu vidéo de foot. Alors elle en profite pour nettoyer les ustensiles, ranger les saladiers et recouvrir les pancakes pour les conserver encore quelques minutes au chaud. Les nausées se sont enfin calmées. Une main sur son ventre, elle s'active pour sortir de la buanderie un énorme carton. Un carton caché ici depuis la veille. Un carton sur lequel Cole ou Solveig aurait pu tomber. Le carton pour Halloween, celui avec les sucreries. Elle commence à les ranger avant qu'un bruit dans son dos ne la fasse sursauter. Solveig qui rentre dans la cuisine. « Tu m'as fait peur. » Sa main se pose sur son cœur qui s'emballe. Elle rigole tout doucement laissant son regard faire des aller-retours entre les nombreux paquets de bonbons posés sur le comptoir et Solveig. « Ne dis rien à Cole. C'est pour Halloween et je refuse qu'il les mange avant le 31. » Elle lui adresse un regard complice. Il en serait capable. Tout le monde le sait. Comme tout le monde sait qu'elle serait incapable de le priver si il les lui réclamait maintenant. « Tu as bien dormi ? On a essayé de faire des pancakes en forme de chauve-souris avec Jacob, j'en ai gardé pour toi. » Elle avait promis de ne plus se montrer inquiète. Mais c'est plus fort qu'elle, plus fort que tout, elle s'inquiète toujours. Pour Jacob. Pour Cole. Pour Solveig. Pour tout le monde. Son arrestation n'a fait que renforcer ce sentiment de panique. La peur de la perdre. Comme elle avait eu peur quand on lui avait enlevé Cole. Et même si Solvie est de retour, elle continue d'avoir peur. « J'espère que tu n'as rien de prévu aujourd'hui, on a la maison à décorer. » A vrai dire, elle aurait pu s'en occuper seulement avec Jacob. Elle aurait pu décorer l'immense demeure de Notting Hill avec son fils. Comme l'année dernière. Sauf qu'elle n'a pas l'intention de lâcher Solveig. Comme depuis son retour, elle est prête à se montrer étouffante, envahissante, craignant qu'à chaque instant on lui retire sa meilleure amie pour l'enfermer quelque part.
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() message posté Lun 9 Nov 2015 - 16:32 par Invité
J’ouvris les yeux lorsqu’une présence se fit sentir sur mon lit. J’eus des sueurs froides et restai immobile, scrutant dans la pénombre pour connaître l’identité de l’individu qui me tirait de mon sommeil. Les volets toujours fermés m’empêchaient de bien voir et je dus papillonner des paupières pour distinguer une forme minuscule calée contre mon genou. Un miaulement se fit entendre et je soupirai, à la fois soulagée et lassée. Lassée d’avoir peur d’un chaton car chaque fausse note, chaque bruit inconnu, chaque contact me rappelait la prison. On pouvait croire que je n’y étais pas restée longtemps, mais c’était déjà trop long pour une innocente. Ces endroits arrachaient au corps et à l’âme toute la dignité que le procès avait bien voulu leur laisser. Je rêvais la nuit d’un million de visages qui m’observaient de ce même air résigné : tu es coupable, semblaient-il me dire. Non pas du crime de la mafia mais de celui de les avoir laissés te battre à plate couture. J’avais payé le prix de ma sortie et ma sentence m’attendait, comme si à chaque coin de rue je jurais apercevoir le regard de l’un de ceux qui m’avaient enfermée ou de celui qui m’avait fait sortir. J’allais revoir Theodore et ça se passerait mal, je le savais d’avance. Quoi qu’il advienne, je pressentais une catastrophe. J’avais toujours refusé de ne voir que les aspects les plus sombres d’un même évènement, mais je ne pouvais pas les éviter cette fois : j’étais sortie de prison en faisant un marché avec le Diable et il attendait son dû. Theodore avait ses mains bloquées sur ma gorge et il décidait de quand il voudrait les serrer – selon l’humeur, n’est-ce pas ? Je changeai de position et le chaton miaula de surprise. Il ronronna et se déplaça sur les draps, grimpant jusqu’à mon visage pour venir se frotter contre le bout de mon nez. J’avais fermé les yeux de nouveau et pouffai de rire en sentant son petit crâne recouvert de poil bourdonner contre mes joues. « T’as faim, hein ? » Je me mordis la lèvre alors qu’il m’appelait de nouveau, d’un couinement suppliant et je mimai un rire diabolique. « J’ai la flemme, va voir ton propriétaire. » Je n’avais pas la flemme. Ce chaton était une bénédiction, malgré ce que Hazel racontait sur les poils et les croquettes qui parsemaient le sol dans le coin de la cuisine. Jacob était heureux avec et son bonheur m’avait contaminée à l’instant où ses yeux s’étaient éclairés en découvrant l’animal. Mais je n’étais simplement plus habituée. Nourrir le chat me procurait une sensation étrange, comme si le quotidien forçait la porte de mes pensées mais qu’il m’était devenu inconnu. Le félin abandonna finalement tout espoir et après un énième coup de tête, il descendit maladroitement du lit, miaulant cette fois d’un air mécontent. Ou peut-être était-ce ainsi que je l’imaginais.

Ma respiration se fit plus profonde. Julian m’avait laissé, contre mon gré, quelques jours de repos, levant la main dans un geste autoritaire. Tu as besoin de repos. Il avait remarqué que le sang bouillonnait dans mes veines comme jamais auparavant. Bien plus que traumatisée, puisque j’avais tout de même connu pire que quelques semaines en prison, j’étais en colère. En colère d’avoir perdu si facilement, si rapidement. Je ne refusais pas l’échec puisqu’il faisait partie de la victoire, mais cette fois, c’était différent. Cette fois, c’était comme si on m’avait dit que l’arbitre était corrompu et qu’on se moquait de ma défaite en prétendant que je n’avais pas eu assez d’imagination pour déjouer les règles. J’eus la nausée en sentant de nouveau la main de Theodore sur ma joue. Propre et lisse, on sentait qu’il avait pris le temps de la nettoyer et de passer dessus de la crème hydratante. Elle était ferme, douce et pourtant elle ne m’inspirait qu’un profond dégoût. Ou peut-être était-ce simplement ce que le personnage évoquait. Je me mordis la lèvre. Des voix se firent entendre dans le séjour. Celle de Jacob qui répétait le mot « pancake » comme s’il s’était agi de son équipe de foot préférée. Le timbre fatigué mais toujours amusé d’Hazel retentit et Jacob manifesta sa satisfaction en poussant une sorte de rugissement enfantin, heureux d’obtenir ce qu’il voulait. J’attendis encore plusieurs minutes avant de repousser la couverture de mon lit et poser les pieds sur le sol froid. Je baillai et cherchai mes chaussons du bout de mes orteils. Passant une main dans mes cheveux pour les recoiffer, je me levai finalement et me dirigeai hors de la chambre d’un pas traînant. Je longeai le mur pour arriver jusqu’au séjour où Jacob jouait à son jeu vidéo avec attention. Je pénétrai dans la cuisine et la porte se referma d’un claquement sourd. Hazel sursauta et se retourna brusquement en portant la main à son cœur. « Tu m’as fait peur. » Je haussai les sourcils en souriant, amusée. Elle avait forcément quelque chose à cacher et mon regard se posa finalement sur la montagne de paquets de bonbons disposés sur le comptoir. Cette fois, mes sourcils se froncèrent. « Ne dis rien à Cole. C’est pour Halloween et je refuse qu’il les mange avant le 31. » J’éclatai d’un rire cristallin mais fatigué. C’était bien le genre de Cole. Si on lui disait, on allait retrouver des papiers de friandises partout dans sa chambre car il n’aurait pas eu le courage de tous les jeter. Et puis, de toute façon, c’était sa chambre, il la gérait comme il voulait. Hazel avait son allure de maîtresse de maison, celle qui s’occupait du foyer avec application, dévouée et toujours prête, mais un peu autoritaire parfois. Elle le priverait s’il y touchait, comme parfois je la voyais être catégorique avec son propre fils. Je portai à mon tour la main à mon cœur, dans un mouvement bien plus ample que le sien néanmoins. « Tu me connais, je suis une tombe. » Je m’avançai vers la cafetière encore vide et l’enclenchai en remplissant le filtre par quelques gestes mécaniques. « Tu as bien dormi ? On a essayé de faire des pancakes en forme de chauve-souris avec Jacob, j’en ai gardés pour toi. » J’eus un temps d’hésitation avant de me souvenir qu’elle avait parlé d’Halloween. Encore une manifestation de ce quotidien banni. J’avais l’esprit ailleurs. Je hochai pensivement la tête, un mince sourire aux lèvres. Je savais que Hazel cherchait à me rendre ma joie de vivre par tous les moyens, mais j’étais comme un sachet plein de bouts de verre qui en tailladaient les parois à chaque mouvement. J’étais brisée. On ne me réparait pas avec quelques pancakes. J’étais probablement plongée dans une optique trop défaitiste mais je ne voyais pas d’autres issues que celle d’une véritable vengeance : voir les fameux visages derrière des barreaux poisseux.

« J’espère que tu n’as rien de prévu aujourd’hui, on a la maison à décorer. » Je me tournai vers elle, un éclat navré logé dans mes prunelles. J’avais prévu de travailler. J’avais prévu de me présenter à nouveau devant Julian aussi vite que possible sans qu’il n’ait l’occasion de me dire de laisser tomber. Je savais qu’il était aussi tenace que moi mais il s’était probablement lassé de ma détermination, puisque nous nous étions attaqués à plus fort que nous. Le convaincre serait dur et ce n’était pas le moment de me reposer sur mes lauriers. « Ça se fête encore Halloween ? » m’enquis-je en accentuant mon ton étonné. Bien sûr que ça se fêtait encore et Jacob adorait cette fête par-dessus tout. Il pouvait être qui il voulait pendant une nuit et se gaver de bonbons à la fin, où était le piège ? Il n’y en avait pas. Ils allaient faire le tour du pâté de maisons dès la nuit tombée pour pouvoir effrayer les vieux couples qui s’ennuyaient durant tous les autres jours de l’année et qui, cette fois, avaient l’occasion de rendre des gamins heureux. Cette fête n’avait pas un seul défaut, on ne la ratait pour rien au monde. Je soupirai. « J’ai encore beaucoup de travail, tu sais … » tentai-je, mais à observer son air déterminé, je compris qu’il en faudrait un peu plus pour la convaincre. Je me mordis la lèvre. « Je comptais reprendre le boulot lundi, Julian a besoin de moi. » C’était faux, il était celui qui m’avait dit de prendre quelques jours de repos mais ça me démangeait. Rester chez moi toute la journée m’ennuyait profondément, je voulais faire quelque chose. Je voulais changer le monde, comme d’habitude. La mention de son cousin m’aiderait peut-être mais elle le connaissait probablement mieux que moi. De plus, elle était bien capable de l’appeler pour lui faire la morale, histoire de continuer à me garder en lieu sûr. J’en avais seulement assez d’être enfermée. Dans une prison, dans une chambre, une maison, une ville, un quotidien, un modèle de vie. Je cherchai d’une main mes cigarettes en m’appuyant sur le plan de travail après avoir ouvert la fenêtre. J’en allumai une, pensive. J’avais l’impression de m’évader lorsqu’on me laissait faire ce que je voulais, mais peut-être était-ce un leurre à nouveau. J’étais habituée à tomber dans des pièges à présent.
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() message posté Sam 14 Nov 2015 - 10:19 par Invité
Hazel, elle essaie de rendre les choses plus faciles, elle essaie de lui faire plaisir, de la rendre un peu heureuse, ou simplement de la faire se sentir bien. Ici. Avec eux. Mais à chaque fois, elle a la sensation de faire un pas en avant quand Solvie en fait trois en arrière. Elle a la sensation de se heurter face à un mur immense. Comme si Solveig avait dresser des barrières devant son cœur pour qu'elle ne les franchisse plus. Pour qu'elle n'en ait plus le pouvoir. Comme si la prison l'avait volontairement rendu solitaire et l'avait éloigné de leur amitié. Alors son regard se pose sur la silhouette de sa meilleure amie, toujours debout à l'entrée de l'immense cuisine et elle a la sensation qu'un fossé se creuse entre elles. Un fossé grand, trop grand, tellement imposant que bientôt elle ne verrait plus les traits fragiles de son amie de l'autre côté. Elle a l'impression d'être privée de son amitié, d'être punie parce qu'elle ne comprend pas ce que Solveig a pu vivre. Là-bas, enfermée dans une cellule, seule, séparée de tout, de tout le monde. Elle essaie d'imaginer, elle peut essayer de comprendre. Mais personne ne peut. Et ça serait égoïste et déplacé de prétendre le contraire. Il faudrait l'avoir vécu, pour ça. Elle se pince les lèvres si violemment qu'elle sent une nausée venir la dévaster. Ses mains se portent doucement, dans un geste protecteur et doux, tendre et rempli d'amour, contre son ventre tandis que son regard se braque sur sa meilleure amie. Elle voudrait savoir si elle a fait quelque chose de mal mais Solveig se dirige vers la machine à café. Sans un mot. Dans un profond silence. Seul le bruit du jeu vidéo de Jacob brise le silence. « Ça se fête encore Halloween ? » Ses lèvres s'étirent dans un sourire triste mais elle ne prend pas le temps de lui répondre. Parce que Solveig ne prononce pas ces mots avec humour, ni avec détachement pour rire un peu. « J’ai encore beaucoup de travail, tu sais … » Oui, elle sait. Mais elle aurait aimé se tromper. « Je comptais reprendre le boulot lundi, Julian a besoin de moi. » Elle ne fait même pas l'effort de tourner la tête dans sa direction, préférant s'occuper à ranger les paquets de sucreries. Elle ne réfléchit même plus à ce qu'elle fait, elle range, bouge les objets dans le seul but de s'occuper l'esprit. Par automatisme, comme une trotteuse dans une horloge, comme un robot. La prison a changé Solveig. La prison ne lui a pas volé sa meilleure amie, non, elle lui a rendu une version brisé. Et Hazel, elle peut le voir dans son regard éteint. Elle peut le voir aussi dans son corps amaigri qui peine à reprendre des forces. La prison lui a peut-être rendu une version plus triste, plus sombre de Solveig mais aussi mille fois plus déterminée. Elle le voit. Parce que Solvie est merveilleuse. Même dans la tristesse. Elle est forte, déterminée et passionnée. Elle semble dévouée aux causes qu'elle défend et pour lesquelles elle se réveille le matin. Elle n'a jamais peur. Et si elle peut avoir peur, difficile de le deviner. Elle continue de lutter, de combattre pour que le monde devienne meilleur. Elle a toujours dégagée cette force incroyable, cette allure d'héroïne qui ne choisit pas de l'être mais qui le devient par ses actions. Hazel voudrait lui ressembler, elle voudrait transpirer sa force, sauf qu'elle ne voit pas le mal, préférant voir le bon dans chaque personne. « Tu n'es pas obligée de me mentir. Si tu n'as pas envie, je peux comprendre. » Cette fois-ci, elle lui offre un sourire sincère, ne souhaitant que la voir heureuse. Parce qu'elle n'a toujours été guidée que par la simple envie de faire plaisir au monde. Si ses amis sont heureux, alors elle aussi. Si Solveig souhaite rejoindre Julian et reprendre le travail, alors elle ne pourra refuser. Sauf si sa santé est mise en jeu. « Et j'imagine que Julian a des meilleurs arguments que moi. » Elle détourne le regard et entreprend de finir de ranger les paquets de bonbons en silence. Quand elle referme le placard, Solvie s'occupe toujours de son café. En silence. Aussi. « Tu penses passer la journée avec lui alors ? Parce que je peux t'y accompagner, j'irai au parc avec Jacob après. C'est sur ta route. Et je m'occuperai de décorer la maison une autre fois. » Passer une journée au parc, ça fait longtemps et elle n'avait pas prévu ça de sa journée. Mais après tout, pourquoi pas. Du coin de l'œil, elle tente de repérer son téléphone portable avant de se souvenir l'avoir oublié sur le bureau dans sa chambre, à côté de son ordinateur. Elle aurait été tentée de téléphoner à son cousin pour l'obliger à les rejoindre. Lui aussi, il avait cette manie de toujours s'éclipser au journal. « Ou tu peux venir avec nous. Un match de foot avec Jacob, ça ne se refuse pas. »
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() message posté Mer 23 Déc 2015 - 20:16 par Invité
« Tu n’es pas obligée de me mentir. Si tu n’as pas envie, je peux comprendre. » Je lui accordai un sourire navré en guise de réponse au sien. Elle semblait si heureuse. Mais mon rapport au bonheur avait changé depuis ma sortie de prison. J’avais l’impression qu’il me trompait, lui aussi. Qu’il y avait un prix à payer pour pouvoir le vivre. J’avais traversé le pont des désillusions et on plaignait ceux qui en sortaient vivants et lucides. Mais avais-je conservé ma lucidité ? Je doutais que l’on puisse l’appeler de la sorte, tant je me méfiais de tout, tant je ne parvenais pas à m’habituer de nouveau à une vie simple, une colocataire, une amie, un enfant ou une fête d’Halloween. Une partie de moi était restée piégée dans cette cellule sous le regard acerbe et tranchant des gardiens et de ceux qui m’avaient mise là. J’avais été trahie, trompée. J’avais purgé une peine qui n’était pas la mienne et je ne parvenais plus à croire à la réalité, à la simple possibilité de retrouver un jour le calme dans lequel j’avais réussi à vivre jusque-là. J’avais l’impression de revivre un cauchemar qui m’avait hanté durant toute mon adolescence. Mais c’était fini, pourtant. Je dormais dans des draps propres et ma nourriture avait du goût. J’entendais à nouveau le rire de Jacob que j’avais cru oublier lors de mes nuits les plus difficiles. Alors quoi ? Quoi ? Je doutais que Hazel le comprenne. « Et j’imagine que Julian a des meilleurs arguments que moi. » Je retins un soupir en enclenchant la machine à café. Elle ne méritait pas cela. Je me fermais, petit à petit, car en effet, j’avais perdu une part de moi-même dans cette prison, et j’étais incapable de la retrouver. Incapable de retrouver simplement de quoi il s’agissait vraiment, afin de comprendre comment faire pour combler le vide qui régnait dans ma poitrine.  

Je me tournai vers elle mais elle me devança. « Tu penses passer la journée avec lui alors ? Parce que je peux t’y accompagner, j’irai au parc avec Jacob après. C’est sur ta route. Et je m’occuperai de décorer la maison une autre fois. » Je m’humectai les lèvres et déglutis en l’observant s’affairer autour des bonbons et des décorations. Le parc. Jacob. Je voulus secouer la tête mais j’en étais incapable, encore une fois. Cela ne se refusait pas et je murmurai le prénom de Hazel sans qu’elle ne l’entende, comme si je désirai la couper dans son élan. « Ou tu peux venir avec nous. Un match de foot avec Jacob, ça ne se refuse pas. » Voilà qu’elle lisait dans mes pensées à présent. Voilà qu’elle m’empêchait de lui répondre un simple non, car elle faisait tant d’efforts pour me redonner le sourire que cela aurait été de la mauvaise foi que de ne pas le faire. Et pourtant, je n’y parvins pas non plus. Je baissai les yeux : j’avais envie de lui dire oui. J’avais envie de lui dire que j’abandonnais une journée auprès de Julian pour la passer avec elle, avec ce qui m’importait vraiment. Mais je savais pertinemment que j’allais le regretter. Qu’elle réussissait à me faire douter à cet instant, mais qu’une fois au parc, qu’une fois à ses côtés, je n’allais pas pouvoir m’empêcher de penser à mes articles, à mes tourments, à ma vengeance. Pourquoi ? Parce qu’ils me hantaient la nuit et que je préférais les combattre le jour, plutôt qu’ils ne viennent perturber mes pensées lorsque je m’y attendais le moins.    

Je finis par souffler pour mettre mes idées au clair et prononcer son nom. « Hazel. » Elle se stoppa pour me regarder et je dus affronter l’éclat brillant de ses yeux. Je dus y croire pour mieux pouvoir le contrecarrer. « Je … » Finalement, je n’y parvins pas. Je baissai la tête et papillonnai des cils pour tenter d’y voir plus clair, comme si ma vue était soudain recouverte d’un voile brumeux. Je passai ma main sur ma bouche avant de relever le menton, enfin dotée du courage nécessaire pour me confronter au teint lumineux de mon amie. « Je suis … désolée. » Mon ton était hésitant mais j’avais réussi à prononcer une phrase entière malgré ma peine. Mais je dus prendre une large inspiration pour en prononcer une autre. « Je crois que je deviens folle. » Je m’appuyai sur le plan de travail et tâtonnai pour trouver ma tasse de café pleine. Elle était brûlante, si bien que je la laissais finalement refroidir et me concentrai sur Hazel. « Je ne reconnais plus tout ça. » Mes termes restaient vagues, indistincts, effacés. Tout ça. Je parlais tout de même de ma vie, de mon passé, d’elle, de son fils, de Cole, du journal, de Julian … Mais la prison transformait tout en une masse grouillante et informe dans laquelle je me noyais. « Je sais que je ne serai pas de bonne compagnie si je viens. » Je préférais être sincère en sachant pertinemment qu’elle me contredirait. En sachant pertinemment qu’elle refusait de se laisser aller à l’ombre qui planait sur mon visage, car cette femme était avant tout faite de lumière. Et que, ça, je ne pouvais pas l’oublier.
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() message posté Sam 2 Jan 2016 - 9:36 par Invité
« Hazel. » Elle s'arrête, les bras chargés de confiseries à déposer dans des saladiers. Solveig prononce son prénom comme si elle cherchait, en vain, à la quitter, à briser leur amitié, à rompre l'amour d'une sœur pour une autre parce qu'elle ne trouve plus ni joie, ni raison dans leur histoire. Ça sonne comme la fin d'un roman qu'elle aurait pris plaisir à lire et à aimer les personnages. Alors elle l'implore timidement du regard, la supplie silencieusement de ne pas l'abandonner. Elle ne supporterait pas de voir son amie la quitter. Pas maintenant, pas comme ça. Elle peut sentir que quelque chose dans l'air a changé, qu'un truc est différent. Dans la maison, dans la rue, chez Solvie. Elle continue de fouiller, de chercher un moyen de la sauver, de lui faire un peu oublier la prison. Pas totalement, juste un peu. Pour la rendre heureuse. Mais elle sait qu'un match de foot ne suffirait pas, ni même des pancakes en forme de chauve souris ou de fausses toiles d'araignées accrochées au mur. Sa quête contre l'injustice, sa quête pour faire entendre la vérité surpasserait toujours tout le reste. Manger, boire, se reposer, tout ça semble presque secondaire, surfait, pas très utile aux yeux de Solveig. La suédoise irait toujours plus loin pour que se venger. Sa vengeance apparaissait depuis son retour comme la seule chose qui réussissait à la faire bouger. Et le journal devenait sa maison secondaire. « Je suis … désolée. » Elle doit lutter pour ne pas parler, pour ne pas pleurer, pour ne pas céder et la supplier. Ça ressemble à des adieux. « Je crois que je deviens folle. » Elle reste silencieuse, la main toujours posée sur son ventre arrondi, attendant de comprendre le sens de ses mots, attendant que Solveig en dise plus. Mais rien ne vient. Rien. Absolument rien. Sauf un sifflement qui lui fait froncer les sourcils. Ça provenait du jeu de Jacob. Il avait marqué un but et il criait dans le salon. « Je ne reconnais plus tout ça. » Solveig parl par énigme, ne donnant que des explications flous et étranges. Hazel tourne la tête à droite, à gauche. Elle semble perdue, totalement à côté de la plaque, incapable de venir en aide à son amie. Tout ça. Quoi, tout ça ? Peut-être que fêter Halloween est une mauvaise idée. Vouloir reprendre leur vie normalement aussi. Parce que Solveig ne veut pas être sauvée, elle veut se venger. Comme conditionnée à ça et seulement à ça. Elle lui lance alors un regard navrée, des ces regards qui ont plus de valeur que les mots. « Si tu n'es pas heureuse ici, tu as le droit de t'en aller. Mais j'ose espérer que Julian ne te donnera pas de nouveaux articles à faire. » Elle croise les bras, l'air un peu inquiet, comme si elle cherchait à lui montrer l'emprise que sa vengeance ou la prison avait désormais sur sa vie. Pour lui montrer cette dépendance et toute l'énergie qu'elle mettait dedans. Peut-être que la mettre au défi de partir est une mauvaise idée mais peut-être est-ce aussi le seul moyen de la faire avancer. « Mais si tu décides de rester, laisse-moi t'aider. Tu n'es pas folle. Ou alors on est folle toutes les deux. » Elle s'autorise à sourire et à s'approcher. La détermination de Solveig lui avait semblé toujours héroïque, pas bizarre, ni farfelue. Son allure donnait peut-être l'impression qu'elle allait tout abandonner, l'espoir ou l'envie de reprendre une vie normale, mais Hazel l'en empêcherait. « Je sais même pas ce que tu veux faire au journal, mais je pourrais t'aider pour ça aussi. » Après tout, elle n'avait pas été au courant de tous les faits. Son cousin l'aiderait probablement plus, mais elle dit ça pour la forme, pour lui montrer qu'elle sera présente, peu importe ses choix, peu importe le chemin qui sera emprunté. « Et si tu ne reconnais toujours rien, on pourra tout casser. Commence par ton mug, il est pas très beau. » Elle rit, légèrement, en désignant sa tasse à café. « Qu'est-ce que tu ne reconnais plus ? » Elle lui sourit toujours, de façon timide pour l'encourager à parler, jusqu'à se tordre, la main sous son ventre, laissant une grimace déformer ses traits. Laissant la douleur lui retirer son sourire. Sa seule pensée cohérente est de croire que le bébé a un problème. Mais ce n'est pas vrai. Sans donner d'explication, elle se saisit délicatement de la main de Solveig pour la poser sur son ventre. « Le bébé donne des coups. »
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