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Ma vie a commencé comme toutes les autres. Une femme qui rencontre un homme et qui s’aiment assez pour se marier et penser à fonder une famille. Mes parents ont toujours vécu côte à côte. Ils étaient, tous les deux, originaires du Canada. Mon géniteur était un jeune homme très convoité de ces dames. Beau, fort et riche. Ma mère quant à elle, était sa meilleure amie, depuis qu’ils avaient la couche aux fesses. Cependant, elle ne prêtait aucune attention à ses jeux de séductions, avec les autres filles. Jusqu'au jour où mon père s'agenouilla devant elle et la demanda en mariage. Deux mois plus tard, ma mère apprit être enceinte de mon frère et deux ans plus tard, de moi...



Je suis né à Calgary une ville d’Alberta au Canada. Autant dire que je n'ai jamais manqué de rien. Effectivement, l'argent, c'est tellement beau. La tenir entre ses mains et sentir l'odeur des billets. Avoir une grande villa au bord de la plage. Avoir déjà plus d'un milliard de dollars sur son compte alors que j'ai seulement quelques jours. Je suis là, dans cette chambre blanche dans les bras de ma mère. Mon père se trouvait dans le fauteuil, juste en face, en train de terminer sa nuit, mon frère aîné, endormi dans les bras. Nous n'étions pas seuls dans cette chambre, il y avait un autre couple. La femme était également enceinte. Elle se promenait en fauteuil roulant et c'était précisément les amis de mes parents. J'étais encore bien trop jeune pour savoir ce qui m'attendait, lorsque l'enfant sera sorti du ventre de la dame. En effet, deux familles riches qui s'entendent parfaitement ne peuvent que faire fiancer leurs enfants... Quelques jours plus tard, je partais dans une limousine pour rejoindre une grande villa. Il y avait une piscine creusée ainsi qu’un jacuzzi sur la terrasse en bois surélevé qui donnait vue sur un magnifique paysage du Calgary. Après avoir été nourri, j’étais déposé dans un grand lit dans une chambre de couleur beige et bleu. Des couleurs très discrètes avec des meubles assez design. Bref, ce n’était pas la chambre d’un gamin de mon âge. Une semaine après, je me retrouvai déjà dans ce bâtiment si grand où on entend crier des enfants. Je me trouvai précisément dans une chambre, assis sur les jambes de mon père et regardai ce bébé qui se trouvait dans les bras de sa mère. Je ne le quittais pas des yeux, j’étais absorbé par cette petite demoiselle aux yeux bruns. Pendant plusieurs jours, je venais dans le même endroit pour y rester des heures et quand la nuit tombait, je retournais chez moi dans ma chambre, dans mon lit. Les semaines et les mois sont passés si rapidement. Je marchais déjà et je prononçais quelques mots. Je marchais parfois à quatre pattes pour rejoindre la chambre de mes parents. Je montais sur le lave-vaisselle et souvent, je me faisais gronder. Vous pouvez comprendre que j’étais très bien éduqué et dès que je faisais un pas de travers j’étais directement remis sur le droit chemin. 

À l’âge de trois ans, j’étais déjà à l’école. Je devais apprendre à parler correctement, à parler convenablement. Je n’avais donc pas le choix. C’est là que j’ai retrouvé mon amie. Qui ? Cette belle brune que je “connais” depuis la clinique. La fille des amis de mes parents. Je me trouvais à côté d’elle dans la salle de cour et j’étais en permanence avec elle durant la récréation. Pendant les siestes de l’après-midi, mon matelas se trouvait à côté du siens. Nous vraiment inséparable, liés comme les cinq doigts de la main. Enfant gâté, je profitais de ce statut privilégié. Cherchant sans cesse à briller plus que mes deux petites sœurs et mon grand frère, devant mes parents. Ce qui amenait souvent à quelques disputes fraternelles, bien heureusement sans conséquence. J’étais, ce que l’on pouvait appeler : un enfant casse-pied, passant sa vie à exiger quelque chose des autres. Et notamment de mes parents. Chaque semaine, je changeais de passion, désirais toujours quelque chose de nouveau. Des jouets hors de prix et tout ce genre de choses. Je testais d’ailleurs un nombre impressionnant d’activités sportives et artistiques, exigeant à chaque fois qu’ils m’achètent tout l’équipement nécessaire. Bien que mes passions compulsives ne duraient qu’un temps et les tenues ou instrument se retrouvant oublié dans le placard, j’étais comme ça. Je voulais tout avoir à la minute même où je le demandais. Mes parents n’eurent jamais la présence d’esprit de sévirent un peu et de me freiner dans mes folies. Alors, autant vous dire que j’en ai largement profité, et même abusé. Et j’avais beau grandir, rien ne semblait pouvoir me raisonner. Je me la coulais douce et je passais mon temps à chercher ce que j’allais bien pouvoir désirer la prochaine fois. Mais comme l’on dit si bien... La roue tourne.

Ce fut une nuit bien agitée. Mes parents ne craignaient pas de partir chez des amis le soir et de me faire garder par mon frère aîné, même s’il n’avait que onze ans et moi huit ans. Bryden me préparait le repas sans problème et connaissait tous les numéros de mes parents ou des urgences par cœur, au cas où il y aurait quoi que ce soit. Sauf que cette nuit là, mes parents ne rentrèrent pas. Au lieu de cela, vers les alentours d’une heure du matin, quelqu’un avait cogné à la porte d’entrée. Mon frère est allé ouvrir, tandis que je me tenais en haut de l’escalier, curieux de savoir qui pouvait bien venir nous visiter à une heure si tardive. C’était deux policiers, venant nous chercher. Ils venaient d’annoncer que mes parents avaient eu un accident de voiture. Ils étaient morts sur le coup, ainsi que mes deux soeurs cadettes. Mon monde effondra à cet instant. Je criais sans arrêter, refusant de quitter la villa. Comme nous n’avions aucune famille, Bryden et moi a été mis à l’orphelinat et heureusement une famille américaine décida de nous adopter, quelques mois plus tard, tous les deux. Il était hors de question que mon frère et moi soient séparés. Pas après ce que nous avions vécu. Lorsque nous sommes déménagés à Londres, alors que j’avais neuf ans, pour punir mes parents d’être mort et de m’avoir obligé à quitter mes repères, mes amis, je décidai de n’écouter personnes. J’allais au bout de tes envies. J’avais de mauvaises fréquentations, mais en même temps, mes parents adoptifs me laissaient trop de liberté pensant que je faisais le deuil de mes parentes biologique. Très tôt, vers l’âge de douze ans, je fumais, buvais. J’avais des problèmes avec la police pour trop me bagarrer n’importe où et pour n’importe quelle raison. Je n’étais pas le charmant fils que tous rêve d’avoir, mais malgré tout, je n’étais pas un monstre. Avec le temps, j’avais changé sans pour autant arrêter de faire la fête. C’est à partir du jour de mon anniversaire de mes quinze ans, que tout commença à changer. Que ma vie prenait un nouveau tournant. Personne n’avait le droit de me dicter ma vie. Les mois et les années passèrent et j’étais devenu le tombeur. J’avais toutes les demoiselles à mes pieds, ainsi que quelques mecs. Je couchais avec un peu tout le monde, profitant de la vie, mordait dans la vie à pleine dent. Toutefois, je pouvais compter sur mon frère à tous moment. 


Mon père adoptif travaille dans l’armée, il est un homme très droit et il a toujours souhaité le mieux pour ses fils. Pourtant, il me connaît bien, moi et ta tête en l’air, moi l'adolescent qui fait beaucoup de bêtises. Il n'a pas cru bon de faire confiance à mes choix, étant complètement persuadé que je ne savais pas ce qui étais le mieux pour moi. Agissant en père protecteur, il m'a crié dessus comme jamais. Si autrefois, je me sauvais de mes punitions, surtout par à cause de la mort de mes parents biologiques, ce coup-ci, j’y ai sérieusement passé. Il a déchiré ma lettre d'admission en art devant mes yeux en me traitant d'écervelé. Il m'a demandé de regarder mon frère et de suivre son exemple. J’ai été blessé ce soir-là et j’ai beaucoup réfléchi. Il fallait que je prenne une décision et j’ai pris la pire d'entre toute, par amour pour mon père, j’ai suivi son conseil. Je ne l'ai pourtant pas écouté comme il l'aurait souhaité, je le réalise aujourd'hui. Lui, il voulait que je suive l'exemple de Bryden, mais toi, j’ai suivi son exemple à lui. J’ai fait une demande pour entrer à l’université en gestion d’entreprise. Il voulait que j’exerce un travail sérieux et vrai comme il l'aurait souhaité. La première grosse déception que je lui ai causée. J’ai abandonné la plus belle passion de toute ma vie et pourtant... Il était toujours déçu. Entre lui et moi, ce ne sera plus jamais comme avant. C'est là, ma plus grande douleur, le regard qu'il jette quand il me voit aujourd’hui, comme s'il était déçu d'avoir tant espéré pour ce petit garçon qui, avait tant d'avenir. Et moi, je suis là, à toujours espérer voir ce regard changer, revoir cette parcelle dans ses yeux qui me dit qu'il n'a pas oublié tous ces beaux souvenirs, toutes ces belles images de ce petit garçon qu'il serrait autrefois dans ses bras. Qu’il consolait de la mort de ses parents. J’espère toujours qu'il comprenne que je suis toujours Walid malgré tout et que j’aimerais plus que tout qu'il me raconte encore une fois, une toute petite fois cette anecdote de pêche entre lui et son frère. Il me tourne le dos, je suis un étranger pour lui aujourd'hui sans que je ne comprenne tout à fait où est ma véritable faute. Ma mère adoptive, quant à elle, est adorable, difficile de ne pas tomber sous son charme, elle nous gâte toujours autant, Bryden et toi. Elle ne se lasse jamais de nous parler. Pour ma mère, les repas de famille sont très importants, elle a toujours été comme ça. Je sais que quoi que je fasse, elle m’ouvrira toujours les bras. Elle tente toujours de se montrer compréhensive avec mes décisions.