"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici my mind was burning and my heart got lost in the fire. (graham) 2979874845 my mind was burning and my heart got lost in the fire. (graham) 1973890357


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() message posté Sam 12 Sep 2015 - 10:56 par Invité
august 2015; i want to forget it all, for a little while. i want to lay down this awareness of all that goes wrong, of all that is already broken within me, within my surroundings. i want to forget the pain, the fear, the loss of all that i hold dear. ✻✻✻  Les deux mains repliées contre son ventre, Scarlet tenta de se frayer un chemin jusqu’à l’extérieur du HMV, pestant contre elle-même de ne pas avoir anticipé le monde qu’il y aurait en ce samedi midi. Cela avait été une erreur depuis le départ que d’aller déposer son CV dans ce genre de magasin. Son ventre rond repoussait immédiatement, même si elle promettait être apte à travailler en janvier, après son accouchement, après avoir pris un ou deux mois de congés. Cela était trop conséquent pour que qui que ce soit puisse accepter de l’engager maintenant. Et elle savait que son contrat pour l’été touchait à sa fin. Bientôt, elle se retrouverait sans emploi, avec un enfant à sa charge, en plus de sa sœur sur qui elle s’était promis de veiller encore longtemps, malgré ses fiançailles. L’idée de faire appel à une agence d’adoption se faisait de plus en plus présente dans son esprit à mesure qu’elle réalisait qu’elle n’y arriverait jamais dans ces conditions. Elle savait au fond d’elle que c’était ce qu’il fallait faire pour promettre une vie saine et heureuse à son fils. Mais l’idée de s’en séparer, même s’il n’était pas encore là, lui devenait d’avantage insupportable chaque jour. Elle s’était tellement faite à l’idée de vieillir avec lui pour les dix-huit prochaines années, elle avait passé tant d’heures allongée sur son lit à réfléchir à ce que leur vie serait qu’il lui était presqu’impossible à présent de l’imaginer autrement. Elle ne savait pas à quel moment la peur d’avoir un enfant avait été surpassée par l’amour qu’elle avait développé pour lui. Elle ne savait pas à quel moment elle avait commencé à l’aimer, malgré elle, malgré le fait qu’il n’était encore une idée abstraite dans son esprit même si son ventre s’étirait au fil des mois. Mais elle savait que cet amour serait inutile si elle ne pouvait pas être certaine de s’en occuper correctement. Elle savait que ce n’était pas les faibles économies qu’elle avait pu faire qui l’aideraient. Alors qu’elle atteignait enfin la rue, son téléphone vibra et elle lutta pendant quelques secondes pour le sortir de son sac. Elle lu rapidement le message de Bartholomew qui lui demandait d’acheter du lait et s’apprêta à le ranger, avant de se raviser. Sans réfléchir, elle retourna dans ses messages et ouvrit la conversation avec Clarence. Il n’y avait plus qu’un message dedans, de sa part, datant d’il y a à peine quelques jours. Je suis désolé. J'aurais dû être présent, je le sais. Je le serais, maintenant. Elle n’avait pas répondu, ne sachant pas si elle devait le croire ou pas mais l’idée d’avoir du soutient continuait de la rassurer un peu plus. Elle ne savait toujours pas si elle lui en voulait d’être parti après qu’elle lui ait annoncé attendre leur enfant. Ils n’étaient pas ensemble, après tout. Ils ne le seraient jamais. Mais il n’empêchait qu’elle avait espéré que son fils n’ait pas à grandir sans son père. Elle avait espéré qu’il n’ait pas à grandir avec elle seule comme modèle. De plus, Clarence avait de l’argent, elle le savait. Il se disait désormais prêt à être là. Elle n’avait pas rendu les armes, cependant. Elle n’avait pas abandonné l’idée d’y arriver seule, cependant.
Son téléphone finit par regagner son sac à main et il ne lui fallut pas plus de quelques minutes à marcher au milieu de la foule de londoniens, le soleil tapant contre le sommet de son crâne, pour commencer à sentir qu’elle arriverait difficilement jusqu’à chez elle dans cet état. La chaleur dans le métro ainsi que la foule pressante devait être bien plus étouffantes et elle regrettait de plus en plus de n’avoir pas le courage de monter à bord d’un taxi. Elle continua d’espérer y arriver pendant quelques mètres avant de finalement réaliser qu’elle manquerait de s’évanouir bien avant avoir atteint la bouche de métro. La chaleur, la faim, la soif commençaient à lui embrouiller l’esprit et elle peinait à garder ses deux jambes stables, son dos commençant également à la faire souffrir. Sans réfléchir, elle se rapprocha de la façade des immeubles et ouvrit la première porte qu’elle trouva. La climatisation, réglée parfaitement, la soulagea instantanément mais sa gorge était toujours sèche. Elle s’avança jusqu’au comptoir du magasin, qui était apparemment une pâtisserie aux vues des sucreries qui s’étalaient derrière la vitrine et s’adressa au jeune homme qui se trouvait derrière. « Est-ce que je pourrais vous demander un verre d’eau, s’il-vous-plaît ? » Elle n’attendit pas de réponse, se laissant tomber au sol aussi délicatement qu’elle le put, consciente que si elle ne s’asseyait pas immédiatement elle risquerait de tomber. Soulagée, elle appuya sa tête contre le comptoir, un soupir s’échappant d’entre ses lèvres, son bras gauche replié autour de son ventre.

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() message posté Sam 12 Sep 2015 - 16:37 par Invité

Scarlet & graham — (august 2015) i don't know why yet but i’d choose you; in a hundred lifetimes, in a hundred worlds, in any version of reality, i’d find you and i’d choose you. ✻ ✻ ✻ Rapides, précis. Ses doigts nouèrent un ruban bleu autour de la boîte en carton qui contenait deux tartelettes au chocolat et aux framboises, avant qu’il ne la tende finalement à la quarantenaire qui attendait de l’autre côté du comptoir. Ses mains pianotèrent sur la caisse enregistreuse et il annonça le prix total d’une voix chaleureuse, les lèvres tirées en un sourire qu’il réservait spécialement à sa clientèle. La transaction fut rapide et quelques instants plus tard, il s’occupait déjà de la personne suivante avec la même cadence, son employée s’affairant elle aussi pour répondre à toutes les demandes.
Il aimait cette agitation. Il aimait ce monde qu’il y avait à chaque fois dans sa pâtisserie, un peu avant midi. Il aimait s’occuper de chacun aussi vite qu’il ne le pouvait pour éviter que la file d’attente ne s’allonge et pousse les clients à la continuer le long d’Oxford Street. Il aimait se dire qu’il reconnaissait certains des visages qui se présentaient devant lui, que certains habitants    étaient des réguliers et des adeptes de ses pâtisseries. Il aimait voir certains fans timides venus jeter un coup d’oeil dans sa boutique pour ressortir avec des cartons plein les mains, demandant, au passage, un autographe de ce Youtubeur qu’ils suivent depuis quelques semaines, quelques mois, quelques années, pourquoi pas. Il aimait ces touristes qui venaient goûter, simplement parce qu’ils sont passés là par hasard, ou parce qu’ils avaient fini par entendre parler de ce lauréat du meilleur ouvrier de France installé à Londres depuis une poignée d’années. Il aimait tout cela, oui. Parce que cela lui donnait l’impression d’avoir sa place dans ce monde. Parce que cela lui changeait les idées. Parce qu’il oubliait, même, parfois, entre ces murs.
Il oubliait, oui. Il oubliait la catastrophe de 2011. Il oubliait l’eau, cette eau qu’il n’avait pas encore tout à fait accepter dans son existence. Il oubliait l’attente. Il oubliait la peur. Il oubliait tout. Mais, surtout, il l’oubliait, elle.
Même si, fatalement, ses souvenirs revenaient quand il fermait sa boutique le soir venu.
Le flux de personne commença à se calmer un peu après midi, quand chacun avait fini par rejoindre son chez-soi pour déjeuner en famille, entre amis, entre amants. Graham retira ses gants pour se frotter les mains, jetant successivement un coup d’oeil à l’horloge, puis à son employée. « Je pense que tu peux y aller, Ester, je vais fermer tout seul, »  lui dit-il en faisant le tour des vitrines du regard. Une fois encore, il avait vu grand ; s’il ne restait pas autant de nourriture que l’année précédente, les présentoirs étaient bien loin d’être entièrement vides. Il passa de l’autre côté du comptoir pour retourner le panneau ouvert afin de laisser place à fermer et pivota sur ses talons. « Ramène tout ce que tu veux à tes parents, » ajouta-t-il en désignant les pâtisseries qu’il restait. « Mais Graham je… » Il la coupa dans ses paroles, levant une main pour qu’elle cesse de discuter. Après tout, c’était la fermeture estivale ; tout ce qu’elle n’emporterait pas avec elle serait sans doute jeté. Graham ne savait jamais quoi faire de ce qu’il préparait de trop. Il n’avait pas de parents sur ce continent. Pas de femme attendant chez lui. Pas de gamin à qui il devait faire plaisir. Il n’y avait que lui, dans son appartement. Lui et ses bouteilles de bière. « Prends, je te dis. T’as été géniale, tu mérites bien de ramener quelque chose chez toi. » Elle lui adressa un grand sourire et sortir des cartons pour les remplir de parts de gâteaux, de tartelettes, de macarons. Elle vida sans doute la moitié des présentoirs, laissant le reste à Graham. « Merci beaucoup, patron, »  lui adressa-t-elle avant de se diriger vers l’arrière boutique. « Passez de bonnes vacances à Ibiza ! »  Puis, elle s’en alla, laissant Graham seul dans cette pâtisserie qu’il portait dans dans son coeur.
Il mit quelques instants avant de finalement s’atteler à la tâche. Il repassa derrière le comptoir, commençant à ranger doucement pour les vacances. Il ne releva la tête qu’une fois qu’il entendit la porte de la pâtisserie s’ouvrir. « Nous sommes fer… »  commença-t-il sans pour autant terminer sa phrase. Il avait beau se maudire intérieurement d’avoir oublié de fermer à clef, cela ne l’empêcha pas de s’arrêter net quand il détailla la jeune femme à l’équilibre instable qui s’avançait. « Est-ce que je pourrais vous demander un verre d’eau, s’il-vous-plaît ? » Avant même qu’il ne réagisse, elle était à terre ; il se pencha au-dessus du comptoir pour l’observer et, après une seconde de vide dans son esprit, il alla au robinet pour verser de l’eau dans un verre propre ; quelques gouttes tombèrent sur ses doigts et il dut se faire violence pour ne pas lâcher le récipient pour s’essuyer immédiatement. Au lieu de quoi, il passa de l’autre côté du comptoir pour s’accroupir à la hauteur de la jeune femme et lui tendre le verre. « Tenez, »  lui dit-il dans un murmure. Il s’essuya la main contre son jean avec obstination, tentant de ne pas montrer la panique passagère qui l’envahissait.
Puis, finalement, il l’observa. Il la regarda. Ce ne fut pas sa grossesse qu’il vit en premier mais sa beauté ; son visage doté de traits fins et ses grands yeux ni verts, ni bleus, ni marrons. Il sourit malgré lui, s’asseyant à son tour à même le sol. « Vous vous sentez mieux ? » lui demanda-t-il finalement. « Vous avez déjeuné ? Ou vous voulez manger quelque chose ? »  Il était incapable de détourner le regard, incapable de ne pas l’observer. C’était comme si elle le captivait. Comme si qu’en étant simplement dans la pièce il ne pouvait focaliser son attention nulle part ailleurs que sur elle.
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() message posté Dim 11 Oct 2015 - 18:46 par Invité
august 2015; i want to forget it all, for a little while. i want to lay down this awareness of all that goes wrong, of all that is already broken within me, within my surroundings. i want to forget the pain, the fear, the loss of all that i hold dear. ✻✻✻ Son désir de bien faire avait finit par prendre le dessus sur la raison. Elle savait qu’il n’était pas raisonnable pour elle d’aller marcher par cette chaleur, pourtant, elle avait l’impression que les jours lui étaient comptés. Que lorsqu’elle donnerait naissance, trouver un emploi lui serait d’autant plus difficile qu’elle aurait un bébé dont elle devrait s’occuper. Pour l’instant, elle était seule, son enfant confiné dans son ventre mais elle n’oubliait pas que bientôt, ils seraient deux. Bientôt, les choses seraient plus difficiles à gérer. Alors elle paniquait à l’idée de ne pouvoir assumer, à l’idée d’être obligée de le donner à quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus capable qu’elle, quelqu’un de plus responsable. Elle paniquait, plus les jours passaient, plus les semaines passaient. Elle paniquait en voyant qu’il avait grandi, d’une échographie à l’autre. Elle paniquait en le sentant donner des coups de bien, en le sentant bouger. Cela devenait bien trop réel, à présent et elle ne savait plus quoi faire. Personne ne voulait l’engager mais elle avait besoin d’argent, elle avait besoin de prévoir, avant qu’il ne naisse et qu’elle se retrouve véritablement au bord du gouffre. Pour l’instant, elle n’avait qu’elle à nourrir. Elle n’avait pas de couches ou de vêtements à acheter. Elle n’avait pas de berceau dans lequel investir, pas de chaise haute ou de pot. Pour l’instant, il ne demandait pas grand-chose. Mais les choses allaient changer, rapidement et elle ne se sentait pas encore tout à fait prête, pas sans avoir l’assurance qu’elle pourrait lui donner toutes ces choses. Elle se rendait compte à présent qu’elle aurait peut-être des efforts à faire. Qu’elle devrait peut-être laisser les autres l’aider, même si elle l’avait toujours catégoriquement refusé jusqu’à présent. Le fait était qu’elle était seule, jusqu’à ce que Clarence se manifeste de nouveau et qu’élever un enfant seul n’était jamais une solution facile. Elle ne voulait pas l’abandonner. Elle ne voulait pas le laisser tomber à nouveau. Elle voulait se racheter pour ce qu’elle avait fait aux débuts de sa grossesse, pour ses erreurs, qu’il payerait probablement le restant de sa vie. Elle voulait se racheter mais elle avait également peur qu’il lui en veuille. Elle avait également peur de voir ce que ses décisions avaient coûté à son fils. Elle avait peur de voir les conséquences de ses actions. Elle avait peur, ultimement, de regretter de l’avoir gardé. Et cette seule idée la terrifiait.
Peut-être qu’au fond, en s’occupant, en travaillant lorsqu’il serait né, elle n’aurait pas à y penser. Peut-être qu’elle oublierait que viendrait un jour où elle devrait lui expliquer qu’elle était à l’origine de son handicap, s’il en avait un. Comme elle avait été à l’origine de l’handicap de sa sœur.
Elle n’avait pas même questionné la manière dont elle s’était retrouvée sur le sol frais d’une pâtisserie, à attendre un verre d’eau, trop soulagée par la fraîcheur de la boutique pour réaliser que son attitude était sans doute déplacée.. Il ne lui fallut pas patienter plus de quelques secondes jusqu’à ce que l’homme à qui elle avait parlé ne revienne, le verre en main. Il s’accroupit à sa hauteur et elle prêta attention à son visage pour la première fois, constatant qu’il était certainement plus âgé qu’elle. « Tenez, » lui dit-il et elle attrapa le verre, avant de le porter à ses lèvres. Le soulagement fut instantané et elle but le tout d’une traite, sans prendre la peine de reprendre son souffle. Lorsqu’elle eut finit, elle put sentir immédiatement la différence, son esprit plus clair. Elle tendit le verre vide, au pâtissier, lui adressant finalement un sourire. « Merci beaucoup. » Elle ne releva pourtant pas, se sentant encore trop faible pour cela et elle se demanda s’il allait la mettre dehors. « Vous vous sentez mieux ? Vous avez déjeuné ? Ou vous voulez manger quelque chose ? » Elle secoua la tête, avant de finalement entreprendre de se remettre sur pieds, laborieusement. « Je ne veux pas vous déranger trop longtemps, vous avez sûrement d’autres clients, » déclara-t-elle. Elle posa néanmoins son sac sur le comptoir, cherchant son porte-monnaie. Lorsqu’elle l’eut trouvé, elle entreprit de l’ouvrir, et de déterrer un billet qui trainerait. Finalement, elle en sortit un et regarda le pâtissier, consternée. « Qu’est-ce que vous avez pour cinq livres ? » Elle lui adressa un sourire désolée, consciente que cela n’était peut-être pas suffisant pour une pâtisserie.

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() message posté Dim 18 Oct 2015 - 12:41 par Invité

Scarlet & graham — (august 2015) i don't know why yet but i’d choose you; in a hundred lifetimes, in a hundred worlds, in any version of reality, i’d find you and i’d choose you. ✻ ✻ ✻ Ce n’était que quelques gouttes et, pourtant, elles avaient suffi. Suffi à engendrer la panique dans son coeur. Suffi à accélérer son rythme cardiaque. Suffi à l’affoler, à lui rappeler ces centaines de choses qu’il aurait préféré oublier. C’était ainsi à chaque fois. Avec le temps, il avait fini par intérioriser tout ce qu’il se passait dans son être ; il conservait une expression impassible, gardait la tête haute devant les personnes qui l’entouraient pour ne pas les mettre mal à l’aise, pour ne pas attirer leur attention sur ses troubles. Le tsunami s’était produit il y avait quatre ans mais il en gardait encore des séquelles, des séquelles qu’il n’assumait pas, pas réellement. Le tsunami s’était produit il y avait quatre ans mais c’était comme si Graham était encore en train de le vivre, par moments. Certains soirs, les souvenirs étaient simplement trop saisissants. Il se perdait dans les sensations fantômes qu’il associait à cet évènement tragique de son existence. Ses poumons se gorgeaient d’eau imaginaire. Il suffoquait. Ses membres se paralysaient doucement dans cette eau qui lui arrivait au cou. Il avait froid, encore froid, toujours froid.
Certains soirs, il était encore là-bas. Certains soirs, il était encore avec ces personnes qui n’avaient pas pu s’en sortir. Il était encore avec elle, malgré lui, malgré le fait qu’il désire passer à autre chose. Il s’en voulait. Il s’en voulait d’avoir réussi à rester éveillé. Il s’en voulait de ne pas avoir pu faire quelque chose pour l’aider. Il s’en voulait parce que, peut-être, s’il ne lui avait pas fait du charme, si elle ne l’avait pas suivi dans les toilettes de ce restaurant, elle s’en serait mieux sortie.
Il refaisait souvent le monde, dans son crâne. Beaucoup trop. Mais aucune de ses pensées ne passaient la barrière de ses lèvres ; il conservait ses réflexions pour lui, continuant d’avancer malgré tout, d’avancer comme s’il n’avait pas ce poids qui le tirait en arrière. Il désirait simplement s’en remettre. Il désirait simplement être plus fort que ses traumatismes, plus fort que ses souvenirs, plus fort que ce qu’il avait vécu. Il le désirait du plus profond de son être mais il n’y arrivait pas.
Il n’y arrivait pas parce qu’il n’acceptait pas encore, sans doute.
La jeune femme le remercia et il acquiesça. Elle lui adressa un sourire et il se surprit à contempler ses traits, son corps, lorsqu’elle tenta de se remettre debout. Il esquissa un geste vers elle mais elle ne sembla pas le voir ; il se fit violence pour cesser de l’observer comme un pervers, se répétant intérieurement que, si elle était enceinte, il y avait de très grandes chances pour qu’elle ait déjà un homme dans sa vie. De très grandes chances pour qu’elle ait une existence posée, une vie stable, une routine particulière. Il ne pouvait pas se permettre de l’observer en se disant que, si cela ne la dérangeait pas, cela ne le dérangeait pas non plus. « Je ne veux pas vous déranger trop longtemps, vous avez sûrement d’autres clients, » lui dit-elle en posant son sac sur le comptoir. Il fronça les sourcils en l’observant fouiller à l’intérieur, pour finalement en ressortir son porte-monnaie et un billet de cinq livres. « Qu’est-ce que vous avez pour cinq livres ? » Il se mit à rire, secouant la tête pour refuser son argent. Il passa de l’autre côté du comptoir pour lui faire face. « En réalité, nous sommes fermés. J’ai tenté de vous le dire quand vous êtes entrée, mais vous aviez l’air d’être occupée à faire un malaise dans ma boutique, »  admit-il d’un ton amusé. Il la taquinait. Il la taquinait ouvertement, sans réellement réfléchi à ses mots, à ses paroles. Il fit un pas sur le côté pour lui présenter les vitrines presque vides, contenant encore des pâtisseries invendues. « Gardez votre argent et dites-moi plutôt ce qui vous ferez plaisir. Pour être honnête, je ne sais pas encore ce que je vais faire de ce qu’il reste, »  ajouta-t-il. La vérité, c’était que cela l’arrangeait presque, qu’elle débarque de cette manière. Son employée était peut-être reparti avec un véritable petit stock pour sa famille, mais elle avait cru bien faire en laissant la part de Graham.
Pourtant, Il n’était lui-même pas très gourmand.
Pour ponctuer ses mots, il enfila de nouveaux gants en plastique en attendant une réponse de sa part. Cela lui était difficile de ne pas l’observer avec trop d’insistance ; Graham faisait partie de ces personnes qui ne s’était jamais refusées quoi que ce soit, et se trouver en compagnie d’une jeune femme si belle sans avoir le droit de faire quoi que ce soit était sans doute une première pour lui. Tout comme il s’agissait d’une première que son bon-sens se manifeste réellement. « Ne faites pas votre timide, dites-moi, »  répéta-t-il avec un sourire. Parts de gâteau au chocolat, cheesecake. Tartelettes en tout genre, suivant des conceptions originales que Graham avait élaboré au cours de son existence, au cours des concours de cuisine auxquels il avait participé. Il y avait de tout, dans ses vitrines ; cela allait du traditionnel macaron à la tarte poires et miel, parfaite représentation de la passion qu’avait Graham pour la pâtisserie.
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