"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici all i wanna do is get high by the beach. (theodam) 2979874845 all i wanna do is get high by the beach. (theodam) 1973890357
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() message posté Dim 30 Aoû 2015 - 23:40 par Invité
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. BOY, LOOK AT YOU, LOOKING AT ME. I KNOW YOU KNOW HOW I FEEL. LOVING YOU IS HARD, BEING HERE IS HARDER. YOU TAKE THE WHEEL, I DON'T WANNA DO THIS ANYMORE, IT'S SO SURREAL. I CAN'T SURVIVE IF THIS IS ALL THAT'S REAL . Elle se sentait loin de tout, loin de Londres, loin des problèmes que cette ville engendrait. Loin pour la première fois. Loin de la maladie de Lexie, loin des factures impayées, loin des séances de rééducation, loin du mariage de Julian, loin de Rhys, loin d'Elsa. Loin de tout ce qui causait une tristesse sourde au creux de son coeur. Ici, elle se sentait bien. A vrai dire, elle ne s'était jamais sentie aussi bien qu'ici. Le décollage de leur avion avait eu l'effet d'enlever le poids qui pesait sur ses épaules depuis tant d'années, tout ce qu'elle avait accumulé, tout ce qu'elle n'avait pas réglé. Tout ce qu'elle pouvait laisser derrière elle, quelques temps. Tout ce qu'elle voulait oublier, sans vraiment parvenir à le faire. Mais même si certaines pensées ne la quittaient pas, elle était bien. Elle pouvait s'espérer heureuse, rien qu'une fois. Là où ils étaient cachés, rien ne les touchait. Rien ne cherchait à les terrasser, rien ne venait couvrir le ciel bleu, rien ne venait entraver leurs sourires mêlés. Rien n'était compliqué. C'était peut-être ça, ce que tout le monde appelait des vacances. Elle n'en avait jamais eu. Pas un seul instant de repais. Ce qui s'en rapprochait le plus, c'était cette journée passée sur la côte anglaise avec sa soeur, mais ça n'avait été que quelques maigres heures, elle n'en avait pas eu assez. Ici, Theodore lui offrait des jours entiers de bonheur simple. Il avait fait cela pour elle. Il l'avait mise dans cet avion, lui avait tendu sa main, et elle s'en était emparée, sans réfléchir. Ça l'arrangeait de ne pas penser. Ça l'arrangeait de ne pas faire attention, pour une fois. De ne pas prendre garde. Parce qu'elle n'avait aucune raison de le faire. Parce qu'elle était en sécurité, là où il était. Il était là, à ses côtés. Il n'allait nul part, ne la trahirait pas, ne la quitterait pas. Il était là, et elle était bien. Elle savait que le retour à Londres serait différent. Alors elle voulait en profiter. Être égoïste, rien qu'une fois. Connaitre le sentiment de liberté dont on lui parlait sans cesse sans qu'elle ne puisse jamais en témoigner. Ici, elle était libre. Il n'y avait pas d'affaires à résoudre, pas de rendez-vous médicaux, pas de soucis. Elle les avait laissé derrière elle. D'abord soucieuse, elle avait décidé de penser à elle, rien qu'une fois, à eux. Ce grand point d'interrogation qui brûlait son coeur. Theodore. La nouvelle tournure que prenait leur amitié. Cette énigme qu'elle n'arrivait pas à résoudre à Londres, cette énigme qu'elle ne voulait pas résoudre ici. Elle décidait de ne pas se poser de questions, d'avoir cette liberté.
Elle se réveillait dans ses bras, l'odeur gourmande de sa peau mêlée au parfum masculin de la sienne. Ses cheveux bouclés par l'océan et le vent tombent sur ses yeux alors qu'elle laisse glisser ses doigts sur le torse de Theodore, admirant les premiers rayons du soleil au delà des baies vitrées. Doucement, elle s'extirpe de sa prise, venant enrouler l'un des draps au sol autour de sa poitrine nue. Improvisant ainsi une robe sur son corps dévêtu, elle parvient jusqu'à la baie vitrée sur la pointe des pieds, retrouvant l'air encore frais des matinées d'Ibiza. C'était l'heure qu'elle préférait. Le reste des chambres était toujours endormi, la plage était encore déserte. Certains avaient placé ça et là des serviettes sur les transats, réservant ainsi leur place avant la bataille. Elle descendait les marches qui menaient à la baie qu'elle observait chaque matin d'un oeil rêveur. Comme si elle savait que l'endroit était trop beau pour durer. Qu'un jour, il faudra rentrer. Qu'un jour, le rêve s'arrêtera. Que les complications arriveront. Elle ne voulait pas y penser, et la vue lui faisait oublier. Seul le cliquetis des vagues venait briser le silence ambiant, alors que les premiers rayons du soleil reflétaient l'eau dans un orange sublime. Les bateaux tanguaient lentement, profitant de l'absence de leur propriétaire. À cette vue, un sourire se dessina sur ses lèvres, alors que ses pieds nus s'enfonçaient dans le sable fin. C'était son endroit, son secret. Là, elle venait s'asseoir, laissant seulement ses pieds être léchés par les fines vagues. Et elle restait là. Elle laissait le soleil venir réchauffer sa peau, les yeux clos, s'ouvrant seulement pour constater que le paysage n'avait pas changé. Seulement pour voir que c'était un paysage auquel elle aurait facilement pu s'habituer.

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Theodore A. Rottenford
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() message posté Lun 21 Sep 2015 - 20:03 par Theodore A. Rottenford

“Truth is, something that I thought was perfect was taken away from me, and I never wanted perfect again. I wanted middle of the road, stuff I didn’t care about so that I couldn’t lose anything I really loved ever again.” Et si ce n'était qu'une erreur ? Je me retournai sur le lit en crispant les doigts autour du coussin. Le silence. La lumière. La passion. Toutes ces habitudes différentes. Je renonçais à mon ancien univers, aux valeurs de la mafia, aux responsabilités et au pouvoir pendant la durée d'un séjour. Ce n'est pas correcte. Le parfum de Sam flottait encore dans la pièce. Il enlaçait ma gorge comme un souvenir sec et tranchant. Je frémis en sentant le vent caresser mon torse glacé. A quoi ressemblait l'amour ? A un flacon contenant un onguent aromatique. Une senteur précieuse, prisonnière d'une fiole cristalline. Quand on la débouche, les saveurs s'épandent sur le monde et disparaissent. Et quand on la referme, le liquide refroidit, il perd toute son authenticité et son pouvoir. J'allongeai lentement le cou. Mon esprit se perdait entre les nuances colorées des rideaux. Je m'abandonnais. Je devenais faible à ses côtés. Chaque jour qui s'écoulait était si désespérant, si humiliant. Je fermai les yeux. A quoi bon endurer tout cela ? Pourquoi Sam ? Je ne voulais pas supporter ce fardeau plus longtemps. L'appréhension se propageait à travers mes os, elle s'enfonçait dans ma chair et me faisait douloureusement courber vers le bord de l'abîme. Je n'avais pas droit au bonheur. Dans mon âme, la marque de la désillusion  brillait comme les lettres écarlates d'un livre divin. Je n'étais pas l'homme qu'il lui fallait. Je n'étais pas un homme du tout. Je cachais derrière mon masque d'indolence, la figure d'un animal sans patrie, sans nom et sans objet. Je rejetais toutes les possibilités au lieu de m'engager de manière aveugle et enragée dans les voies du sentiment. Sam, ça fait mal. Probablement parce qu'il était trop tard à présent. Je n'avais plus la force de me soustraire à mon destin. Je tuais par dépit. J'ouvrais les battants de ma poitrine et je découvrais les cendres d'un cœur en miettes. Je grognai en tirant les draps sur mes jambes. Ma relation avec Sam prenait une ampleur terrifiante. Elle représentait pour moi une déroute, une échappatoire. Une rupture définitive avec les morales sournoises de mon père. Je déglutis en faisant aveu de ma défaite. Je me souvenais de notre première rencontre au poste de police. Je ressentais toujours une gêne dans la poitrine lorsque je revoyais son expression nerveuse et son air indigné. Sam était une femme de poigne. Elle manquait parfois de patience, mais je me laissais volontiers bercer par son agitation et les mouvements elliptiques de ses bras dans le couloir. Elle m'en voulait toujours, sous prétexte que je n'étais pas assez respectueux de l'éthique que je la freinais dans son travail. Ses cheveux bruns retombaient sur son front comme un voile protecteur alors qu'elle crachait son venin sur moi, et je maudissais le vent qui ne soufflait pas assez fort pour écarter ces mèches qui perturbaient ma vision. Je maudissais son coiffeur et ses longs cils. Je maudissais la faible luminosité du commissariat et la brume maussade de Londres. Parce que je voulais la voir. Je voulais la contempler dans son intégralité et croiser l'éclat perçant de ses pensées à travers ses grands yeux bleus. Je me souvenais aussi de son sourire, de son rire et de ses résonances mélodieuses. Durant des années, je m'étais muré dans la solitude. J'avais organisé mes connaissances et mes talents comme si toute mon expérience de la vie me permettait de transformer l'instant fugitif en éternité. Mais je m'étais tout simplement momifié dans la fausseté et le mensonge. Mes bras glissaient mélancoliquement sur le matelas. Elle me manquait. Son étreinte chaleureuse complétait mes lacunes. Il me suffisait d'un baiser de ses lèvres pour que le vide oppressant se brise en morceaux de verre. Je soupirai en me languissant de la splendeur de la nuit. Samantha, laisses-moi partir avant que je ne t'emmène. Je réalisais maintenant. Je comprenais qu'il était impossible de connaître la frénésie des sentiments sans la payer par un retour brutal dans la réalité, par la nostalgie dévorante d'un passé qui s'opposait à l'avenir. Je me mordis la lèvre inférieure avant de quitter le lit. Mes pieds nus se posèrent sur la parquet grinçant, condamnant ainsi mes gestes à flotter bruyamment dans la pièce. Tu m'entends ? Je suis réveillé. Je me levai en frottant ma main contre ma barbe. Je m'avançai vers le dressing avec ennui et lassitude, sans que ma démarche n'atteigne sa pleine dimension. J'étais presque endormi. J'étais presque différent. J'enfilai un caleçon propre tout en prenant soin de ranger correctement le reste de mes affaires, puis je m'enfermai dans la salle de bain pendant quelques minutes. Je fixais mon reflet dans le miroir comme un étranger. J'observais les cernes qui creusaient mes yeux comme si les signes de la fatigue pouvaient servir à ma justification. Je me penchai vers le lavabo. Mon regard s'embaumait en rencontrant la blancheur de la céramique. C'était donc ça l'absolution ? La couleur de la pureté que j'adulais autant ? Elle m’apparaissait soudainement si creuse, si absente de caractère. Elle ne me convenait pas du tout. Je ne suis pas un monstre. Je suis un être humain avide. J'affichai un sourire mesquin avant de me redresser. Le Theodore que je voyais devant moi paraissait plus grand. Son maintien rigide et l'expression de dignité qui crispait son visage était captivante. Je me rapprochais de lui. Je tendais le pouce vers sa joue mais il avait déjà disparu. Je fronçai les sourcils avant de rejoindre la quiétude de la chambre à nouveau.  Je m'arrêtai au milieu des meubles. Je glissai mon regard entre les murs avant de croiser le profil régulier de Sam. Le souffle me manquait. J'avais mille choses à dire mais lui avouer me contraignait à exprimer des valeurs auxquelles je ne voulais pas croire. J'esquissai quelques pas vers la lumière. Je me dirigeais vers la baie comme un automate. La sueur commençait déjà à perler sur mon front. Je suis malade, c'est bien ça ? J'ondulais dans son dos comme un serpent vicieux. Je menaçais d'enfoncer mes crocs vénéneux dans sa chair délicieuse puis au moment d'attaquer, j'effleurais uniquement ses épaules. Je creusais des sillons sur sa nuque avant de déposer ma tête au creux de son cou. Je humais discrètement son parfum. Le flacon. L'onguent aromatique. La senteur précieuse. La fiole cristalline. Je repensais à mon analogie sur l'amour. Vas-y, débouche là et elle disparaîtra. Mais je ne voulais pas qu'elle me quitte. Je n'étais pas prêt à abandonner Sam. J'avais besoin de sa présence contre moi. J'éprouvais un immense désir de longévité. Je voulais m'engager dans la lutte avec cette volonté inconditionnelle et obstinée qui m'avait permit de gravir les échelons au sein de la pègre irlandaise. Alors referme-là. Laisses-là s'user et perdre son authenticité. Je plissai le front en grimaçant. Non, je ne pouvais pas l'emprisonner dans une bouteille. Je ne pouvais pas me détacher d'elle, tout comme il m'était impossible d'oublier ces vieilles personnes défuntes. J'embrassai suavement l'arrête de sa mâchoire avant de remonter vers son oreille. L'air résonnait en multiples mélodies autour de nous. Je les entendais nettement malgré ma surdité partielle. Elles étaient composées de chants lyriques, de notes de pianos et de valses classiques. Je frôlais l'ébauche de sa fraîcheur et de son innocence. Le paradis s'étendait au loin, vers le rivage de la mer et les lueurs du soleil. Mais je demeurai immobile, figé dans le temps. Je voulais rester ainsi pendant plusieurs années et rater les premières bêtises de Jasmine. Je souris tristement. Mes lèvres s'emmêlaient dans sa chevelure soyeuse. « Tu es soucieuse. » Murmurai-je en mordillant son lobe. « Tu n'es pas totalement heureuse avec moi. » Ma gorge se serra alors que je prononçais ces mots. Je n'attendais pas de réaction de sa part. Mon cœur était calme et paisible. Il était suspendu dans une attente interminable. Je n'étais pas stupide, je connaissais déjà le dénouement de cette histoire. « Tu veux que je te le dise ? » M'enquis-je avec volupté. Mon regard devenait sulfureux lorsqu'il se posait sur elle. Il se révélait enfin. Il brillait de cette lumière morne et triste qui auréolait les contours de la lune sauvage. Délicatement, je caressai ses cuisses et tirai sur les plis du drap qui recouvrait son corps. J'allongeai le bras pour saisir la petite jambe dont je m'étais passionnément entiché. « Laisses-moi te voir et je te dirais tout ce que tu veux savoir.   » Sifflai-je en me penchant vers sa bouche. Je l'embrassai désespérément, comme si la fin de nos vacances avait une signification secrète. Comme si le retour à Londres marquait la fin d'une ère de liberté et d'insouciance. Débouche-là. Referme-là. Il faut choisir maintenant. Mon visage flétri se crispa lentement. J'étais secoué par une violente détresse intérieure. Je gardai le maintien de son genou avant de l'attirer vers moi. « Tu ne m'aimes pas encore et je t'aime déjà ?  » Hasardai-je presque amusé par le ridicule de la situation. Je ris avant de reculer avec effroi. Je n'aimais pas la connotation de ma phrase. Je n’aimais pas le son de ma voix lorsque j'énonçai ma question. Casses cette putain de fiole ! Réveilles-toi, tu verras que tu auras oublier ce rêve.

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() message posté Dim 4 Oct 2015 - 13:29 par Invité
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. BOY, LOOK AT YOU, LOOKING AT ME. I KNOW YOU KNOW HOW I FEEL. LOVING YOU IS HARD, BEING HERE IS HARDER. YOU TAKE THE WHEEL, I DON'T WANNA DO THIS ANYMORE, IT'S SO SURREAL. I CAN'T SURVIVE IF THIS IS ALL THAT'S REAL . Rien n’avait jamais eu de sens jusqu’ici. Rien n’avait semblé juste, rien n’avait semblé droit, rien n’avait semblé réel. Pas une seule partie de sa vie, pas un seul matin, pas un seul soir, pas une seule nuit. Ces vingt cinq dernières années n’avaient été qu’une suite de solitude, de déceptions, de peur, d’espoir, aussi. Espoir rapidement disparu lui aussi. Le reste restait, inlassablement. Elle avait fait des erreurs, plusieurs, tant qu’elle ne savait plus comment les compter. Elle les admettait sans détour, sans honte, sans jeu. Elle savait être honnête avec le passé, voir ce que d’autres s’entichaient d’ignorer. Il ne lui suffisait plus de ce cacher derrière son masque d’orpheline. Ce masque était tombé depuis bien longtemps, il n’avait jamais tenu sur le bout de son nez. C’était trop facile. Il n’y avait pas que cela. Il y avait tout le reste, tout ce qui avait un jour tenté de s’attacher à son corps et qui avait échoué, bien vite résolu. Le problème n’avait jamais été l’absence de sa mère, ni la dureté de son père, ou la maladie d’Alexandra. C’était elle, le problème. C’était ce coeur constamment irrégulier, parfois muet. C’était ce sang qui coulait froidement dans ses veines, seulement pour lui permettre de se réveiller le lendemain, sans aucune chaleur. Elle n’avait rien, au fond. Et trouver ce qui manquait semblait si dur. Trouver la seule chose qui pourrait lui faire retrouver un semblant de vie. Elle était épuisée de cette vie seulement rythmée par la noirceur de tout ce à quoi elle touchait. Elle était fatiguée de chercher. Elle était fatiguée d’être seule, malgré les corps qui déambulaient autour d’elle. Rien n’arrivait à remplir ce vase vide qu’elle était devenue, ce coeur sans battements, ce regard sans vie. Ce n’était pas ce qu’elle voulait être. Ce n’était pas ce à quoi elle aspirait. Ce n’était pas ce qui la ferait sourire, ce qui la ferait oublier. Elle aurait aimé oublier. Même l’oubli semblait trop loin pour ses doigts brisés. Elle semblait si loin de saisir quoi que ce soit. Elle était si loin de la vie, pourtant elle en subissait le poids chaque jour.
Ici, rien n’avait de poids. Rien ne semblait avoir la même saveur, loin du ciel nuageux de Londres. Tout semblait possible, même si ce n’était que pour un temps. Il faudrait repartir. Et alors tout redeviendrait comme avant. Mais là, à cet instant, rien n’était lourd. Ni l’éclat régulier de sa respiration, ni les battements de son coeur dans sa poitrine, ni son regard reflétant le miroir de l’eau et du ciel, ni le draps sur sa peau légèrement halée. Ni les regards de Theodore lorsqu’il lui retirait ses derniers vêtements, ni ses bras autour de son corps alors qu’elle s’apprêtait à s’endormir. Rien n’était difficile, rien n’était pensé. Et rien n’était réel. Elle aurait voulu, pourtant. Elle aurait voulu faire de ces quelques jours une éternité, faire de leurs vacances un quotidien. Elle l’aurait voulu, tout en sachant que ses souhaits resteraient sans réponse. Tout en sachant qu’un jour, ils devraient rentrer. Et qu’alors, tout redeviendrait pesant. La vie les rattraperait alors, la vraie, celle qu’ils avaient laissé derrière eux dans cet élan de folie qui l’avait réellement faite se sentir vivante pour la première fois. Il n’y aurait pas d’autre élan, pas d’autre folie pour les ramener ici, à cet instant où rien n’avait d’importance. Et c’était cette certitude qui la rendait déjà nostalgique. Cette certitude qui l’empêchait de rester auprès de lui chaque matin, qui la retenait lors de leurs baisers, qui bloquait son coeur. Elle semblait déjà de retour. Et lui était encore ici. Ils faisaient partis d’une réalité croisée, séparés par un mur invisible qu’elle tentait de gravir tous les jours. Elle voulait rejoindre sa réalité, briser ce mur, souffler ses inquiétudes et apprendre à vivre ce que Theodore voulait lui offrir. Ce qu’ils tentaient tous deux de s’offrir, en vain. Cette île n’était qu’un rêve. Bientôt, Londres les rattraperait. La mafia le rattraperait. Et avec elle, les mauvaises habitudes de Sam. Alors, plus rien ne sera pareil. Plus rien ne semblera être un rêve. Et l’île sera loin derrière eux. En sachant cela, elle ne pouvait pas se résigner à partir. Elle ne pouvait pas le laisser, elle ne voulait pas tourner le dos à ce qu’ils avaient su trouver. Elle ne pouvait se résigner à s’éloigner. Parce qu’elle aimait ce qu’ils avaient, elle aimait cette sécurité qu’elle n’avait jamais encore eu, cette douceur au creux de la poitrine lorsqu’ils étaient proches sans même s’y perdre. Et même si ce n’était qu’un rêve, elle voulait le vivre encore un peu. Elle voulait laisser Londres derrière eux encore un peu. Rien qu’un peu.
Les yeux penchés vers le vieux port au loin, elle n’entend pas Theodore s’approcher. Seulement avertie par les mains familières se posant sur ses épaules dénudées, elle le sentit déposer sa tête dans sa nuque, l’obligeant à fermer les yeux. Chaque geste qu’il avait envers elle l’empêchait de quitter le rêve. Il venait déposer un baiser à l’arrête de sa mâchoire alors qu’elle posait une main sur la sienne, appréciant sa présence. Même leurs touchés avaient un goût amer. Ils savaient tous deux. « Tu es soucieuse. » Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, et elle ne trouvait plus cela si dérangeant. Tout était seulement devenu plus difficile à cacher. « Tu n'es pas totalement heureuse avec moi. » Ils savaient tous deux. Mais il avait tord sur un point. Elle l’était, ici. Plus qu’elle ne l’avait été depuis de longues années. Il n’aurait pu la rendre plus heureuse qu’en l’emmenant ici, avec lui, en laissant tout derrière eux. Elle était heureuse. Pour un temps, seulement. Jusqu’à ce tout les rattrape. Il n’y avait pas de place pour ce qu’ils avaient ici en rentrant. Il avait une fille, il avait un passé, un travail, un second. Elle n’avait rien. Seulement des fragments d’elle-même à perdre, encore. Et elle s’était jurée que cela n’arriverait plus. Elle avait confiance en lui, mais elle n’avait plus de fragments de son âme à risquer. « Je le suis. Je suis heureuse ici. Avec toi. » Mais elle ne le serait pas au retour. Tout était trop compliqué. Il le savait, tout comme elle. Ils en étaient certains, sans oser le dire. Cela reviendrait à briser quelque chose, briser une promesse qu’ils s’étaient faite en arrivant ici. Et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Alors elle omettait cette partie, laissait planer un doute qu’elle savait égoïste. « Tu veux que je te le dise ? » Les yeux toujours clos, elle n’était pas sûre de connaitre une réponse. Elle n’était pas sûre de vouloir se réveiller, pas tout de suite. Elle ne voulait pas qu’il prononce leur terrible sentence, pas déjà. Pourtant, c’était inévitable. Les mains de Theodore vinrent caresser ses cuisses avant de tirer sur le drap qui les couvrait à peine. Sous ses doigts, elle ressentait la flamme qui l’animait depuis qu’ils avaient commencé à entretenir cette relation douée de passion. Elle s’y perdait. Elle se laissait entrainer par le délice de ses lèvres, l’envoûtement de ses yeux posés sur elle. Elle oubliait. Elle voulait oublier encore. « Laisses-moi te voir et je te dirais tout ce que tu veux savoir. » Alors elle penche la tête et il s’approche, venant déposer un baiser sur ses lèvres brûlantes. Elle lui rend d’une même intensité, le prolongeant jusqu’à ce qu’il décide de s’enfuir. Jusqu’à ce qu’il décide de mettre un terme à leur rêve, leur parenthèse de bonheur qui n’avait rien de réelle. Qui aurait pu l’être, pourtant. Il aurait pu attendre. Il aurait pu lui laisser plus de temps. Leur laisser du temps, même si elle n’était pas certaine que c’était là ce dont ils avaient besoin. « Tu ne m'aimes pas encore et je t'aime déjà ? » Il semblait amusé, elle souriait à peine. Tout ça semblait si triste à présent. Les nuits dernières n’avaient plus le même goût, et déjà le rêve s’évanouissait. Elle lui en voulait de le faire disparaitre. Elle lui en voulait de l’arracher si tôt à ses songes. Elle lui en voulait. Il s'échappait à leur parenthèse dorée, s'écartant d'elle. Et elle ne savait pas quoi lui répondre. Elle ne savait pas ce qu'il attendait d'elle, d'eux, de ce qu'ils avaient commencé sans savoir où cela les mènerait. Il lui demandait de poser un mot sur ce qu'ils étaient, mais elle n'avait jamais su le faire. Il lui demandait quelque chose dont elle n'était pas capable, quelque chose qui lui demandait des efforts qu'elle ne voulait plus faire. Elle se protégeait, constamment. Même de lui. Même lorsque ce n'était pas nécessaire. Elle avait confiance en lui, oui, plus qu'en quiconque. Mais elle n'avait pas confiance en elle. Pas confiance en ce coeur qui ne répondait plus à ses appels, en ce corps bordés de vilaines cicatrices, en ces yeux qui ne semblaient plus rien percevoir de la même manière. Elle ne pouvait pas poser un mot, parce qu'elle n'était pas stable. Ils l'étaient peut-être, ensemble, mais elle serait toujours la béquille fragile qui ferait chavirer le navire. Elle gâcherait tout, encore. C'était ce qu'elle faisait de mieux. Alors elle ne voulait pas poser de mot. Elle ne voulait pas tout ça devienne réel. Elle ne voulait pas tout gâcher. Elle ne voulait pas tout perdre. Mais elle ne pouvait pas non plus ignorer son aveu. Elle ne pouvait pas lui faire ce mal. Pourtant il semblait déjà lui en vouloir. Il s'éloigne et elle se lève, réajustant le drap sur sa poitrine. Elle voulait le retenir près d'elle sans savoir comment il était possible de le faire. Si il était bien de le faire. Face à lui, elle hésite, cherchant son regard sans le trouver. « Pourquoi on devrait faire ça Theo ? Pourquoi veux-tu déjà nous ramener à Londres ? » Elle avait conscience d’être injuste, égoïste. Elle était une enfant. Une enfant qui était entrain de perdre quelque chose, une chose à laquelle elle tenait tout particulièrement. Une chose qu’elle ne pouvait pas perdre. Elle brise la distance qui les sépare pour venir se placer devant lui. Elle semblait ridiculement petite à ses côtés, mais n’hésitait pas à plonger son regard dans le sien. « Laisse-nous ici encore un peu. » Sa voix était à peine audible, seulement là pour lui, pour qu’il l’entende. Elle élevait une main jusqu’à sa joue, ne la caressant que du pouce. Elle était déchirée entre le faire fuir et le faire rester. Penser à lui, ou penser à elle. Peut-être qu’un jour elle pourrait penser à eux. « Laisse-moi apprendre. » Elle aimerait ressentir la même chose, connaitre à nouveau ce sentiment, sans pour autant le vouloir. Sans être sûre que c’était la bonne chose à faire. Sans être sûre qu’ils ne se perdraient pas en chemin.

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() message posté Sam 7 Nov 2015 - 15:31 par Theodore A. Rottenford

“Truth is, something that I thought was perfect was taken away from me, and I never wanted perfect again. I wanted middle of the road, stuff I didn’t care about so that I couldn’t lose anything I really loved ever again.” Elle tressaillit comme si un léger frisson de froid avait traversé son corps tout entier, la faisant sortir de sa torpeur. Sam ne me quittait pas des yeux. Puis soudain, elle devint encore plus sombre. Les reflets oranges du soleil se perdaient dans la noirceur de ses traits sans accrocher les reliefs de sa lumière disparue. Je me souvenais encore de nos étreintes désespérées et du souffle du vent sur ses joues. Je me souvenais de nous, exactement tel que nous étions réellement : désinvoltes et révoltés. Mes doigts glissaient sur sa peau sans l'effleurer, sans se presser contre sa silhouette ombrageuse. Mon regard acéré juchait son visage qui était devenu comme un miroir magique pour moi. Je ne savais pas lire ses expressions. Il me suffisait d'anticiper sa douleur et ses doutes. Il me suffisait de lui offrir un fragment de mon cœur à la place de tous ceux qu'elle avait perdu. Je n'en avais plus besoin, puisque j'étais voué à une dimension plus tragique. Sam hocha simplement la tête lorsque ma bouche se déposa sur sa mâchoire. Lentement, elle se tourna vers moi d'un air maussade. Ses yeux étaient clairs et limpides – sans masque. « Je le suis. Je suis heureuse ici. Avec toi. » Elle prononçait ses mots avec amertume. J'aurais tant voulu y croire pour deux. Mais ce n'était qu'un tissu de mensonges. J'esquissai une ébauche de sourire. Je ne voulais pas qu'elle se cache derrière une illusion. Je voulais qu'elle soit réellement heureuse. Cependant, j'étais un original – un gangster bourgeois. Je me comportais de façon étrange. Je me laissais facilement ensorceler par les vices du pouvoir et je m'égarais loin d'elle et de nos promesses. Je ne pourrais jamais être honnête. Sam était incapable de distinguer quoi que ce soit dans mon regard, car j'étais complètement indifférent aux supplices de l'âme. Je me penchai doucement vers son menton afin d'y déposer un baiser. Je savais qu'il serait sage de ma part de ne pas lui dire. Mais je ne désirais pas être sage. Pas cette fois. Les mots tournaient dans une spirale tortueuse au fond de ma gorge. Je n'avais pas peur de désirer autre chose. J'étais sur mes gardes, mais elle était la seule à me faire oublier mes responsabilités. Samantha Oswald-Bower, était la seule à me libérer de la culpabilité qui me rongeait depuis des années. Alors, je commençais la partie en lui dévoilant mon jeu de cartes. Une expression froide de tristesse flottait dans mes yeux. Elle garda le silence, acceptant d'endurer toutes les souffrances imaginables dans le mutisme. Les bouts de mes ongles trituraient ses cuisses alors que je m'approchais dangereusement de ses lèvres brûlantes. Elle avait rompu ma solitude et je l'avais rattrapé juste au moment où elle se trouvait aux portes de l'enfer. Je lui avais redonné la vie alors qu'elle m'avait insufflé la foi. Je voulais rester à ses côtés, parce qu'elle me donnait plus, beaucoup plus que je ne l'espérais. Je ressentais une immense affection à son égard. Elle pouvait le sentir lorsque je l'embrassais de cette façon ; passionnément et désespérément. J'avais besoin de sa présence froide, et pourtant si chaleureuse lorsqu'elle imprégnait mon univers de givre et d'éther. Je crispai ma prise sur sa nuque, à bout de souffle. J'étais presque amusé. Elle était presque libre. « Pourquoi on devrait faire ça Theo ? Pourquoi veux-tu déjà nous ramener à Londres ? » Je me tournai vers elle en haussant les épaules. J'esquissai quelques pas sur la terrasse. Sa question était restée en suspens dans le vide, mais je ne l'entendais plus. Les mugissements des vagues avaient recouvert son intonation neutre. Pourtant la réponse était si prévisible. Je n'aime pas le désordre et tu es un champ de ruines, Sam. Voilà pourtant il faut poser une étiquette. Une limite entre ce que tu me permet de ressentir et ce que je devrais oublier. Je suis doué pour respecter les conventions. Il te suffit de tracer les lignes. Ce n'est pas facile mais tu le feras. Elle raffermit sa prise sur les draps en marchant à ma rencontre. Un sourire charmant se dessina sur mes lèvres, alors que ses yeux restèrent encore un instant, rivés sur le sable doré. Puis elle relava la tête sans battre des cils. Elle me défiait en brisant la distance qui s'était dressé entre nous. [b]« Laisse-nous ici encore un peu. » Elle posa son pouce sur ma joue en frôlant les poils hirsutes de ma barbe mal taillée. Je m'abandonnais sous ses caresses. Je laissai ma conscience s'endormir, emportée par les effluves boisés de ses cheveux humides. Et si, je lui accordais une trêve ? Si nous restions réellement ici ? « Laisse-moi apprendre. » Confessa-t-elle dans un murmure. Elle hocha la tête, radieuse. Sam était si belle. Évidement, elle ne s'en rendait pas compte. Il lui était si facile de pardonner aux autres, mais elle continuait à s'infliger les pires supplices. Je déposai ma paume tremblante sur sa tempe. Quelle était cette logique ridicule qui l'empêchait de discerner le vrai du faux ? Car de toutes les personnes que j'avais connu, elle était probablement, l'unique, l'essence même de la lumière. Chaque jour, on l'épuisait, on excitait sa haine. On faisait d'elle une faible flammèche. Mais elle restait scintillante entre les firmaments de l'horizon. J'arquai un sourcil d'un air grincheux, avant de la fixer à mon tour. J'étais inévitablement de ceux qui l'épuisaient. « Non.   » Sifflai-je en l'embrassant furtivement. Même si son rejet ne pouvait pas provoquer ma colère, il m'attristait parfois. Je la soupçonnais de prendre l'amour trop au sérieux. Elle était libre de se laisser tomber selon son idéal, mais elle ne pouvait pas m'entraîner dans sa chute. Je pouvais l'aimer sans son consentement et la haïr selon son bon vouloir. « Il n'y a rien à apprendre. Seulement des choses à savoir.  » Déclarai-je en écrasant ma bouche contre la sienne. Je serrai ma prise sur son dos, faisant tomber toutes ses barrières. Il n'y avait plus de limite entre mon souffle et les battement effrénés de son cœur. « On ne se connaît trop bien pour apprendre.   » Susurrai-je suavement avant de mordiller le lobe de son oreille. Au fond, elle savait que j'étais tombé amoureux d'elle avant de lui faire la cour. Je savais faire la différence entre le désir et le sentiment. Mais, Sam ne rentrait pas de ces catégories. Je plissai les yeux en soufflant dans son cou. « Je suis de ton côté mais tu ne devrais pas être du mien. » Je frissonnai au contact de sa peau. J'étais impatient de lui avouer mes pires secrets, mais elle ne méritait de plonger avec moi. Ses plumes étaient pures et écarlates. Les miennes étaient sèches et noires. Elles s'étaient transformées en écailles monstrueuses. Je poussai un léger gémissement en restant suspendu au-dessus de sa tête. Puis, la vérité filtra à travers mes lèvres comme épine meurtrière. Parce que l'amour d'un aigle royal précédait toujours l'engouement du prédateur. « Je t'ai aimé la première fois et je suis prêt à t'aimer une seconde fois.   » Murmurai-je tout contre ses cheveux avant de la porter contre la baie vitrée. Je l'embrassai goulûment. Comme si la fin était imminente. Comme si la réalité se retournait contre moi.
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