(Apple & Jay) If you don't swin, you'll drown

Depuis quelques jours le soleil brillait au-dessus de Londres. Finis les peaux blanches éternels de l’Hiver au vu de la majorité des filles qui se promènent en tenue légère. L’été bat réellement son plein et personne ne va s’en plaindre. Aujourd’hui, c’était mon jour de mon congé. Il faisait tellement chaud que j’étais heureuse de ne pas être enfermée dans la boutique, je pouvais enfin profiter du soleil. Seulement je ne savais pas quoi faire de ma journée. Il faisait trop bon pour rester enfermée dans son appartement. Rien que de voir les rayons du soleil passés au travers de la fenêtre donnait envie de courir dehors. Je terminai quand même le rangement que j’avais commencé dès mon réveil puis j’enfilai une tenue légère. Je pris la direction du magnifique parc de la ville. Depuis toujours, je vivais à Londres. Je connaissais ce parc par cœur et pourtant je ne m’en lassais jamais de venir y faire un tour. Même lors de mon stage où je passai plusieurs mois en Belgique, je me languissais de revenir pour en profiter. Aujourd’hui, au vu du temps magnifique, c’était l’occasion d’en profiter. Je n’étais pas la seule à avoir eu cette idée vu que le parc était bondé. C’est tellement rare que le soleil nous gâte autant qu’il est difficile de rester enfermée. Ne trouvant aucun banc de libre je continuai de marcher. Il faisait tellement chaud que j’avais plutôt envie de me rafraîchir. Une douche ne suffirait pas. Je décidai de tester la piscine que la ville avait installée pour l’été. N’ayant pas prévu ce petit plongeon à l’eau, je rentrai à mon appartement pour me changer. J’enfilai mon maillot de bain en dessous de mes vêtements. Je glissai une serviette dans mon sac et pris la direction de la piscine temporaire.
De nouveau, la foule s’était pressée sur les lieux. Glissant mes affaires dans mon sac, je me retrouvai en maillot de bain. Même s’il était difficile de se mouvoir dans l’eau, la fraîcheur faisait un bien fou. Je passai une grande partie de l’après-midi sur les lieux à profiter un maximum de cette belle journée. C’était la première fois que je me rendais à cet endroit et il n’était pas impossible que j’y revienne en compagnie de mes amis ou de ma famille. Après quelques heures à barboter, je sortis et me dirigeai vers la douche. Je laissai mes habits et ma serviette à l’extérieur. Chantonnant je profitai de l’instant à me rincer. Seulement les bons moments ont toujours une fin… Quand je sortis après avoir coupé l’eau, je tâtonnai à la recherche de ma serviette. Le stress m’envahit soudain quand je ne senti rien, j’entrouvris la porte de la douche pensant que mes affaires avaient pu tomber à terre… Et rien…  Ce n’est pas vrai, j’étais devenue la victime de quelques plaisantins… J’étais pas vraiment complexée, mais me promener nue en dehors de chez moi ne me plaisait pas vraiment. En même temps, à qui cela plairait-il ? Tant bien que mal je sortis de la douche, une main cachant chacune de mes parties intimes. Une fois dehors je me retrouvai face à face d’une autre victime de la jeunesse remplie d’humour… Le rouge de la honte avait maquillé mes jolies jouent blanche à l’origine.

Fallait toujours que les situations embarrassantes tombent sur moi. Par chance je n’étais plus complexée depuis quelques années. En même temps je n’avais pas à me plaindre. Lorsque j’étais encore jeune, j’étais légèrement en surpoids. J’étais victime de moqueries de la part des jeunes de mon âge. Et tout le monde sait que les enfants ne sont pas les plus gentils entre eux. Dès que je rentrais de l’école, je m’enfermais dans ma chambre à pleurer sur mon lit. Puis un jour tout à changer. Durant un été, je me suis métamorphosé. J’ai commencé par faire attention à ce que je mangeais sans pour autant entrer dans un régime strict et démoralisant. De plus j’ai pris de nombreux centimètres en peu de temps où je me suis affinée. J’étais beaucoup mieux dans ma peau, cela va sans dire. Aujourd’hui, je vis une revanche sur la vie. En tant que chocolatière, il est difficile de ne pas craquer et voler un morceau de chocolat par ci, par là. Pourtant ma silhouette ne change pas. Je fais aussi beaucoup de sports, ce qui m’aide énormément. Presque tous les matins, je me lève de bonne heure pour courir quelques kilomètres avant d’aller travailler. Certains matins, je rêve de pouvoir faire une grasse matinée mais me connaissant par cœur, je sais que si je reporte mon jogging une fois, la deuxième ne sera pas très loin et ainsi de suite jusqu’au jour où je n’irai plus courir du tout. Puis, je dois bien avouer que cela me fait un bien fou de sortir si tôt. En général, moi qui ne suis pas très matinal, après mon footing, je suis d’excellente humeur.
Me cachant tant bien que mal derrière mes petites mains, je balayai autant la gauche que la droite du regard dans le but de voir ou d’entrevoir l’un ou l’autre détail permettant de découvrir les auteurs de cette situation. Mais rien… Sans doute étaient-ils déjà bien loin ou alors ils se cachaient pour admirer le spectacle. Tant bien que mal j’essayai de garder mon calme, faisant même comme si de rien n’était. C’est toujours ainsi que l’on s’en sort le mieux. C’est ce que mes parents m’avaient appris quand j’étais plus jeune et que je devais faire face à des situations délicates. Quand je tombai face à face avec le jeune homme, il fut le premier à parler. "Bonjour, tu... euh... on vous a fait le même coup? Vous n'avez pas pu voir par où ils sont partis? ». Malheureusement je n’en avais pas la moindre idée. J’étais tellement préoccupée par ma douche à penser à tout et à rien que je n’avais rien vu. En même temps j’ignorais le temps exact que j’avais passé à me rincer, les protagonistes avaient très bien pu faire le coup il y a déjà quelques temps. On allait devoir se débrouiller tout seuls. Je n’en ai aucune idée. Je n’ai rien vu du tout. On peut toujours demander si quelqu’un n’a rien vu ? Quelques personnes allaient et venaient vers les douches. On n’avait rien à perdre que de les interroger.

Avant d’aller à la rencontrer des autres personnes présentes aux alentours, je regarde ma nouvelle connaissance se rendre à l’accueil pour prendre des serviettes. Il est bien plus intelligent que moi, surtout que je n’y aurais pas pensé. En même temps je n’ai pas le moindre centime d’argent sur moi. J’ai laissé presque toutes mes affaires à l’appartement. Heureusement d’ailleurs vu que si j’avais pris le moindre objet avec moi, à l’heure actuelle je les aurais perdus vu que j’aurais tout mis dans mon sac, embarqué par les petits voyous. Ça m’embête que mes affaires aient disparus de cette manière mais au final ce n’est qu’un maillot, une serviette et des vêtements de rechange. Les choses auraient pu être pires. Quand le jeune homme arriva avec la serviette, je fus soulagé, je me glissai dans un coin avant de la placer autour de moi. C’est bien plus agréable d’avoir les mains libres et d’être un maximum caché aux yeux des gens.Merci beaucoup pour la serviette. Je souris tant bien que mal, surtout face à cette situations des plus étranges. Les gens n’ont aucuns scrupules à vous regarder avec insistance comme si vous étiez des bêtes de cirques. En attendant, aucun d’eux ne bougeraient pour venir vous aider ou vous demandez s’ils ne peuvent pas faire quelque chose pour vous. C’est plus simple pour moi de les ignorer que de me sentir gêner par la situation. On s’approche du monde un peu présent autour de nous. Pour éviter de perdre trop de temps, je demande à des personnes différentes de celles interrogées par le jeune homme.

Après de nombreuses réponses négatives, je décide aussi d’abandonner et je rejoins le jeune homme. De par un signe de tête je lui demande s’il a reçu des réponses positives mais pas de chance, il va falloir patienter encore un peu ou complètement laisser tomber.  "Vous vous appelez comment?". Je m’appelle Apple et vous ? Je me mis à sourire un peu plus sincèrement, pas que je n’étais pas sincère auparavant mais c’était plus un sourire gêné. Je fis un tour sur moi-même afin de visualiser les environs et voir s’il existe une possibilité de trouver des informations mais à part aller se promener et faire le tour de la piscine. Difficile à dire. Si les voleurs sont des gens mal intentionné, ils sont peut-être déjà loin. Sinon, on a peut-être la chance que nos affaires soient juste cachés dans les environs. Vous croyez que ça vaut la peine de faire un tour plus loin ? Je commençais à désespérer et je n’avais aucune envie de me promener un peu partout. Si on doit les retrouver, on les retrouvera, sinon tampi, je n’ai plus qu’à rentrer chez moi pour me changer. Prendre le bus en serviette de bain, je sens déjà les regards et les moqueries autour de moi.