(✰) message posté Mer 14 Oct 2015 - 22:47 par Invité
VICTORIA & ALISTAIR
❝ cut my life into pieces this is my last resort, suffocation, no breathing don't give a fuck if i cut my arm bleeding. ❞
Autant dire qu'il n'était pas question de marchander avec Luther. Quand Luther disait quelque chose, il valait mieux écouter et faire ce qu'il dit. J'avais appris bien vite qu'il valait mieux avoir Luther comme ami que comme ennemi et vu comment les choses se dérouler, j'avais plutôt peur de voir Victoria le regretter. Si elle vexait Luther, on allait bien vite se retrouver avec des chaussures en béton au fond de la mer et peut-être même avec une balle dans la tête, chacun. Bizarrement, j'aimais bien la vie, j'y avais pris goût donc si je pouvais éviter de mourir aussi bêtement, ça serait bien. Je décide donc de couper court à la conversation et d'embarquer Victoria avec moins, le plus loin possible, avant qu'elle ne dise quelque chose d'autre. Question de survie. J'essaye encore une fois de détendre l’atmosphère. On ne peut pas dire que je sois très doué pour ça, mais aujourd'hui, je faisais de mon mieux. « Serait-ce un compliment que vous me faîtes là M. Rawkes ? » J'esquisse un sourire alors qu'elle me taquine gentiment. C'est que je devenais presque doué pour rassurer les gens. Du moins, c'est ce que je crois. « Ça veut pas dire qu’il se passera rien. Regarde, on a manqué de se prendre une balle dans la tête il y a même pas une heure ! » Touché. « Par ta faute, je te rappelle. » Coulé. Dans le fond, elle n'avait pas tort. J'étais légèrement responsable des évènements qui se sont déroulés il y a quelques minutes auparavant, même si je n'avais pas tiré les coups de feu. Heureusement, le taxi arrive bien vite pour nous emmener à l'hôtel. Une fois dans le taxi, j'essaye une fois de plus de faire comprendre à Victoria que ce n'est qu'une soirée rien de plus. Enfin, j'espère. « On est vraiment obligés d’y aller ? » J'avais envie de lui répondre que non, mais je savais qu'on était obligé. Pourtant, je voulais la protéger. Si je pouvais, j'aurais donné n'importe quoi pour qu'elle ne soit pas obligée de venir. Cependant, l'argent n'achète pas tout. Dommage. Je me contente donc de baisser la tête sans lui répondre, car je sais que la réponse ne va pas lui plaire. Je lui fais alors la promesse de rester à ses côtés et que rien ne lui arrivera, je la regarde droit dans les yeux et ne la lâche pas du regard pour lui prouver que je suis sincère, même si les mots ne suffisent pas forcément. « d’accord. T'as pas intérêt à rompre cette promesse. » Je lui lance un grand sourire avant de hocher la tête. Promis. Le taxi arrive finalement à destination. « Tu me dois au moins six massages avec tout ce stress. » Je me tournais vers Victoria qui était déjà rendue devant les portes de l'hôtel. « Et un repas. Je meurs de faim. » C'est que je vais finir pauvre avant la fin de la semaine à ce rythme-là. Je la suis sans faire attention au portier. Question d'habitude. J'ai toujours vécu dans ce genre d'endroit donc ça ne m’émerveille plus depuis longtemps. « Le repas je veux bien, mais les massages ça reste à voir. » Dis-je en la taquinant. Je n'étais pas le genre de personne qui faisait beaucoup de massages, mais j'imagine que je peux lui payer quelqu'un pour lui en faire un. Sauf si elle veut que ce soit moi exclusivement qui le fasse. Je sais pas, faudrait que je lui pose la question. « Puis tu dormiras sur le canapé. » Quoi ? Ah non, c'est pas cool ça. J'ai jamais dormi sur un canapé de toute ma vie. Bon, j’exagère, ça met déjà arrivé. Je fais une petite mine boudeuse en la rejoignant. « Bon d'accords. » J'attrape la main de Victoria avant de partir vers l'ascenseur. « On peut dormir ensemble sinon, on l'a déjà fait une fois après tout. » Ajoutais-je pour la taquiner. Je faisais bien entendu référence à ce qu'il s'était passé des années auparavant. Il allait bien falloir qu'on en parle un jour après tout. L'ascenseur ouvre ses portes alors que nous atteignons le dernier étages. J'avais bien entendu pris la suite la plus grande. Comme d'habitude. J'ouvre la porte de la chambre avant de laissé Victoria passer devant moi. Je dépose la valise remplie d'argent sur la première table que je trouve. En fait, je me fichais un peu de l'argent. Ce que j'aimais, c'était l'aventure et découvrir de nouvelles choses. Cette valise rempli d'argent, je m'en fichais. En plus, j'avais quelqu'un de plus important en face de moi. Victoria. « Je vais nous commander à manger, tu peux ... Visiter les lieux si tu veux. » J'attrape le téléphone avant de composer le numéro de la réception. Je décide de prendre le repas le plus cher de la carte et aussi le meilleur. Du caviar et du homard, cuisiné par un des plus grands chefs au monde. Parfait. J'espère que Victoria va aimer. Je finis par la rejoindre. « Victoria je voulais te dire que ... » Commençais-je à dire avant d'entendre quelqu'un toquer à la porte. Ils attendront quelques secondes. « Je ne t'ai jamais oublié malgré ... » On dirait bien que la personne derrière cette porte à décidé d'insister. « Laisse tomber. » Articulais-je entre mes dents avant d'aller ouvrir la porte. Cinq personnes se suivirent à travers la pièce apportant avec eux trois portant auquel était accroché les fameuses robes. Il devait y en avoir une cinquantaine. Je pourrais jamais me décider à sa place. Une fois que les cinq personnes aient quitté la pièce, je me retourne vers Victoria. « Luther a toujours vu les choses en grand. » Dis-je avant de prendre une bouteille de vin rouge dans le frigo. J'attrape également deux verres que je remplie avec ce fameux vin. Je tends un des verres à Victoria avant de m’asseoir dans ce qui va me servir de lit pour la nuit. « Tu peux commencer à les essayer, ils amènent le repas dans une heure. » Ajoutais-je en me mettant à l'aise dans le canapé.
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(✰) message posté Jeu 22 Oct 2015 - 2:49 par Invité
LAST RESORT
ALISTAIR & VICTORIA
L’hôtel était magnifique. Tout ce qu’on pouvait espérer d’un cinq étoiles. A sa grande surprise, il respirait plus le luxe raffiné que le luxe kitch. Il n’y avait rien de plus ignoble que la décoration de style baroque, avec des couleurs et des motifs ridicules. Non, là, l’hôtel était simple et chic. Elle était quasi sûre qu’Alistair se fichait pas mal de ce genre de détails, qu’il était plus soucieux du service que d’autre chose. Tout le stress de la journée retombait petit à petit. Le stress de la soirée n’était pas encore arrivé, et pour ça, Vicky en était reconnaissante. Il viendrait sûrement une fois qu’elle serait habillée et maquillée, en chemin pour l’endroit où se tenait l’événement. Pour l’instant, elle voulait manger et se reposer. Ce qu’elle fit savoir à Alistair. « Le repas je veux bien, mais les massages ça reste à voir. » La taquinerait pouvait s’entendre dans sa voix. Vicky fit la moue, elle voulait son massage. « Tu me dois bien ça ! » Après ce qu’il venait de lui faire vivre, c’était la moindre des choses qu’il pouvait faire. Un message n’était pas la mort, il n’allait pas se brûler les mains en touchant la peau de son dos. Quoique, si vraiment ça le dérangeait, elle pourrait toujours demander un masseur à l’hôtel. C’était bien le genre d’endroit à avoir un spa et des masseurs à disposition. Elle s’avança vers les ascenseurs, n’ayant aucune idée d’où elle devait se rendre, mais n’ayant aucune envie de rester planter dans le hall de l’hôtel. Alistair la rejoignit, attrapant sa main avec la sienne. Elle remarqua que ce n’était pas la première fois qu’il le faisait, que ça devenait presque une habitude. Ça ne la dérangeait pas, pas vraiment. Elle ne le connaissait pas suffisamment pour savoir si c’était un homme tactile ou pas. « On peut dormir ensemble sinon, on l'a déjà fait une fois après tout. » Vicky lâcha un petit ha ha, pas du tout amusée par la référence. Cette fameuse unique fois où ils s’étaient retrouvés dans le même avait changé complètement la vie de Vicky. Pas forcément pour le meilleur, mais il était trop tard pour avoir des regrets. Ce qui était fait, était fait. « Je sais pas si tu le mérites. » Lâcha-t-elle, avant de pénétrer dans la boîte en fer. Elle ne fut pas surprise quand les portes s’ouvrirent et qu’elles révélèrent le dernier étage de l’hôtel, là où se trouvaient généralement les plus grandes suites. Et effectivement, la suite était plus grande que tous les endroits où Vicky avait pu vivre. Une dizaine de personnes pouvaient aisément vivre ici. « Je vais nous commander à manger, tu peux…visiter les lieux si tu veux. » Elle hocha la tête furtivement, pas très sûre de par où commencer. Elle se sentait presque mal à l’aise, pas vraiment à sa place ici. Après la visite, Vicky prit place sur le canapé. Après quelques minutes, Alistair la rejoignit. Il avait l’air presque nerveux et Vicky fronça les sourcils. « Victoria je voulais te dire que... » Son regard était perdu dans le sien, prête à écouter la suite quand quelqu’un toqua à la porte. Néanmoins, Alistair était bien décidé à continuer, et Vicky ne pouvait pas dire qu’elle le blâmait. Elle était curieuse de savoir ce qu’il voulait lui dire. « Je ne t'ai jamais oublié malgré... » La personne toqua à nouveau et Vicky en fut presque exaspérée. « Laisse tomber. » Lâcha-t-il, clairement énervé, avant de se lever pour ouvrir la porte. Vicky soupira, avant de se laissa tomber contre le dossier du canapé. Elle savait très bien ce qu’il voulait lui dire. Les quelques mots qu’il avait pu lui dire étaient suffisants pour donner le ton de la conversation. Si Vicky était honnête avec elle-même, elle non plus, ne l’avait pas vraiment oublié. Cinq personnes rentrèrent dans la pièce, trois portants avec eux auxquels étaient accrochées les robes que Luther avait promis de faire livrer. Sa mâchoire tomba presque au sol quand elle vu quantité. Il devait au moins y en avoir une cinquantaine. « Luther a toujours vu les choses en grand. » - « J’te le fais pas dire ! C’est énorme ! Y en a beaucoup trop, je vais jamais pouvoir choisir. » Dit-elle en attrapant le verre de vin qu’Alistair lui tendait. Et c’était vrai, il y avait beaucoup trop de robes. Vicky était une fille, et toutes les filles sont indécises. « Tu peux commencer à les essayer, ils amènent le repas dans une heure. » Victoria ne se fit pas prier. Elle s’empara du premier portant, qu’elle roula jusqu’à la chambre au bout de la pièce. Le tri dans les robes se fit rapidement et elle détacha les robes qui lui plaisaient le plus pour les étaler sur le lit. Elle répéta l’action avec les deux autres portants, pour au final se retrouver avec une dizaine de robes. Si vous lui dîtes qu’elle est difficile, Vicky niera en bloc. Toutes les robes à volants et froufrous n’étaient pas pour elle. La demie heure qui suivit, Vicky la passa à essayer les robes, sortant à chaque fois pour demander son avis à Alistair. Elle lui fit un défilé privé, défilant comme les mannequins avant de pouffer de rire, et occasionnellement prendre une gorgée de son vin, avant de retourner dans la chambre. Son choix était fait et quelques minutes plus tard, le dîner arriva. Vicky s’installa à la table, pile en face du jeune homme. Il avait vu les choses en grand, lui aussi. Caviar et homard. Ce n’était pas tous les jours qu’elle avait l’occasion d’en manger. Finalement, elle brisa le silence. « Tu sais, je ne t’ai jamais vraiment oublié non plus. A chaque fois que je pensais à…au bébé…je pensais à toi. J’ai jamais pu oublier tes yeux. Ils sont si bleus. Ta tête était toute floue dans ma mémoire et j'étais incapable de me souvenir de ton nom, mais tes yeux... Je me disais que j’avais peut-être fait une erreur en te mettant pas au courant, qu’on aurait pu…je sais pas, être une famille. » Elle lâcha un petit rire. « Je sais, c’est stupide. » A dix huit ans, former une famille n’était sûrement pas dans ses plans à lui. Le dîner passa rapidement, et avant qu’elle ne s’en rende compte, c’était bientôt l’heure de partir. Elle fila dans la chambre pour se préparer. Elle avait opté pour une longue robe noire à manches longues. Le haut de cette dernière était transparent, mais recouvert d’échancrures et de banque de sequins pour couvrir les parties à couvrir et qui descendaient le long du bras droit. Le bras gauche était, lui, complètement noir. Le bas consistait en une longue jupe noire avec une fente qui débutait en haut de la cuisse gauche. Elle choisit une paire d’escarpins noirs pour aller avec. Pour son maquillage elle décida qu’il resterait relativement simple : de l’eyeliner et du rouge à lèvres rouge. Quant à ses cheveux, elle garda ses ondulations. Le look faisait très femme fatale, selon elle. Prenant une grande inspiration, Vicky sortit de la chambre. « Je suis prête. » Alistair l’attendait au milieu du salon, vêtu d’un costume. Il était très élégant. Ce n’était qu’une soirée, une simple soirée, elle pouvait le faire. Après tout, il avait promis qu’il ne se passerait rien et qu’il serait là à ses côtés. Puis, il lui devait toujours un massage.
(✰) message posté Mer 28 Oct 2015 - 23:31 par Invité
VICTORIA & ALISTAIR
❝ cut my life into pieces this is my last resort, suffocation, no breathing don't give a fuck if i cut my arm bleeding. ❞
Dieu merci, nous voilà enfin devant l'hôtel. Je crois que cette journée aura été la plus mouvementée de ma vie. Bon peut-être pas remarque. Il y a eu la fois où je me suis fait poursuivre à travers toute l’Égypte par des braconniers et l'autre fois où j'ai fini dans un village au fin fond de l'Amazonie et je suis quasiment certain qu'ils avaient l'intention de me bouffer. Cette journée aura été néanmoins mouvementée à sa façon. Je n'aurais jamais pensé tomber sur Victoria et l'embarquer dans ma galère. Comme quoi, je ne pouvais pas tout contrôler dans ma vie. Une fois dans l'ascenseur, je m'amuse à la taquiner. Il faut croire que c'était devenu une habitude. Puis il faut bien avouer que Victoria me rendait beaucoup plus serein. Moi qui suis toujours sur mes gardes, je me retrouve presque désarmer face à elle. C'est à la fois fascinant et stressant. « Je sais pas si tu le mérites. » me répondit-elle face à ma dernière taquinerie. C'est avec un sourire en coin que je lui réponds. Nous nous retrouvons bien vite à l'intérieur de la chambre. Qui en fait, ressemble plus à une appartement. J'avais besoin d'espace si jamais je devais m'enfuir. On sait jamais. Je laisse Victoria seule quelques minutes afin que je puisse commander notre dîner. Quand je reviens vers elle, j'étais résolu à lui dire ce que j'avais sur le cœur. Du moins, c'est ce que je voulais faire jusqu'à être interrompu par les personnes chargées de nous emmener les robes que Luther avait promis d'envoyer. Il y avait tellement de robes. Luther n'avait jamais été raisonnable, mais tout de même. « J’te le fais pas dire ! C’est énorme ! Y en a beaucoup trop, je vais jamais pouvoir choisir. » J'espère quand même qu'elle pourra sinon on n'est pas prêt de partir, même si au fond, je suis loin d'être dérangé par le fait de regarder Victoria essayer chaque robe une à une. Un verre de vin à la main, le défilé peut commencer. Victoria changea de robe une bonne dizaine de fois et elle me demanda mon avis pour chacune d'elles. J'y connais absolument rien, mais Victoria pouvait porter n'importe qu'elle robe et paraitre toujours aussi magnifique. En fait, je ne pense pas être d'une grande aide, j'aimais toute les robes. Cela peut paraitre idiot, mais j'étais heureux qu'elle s'amuse un peu. Il faut bien avouer que c'était mal parti à la base. Au bout d'une heure Victoria décida de choisir une robe osée, mais classe. Une robe parfaite pour elle. Ma tenue était, elle, déjà prête. En réalité, j'allais juste prendre un costume que j'avais dans ma valise. J'étais loin de me prendre la tête avec les vêtements. J'étais déjà installé à la table quand Victoria arriva. Caviar et homard. Rien d’extravagant enfin pour moi, c'est banal. J'espère que ça fera plaisir à Victoria. Après tout, je n'avais aucune idée de ce qu'elle aimait manger. Au bout de quelques minutes Victoria prit la parole. « Tu sais, je ne t’ai jamais vraiment oublié non plus. A chaque fois que je pensais à…au bébé…je pensais à toi. J’ai jamais pu oublier tes yeux. Ils sont si bleus. Ta tête était toute floue dans ma mémoire et j'étais incapable de me souvenir de ton nom, mais tes yeux... Je me disais que j’avais peut-être fait une erreur en te mettant pas au courant, qu’on aurait pu…je sais pas, être une famille. » Je reste bouché bée face à ce qu'elle vient de me dire. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle m'avoue tout ça d'une traite. « Je sais, c’est stupide. » Je secoue la tête. « Non, ça ne l'est pas. » Dis-je simplement. J'aurais voulu trouver les bons mots pour lui répondre, mais avant que je ne trouve quelques choses à dire le repas était déjà terminé. Quel con. J'avais envie de me gifler. Pourquoi faut-il que je réfléchisse autant ? Victoria partit se changer et je fis de même. J'enfilais rapidement un costume noir avec une chemise blanche. Rien de bien spéciale, mais ça fera l'affaire. Installé dans le salon, j'attendis Victoria qui montra le bout de son museau au bout de quelques minutes. « Je suis prête. » Je me retournais pour la regarder. Elle était sublime, des pieds à la tête. J'en restais sans voix. Victoria était déjà magnifique quand elle était jeune, mais le temps l'avait rendu encore plus belle. Je tendis ma main à Victoria pour l'inviter à me suivre. Je lui lance un petit sourire avant qu'on ne prenne l'ascenseur. J'espérais pouvoir, la rassurer et trouver les mots justes, mais j'avais l'impression de ne pas être d'une grande aide malgré mes efforts. Puis si ça se trouve, je vais empirer les choses. Je fixe les chiffres qui défilent sur le cadran de l'ascenseur. « En fait, je crois que j'aurais aimé avoir une famille. Je veux dire une vraie famille ... Je me serais senti moins seul. » Dis-je toujours en continuant de fixer le cadran. J'étais certes, pas très doué avec les enfants, mais j'aurais pu apprendre. Je soupire en chassant mes mauvaises idées. « Enfin, c'est la vie. » Ajoutais-je en haussant les épaules. On ne peut pas revenir en arrière. Le taxi nous attendait déjà à l'extérieur de l'hôtel. Laissant Victoria entrer la première en lui ouvrant la portière, je pars m'installer à mon tour avant que le taxi ne prenne la route. Une quinzaine de minutes plus tard, nous arrivions devant l'immense demeure de Luther. Surplombant Rome, elle était perchée sur une falaise entourée d'une grande forêt. Le taxi s'arrête devant les marches du manoir. Une personne vient alors nous ouvrir la porte, mais j'étais déjà dehors en train d'attraper la main de Victoria. Pas question que je laisse quelqu'un d'autre la toucher. « Je reste à tes côtés. » Dis-je avant de lui lançait un petit sourire. Une fois les portes franchies, on peut déjà retrouver les goûts très particuliers de notre cher Luther. Le roi du Kitsch. Grand tapis rouge, tête d'animaux sur les murs et de grands tableaux affichant les portraits de personnes bien flippantes. Je fais signe à Victoria de ne me suivre en restant près de moi. Luther semble occupé, ce qui est bon signe. Au moins, il ne nous dérangera pas pour le moment. Je m'installe sur le balcon avec Victoria toujours à mes côtés. « Je ... Tu pourrais m'en dire plus sur ce ... Cet enfant ? Je veux dire, il ressemblait à quoi ? Tu l'as vu ... Je suppose. » J'étais sans doute la personne la plus maladroite du monde, mais je ne savais pas comment lui demander ça. Je jette un coup d’œil autour de nous. Les vieilles habitudes. J'étais toujours comme ça quand il y avait du monde autour de moi. Luther avait invité une bonne centaine de personnes alors autant dire que j'allais me méfier toute la soirée. On n'est jamais à l’abri d'une mauvaise rencontre. Même si on en fait parfois des bonnes, pensais-je en regardant Victoria.
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(✰) message posté Sam 7 Nov 2015 - 2:29 par Invité
LAST RESORT
ALISTAIR & VICTORIA
La confession qu’elle venait de faire à Alistair était une confession qu’elle n’avait jamais faite à personne. Même pas à elle-même. Jusqu’à ce soir. Elle n’avait jamais voulu mettre de mots sur ce qu’elle ressentait. Les regrets, eux, elle ne pouvait pas les ignorer. Mais reconnaître qu’elle aurait voulu faire les choses différemment, reconnaître qu’elle aurait voulu avoir une famille…c’était quelque chose qu’elle n’avait pas encore fait. Elle s’était donné un mal fou pour oublier, pour mettre cet épisode de sa vie dans un recoin de sa tête bien caché. Alistair avait déterré tout ça – ironique, quand on sait qu’il est archéologue. « Non, ça ne l'est pas. » Dit-il simplement. Il ne s’attendait visiblement pas à ce monologue et ne savait pas quoi dire. Elle ne savait pas si elle lui en voulait ou si elle lui en était reconnaissante. Quoiqu’il en soi, ce soir n’était pas le bon soir pour s’apitoyer sur son sort. Une soirée les attendait. Alistair avait revêtu un costume noir, simple, avec une chemise blanche. Malgré la simplicité, il restait très élégant, différent. A des années lumières de ce qu’il portait habituellement. Il paraissait plus sérieux, moins décontracté. On ne pouvait pas se douter que derrière cette apparence de gentleman se trouvait un danger ambulant. Victoria se demanda brièvement si la vie avec lui était toujours comme ça. Toujours aussi mouvementée. Il lui tendit encore une fois la main, comme si c’était devenu un vieux reflex, une vieille habitude, comme si il avait besoin que leurs doigts s’entrelacent pour s’assurer qu’elle ne disparaîtrait pas. Après quelques secondes d’hésitation, elle déposa finalement sa main dans la sienne pour le suivre jusqu’à l’ascenseur. La descente était longue, étant donné qu’ils étaient au dernier étage. Un silence confortable s’était installé entre eux et Vicky n’osait pas le briser. Alistair semblait, cependant, en pleine réflexion. « En fait, je crois que j'aurais aimé avoir une famille. Je veux dire une vraie famille ... Je me serais senti moins seul. » Sa gorge se serra et un sentiment de culpabilité l’envahit. C’était à son tour de rester bouche bée face à cette déclaration. « Enfin, c'est la vie. » Son regard s’était reporté sur le bout de ses chaussures, à peine visibles à cause de la longueur de la robe. Elle se racla la gorge. « Tu m’en veux ? » S’enquit-elle, timidement. La cage de l’ascenseur semblait soudainement oppressante, et Vicky n’avait qu’une hâte, sortir. Un soupire de soulagement s’échappa d’entre ses lèvres quand le ding de l’ascenseur retentit. Un taxi les attendait devant l’hôtel, pour les mener jusqu’à la villa où se trouvait la soirée. Vicky se dit que cette dernière devait être celle de Luther, puisque c’était sa soirée. Ils arrivèrent à destination, et le souffle de Victoria fut coupé face à la demeure. Cette dernière était perchée sur une falaise qui surplombait la ville de Rome, entourée d’une immense forêt. Vicky n’avait jamais vu une demeure aussi grande, elle ne savait pas où poser les yeux. La main d’Alistair se mêla à nouveau à la sienne, la sortant de ses pensées. « Je reste à tes côtés. » - « T’as intérêt. » Déclara-t-elle en franchissant les portes de la maison. Si elle avait un doute sur l’occupant des lieux, en voyant la décoration, ce doute s’était complètement dissipé. La patte de Luther était sur chaque mur de cette maison. Grands tapis, têtes d’animaux empaillées, beaucoup de marron et des portraits de gens très inquiétants. Instinctivement, elle attrapa le bras d’Alistair et se rapprocha de lui. Il les mena sur un des balcons, là au moins ils seraient tranquilles. Vicky n’avait aucune envie de se mêler à la foule et de prétendre qu’elle s’intéressait à ce qu’on pouvait lui raconter. « Je ... Tu pourrais m'en dire plus sur ce ... Cet enfant ? Je veux dire, il ressemblait à quoi ? Tu l'as vu ... Je suppose. » Ses lèvres se pincèrent et son regard se reporta sur Rome, illuminée par des milliers de lumières. La vue était impressionnante. Elle prit une grande inspiration, comme pour se donner du courage. « Non, je…je l’ai pas vu. J’ai refusé de le voir. Je ne sais pas si c’est une fille ou un garçon, je ne sais pas si il ou elle avait les cheveux blonds comme toi ou bruns comme moi, j’ignore la couleur de ses yeux, la forme de son nez... » Elle cligna rapidement des yeux, refusant que les larmes qui s’étaient formées, coulent le long de ses joues. « J’ai pas voulu…je m’étais dis que si je le regardais, si je le touchais…je l’aurais pas laissé partir. Donc j’ai préféré fermer les yeux et tourner la tête. » Finit-elle, presque en chuchotant. De toutes les choses qu’elle regrettait, ne pas avoir vu son enfant était sans doute en haut de la liste. A l’époque, elle pensait faire le bon choix. Mais aujourd’hui, elle aurait aimé au moins avoir un souvenir visuel. « Je suis désolée, je peux rien t’apprendre de plus. » Elle lui offrit un faible sourire, tout en replaçant une mèche de cheveux derrière l’oreille. Si ce n’était pas pour leur sujet de conversation plus que sensible, l’ambiance pourrait presque être romantique. La musique provenant de la pièce principale n’était qu’un petit murmure, et les lumières étaient tamisées. Dans d’autres circonstances, ils auraient pu être re-projetés presque huit ans en arrière, à une autre soirée où ils étaient loin de s’imaginer ce que le futur leur réservait.
(✰) message posté Mer 11 Nov 2015 - 23:46 par Invité
VICTORIA & ALISTAIR
❝ cut my life into pieces this is my last resort, suffocation, no breathing don't give a fuck if i cut my arm bleeding. ❞
J'aurais aimé en savoir plus sur cet enfant, mais au fond de moi, je savais très bien que mes questions resteraient sans réponse. Une partie de moi était triste et l'autre essayé de se résonner. Après tout, c'était il y a si longtemps. Ne devrais-je pas tout simplement tourner la page ? Passé à autre chose, comme je sais si bien le faire. Avec tout ce qui m'était arrivé dans la vie, j'avais toujours trouvé la force de m'en foutre. Pourtant, je faisais encore un blocage sur une histoire d'un soir que j'aurais dû oublier comme tout le reste. Je n'avais jamais voulu croire ma tante quand elle me disait que certaines personnes nous marquent à vie, mais je devais bien admettre qu'elle avait encore une fois raison. D'ailleurs, elle a tout le temps raison. Je devrais sans doute lui demander des conseils sur ma relation avec Victoria quand je serais de retour à Londres. Après tout, on ne peut pas vraiment dire que je sois quelqu'un de sortable. Ma tante m'avait toujours dit que j'étais très intelligent, mais que je me comportais comme un homme de Cro-Magnon. Je trouve quand même que je me suis carrément amélioré. La preuve, je prenais vachement sur moi quand je rencontrais Luther. Parce que, parfois, j'avais juste envie de lui dire ô combien ses goûts en matière de décoration étaient ignobles. Contrairement à Luther, Victoria avait-elle, de très bons goûts. Je pu m'en apercevoir quand elle décida de choisir une robe qui lui allait à merveille. C'est main dans la main que je l'entraîne vers l'ascenseur. Une nouvelle aventure nous attend. Pourtant, avant que l'ascenseur ne se pose au rez de chausser, je décide de lui dire ce que j'avais sur le cœur. Le fait d'avoir perdu ma mère et mon père, m'avait fait me sentir bien seul pendant plusieurs années. J'avais ma tante, mais elle ne peut remplacer ma mère. « Tu m’en veux ? » Je secoue la tête pour lui indiquer que non. J'étais loin, très loin, de lui en vouloir. Après tout, elle avait fait un choix qu'elle pensait être le meilleur. C'était d'ailleurs, peut-être, le meilleur choix à faire. Voyons les choses en face. Nous étions bien trop jeunes et insouciants pour avoir un enfant. Mon égoïsme n'aurait sans doute pas aidé non plus. Ma carrière serait toujours passée en priorité et j'aurais tout simplement délégué mes responsabilités de père à plusieurs nounous. Donc non, je ne pouvais pas lui en vouloir. Son choix était justifié et le meilleur qu'elle pouvait faire à l'époque. Un peu perdu dans mes pensées, j'ai à peine le temps d'en sortir que nous étions déjà arrivés devant l'immense demeure de Luther. Je rassure Victoria une nouvelle fois, lui assurant que je n'irais nul part sans elle. « T’as intérêt. » C'est en affichant un sourire en coin que je reprends sa main espérant secrètement de ne jamais la lâcher. Je l'entraîne sur un des balcons. Au moins, nous pourrions discuter un peu avant d'aller jouer au noble jeu qu'est le léchage de bottes. Je commence à prendre la parole en lui en demandant plus sur cet enfant. Je sais que je devrais me taire, mais je ne pouvais m'empêcher de me montrer curieux. « Non, je…je l’ai pas vu. J’ai refusé de le voir. Je ne sais pas si c’est une fille ou un garçon, je ne sais pas si il ou elle avait les cheveux blonds comme toi ou bruns comme moi, j’ignore la couleur de ses yeux, la forme de son nez... » Je commence sérieusement à m'en vouloir de poser autant de questions. J'aurais dû me taire. Surtout quand je vois la tête qu'elle fait. J'aurais aimé pouvoir la rassurer, mais j'en étais incapable. Au lieu de cela, j'ai les mains qui commencent à être moites. Mes angoisses ressurgissent, je regarde autour de moi en frottant mes mains. Que dois-je faire ? J'étais perdu. Alors, je me contente simplement de l'écouter. « J’ai pas voulu…je m’étais dis que si je le regardais, si je le touchais…je l’aurais pas laissé partir. Donc j’ai préféré fermer les yeux et tourner la tête. » Je baisse les yeux vers mes chaussures. Quand je pense qu'elle a dû traverser ça toute seule. J'aurais dû être là. J'aurais dû insister, mais j'avais décidé de ne pas chercher plus loin. « Je suis désolée, je peux rien t’apprendre de plus. » Quelques secondes passèrent avant que je ne me décide à lui répondre. « C'est pas grave ... Je ... » Je perds mes mots, je ne sais plus quoi dire. J'ai l'impression que quoique je dise ça ne sera pas suffisant pour combler la tristesse qu'elle a ressenti. Qu'elle a dû ressentir seule. Je me rapproche d'elle relevant sa tête pour qu'elle me regarde dans les yeux. Mon visage se rapprocha du sien et l'inévitable arriva. Je l'embrasser là, sur le balcon, dans une demeure décoré avec un mauvais goûts flagrant, une musique qui ferrait rougir le roi soleil en personne. Tout avait l'air tellement surréaliste. Le monde s'était arrêté. Mes lèvres se séparèrent des siennes au bout de quelques secondes. C'est là que le monde se remit en marche et mon cerveau par la même occasion. « Je voulais pas ... Enfin si, mais ... Désolé. » Je bafouille, cherchant une excuse ou quelque chose d'intelligent à dire. Heureusement je suis sauvais par la sonnerie de mon portable. Ni une, ni deux. Je réponds à l'appelle. Il s'agit de la personne qui garde ma maison pendant mon absence. Je fais signe à Victoria que ça ne sera pas long. C'est jamais long avec lui. Sauf que cet idiot m'appelle tout paniqué. « Il faut que tu rentres au plus vite ! » « Qu'est ce que tu as fait encore ? » « Tout de suite tu m'accuses ! ... Bon d'accords c'est ma faute. J'ai comme qui dirais déclenché une inondation dans la maison. Pour faire court, j'ai dû appelé un dépanneur sauf qu'il lui faut ton accords pour qu'il intervienne. » « Dis lui qu'il l'a alors ! » Je m'énerve parce que je sais qu'il n'y a pas que ça. « C'est que j'ai fait, mais après il a voulu faire payer le double soi disant qu'on est dimanche donc c'est plus cher ! Bref on s'est un peu battus et ... Bah les flics sont intervenus donc faut que tu rentres. » J'en étais sur, il fallait toujours qu'il se fourre dans des situations pas croyable. « C'est une blague ... Bien j'arrive. » « Parfait ... Ah et si tu pouvais venir me récupérer au poste de police en passant ça serait vachement sympa. » « On verra. » Dis-je avant de raccrocher. Je me tourne vers Victoria. Je lâche un soupir avant de me masser le cou, j'étais encore trop gêné, mais maintenant j'étais aussi en colère. « On doit y aller. Je dois rentré à Londres immédiatement. » J'attrape Victoria par le bras l'obligeant à me suivre le plus rapidement possible. Luther vient nous saluer, mais je réussi à l'éviter à nous mêlant à la foule. Une fois à l'extérieur, je décide de prendre le premier taxi que je trouve. Direction l'hôtel pour y récupéré nos affaires. Sur le chemin j'en profite pour réserver les billets d'avion. En à peine deux heures, nous voilà devant l'aéroport. Avant de partir, je me tourne une dernière fois vers Victoria. « Tiens, voilà un billet d'avion pour demain, si tu veux changer la date, tu peux, mais fais le avant dix heures demain matin. » Je lui tends un billet en première classe. « Je te laisse également mon numéro, si tu as besoin ... N'hésite pas. » Je lui donne ma carte de visite, j'en avais fait faire plusieurs pour quand je faisais mon petit trafique. « Tu peux aussi utiliser la chambre d'hôtel, elle est payé jusqu'à demain soir ... Je ... Je dois y aller maintenant. » Ajoutais-je en regardant le bout de mes chaussures, une nouvelle fois. Je n'avais pas pris la peine de me changer. Je n'en avais pas eu le temps. « Au revoir Victoria ... » Dis-je simplement avant de lui tourner le dos. La gêne était encore là et j'avais beaucoup de mal à gérer ce genre de chose. Cependant, je décide de me retourner encore une fois, prenant mon courage à deux mains. « Tu n'as pas à t'en vouloir. » Sur ces mots, je presse le pas direction mon avion. Londres m'attend.