"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I'm not drunk, just a little stoned / abi - Page 2 2979874845 I'm not drunk, just a little stoned / abi - Page 2 1973890357


I'm not drunk, just a little stoned / abi

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() message posté Jeu 15 Oct 2015 - 23:27 par Invité
I'm not drunk, just a little stoned ☇Elle ne semblait pas vouloir lui dévoiler ses plans de reduction sur la drogue. Elle nia seulement coucher avec une quelconque dealeuse. Jules haussa les épaules un peu déçu. Cependant, il émit un petit rire silencieux quand elle affirma avoir une dignité, être au-dessus de tout ça une connerie du genre. Les drogués, ils n’ont pas vraiment pas dignité vous savez. Jules la voyait partir en fumée sa dignité, depuis des années. Vous saviez, quand on chiale pour une dose un jour de panne sèche, il est dur de garder sa dignité. Parfois, il se rendait compte qu’un petit bout s’envolait à nouveau, ça le faisait sourire un peu. Ca voulait dire qu’il n’était pas au fond du trou, pas encore en tout ça. Il y serait bientôt, sans doute. Mais bon, il ne désirait pas se lancer dans un discours philosophique qui viserait à expliquer en quoi elle comme lui n’était que des ratés de la société. Bah ouais, quand on se crame la gueule à coup d’héro ou de morphine, c’est qu’on a raté un truc quelque part entre le collage des gommettes et le brevet des collèges. Non, il se contenta d’avoir le regard vide du type qui réfléchit un peu, qui se perd dans ses pensées, la laissant se croire digne et super hype ou un truc du genre. Et puis il finit par répondre, fataliste : Tant pis, j’vais utiliser mon imagination. Bah ouais, pas besoin qu’elle lui dise qu’elle faisait des cochonneries avec une dealeuse pour qu’il fantasme dessus.
Et puis il y eu un moment de flottement genre, musique qui se répercute sur tous les murs du loft. L’inconnue s’était levée et s’était mise à danser. Genre, on aurait dit qu’elle essayait de s’évader de se sentir libre. Mais quoi qu’il se passe, quoi qu’elle fasse, elle semblait avoir un boulet accroché à la cheville. Ca faisait bizarre. En fait, peut-être que c’était juste toute la situation qui était bizarre. Sans doute. Enfin, ce moment de flottement disparu dans un souffle. La musique s’arrêta nette, tout comme la brune. Jules lui lança un coup d’œil. Il ressentait une sorte d’attirance mêlé à une peur de l’ennuie. Ca arrive souvent, quand on se drogue, qu’on n’a pas de boulot fixe et qu’on est dépressif. Bref, il la regarda, elle, l’inconnue. C’était peut-être ça, sa plus grande qualité à cette nana. Elle était inconnue. Demain elle n’existerait déjà plus. Peut-être même qu’il l’aurait oubliée. L’idée était alléchante. Il balança donc une phrase qui avait pour seul et unique but de lui faire plus ou moins subtilement comprendre ce qu’il avait derrière sa tête. Ca ne loupa pas, évidemment. Mais elle détourna le sujet. Pourtant t’as clairement besoin d’argent. Tu vis dans la misère mon pauvre garçon. Jules fit retomber lourdement son pied par terre et tira sur le joint qu’il venait de dérober. Je t’emmerde, ma pauvre fille. répondit-il du tac au tac, venimeux. Pas tellement content qu’on critique son intérieur. Bon, ce n’était pas le grand luxe, mais c’était un loft de plus ou moins soixante-dix m² dans un quartier cool. Y avait pire. Elle n’avait pas vu son appartement à Oxford. A cette époque-là, c’était vraiment la dèche. D’ailleurs, juste histoire de lui prouver par A+B qu’elle avait tord, il ajouta : Tu savais que Londres était parmi les villes les plus chère du monde. Voire, la plus chère, ‘sais plus. Ouais, et ? Bah et il avait un appartement, à lui, dans un quartier cool. Bref, c’était comme si, quoi qu’il dise, elle trouverait que ce loft avait des airs de squat et que Jules vivait dans une misère qu’elle ne pourrait jamais supporter. De toute façon, elle avait déjà laissé tomber la discussion. Et elle, elle se laissa tomber sur le canapé, soudain boudeuse. Jules ne fit pas trop attention à sa tête qu’elle posa contre son épaule. Il n’était pas trop sur de l’avoir sentie en fait. La drogue, c’était bizarre. Souvent, les gens en prenant pour s’amuser entre amis, alors qu’il n’y avait rien qui vous isole plus que ça. C’était comme si y avait un truc autour de lui, genre champ magnétique qui effaçait tout autour. Un truc dans ce goût-là. Il tira sur le joint. Ta vie a l’air assez merdique comme ça, ce serait une très mauvaise idée que de coucher avec moi. Jules se mit à rire, s’étouffant un peu avec la fumée de cigarette. Tu t’en rends compte hein ? Que quand tu parles on dirait que t’insultes les gens. Il lui jeta un coup d’œil, vraiment intéressé par la réponse pour le coup. C’est vrai qu’elle avait une façon de parler. Genre, pétasse bourgeoise. C’était pas un truc qui faisait trop fantasmer Jules, pour le coup. Les pétasses bourgeoises, il avait assez donné. Angèle l’avait vacciné. Angèle. Et dire qu’il avait arrêté de penser à elle pendant quoi, dix minutes ? Son visage se voila une seconde d’un masque froid, vide, perdu. Et puis, il se remit à rire, comme s’il venait simplement de tilter ce qu’elle venait de lui dire, là, l’inconnue. Et qui t’as parlé de coucher ensemble ? Il tentait d’être convaincant, enfin il prenait une voix genre, sérieuse. J’ai juste dit que je ne prenais pas d’ar… il se stoppa en pleine phrase et se remit à rire, tira sur le joint, lui passa à nouveau, dans un élan de générosité. Ouais ok, j’ai envie de coucher avec toi. Avoua-t-il, à mi-chemin entre la banalité et la fatalité. C’était pas qu’il la trouvait bonnasse, super canon ou bien qu’il craquait sur son côté impératrice déchue et errance statique. Non, c’était juste… elle était là, il était là. Ils étaient drogués. Et fallait bien que ça arrive. Fallait bien qu’il efface l’image d’Angèle de sa tête, qu’il oublie le goût de ses lèvres, qu’il décolle sa peau de la sienne. Fallait qu’il fasse un truc, n’importe quoi pour qu’elle arrête d’hanter ses pensées pendant dix minutes (soyons gentils, disons quinze bonnes minutes). En plus j’ai même pas envie. Ceci sortie Jules de ses pensées d’un coup sec. Il soupira un grand coup et claqua ses mains sur ses cuisses comme pour se réveiller. Comme ça c’est clair. Il essayait d’avoir une voix genre, sans émotion. Ca crevait le plafond qu’il était vexé au plus profond de sa virilité. Là, il se leva, bien trop vite. Ce n’était pas une bonne idée parce qu’il tangua d’un côté et de l’autre avant de retrouver un minimum d’équilibre. Il se dirigea jusqu’à une armoire en taule qui était non loin de la télé et l’ouvrit tout en déclarant d’une voix… toujours aussi vexée : T’es vraiment une créature délicieuse tu le sais. Un bonheur ces moments avec toi. J’oublierais pas, j’t’assure. là il se retourna vers elle et lui fit un large sourire qui dégoulinait d’ironie. Et puis il recommença à farfouiller dans son armoire. Y sortie deux trois DVDs. Tout en les regardant un à un il exposa le programme : Alors, on a Star Wars, classique, Batman, la dernière saison de The Walking Dead, Valentine’s Day… il se stoppa, regarda le DVD. Sérieux, Valentine’s Day ? Putain, Curtis, tu crains… Chuchota-t-il pour lui-même. Et il reprit. Oh et l’une de mes sœurs m’a envoyé par la poste un reportage sur… genre l’élevage intensif et les poules pour que je signe une pétition sur genre… c’est pas bien de tuer des animaux, mangeons du tofu. Manger, il avait faim. IL jeta un œil à la cuisine et balança les DVD à l’inconnue pour la laisser choisir. Tout en se dirigeant vers la cuisine ouverte il demanda, d’une voix vague à cause de son état un peu.. vaseux. Tu veux un truc ? Céréale ? Nutella ? Et… en gros c’est tout. Quant à lui, il se sortie un belle de Lucky Charms.
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() message posté Ven 13 Nov 2015 - 17:20 par Invité
« Tant pis, j’vais utiliser mon imagination. » Je haussai les épaules sans grand enthousiasme. Il n’était pas très surprenant. Pas que je m’étais attendue à une personnalité en or qui changerait ma vie, mais c’était presque dommage de se dire que, même en choisissant au hasard et en allant chez le premier auquel je pouvais penser, il ne semblait pas décoller de son monde. Je soupirai d’une façon qui dut l’agacer, mais je m’en moquais. Après tout, j’étais celle qui avait amené la drogue. Il me devait une fière chandelle en un sens, même si d’un autre côté je lui donnais quelques jours en plus pour pouvoir se défoncer. J’allais la laisser chez lui, oui. Pas vraiment pour effacer les traces, puisque tout était volé, mais parce que je pouvais le faire. Et puis, depuis que j’avais emménagé chez Theodore, il refusait de voir trop de drogues entre mes mains. C’était d’une hypocrisie insoutenable. Il savait, il fermait les yeux, mais dès qu’il apercevait le bout d’une seringue ou le filtre d’un joint entre mes lèvres, il se crispait. Il ne devait pas être habitué. Après tout, dans la hiérarchie de la mafia, il était au sommet : il ne pensait pas à ceux qui étaient tout en bas de l’échelle, les junkies attardés qui se battaient comme des chiens et pleuraient comme des enfants dès qu’une dose était en jeu. Voilà que sa propre sœur était de ceux-là. Pas facile à assumer quand on avait des œillères qui nous aveuglaient. Mais je n’étais même pas sûre que Theodore soit friand d’un pouvoir particulier. Il cherchait simplement à faire peur, comme pour se prouver qu’il pouvait faire peur, sauf qu’il n’avait plus personne à qui le prouver. Certains étaient terrifiés. Les autres se foutaient de savoir ce qu’il pouvait bien vouloir. A quel moment décidait-il de s’en moquer, lui aussi ?

« Je t’emmerde, ma pauvre fille. » répondit-il et je souris. Presque une bonne répartie, mais j’avais connu mieux. Je jetai un nouveau coup d’œil aux alentours. S’il ne voulait pas l’admettre, tant pis pour lui. C’est vrai qu’il ne m’avait pas forcée à venir. Mais puisqu’il jouait au cliché du type qui fantasmait sur deux femmes en train de s’embrasser, je n’allais pas me priver d’être la critique de service. Il pouvait me virer mais il m’avait gardé. « Tu savais que Londres était parmi les villes les plus chères du monde. Voire, la plus chère, ‘sais plus. » Je tournai la tête vers lui : il paraissait satisfait, comme s’il venait de me prouver quelque chose. C’était une manie chez les hommes que je fréquentais ou quoi ? Je fronçai les sourcils. Pour tout dire, non, je ne le savais pas. « Nan, j’savais pas. » répondis-je d’ailleurs sur un ton rieur. Pourquoi l’aurais-je su ? C’était la fatalité des petits cons comme moi qui n’avaient pas besoin de se préoccuper de l’argent puisqu’ils l’avaient déjà. Peut-être que ça en emmerdaient d’autres, mais ça aussi, je m’en foutais un peu. Je plissai des yeux. Mon frère devait vraiment être très riche vu la gueule de son appartement, en plein milieu de Londres. Je ne m’occupais pas de ses affaires. Ça ne m’intéressait pas. Je savais seulement que l’école dans laquelle j’étais était chère mais que mes parents me la payaient de bon cœur car ils étaient ravis de voir que j’avais enfin trouvé goût à quelque chose. Trouvé goût. Quelle bande de connards. Le seul goût dont je me souvenais précisément, et pourtant toujours pas assez selon moi, c’était celui de l’héroïne. Même en intraveineuse, la drogue embaumait le palais d’une sueur étrange et acide dont je ne me lassais pas.

« Tu t’en rends compte hein ? Que quand tu parles on dirait que t’insultes les gens. » Touché, coulé. Il faisait partie de ceux qui ne supportaient pas mes manières. Après tout, je ne lui demandais pas de le faire. Mais il s’attendait avec tant d’espoir que je tombe sous son charme parce qu’il m’avait joué une malheureuse chanson à la guitare que je me devais de lui rappeler que je n’étais pas là pour ça. Que je n’étais là pour rien en particulier, juste … squatter et me droguer. N’était déjà pas assez pour lui ? Et cette vie merdique, il avait encore la force d’être fier de lui ? De pouvoir me contredire ? Je me mettais dans le lot sans lui dire. Ma vie était merdique, terriblement compliquée parce que je pouvais me retrouver en taule à la seconde même où je quittais son appartement – voire même avant si les voisins appelaient les flics pour tapages nocturnes. J’avais oublié l’heure qu’il était, mais nous ne faisions pas trop de bruit. « Ouais, je m’en rends compte. » repris-je en haussant les épaules, parlant d’un air absent. Je m’en foutais, encore une fois. « Mais l’avis d’une toxico aussi conne que moi t’importe vraiment ? Concentre-toi sur l’essentiel : je t’offre de la drogue. » Je l’achetais ? Je n’étais pas vraiment en état de penser aux conséquences de mes mots et je ne pensais pas qu’il les relèverait. Il était un homme plein de virilité, c’était lui le type sarcastique d’habitude. Comment disait-il déjà ? Ah oui, tant pis. Il se redressa brusquement : « Comme ça c’est clair. » Je fronçai les sourcils alors qu’il se levait. Il était vexé, ça se voyait et je soupirai d’exaspération en le comprenant. Ce n’était pas contre lui. C’était juste que le dernier héroïnomane avec lequel j’avais couché était mort dans mon lit d’une overdose et que je voulais éviter de revivre deux fois la même expérience. Mais je ne planais pas assez pour lui déballer ma vie, alors je ne fis que l’observer en silence s’approcher d’une armoire pour en fouiller le contenu. « T’es vraiment une créature délicieuse tu le sais. Un bonheur ces moments avec toi. J’oublierai pas, j’t’assure. » continua-t-il sur le même ton ironique qui masquait le fait qu’il était blessé en son for intérieur. Il brandit quelques dvds et me les présenta un à un : « Alors, on a Star Wars, classique, Batman, la dernière saison de The Walking Dead, Valentine’s Day … » Il marqua une pause et marmonna quelque chose que je ne compris pas. « Oh et l’une de mes sœurs m’a envoyé par la poste un reportage sur … genre l’élevage intensif et les poules pour que je signe une pétition sur genre … c’est pas bien de tuer des animaux, mangeons du tofu. » Je levai les yeux au ciel mais les dvds retombèrent sur mes genoux, ce qui me fit sursauter. Jules se dirigea ensuite vers la cuisine. « Tu veux un truc ? Céréales ? Nutella ? Et … en gros c’est tout. » Je me levai et, laissant les dvds sur le canapé, le rejoignis. Il venait de se servir un bol de Lucky Charms et les mangeait sans grand enthousiasme. Je me raclai la gorge pour qu’il remarque ma présence. « Tu te rends compte que tu viens d’avoir la réaction la plus machiste de l’univers ? On est deux bons connards, on fait la paire. » Je ne cherchais pas à jouer la féministe. Je n’étais juste pas venue pour coucher avec lui, et si ça le blessait dans sa virilité à la con, ce n’était pas mon problème mais le sien. C’était lui qui devait apprendre à contrôler son égo. « Tu veux quoi, que je m’excuse ? » J’eus envie de lui dire qu’au moins, on n’attraperait pas le sida, mais je ne savais même plus si on avait utilisé la même seringue. De toute façon, je n’avais pas envie. « Sers-moi un bol de ça. » dis-je en lui désignant les Lucky Charms. « T’façon tu l’as deviné toi-même, je suis gay. » conclus-je sur une note plus amusée. Bon, j’étais bi. Mais ça ne changeait rien au fait que j’avais envie d’arracher son air vexé de son visage et de le lui faire bouffer. Néanmoins, c’était rassurant quelque part : il lui restait assez de dignité pour qu’on puisse le blesser.
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() message posté Dim 20 Déc 2015 - 19:52 par Invité
I'm not drunk, just a little stoned ☇ Les allumées qui avaient besoin d'un peu de drama et d'action pour ne pas se sentir inutile, Jules connaissait par coeur. En fait, c'était même son fond de commerce. Typique, il attirait les richardes aux envies de vivre un truc qui n'étaient pas prévus à l'avance par papa et maman. Allez savoir pourquoi. Bon, cette étude était basée sur deux ou trois filles. Mais il n'avait pas couché avec beaucoup plus vous savez. Et si je vous dis ça c'est parce que cette brunette héroïnomane semblait tout aussi allumée que les autres. Presque plus. Elle souriait quand on l'envoyait balader, elle criait aux scandales quand on voulait coucher avec elle. Et quand ce n'était ni l'un ni l'autre elle se contentait de toiser tout ce qui se trouvait autour d'elle et de comparer son interlocuteur à un rat d'égoût. Bref, une richarde allumée. Jules s'en lassait déjà. Enfin, en fait une partie de lui se fichait éperdument de se faire envoyer chier par une petite bourgeoise tant qu'elle continuait à lui fournir de quoi oublier sa voix nasillarde et son accent qu'il n'arrivait pas à replacer, une autre partie avait envie de la faire taire. Soit en lui fourrant un truc dans la bouche (bande de pervers, je parle d'un joint) soit en la rembarrant à son tour, mais ça semblait être le plus grand défi qu'il n'avait jamais relevé. Et il en avait relevé pas mal, genre, éviter de tuer son père (fail, sa non assistance à père en danger avait fini par coûter la vie à ce vieux Noah) ou bien encore, oublier Angèle Powell, plusieurs fois, double-fail.

Ouais, je m’en rends compte. Qu'elle finit par répondre. Jules haussa les sourcils. Ravi pour toi Qu’il aurait voulu répondre s’il n’était pas en train de fumer tranquillement sur son joint. Non, mais au moins, c’était bien d’avoir une image honnête de soi-même. Elle saurait pourquoi un jour, une bande de nains lui casserait la figure dans une ruelle sombre au moins : parce qu’elle faisait chier son monde. Enfin bref, histoire de lui dire que c’était bien qu’elle le sache, il lui tapa une ou deux fois sur la cuisse d’un air encourageant. C’est d’jà un début, j’imagine. Dit-il tout seul. Elle tentait pourtant de voir le bon côté des choses. Enfin, elle essayait de se rendre indispensable auprès de lui, ou quoi ? Elle rappela qu’elle n’était pas arrivé les mains vides. Jules esquissa un sourire. Ses idées étaient encore très vagues. Son cerveau encore anesthésié. C’était l’essentiel. Il tira encore sur le joint, devant reconnaitre qu’elle s’était montrée généreuse sur ce coup-là. Cependant, il n’était pas prêt à la lâcher. J’avoue, c’était sympa. Mais ça c’était ya deux heures. Si t’as plus rien à apporter, tu peux te barrer. Il tourna lentement la tête vers elle et d’une voix vraiment perverse et d’un air aussi dégoûtant que Jules pouvait être (et il pouvait vraiment l’être des fois) il ajouta. Ou bien, fais-moi un grand sourire. une seconde plus tard, elle le rembarrait. Jules ne chercha même pas à discuter –ou si peu. Et se leva un peu bancal du canapé pour trouver une autre activité à faire. Bah ouais, il était vexé dans sa virilité, qu’on se le dise.

Il avait disparu dans la cuisine pour manger un morceau –chose rare si vous saviez- mais surtout pour digérer sa petite humiliation de l’autre coup, faire s’envoler tous les rêves de baise sympa du soir et puis ne plus être en face de ce zombi psychopathe qu’elle était. Sauf que voilà, madame la mort vivante dictatrice ne l’entendait pas de cette oreille. Elle ne semblait pas très bien prendre le faire qu’il ne prenne pas bien le fait qu’elle le rembarre. Non mais sérieux ? Fallait quoi ? Qu’il lui dise merci parce qu’elle le respectait trop ? Laissez-moi rire ! Tu te rends compte que tu viens d’avoir la réaction la plus machiste de l’univers ? Jules fronça les sourcils tout en avalant une cuillère de céréales qu’il s’était servi. Bah, vas te plaindre à Ni Pute, Ni Soumise si ça te pose un problème. répondit-il du tac au tac la bouche pleine. On est deux bons connards, on fait la paire. Jules haussa les épaules en regardant dans le vide comme un gamin qui ferait la tête. Si elle le disait, c’était certainement vrai. Ouais, possible qu’il ne soit qu’un connard. Possible qu’elle ne soit qu’une connasse. Possible qu’ils méritaient tous leurs malheurs et même qu’ils en redemandaient une louche. Après tout, ça ne serait pas trop étonnant. Jules ne croyait que moyen à cette histoire de patrimoine génétique du loser. Après tout, il partageait quasi le même ADN que sa jumelle à un chromosome près et elle était plutôt une meuf chouette avec pleins de perspectives d’avenirs. Perspectives. Voilà ce que lui n’avait jamais eu. La brune non plus, certainement. Elle le coupa dans ses rêveries en demandant des céréales. Il arqua un sourcil et ne bougea pas d’un pouce. T’es assez débrouillardes pour trouver un bol toute seule j’présume madame « Girl Power » qu’il lui assena, venimeux. Ouais, Jules était une sacrée tête de con ça je peux vous l’assurer. Il en rajoutait toujours une couche. Elle sembla capter qu’elle passerait une sacrée soirée de merde temps qu’elle n’aurait pas fait un effort de son côté vu qu’elle lui demanda : Tu veux quoi, que je m’excuse ? Jules lui envoya un regard en coin, un peu satisfait. Mais il se garda bien de lui montrer. Oui. Elle s’impatientait la petite. Du genre, vraiment. Mais finalement, les excuses, ou bien ce qui s’en rapprochait le plus, pointèrent le bout de leurs petits nez rouges. T’façon tu l’as deviné toi-même, je suis gay. Jules arqua un sourcil et tenta vainement de réprimer un sourire d’idiot de mec. Mais une seconde plus tard il reprit son air boudeur. Hmmhmm. Répondit-il sans conviction. Il n’était pas trop sûr de la croire. Elle disait très certainement ça pour être tranquille avec lui mais, après tout pourquoi pas ? C’est vrai qu’elle avait une bonne tête de lesbienne. Après avoir fait cette réflexion dans sa tête, Jules tenta de se décrire à quoi ressemblait les lesbiennes en règle général. Bah c’était des filles. Déjà. Ensuite elles étaient… euh… Ouais bon, y avait pas un modèle précis mais, cette nana-là, elle pourrait en être une en tout cas. Bref. Le silence, ponctué par des craquements de Lucky Charms qu’on mâche la bouche ouverte, s’était installé et finalement, Jules le brisa : Tu t’appelles comment ? Dit-il finalement, comme pour signer la paix et assurer qu’il lâcherait l’affaire « baise ». Après tout, ils passeraient peut-être une bonne soirée même sans ça. Et peut-être que coucher avec une autre nana n’était pas la seule façon de faire disparaitre Angèle de son esprit. Non ? Pis t’es toujours une emmerdeuse. Donc soit t’as une bonne idée à proposer, soit tu dégages. Les céréales, c’est comme la musique, c’est pas gratuit chérie. Et c’est pas par ta bonne humeur naturelle que t’vas me payer mon hospitalité exemplaire. sourire à peine voilé. C’était moins pire qu’il ne l’aurait cru, cette soirée.

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() message posté Mar 26 Jan 2016 - 20:00 par Invité
« C’est d’jà un début, j’imagine. » articula-t-il en me tapotant la cuisse d’un air entendu. Je haussai les sourcils avec dédain et attendis qu’il l’enlève pour secouer la tête et oublier ses mauvaises manières. Il pouvait dire ce qu’il voulait sur moi – je n’en pensais après tout pas moins – mais il semblait croire qu’il avait une légitimité qui, bien évidemment, n’existait pas, même dans ses rêves les plus fous. Il m’amusait car ses tentatives resteraient vaines. Je le prenais de haut tout en sachant que nous étions tous dans le même panier : celui qui était percé et dont l’odeur rance rappelait les vieux objets perdus au fond d’un grenier. Voilà ce à quoi ressemblaient les camés : des êtres oubliés, errants dans des appartements sombres, des pièces lugubres ou des villes fantômes. Pourtant ils arrivaient toujours à croire qu’il y avait une hiérarchie dans tout ça. Comme si nous étions encore dotés d’une quelconque logique. « J’avoue c’était sympa. Mais ça c’était y’a deux heures. Si t’as plus rien à apporter, tu peux te barrer. » Il était susceptible, ce jeune homme. Il arriverait presque à me faire perdre patience si je m’étais formalisée sur tous les points que je trouvais rebutant chez lui. « Ou bien, fais-moi un grand sourire. » Je fis l’effort de soulever mon pied pour venir frapper dans son mollet, en ayant conscience que je n’avais actuellement la force de lui faire vraiment mal, mais il grogna tout de même son mécontentement. Décidément, j’étais quelqu’un de véritablement décevant. Pas marrante et violente. Dommage que lui non plus ne fusse pas en capacité de me traîner hors de son appartement. Et quoique, on pouvait toujours tenter. Que diraient les voisins en voyant deux drogués se débattre sur le palier ? Que dirait cette mégère de gardienne ? Ça leur ferait une jolie histoire pour le prochain déjeuner dominical, au lieu de l’habituel discussion sur la politique alors qu’ils étaient tous des bourgeois bien portants.

Je m’accoudai au plan de travail et penchai la tête, adoptant l’air d’une poupée dont il voulait probablement crever les yeux. Mais il finirait bien par m’apprécier – avec le temps, tout arrivait. Et puisque cette histoire ennuyeuse de rentre-dedans était derrière nous, je ne voyais aucun obstacle à éternelle amitié dont les racines étaient déjà bien entrées dans le sol, depuis ces quelques joints et ce paquet d’héroïne. Ça aussi, on allait pouvoir le raconter à nos proches : comment nous étions devenus de si bons amis. Et pas que pour les repas du dimanche, celle-là tiendrait bien jusqu’à Noël. Il mâchonnait ses céréales d’un air peu convaincu et répondit d’une voix bougonne à mes paroles : « Bah, va te plaindre à Ni Pute, Ni Soumise si ça te pose un problème. » Je levai les yeux au ciel et enchaînai : « Je pourrais. Et là tu serais vraiment dans la merde. » J’étais ironique. Il avait déjà assez de problèmes comme ça pour que je m’en prenne à lui, juste parce qu’il n’avait pas eu la courtoisie d’être un peu courtois. Il ne semblait simplement pas être capable de maîtriser ses excès. Moi non plus, mais je maquillais le tout avec brio. Je venais d’une famille mafieuse. J’avais eu un masque toute ma vie. « T’es assez débrouillarde pour trouver un bol toute seule j’présume madame ‘Girl Power’ » Il était encore vexé. Sa voix trahissait la fierté qui coulait dans son regard et je ricanai silencieusement en me tournant vers les placards, les ouvrant un à un jusqu’à tomber sur les bols. J’en pris un et retournai vers Jules, m’asseyant sans gêne sur le plan de travail et me saisissant du paquet de céréales, consciente qu’il boudait bien trop pour me servir – il était vraiment blessé, ma parole. J’attrapai une cuillère qui me paraissait propre dans l’évier et la plongeai dans mon repas improvisé pour satisfaire ma faim soudaine – l’herbe et ses effets secondaires, on n’y échappait jamais vraiment. Je lui présentai le bol avec un sourire satisfait. « Ouais, je suis débrouillarde. J’ai même réussi à me servir sans ton aide, c’est dingue hein ? » ironisai-je en continuant de manger. J’oubliais : il était vexé. Il fallait peut-être que je songe à me dévaloriser pour qu’il puisse reprendre du poil de la bête et sentir le monstre de la domination grandir en lui à nouveau. Cette pensée m’arracha un sourire moqueur. Il allait vraiment finir par me virer de chez lui, si je continuais. Mieux valait que je termine vite mon bol, dans ce cas.

« Oui » répondit-il froidement et je haussai les sourcils, amusée. Il ne lâchait pas l’affaire. Dommage pour lui, je n’étais pas non plus du genre à me laisser abattre. « Hmmhmm. » grommela-t-il, peu convaincu. Il me détailla de haut en bas comme pour juger de la véracité de mes mots. Comme si c’était son problème – quoique, un peu quelque part. Comme si la preuve de mon orientation sexuelle dépendait de la couleur de mes yeux. Il finit par accepter ce simple fait et reprendre pour changer le sujet et briser le silence. « Tu t’appelles comment ? » J’esquissai un sourire mutin : voilà qu’il posait de véritables questions à présent. J’avalai goulument le contenu de ma cuillère avant de lui répondre sur un ton franc et malicieux : « Abigail. Et toi c’est Jules. J’ai pas la mémoire des prénoms mais bizarrement, je me souviens du tien. » Je me mordis la lèvre. « Tu peux te sentir flatté, monsieur ‘égo brisé’ » repris-je sur une note – ou même carrément une mélodie – ironique. On ne changeait pas mes bonnes vieilles habitudes de garce. Sa vie serait bien plus ennuyeuse sinon. « Pis t’es toujours une emmerdeuse. Donc soit t’as une bonne idée à proposer, soit tu dégages. Les céréales, c’est comme la musique, c’est pas gratuit chéri. Et c’est pas par ta bonne humeur naturelle que t’vas me payer mon hospitalité exemplaire. » Je soutins son regard pendant quelques secondes avant d’éclater de rire. J’espérais sincèrement qu’il n’y croyait pas – l’air malicieux au fond de ses prunelles m’indiqua que ce n’était pas le cas et je fus rassurée, quelque part, de ne pas être tombée sur un con trop con. Je rajustai ma position sur le plan de travail avant de le regarder de nouveau. « Je t’ai fait un tatouage gratuit, tu as tendance à l’oublier très facilement. » Je me pinçai les lèvres comme pour lui signifier que son erreur était pardonnée. « Je peux t’apprendre à faire des crêpes si tu veux. On va se marrer comme des dingues. » Ah, oui. Mais malgré les clichés qui couraient, je n’étais pas du genre à changer la fleur d’oranger pour des cachets d’ecstasy écrasés. J’étais une fille simple au fond, j’avais juste mal tourné.
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