(✰) message posté Dim 26 Juil 2015 - 15:11 par Invité
welcome in your new place
alfred and ariel
Ariel rangea le dernier magazine d'Huxley bijouteries dans la table basse du salon. Elle souffla et se redressa les mains en bas du dos. Son regard balaya la grande pièce. Tut était clean, beaucoup trop clean. Normalement, toutes les surfaces des meubles étaient jonchés de feuilles griffonnées de milliers croquis. Ariel avait ce don,et aussi cette tare, d'avoir son cerveau en constant processus de création. Elle avait les idées bouillantes, un peu comme des jets semblables à des feux d'artifices. Si bien qu'à la fin de la journée, il lui arrivait d'avoir un peu plus d'une cinquante de croquis. Et ça pouvait lui prendre aussi bien dans la cuisine que dans sa chambre que dans la salle de bains. Elle n'en gardait généralement qu'un ou deux, mais cela n'empêchait que tous ces croquis prenait énormément de place. Aujourd'hui, elle tenait à mettre un point d'honneur dans son rangement, car elle accueillait son nouveau colocataire, Alfred. Elle était certaine qu'avant la fin de la journée, il y aurait une dizaine de nouvelles feuilles qui contrasteraient avec le reste de l'appartement impeccablement rangé. Elle n'était pas bordélique, c'était juste une passion un peu trop dévorante. Elle avait d'ailleurs l'intention de transformer la quatrième chambre en un petit atelier, elle y réfléchissait sérieusement. Pour le moment, elle n'osait pas vraiment toucher à la configuration des pièces, il s'agissait de l'ancien appartement de sa mère, et elle y tenait beaucoup. Autant dire que si elle faisait rentrer quelqu'un d'autre qu'elle dans l'appartement c'est qu'elle était sûre d'elle. D'un côté, elle n'aurait pas pu faire mieux pour Alfred, après qu'il l'ait sortie d'une situation plutôt compliquée... Elle se rappelle encore très bien, ce type plutôt musclé qui arrive vers elle en courant et brandissant un couteau. Elle ne sait pas très bien si il l'a agressée pour son sac ou à cause de son héritage. Toujours est-il qu'Alfred avait été là, et qu'il lui avait sauvé la mise. Elle ne pouvait pas lui offrir un chèque avec 6 zéros, non pas qu'elle n'en avait pas envie ou par radinerie, mais cela ne servait rien. Autant lui être utile. Alors elle lui offrait une chambre chez elle. En vérité, Ariel se sentait bizarrement sereine par l'arrivée d'Alfred dans son duplex. Les quelques instants passés en la compagnie d'Alfred, Ariel s'était sentie plutôt en sécurité, elle avait oublié les menaces qui planaient sur sa tête. Elle ne le lui dirait jamais, mais elle allait peut-être enfin dormir plus sereinement. Alfred était un invité qu'elle accueillait à bras ouvert, si on omettait tout de même sa consommation de cigarettes et de drogues, mais pour cette fois, Ariel pouvait bien fermer les yeux.
La jeune blonde remonta une dernière fois, vérifier la chambre qu'elle louerait à Alfred. Elle lui avait donné la deuxième chambre qui possédait une salle de bains privée. Elle s'était dit qu'il pourrait garder une forme d'indépendance. En tout cas, elle aurait aimé si elle avait dû habiter chez quelqu'un. Elle avait un peu retiré de décoration pour qu'Alfred s'approprie les lieux plus facilement. Ariel était extrêmement attentive aux moindres détails. C'était la première fois qu'elle aurait un colocataire, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Elle ne le tarderait pas à le savoir, la sonnerie du duplex retentit dans les pièces. Elle jeta un dernier coup d'oeil à la pièce, et descendit pour ouvrir la porte. Ariel ne fut donc pas surprise de se retrouver face à Alfred. Elle lui ouvrit un grand et franc sourire. Salut, rentres !, lui dit-elle en s'écartant pour le laisser pénétrer dans le duplex. Comment tu vas ?, lui demanda-t-elle gentillement en traversant le petit vestibule. Elle entra dans le salon. Bienvenue!, lui souhaita-t-elle.
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(✰) message posté Dim 26 Juil 2015 - 15:37 par Invité
La zip de mon sac se ferma. Je venais d'entasser mes dernières affaires dans ma valise qui m'avait suivi depuis Los Angeles. J'étais dans ma chambre à l'auberge de jeunesse, que je partageais avec deux étudiantes françaises, et trois amis slovaques. On avait pas vraiment discuté entre nous, juste un échange de banalités pour être honnête. Ces gens là, je ne les reverrai jamais et j'en avais un peu rien à faire. De plus, je ne pouvais sortir ma weed devant eux, ce qui m'obligeait à fumer dehors, dans Londres. J'avais du me trouver un endroit au calme pour cette activité que j'adorais, mais justement, j'adorais fumer tranquille chez moi, du coup, quand l'occasion se présentait à moi d'avoir un appartement, j'y avais réfléchi très sérieusement. Pour en revenir au début de cette histoire, c'était avant d'embaucher à l'hôpital, il y a tout juste une semaine tout au plus. J'marchais tranquillement, un joint à la main que je terminais toujours avant de passer les portes du travail. Mais cette fois ci, j'avais assisté à une scène un peu hors du commun. Une meuf se faisait littéralement agresser sous mes yeux. Je ne sais pas vous, mais moi je ne perdis pas de temps à la vue de ce couteau. Je m'étais incrusté entre les deux personnages, pour savoir ce qu'il en était et calmer le mec. J'en savais pas beaucoup plus étant donné qu'il avait dévalé comme un lapin. La fille était le genre petite fille à papa au gros pare-choc et gros porte-monnaie. Blanche, blonde, barbie quoi. Elle était encore sonné et avait été un peu coupé par le couteau de son agresseur, du coup normal, je l'avais emmené à l'hosto. On était à côté, j'allais pas la laisser là toute seule. Au final, cette meuf s'était mise dans l'idée de me remercier. Un 'sky aurait pu suffire, mais non, elle me proposait 1000 et 1 choses pour être d'égal à égal. Sauf qu'à mes yeux, cette fille ne me devait absolument rien et j'avais plus l'impression d'être son oeuvre de charité qu'autre chose, ce qui m'avait fait chier et un peu énervé. Mais quelques jours plus tard, elle était venue me rendre visite à mon travail encore une fois, pour me proposer quelque chose. Elle avait apprit -sûrement par mon chef, ce bâtard- que je n'avais pas encore d'appart'. Elle avait selon elle, un immense appartement en plein centre, où des chambres étaient dispo. Surtout une en fait. Sur le coup, je lui ai dit que je réfléchirai. Me retrouver à vivre avec Barbie, au monde doré et pailleté, c'était pas vraiment mon délire. J'avais pas envie de changer mes habitudes, la clope et la drogue surtout. Mon rythme de vie n'était pas simple non plus. Mais j'avais posé mes conditions : je changeais rien à ma vie. Elle avait dit oui. Alors si je payais en plus de ça, mon loyer comme tout colocataire qui se respecte, je me disais que je pouvais essayer. Et puis, j'étais pas obligé d'y rester longtemps hein. Voilà donc où j'en étais, après presque un mois dans la capitale anglaise. Ma valise était bouclée, la note payée et j'étais en direction de l'adresse qu'elle m'avait filé. Peu à peu, je quittais les rues underground pour m'introduire dans un quartier bobo. De belles routes, une végétation appliquée, pas une merde de chien sur les trottoirs. Pas de boutiques ou restaurants qui faisaient "tâche". Tout était lisse et propre. Et puis beh y'avait moi. J'avais opté pour un slim noir, des grosses baskets qui m'avaient coutées les yeux de la tête à l'époque mais dont je prenais soin et d'une chemise à manche courte, rose pétante avec des flingues dessus. Une casquette US, quelques accessoires et ma valise que je portais à mon bras, par dessus mon épaule. J'avais l'air d'un gangsta dans les rues bourgeoises londoniennes, franchement, je ne pouvais pas m'empêcher de jouer un peu au fier. Oh aller, si on pouvait pas profiter des petits plaisirs du genre, ça ne servait à rien. Finalement, j'arrivais à l'adresse indiquée. Un immeuble plutôt pas mal. Un interphone. Je consultais le papier qu'elle m'avait donné -Ariel, oui, comme la petite sirène, super pour Barbie- et entrais le code pour entrer. Ceux qui se chargeaient de la sécurité et surveillance me regardèrent d'un drôle d'air. « Monsieur, peut-on vous aider? » Comme si j'étais perdu. Connards. « Non merci, je sais où je vais. » Je les contournais alors, non sans sentir leurs lourds regards sur moi, puis entrais dans un ascenseur très classe pour grimper à l'étage de la demoiselle. Une fois arrivé, je tombais directement sur sa porte et toqua. Elle ne tarda pas à m'ouvrir, un immense sourire sur son visage. Moi, je ne souriais pas. « Salut, rentres ! » M'indiqua t-elle avant de se pousser. Je fis passer mon sac d'abord, puis moi. Nous étions dans un vestibule, donnant sur un immense salon. Elle me demanda comment j'allais. Mes yeux se perdaient un peu dans autant d'espace et de luminosité. J'allais vraiment vivre là moi? « Ouais ça va et toi? », elle me souhaita aussitôt la bienvenue. Comme une sorte de formalité pour l'accord que nous étions en train de passer elle et moi. Et ouais, c'était un nouveau départ. Putain, j'aurai jamais cru me retrouver là un jour.