(✰) message posté Ven 22 Mai 2015 - 1:52 par Theodore A. Rottenford
“There’s a part of me you cannot see; tones of love and dozen of roses, all rising up to embrace your beauty. ” ✻ Le vent fouettait mon visage placide tandis que l’angoisse envahissait ma poitrine. Il n’y avait personne dans la cour du commissariat. J’étais seul et abandonné sous la pluie battante. Les ombres vespérales de la nuit vacillaient sous les reflets larmoyants de la lune, mais toutes mes pensées se dirigeaient vers Sam. Encore et toujours. Mon cœur battait à contre-sens, ravagé par une sensation de douleur étrange. J’avais du mal à respirer – à réfléchir, à être moi-même tout simplement. Mes muscles étaient agités par une souffrance et une détresse particulièrement violentes. Alors, je relevai ma tête vers le ciel grisonnant afin de défier la face béate de cette divinité amère et disgracieuse. Je l’observais avec flegme, la sommant de taire ses supplices sur ma meilleure amie. Je n’étais pas un homme bon. Je ne correspondais en rien aux schémas de la miséricorde, mais j’accordais toutes mes prières au tout puissant. Je me rangeais au côté de la lumière après chaque morsure du destin, car malgré le désir sauvage qui brûlait en moi – je voulais bien croire en l’existence d’un autre monde. Je crispai mes doigts sur les pans de ma chemise en faisant les cent pas sur l’eau. Mes chaussures mouillées grinçaient au fur et à mesure que je m’enfonçais dans l’obscurité. Le froid se faufilait dans ma peau avant de se condenser sur mes os. Je secouai le poignet d’un geste frénétique puis je regardai ma montre : trente minutes ! Elle était enfermée depuis trente minutes dans la salle d’interrogatoire. Je déglutis en croisant les bras. Je n’avais pas le droit de l’interrompre. Elle m’avait fait promettre d’attendre dehors mais je ne supportais plus d’être impuissant. Je rageai en silence avant de reprendre ma marche névrotique. J’avais peur qu’il la blesse. Je redoutais chacune de ses paroles et de ses insultes. Sam était une jeune femme forte et impudente, mais parfois, je pouvais percevoir la tristesse flotter au fond ses yeux bleu clair. Elle possédait un don surréel ; les perles de larmes qui roulaient le long de ses joues me rendaient fébrile. Sa bienveillance imprégnait mon être comme une promesse d’éternité ; je voulais la garder précieusement sous mon aile et panser toutes ses anciennes blessures. Je voulais qu’elle soit mienne de manière si peu conventionnelle. Ce n’était pas un sentiment d’amour torturé, mais une passion sans objet qui se consumait en moi depuis des années. Elle me rappelait que la beauté de l’humanité existait dans les méandres de l’univers et que malgré, toutes mes fautes, je pouvais encore être libre. Je tendis les bras dans le vide, espérant, aspirait à toucher sa silhouette imaginaire, mais elle finissait toujours pas se dérober de ma prise. Je grinçai des dents en frottant l’arrière de mon cou. Aller Sam, sors de là. Viens jusqu’à moi. Je fronçai les sourcils en me dirigeant vers le hall. La réceptionniste me regarda longuement avant d’esquisser un sourire navré. Je contournai son boxe avant longer le couloir menant jusqu’à l’escalier principal. Les bribes d’une voix rauque raisonnaient au loin sans que je ne puisse en distinguer les mots ; c’était lui. Le père de Sam. Je fermai les poings en me laissant tomber sur une marche. Je fixais le carrelage avec application. Mes pensées se bousculaient dans ma tête comme un tressaillement léger, une nostalgie – un regret. Le reflet de mon visage sur le sol devenait gris, morne et opaque. Je n’aurais jamais dû la laisser le voir. Je n’aurais jamais dû céder à ses caprices et l’abandonner dans cette pièce avec l’homme qui l’avait détruit. Je fermai les yeux avant de les rouvrir brusquement. Les lumières du plafond s’allumèrent et Sam apparu enfin. Elle dévala la rampe à toute allure avant de s’éloigner de quelques mètres. Son expression allongée s’étirait dans le vide avant de me percuter de plein fouet. Ses émotions s’éparpillaient dans tous les directions puis elles disparaissaient au loin lorsqu’elle plongea dans la fente de la porte, vers la sortie. Je me levai d’un bond. Je me mis à courir jusqu’à ce que, hors d’haleine, je fis contraint de m’arrêter. Ma respiration saccadée se versait dans l’ambiance humide de la cour sans que je ne puisse calmer mes ardeurs. C’était une sensation bizarre, comparable au souvenir d’un premier baiser. J’étais soulagé et heureux d’avoir retrouvé Sam, mais la peur d’avoir mal agit me paralysait les sens. Elle m’en voulait peut-être de l’avoir appellé. Elle avait assez de soucis comme ça. Je soupirai en me postant derrière elle. « Tu vas bien ? » Soufflai-je avec lenteur. Je m’approchai discrètement. Parle-moi. Dis- quelque chose.
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(✰) message posté Ven 22 Mai 2015 - 23:59 par Invité
. WHEN YOU TOLD ME YOU’D LEAVE, I FELT LIKE I COULDN’T BREATH. I SHOULD’VE KNOWN BETTER, NOW IT HURTS MUCH MORE. YOU CAUSED MY HEART TO BLEED AND YOU STILL OWE ME A REASON. CAUSE I CAN’T FIGURE OUT WHY I’M ALONE AND FREEZING ‣ . Les mots de Theodore flottait encore dans l'air alors qu'elle avait posé une main sur la poignée. Sans même le voir, elle pouvait l'imaginer. Cet homme froid, mince, mal rasé, suffisant. Elle s'était remémorer son visage durant ces dix dernières années où il avait été absent. Où il les avait laissé, cette nuit où il les avait abandonné. Sam n'avait jamais été proche de celui que seul la loi appelait son père, mais elle lui en avait voulu de tout son être. Elle lui en avait voulu de laisser derrière lui une fleur qui n'avait pas encore eu le temps de s'épanouir, qui ne comprendrait pas. Elle ne lui en voulait pas de l'avoir laissé elle, mais d'avoir laissé Lexie. Il avait laissé la plus belle chose que la Terre avait connu, et c'était ce qu'elle voulait lui faire comprendre en entrant dans cette pièce. Elle voulait lui montrer qu'elles avaient survécu, ensemble, malgré tout l'intérêt qu'il avait porté à les séparer. Elle voulait lui prouver que son départ n'avait eu aucun effet sur le déroulement de leur vie, et lui faire voir à quel point elle avait su prendre sa place dans le coeur de sa soeur. Elle avait poussé la porte et l'avait découvert ridé, asséché par la boisson, misérable. Son coeur restait figé alors qu'elle prenait place devant cet inconnu. Il ne sembla pas la reconnaitre du premier coup. Ses yeux bleus similaires aux siens parcoururent son visage, une mine hébétée collée au visage. Ses joues étaient creusées par la vie, son visage assombri par les années de fuite. Ils restèrent un moment à se jauger, en silence, réapprenant à se connaitre. Elle ne le quittait pas du regard, et savait qu'il l'avait reconnu. Malgré les nouveaux cheveux blonds qui suivaient le mouvement de ses épaules, elle n'avait pas bien changé. Peut-être pensait-il qu’elle était là pour le tirer d’affaire, pour le ramasser, encore une fois, ivre-mort, et aller le coucher sans qu’il ne lui adresse jamais la moindre marque d’affection. Mais ce temps-là était révolu. Elle s’enfonçait plus confortablement sur la chaise de métal, gardant ses mains liées sur ses genoux. Ce silence ne la gênait pas. Elle n’avait plus peur de lui, car elle avait oeuvré pour devenir intouchable. Il l’avait faite ainsi. « Samantha… » Il se redressait pour la scruter des yeux, arborant un sourire mauvais. Il riait presque, regardant autour de lui, se demandant sûrement par quelle chance elle avait pu venir ici. Lui qui n’avait jamais cru en elle. « Laisse-moi deviner… Tu es venue là pour me prouver que tu t’en es bien sortie après tout. Pour me montrer quelle grossière erreur j’ai fait en te laissant derrière moi il y a dix ans. » Son ton était vide, ses yeux hilares, alors qu’il retenait plus un rire. Elle se contentait de sourire, figeant la barrière qu’elle dressait entre eux. Il ne pouvait l’atteindre. Elle ne piperait mot, lui montrerait simplement. « Tu veux m’entendre dire que je regrette. Tu veux entendre que mes enfants me manquent, que ta soeur me manque. Que toi, tu me manques. Tu es venue flatter ton égo, mais tu vas perdre, comme tu as toujours perdu contre moi. Je ne regrette rien. Je ne regrette pas d’avoir laisser deux filles encombrantes derrière moi et je ne regrette pas d’avoir choisi une autre vie que celle que vous m'obligiez à vivre. » Il pointait un doigt menaçant vers elle tout en crachant son venin. Ses mots coulaient sur son corps frêle alors qu’elle levait un sourcil intrigué. « Tu peux me regarder tant que tu le souhaites Samantha, tu resteras toujours cette fille abandonnée par ses deux parents, rejetée par le monde entier. Tu resteras toujours ce bébé déposé devant ma porte que j’ai détesté à la seconde où j’ai posé les yeux sur lui. » Son sourire se figeait alors qu’il poursuivait. « Tu es venue voir à quel point mon choix m’avait détruit, mais tu regardes la mauvaise personne. La seule chose que tu regardes, c’est à quel point mon choix t’as détruit. Regarde-toi… Tu es la même fille paumée que j’ai laissé dix ans plus tôt. Tu n’as rien reconstruit, tu t’es juste brisée un peu plus, année après année, jour après jour. Tu n’es rien, tu n’es pas plus que moi. » Il baisse les yeux avant de les poser sur le porte-clé qu’elle tenait fermement entre ses doigts. Son premier jeton de sobriété. Son large rire la fait frissonner alors qu’elle sent la barrière se fissurer petit à petit. « Tu es venue me donner des leçons mais regarde-toi. Tu ne vaux pas mieux que ton vieux père, que tu le veuilles ou non. Tu viens me faire la leçon, mais tu es pareille. » Il se penchait vers elle et sa proximité devenait insupportable. Reculant sa chaise, elle se lève, appuyant sur le bouton qui déverrouillait la porte. « Tu fuis, Samantha, tout comme je t’ai fui. Tu ne veux peut-être pas l’entendre, mais tu n’es en rien différente de moi. Tu seras toujours la gamine paumée et orpheline qui fuira pour protéger ses propres intérêts. Tu es moi. » Elle s’acharnait sur le bouton avant que la porte ne se déverrouille enfin. Elle quittait la pièce sous l’éclat de ses rires. Ses jambes semblaient vouloir se dérober sous son poids mais elle parvenait à quitter les locaux soudain menaçants du commissariat, alors que sa vue était trouble. Les débris de sa barrière s’étalaient sur le bitume alors qu’elle s’appuyait contre un arbre de son bras valide. Elle tentait de contrôler sa respiration, mesurait son rythme cardiaque, tentait de recoller les morceaux du mur qui abritait son coeur depuis dix ans. Elle posait son front contre le revers de sa main avant de sentir une présence dans son dos. La voix de Theodore paraissait lointaine alors qu’elle constatait son estomac se retourner après avoir été serré si longtemps. « Tu vas bien ? » Elle voulut lui répondre, mais elle finit par cracher la bile qui l’empêchait de respirer. Elle aurait aimé qu’il ne soit pas là pour la voir ainsi, pour voir qui elle était vraiment. Cette gamine paumée et orpheline, se vidant après une simple discussion avec son père, elle qui se vantait si souvent d’être intouchable. Elle était pathétique. Elle était lui. Du revers de sa manche, elle essuyait les coins de sa bouche. Elle reprenait son souffle avant de se retourner vers Theodore. Ses joues étaient humides alors que ses yeux lui imploraient de la pardonner pour la pâle image qu’elle lui offrait. Elle aurait voulu être forte, mais elle n’était plus sûre de pouvoir l’être. Il l’avait détruite une seconde fois, et elle n’était pas sûre de pouvoir se reconstruire cette fois. Ses yeux bleus noyés rencontraient les siens alors que ses membres étaient secoués de spasmes. « Il a raison. Je suis venue pour lui montrer que j'avais réussi sans lui, qu’on lui avait survécu mais regarde-moi ! Je ne vaux pas mieux que lui. Je l’ai laissée, Theodore, je l’ai abandonnée et elle est toute seule. » Elle savait ses paroles incohérentes, mais il saurait entrevoir Lexie à travers ses mots difficilement prononcés. Elle plongeait sa main valide dans ses cheveux tout en faisant les cent pas. Elle avait laissé tomber Lexie, plus d’une fois. Lorsqu’il était parti, elle s’était éloignée, adoptant ce rôle de mère qu’elle n’aurait jamais dû tenir. Et elle l’avait laissé en ne portant pas un rein qui puisse la sauver. Elle n’avait pas été à la hauteur. Sans cesser le pas, elle s’agrippait à son jeton de sobriété, y jetant parfois des coups d’oeil. Elle continuait ainsi, tel un animal en cage, avant de s’arrêter de nouveau devant Theodore pour lui exposer la dure réalité. « Je suis comme lui. »
(✰) message posté Jeu 28 Mai 2015 - 22:29 par Theodore A. Rottenford
“There’s a part of me you cannot see; tones of love and dozen of roses, all rising up to embrace your beauty. ” ✻ Elle était apparut devant moi comme une ombre fugitive et fragile. Ses longues boucles blondes glissaient au gré du vent avant de draper son visage maculé de larmes et de tristesse. J’étais au bord du précipice, prêt à m’élancer dans le vide, mais son regard tourmenté me retenait dans toutes mes folies meurtrières. Je ne voulais pas la laisser seule. Je voulais fixer sur elle tout ce qu’il y avait de plus beau et de plus précieux au monde, afin qu’elle puisse m’éclairer de milles lumières. J’avais longtemps pensé, et encore aujourd’hui, qu’elle possédait la singulière faculté de me toucher jusqu’au tréfonds de mon âme. Sam … Son prénom raisonnait dans ma tête comme une note de musique. J’étais emporté par une étrange douceur brûlante. Je connaissais les voies qui menaient à l’Homme véritable. Je savais que nul n’était immortel, et pourtant mon affection se consumait dans ma poitrine avec une folle innocence comme une promesse d’éternité. Je n’étais pas comme ça. J’étais lisse, froid et intransigeant – cependant, mon cœur battait à contre-sens en présence de Sam. Toutes mes convictions tombaient en lambeaux alors que je m’approchais d’elle avec hésitation. Ma stature vaniteuse se fondait dans l’obscurité, mais mes gestes demeuraient restrictives. Je voulais combattre cette sensation de souffrance par l’isolement. Je voulais m’éloigner des valeurs de l’humanité et m’évader au sein de la nuit. Mon esprit oscillait dangereusement entre un sentiment de gravité tragique et la peur de la perdre. Nous étions si différents, et pourtant elle m’avait enlacé avec une légèreté insoupçonnable. J’étais sombre et fulgurant, alors qu’elle ployait comme une étoile déchue du ciel. Sam, je ne peux pas te quitter… Je tendis ma main hésitante vers son dos courbé alors qu’elle crachait la bile qui s’était formée dans sa bouche. Etrangement, cette vision ne me troublait pas. Pour la première fois, je ne ressentais pas l’angoisse de la saleté. Je me penchais tout simplement, rongé par une autre forme d’anxiété. Ses yeux terriblement bleus se posèrent sur moi, et je sentis un frisson parcourir mon échine. « Il a raison. Je suis venue pour lui montrer que j'avais réussi sans lui, qu’on lui avait survécu mais regarde-moi ! Je ne vaux pas mieux que lui. Je l’ai laissée, Theodore, je l’ai abandonnée et elle est toute seule. » J’avais l’impression d’être impuissant face à la fadeur de ses paroles. Je savais qu’elle pensait à sa petite sœur ; Lexie. Elle était secouée par la culpabilité d’être née en parfaite santé. J’étais incapable de comprendre ou de partager tous ces ressentiments qui n’étaient pas à ma portée, mais lorsqu’elle élevait son regard terne vers moi, je me sentais envahi par l’appréhension. Dans mon monde, on traitait cela de folie. La mafia m’aurait déjà décapité si je me comportais avec autant de faiblesse. Toutes mes actions placées sous le règne de la raison et de l’impartialité, s’envolaient en éclats. Mon corps était assoiffé de passions plus grandes. Je détaillais les contours irréguliers de sa silhouette chevrotante, tandis qu’elle s’acharnait contre son jeton de sobriété. L’amour et la confiance se muèrent brutalement en haine, et je me surpris à mépriser cet homme que je ne connaissais que de vue. J’aurais tant voulu le détruire mais elle m’en aurait empêché. Malgré ses ébranlements successifs, Sam gardait un peu de liberté, de profondeur et de compassion pour son paternel. Je pinçai les lèvres silencieusement en la laissant tournoyer dans le vide. Elle s’arrêta et son visage s’attarda longuement sur mon expression vide. « Je suis comme lui. » Je secouais la tête en l’attirant contre mon torse. Les souffles du vent humides s’engouffraient dans ses cheveux avant de s’évanouir sur ma bouche. Cette étreinte m’apparaissait comme un combat contre mon imagination prémonitoire. Elle était ma perte bien avant l’apparition de Jasmine, et maintenant, ma vie ne tenait plus qu’à un fil. Tu finiras par me tuer. Je fis glisser mes doigts sur sa nuque avant de caresser sa clavicule. « Non. Je suis comme lui. Je suis cruel et sans aucun scrupule. » Soufflai-je à son oreille. « Toi, tu es unique. » Je ne voulais pas qu’elle s’apitoie sur son sort, alors dans un élan de compassion étrange, je la serrais dans mes bras de toutes mes forces. Je respirais un souffle aérien tout à tour apaisant et brûlant, captivant et dévastateur. « Tu ne devrais pas pleurer un homme qui t’a quitté, ça me donne envie de rentrer pour lui tordre le cou. Et je préfère rester avec toi. » Je déposai ma bouche sur son front avant d’encadrer son visage. Je souris d’un air morne et troublé. Il fallait que j’arrache mon masque afin de m’engager dans un nouvel accomplissement. J’étais à la fois aigle royale et homme brisé, mais je devais à présent me transformer et mettre fin à cette existence trépidante afin de consoler la moitié de mon cœur qui palpitait au bout du regard de Samantha Oswlad-Bower. Je m’accrochais aux vestiges de mon humanité, afin de succomber au contact de sa peau. Mes doigts glacés glissèrent sur ses joues mouillées avec une délicatesse infinie ; Tu tiens mon cœur à cet instant. Si tu l’écrases, je meurs. Si tu l’épargnes, je meurs.
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(✰) message posté Ven 12 Juin 2015 - 0:47 par Invité
. WHEN YOU TOLD ME YOU’D LEAVE, I FELT LIKE I COULDN’T BREATH. I SHOULD’VE KNOWN BETTER, NOW IT HURTS MUCH MORE. YOU CAUSED MY HEART TO BLEED AND YOU STILL OWE ME A REASON. CAUSE I CAN’T FIGURE OUT WHY I’M ALONE AND FREEZING ‣ . Samantha avait accepté de grandir pour une seule raison. Elle avait accepté d'avancer en étant certaine d'une chose. Elle voulait être forte. Elle voulait chasser toute faiblesse de son corps, toute faille, rendre son âme impénétrable. Elle s'y était employée des mois durant, parvenant à réunir assez de forces pour devenir un être froid gardant ses émotions enfermées à double tour au creux de sa poitrine. Elle avait réussi, un temps. La barrière avait tenu bon, la forteresse restait imprenable. Mais, année après année, des fissures s'étaient sournoisement glissées jusqu'à son coeur pour le faire battre différemment, moins durement. Et ses faiblesse explosaient, les unes après les autres. Elle se regardait tomber, lentement. La chute était si longue qu'il était impossible de voir le fond du précipice. Et malgré ses efforts, elle ne trouvait aucune branche à laquelle se rattacher. Elle tombait depuis des années, sans parachute, sans filet. Elle gardait la tête haute, le dos droit, sans que cela n'ait plus de sens. Elle était simplement épuisée d'aimer, épuisée d'haïr. Épuisée de cacher ses faiblesse pour mieux les révéler ensuite. Il était la faiblesse qu'elle détestait le plus. Elle s'était longtemps convaincue qu'il n'en était pas une, qu'il n'était qu'une phrase de sa vie, qu'un vulgaire mot. Père. Il l'était sur les papiers, mais ne valait rien dans son coeur. La rancoeur la rongeait de l'intérieur alors qu'elle ne tenait pas cinq minutes face à lui. Il avait été le monstre sous son lit, son ombre planant encore dans son esprit des années après son départ. Elle aimait pensé que l'abandon de ses parents n'avait eu aucun effet sur elle. Elle aimait à croire qu'elle était née forte, et que, sans doute, elle le resterait. Elle se défendait d'avouer l'évidence. Parce que l'avouer, c'était briser des années passées à se construire en dépit d'eux, ses géniteurs. Elle aurait seulement aimé que Lexie ait plus de chance. Elle aurait pu accepté son malheur si ce dernier ne l'avait pas atteint, elle. Elle aurait tout accepté en sachant que le sort de sa soeur serait différent. Mais elles étaient comme deux maillons éternellement liés, deux étoiles tournant en rythme dans une galaxie trop grande pour elles. Il aurait du être là pour leur apprendre à se déplacer dans cette galaxie. Mais il les avait laissé, sans regrets. Il avait avancé, alors qu'elle n'avait fait que reculer. Et elle avait maintenant le dos au mur. Prise au piège. Faible. Le corps plié et le dos tremblant, elle s'appuie à l'arbre, sentant la force de ses jambes la quitter. Il avait cet effet indésirable sur elle, alors que son absence aurait du forger un bouclier encore plus puissant. Mais elle n'avait désormais plus aucune arme pour se battre. Elle se retourner vers Theodore, honteuse, le visage flétri par les larmes qui n'avaient pas coulé depuis un moment déjà. La rondeur de son visage était ternie par une grimace douloureuse alors qu'il l'attirait contre son torse. Elle s'accrochait à lui, à son corps, sa chaleur. Il était peut-être sa branche. Il était peut-être celui qui la rattraperait. Il était son parachute, son filet. Ses doigts s'accrochaient à son t-shirt, refusant qu'il la laisse tomber. « Non. Je suis comme lui. Je suis cruel et sans aucun scrupule. Toi, tu es unique » Elle clignait plusieurs fois des yeux, ne pouvant être d'accord avec ses mots. Elle le connaissait. Elle pouvait lire en lui. Elle savait qu'il se pensait mauvais, mais elle voyait le bon en lui. La bonté que son père n'avait pas. « Tu n’as rien à voir avec lui. Tu n’abandonnes pas. » Elle voulait qu’il la regarde dans les yeux lorsqu’elle prononçait ses mots, mais il resserrait leur étreinte avant de déposer un baiser sur son front. « Tu ne devrais pas pleurer un homme qui t’a quitté, ça me donne envie de rentrer pour lui tordre le cou. Et je préfère rester avec toi. » Elle ne voulait pas qu’il le voit. Par honte, elle voulait lui cacher d’où elle venait, lui cacher l’essence de sa personne. Lui cacher celui qui l’avait forgé ainsi. Il pourrait être déçu. « Ce n’est pas lui que je pleure. C’est moi. » Elle lui adressait un mince sourire peu convaincant alors qu’elle laissait les mains de Theodore encadrer son visage. Elle pleurait sa faiblesse, et toutes celles qu’elle n’affrontait pas au quotidien. Tout ce qu’elle ravalait depuis des années, et qui la laissait aujourd’hui sans arme. Elle accrochait ses poignets avant de le forcer à lâcher prise, reculant d’un pas. Fuyant son regard, elle ressortit le jeton de sobriété que l’association lui avait donné, le faisant rouler entre ses doigts fins. Les lèvres pincées, les yeux baissés, elle rencontrait une nouvelle faiblesse nocturne. « Tu ne devrais pas rester. Tu n’aimerais pas ce que tu verrais. » Elle riait doucement, tournant son problème d’alcool à la dérision. Elle était spécialiste. Malgré tout, elle ne voulait pas qu’il voit ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle ne voulait pas lire la déception dans ses yeux. Elle la lisait déjà ailleurs. Elle ne pourrait accepter celle de son meilleur ami. Osant enfin un regard dans sa direction, elle accrochait ses yeux tout en serrant le jeton un peu plus fort dans sa main. « Tu détesterais, même. » Il la connaissait sous bien des aspects, mais la faiblesse n’en avait jamais fait parti jusqu’alors. Et, égoïstement, elle voulait garder cet amour mutuel tel qu’il était, sans fissure, sans écarts.
(✰) message posté Dim 5 Juil 2015 - 0:17 par Theodore A. Rottenford
“There’s a part of me you cannot see; tones of love and dozen of roses, all rising up to embrace your beauty. ” ✻Le gravier grinçait sous mes pas alors que je m’avançais entre les feuillages sombres de l'allée. Je soupirai en sentant l'air s'engouffrer dans ma gorge nouée par l'émotion. Les sanglots de Sam raisonnaient dans ma poitrine comme un appel à l'aide. C'était une invitation à l'oubli de toutes les valeurs mesquines que je défendais depuis des années. J’enfonçai mes poings dans mes poches avant de scruter les lieux. Il n’y avait personne, seules nos deux silhouettes biaisées par le destin s'entrechoquaient dans l'ambiance morne du commissariat. Je tendis les bras vers son visage maculé de larmes. Je frôlai sa peau empourprée du bout des doigts mais je n'osais pas m'attarder sur son expression troublante. Mes sentiments me menaient une nouvelle fois vers le conflit : celui qui approchait, celui qui venait et qui était encore plus hideux que le précédent. Les ombres de la nuit excitaient ma haine envers cet homme brisé et fragile que je devenais à chaque fois qu'elle était à mes cotés. J'avais l'impression d'avoir deux natures opposées. Je me sentais si banal de lutter pour une bonne cause. Sam, je n'ai pas besoin d'être sauvé ce soir. Je ne pouvais plus supporter mon existence rangée, hypocrite et calme. Je ne supportais pas la solitude. Je me consumais sous les flammes de son souffle courroucé. Il est trop tard pour me changer. Je soupirai en me redressant avec lenteur. Il m'était si facile de mépriser les autres. Je vivais dans la corruption. Je me débattais dans le vide et j'étais entrain de m'asphyxier. Quelle issue me restait-il ? Aucune. Je ne pouvais pas me soustraire aux influences de mon destin. Cependant, la bienveillance de ma meilleure amie me guidait doucement vers les voies de l'humanité. Elle m'apprenait à déployer mes ailes goudronneuses et à m'envoler loin des massacres de la mafia. Le vent s'éleva d'un coup, porté par les chœurs de ma déchéance. Depuis que j'avais pris conscience de son pouvoir sur moi, je me sentais paralysé et désespéré. Arrêtes de jouer avec mes cordes sensibles. Il n'ai jamais connu de regret pour tout ce que j'ai fais. Je me reposai un instant, envahi par les effluves sensuels qui se dégageait de sa chevelure dorée. Puis le diable au corps, je me marchai nonchalamment, gravissant et descendant les allées tortueuses de ma conscience. « Tu n’as rien à voir avec lui. Tu n’abandonnes pas. » Ma prise acérée sur ses épaules m'empêchait de distinguer les traits de son visage, néanmoins je devinais ses courbes saillantes et le déchirement de son cœur à travers ses gestes las et désordonnés. J'esquissai une ébauche de sourire en soufflant sur sa tempe. Je me penchai en claquant des dents. « Tu te trompes. J'abandonne les gens. C'est uniquement pour toi que je reste. » Mes lèvres frémissantes effleuraient le lobe de son oreille alors que je me relevais. Mes pensées cheminaient autour de ma tête, hurlant dans la nuit, la liste de toutes ces personnes que j'avais laissé derrière moi par dépit. Je songeais à mon père que la présence de Jasmine m'avait contraint à oublier. Il fallait que je limite nos rencontres pour éviter qu'il ne découvre l’existence de sa petite fille. Je pensais à Silas et Abigail, mon frère malade et ma sœur droguée. Je n'avais jamais prêté attention à leurs souffrances. Je les protégeais par réflexe car mon éducation m'avait conditionné à jouer le rôle du gardien des secrets. On m'avait imposé cet attachement comme une responsabilité. C'était les liens du sang et les promesses muettes de la famille. Je tournai la tête et le visage lumineux d'Elliana se dessina derrière mes paupières closes. Je l'avais quitté, elle aussi, en me cachant derrière des prétextes nobles et héroïques. Mais en réalité, l'affection grandissante que j'éprouvais à son égard dénaturait l'essence même de ma personnalité. Elle me dévorait complètement. Elle me détruisait … Je n'étais pas parti à cause de la pression de mon clan. J'étais parti parce que je refusais d'être faible et amoureux. Je fronçais les sourcils en déglutissant. Je ne voulais plus y penser. « Ce n’est pas lui que je pleure. C’est moi. » La voix mélodieuse de Sam glissait sur ma peau translucide avant d'être prise dans la bousculade de mes réflexions. « Alors, pleures pour moi aussi. » Pleures parce que je suis triste à cause de toi. Elle se dégagea de ma prise mais je la suivais malgré son éloignement. Je m'abandonnais sous les reflets de la lune comme si les éclats de la lumière pouvaient enfin m'éclairer.
Samantha fuyait mon regard. Elle s'accrochait à son jeton de sobriété avec désespoir mais son visage s'était complètement détaché du mien. J'arquai un sourcil en saisissant toutes les subtilités de ses gestes. Elle était en manque d'alcool. Elle voulait sombrer une dernière fois mais je n'étais pas prêt à la voir dépérir. « Tu ne devrais pas rester. Tu n’aimerais pas ce que tu verrais. » Elle riait nerveusement. Je me mordis la lèvre inférieure en serrant les poings. J'avais failli la perdre pendant la prise d'otage. Je n'étais pas réellement d’humeur à m'amuser de sa désinvolture. J'entendais battre mon cœur, envahi par le flamboiement de mon désir de l'étreindre à nouveau. « Tu détesterais, même. » J'haussai les épaules en hochant la tête. Je détestais déjà. Elle m'avait interdit de l'accompagner lorsqu'elle avait le plus besoin d'un ami. Je n'étais pas un homme tolérant et concilient mais je comprenais son envie de solitude. Je l'autorisais à faire un long détour en attendant patiemment son retour, en songeant sans cesse qu'elle devait m'appartenir. Je connaissais vaguement les dates de ses réunions de soutien mais elle ne me parlait jamais de son addiction. Je pris une grande inspiration en me collant subitement contre sa poitrine. Je saisis sa main et crispai ma prise sur son porte clé. « Viens avec moi. » Murmurai-je. Ainsi, nous marchâmes à une heure tardive de la nuit, dans un quartier éloigné des lumières du centre-ville. Ici et là, entre les passants et les murs crépis des bâtiments, je m'arrêtais dans un bistrot derrière les fenêtres duquel échappait une musique vive et dansante. Les sifflements des cornemuses rythmaient mes pas alors que je me dirigeais vers le comptoir en saluant le propriétaire : Declan O'Connor. Il me répondit avec courtoisie, la bouche en cœur, prêt à m’accueillir au sein de son univers d'insouciance, avant d'esquisser un mouvement de recul. Il venait de voir Sam. Je baissai la tête d'un air bien entendu, puis je lui serrai le poignet avec sévérité, lui signifiant que la voie était libre. Je levai les yeux vers le fond de la pièce. J’aperçus une vieille insigne fixée au dessus de l'horloge : Les aigles irlandais. Mon surnom lorsque j'étais encore jeune et révolté. Une vague de nostalgie traversa mon échine avant de s'évanouir au fond de ma mémoire. A l'intérieur, la fête battait son plein. La cohue tumultueuse s’agitait au milieu des cris, des vapeurs d'alcool et des fumées de cigarettes, mais toutes mes pensées se dirigeaient uniquement vers Jamie. C'était la première fois que je venais accompagné à cet endroit depuis sa mort. J'avais l'impression que ma présence sur nos tabourets fétiches n'avait plus aucun sens, alors j'avais exigé à ce que le sien reste toujours libre. Je relevai subitement mon visage vers Sam. Avant de franchir le seuil de la douleur, je voulais la regarder une dernière fois. J'imprimais dans mes souvenirs chaque oscillation de sa poitrine lorsqu'elle respirait les poisons de la vie. Elle était si belle. J'avais toujours eu un faible pour les femmes blondes, mais elle était encore plus captivante que toutes les autres. Elle portait une petite chemise vaporeuse au décolleté saillant, ainsi je pouvais apercevoir les secousses qui rythmaient son chagrin. Je suivais les tremblements de son menton avant de me perdre entre les plis de sa bouche sanguine, puis je souris en lui désignant le siège de Jamie. La terre s'arrêta de tourner en orbite. J'acceptais de lui donner sa place pour de bon. Peut-être qu'elle ne voyait pas toute la profondeur de ce geste, mais mon âme agonisait depuis une éternité et elle l'avait sauvé. Je m'approchai d'elle. Je lui adressai un regard attentif et amical et elle me répondit en battant des cils. Je la poussai un peu de côté avant de me tourner vers Declan. Il me fixa longuement. Il essuya ses lunettes et je vis une larme perler au coin de son œil luisant. Il était comme un oncle pour moi. Il m'avait accompagné durant toutes les étapes de mon deuil et c'était la première fois qu'il me voyait enfin libéré de mes chaînes. Je soupirai en fermant les yeux. Je retournais vers le monde des vivants après avoir trotté derrières les cortèges de la mort comme un fantôme. Je revenais pour accueillir Sam au centre de toutes mes attentions. « Un verre de limonade pour la jolie demoiselle. Un whisky glace pour commencer et prépare moi des shots de Vodka. Il est temps que je descende un peu de mon piédestal. » Déclarai-je en pianotant sur le comptoir. Tous les hommes ici avaient un trèfle tatoué sur l'épaule. Ils étaient tous, quelque soit leur origine ou leur ethnie, frères sous serment. Je les regardais au coin en sentant la dualité de mon esprit. Ils sont ma maison depuis si longtemps, Sam. C'est ici que j'ai grandi. Ils ne sont pas tous mauvais. Ils avaient exactement l'attitude susceptible de me réconforter. Ils se comportaient toujours avec respect et prévenance en ma présence. J'étais le survivant. Jamie était parti et ils avaient reporté toute leur loyauté vers moi. Tu sais ce qu'on dit ? Le cœur nostalgique est malade. Le mien s'est arrêté de battre pendant des années avant de te rencontrer...
Declan me servit ma boisson. Je le remerciai avant de fixer les nuances ambrées de mon whisky. La peur caressait violemment mon esprit. Lâche-toi, Teddy. Je fermai les yeux, bercé par la vision de mon ancien coéquipier. Tu étais plus amusant avant. Vas-y, lâche-toi. Il avait raison. Cependant, je ne parvenais pas à empêcher l'angoisse de s'ancrer dans ma chair. Je me saisis du verre et la bus d'une traite ; pour le courage, pour l'avenir et pour Jamie. Je m'inclinai légèrement vers Sam en démêlant mes cheveux, en perdant toute notion de la réalité. Mes doigts glissèrent sur mon cou brûlant alors que je me débarrassais de ma veste et de mes clés de voiture. « Et si je te montrais ma pire faiblesse pour te réconforter ? » Hasardai-je en secouant les épaules. Je comptais enchaîner les shots et lui dévoiler mes pires secrets. J'allais boire et assouvir toutes ses mauvaises pulsions avant de cracher sur le monde. Un rire malsain traversa ma gorge engourdi. Je vacillai lentement vers son visage afin de complimenter sa force de caractère. Mais au lieu de cela, ma bouche se déposa sensuellement sur la sienne. Je bougeais délicatement, sifflais doucement et lapais ardemment toutes ses blessures. « Toi. » Avouai-je en me relevant. Je joignis mes mains sur mes cuisses tendues. « Je voulais t'embrasser correctement au moins une fois avant d'être ivre. Je sais que je tenterais de le refaire. » Les muscles de ma mâchoire tremblaient alors que je me jetais sur mes fonds de vodka, les uns après les autres, comme un animal enragé. Les mélanges d'alcool et d'agrume coulaient dans mon œsophage, annonçant ma chute imminente. Ma dernière cuite remontait à mes vingt-ans. C'était une ancienne époque et une ancienne mentalité. Je plissai les yeux en commandant une nouvelle tournée. « Ils me connaissent tous ici, je suppose qu'ils essayeront de me raccompagner à Chinatown. Il faut que ce soit toi. » Je secouai la tête au rythme de la musique. « Ne fais jamais confiance à un homme avec un trèfle. Tu as déjà enfreint cette règle une fois. Ne recommence pas. » Raillai-je avec une jovialité qui ne m'était pas habituelle. Je me demandais quel genre de réconfort, elle pouvait bien trouver dans l'alcool. Nous étions si différents face à la douleur. Je voulais me rappeler de chaque brûlure, de chaque entaille aussi profonde et lancinante soit-elle. Alors, qu'elle s'évadait vers d'autres cieux pour oublier. Je clignai des yeux en frottant ma barbe. « Tu te souviens de notre première patrouille ? » Elle s'était imposé dans mon véhicule en clamant que je n'étais qu'un goujat. Un machiste qui refusait de la laisser participer aux enquêtes importantes sous prétexte que c'était une femme. Et j'avais rétorqué. Je l'avais pointé du doigt et j'avais perdu mon sang froid face à son acharnement. Je l'avais menotté au tableau de bord pour l'empêcher de me suivre. Puis à mon retour, elle avait refusé de m'adresser la parole. Son silence avait duré pendant des jours et des nuits, jusqu'à ce que son oncle Bob ne nous enferme dans la salle des archives. « Tu avais dis que je ne pouvais pas t'empêcher de mourir, même en t'enfermant dans une boite. Que tu étais flic et que c'était ton droit d'enquêter et de patrouiller. » Je souris. « C'est à ce moment là que j'ai réalisé, que je ne méritais pas de tomber amoureux de toi. Tu étais beaucoup plus importante que ça. Et si ton père ne peut pas le voir, alors je serais ta famille. » Je la regardai vaguement avant d'engloutir une lamelle de citron.