"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici éblouie par la nuit / léo 2979874845 éblouie par la nuit / léo 1973890357
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éblouie par la nuit / léo

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() message posté Sam 12 Sep 2015 - 20:19 par Invité
éblouie par la nuit, à coup de lumière mortelle, à frôler les bagnoles, les yeux comme des têtes d'épingles ☇ Y avait une différence quand même, entre avant et maintenant. Si depuis longtemps la drogue était passée de festive à nécessaire elle était désormais devenue vitale. Si, après son premier fixe, Jules avait très bien pu s'en passer quelques jours, attendant que son frère et accessoirement colocataire soit absent, maintenant il s'en cachait à peine. Il était même presque sur d'avoir vu, au fond des yeux de son cadet, un profond désespoir mêlé à une inquiétude sans limite un soir où il avait consommé sans trop se cacher. Et aussi, alors qu'Elliot ne répondait plus un soir et que Jules était à sec, il avait passé l'une des pires nuits de sa vie à s'enfiler Oxy sur Oxy, vicodin sur vicodin pour calmer l'angoisse, les maux d'estomac et la nausée qui le rongeaient. Alors ouais en quelques semaines seulement il avait basculé dans un tourbillon qui le dépassait, dans lequel on l'avait jeté de force mais dans lequel il se complaisait. Angèle, regarde comme je saigne. disait la voix intérieure chaque fois que l'aiguille traversait sa peau. Celui-là, c'est pour toi. ajoutait la voix et quand le pouce de Jules appuyait sur le piston, la voix se corrigeait d'emblée, ... A cause de toi. Il était de ceux qui sont à fleur de peau, écorché, l'esprit en miette. Il était démesuré, tout chez lui était exacerbé. De son look d'artiste maudit en rébellion à l'enfance difficile cliché à mourir jusqu'à cette amour non cette passion meurtrière qui le bouffait sans cesse depuis des semaines.

Il s'était encore dit ça ce soir, dans la ruelle, assit sur des cartons pleins posés à côté de poubelles, éclairé par la lumière blafarde du lampadaire. Curtis faisait une soirée dans son appartement à laquelle Jules n'avait aucune envie de participé. Son rythme de vie était désormais totalement dépendant de ses envies illicites, esclave de l'aiguille. Alors il avait quitté l'appartement, avait traîné avec ses vieux copains du collège ou lycée, qui, contrairement à Jules, avaient fini par faire quelque chose de leur vie mais qui profitaient de quelques soirées pour retrouver le goût des mauvaises choses. Cependant, après deux ou trois cachets d'avalés, chacun s'était souvenu que le lendemain il se levait pour aller travailler. Jules était donc resté seul à l'endroit du rendez-vous. Il avait la tête de posée contre la façade de l'immeuble. Il regardait le ciel, badait. Il se rendit rapidement compte qu'il avait oublié de retirer le garot autour de son bras puisque celui-ci commençait à s'engourdir. Il se reprit de ce pas. et le laissa tombé par terre. Un, deux, trois, quatre, cinq... L'héroïne s'infiltrait dans son sang. En une pulsation de coeur elle avait déjà envahi ses muscles, ses organes, son cerveau. Un sourire bizarre s'était accroché à son visage émacié.

Une ou deux minutes plus tard, il sortait son téléphone d'un geste lent et appelait Angélique. Ce n'était pas la première fois qu'il le faisait. Jamais il ne l'avait eut au téléphone. A l'inverse il se tapait de grandes discussions avec sa messagerie. Encore une fois ce soir. Il ne savait pas ce qu'il cherchait en faisant ça puisqu'il savait pertinemment qu'elle ne répondrait pas. Peut-être que ces quelques secondes de messagerie, l'entendre parler, au final, ça l'apaisait. Allez savoir. C'est comme quand vous appelez un ex en plein milieu de la nuit lorsque vous êtes éméchés, on ne sait pas pourquoi on le fait. Mais on le fait. Messagerie, donc. Jules sourit. Alors quoi ? Tu vas plus jamais répondre ? Sa voix tremblait. Et puis il parti dans un petit rire nerveux. Il tapa sa tête contre le mur. Reprit en douceur : Non, j'comprend. Vraiment. Ca doit t'éclater cette situation, toute cette putain de situation. Il mit une cigarette entre ses lèvres et l'alluma. Alors vas-y, c'est bon. J'arrête. Fais ta vie Angèle. Mais surtout, reviens pas. Il raccrocha et mit son téléphone sur sa cuisse. Puisqu'il était encore ouvert sur les derniers appels il vit, entre un énième message désespéré à Angie et un appel de l'une de ses soeurs, le prénom de Léo. Il l'observa un moment. Réfléchis, autant qu'il pu vu son état, et puis il décolla.

Se déplacer en ville ce n'était pas une mince affaire. Jules ressemblait très clairement à ces types que l'on a pas envie de croiser lorsque l'on rentre tard le soir. Il tanguait, avait du mal à marcher, il avait le teint si clair qu'il paraissait presque translucide et puis ses yeux... et bien ses yeux semblaient avoir fait quatre tours dans leur orbite. Ouais, il était complètement à l'ouest. Il planait grave. Il ne portait qu'un débardeur bien trop large pour ses bras maigrichon ainsi qu'une veste en jean -toute aussi large- par dessus un pantalon basique mais il n'avait pas froid malgré la nuit qui avançait. En fait il ne ressentait ni la pluie qui s'était mise à tomber, ni le froid, ni le vent, ni rien. Parfois, les phares d'une voiture l'éblouissait, il déviait d'un côté et de l'autre et puis ça allait. Il avait remonté Oxford Street et son animation nocturne, tourné dans une autre rue. Enfin il y était, un peu fière de lui avoir retrouvé le chemin tout seul.

Il appuya sur l'interphone sans s'arrêter, ce qui le fit un peu rire en imaginait Léo, réveillée en pleine nuit par le bruit sourd et continu de la sonnette. Enfin, on décrocha. Hey c'est moi. Jules. précisa-t-il. Il hésita sur la suite, et puis, quitte à faire... J'ai besoin de toi. Il entendit la porte s'ouvrir et il grimpa les étages lentement, accroché à la rampe comme une moule à son rocher pour ne pas tomber. Enfin il se planta devant la porte de Léo et y frappa plusieurs coups tout en s’adossant contre l’encadrement de la porte (parce que clairement, il ne tenait plus debout). En attendant de voir la porte s’ouvrir, il s’alluma une autre cigarette (enfin tenta, le briquet lui donnait du fil à retordre).

Il ne savait pas vraiment pourquoi il était là. Peut-être parce qu’il avait besoin de regonfler son égo, peut-être qu’il avait simplement besoin qu’on s’occupe de lui. Et Léolyah avec cette grande qualité –ou défaut- d’apprécier Jules. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Désolé pour elle, il l’était notre tatoué. A l’époque où il avait compris qu’elle craquait pour ce musicos à l’âme fusillée, Angèle était encore là. Et Angie, ça avait toujours été la seule à lui prêter attention, la seule à l’aimer quoi qu’il arrive, la seule à l’idolâtrer même. Maintenant que ce n’était plus le cas, Jules avait besoin de savoir qu’il n’était pas seul au monde. Alors certes, il avait ses sœurs et son petit frère. Mais eux, ils étaient obligés de l’aimer, ils étaient enchaînés à lui comme un prisonnier à son boulet. C’était en tout cas comment Jules voyait les choses, et ça n’était pas vraiment flatteur pour sa personne. Au final, Jules voulait juste revoir dans les yeux de quelqu’un ces petites étoiles et ce sourire plein de bonnes intentions. Il en avait besoin.

Enfin, elle ouvrit. La brunette mal réveillée découvrir un Jules un peu piteux. Trempé par la pluie –bien qu’il ne s’en était même pas aperçu, débraillé et puis le regard vague aussi. Il aspira une taffe de cigarette et s’approcha de son hôte, en lui souriant. J’veux pas être seul. Déclara-t-il simplement avec un sourire cassé en coin. Ah et il savait que ça marchait ça, ce petit numéro de type au fond du trou. En tout cas, ça marchait sur Léo et c’était le principal ce soir. Ni une ni deux, Jules pénétra dans l’appartement et regarda autour de lui, plus très sûr de quand était la dernière fois qu’il avait mis les pieds ici. Désolé de t’avoir réveillé cela dit. Enfin tu dormais ? Il est quelle heure ? les questions s’enchaînaient, Jules était aussi désorienté que drogué, il balaya la pièce du regard et s’arrêta sur Léo, lui sourit. Il était joli son pyjama, d’ailleurs.
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() message posté Lun 14 Sep 2015 - 9:55 par Invité

éblouie par la nuit  ✻ Jules et Léolyah

Ce soir, je n’étais pas de garde aux urgences. J’avais déposé ma soirée prétextant avoir un repas de famille que je ne pouvais absolument pas manqué pour avoir un jour de repos supplémentaire cette semaine. Si seulement tu avais une famille … Evidemment, ce n’était pas vrai. D’ailleurs, je n’avais aucune famille à Londres. Mes parents étaient morts depuis plusieurs années – dont un par ma faute – et je n’avais ni frère, ni sœur. Et mon meilleur ami vivait en Australie par-dessus le marché. Enfin bref, ce soir, j’avais décidé de ne pas sortir pour ne pas rentrer comme d’habitude à une heure très matinale pour ensuite commater toute la journée et finir par retourner au boulot avec la gueule de bois monstre. C’était hors de question. Enfin, ma volonté s’envola rapidement lorsque je tombais nez à nez avec une bouteille de rhum, quasiment pleine. Pour une fois qu’il y avait une bouteille pleine dans cette maison … J’abat violemment ma main sur le visage de ma conscience pour faire taire cette rabat-joie. Bon aller, juste un verre et après, je vais me coucher. Un verre ça ne va pas me faire de mal. Mes mains se mettent à trembler sans que je puisse le contrôler. Ca faisait quoi, vingt-quatre heures que je n’avais pas touché une goutte d’alcool ? En ce moment, ça relevait presque du miracle. Le seul moment où je n’étais pas totalement saoule, c’était lorsque j’étais aux urgences en train de travailler.

Et me voilà, quelques heures plus tard, en tête à tête avec une bouteille de rhum vide, un cendrier plein de mégot – et pas seulement de cigarette. Ma tête tourne, faisant vaciller la pièce autour de moi. Mes neurones semblent avoir déserté mon pauvre corps, l’abandonnant dans le fond du canapé. Après un effort monstrueux – et presque douloureux – pour me lever du canapé, je me retrouve dans la salle de bain, toisant avec dégout cette brune m’observant dans le miroir. Mes cheveux semblent avoir été le terrain principal de la troisième guerre mondiale, mes yeux sont lourd et tombent sur mes joues au point que j’ai l’impression que mes paupières inférieure abritent des tonnes de pierre. Enfin bref, je ne suis pas belle à voir. Après m’être brossé les dents, j’ose lancer un dernier regard à cette jeune femme, le regard perdu, qui m’observe encore avec ses yeux ayant perdu toute la vitalité qu’ils pouvaient avoir autrefois. Quittant la pièce, je me retrouve dans mon lit, encore une fois, sans réellement savoir comment j’ai réussi à parcourir le chemin jusqu’ici. Je fais un rapide état des lieux de mon corps afin de me rendre compte si je n’ai pas trébuché sur quelques choses. Visiblement, non. Les seules marques restantes sont un hématome jaunis par le temps suite à ma dernière sortie en boîte de nuit et cette cicatrice, caché par un tatouage, sur le flanc gauche. Rien de nouveau, c’est rassurant. Je plonge, sans effort, dans un sommeil perturbé par des images d’une mère absente et d’un père violent.

Mon sommeil fut brutalement coupé par le bruit d’une sirène. Les pompiers, ils arrivent. Je me lève d’un bond de mon lit avant de me rendre compte que je me trouvais dans ma chambre et non à l’hôpital. Tu travailles trop … Et la sirène que j’entends, ce n’est pas les pompiers mais la sonnette de ma porte d’entrée. Quelqu’un s’est endormi le doigt dessus ou quoi ? Mes muscles sont douloureux, ankylosé. Après m’être attaché les cheveux, rassemblant les quelques mèches folles en une queue de cheval, je me rends enfin à l’interphone. « C’est qui ? » dis-je encore endormie et d’une voix pas vraiment très accueillante. « Hey c'est moi. Jules. J’ai besoin de toi. » Soupirant légèrement, au point que je suis sure qu’il n’ait même pas entendu vu la qualité médiocre du son de l’interphone, j’ouvre la porte d’entrée. Marchant difficilement vers la salle de bain, je retrouve cette brune, toujours en train de m’observer, mais cette fois-ci, avec un air épuisé sur le visage. Soupirant face à ce reflet, je retourne dans la pièce principale pour aller ouvrir la porte. Les clés me glissent des mains avant de s’abattre d’un bruit sourd sur le sol, réveillant un mal de tête impressionnant. Toi qui voulais éviter la gueule de bois, c’est raté. Effectivement, mes résolutions pour la soirée avaient encore une fois été annoncé uniquement pour que je ne les réalise pas. Bref, j’ouvre la porte et trouve Jules adossé contre l’encadrement de la porte, totalement trempé. « J’veux pas être seul. »

Me décalant légèrement, je lui permets de pénétrer dans l’appartement. « Tu veux de quoi t’essuyer ? Tu es trempé … » Dis-je en tentant de retenir un bâillement, en vain. La fatigue mélangeait à l’alcool et aux nombreux joints que j’avais fumé ne faisait pas bon ménage visiblement. Mais apparemment, Jules non plus n’était pas au top de sa forme. Ses yeux donnaient l’impression qu’ils étaient au bord de la rupture tellement ils étaient rouge et gonflé. Ses pupilles, quant à elles, avaient quasiment désertés ses yeux. Jetant un rapidement coup d’œil, observant de la tête au pied le jeune homme, je me rends compte que le point de ponction était rouge vif, laissant échappé quelques gouttes de sang. « Désolé de t’avoir réveillé cela dit. Enfin tu dormais ? Il est quelle heure ? » J’arque à un sourcil en observant le jeune homme. « Non, j’étais en train de faire mes carreaux. » répondis-je sur le ton de l’ironie. D’ailleurs c’est vrai, quelle heure est-il ? Levant la tête, je me rends compte que l’horloge affiche déjà presque 03h30. Tu es vraiment trop gentille d’accueillir les gens chez toi à cette heure-là … Et dans cette tenue. Je demande à ma conscience de la fermer avant de jeter un rapide coup d’ailleurs sur mon corps, légèrement dénudé et seulement recouvert d’une nuisette rose pâle à moitié transparente. Sentant le regard de Jules sur moi, je tente de dissimuler le plus possible les parcelles de mon corps avec mes bras minuscules. « Qu’est-ce que tu as Jules ? Pourquoi ça va pas ? » repris-je après quelques secondes de silence, un air inquiet plaqué sur le visage. Ca ne lui ressemble pas de venir à cette heure là, sans prévenir.
crackle bones
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() message posté Dim 27 Sep 2015 - 23:38 par Invité
éblouie par la nuit, à coup de lumière mortelle, à frôler les bagnoles, les yeux comme des têtes d'épingles ☇ Jules était bien trop à côté de ses pompes pour ne serait-ce que remarqué qu'il la sortait d'une nuit agitée. Gueule de bois et compagnie, les cernes en plus. Jules il ne se rendait compte de rien. Ni de l'heure qu'il était, ni qu'il était trempé, ni qu'elle était épuisée. Physiquement ou mentalement, peut-être les deux. Jules, avait un petit côté égocentrique assez agaçant, quand on le connait bien. Genre, regardez-moi, j'ai des problèmes ! Ma vie a été un enfer sans fin et la fille dont je suis raide dingue m'a quittée. Du coup, en général, il ne s'occupait même pas des autres. Ce n'était pas volontaire, vous savez. C'était juste qu'il ne savait même pas s'occuper de lui-même. Comment voulez-vous qu'il s'occupe de quelqu'un d'autre ? Non, il préférait nettement qu'on s'occupe de lui. En fait non, il préférait se morfondre dans le noir mais ce soir il avait besoin de qu'on s'occupe de lui. C'était un besoin tellement vital qu'il était là, maintenant, trempé, devant Léo. Trempé ? Oui, trempé. Tu veux de quoi t’essuyer ? Tu es trempé … Jules cligna une ou deux fois des yeux et se passa une main dans les cheveux pour vérifier ce qu'elle disait. Il ne s'en était pas aperçu, de la pluie. Ou peut-être que si et qu'il avait juste oublié. Allez savoir. Toujours un peu perdu, Jules répondit donc à la positif en hochant simplement la tête, et puis il se passa une main trempée sur le visage. Il tentait de se remettre les idées en place et surtout, oui surtout de virer le visage de poupée d'Angèle de devant ses yeux. Parce que là il avait l'impression qu'elle était imprimée sur ses pupilles si nettement qu'il la voyait, là maintenant, partout. Non, ça c'est l'héro. Mais bon, admettons.

Elle revint avec une serviette et Jules se la passa sur le visage, dans les cheveux, avant de la laisser pendre autour de son cou. C'est seulement là qu'il s'inquiéta de savoir s'il avait réveillé la jeune femme. Ce a quoi elle eut la mauvaise idée de répondre par un sarcasme. Sauf que là, à l'instant présent, Jules il ne comprenait plus le sarcasme. Il ne comprenait plus rien. Il fixait les lèvres de Léo pour comprendre tout ce qu'elle disait. Ca parlait de carreaux, de laver les carreaux. Il fronça légèrement les sourcils et, réflexe idiot, il jeta un oeil à la fenêtre. Ah, ok. dit-il seulement. Jules il était con, un peu. Il était défoncé, beaucoup. Et puis il était un homme. Un putain d'homme en manque d'attention. Le plus mauvais aspect des hommes. Alors son regard, bleuté, d'un bleu salit par la drogue du soir, il détailla le corps dénudé de la jeune femme. Sa nuisette rose et tout. Il la fixait, sans même chercher à s'en cacher. Ca la mettait mal à l'aise d'ailleurs. Elle s'entoura de ses bras, ça sortie Jules de ses rêveries. Qu’est-ce que tu as Jules ? Pourquoi ça va pas ? Elle tentait de meubler le silence pesant qui s'était instauré. Et sans doute de comprendre ce qu'il pouvait bien foutre là. C'était sans doute la raison principale d'ailleurs. Jules sourit. Un sourire cassé vous savez. Ce sourire du mec qui va craquer nerveusement. Il tira une taffe sur sa clope -elle était encore là, entre ses doigts noueux. Et il répondit avec une voix faiblarde, fusillée. Oh, tu sais... il se stoppa, recracha la fumée de cigarette en l'air et se gratta la tête. Non, elle ne savait pas. Comment pouvait-elle savoir ? Elle ne connaissait même pas l'existence d'Angèle. Elle ne pouvait pas savoir qu'elle était la seule fille qui comptait, qu'il était tombée amoureux d'elle au premier regard, alors qu'il n'avait que seize ans. Elle ne pouvait pas deviné qu'elle était sa meilleure amie, sa partenaire de crime, sa plus belle rencontre et que lui avait été son pire ami, son pire amant, ce genre de petit diable qui vous détruit une personne. Elle ne pouvait même pas imaginé quelle relation tordue ils avaient vécu tous les deux. Elle était à milles lieux de comprendre qu'aujourd'hui, elle était partie la poupée. Pas parce qu'elle avait été forcée, non. Parce qu'elle l'avait quitté, lui. Enfin, elle avait ouvert les yeux sur Jules. Enfin elle s'était échappée de son emprise, détachée de son amour empoisonné. Et puis, Léo elle ne pourrait pas comprendre à quel point Jules il en crevait de ça. Il en crevait chaque seconde un peu plus. Fallait qu'il oublie, fallait qu'il survive à ça. Fallait qu'il réussit à la haïr, Angie. sinon, il allait vraiment en mourir. Alors oui, la voix de Jules s'était éteinte. Et au lieu de tenter le début d'une explication il avait terminé sa phrase avec un humour à deux balles : La hausse du prix des clopes, ce genre de connerie. mouais. De toute façon, même s'il avait eut envie d'expliquer la situation, il en aurait été incapable.

Tout comme il était incapable de faire quelque chose de plus intelligent que, ça. Vous savez, la regarder avec insistance, bien au fond des yeux, histoire de la troubler. Ce genre de regard qu'on apprend à faire depuis qu'on a treize ou quatorze ans. Et puis, il fit un part vers elle, soufflant sur son visage fatigué la fumée de sa cigarette, désormais terminée. Il était grand, par rapport à elle s'entend. [color=darkcyan]Et puis j'avais envie de te voir.[:color] Déclara-t-il, à voix basse, presque comme s'il s'agissait d'un secret. Le véritable secret n'était pas là, en réalité. Le secret, c'était qu'il avait besoin d'effet l'image d'Angèle de devant ses yeux, par tous les moyens. Quitte à jouer au pauvre connard. Nouvel exemple : Je peux rester ici, cette nuit ? ajouta-t-il en continuant à la fixer. La fixer de cette manière, celle qui lui ferait sentir que là, ce soir, elle étaitit la seule personne au monde qui comptait. Un truc de mec, tout ça.
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() message posté Mar 6 Oct 2015 - 0:46 par Invité

éblouie par la nuit  ✻ Jules et Léolyah

Lorsque le brun se pointa à ma porte, celui-ci semblait totalement à côté de ses pompes. Pas par la fatigue, genre je n’ai pas dormi depuis quarante-huit heures, j’ai fait une nuit blanche la veille et je commence à être vraiment épuisé. Non non. C’était plutôt à côté de ses pompes, genre totalement défoncé après avoir consommé quelque chose de suffisamment fort pour lui faire sortir les yeux de leurs orbites. Visiblement, il ne s’était même pas rendu compte de la pluie qui tombait … A ma question, il passa la main dans ses cheveux avant de l’observer, incrédule en se rendant compte que celle-ci revenait mouiller.  Pourtant, au vue du bruit que cela faisait contre les carreaux de mon appartement, la pluie devait tomber avec abondance. Voilà comment tu vas finir si tu continues tes merdes … Commenta ma conscience en tapant du pied, tandis que je ne fis pas attention à ses remarques. Même si elle n’avait pas tort, je doutais sérieusement que Jules se soit pointé à cette heure-là chez moi pour pouvoir se faire engueuler sur sa consommation de drogue. Il hocha la tête, en réponse à ma précédente question. Je le quitte quelques instants, le laissant donc seul dans le salon pour me rendre dans la salle de bain. J’en profites pour jeter un coup d’œil au miroir, me rendant compte que la sorcière présente un peu plus tôt était toujours là, un peu plus effrayante encore, en train de m’observer. Me frottant les paupières – comme pour effacer cette vision de moi-même – j’attrape une serviette propre et retourne auprès de mon convive – qui n’en ai pas vraiment un d’ailleurs – et la lui donner.

A cet instant, le brun se demanda enfin si elle m’avait réveillée. Comme à mon habitude, l’ironie fut le moyen que je choisis d’utiliser pour lui faire comprendre ce que je pensais réellement de sa visite. Toute personne normale aurait compris que, évidemment, il me dérangeait et que, évidemment, j’étais en train de dormir lorsqu’il avait décidé de sonner à ma porte. Cependant, Jules n’était pas dans son état normal. Observant les carreaux, il répondait simplement un « Ah, ok. » Je ne pris d’ailleurs même pas la peine de corriger ce qu’il venait de comprendre, pensant que j’allais l’embrouiller plus qu’autre chose. De toute façon, vu l’état dans lequel il est, il ne s’en souviendra pas dans quelques minutes. Bon, soit. Perdue dans mes pensées pendant un instant, je n’avais pas tout de suite remarqué le regard insistant du brun sur mon corps quasiment nu devant lui. Cependant, un fois remarqué, je tentais de dissimuler celui-ci derrière mes bras, en vain. Le silence installé, accompagné de ce regard, lui donnait tout de suite un air de psychopathe. Malgré le fait que je me doutais que la drogue était en grande partie responsable de son obnubilation sur mon corps, qui aurait d’ailleurs pu se poser sur n’importe quoi d’autre, ça n’en restait pas moins gênant. Je tentais de meubler le silence pour détourner son attention. « Oh, tu sais … » Non. C’était bien ça le problème. Je n’avais absolument aucune idée de la raison de sa venue ici ce soir. ‘Fin, cette nuit. C’était bien la première fois qu’il me faisait une surprise comme celle-ci. « La hausse du prix des clopes, ce genre de connerie. » Finit-il par dire après un instant de réflexion. Bon. Apparemment, il n’avait pas envie de discuter de ses problèmes. Il vient te faire chier à 03h30 et il est même pas capable de t’expliquer pourtant. J’ignore ma conscience, comme je le fais d’habitude, me contentant de fixer le jeune homme avant de tenter de discerner quelque chose dans son comportement qu’il me donnerait une part d’explication. En vain. Une fois de plus.

Cependant, ma tentative fut de courte durée puisque Jules planta son regard bleu perçant – légèrement déformé par le passage de la drogue dans son corps – mais qui n’en restait pour le moins perturbant. Surtout qu’il connaissait pertinemment l’effet que son regard pouvait avoir sur moi. Soupirant, je laissais définitivement tomber l’idée de comprendre la moindre chose à ce qui se passait ici ce soir. « Et puis j’avais envie de te voir. » Déclara-t-il doucement, comme si j’étais la seule personne devant être au courant de son secret. Sa déclaration me trouble presque autant que son regard. Reculant d’un pas, mes sourcils se froncèrent sur mon front, laissant ainsi apparaître un petit « v » entre eux. Décidemment, il n’était vraiment pas lui-même ce soir. « Qu’est-ce que tu me fais Jules ? » Rétorquais-je, un peu sur la défensive malgré moi, me souvenant du jour de notre rencontre. Encore une soirée où, après avoir un peu abusé de l’alcool et de la drogue, j’avais dragué le premier venu, espérant ne pas rentrer seule le soir. Bon, Jules n’était pas de ce genre là et il ne s’était jamais rien passé entre nous. C’est d’ailleurs pour cette raison que son comportement ce soir m’étonnait grandement. « Je peux rester ici, cette nuit ? » Dit-il toujours accompagné d’un regard instant. Mon corps se détend légèrement, ayant enfin l’impression d’avoir la réponse à quelques-unes de mes questions. « Oui, y’a pas de soucis. Tu sais bien que j’ai une chambre d’ami. » Répondis-je, quasiment du tac au tac, sans prendre le temps de réfléchir. Je vivais seule dans un grand, très grand – voir trop grand parfois – appartement. Je pouvais donc me permettre d’accueillir des amis ou même des personnes que je connais à peine le temps que leurs situations s’améliorent alors pourquoi pas Jules ?
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