♦ it's you. it's always been you.
Un souffle chaud contre ta joue, une caresse subtile sur ton avant-bras. Tes yeux s’ouvrent à moitié, t’habituant à la clarté de la pièce. Deux pupilles couleurs noisettes t’observent, arborant fièrement ce sourire qui lui était propre. «
Tu sais que c’est flippant d’observer les gens pendant qu’il dorme. » Elle rigole et vient s’étaler sur toi, son corps nu contre le tien. Tu clos de nouveau des yeux, mais Skye ne te laisse pas une minute de repos. Ses lèvres effleurent ton épaule, puis ton cou avant de venir se sceller contre tes lèvres. Dans un mouvement rapide et contrôlé, elle se retrouve sous toi, arborant toujours se sourire qui t’avait fais craquer la première fois. Tu replaces une mèche de cheveux derrière son oreille et ses bras s’enroulent autour de ton cou. «
Skye vient vivre avec moi. » Son regard se plonge dans le tien. Tu la sens perdue, ne savant pas quoi répondre. «
D’accord, mais je veux une maison et un chien, et une femme de ménage. » Tu lèves les yeux au ciel. Elle reprenait rapidement ce rôle qu’elle adorait jouer, celle d’une princesse qui dans un claquement de doigts peut presque tout avoir. Elle avait des goûts de luxe. Un luxe que tu ne pouvais pas lui offrir pour le moment, mais que tu promettais de lui offrir dans un futur proche. «
Commençons par un appartement, et un chien si tu veux. Pour le ménage, tu te forceras, je suis sûr que tu peux le faire. » Elle fait la moue et tu souris. Tes lèvres viennent se déposer sur les siennes, dans un baiser tendre. Tes mains se posent sur sa taille et tu l’attires un peu plus contre toi. Ses doigts se perdent dans ta chevelure, ses lèvres dérivent sur ta mâchoire, sur ta joue et près de ton oreille. «
Commençons par ça alors. » Murmure-t-elle avant d’attraper tes lèvres à nouveau.
***
Cette conversation quand tu te la remémores, tu ne peux t’empêcher de sourire. Elle t’a volé ton cœur et elle est partie avec. Une semaine après cette discussion, elle a disparu de la civilisation. Impossible de la joindre, impossible de savoir où elle se trouvait… Tu l’as perdu. T’as fait face à un passé que tu n’avais jamais imaginé. Et de temps en temps, son sourire, celui qui t’avait fait succomber la première fois, hante tes rêves comme tes cauchemars. Depuis, que tu es patron, tu as abandonné les recherches, tu es passé à autre chose… Il était temps pour toi de tourner la page, il était temps d’avancer sans elle.
♦ be brave, take risks.
«
Maman qu’est-ce qui se passe ? » Tu reprends ton souffle tant bien que mal. Inquiet par le message si brutal qu’elle t’avait envoyé, t’avais couru du centre-ville jusqu’à l’appartement que vous possédiez. Ses yeux rougis, son teint blanc ne signifiaient rien de bon. D’une main tremblante, elle te tendit la lettre qu’elle tenait fermement et que tu venais à peine d’apercevoir. Tu l’attrapes et t’empresses de lire le contenu. Plus ta lecture avançait, plus t’étais perdu. Les mots qui défilaient devant tes yeux, tu en comprenais le sens évidemment, mais tu n’arrivais pas à faire le lien avec toi. «
Qu’est-ce que ça veut dire ? » Demandes-tu à ta mère. Elle tortille dans tous les sens le mouchoir qu’elle tient entre ses doigts. Te faisant signe de t’asseoir, tu t’exécutes. «
Je sais que tu n’as jamais cherché à savoir qui était ton père, mais il est temps que je t’en parle Adan. » Ton père ? Tu commençais à faire le lien, mais qu’est-ce que ton père, ce géniteur que tu n’as jamais connu, avait à faire avec cette histoire. «
Avant que je tombe enceinte de toi, je sortais avec un homme. Il était riche, il était célèbre et notre histoire a toujours été décrite comme quelque chose de passager. Je n’étais qu’un détail dans sa vie si active. Je n’ai jamais cherché à avoir plus avec lui, je ne voulais pas me marier, je ne voulais pas de son argent, ni d’enfant de lui… » Elle reprend sa respiration et tu sens qu’elle hésite à continuer, alors tu poses une main sur la sienne pour lui insuffler du courage. Elle te sourit timidement et tu vois les larmes perler dans son regard. «
Mais je suis finalement tombée enceinte, sans le vouloir. Et pourtant, j’étais la femme la plus heureuse au monde, quand je suis allée faire ma première échographie et que je t’ai vu. Mon dieu, tu étais si petit et si fragile que j’ai tout de suite eu cet instinct de protection. Je voulais que tu sois le garçon le plus heureux au monde, t’étais mon petit prince. Mais je ne voulais pas t’exposer à ce monde de paillette, je voulais t’apprendre la vraie valeur de la vie, celle que mes parents m’avaient inculquée. » Ces paroles te touchaient. Elle semblait sincère à cet instant, que tu n’osais pas la couper dans son histoire. Elle t’expliqua que c’était pour ça qu’elle était venue vivre en France. Elle pensait être assez loin de tout, pour vivre une vie tranquille avec toi. Tu comprenais ces choix, mais tu ne voyais toujours pas le problème. «
Il y a une semaine, le patron d’Abercrombie s'est suicidé… » tu la vois ravaler ses larmes suite à cette annonce. «
C’était lui ton père, Adan. » Tu fronces les sourcils, t’as du mal à assimiler la nouvelle. C’est trop d’informations d’un coup. Tu ne voulais pas savoir, t’avais jamais voulu, alors pourquoi maintenant cherche-t-elle à te faire savoir la vérité. «
Pourquoi tu me dis tout ça maintenant ? » Sans le vouloir, t’avais haussé le ton. «
Parce que .. Parce que, c’est lui ton père. Et que tu es celui qui doit le succéder à la tête de l’entreprise. » C’était trop. Trop d’un coup, trop pour toi … Tu lâches finalement sa main et sans rien dire, tu quittes l’appartement dans un claquement de porte sourd. T’avais besoin de prendre l’air. Tu souhaitais oublier tout ce qu’elle venait te dire … Tu ne voulais pas devenir quelqu’un d’important, tu voulais vivre quelque chose de normal, de tranquille. Pourtant, tu savais .. Tu le sentais que ta vie venait de prendre un virage important. Il fallait que tu prennes une décision, il fallait que tu penses à ta mère et à toi. Il fallait que tu choisisses.
♦ life is too short, to wait.
Un effleurement sur ton nez te fait froncer des sourcils. Tu bats des cils, t’habituant à la clarté de la pièce. Ta tête reposant sur le dos sûrement de la fille que tu avais rencontré hier soir. Une pichenette sur ton nez, et tu te relèves subitement. Ta secrétaire, ton assistante peut importer ce qu’elle était… Debout devant toi, les poings sur ses hanches fines, te regardant d’un regard qui ne signifiait rien de bon pour toi. «
Mr Heston ! Vous aviez rendez-vous avez le mannequin pour la nouvelle collection de cet été, il y a plus d’une heure ! » Tu soupires, reposant finalement ta tête à l’endroit où elle était. Une gueule de bois sévère te lasserait le crâne. Elle ne cessait de t’annoncer des tonnes de rendez-vous, de papier à signer et toi t’avais juste envie de te recoucher. «
Reporte pour le mannequin et pour tout le reste, aujourd’hui, j’ai la gueule de bois. » Tu te retournes, te recouvrant d’un drap. T’espérais qu’elle abandonne, mais c’était toi qui l’avais recruté et tu l’avais recruté pour qu’elle ne te laisse jamais faire des choses comme ce que tu étais en train de faire. Ton assistante tire violemment sur le drap et te force à te lever. «
Monsieur avec tout le respect que je vous dois. Si vous deviez, vous arrêtez de vivre à chaque gueule de bois que vous avez, vous seriez déjà au chômage. » Un grognement s’échappe de tes lèvres. La demoiselle encore allongée dans ton lit se décide enfin à émerger. Elle eut pour réflexe de cacher sa poitrine nue. Tu ne peux t’empêcher de rire, passant une main dans tes cheveux emmêler. Tu sens la présence de ton assistante, Penny, derrière toi, t’oppressant un peu plus. «
Je sais que t’aime mon corps mais je peux être tranquille pour me préparer. » Le rouge sur ses joues te fait sourire. Encore une fois, t’avais touché un point sensible, tu faisais souvent mouche avec elle. Elle grommelle quelque chose, avant de sortir de ta chambre. «
Je vous laisse vingt minutes de plus, on reporte pour le mannequin, mais hors de question de reporter le reste ! » Son ton était ferme. Tu lèves les yeux au ciel, murmurant un léger
oui oui, pour lui faire plaisir. La demoiselle qui n’avait pas bougé depuis l’échange assez actif entre toi et ton assistante, te regarda assez perplexe. «
Sorry cendrillon, faut que t’ailles voir ailleurs j’ai des choses à faire aujourd’hui. » Elle t’insulte (logique) et t’as l’impression que dans son cerveau y a un truc qui a fait tilt. «
T’es le patron d’Abercrombie c,’est ça hein ? » Te lance-t-elle choqué. Oh mon dieu, la prochaine fois, tu réfléchiras à deux fois avant de prendre la première qui te tombe sous la main. «
C’est une affirmation ou une question ? » Elle te regarde, tu comprends que cette discussion n’irait pas bien loin. «
Laisse tomber. Oui, c’est ça, je suis le patron d’Abercrombie, si maintenant, tu pourrais t’en aller, je suis sûr que tu dois envoyer des messages, tweeter cette information si alléchante, parce que tu me fais juste perdre mon temps-là. » Elle lève son majeur en ta direction, attrape ses vêtements les enfilant à la va-vite et sortit de ta chambre en claquant la porte. Il était plaisant comme pas du tout d’être un des hommes les plus influents. T’enjambes ton lit pour rejoindre ta salle bain, tu sentais que la journée allait être longue… Très longue.