"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici The Day after Tomorrow 2979874845 The Day after Tomorrow 1973890357


The Day after Tomorrow

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() message posté Dim 28 Déc 2014 - 16:48 par Invité

The day after tomorrow
Le calme avant la tempête


« Bonjour London, il est 5 heures du matin. La température extérieure avoisine gravement les -3. Prenez garde à la tempête qui va s’abattre sur tout le Royaume et toute la journée.  Le vent pourra atteindre jusqu’à 120 km/h à certains endroits. . Prenez garde aux plaques de givre. Bonne journée ... »

À peine, le commentateur eut-il finit son pitch quotidien, que mon poing s'abattit lourdement sur mon réveil, qui en guise de réponse se tue aussitôt. Le silence résonna à nouveau dans ma chambre, mais tirais des bras de Morphée, je ne pouvais lutter d'avantage. Alors dans un grognement sans fin, je hisse ma carcasse hors de ce grand lit vide. Pour éviter de me prendre les pieds dans le tapis, je presse par précaution, l'interrupteur de ma lampe de chevet sortant ainsi la pièce des ténèbres. Comme tous les matins, je m'avance vers ma fenêtre, elle m'offre une vue sublime sur la ville endormie. Dehors, les ténèbres de la nuit dominent encore l'horizon et me rappellent que ce cher soleil ne daignera probablement pas se montrer aujourd'hui. Paradoxalement, l'absence de luminosité est une des caractéristiques qui me plaît le plus durant l'hiver. Je ne serais l'expliquer, mais depuis toujours, c'est ainsi. J'aime me dire que lorsque je vais me lever, il fera nuit et qu'il en sera de même à mon coucher. Ça me rassure de voir la lueur des lampadaires éclairaient l'asphalte. Ça me rassure de voir les étoiles lorsqu'elles daignent se montrer. La nuit a quelque chose de réconfortant, je trouve, bien que paradoxalement, elle soit aussi le moment idéal pour noyer sa peine et laisser ressortir ce qu'il y a de pire en nous. Je partage ça et je serais hypocrite de dire ou penser le contraire. Je remets le rideau en place et sors de ma réflexion introspective. Je ne me suis pas levé aussi tôt pour arriver en retard, logique ! Alors sans plus attendre et armé d'une motivation incertaine, je rejoins ma salle de bains. Je passe les formalités et me déshabille en quatrième vitesse pour pénétrer la cabine de douche. Je joue un peu avec les robinets pour trouver la bonne température et manque par deux fois, de me brûler dans la précipitation.

« Merde ! » m'écriais-je à la deuxième tentative. Je ne suis pas encore suffisant réveillé pour ce genre de règlement. Tant pis, la douche sera tiède pour ce matin. Après tout, elle l'est depuis plusieurs jours. Oui, je précise, que ce n'est non pas une comparaison, mais une métaphore pour mettre en exergue les pathétiques épisodes qui illustrent ma relation actuelle avec Julia. Et voilà, on y vient, à peine réveillé, je pense déjà à elle ! À ce stade, c'est plus qu'inquiétant. Je la vois tous les jours à l'hôpital, je ne peux y échapper. Je la vois partout, même jusque dans mes rêves. Elle me hante, comme un fantôme et cette comparaison illustre bien notre relation. Nous sommes devenus comme deux étrangers, qui ne s'échangent plus un mot, ou du moins qui se contentent du strict minimum. Je n'arrive pas à comprendre ce qui nous arrive, pourquoi en sommes-nous arriver jusqu'à là. Il y a encore deux jours, à coups de sms, nous nous livrions à une joute verbale sans précédent. Julia m'avait ainsi fait comprendre qu'elle n'avait pas lu la lettre que je lui avais écrite et remise le jour de son anniversaire. Mais au plus profond de moi, j'avais compris dès l'instant où nous nous étions quittés, le jour de son anniversaire, qu'elle n'avait pas attendu mon départ pour lire ma missive. Il me suffisait de plonger mon regard dans le sien pour y voir de la peur, de la surprise et d'autres sentiments que sur l'instant, j'étais incapable de retranscrire. Mais elle avait lu la lettre, c'était une évidence, tout comme le fait que le contenu de cette lettre soit à l'origine de la fuite de Julia. Parfois, j'aimerais juste que les évidences ne soient pas aussi évidentes...

Une fois la douche terminée et mes réflexions misent au placard, je prends place devant le miroir, chasse du revers de la main, la buée qui s'y est réfugiée. Je ne peux que constater le changement, en l'espace de quelques mois, j'ai oscillé entre diverses émotions et mon visage en porte encore les stigmates. J'ai perdu un peu de poids avec leur foutu régime, mais les traits de mon visage semblent moins tirés, ils sont presque harmonieux à présent. Je me passe une main sur le menton et remonte jusqu'à la mâchoire. Je devrais effectivement me raser, mais j'aime cette barbe de trois jours que je me plais à entretenir, ça démystifie l'air juvénile que jamais avant. Et puis entre nous, j'ai la flemme de me raser alors dans une logique tout aussi implacable, je laisse le rasoir de côté et m'empare de la brosse à dents que je tartine de dentifrice et s'en perdre du regard ma montre, je m'active. Je quitte ensuite la salle de bains, une serviette enroulée autour de ma taille, pour me diriger vers ma chambre et plus précisément vers mon dressing. Au vu du bulletin météo, je vais opter pour quelque chose de chaud. Voyons, voyons, une bonne paire de chaussettes, un bon pull en laine, un t-shirt en dessous, n'oublions pas le classique, un bon jean. Une fois paré, je me saisis de l'écharpe que m'a gentiment offerte ma petite princesse Lily, j'enfile mon manteau gris et enfin, je n'oublie pas le plus importe, mon casque afin d'écouter ma musique et me détendre, comme avant chaque journée.

La musique adoucie, les mœurs et nous permet de voir le monde d'un œil nouveau, elle permet aussi de ne pas voir le temps passé. Dommage que je ne puisse porter un casque en permanence, peut-être arriverais-je à oublier la douleur qui accapare mon cœur lorsque mon regard se pose sur Julia et qu'elle fait mine de m'éviter. J'ai tout fait pour elle, je me suis battu contre mes démons, j'ai accepté de me soigner, je me suis battu, je suis même prêt à donner ma vie pour elle. Je souffle un court instant et change de piste musicale, ma playlist est tellement vaste que je me demande sur quoi je risque de tomber. La porte de la rame s'ouvre et je n'ai pas le temps de voir, sur mon écran de portable, le titre de la chanson qui remonte jusqu'à mes oreilles. Nul besoin d'avoir le titre, l'intro teintée d'un petit orchestre à cordes, l'harmonie des violons, violoncelle, les quelques imperceptibles coups de batterie et l'inimitable voix de Steven Tyler, m'indiquent que je viens de tomber sur le titre que Julia et moi, ne cessions d'écouter quand nous faisions notre internat. Je ne peux m'empêcher de laisser un léger sourire se dessinait sur mon visage. Cette chanson représente tant de bons souvenirs, des souvenirs teintés d'une nostalgie qui je l'avoue, me font osciller entre la tristesse et la joie. Je me souviens de nos expéditions sur les toits, on prenait toujours une couverture pour la mettre par terre, casque sur les oreilles, nous écoutions I don't want to miss a thing en espérant croiser la fuite d'une étoile filante. Ces moments étaient à nous et nous faisaient oublier le stress engendré au court d'une journée de travail. L'espace d'un instant, le temps s'arrêtait et nous étions enfin seuls au monde. Là, sur le toit de l'hôpital, nous nous laissions porter par la musique, tout semblait possible, nous rêvions de notre avenir, de ce métier que nous exercerons avec passion. Le simple fait d'être avec elle, me confortait dans mon choix de carrière et dans l'avenir qui se profilait à l'horizon. Si seulement à l'époque, j'avais compris que l'amitié n'était qu'un voile, que ce que je ressentais pour elle avait bien plus de profondeur que ce sentiment amical qui nous liait alors. Le temps passe et j'ai de plus en plus de regret, j'ai peut-être commis la plus grosse erreur de ma vie, en la laissant partir avec un autre... La chanson se termine, mes réflexions aussi Across The Universe résonne à présent dans mes oreilles et m'emmène vers d'autres réflexions, moins nostalgiques je l'espère. Il n'y a pas grand monde aujourd'hui, peut-être que le froid et la pluie ainsi mêlés n'incitent pas les gens à mettre le nez dehors. Ça n'est pas plus mal, ça me fera moins de travail aux urgences, mais il ne faut jurer de rien, nous ne sommes pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Je finis par m'adosser contre la porte de la rame et soupire, l'air songeur, je regarde à l'avant espérant vite arriver et commencer ma journée pour ensuite la terminer au plus vite. Mais ce que j'espère avant tout, c'est de ne pas être confronté à Julia. Je ne suis pas encore prêt à livrer une bataille épique de sentiment.

[i]Hey Jude[i] tiré du film Across The Universe résonne à présent dans mes oreilles et je vois, au panneau de la station à laquelle nous sommes arrêtés, que je ne suis plus qu'à deux stations, soit à cinq minutes de ma destination. Il y a un peu plus de monde dans la rame cette fois, mais l'humeur générale reste bien maussade. Le temps justifie certainement cette mauvaise atmosphère. Cinq minutes plus tard, je referme mon manteau, réajuste mon écharpe et quitte le métro pour regagner le centre-ville et d'ici quelques minutes, l'hôpital. Il est presque 7H. La ville s'éveille, l'hôpital aussi. Le passage de relais s'effectue entre le personnel de nuit et celui de jour. Je passe rapidement dans le couloir et salut le personnel qui est à l'accueil. Je m'engouffre ensuite dans l'ascenseur, seul. J'observe patiemment le cadran numérique qui indique les étages à desservir. Une fois arrivé, je quitte l'ascenseur et rejoins les vestiaires. Il fait horriblement froid à l'intérieur de la pièce, encore une panne de chauffage. Ça arrive tellement souvent, qu'à la longue, l'on ne peut même plus feindre la surprise. Ce manque de chaleur va donc m'obliger à m'activer pour enfiler ma blouse, je pourrais pester après ça, j'en aurais tout le temps puisque théoriquement, je ne commence qu'à 9H et qu'à ma montre, il est 7h15. Bon passons, une fois prêt, je quitte le vestiaire, prochaine destination, la machine à café. Là, vous vous dites, oui, il va prendre son café bien noir, comme à l'accoutumer. Oui, mais ça s'était avant d'entrer en désintox pour me délester entre autres de mon addiction aux médicaments et surtout de mon alcoolisme naissant. Durant le séjour, je me suis prêté non sans mal à leur programme, j'ai donc accepté de suivre leur consigne et leur foutu régime désintoxiquant qui n'incluait bien évidemment pas la caféine. Et me voilà presque quatre mois plus tard à la machine à café à commander... un thé. Faisons la liste pour voir, j'ai arrêté de me bourrer de médoc, de fumer et de boire, alcool et café inclus. Oserais-je le dire ? Je suis un autre homme ! Enfin, j'espère l'être.

« - Ah ! » m'écriais-je et pour cause je viens de me brûler en prenant le gobelet. Je me pince la lèvre surprit par la chaleur du thé qui vient de s'écouler sur ma main. Mais l'appel du ventre et plus fort que la douleur et à peine le thé prêt, je me dirige vers le distributeur et opte pour un paquet de madeleines, qui fera office de petit-déjeuner. Thé, madeleine, ma journée commence que demandait de plus ? !
-Je peux en avoir une s'il vous plaît ?
Mon regard cherche vainement le propriétaire de cette petite voix fluette et il me faut regarder plus bas pour découvrir le sourire cristallin et la bouille angélique d'un petit garçon aux yeux amande qui me regarde comme si je tenais le "Saint Graal" entre mes mains. Il ne doit pas avoir plus de six ans à vue d'œil et porte la traditionnelle blouse que l'on offre au patient résident plusieurs jours entre nos mûrs. Attendrie par ce petit bonhomme, je me mets à sa hauteur, offre le paquet de madeleines et lui en tends une. Il s'en saisit, me regarde tout sourire et me remercie.

« -Comment tu t'appelles bonhomme ?
-William !
-Enchanté, William, moi, je m'appelle Owen.
-T'es un docteur ?
-Ouais et je m'occupe des gros bobos ici. Dis-moi, tu viens d'où ? »


Il se retourne et me désigne du doigt la salle de jeu réservé à nos petits patients. Je l'observe un peu plus en détail et aperçois un grand pansement qui recouvre sa petite poitrine. Il a surement dû subir une chirurgie. Pauvre petit bonhomme. Ayant encore un peu de temps devant moi, je décide de le raccompagner jusqu'à l'air de jeu. Il me demande de rester un peu, je reste. Il me demande de jeu avec lui, je joue avec lui. Nous passons quelques minutes ensemble et en un rien de temps, un lien prend vit entre moi et ce petit garçon. Il ne parle pas beaucoup, mais les quelques sourires qui m'offrent suffisent à me faire comprendre que ma présence le rassure. Malheureusement lorsque la pendule affiche neuf heures, je me vois contraint d'abandonner le petit William, mais je lui promets de revenir le voir vite, une promesse que je compte bien tenir. La journée commence et avec cette tempête qui se profile à l'horizon, je crains le pire...



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Siobhan M. Williams
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() message posté Mar 30 Déc 2014 - 21:54 par Siobhan M. Williams

owen&julia ◮ winds in the east, mist coming in, like something is brewing, about to begin
J’ouvrais les yeux difficilement et coupais mon réveil. Cinq heures du matin. Ce n’était pas la joie d’avoir à se lever si tôt. Je sortais de mon lit et commençais ma routine quotidienne. Douche, habillage, coiffage, café. Une fois devant ma tasse fumante j’observais le ciel, la tempête qui menaçait la ville depuis plusieurs jours était enfin arrivée. Cette météo était synonyme d’urgences bondées la plupart du temps, j’allais avoir le droit à une journée chargée. J’ouvrais au chat que je nourrissais puis le regardais faire le tour de mes jambes en quête d’une caresse. Je secouais la tête et m’abaissais pour répondre à sa demande puis le voilà qui partait s’allonger dans le canapé. Je jurais doucement, il allait encore laisser des poils partout alors que j’avais tout juste laver les coussins. Satané chat. Pas vraiment le temps de m’apitoyer sur mon sort qu’on frappait à la porte. J’allais ouvrir et accueillais Sofia, la babysitteur des enfants. Elle allait les préparer et les envoyer à l’école aujourd’hui, comme à chaque fois que mes gardes commencent trop tôt pour que je ne puisse le faire moi-même. Je la remerciais et allais chercher mes chaussures. Je passais doucement dans les chambres de Teddy et Lily pour un dernier baiser avant de redescendre m’emmitoufler dans mon manteau pour tenter de lutter contre le froid qui sévissait à l’extérieur de la maison.

J’arrivais à l’hôpital et me garais dans le parking souterrain, comme tous les jours, puis je prenais la direction des vestiaires où je me changeais rapidement. J’enfilais ma blouse, mon stéthoscope autour du cou et mon bipper dans la poche. Je sortais du vestiaire frigorifiée et allais faire un tour dans l’aile pédiatrique. Je le faisais de plus en plus ces temps-ci, enfin, depuis que j’avais rencontré le petit William. Il était arrivé aux Urgences avec une malformation cardiaque, le personnel du foyer où il se trouvait avait enfin reçu la subvention ou je ne sais quoi qui allait lui permettre d’avoir l’opération tant attendue. J’avais pris en charge son cas et William était si effrayé par toutes les machines autour de lui lors de ses examens qu’il avait refusé de lâcher ma main. Je m’étais immédiatement prise d’affection pour lui. Il avait dû attendre près d’une semaine seul dans sa chambre d’hôpital avant de se faire opérer, et j’y étais allée chaque jour, sans exception. Et j’ai continué après son opération. J’ai essayé de prendre de la distance, j’étais pleinement consciente qu’il allait retourner dans son foyer, mais rien à faire, je n’arrivais pas à me défaire de lui. Il n’avait pas été très bavard au début, puis il s’était ouvert à moi, doucement mais surement, et aujourd’hui, il ne s’arrêtait plus de parler lorsqu’il était avec moi. C’était un petit garçon brillant, très intelligent et curieux. Lorsque je le regardais, je ne pouvais imaginer pourquoi ses parents l’avaient abandonné. Ça me faisait mal au cœur de me dire qu’il était seul dans ce vaste monde. Bien souvent, lors de mes gardes de nuit, je restais à l’observais endormi, et au fond de moi, je rêvais à le voir grandir avec mes enfants.

J’arrivais en pédiatrie et entrais dans la chambre familière de William. « Salut mon grand ! » dis-je depuis l’encadrement de la porte. « Salut ! » me répondait-il avant d’avaler une cuillère de son yaourt. Je m’approchais et m’asseyais sur le lit à côté de lui. « Ça va ce matin ? Tu as bien dormi ? » Il me répondait en hochant la tête vigoureusement. « Je vais pas pouvoir rester très longtemps aujourd’hui, il va y avoir une tempête et je crois que je vais avoir un tas de patients aux urgences ! » « Oh. C’est pas grave, j’irai jouer dans la salle de jeu ! » « Je n’en doute pas ! Et tu as intérêt à t’amuser ! Mais tu fais attention à ta cicatrice ! » Il me souriait et me lançais : « Promis ! » Je riais chaleureusement et déposais un baiser sur son front. « Et si tu as froid, tu n’hésites pas à demander un pull en plus aux infirmières ! » « D’accord ! Et… hum… » Soudain, il semblait hésitant, et je lui prenais la main doucement pour le rassurer. « Qu’est-ce qu’il y a mon chéri ? » « C’est que… J’aime pas tellement les orages. C’est bruyant, et ça fait peur… » Je lui souriais avec toute l’affection que je lui portais et le prenais dans mes bras. « Ça va aller ! Il ne va rien t’arriver, il y a tout un tas de personnes qui sont là pour veiller sur toi ! Et si vraiment, vraiment tu as trop peur, tu n’auras qu’à dire à une des infirmières de me bipper, je viendrais aussi vite que je peux ! » « D’accord ! » Il me souriait à son tour et je l’embrassais une dernière fois avant de lui dire au revoir.

Avant les urgences, je devais faire ma ronde, et je me trouvais donc à faire le tour de mes patients de la veille, pour vérifier leurs constantes et leur bon rétablissement. J’arrivais enfin dans la dernière chambre, il était déjà neuf heures, cela faisait plus d’une heure et demi que j’avais commencé. J’entrais dans la chambre et faisait le check-up habituel de mon patient, il semblait s’être endormi et ne répondais pas lorsque je m’adressais à lui. Puis soudain, il attrapa mon poignet et arracha ses perfusions. J’étais surprise mais je me débattais, espérant qu’il me lâche. Il mit sa main sur ma bouche pour me faire taire et me plaqua contre le mur qui faisait face à la porte. Si seulement je l’avais laissée ouverte… L’homme était plus fort qu’il n’y paraissait et j’étais bien trop faible pour répliquer. Il me frappa dans le ventre puis me laissa tomber sur le sol. J’encaissais le coup et sentais les larmes couler sur mes joues. J’étais pétrifiée alors qu’il se mettait à califourchon sur moi. J’aurai voulu le pousser, mais il tenait mes poignets dans sa main. Avec l’autre il commença à parcourir mon corps et lorsque j’allais crier, il empoigna ma gorge pour me faire taire. Mon souffle coupé, je suffoquais, jusqu’à ce qu’il me laisser respirer à nouveau et recommence à me toucher. Il était trop tôt, jamais personne ne viendrais m’aider. Je désespérais de voir venir quelqu’un et la main de mon agresseur qui descendait de plus en plus bas sur mon corps ne faisait qu’amplifier mon supplice.
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() message posté Mer 31 Déc 2014 - 2:06 par Invité

The day after tomorrow
Le calme avant la tempête


« Les vents vont atteindre les 160 km près des côtes. Nous vous déconseillons donc de prendre votre véhicule. On nous signale quelques inondations résultant des pluies torrentielles qui s'abattent sur la ville depuis plusieurs jours... »

-Je pense qu'on ne va pas chaumer aujourd'hui ! Déclararais-je à l'un de mes confrères qui regardait avec moi, le bulletin d'information. Les bras croisés sur la poitrine, je ne quittais pas du regard, les images de désolation pris par des téléphones portables. Encore des inconscients excités par le goût du risque qui ne se rendent pas compte du danger qu'il court et qu'ils font courir aux autres. Comment peut-on être aussi inconscient ? C'est ce que je ne cesse de me dire en regardant ce genre d'images. Le vent souffle très fort, mais je doute qu'il est atteint son paroxysme, les averses sont de plus en plus fortes et s'abattent avec véhémence sur le pavé londonien. Il paraît même que gorgées de flottes, certaines canalisations ont cédé engendrant ainsi diverses inondations aux quatre coins de la ville. Dans mon for intérieur, je me réjouis d'être ici, au chaud, mais je plains les collègues ambulanciers qui vont devoir livrer bataille contre les éléments pour nous ramener les futurs blessés de cette tempête, qui s'annonce épique à n'en pas douter.

À ma montre, il est à peine dix heures. Dans un hôpital comme le nôtre, dix heures du matin est une heure relativement matinale où les petites fourmis commencent à peine le travail. L'effervescence des heures de pointe et bien loin et l'on peine à imaginer que d'ici quelques heures, tout le monde sera en train de courir aux quatre coins du complexe hospitalier. Et pourtant, c'est une réalité plus que probable au vu de la tempête qui s'annonce. Je suis malheureusement prêt à parier que nombreux et nombreuses seront les inconscients à s'aventurer hors de leur domicile pour accomplir, je ne sais quelles actions. Chacun est libre de prendre ses propres décisions, mais c'est encore et toujours nous, les médecins, qui réparons les erreurs. J'espère juste quelles ne seront pas trop nombreuses aujourd'hui et que nous serons en mesure de sauver le plus de vie possible. À ma montre, il est 10h05 ! J'ai pris de l'avance sur mon planning et si j'étais aussi feignant que la plupart de mes internes, je pourrais aisément me poser dans la salle de repos, un thé en main, à attendre que mon bipeur sonne, m'annonçant ainsi une catastrophe à venir susceptible de mobiliser une grande partie du personnel. Mais non, je ne suis pas du genre à bailler aux corneilles et je préfère en faire trop que pas assez. Alors comme à chaque fois, je me permets de prendre quelques initiatives, en l'occurrence un petit tour de garde afin de vérifier minutieusement les suivis post-op des patients se trouvant dans mon service et donc sous ma responsabilité. Certains diront que c'est un excès de zèle et rare seront ceux et celle qui oseront mettre en exergue le fait que je fais tout simplement mon travail. Peu importe ce que les autres pensent, je préfère qu'on me traite de lèche-cul, plutôt que de subir la perte d'un patient.

Me voilà donc, partit pour un petit tour. Le sourire aux lèvres, je vais de chambre en chambre m'assurer de la bonne santé de mes patients. Certains semblent surpris de me voir débarquer aussitôt, d'autre inquiet et me voient comme le porteur d'une funeste nouvelle. Armé de quelques blagues « pourries » et de mon plus beau sourire, je rassure comme je peux, toutes les âmes en peine qui m'assaillent de questions. Je prends le temps de lire chaque tablette, de rassurer les proches en leur épargnant les longs discours mortifères ponctués de termes chirurgicaux, incompréhensibles pour le commun des mortels. J'essaie de rester humain et bienveillant tout simplement. J'ai conscience que l'hôpital n'est pas un lieu chaleureux, que bien des patients préféreraient être ailleurs. En tant que médecin, nous nous devons de rassurer ces personnes, de les apaiser. C'est ce que je me dis à chaque fois que j'ouvre une porte, le sourire aux lèvres. Le prochain patient aura également le droit à ce sourire emplit de compassion et désireux de se faire rassurant. Mais à peine ais-je ouvert la porte, que mon sourire disparaît aussi vite qu'il n'est apparu. Mon corps tout entier se fige, mon sang se glace littéralement et mon cœur rate un battement. Il ne se passe qu'une fraction de seconde avant qu'enfin, je sorte de ma torpeur et que je ne reprenne le contrôle total de mon corps. Mon cœur passe par toutes les vitesses et bat à présent à pleine puissance. Dans mes veines pulse l'adrénaline, dans ma tête, la colère a élu domicile. Le flot dévastateur de haine est crescendo. Je me précipite sur le type qui est sur Julia. Elle est à terre, en pleurs, sa blouse remontée laisse apparaître son ventre. Mon visage est déformé par la fureur. Je prends le type par le cou et sans réfléchir, je le pousse vers le mûr, laissant ainsi la possibilité à Julia de s'extraire. Mon cœur bat à s'en rompre, je ne suis pas encore rassasié. L'homme se tient debout face à moi, il est collé au mûr. Tel un bélier, je me précipite sur lui et enfonce ma tête dans son abdomen. Pour se défaire de moi, il joint ses deux poings et frappe avec force mon dos. Surpris par la douleur, je lâche prise. Le patient regarde MA Julia avec envie et se délecte de la peur qu'il lui inspire.

-Espèce d'enfoiré !

Je me relève et frappe son abdomen de toutes mes forces. Son souffle en est coupé, je continue sur ma lancée et lui envoie un coup de tête en plein visage. Son nez de mets à saigner. Mon cœur bat de plus en plus vite, l'adrénaline continue à pulser dans mes veines, je pourrais le tuer tant mes entrailles bouillonnent, mais par chance deux infirmiers, ayant entendu les cris, se précipitent dans la chambre et m'éloigne du pervers.

-LACHEZ-MOI ! hurlais-je à l'encontre d'un des infirmiers qui tente de me maintenir comme il peut.

-Occupe-toi du patient ! crie l'autre

Le pervers, pour des raisons de sécurité, est éloigné de moi. Conscient du fait que Julia est toujours au sol, je me défais de l'étreinte forcée qu'exerce l'infirmier sur moi et fonce vers "mon amie"

-Julia ! Julia !
Je ne la quitte pas des yeux, lui prend le visage afin de m'assurer quelle même ne me quitte pas des yeux, puis sans réfléchir, je la prends dans mes bras et tente de la calmer en la maintenant contre mon torse.
-Je suis là ! Je suis là. Lui murmurais-je délicatement à l'oreille. Voyant que je suis calme, l'infirmier finit par nous laisser seuls. Je continue à bercer Julia, espérant être arrivé à temps



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() message posté Mer 31 Déc 2014 - 3:01 par Siobhan M. Williams

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J’aurais voulu pouvoir me réveiller de ce cauchemar, mais ce n’en était pas un. C’était la dure réalité, cet homme que j’avais soigné la veille allait faire ce qu’il voulait de moi, là sur le sol de sa chambre. Je ne pouvais pas bouger, et mes larmes ne semblaient que l’encourager. Il passa sa main sous ma blouse et toucha mon ventre en souriant. Je fermais les yeux terrifiée. Quand soudainement, le poids qu’exerçait l’homme sur moi se retira et j’avais l’impression de pouvoir respirer à nouveau. Je me reculais contre le mur derrière moi, les yeux toujours fermés, en train de pleurer, et je me recroquevillais sur mes genoux. J’entendais la voix familière d’Owen insulter son assaillant puis des coups, mais je ne pouvais regarder. J’étais toujours pétrifiée. J’entendais qu’ils faisaient sortir l’homme de la pièce. Puis à nouveau Owen, qui me forçait à le regarder. Je levais mon visage vers lui et continuais de pleurer. Il me prit alors dans ses bras et me berça contre lui. Il me répétait qu’il était là, et au bout d’un moment ma respiration se calma, et mes larmes cessaient de couler. Je me défaisais de son étreinte et me levais précipitamment. « M…Merci d’être intervenu… Faut que je sorte de là… » Dis-je toujours sur les nerfs. Je sortais de la chambre et prenais la direction des vestiaires. Je savais qu’Owen me suivait inquiet mais je ne pouvais pas l’attendre, il fallait que j’enlève les traces de cet homme sur moi. J’entrais dans le vestiaire et attrapais une serviette avant de me mettre devant un des lavabos. Je me passais de l’eau sur le visage, puis dans le cou, puis j’enlevais ma blouse pour appliquer la serviette mouillée sur mon ventre et ma poitrine, et enfin sur mes poignets. Je tremblais comme jamais et je sentais les larmes revenir dans mes yeux. Je me sentais tellement mal. Les images de cet homme au-dessus de moi étaient gravées à jamais dans mon esprit, et il n’avait pas eu le temps d’aller jusqu’au bout de ses désirs. Je ne voulais même pas penser à s’il avait réussi. Je m’appuyais sur le rebord du lavabo pour revenir à la réalité. J’étais en sécurité. J’avais échappé à ce malade. Owen était avec moi, je n’avais rien à craindre. J’allais être malade. J’eu juste le temps d’atteindre la poubelle avant d’y vider le contenu de mon estomac. Je relevais la tête puis retournais devant le lavabo me rincer la bouche. Je sentais le regard inquiet et en colère d’Owen près de moi. « Je vais bien, Owen. Je vais bien. » Lui dis-je doucement. J’allais à mon casier et enfilais mon tee-shirt de rechange et ma blouse. Je replaçais mon stéthoscope et vérifier mon bipper puis m’asseyais sur le banc qui se trouvait entre les rangées de casiers et l’agrippais comme si j’avais peur de m’envoler. « Je veux que ce qu’il s’est passé reste entre nous, je veux pas que tout l’hôpital soit au courant. » Je marquais une pause avant de continuer ; « Tu… tu peux vérifier si je vais avoir des bleus aux poignets et à la gorge ? Je veux pas que les enfants voient ça ce soir, et je dois trouver du maquillage pour cacher ces traces… » Mon pied martelais le sol avec nervosité et je respirais toujours rapidement, j’avais envie de me calmer, mais tout mon corps se liguait contre moi.
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() message posté Mer 31 Déc 2014 - 5:36 par Invité

The day after tomorrow
Le calme avant la tempête


L'étreinte ne dura qu'un bref instant, car Julia se releva aussitôt « M...Merci d'être intervenu... Faut que je sorte de là... » Sa voix était chevrotante, les larmes continuaient de perler sur ses joues et ses nerfs à vif réduisaient à néant son assurance légendaire. Nous échangeâmes un bref regard et sans plus attendre, elle quitta la pièce, prenant soin d'éviter de croiser quiconque. La colère avait déserté mon esprit, mais l'inquiétude avait pris le relais et à présent, je me voyais dans l'incapacité de laisser "mon amie" seule livrée à la merci de ce patient, qui aurait dû être signalé comme violent et sujet à risque. Je n'ose imaginer ce qui aurait pu arriver, si je n'avais pas fait un tour de garde ce matin. Mieux vaut ne pas y penser, ça ne ferait qu'aggraver les choses. Sans plus attendre, je quitte à mon tour les lieux et rejoins les vestiaires pour y retrouver Julia et essayais de la rassurer, si c'est possible.

J'entre doucement en toquant légèrement contre la porte afin de signaler ma présence. Le regard lourd et le sourire absent, j'avance lentement vers Julia qui se passe de l'eau sur le visage, puis dans le cou. Je reste immobile près du casier et l'observe silencieusement. Elle retire précipitamment sa blouse et à l'aide d'une serviette mouillée, elle essaye de faire disparaître toute trace de cette ignoble tentative de viol. Ses mains peinent à maintenir la serviette, tant les tremblements qui les assaillissent redoublent d'intensité. Je reste silencieux, mais je n'en mène pas large. L'inquiétude peut aisément se lire dans mon regard. Voir Julia aussi démunie, me fends le cœur. J'aimerais m'approcher d'elle, la prendre dans mes bras, la serrait fort contre moi et balayais du revers de la main cette scène immonde qui aurait pu se transformer en drame.

« -Julia? » soufflais-je alors qu'elle venait de cesser de se passer la serviette humide sur le corps. J'avance d'un pas, prenant soin de garder mes distances. Il n'en fallut pas plus à Julia, pour déverser le contenu de son estomac dans la poubelle la plus proche. Elle venait de subir un traumatisme et moi, je restais là immobile à ne pas savoir quoi faire. Mais quel con ! « Je vais bien, Owen. Je vais bien. » me dit-elle doucement pour me rassurer. Elle ouvrit son casier enfila un tee-short propre et remit sa blouse avant de s'asseoir sur le banc situé entre les rangées de casiers. Sans plus attendre je pris place près d'elle, ma main trouva la sienne.

« Tu es sûre que ça ira ? » lui dis-je presque dans un murmure.

« Je veux que ce qu'il s'est passé reste entre nous, je veux pas que tout l'hôpital soit au courant. »

Je l'écoute avec attention, ma main toujours liée à la sienne.

« Personne ne sera au courant, je te le promets. J'irai parler aux deux infirmiers tout à l'heure. »

Elle marqua une pause avant de reprendre enfin la parole

« Tu... tu peux vérifier si je vais avoir des bleus aux poignets et à la gorge ? Je veux pas que les enfants voient ça ce soir, et je dois trouver du maquillage pour cacher ces traces... »

Je l'observe tristement et me rapproche d'elle. Je vois bien qu'elle est encore sous le jonc du traumatisme. Sans plus attendre je comble la distance qui nous sépare et le plus lentement possible, je l'entoure de mes bras et la ramène contre moi

« Avant que je ne t'ausculte, calme-toi ! Prends une grande inspiration et expire. Inspire, expire ! Fais-le trois fois! Concentre-toi sur moi, sur ma voix. Ferme, les yeux ! Ai confiance. Je suis là, je ne vais pas partir, ni t'abandonner. Respire doucement et serre-moi aussi fort qu'il faut. Je suis là Julia, je laisserai jamais personne te faire du mal... »




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() message posté Mer 31 Déc 2014 - 16:06 par Siobhan M. Williams

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J’étais les nerfs à vif, et même les paroles rassurantes d’Owen ne m’aidaient pas vraiment. Lorsqu’il posa sa main sur la mienne, je sursautais d’abord puis m’y accrochais. J’entrelaçais nos doigts et serrais sa main comme si elle était l’ancre qui m’empêcherait de couler. Comme je m’y attendais, il acceptait de ne rien dire à personne, et allait même s’occuper des infirmiers qui l’avaient aidé à me sauver. Doucement, il s’approcha de moi pour me prendre dans ses bras, je me laissais faire même si mon corps me disait que je devais fuir ce contact. J’avais besoin de mon meilleur ami, mais cela faisait si longtemps que lui et moi ne nous étions pas comporté comme tels. J’aurais tout donné pour retrouver la simplicité de notre relation, comme au tout début, lorsque nous étions inséparables et que nous pouvions tout nous dire. Hors aujourd’hui, après avoir lu sa lettre, je ne voyais pas comment redevenir son amie alors que lui voulait plus. « Avant que je ne t'ausculte, calme-toi ! Prends une grande inspiration et expire. Inspire, expire ! Fais-le trois fois! Concentre-toi sur moi, sur ma voix. Ferme, les yeux ! Ai confiance. Je suis là, je ne vais pas partir, ni t'abandonner. Respire doucement et serre-moi aussi fort qu'il faut. Je suis là Julia, je laisserai jamais personne te faire du mal... » Je me forçais à l’entourer de mes bras et laissais les larmes couler, je resserrais mon étreinte espérant que mon meilleur ami était toujours là quelque part. Je n’écoutais que sa voix qui tentait de me rassurer et appliquais à la lettre ses consignes pour m’aider à respirer. Après des minutes qui me paraissaient interminable, je respirais normalement à nouveau et me défaisais des bras d’Owen. Je n’arrivais pas à m’arrêter de pleurer, j’essuyais les larmes sur mes joues et le regardais dans les yeux. « Je vais bien. Je vais bien. Vas-y, examine-moi. Je devrais être à la mine, faut que j’aille bosser… » Dis-je doucement. Je n’avais qu’une idée en tête, retourner au travail pour oublier ce qu’il s’était passé. Je n’avais aucune envie de rentrer chez moi. Je fermais les yeux lorsqu’Owen posa délicatement sa main sur ma gorge. Je savais que c’était lui et pourtant le simple fait de me toucher me renvoyait dans cette chambre, seule avec cet homme sur moi. « Il… il m’a donné un coup de poing dans le ventre aussi… » Murmurais-je. « Je pense pas qu’il ait fait de dégâts mais vérifie quand même, s’il te plait… » Je voyais bien qu’Owen était hésitant à me toucher, mais il fallait que je me fasse examiner, et dans cet hôpital, il était la seule personne avec mon frère en qui j’avais une confiance absolue. Et il était hors de question que Jeremiah apprenne ce qu’il s’était passé. Je n’avais pas vu Owen frapper mon agresseur, mais je pouvais facilement imaginer, et si mon frère venait à apprendre ce qu’il s’était passé, je ne donnais pas cher de la peau du type en face de lui.
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() message posté Jeu 1 Jan 2015 - 3:26 par Invité

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Le calme avant la tempête


Nous sommes si peu de chose quand on y pense ! Un jour, l'on peut être un jeune adolescent fougueux qui prétend avoir dompté la peur, le lendemain, on devient un soldat qui risque sa vie entre les bombes et les balles et le sur lendemain, nous voilà revenus à notre état « d'homme ». L'homme dans toute son humanité, assaillit par des doutes, sans armure, la vulnérabilité dans toute sa splendeur. Je suis là où je devrais être, mais face à tant de désespoir, je me sens tellement inutile. J'ai beau essayer de ne rien laisser paraître, je suis un piètre menteur et je suis sûr qu'en un regard, Julia a compris que j'étais aussi inquiet et perdu qu'elle.

Mon cœur cogne encore douloureusement dans ma poitrine et mes yeux brillent sous l'intensité de cette colère qui peine à me quitter. Mon regard est vide et ma mâchoire serrée, je sais que mes paroles ne suffisent plus à rassurer Julia, je sais que quoique je dise ou quoique je fasse, jamais je ne parviendrais à effacer de son esprit, ce sentiment de vide, cette terreur qui depuis plusieurs minutes, secoue tout son corps de tremblements. Même le premier contact de ma main avait été pénible. Je l'ai senti sursauté comme si je n'étais qu'un étranger, et même si à présent, nos doigts sont entrelacés l'un dans l'autre et qu'elle sert très fort ma main, je ne parviens à me sortir cette idée de la tête, à savoir que je n'ai plus cette faculté de la protéger, comme doit le faire un ami. Et là est le problème, je ne suis plus son ami, plus après tout ce qui est arrivé. C'est si triste d'en arriver à un tel constat, de regretter d'avoir trouvé le courage de se livrer sans retenue, de regretter d'avoir embrassé la femme qu'au plus profond de moi, j'ai tant aimé. C'est triste de regretter d'avoir couché sur le papier tous les sentiments qui égrainent mon cœur... Je regrette tellement d'être tombé amoureux de Julia et de l'avoir perdue...


« Je vais bien. Je vais bien. Vas-y, examine-moi. Je devrais être à la mine, faut que j'aille bosser... »me dit-elle doucement après s'être arrêtée de pleurer toutes les larmes de son corps. Elle se défait enfin de mon étreinte et essuie ses yeux. Je sais ce qu'elle cherche à faire, elle veut éclipser, du-moins pour le moment, ce qui vient d'arriver et repartir quitte à se noyer dans le travail pour oublier, mais je ne peux pas la laisser faire ça.

« Arrête, j'ai peut-être changé, mais je ne suis pas devenu idiot. Je sais que tu ne vas pas bien. Julia, tu ne peux pas faire comme s'il ne s'était rien passé. Ne va pas te noyer dans le travail pour oublier. Ne fais pas comme moi avec l'alcool, ne te sers pas du travail comme excuse. Prends le temps de te reprendre. Je peux m'occuper de tout si tu veux... »

Sans m'en rendre compte, je venais de mettre de côté tous les sentiments qui jusqu'alors m'empêchaient d'être cet Owen qui l'apaiser tant par le passé. Je la regardais à présent, comme je la regardais vingt ans plus tôt, sans ambiguïté. Peut-être là était la solution si je ne voulais pas la perdre, mettre mes sentiments de côté et tout faire pour redevenir son meilleur ami. Peut-être les choses seraient-elles plus simples ainsi... Alors c'est ainsi, pour ne pas la perdre, je devais renoncer à mes sentiments amoureux, je n'avais plus le choix à présent, je devais l'accepter point.

« -Ok, je vais t'ausculter, mais tu dois te calmer pour le moment, moi aussi d'ailleurs » dis-je presque dans un murmure en posant ma main sur sa gorge. Ses paupières étaient closes, néanmoins, je sentais que ce contact lui déplaisait fortement.

« -Julia, c'est moi, tu n'as pas à avoir peur. Ouvre-les yeux ! »

Elle m'obéit, mais désireuse de maintenir son navire hors de la tempête, elle reprend les rênes très vite, ne laissant rien paraître de son traumatisme. Elle se voulait forte, mais se retrouvait plus faible que jamais à mon grand désarroi.

« -Les marques de strangulations ne seront visible que pendant deux à trois jours. Je te conseille de porter un foulard ou des pulls à cols roulés pendant les prochaines heures. » lui dis-je avec le plus de tact possible. Nos regards se croisèrent ainsi l'espace d'un instant et ce que je vis me déchira le cœur. Je la perdais peu à peu, elle me regardait différemment et je supportais de moins en moins ce regard qui me faisait apparaître comme un étranger. Si simplement, je pouvais fermer les yeux et tout oublier de ces quatre dernières années.

« Il... il m'a donné un coup de poing dans le ventre aussi... Je ne pense pas qu'il ait fait de dégâts mais vérifie quand même, s'il te plait... » Sa voix tremblait moins, mais le murmure n'indiquait rien de bon. Je la regardais encore et toujours droit dans les yeux, lui faisant ainsi part de mon hésitation quant à la toucher à nouveau au vu de ses réactions précédentes, mais l'intonation de sa voix ne laissait aucune place au doute. Cet examen était primordial et je devais le faire, car elle comptait encore sur moi. Je pris une grande inspiration et commença à palper légèrement son ventre, espérant ne rien découvrir.

« -Je ne sens rien, par chance et sans prétention, je suis arrivé juste à temps. Je pense que tu auras quelques hématomes durant trois, quatre jours. Je vais te donner une crème à base de plante, ça te fera du bien, je pense. Tu sais que tu peux compter sur moi, que quoiqu'il arrive, je serais là. Et puis merde, il faut que ça sorte... Je sais que ça n'est pas le moment, mais si je continue à repousser sans cesse l'échéance, jamais je ne pourrai tourner définitivement la page. Il faut que tu m'écoutes, que tu me laisses aller jusqu'au bout de mes paroles sans m'interrompre. J'ai besoin de savoir si oui ou non, tu acceptes cette unique condition »

Je la regarde tristement et attends son approbation avant de continuer... Je dois le faire...

« -Julia, je...c'est trop dur. Je n'aurai pas dû partir il y a quatre ans. Je n'aurai pas dû t'embrasser, ni t'écrire cette putain de lettre. Je ne nie pas son contenu, j'ai pensé et je pense encore chaque mot, chaque phrase... Mais je refuse de te perdre et de perdre notre lien. J'ai besoin de toi, de ma meilleure amie. J'ai besoin de retrouver la simplicité de notre relation, comme au début quand nous étions inséparables et que nous pouvions tout nous dire sans la moindre concession. Tu me manques tellement... Je préfère renoncer à mes sentiments que de te voir t'éloigner définitivement. Tant pis si tu ne ressens rien, je m'en fiche, je veux juste qu'on oublie tout et qu'on redevienne les meilleurs amis du monde. Je ne veux plus que tu me regardes comme si j'étais un étranger, que tu ne trouves plus les mots pour me parler. Je veux retrouver ma meilleure amie, c'est tout ce que je demande »

Durant mon soliloque, ma voix n'avait cessé de trembler, ma respiration est devenue haletante et mon cœur s'est à nouveau emballé. Mes yeux brillent à présent, je me sens tellement vulnérable ainsi...
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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 21:07 par Siobhan M. Williams

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Je le laissais vérifier l’étendue de mes blessures sans broncher. Moi-même je ne sentais pas de douleur trop importante, mais c’était peut-être l’adrénaline toujours dans mon système qui m’empêchait de sentir quoique ce soit. Par chance, il ne trouva rien. J’allais bien. Tout allait bien. J’allais bien. Juste quelques bleus que je pouvais cacher facilement de la vue. Je respirais enfin, soulagée. Mais Owen ne semblait pas prêt à laisser sa chance passer et il commençait immédiatement à aborder le sujet que nous évitions depuis des jours. J’acceptais de le laisser parler sans intervenir. « Julia, je...c'est trop dur. Je n'aurai pas dû partir il y a quatre ans. Je n'aurai pas dû t'embrasser, ni t'écrire cette putain de lettre. Je ne nie pas son contenu, j'ai pensé et je pense encore chaque mot, chaque phrase... Mais je refuse de te perdre et de perdre notre lien. J'ai besoin de toi, de ma meilleure amie. J'ai besoin de retrouver la simplicité de notre relation, comme au début quand nous étions inséparables et que nous pouvions tout nous dire sans la moindre concession. Tu me manques tellement... Je préfère renoncer à mes sentiments que de te voir t'éloigner définitivement. Tant pis si tu ne ressens rien, je m'en fiche, je veux juste qu'on oublie tout et qu'on redevienne les meilleurs amis du monde. Je ne veux plus que tu me regardes comme si j'étais un étranger, que tu ne trouves plus les mots pour me parler. Je veux retrouver ma meilleure amie, c'est tout ce que je demande » Il était agité et tellement peu sûr de lui que j’avais presque du mal à le reconnaitre. Il avait tant changé en partant à la guerre, et j’avais moi aussi changé, seule ici. « Ok. On oublie tout ça. » Voilà ce que j’aurais dû dire. Mais à la place j’ai pris une grande inspiration et mordu ma lèvre avant d’ouvrir la bouche, je savais que j’allais le blesser, même si c’était la dernière chose dont j’avais envie. « Owen… Moi aussi j’ai envie de retrouver mon meilleur ami. Je rêve qu’on retrouve notre complicité, mais tout ça c’est fini. Trop de choses se sont passées pour qu’on revienne à ça. On peut pas ignorer que t’es parti, ça t’as foutu en l’air, on peut pas revenir là-dessus. Et on peut pas non plus faire comme si on ne s’était pas embrassé, ou comme si je n’avais pas lu ta lettre… C’est impossible. » Je pris sa main doucement et continuais. « Je ne sais pas où j’en suis en ce moment. Je dois t’avouer que tu as tout chamboulé en revenant. J’avais mon train train quotidien et t’as mis un sacré bazar. Mais peut-être que c’est bien, un bon bazar. Peut-être que j’en avais besoin. Juste je sais plus où j’en suis et j’ai besoin de réfléchir à tout ça… A toi. » Je levais les yeux vers lui et l’implorait du regard. « J’espère que tu m’en veux pas… » Je me levais pour prendre ma blouse dans mon casier et mon stéthoscope, espérant que ça suffirait à cacher les traces de mon agresseur puis le refermais avant de sortir du vestiaire sans un mot.
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() message posté Ven 8 Mai 2015 - 0:59 par Invité

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Le calme avant la tempête


Nous passons la majeure partie de notre existence à s'inquiéter de l'avenir. Nous faisons des projets pour l'avenir. Nous essayons désespérément de prédire l'avenir, comme si le fait de savoir à l'avance, puisse amortir d'une quelconque manière, le choc. Ne soyons pas naïf, l'avenir change constamment. Il est le lieu de nos plus grandes peurs, le lieu de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile, l'avenir n'est jamais comme on l'avait imaginé. J'ai fait des choix et une grande majorité d'entre eux à contribuer à faire de mon avenir ce qu'il est à présent. Si je ne suis pas content de la torture des évènements, je ne peux que me blâmer.

J'ai tout fait foirer ! Pauvre con ! Je suis pathétique, tellement que, si je le pouvais, je me botterais moi-même le derrière. A force de trop écouter mon cœur, j'ai fini par me transformer en un être presque aussi pathétique que celui que j'étais lorsque la bouteille était mon amie. C'est trop tard pour avoir autant de regret, j'aurai dû y penser avant au lieu de me lamenter maintenant. J'aurai dû réfléchir avant de commettre toutes ces actions. En franchissant la frontière qui sépare l'amitié de l'amour, j'ai intentionnellement détruit le lien qui m'unissait à Julia depuis des années et rien ne pourra changer ça, pas même la meilleure des volontés. Jamais plus je ne pourrais retrouver ma meilleure amie, tout comme jamais plus je ne pourrais retrouver celui que j'étais avant de m'engager. Le deuil est double et nécessaire si je veux avancer pour ne pas réduire à néant tous les efforts et sacrifices accomplis au cours de ces derniers mois.

Alors que mon soliloque commence à s'éloigner, après une longue et profonde inspiration, je sens que c'est à « ma » Julia d'entrer en scène pour m'adresser son monologue que j'appréhende déjà tant elle mordille sa lèvre inférieure. Je la connais depuis suffisamment longtemps pour savoir que ce léger mordillement est soit un signe d'excitation (dans le meilleur des cas) soit le prémisse d'une annonce délicate (dans le pire des cas). Et enfin après de longues secondes de suspections, le couperet tombe :

«-Owen... Moi aussi j'ai envie de retrouver mon meilleur ami. Je rêve qu'on retrouve notre complicité, mais tout ça c'est fini. Trop de choses se sont passées pour qu'on revienne à ça. On peut pas ignorer que t'es parti, ça t'as foutu en l'air, on peut pas revenir là-dessus. Et on peut pas non plus faire comme si on ne s'était pas embrassé, ou comme si je n'avais pas lu ta lettre... C'est impossible. »

Mon regard épouse le sien, mais passé les premiers mots, le trouble s'installe. Je savais que les douces paroles laisseraient place à une réalité aussi abrupte que cruelle. Le, « C'est impossible » résonne dans ma tête et attise d'avantage ma douleur. J'avale bruyamment ma salive, espérant le faire discrètement pour ne pas attiser la culpabilité de Julia, qui parvient malgré tout à percevoir mon malaise, puisque sans plus attendre, elle se saisit de ma main qu'elle unit à la sienne.

« -Je ne sais pas où j'en suis en ce moment. Je dois t'avouer que tu as tout chamboulé en revenant. J'avais mon train train quotidien et t'as mis un sacré bazar. Mais peut-être que c'est bien, un bon bazar. Peut-être que j'en avais besoin. Juste je sais plus où j'en suis et j'ai besoin de réfléchir à tout ça... A toi. »

Suite à sa réplique, je retire aussitôt ma main et serre la mâchoire. Je n'arrive plus à la regarder droit dans les yeux et je ne cherche pas à accentuer mon effort. Je suis sûr que l'expression de mon visage est plus sévère qu'à l'accoutumer et que si je prétendais bien le prendre, mon expression faciale me trahirait aussitôt. Mes émotions sont tellement exacerbées, que je n'arrive plus à me contrôler et que la distance semble être la bonne solution pour conserver un tant soit peu de dignité dans cet échange.

« -Non... Je suis désolé, je ne peux pas. Le temps file, le temps n'attend personne. Le temps guérit toutes les blessures. Tous autant que nous sommes, nous voulons plus de temps. Du temps pour se relever, du temps pour grandir, du temps pour lâcher prise. Du temps encore et toujours... Je n'aurai pas dû te déballer le grand monologue. Tu devrais retourner travailler, je vais en faire autant, je crois que c'est mieux pour le moment. Je crois aussi qu'on devrait mettre un peu de distance entre nous. »

Une dernière fois, Julia trouve le courage de me regarder et implore que j'en fasse de même pour mettre un terme, de façon positive à cet échange

« -J'espère que tu m'en veux pas... »

Elle se lève, récupère la blouse qui traîne dans son casier, dépose sur ses frêles épaules, son stéthoscope et sans un mot, elle quitte le vestiaire, me laissant plus seul que jamais.
« -Je sais que c'est dur d'être celui qui s'en va. Mais bon sang, c'est pas non plus facile d'être celui qui reste. » déclarais-je une fois seul. Il me faut bien trois, voire quatre secondes avant de reprendre mes esprits. Je passe mes deux mains dans mes cheveux, puis se me laisse glisser contre mon casier, pour rejoindre le sol. Je me mords la lèvre inférieure et ferme les yeux quelques secondes pour évaluer la situation et lorsque je comprends à quel point elle semble désespérée, je pousse un long soupire et recouvre la vue. Je me redresse, ouvre la porte de mon casier et pose mon regard sur un vestige scotché sur l'intérieur de la porte de mon casier. Un vestige photographique d'une amitié qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui

« -Oui, tu peux être fier de toi ! Abruti ! » dis-je en déchirant le cliché. J'ai à peine le temps de me délester de ma colère, que mon biper se mets à sonner, m'intimant de rejoindre l'entrée des urgences au plus vite. Je rassemble tout mon sang-froid, laisse les morceaux du cliché déchiré derrière moi et rejoins les urgences au plus vite. Dehors, la tempête grogne toujours et la pluie continue à tomber en discontinue. Je quitte le hall et rejoins l'extérieur pour affronter les éléments. Une fois sur place, je découvre les ambulanciers qui se délestent non sans mal d'une victime. Le vent redouble d'intensité et c'est avec difficulté que je m'avance vers eux pour m'enquérir de la situation.

« -Qu'est-ce qu'on a ? » dis-je en augmentant le volume de ma voix pour me faire entendre des infirmiers qui peinent eux aussi à lutter contre les éléments.

« - Homme de 40 ans. Un traumatisme crânien. Il a perdu connaissance dans l'ambulance. »

Je m'approche alors pour faire les premières constatations puis je reporte son attention sur l'ambulancier qui vient de me faire part de l'état du patient.

« -Accident de voiture ? »

« -Oui. Il y a eu un carambolage sur la nationale. C'est le bordel. Personne ne semble avoir écouté les recommandations. Il faut vous préparez à une vague de blessés. »

« -Vous en savez plus sur l'accident ? »

« -Apparemment c'est un camion qui en serait à l'origine. C'est très difficile de s'y rendre et t'extirper les blessés. »

« -Merci ! Prévenez vos collègues qu'une équipe va arriver sur place. On ne va pas risquer vos vies en plus de celles des inconscients qui prennent la route alors qu'ils ne devraient pas la prendre »

Les ambulanciers prennent des risques, autant que nous. Je les admire pour la pugnacité dont ils font preuve, mais en de telles situations, on ne peut les laisser prendre autant de risques. Je sais que je ne suis pas habilité à prendre ce genre de décisions, mais l'instant est grave et tout peut se jouer en quelques minutes. Je ne peux donc rester à tergiverser à cause d'une question de hiérarchie. Je fais ce qu'on m'a appris, j'agis.

« -Tic et Tac ! Allez chercher une bonne dizaine de vos camarades. Il me faut aussi des résidents et au moins un chirurgien. Dites-leur que l'on part dans les plus brefs délais. »

Les deux jeunes filles me dévisagèrent, assimilant trop lentement les informations à mon goût.

« -BOUGEZ-VOUS! » leur balançais-je sans ménagement à la figure. La situation exigeait de l'efficacité, mais surtout de la rapidité et je n'avais ni l'envie ni le temps de prendre ces deux poules par la main. Maintenant, il est primordial que je me reprenne, que je redevienne le chirurgien traumato, capable de faire une trachéo dans le désert avec un style bic, entre autre. Je dois revenir Owen et ne plus être l'abrutit dévasté par ses sentiments. Je dois faire le deuil de ma relation avec Julia. Je dois me reprendre très vite et oublier tout ce qui pourrait me parasiter. La porte s'ouvre à nouveau...


« -Super vous êtes efficace pour une fois et.. » En découvrant l'identité de mon interlocutrice, je ne peux me résoudre à finir ma phrase. Je serre la mâchoire et reprends froidement la parole pour m'adresser à Julia:

« - On a un carambolage qui exige notre déplacement. Je ne veux pas que les ambulanciers prennent le moindre risque. Il nous faudra plusieurs internes, des résidents voir un ou deux chirurgiens de plus. Si tu veux me sermonner, pour une décision que je n'avais pas à prendre, je te serais gré d'attendre la fin de l'intervention »

Pas un regard ne fut échanger, droit comme un "i", j'attendais patiemment l'arrivée de la cavalerie pour prendre la route et rejoindre le lieu de l'accident. Julia restait de son côté, intensifiant ce désagréable sentiment d'étrangeté qui m'accaparait depuis la scène du vestiaire. Nous étions à présent deux inconnus, rien de plus. Un long silence s'instaura jusqu'à l'arrivée de l'équipe et sans perdre une seconde, nous embarquâmes dans les véhicules mis à notre disposition. D'autres ambulances venues de divers hôpitaux, étaient déjà présentes. Dehors, la pluie continuait à tomber, rendant la visibilité laborieuse. Le vent quant à lui, nous envoya des rafales qui provoquèrent quelques sueurs froides aux jeunes pouces.

« -On va se rapprochait au plus près du camion. » dis-je au conducteur. Je continuais à ignorer royalement Julia et lorsque nous fûmes à l'arrêt, je ne me fis pas prier pour descendre en première ligne, balançant quelques indications aux plus jeunes. La pluie s'abattait sur nous, gentiment accompagnée par quelques éclairs qui déchiraient les entrailles de l'horizon aussi sombre que le liquide qui se répandait sur le bitume. Julia s'approcha et avant même qu'elle n'ouvre la bouche, je pris une fois de plus les devants.

« -Vas t'occuper des passagers de la voiture. Je m'occupe du chauffeur du camion. »

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() message posté Mer 24 Juin 2015 - 23:30 par Siobhan M. Williams

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Je rejoignais la salle des Urgences et mettais de côté la conversation que nous venions d’avoir. Le téléphone sonna pour annoncer un accident de voitures sur un des plus grands axes routier en périphérie de la ville. Je lançais donc les équipes d’infirmières et de médecins pour que tout soit prêt pour l’arrivée des premières ambulances. Des cas très graves étaient annoncés, il fallait donc que toutes les équipes soient très réactives. J’enfilais une blouse et des gants pour accueillir la première ambulance, je faisais un rapide état des blessures du patient et le dirigeais vers la première équipe de trauma. Puis je faisais de même avec la deuxième ambulance. Du coin de l’œil, j’apercevais Owen qui parlait avec l’ambulancier puis rentrait à l’intérieur. De ce que j’avais entendu de la conversation, il allait falloir envoyer une équipe sur place. J’envoyais le patient suivant dans une salle de trauma puis me dirigeais vers la réserve pour récupérer des sacs contenant tout le matériel nécessaire pour intervenir sur le terrain. J’emportais avec moi les quelques sacs que je parvenais à porter et retournais dans la salle des Urgences pour les donner dès que possibles aux « chanceux » qui allaient venir sur les lieux de l’accident. Mais à peine la porte passée, je tombais nez à nez avec Owen qui semblait avoir pensé comme moi qu’il fallait envoyer une équipe. « On a un carambolage qui exige notre déplacement. Je ne veux pas que les ambulanciers prennent le moindre risque. Il nous faudra plusieurs internes, des résidents voir un ou deux chirurgiens de plus. Si tu veux me sermonner, pour une décision que je n'avais pas à prendre, je te serais gré d'attendre la fin de l'intervention » dit-il pour se défendre d’avoir pris les devants. Il me regarda à peine et je me détournais pour donner des indications aux autres titulaires quant à la marche à suivre pendant que je serai sur le terrain, puis je prenais ma veste et un des sacs, fin prête à aller sauver des vies. En attendant que l’équipe soit au grand complet, je ne pouvais m’empêcher de ruminer dans mon coin par rapport à l’attitude qu’Owen avait désormais, moins d’une heure après que je lui ai simplement demandé du temps pour réfléchir à notre relation. Voilà qu’il m’ignorait et se comportait avec moi comme si j’étais une parfaite étrangère. Je ne lui avais absolument pas demandé cela, juste du temps. Pas de prendre ses distances à ce point et de mettre des barrières aussi hautes ! Juste un peu de temps, que l’on ne se voit pas hors de l’hôpital, que l’on se comporte comme deux adultes qui se connaissent, pas comme des étrangers. Nous montions dans les ambulances qui nous amenaient sur les lieux du carambolage. Là-bas, ce n’était que désolation. Un véritable enfer sur la Terre. La pluie continuait de tomber, les cris des blessés autour étaient terrifiants, mais il fallait faire le boulot, et j’envoyais les internes et les résidents vers la zone de triage alors qu’Owen s’élançait vers le camion qui était renversé sur la chaussée. « Vas t'occuper des passagers de la voiture. Je m'occupe du chauffeur du camion. » me lança-t-il. Je jurais dans le vide et le maudissais alors que lui s’avançait sans se retourner. Je jetais un coup d’œil vers le camion et priais silencieusement pour que tout se passe bien puis me dirigeais vers la voiture accidentée. Là, je m’assurais que les blessés étaient éveillés, puis faisais un état des lieux de leurs blessures. Il ne semblait rien avoir de grave et j’aidais donc un des hommes à sortir de la voiture. Avec un résident, nous faisions notre maximum pour permettre aux passagers de la voiture d’aller en zone de triage sans que leurs plaies ne s’ouvrent plus qu’elles ne l’étaient déjà. Je jetais des regards vers Owen mais le camion étant renversé, je ne pouvais pas voir où il était ou ce qu’il faisait. Je m’apprêtais à le rejoindre quand je vis l’arrière du camion exploser, puis l’avant. Je hurlais le nom d’Owen alors que la pluie ne cessait de tomber, persuadée que je le reverrai plus jamais.
©clever love.
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