"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (flashback) my body has bled and blazed and broken and yet it beats on. / isaac - Page 2 2979874845 (flashback) my body has bled and blazed and broken and yet it beats on. / isaac - Page 2 1973890357
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(flashback) my body has bled and blazed and broken and yet it beats on. / isaac

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() message posté Dim 27 Sep 2015 - 17:36 par Invité

Isaac & olivianovember 13th, 2008 women are forged of iron. my body, it has bled and blazed and broken, and yet it beats on. i am iron. a little rusted, perhaps, but still i endure. ✻ ✻ ✻ Et je le perdais aussi. C’était à son tour. C’était la triste vérité, le fatal destin. Je l’observai mais je le voyais déjà partir ; je le regardais mais il n’y avait plus que son absence qui envahissait mes veines. J’avais beau protester. J’avais beau exprimer mon désaccord. J’avais beau hurler et crier mon désespoir. J’avais beau m’accrocher à lui et le supplier de me garder. Je savais qu’il ne m’accorderait pas cette faveur. Je savais qu’il ne plierait pas à mes exigences comme il avait bien pu le faire auparavant. C’était fini, c’était terminé. Je voyais la résolution qui avait pris possession de son corps. Je sentais cette détermination qui animait ses gestes. Il voulait me voir loin. Loin d’ici. Loin de lui. Il voulait me voir loin et il serait capable de tout, absolument tout, pour m’y emmener. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il serait parfaitement capable de me trainer par les cheveux pour que je monte dans l’hélicoptère de l’armée destiné à m’emmener hors du désert. Je savais aussi qu’il pensait bien faire. Je savais aussi qu’il pensait qu’il s’agissait de la meilleure solution. Mais il ne comprenait pas. Il ne se rendait pas compte. Sa demande ne faisait que m’achever un peu plus. Sa demande ne faisait que m’enlever mon mari après avoir enlevé mon enfant.
Et je le perdais aussi. C’était à son tour. Je ne savais pas laquelle de ces deux peines étaient la plus grande ; savoir que je ne verrais jamais le visage de mon enfant ou ne pas savoir si je reverrais mon mari un jour. Il était encore devant moi mais il me filait déjà entre les doigts. Il me serrait encore contre lui mais son étreinte était creuse, vide, comme s’il se résignait à me laisser partir.
Je ne voulais pas partir. Je voulais qu’il me retienne. Mais je savais que mes désirs n’avaient absolument plus aucun sens ; la vie venait tout juste de me prouver que nos plus grandes espérances n’étaient que poussières dans un monde trop cruel pour que nous puissions pleinement nous rendre compte du mal qu’il pouvait nous faire. Je ravalais mes larmes avec difficulté, sans parvenir, pour autant, à chasser cette douleur qui habitait ma poitrine. Cette douleur qui s’était accrochée à ma peau. Cette douleur qui avait fusionné avec mon coeur. « Je veux que tu partes, » répéta-t-il et ses paroles eurent des allures de poignards déchirant ma poitrine. Je secouai la tête à la négative, la gorge agitée de petits gémissements affligeants. Je n’avais même plus l’impression d’être humaine. Je n’avais même plus l’impression de savoir qui j’étais.
J’avais été Olivia Marshall. J’avais été major de promotion. J’avais été infirmière. J’avais été une future mère. J’avais été sa femme mais on ne me donnait même plus le droit d’agir en tant que telle. « Tu dois préparer ton départ. Pas tout de suite, dans quelques semaines. Laisse-toi le temps de réaliser, de te reposer, et ensuite tu partiras, » énuméra-t-il. Son sourire me parut faux. Ses paroles sonnèrent creuses. Je ne me donnais même pas la peine de refuser ; alors, tout simplement, je le laissais parler, m’enfermant dans les tréfonds de mon esprit, m’enfermant dans ma douleur et dans mes horreurs. « Je te rejoindrais, je te le promets. Je ne peux pas quitter maintenant, je sais qu'on refusera ma demande. Je suis le meilleur sniper du commando. Il y a trop de tensions dans le camp, tu sais que je n'abandonnerais jamais mes soldats. Je ne t'abandonnerais pas non plus. » Mes yeux se posèrent sur lui. J’étais en colère, oui. En colère contre lui, en colère contre cette façon qu’il avait de me rejeter pour soulager sa propre conscience. J’étais en colère contre le monde, contre mon propre corps, ce corps qui n’avait pas su garder notre enfant. Je l’observai avec intensité, le regard froid, le regard de glace, le visage figé dans une expression de perpétuelle tristesse. « Pourtant c’est exactement ce que tu es en train de faire. »  Mon ton était tranchant, direct, comme si je ne lui donnais aucune autre alternative possible. Il était rare de m’entendre l’employer mais j’étais exténuée de le voir tenter de m’éloigner pour mon bien alors que cela ne serait que signer ma propre fin.
Et je le perdais aussi. C’était à son tour. Et, encore une fois, c’était uniquement de ma faute. J’avais été Olivia Marshall. J’avais été sa femme. J’avais été une future mère. Mais je n’avais pas su honorer aucun de ces trois statuts. « Tu es le meilleur sniper, je suis la meilleure infirmière. Je suis presque aussi indispensable que toi dans mon unité, »  enchéris-je. Je ressentais une profonde aversion à l’idée d’utiliser de pareils arguments mais j’étais capable de m’abaisser à ce genre de propos pour lui faire comprendre qu’il ne pourrait pas me faire partir. Pour lui faire comprendre que je refuserais de le laisser derrière moi. « Je ne partirais pas sans toi. C’est tout. Je refuse de vivre à douze mille kilomètres de toi et de n’avoir absolument aucune idée de l’endroit où tu te trouves, de ce qu’il se passe dans la base, de ne pas savoir si tu es vivant ou mort. J’ai déjà essayé. Je me suis retrouvée ici. Il est absolument hors de question que je revive la même chose. »  Je prenais sur moi pour ne pas pleurer. Je prenais sur moi pour ne pas me recroqueviller sur moi-même. Je prenais sur moi mais je n’avais pas l’impression que cela soit suffisant.
Rien ne l’était.
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() message posté Mer 7 Oct 2015 - 5:59 par Invité
” So fragile—the human body. Just one prick and it will draw blood. Just one bullet and the bleeding will never stop.”   Je pris sa tête entre mes mains et je gémis, incapable de supporter mon sentiment de culpabilité plus longtemps. Tous les gestes que j'avais posés, toutes les valeurs que j'avais défendu, revêtaient à présent un poids immense. Il était trop tard. Les larmes qui coulaient sur les joues de ma femme glissaient entre mes doigts tremblants avant de se figer sur mes paumes. Nous avions perdu un enfant. Nous avions perdu un fils, et je ne savais pas comment la conforter dans sa peine. Je ne savais même pas lui exprimer la profondeur de mon désarroi. Je pleurais silencieusement, avec une amertume que je n'avais jamais connu auparavant. Cette douleur me semblait si intense, si palpable que je m'y abandonnais tout entier. Mon souffle se consumait au fond de ma gorge alors que je m'accrochais aux épaules d'Olivia. Je me souvenais d'une petite fille dont la chevelure blonde ondulait au gré du vent. Je me souvenais de sa robe fleurie, de son rire euphorique et de son air espiègle. J'étais tombé amoureux d'une image figée dans ma mémoire. J'avais connu la beauté d'un amour partagé entre espoirs et responsabilités. Je ne voulais pas lâcher prise. Je ne voulais pas la perdre dans le fracas tumultueux de la guerre. Elle avait combattu à mes côtés tous les jours. Elle s'était hissée sur la pointe des pieds afin de déposer ses lèvres sur mon cou. Et aujourd'hui, j'étais incapable de la contenir au sein de ma bienveillance. «  Pourtant c’est exactement ce que tu es en train de faire. »  Je sursautai lorsque sa voix froide et tranchante, brisa le silence de la chambre. Je relevai tristement la tête. Mes mots avaient disparu entre les murs du dispensaire. A leur place, mes pensées se versaient dans l'atmosphère maculée de sang et de lumière. Olivia était en colère mais au delà de sa crise d'hystérie, au delà de son expression menaçante, je pouvais encore apercevoir l'étoile qui brillait au fond de sa poitrine. Je crispai la mâchoire. Je ne répondis pas à ses provocations. Je ne retenais pas ses accusations. Elle devait rentrer en Amérique, ma décision était déjà prise. Elle pouvait retarder l'échéance mais je resterais campé sur les mêmes positions. Il ne s'agissait pas d'autorité, de pouvoir ou de protection. Je me sentais mélancolique de notre maison. Je me languissais de la fraîcheur nocturne de nos souvenirs sur l'immense véranda et de l'odeur appétissante du pain chaud. Ici, l'air était chargé de mépris. La chaleur oppressante du désert se mélangeait aux conflits qui opposaient deux clans frères, deux idées presque identiques. Je la regardais avec application, imprimant le détail de ses traits fatigués dans ma conscience. « Tu es le meilleur sniper, je suis la meilleure infirmière. Je suis presque aussi indispensable que toi dans mon unité,  » Je soupirai en posant sa main sur ma joue. Je frottai ma barbe naissante contre ses doigts fragiles avant de déposer un baiser au creux de son poignet. Je l'écoutais à peine. Mon cœur meurtri battait contre mon torse, rejoignant par ses tintements stridents les tracés italiques de mes tatouages. Divine Olivia. Son prénom était marqué sur ma peau comme les fragments d'une belle histoire dont les déroulements indolents se succédaient toujours l'un après l'autre. « Je ne partirais pas sans toi. C’est tout. Je refuse de vivre à douze mille kilomètres de toi et de n’avoir absolument aucune idée de l’endroit où tu te trouves, de ce qu’il se passe dans la base, de ne pas savoir si tu es vivant ou mort. J’ai déjà essayé. Je me suis retrouvée ici. Il est absolument hors de question que je revive la même chose. » Je détournai le regard pendant un court instant. J'avais toujours mal à la jambe, ou peut-être étais-ce l'épaule ? J'avais cessé de tenir le compte de mes blessures. J'avais cessé de donner de l'importance aux douleurs physiques. Je me mordis la lèvre inférieure en secouant les épaules d'un air affligé. « Je t'aime, Olivia. » Je souris tristement avant de reprendre. « Je t'aime exactement comme tu es. Avec tes prises de décisions, ton obstination et ta petite révolution... » Mes caresses se perdaient sur sa tempe. Je prononçais ces mots avec difficulté. Elle savait que son absence me coûtait. Elle savait que j'agissais pour le mieux. Je ne pouvais pas être efficace en mission si toute mon attention était dirigé vers elle. La base militaire n'était plus un endroit sûr maintenant que les membres de la guérilla avaient mené une attaque au cœur des campements. Je plissai sérieusement le front. « Je vais te faire rapatrier de force si tu continues. Je ne peux pas veiller sur toi à distance. Je ne peux pas combattre si je dois sursauter à chaque fois qu'il y a une explosion dans le périmètre. Tu ne vas pas rester avec moi. Ce n'est pas en option. » Je calai sa tête contre mon torse avant de la soulever à bout de bras jusqu'au lit. Je sentais son corps fébrile trembler sous mon étreinte hargneuse. Je la replaçai sur le matelas d'un geste précis avant de secouer discrètement mon genou engourdi. « Reposes-toi encore un peu. Le médecin devrait bientôt venir contrôler les saignements. » Déclarai-je calmement. « J'ai demandé quelques jours. Je reviendrais dormir ici après avoir signé mon rapport. » Je me penchai vers sa joue. « Tu as besoin de quelque chose ? » Soufflai-je en embrassant furtivement sa bouche.
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() message posté Dim 11 Oct 2015 - 15:45 par Invité

Isaac & olivianovember 13th, 2008 women are forged of iron. my body, it has bled and blazed and broken, and yet it beats on. i am iron. a little rusted, perhaps, but still i endure. ✻ ✻ ✻ J’étais en colère. En colère contre lui, en colère contre le monde. J’étais en colère et je ne parvenais pas à garder la tête haute, à faire comme si tout cela n’avait pas d’importance. Ca en avait, oui. Cela me tenait à coeur. Je refusais de partir en laissant mon mari derrière moi, je refusais d’être lucide après avoir perdu mon enfant. C’était au dessus de mes force, c’était plus fort que moi. Mon coeur hurlait à la mort cette peine et cette douleur qui s’incrustait doucement à mon être. Mon coeur suffoquait en ressentant tout ce désespoir et toute cette rage qui m’envahissait. J’étais épuisée mais toujours vivante, j’étais aimée mais rejetée. Cela me blessait qu’il puisse songer me voir partir aussi facilement, tout comme cela me mettait hors de moi de constater qu’il pensait réellement pouvoir avoir le dernier mot. Je m’étais toujours fait à sa manière de penser, à sa façon de voir les choses ; il avait toujours fonctionné sur un mode patriarcale mais j’avais aimé être sa femme, j’avais aimé prendre soin de lui, j’avais aimé cette position que j’avais eu dans notre couple. J’avais aimé notre dynamique, notre manière de fonctionner, notre amour. Mais, en cet instant, il me pesait sur les épaules. Mais, en cet instant, je refusais de faire ce qu’il me disait justement parce que son avis primait sur le mien. Justement parce qu’il était celui à diriger notre famille.
Je refusais. Je refusais de le laisser décider de mon destin. Je refusais de le laisser faire. Je refusais de le laisser m’éloigner uniquement parce qu’il me jugeait trop faible pour son environnement. Mon entêtement était sans doute puérile, en cet instant, mais la douleur était si forte dans ma poitrine que j’avais l’impression de le perdre lui aussi, à son tour ; il s’échappait de ma prise, il m’abandonnait, il me laissait au loin. Comme si je n’étais qu’un poids. Comme si je ne valais pas la peine.
J’étais sans doute égoïste. Mais c’était la première fois de mon existence que je m’autorisais à l’être. La première fois de mon existence que je pensais à moi avant de penser au reste. « Je t'aime, Olivia. Je t'aime exactement comme tu es. Avec tes prises de décisions, ton obstination et ta petite révolution... » dit-il comme si je n’étais qu’une enfant. Je retins un soupir d’exaspération, prenant de profondes inspirations pour m’inciter au calme et à la compréhension. Pour m’inciter à ne pas lui donner d’avantages de raison pour me traiter comme une gamine. « Je vais te faire rapatrier de force si tu continues. Je ne peux pas veiller sur toi à distance. Je ne peux pas combattre si je dois sursauter à chaque fois qu'il y a une explosion dans le périmètre. Tu ne vas pas rester avec moi. Ce n'est pas en option, » reprit-il. Il ne comprenait pas, non. Il ne comprenait pas que j’étais dans la même situation que je sois ici ou là-bas. Il ne savait pas que, lorsque j’étais à l’infirmerie de la base, j’entendais les bombardements sans savoir s’il était en dessous ou non. Il ne savait pas que, en Louisiane, je fixais le téléphone par crainte qu’il ne sonne. Il ne savait pas que je préférais rester ici et risquer ma vie pour profiter de ce qui était peut-être nos derniers instants ensemble plutôt que l’attendre, au loin, sans savoir si je le reverrais un jour. Je n’avais plus la patience d’atteindre des mois ses permissions. Je n’avais plus le courage de continuer un semblant d’existence alors qu’il était en danger à des milliers de kilomètres.
Mais il ne voulait rien entendre.
Il finit par me soulever pour m’installer dans le lit d’hôpital. Je ne dis rien, ne fis absolument aucun geste, espérant que la distance que je mettais entre nous suffirait à lui faire comprendre que je ne me laisserais pas faire. Je refusais de le faire gagner. Pas cette fois. Pas quand c’était dans un élan de faux héroïsme. « Repose-toi encore un peu. Le médecin devrait bientôt venir contrôler les saignements, » dit-il en changeant de sujet. Je ravalai ma bile. « J'ai demandé quelques jours. Je reviendrais dormir ici après avoir signé mon rapport. » Il se pencha vers moi mais je n’esquissai pas un seul mouvement dans sa direction. J’étais hors de moi, affligée. J’étais triste et anxieuse. Je détestais me disputer avec lui mais je refusais de le laisser s’en tirer de cette manière. Je refusais de le laisser me traiter comme si je n’étais qu’une enfant, comme si je n’étais pas assez grande pour me gérer toute seule. « Tu as besoin de quelque chose ? » Il déposa un baiser sur mes lèvres mais je n’y répondis pas. « Non, va-t’en. »  Mon regard d’un bleu glacial se posa sur lui et je ne cillai pas. Il avait choisi l’armée. Il avait choisi l’Afghanistan. Il avait choisi le désert. Il avait choisi les conflits et les batailles. Il avait choisi de partir, loin, loin de notre terre natale. Et j’avais l’impression qu’après tout cela, il ne me choisissait pas moi.
Et, après tout cela, il ne me laissait même pas prendre mes propres choix. Je voulais être là, à ses côtés. Je voulais profiter de ces instants, même infimes, que nous partagions. Je voulais profiter parce que je savais que nous n’étions pas immortels.
Parce qu’une partie de moi se rendait compte qu’Isaac ne serait sans doute pas toujours là.
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