"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Paradis Perdus 2979874845 Paradis Perdus 1973890357
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Paradis Perdus

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() message posté Mer 29 Avr 2015 - 13:10 par Invité
Paradis Perdus
Bellonna & Belisaire
Il n’y a de fusion complète avec personne, ce sont des histoires qu’on raconte dans les romans - chacun sait que l’intimité la plus grande est traversée par ces éclairs silencieux de froide lucidité, d’isolement… ▬ NATHALIE SARRAUTE

Aux matins débordés des travailleurs acharnés, la muse cheveux délacés belle brune des lunes langoureuse s’installe malicieusement à la table des rois déchus, rondeur de bois ouvragé par quelques machines bourrues, la tasse d’un thé fumant devant ses yeux endormis que frotte le poing entouré d’une manche de dentelle luxueuse. Des lunettes opaques qu’elle pose à ses côtés, yeux de biche curieuse frôlant de son sourire les hommes affuté de costumes taillés pour les bureaux édentés, elle soupire la litanie de la routine chassieuse, de pâles rayons mordorés venant sculpter les paresseux baignés dans la lumière spectrale d’un commencement routinier. De Milan à Paris et de Florence à Barcelone, des pays visités d’une fougueuse avancée, elle a pourchassé l’ombre d’un homme connu, ignoré, provoqué, l’expression fidèlement scotchée à son visage d’angélique, les questions fusant dans les brins de macadam de cette prison détestable, gardiens des fous messagers, meurtriers grognant, geignant de l’enfer perturbant, pauvres agneaux ébènes qu’elle a peine à caresser. Pourtant la tête tourbillonnant chaque réveille jusqu’à l’aube naissant, l’aurore déclinante jusqu’aux apôtres du levant ; des pensées, des songes, des réflexions, des remarques qu’elle griffonne, gribouille sur des marges de cahiers usés, remplis jusqu’à la lie de termes composés, masqués. Passionnée, obsédée, c’est l’autre, l’autre des jeux barricadés, des lances salaces excitant la vestale de quelques beaux fardeaux spéciaux, des goûts déclamés dans le secret d’une tamise exécrable. Elle a retrouvé les données, coordonnées de la ville puis de la rue, suivant comme la pénitente, comme Marie Madeleine au Diable tenta-tueur le Népal, le Jourdain de son désir flamboyant. Ancienne étudiante promise à l’avenir d’une carrière de justicière, elle a quitté les bancs de l’école assourdissante des hypocrisies de ces garçons supérieurs ; un poing comme adieu au nez du plus pathétique, elle a ri devant l’air paniqué du sbire désespéré, entreprit de parfaire son allure blasée de fille dynamique. Bellonna guerrière à son prénom de souveraine pioche un sucre sur sa langue, picore une tartine vernie de cristaux de nectar doucereux, elle paye le gérant de la maisonnée maintenant affectionné par les rencontres journalières, caprice d’une fille solitaire d’abonder le peuple de sa présence versatile, galope son carnet de note à son bras, vers le calvaire épopée d’une dangerosité.

La porte croule sous les ornements enchaînés, des images terribles dévoilant les vices purulents de l’hôte tranquille, elle sait qu’il vadrouille vers les murs suintant d’une université soldat englobé des figurines des fêtards cocasses. Une serrure qu’elle crochète fière le serpent tourmenté d’une envie de réponse à ses hypothèses incertaines, elle parcourt les couloirs immaculés d’un blanc impersonnel, hôpitaux reminiscents qu’elle chasse d’une paupière gracile, poussière d’aventure sur ses joues blanches de colombe téméraire. C’est la cave lieu des déboires, des horreurs nocturnes, la cave vibrante des menaces où se rend la souris stoïque, Venus excitée de la découverte de ses vespérales pas tournoyant lorsque l’insomnie amie fidèle coud des disjointes psychés. Le cercueil enveloppé de mille joyaux somnole paisiblement, un fin matelas de plume tel les contes de fée où la neige se repose cheveux déliés décorés de pétales de roses parcheminées, le cœur stoppé de l’hémorragie du poison sordide veiné de bleu de ces hématomes crochus. Elle avait conscience du massacre des innocentes, poupées serviles dans les bras du démon, conscience aussi du mobile celui de retrouver une absente, une compagnie sans les mots et les actes ; toutefois l’œuvre enivrante, fascinante de l’objet funéraire nargue l’enfant presque sautillante d’une palabre macabre, touchant et reniflant la teinture de verre. Ouvrant enfin le couvercle également serti de quelque rare luxure sauvage, lisse comme les peaux de porcelaine, elle chuchote galvanisée des poésies sournoises d’un Baudelaire éteint. « Alors comme ça on s’amuse à droguer les corps et à les contempler. Je ne vois pas l’intérêt quand même, c’est absurde d’aimer une morte. ». Esprit radicale, elle ne juge pas, elle comprend alors la cruauté de la tristesse, celle du deuil qu’il n’arrive pas à se dépêtrer, l’image d’une femme ravie de son souffle et encore encore encore les milliers de questions la réponse ne suffit pas c’est la vérité qu’elle cherche à percer de courage. « Tu cherches le souvenir à jamais immortalisé dans une boite. Amateur d’art et de contes peut-être… tu ne me l’avais jamais dit ça. » Les pupilles dilatées par le ravissement malsain, elle serait prête à tenter l’expérience d’une défunte, la gisante dans son marbre céruléen. L’ouverture s’arque aux pas d’un psychopathe.      



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() message posté Mer 29 Avr 2015 - 15:01 par Invité
“ I want to hold you close, skin pressed against me tight. Lie still, and close your eyes girl, so lovely, it feels so right. I want to hold you close, soft breath, beating heart. I whisper in your ear, I wanna fucking tear you apart. ”    

« Donne-moi ton prénom » La demande du passé déchiré. Les mots à la langue fourchue, la demande d’un impérial pour la vestale qui se tente à ses gestes de fier coquin. Elle fait non de la tête, petite poupée indomptable. Elle qui revient sans cesse. Deux années à côtoyer ce qu’il ne peut obtenir. La Tentation qui file à ses doigts, les lèvres qu’il macule d’une griffe carmine. Le gout ancré, à se repasser la langue sur les lippes, à se souvenir de Madeleine en offrande. Bélisaire disperse les indications, les chiffres qu’il offre à chaque visite. Le jeu de piste qu’il entame alors que les murs se resserrent sur sa carcasse. Condamné. Pas d’issue pour les fous. « Tu m’abandonnes pour des jeux enfantins ? Pour les pantins qui s’agenouillent à ta demande ? » Elle ne revient pas. C’est terminé. Les souvenirs ricochent à sa mémoire. Tout est conservé, monté, encastré, préservé dans la caboche d’un assassin. L’architecture est dressée de mille plans ingénieux.  Trois ans maintenant. Le loup est à la liberté retrouvée, les babines retroussées et l’envie d’y planter quelques crocs affamés à la première brebis. Les mains restent immaculée, trois années à ne pas se repaitre, trois années à les laisser gambader à leur vie misérable. La mort ne manque pas, juste un sursaut par instant, au croisement des abrutis, de ces étudiants qui deviennent cobayes pour ses expériences. Il joue à l’orchestre, organise la partition et décapite les notes fausses. Rien d’amusant. Enseigner lui donne le droit de porter une couronne, de prétendre à l’intouchable. Qu’on me regarde ! Le narcissisme n’est pas celui-là. C’est de ses œuvres qu’il veut la fierté, le dégout et la fascination. Trois années sans toucher les putrides. C’est autre qu’il cherche, la belle à ses fantaisies, le remplacement de l’amour égaré. Un détail absent du procès. Agents maladroits qui n’ont pas perçu la seconde décadence, les épouses au tombeau, les endormies préservées à l’idée qu’elles gardent la mémoire du corps passé.

Le cours s’achève mais le repos n’est pas pour la seconde. Une qui se faufile à son bureau, intercepte le fuyant qui retient un soupir à l’idée d’une cigarette dont elle le prive. « Je me demandais… vous enseignez parce que vous les comprenez ? » PAR LUCIFER ! Une lueur l’intelligence à sa journée. « Mon rôle n’est pas de juger » Les envoyés aux limbes qu’il commente, les scènes fastueuses et rejetées. Oui. Sa fascination est pour les autres, eux qui côtoient l’absence de limite. « Prétendez ne pas être fascinée, ça serait un mensonge » Sourire décousu qui se présente, rien de rassurant, celui du fauve en cage, l’animal prêt à montrer tout son talent. Non.

Le retour à la maison. Il parade à la carcasse dérobée. La maison du bout de la rue, la plus impressionnante. Des parents d’adoption qui avaient le gout des Narcisses fanés. Curiosité victorienne dont il a débarrassé chaque meuble, chaque souvenir qui n’était pas sien. Le blanc qui macule chaque mur. Et les toiles jetées pour couvrir l’absence. Les décadences de ses envies, les infernales volontés. D’un Pandémonium, et du Péché qui se côtoient. Leda vogue à ses amours. Copies des abrutis sous le bras, clope aux lèvres, il manque la chute des dossiers, l’éparpillement des feuilles. La serrure forcée. Cerbère outrepassé. La colère crache à ses ambres, des furies contagieuses dont il ne se débarrasse pas.  Le domaine piétiné par des pas étrangers, par les mains salies de quelques bandits. Le bruit qu’il masque, le chuchotement de ses déplacements serpentins. Les pièces qu’il couvre les unes après les autres, l’arme à la main, le tranchant dérobé à la cuisine. Ne reste qu’un lieu. L’antre. Le sous-terrain de ses maladies caverneuses. Le verre somptueux en son centre, autel pour une vie assassinée. L’écho d’une parole sibylline. L’arme qui jongle entre ses doigts. « L’effraction d’une maison, ridicule. Il n’y a rien à voler. Excusez-moi, je n’ai pas encore eu le temps de décorer » Moquerie qu’il se permet. A la petite voleuse de dos qu’il n’a pas reconnu. Ombres à la cave. Lucioles maladroites qu’il n’a pas encore fixées. « Malheureusement pour vous, il n’existe qu’une seule issue » La salvation qu’il garde. Colosse. « Je suis un impoli avec la mort, je n’envisage pas d’être rapide » La révélation pour ses envies. Le pas qu’il avance et c’est la reconnaissance. « Circée la voleuse » Le bras qu’il désamorce de la violence. Face à face. Barreaux à l’exit.


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() message posté Mar 19 Mai 2015 - 11:06 par Invité
Paradis Perdus
Bellonna & Belisaire
Il n’y a de fusion complète avec personne, ce sont des histoires qu’on raconte dans les romans - chacun sait que l’intimité la plus grande est traversée par ces éclairs silencieux de froide lucidité, d’isolement… ▬ NATHALIE SARRAUTE

Le territoire pénétré par l’écho de la nymphe obnubilée, au centre de la cave soignée le marquis de verre qui trône impérieusement, lit des déboires funestes qui attend la féminité étouffée du manque authentique d’un oxygène flottant loin de ces briques majestueuses, le couvercle qu’elle effleure la Perséphone des limbes d’or. La compréhension s’échoue telles des vagues folles dans son esprit tourbillon, le Graal du puzzle dévoilé à ses rubis malicieux quand elle caresse la stèle monumentale des folies artistes de l’autre gredin flamboyant, elle ne semble pas remarquer le gardien de cette maison, là, le corps masculin emplissant l’espace d’une fragrance subtile d’une abstinence contenue ; elle se remémore grâce à l’odeur particulière qu’exhale le tueur les joutes mêlées d’un sourire grivois, la provocation des désirs aux barreaux tenus courageusement, la lèvre croquée par le sbire et les perles carmines à sa langue botticellienne. La voix qu’elle pourchassait dans ses rêves liés de coquines images salaces, par l’homme oui, l’homme convoité, la force qu’elle devinait à ses mains de barbare attentionné, se meut à ses oreilles défragmentées pour coudre les tapisseries de la dangerosité ; des menaces teintées de plaisir sournois qu’elle oublie par sa tête secouée, sa chevelure de sirène des boucles d’ébènes épousant les reins de la demoiselle qui, loin de se détacher de l’objet subjuguant s’approche comme la provocation des reines obscures, antiques d’un temps révolu. « Je pensais que tu l’étais poli, toujours si agréable dans tes vêtements de condamné. C’est à moi que tu dois ta fuite, ta survie. » Enchantement des mots légèrement rauques de la victoire Bellonna, les habitudes ne se perdent pas face à l’être connu des services idiots, de ces quelques énergumènes qu’elle apprit à détester par leur orgueil spectrale. « Qu’aurais-tu fais sans moi ? » Des questions qui cheminent dans les orbes amusées de la douce prêtresse au dos découvert par un simple tissu d’été, Londres en émoi d’une mer ensoleillée par les climats miséricordieux, un jour seulement, celui des retrouvailles au tordu de la terre trempée des flots assassins. « A croire que même Dieu avait prévu ce moment. »

Athée, l’indépendante fabuleuse, d’une mémoire, d’une âme rationnelle elle applique les préceptes de la science, psychologie des rebuts, des effrayants de cette société chargée des péchés de l’humanité, les regards voilés des peurs nocturnes aux bêtes sociales ; elle, la guerrière n’éprouve pas les effrois, passionnée des malsains. Un rire s’échappant de sa gorge ensorcelée, elle sait les fardeaux qu’il pose loyal serviteur du diable, dans les litanies de la débauche coupable, des phrases qui s’écroulent sur le sol ombrageux, elle n’y aperçoit plus ses pieds embourbés dans le crépuscule infernal. La main crochetant le poignet de la tendre jouvencelle transpirant les Eden paradisiaque, le minois poupin emprunte un sourire vibrent, les phalanges bronzée à la barbe du ravissant viking qu’elle se permet de toucher enfin. « Tu me tuerais ? Je pensais qu’on avait passé le stade de l’apprivoisement. Tu enfermes leur cadavre ou elles sont encore vivantes ? Tu les drogues ? Mourir asphyxier c’est une torture. » Des hypothèses qu’elle énonce l’excitation à ses murmures dynamiques, plantée la tige face au prisonnier libéré de ses jougs malfaisants ; de trois pas elle recule Venus brune des planètes sauvages tandis qu’elle guette les victimes décédées, des cadavres peut-être gisant sur le plancher mais rien que l’œuvre sublime de l’épouse défunte, le cercueil de marbre à son bras tendu. « Tu ne te lasses pas ? Si elles ne peuvent plus parler… Mortes. C’est de l’art que tu aimerais proposer aux mécènes ? Mais ils n’en ont que pour l’argent. » Lui des envies bouillonnantes de reconnaissances, de plusieurs discussions dans les couloirs édentés de l’asile d’aliénés, des cris rompant l’accalmie de la symbiose des deux amants illusoires, elle était assise toujours plus proche, debout aussi devant la promesse incertaine des révélations escroquées. « Et ta prochaine victime ? L’as-tu trouvé ? » Le rouge du chaperon à son crâne cognant l’adrénaline, elle balance cette question dans le silence tamisé du piège riant, la séraphine étreint le dragon ensemencé de luxure, des doigts de colombe égarée par l’hallucination à la nuque du mâle dominant, la jumelle aux bracelets de fer qu’elle lui montre. « Je devrais t’arrêter, dans la logique des choses, te remettre dans ta cage et te laisser pourrir pour l’éternité. » Des lèvres qui chevauchent la volupté du fantasme, elle se perd dans les dédales, monte les marches de la lumière mais la porte close qu’elle bouscule. « Veux-tu me garder pour toi, c’est pour cela que la porte est fermée ? » L’évidence se proclame, milliers d’aiguilles se faufilant dans les stries de l’allégorie mortuaire, baissée aux herbes fraiches de l’hémoglobine défendant.    



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() message posté Mer 20 Mai 2015 - 8:34 par Invité
“ I want to hold you close, skin pressed against me tight. Lie still, and close your eyes girl, so lovely, it feels so right. I want to hold you close, soft breath, beating heart. I whisper in your ear, I wanna fucking tear you apart. ”    

« Ne sois pas si prétentieuse quant à ton importance » S’être échappé pour elle, afin de la retrouver, de traquer la malicieuse qui venait le voir, qui tentait et repartait. Elle a été un élément déclencheur à sa fuite, mais en huit années, il avait eu le temps de songer à un moyen de sortir de la cage. « Ne mentionne pas Dieu, il est bien assez égoïste pour s’occuper de ta vie » Des événements planifiés, des volonté divines, jamais il n’y avait cru. Des foutaises. De Dieu, il n’en retenait qu’une chose : un enfant capricieux prêt à détruire des lieux de cultes juste pour l’amusement d’un instant.

Les yeux clos au touché contre la joue. Au ravissement du contact si souvent demandé et jamais octroyé. Un temps qu’il a laissé quelqu’un l’effleurer. Les autres sont décédées. Beaucoup à cause de ses envies mortuaires. Incapable d’aimer. Pas comme ça, pas comme eux. A la destruction. « Elles n’ont pas conscience de leur mort. Elles se fanent et se figent » Les belles qu’il maquillent pour la mort. Ces corps conservés à l’espoir qu’elles ne disparaissent pas, qu’elles lui redonnent l’image d’une femme disparue. Des modèles, des substituts, mais jamais la ressemblance parfaite. Le soupir à l’incompréhension. Ce n’est de l’art, ce n’est pas une volonté de crier : regardez-moi. Pas pour elles, pas pour les femmes. Les écorchés étaient un crachat de son narcissisme, mais pas elles, pas les aimées. « Toi non plus tu n’as pas compris. Tu aimes à croire que tu les dépasses, que tu n’as pas besoin d’eux mais tes conclusions sont celles des livres lus et relus. Si je désirai la reconnaissance d’un talent, j’exposerai dans une église » Une idée pour plus tard.

La prochaine. Il ébauche un sourire des malices. « Trop curieuse » Statue malade qui se laisse porter par les gestes de la Folie, la nuque frissonne du contact, elle qu’il manque d’emprisonner d’un bras mais se retient de justesse. « Tu es encore à l’école. Tu n’as aucun droit de port d’arme, ni même d’arrêter un criminel mais tu pourras vendre ma tête, pour quelques millions je pense… c’est ce que je dois valoir »

Doucement le loup remonte les marches vers son infernale demeure, les marches qui conduisent à la Curieuse malhabile qui égrène sa crainte avec difficulté. Le sourire cogne à ses lèvres, le ravissement à l’idée qu’elle est sienne, que des barreaux ne retiennent plus ses envies, qu’à présent, plus rien ne limite ses volontés. Encore deux pas et il est devant elle, colosse à la paume qui étrangle le cou de cygne. Les lèvres contre les jumelles. Le souffle volé. « Tu seras la dernière pièce » La note finale à sa volonté de reconstruire l’épouse. D’un geste il claque le crâne contre le mur en pierre. Enfant inconsciente qu’il attrape à ses bras et porte jusqu’au tombeau de verre. Elle n’est rien à ses bras, qu’une plume volage, une jolie qu’il dépose dans le dernier lit. Linceul qu’il façonne pour conserver sa beauté. La perte sera sa langue fourchue, son courage maladroit. La seringue écorche au cou, le sommeil sans fin, la perte des repères. Au baiser claqué sur les lèvres de l’endormie. Pas de réveil pour la princesse. Condamnée. Le couvercle qu’il referme sans le sceller. Sa vie qu’il reprend. Le soir qui condamne. La chambre qu’il rejoint pour le sommeil.



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() message posté Dim 7 Juin 2015 - 10:23 par Invité
Paradis Perdus
Bellonna & Belisaire
Il n’y a de fusion complète avec personne, ce sont des histoires qu’on raconte dans les romans - chacun sait que l’intimité la plus grande est traversée par ces éclairs silencieux de froide lucidité, d’isolement… ▬ NATHALIE SARRAUTE

Le monstre aiguise ses crocs, des pas laves bouillantes au sol infertile de la cave, la victoire ne pose plus les questions qui meurtrissent ses lèvres, sa gorge de bronze close par l’excitation provoquée d’une peur mécréante, l’enfant qui tremble du frisson du danger ; les hypothèses enfumées par la malicieuse manipulation mais rangés dans les colonnes de sa mémoire pour y trouver la clé chargée de lambeaux, de ces inexplicables requiem abreuvant les nuits de mélopée funestes, elle a accueilli Morphée difficilement, implacable courageuse dans son alcôve de minuit. Proche, terriblement, le monstre aiguise ses griffes, le sourire jaillissant des enfers mordorés c’est la tête qui cogne, douloureuse mémoire des sens, les sangs noirs qui affluent dans ses veines éclatées, elle perd la notion de temps, l’espace flamboyant tourbillonnant comme la mère de ses songes, femme au jupon relevé au lointain fantôme, tourbillonnant dans l’éther voluptueux de la mort. Bellonna n’accepte pas, ses paupières étoilées, féroces de l’envie de baisser le rideau de la vie, rouge pâle qui s’immole dans l’atmosphère saturé de la faiblesse, elle n’accepte pas, le contrôle disparait à la boite de verre, posée poupée sur le lit fin de la promesse éternelle ; la seringue sempiternelle à son cou diaphane éclairé délicieusement de la lumière blafarde de la cave cauchemar. Des lippes jumelles qu’elle goûte inconsciente, les doigts se serrent impuissant de la claque partagée, des fantasmes mélasses endormies, elle dort cruelle abrogée.

Puis l’éveil d’une seconde naissance, le choc enfin sur ses os coule serein la moquerie du trépas. D’heure d’oubli elle ne compte pas, encore aux nuages de la déloyauté, les yeux ivres de la drogue s’effaçant lentement, elle aussi sournoise, de son épiderme mouchetée de tension, elle observe enveloppée des vapes le couvercle effleuré de la cage éternelle, couvercle haï maintenant par la prisonnière. L’inconscience a ses rythmes de ballerine dynamique, elle ne connait pas le silence au calme de la réflexion, l’exercice clément de la terrasse à la tasse de thé, le regard affuté des prédateurs diabolique, la tourmentée pour les imaginations du passé des autres, passion affligeante des gourmands professeurs. C’est à elle, la gamine caractérielle, à elle que l’on a proposé les dérives empoisonnées de l’entretien morbide d’une opalescente requête, un taureau à analyser, elle avait dit oui, amusée. Le réceptacle se meut, se contient, des épaules faiblardes, elle s’énerve aux gestes rapides, la sensation d’étouffer dans cette vitrine céleste, quelle est-elle, une reine démembrée aux babines du bougre applaudissant, les vaisseaux taillés dans l’accomplissement de la liberté, elle reprend la musique de la fuite. Un coup, deux coup ; le corps se déplie des pluies illicites, un moment encore pour posséder le souffle de l’existence, trois coups… les éclats des cieux explosent dans le bruit cristallin des cascades, elle tombant au gouffre de la fatigue ô adrénaline salvatrice !

Tenant sur ses jambes tel le faon tôt né, elle se maintient pourtant aux parois de pierres, l’air saccadé s’enfuyant aux repos égarés, elle navigue au touché espérant le Graal coupant d’une arme, là sur ses phalanges elle se blesse d’une goutte de sang dans la neige, elle gravit ces dédales de roches, gargouilles aux visages démasqués de beauté, la porte qui s’ouvre durement et le corps ombragé de la muse se noyant entre les couloirs embrasés. Sa chevelure d’ébène, lourde sur ses reins, de boucles corbeaux qui épousent les courbes de la justicière, fruit d’Eden parée dans la légèreté d’une robe d’été, elle pousse les ouvertures, un instant qu’elle scrute, c’est la chambre qu’elle vise, le poignard à sa paume marbré de sueur féminine, le front baigné de l’acte futur. Elle s’efforce de continuer, crachin repoussé à l’extrémité des forces de la mentalité, elle monte au deuxième là elle trouve la lumière des lucioles, s’arque les templiers de colère tandis qu’elle galope vers le seigneur tranquille, sourcils froncés à la vengeance noble guerrière. « J’ai deviné, depuis longtemps… la perte d’un être cher, que donnerait-on pour le voir se relever un jour ? J’ai essayé moi aussi, j’ai construit les monuments de la réminiscence pour la soulever au paradis. Mais elle n’est plus là. » Le délire s’assemble dans les cavernes de son esprit, l’arme luit dans la pénombre de la chambre voilé des arts fascinant, larme levée à la gorge du barbare et le regard de la farouche personne qui hésite, qui s’écroule aux bras du mordant. « Je crois… que je n’ai plus de force pour ce soir. Je n’ai plus de la force de te tuer aujourd’hui mais demain… certainement. ». Le dernier murmure au cou granit du diable, la princesse qui s’étale, sur lui, sa silhouette chloroformée au navire éblouissant de l’absence.    



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() message posté Lun 15 Juin 2015 - 16:14 par Invité
“ I want to hold you close, skin pressed against me tight. Lie still, and close your eyes girl, so lovely, it feels so right. I want to hold you close, soft breath, beating heart. I whisper in your ear, I wanna fucking tear you apart. ”    

Le sommeil fait chuter les paupières. D’une belle qu’il tient au cercueil, d’une curieuse qu’il conservera à la mort demain. Le temps que la vie s’achève, qu’elle court et s’évade contre les parois de verre. Des belles qu’il a souvent capturées, des dames à son cœur, les meurtres incompris et l’envie de conserver alors que les corps pourrissaient malgré les soins, malgré l’amour donné. Sentiment faussé. Elles n’étaient que des reproductions de ce qu’il avait perdu, des faux, des ersatz. Remplacements maladroits. Morphée étend les ailes sournoises et les cauchemars percutent la caboche. La prison dans laquelle il est encore, les poignets liés, la vie arrachée. Il suffoque et se réveille en sursaut pour une image dantesque. La proie devenue chasseur, la lame levée contre son poitrail, la vie qu’elle s’apprête à écorcher. Le cœur bat à tout rompre mais pas de la peur, uniquement du cauchemar dans lequel il vient de d’extirper. Un sourire qui se dessine, un crachat moqueur alors qu’il ne saisit strictement rien des paroles, qu’elle divague de la drogue injectée, la perforation au cou qu’il voit encore malgré la pénombre. « Cesse de parler et agis, ravale ta langue de vipère et ose » Les paroles qui agacent, le geste qu’il attend, comme ces vieux dessin-animés où le méchant dévoile tout son plan et chute au dernier moment alors qu’il avait le dessus. Même idiotie. Qu’elle OSE ! Eclate la jugulaire. Tranche ! Saccage ! RIEN. Elle s’écroule sa jolie, la sienne, le joyau, la folle. L’enfant qui tombe sur le torse, l’arme qui encoche son bras. Une main qu’il glisse au cou, descend au dos, la belle qu’il possède pour lui, pour ses fantaisies. Le corps qu’il retourne, elle sous lui. Elle pour lui. Droguée. Incapable de se défendre. Le grognement qui lui échappe. La barbarie de ses envies. Il pourrait… profiter. Reprendre les années volées, toutes les moqueries dont elle a abusé avec lui. Prendre le corps. Massacrer. Les paumes qui voguent sous le tissu. La robe inutile. Toujours la même tentation, des virginales moqueuses. Pècheresse ! Le cou qu’il embrasse, l’odeur qui embauche, qui matraque sa caboche. La robe qu’il déchire et… rien de plus. Assis au bord, du lit, à genoux, il contemple. Rien de plus. Une assurance qu’il prend, le poignet gauche qu’il entrave au lit. Qu’elle ne s’échappe pas une seconde fois.
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