"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (solveig) ∆ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué. 2979874845 (solveig) ∆ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué. 1973890357
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(solveig) ∆ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué.

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() message posté Sam 16 Mai 2015 - 18:28 par Invité
₰ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué.

La nuit s'agite, on est pas quittes. L'horreur des injures je te jure, on aurait dû passer tout ça. Recoudre un peu nos déchirures, mais la mémoire non n'est pas neuve et ma violence n'est pas nouvelle. Ces écorchures au fond de moi, au goût d'enterrement parfois. ▲ Saez.

Une fois les papiers assurant sa sortie signés, Julius ne tarde pas à atteindre l'accès à sa liberté : ces deux portes coulissantes qui s'activent en sa présence et qui lui apportent ainsi une once de puissance. Il est nécessaire qu'il alimente à nouveau ce démon qui l'anime, s'il tient à anéantir l'existence d'une personne. Or l'impression d'avoir en sa possession un riche pouvoir entraîne forcément un sentiment de grandeur et la conviction d'une réussite. Ses bras se tendent naturellement devant lui et s'écartent doucement, tandis que ces portes vitrées glissent contre le sol. Un geste ferme à l'image de Moïse qui divise la mer rouge en deux, réalisé avec un sourire enfantin qui lui est propre. Le pouvoir fait la force, alors il se donne les moyens de savourer cette douce sensation avant de retrouver celle qui a bousillé son corps et les projets qu'il gardait secrètement en tête. Rien de tel que retrouver la famille pour se ressourcer. C'est ce dont il a besoin, ce qu'il désire le plus profondément. Tenir son cou entre ses doigts qui réclament uniquement de la violence, apercevoir cette terreur qui imprégnait autrefois son regard. Son anéantissement provoquera sa totale rémission, mais surtout son ascension vers le pouvoir de destruction.

Traversant le courant d'air généralement bloqué par ces portes, il persiste à esquisser ce sourire amusé. Il réfléchit au plan diabolique qu'il est censé établir pour parvenir à ses fins, mais se contente de croire que seule sa spontanéité contribuera à son succès. Il grimpe à l'intérieur d'un taxi puis lui donne l'ordre de l'emmener dans une animalerie installée à Notting Hill. Le hasard n'y est pour rien, il ne fait que s'approcher davantage de la destination déterminée dans son crâne. Lorsqu'il atteint finalement le lieu indiqué, il balance quelques billets sur les cuisses du conducteur, volés il y a quelques minutes à un passant inattentif. Il se dirige dans un premier temps dans le magasin d'à côté, ressortant avec une petite boîte en carton essentielle pour dissimuler l'animal qu'il s'apprête à acheter. Il profite à nouveau du porte-monnaie subtilisé et bien garni pour se procurer une vermine de couleur noir, qu'il range précautionneusement dans la cage d'un air de dégoût. Il reprend ensuite sa route jusqu'à l'habitation de sa... petite sœur. Il ne perd pas de temps pour toquer à sa porte, optant pour des coups violents, tonitruants et d'un intervalle peu régulier. Il ne présente aucune information sur son identité, se satisfait dans son silence et attend impatiemment qu'elle ouvre, agitant sa main droite encore sensible contre son couteau placé dans sa poche. Au cas où. Lorsqu'elle tire la porte vers elle, Julius glisse son pied au niveau de l'ouverture pour l'empêcher  de la refermer. Un sourire narquois sur les lèvres, il pénètre à l'intérieur en posant une main en-dessous de sa poitrine pour la pousser légèrement. Il n'existe aucune place pour la gêne, il est résolu à n'user que de culot et d'intimidation perpétuelle. Il ne prend pas le temps de recevoir une invitation, qu'il n'aurait jamais eue de toute manière. Il ne lui laisse pas non plus le temps de réagir qu'il est déjà chez elle. « Décidément, papa a même oublié de t'inculquer la politesse ; il a loupé son coup jusqu'au bout. J'espère au moins que tu vas te rattraper en m'offrant une bière, histoire que l'on fête mon rétablissement. » L'ironie et la provocation sont définitivement ses meilleurs amis, il ne compte pas les quitter avant un bon bout de temps.

Il contourne Solveig, se tient désormais derrière elle. Il retire la boîte de sa poche, puis attrape le rat par la queue, avant de le poser délicatement sur l'épaule de sa cadette. « Je t'ai apporté un cadeau de retrouvailles. » Il apprécie particulièrement cette première idée destinée à se venger. Elle lui permet de retrouver une certaine proximité avec le passé, de plonger sa sœur au cœur de ses propres démons. Il connaît immanquablement son expérience désastreuse avec cet animal, puisqu'il en a été non seulement le témoin, mais également l'investigateur. « Comme au bon vieux temps. » Cette expression est clairement exagérée et dépourvue de sens, étant donné qu'ils n'ont passé que de mauvais moments ensemble. Enfin dans le cas de Solveig ; quant à lui, il pourrait plausiblement affirmer avoir pratiquement pris son pied grâce à elle. « Je crois qu'il t'aime déjà alors j'espère que tu lui accorderas une chance de survie plus conséquente qu'à l'autre. » Aucun rire ne se glisse entre ses lèvres, c'est plutôt un sourire qui les étire. Un sourire victorieux digne d'un dictateur ou d'un psychopathe qui est avide de démolir sa proie. Il ne fait qu'évoquer le décès auquel elle a dû se contraindre, cet enfermement forcé dans un placard en compagnie de cette bête. Les morsures du rat étaient intenses, si bien qu'elle a dû le zigouiller. Un mauvais souvenir qu'il se plaît à lui rappeler.

Il ne sort pas son couteau pour taillader sa peau, ne lui saute pas non plus au cou pour l'étouffer, comme il en a pourtant longuement rêvé. Il s'éloigne seulement pour s'avachir sur le canapé du salon, s'allongeant de son bon gré. Il enflamme une cigarette, la porte entre ses lèvres et répand cette fumée blanche autour de lui. Il observe cette femme blonde qui pourrait s'apparenter à une étrangère et lui lance une dernière réplique cinglante : « Alors, ma bière ? » Aucun respect, ni dans la voix, ni dans sa tête. Il se divertit en lui donnant le rôle qui lui est logiquement convenu de jouer : celui de la femme soumise et fragile. Celui que leur père n'a pas cessé de vouloir lui attribuer et qu'elle a chaque fois dédaigné. Il ne souhaite pas seulement l'irriter, il tient notamment à la pousser sur ce chemin sinueux qu'elle a dû traverser autrefois, vers ce passé infernal dont elle tentait de se détacher. Peut-être que s'il fait suffisamment preuve d'ingéniosité, il pourra l'amener naturellement jusqu'au suicide. Cette idée le fait jubiler, si bien que son rire malicieux résonne désormais à travers la pièce ; un rire nerveux qu'il ne peut pas contrôler parce qu'il a déjà la sensation d'avoir remporté la partie – ou au moins la première manche.
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() message posté Dim 31 Mai 2015 - 11:52 par Invité
J’avais refait le même rêve, la nuit dernière. Le même rêve étrange et oppressant, plein de brouillard et de poussière. J’avais senti la chaleur monter et avais voulu me retourner pour m’enfuir, pour voir quel était l’individu qui m’attrapait si violemment le bras, assez en tout cas pour me réveiller en sursaut. Ce qui s’était produit, bien évidemment, vers cinq heures du matin. Pas moyen de me rendormir, alors je m’étais levée et j’avais fait du café, pour Hazel et pour moi. J’avais ouvert les placards : plus grand-chose à nous mettre sous la dent. Je me souvenais de mon soupir fatigué, excluant toute la fierté qui avait pu un jour traverser ce corps. Il faut que tu te trouves un boulot, Solveig. J’aurais pu appeler les rédactions, passer voir mes contacts, me mettre à la recherche d’un bon sujet pour un article, mais j’avais fini sur internet, regardant passivement mes mails jusqu’à ceux du mois dernier. Une vraie loque. Alors j’étais sortie pour faire les courses, histoire de me donner bonne conscience et de réjouir Hazel et Jacob en cuisinant pour eux au dîner. Je m’occupais comme je pouvais. J’étais paralysée par cette angoisse incompréhensible, cette menace invisible, cette sonnerie grave dans le brouillard, de si mauvais augure. Le temps passa et je finis par m’allonger à nouveau sur mon lit, dans l’espoir de m’endormir et de me réveiller juste à temps pour cuisiner. J’en avais assez de m’ennuyer, car cela ne faisait que concentrer mon attention sur les craintes stupides qui me tourmentaient depuis des jours. Je pouvais toujours sortir et aller boxer un peu, rien que pour me défouler. Mais finalement je restai là, dans la chaleur de mon appartement, profitant du calme du mois de mai, la voix des passants dans la rue me berçant de manière inouïe. Et en effet, je m’endormis, mais mon sommeil fut sans rêve.

Ce furent des coups sur la porte qui m’éveillèrent et j’ouvris les yeux en baillant, tentant sans succès de placer ma main sur ma bouche. Je me redressai et ne regardai pas l’heure qu’il était. Il s’agissait sûrement d’un vendeur ou d’un autre arnaqueur de service. Une fois, ce furent des aiguiseurs de couteaux qui nous avaient dérangées, avec Hazel, et nous avions eu un mal de chien à les faire s’en aller. J’attrapai une chemise et l’enfilai. Le fond de l’air me semblait beaucoup plus frais à présent. Je traversai le salon d’une démarche presque traînante. Je devais me réveiller et faire bonne figure. C’était là le plus important. Je passai une main dans mes cheveux pour les arranger puis me frottai les yeux et haussai les sourcils. Je décontractai ainsi mon visage endolori par la fatigue. Je m’approchai pieds nus de la porte d’entrée et le verrou claqua, signifiant que celle-ci était à présent ouverte. Je la tirai et levai les yeux vers celui qui tambourinait dessus depuis déjà une bonne minute. Et j’eus un mouvement de recul. Peu maîtrisé et peu réfléchi, car cela lui permit de placer son pied de manière à ce que je ne puisse pas refermer la porte. Je tentai tout de même de le faire, en vain. Il se glissa dans mon appartement et je n’eus aucun moyen de l’arrêter. Je ne voulais pas le pousser. Je ne voulais pas le toucher. Je voulais simplement qu’il disparaisse, là, maintenant. J’étais encore endormie, c’était ça ? J’étais encore endormie et je m’étais tournée à temps pour voir que c’était Julius qui m’attrapait le bras avec tant de force dans mon rêve ? Je serrai les dents. Depuis quand s’était-il réveillé de son coma ? J’eus l’idée – ironique, certes – de maudire mes parents pour ne pas m’avoir prévenue, mais après réflexion, j’aurais détesté qu’ils le fassent. J’aurais détesté qu’ils me contactent. Je ne leur avais pas parlé depuis plusieurs années et je m’en portais très bien. Voilà que le passé te rattrape, Solveig. Lorsque tu t’y attends le moins. Lorsque tu es le plus vulnérable possible. Même le temps se foutait de ma gueule.

« Décidément, papa a même oublié de t’inculquer la politesse ; il a loupé son coup jusqu’au bout. J’espère au moins que tu vas te rattraper en m’offrant une bière, histoire que l’on fête mon rétablissement. » Je haussai les sourcils. Sa voix me confirma qu’il était bien réel. Ne pas l’avoir entendue pendant si longtemps s’avéra être un handicap. Je n’y étais plus habituée et elle généra en moi une exaspération et une forme de colère inouïe. Je laissai échapper un « Va te faire foutre. » sans même le contrôler, sans même le regretter. Oui, qu’il aille se faire foutre. Il continua de s’approcher cependant et me contourna. J’étais paralysée et ne fis rien pour l’en empêcher. Il était déjà à l’intérieur. Cela ne servait à rien de vouloir le faire ressortir. Peut-être que s’il s’approchait de la fenêtre j’allais réussir à le pousser. Il tomberait dans la rue, entre deux commerces, et personne n’entendrait plus jamais parler de lui. « Je t’ai apporté un cadeau de retrouvailles. Comme au bon vieux temps. » Il avait déposé quelques choses sur mon épaule et je fis volte-face, animée par la surprise et la crainte. Je sentis mon cœur battre jusque dans mon crâne en réalisant ce qu’il s’était amusé à m’apporter. « Je crois qu’il t’aime déjà alors j’espère que tu lui accorderas une chance de survie plus conséquente qu’à l’autre. » Je secouai l’épaule en poussant un cri et le rat tomba sur le sol. Il se remit sans mal sur ses pattes et disparut dans la cuisine. « T’es fou, Julius. » Il l’était. Même s’il se voilait la face et qu’il trouvait cela amusant, il l’était. Je frissonnai en repensant au rat et à tous les souvenirs qui s’emparèrent de mon esprit. J’eus la nausée mais déglutis pour ne pas qu’il le remarque. Reste de marbre, Solveig, c’est la seule solution. Il n’attendit pas quelque signe de ma part et s’installa sur le canapé pour allumer sa cigarette. Je voulus regarder l’heure mais mes yeux cherchèrent l’horloge sans la trouver pour autant. J’imaginai une seconde Hazel rentrer du travail ou Jacob de l’école et nous trouver là, sans rien comprendre, sans même savoir que j’avais eu un frère un jour. « Alors, ma bière ? » Les mots pleins de dédain de mon frère me coupèrent de ma rêverie et je relevai le menton pour avoir un peu de contenance face à sa désinvolture et son sarcasme. « J’ai pas de bière. Et j’ai rien envie de t’offrir, tu restes pas longtemps de toute façon. » Je préférais lui tenir tête, même si je savais qu’il resterait autant qu’il le voudrait. Je ravalai la bile qui embaumait à présent mon palais et me forçai à oublier le rat. Quelle plaie ! Il faudrait le sortir de la cuisine, maintenant. Qu’est-ce que j’allais raconter à Hazel ? Que j’avais trouvé un rat sous l’évier ? Alors que notre appartement était propre comme jamais ? Elle était un peu naïve parfois mais elle n’était pas conne. Elle saurait immédiatement que je cachais quelque chose. « Qu’est-ce que tu fous ici ? » La question me semblait évidente. Il faudrait que je lui brûle combien de fois le corps pour qu’il comprenne qu’il n’était pas le bienvenu chez moi ?
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() message posté Dim 7 Juin 2015 - 22:36 par Invité
₰ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué.

La nuit s'agite, on est pas quittes. L'horreur des injures je te jure, on aurait dû passer tout ça. Recoudre un peu nos déchirures, mais la mémoire non n'est pas neuve et ma violence n'est pas nouvelle. Ces écorchures au fond de moi, au goût d'enterrement parfois. ▲ Saez.

Il aurait dû retrouver Firas, son petit-ami, lorsqu'il a eu l'autorisation de sortir de ce trou. Il aurait dû choisir la facette la plus favorable pour sa réintégration dans ce monde, prendre la simple décision de se blottir dans ses bras et se laisser submerger par la douceur qui émane de son corps. Il se serait laissé bercer par sa tendresse, ses démons se seraient évanouis pour un temps indéterminé et il aurait simplement souri comme un bienheureux. La réalité diffère pourtant, sa rage est trop conséquente pour la laisser filer si facilement. Il est incapable de s'orienter vers sa bonté, alors que son côté maléfique s'est réveillé il y a cinq mois sans avoir eu encore la chance d'être satisfait. Il faut croire qu'il n'est pas destiné au bien et qu'il est condamné à supporter l'éveil de sa malfaisance. Il est contraint de le suivre, de briser sa sœur comme elle a mis sa vie en miettes. Il a tenté vainement de relativiser, de se répéter un bon nombre de fois qu'il valait mieux tourner la page et porter de l'attention uniquement à son petit-ami. La laisser poursuivre son chemin sans ne plus intervenir, se contenter de ce bonheur procuré par un homme des plus parfaits. Il était persuadé pouvoir suspendre les hostilités, croyait dur comme fer que la paix entre eux pouvait exister. Il aurait pu sincèrement s'y résoudre si Firas ne l'avait pas autant repoussé, s'il avait daigné montrer ne serait-ce qu'un peu de désir pour son corps meurtri. Sa moitié envolée et leur complicité anéantie, il se retrouve sans rien pour combler le vide. Un pauvre esseulé au cœur détérioré. Il a perdu ce qu'il affectionnait, dorénavant il se retrouve avec cet esprit de vengeance qui le pousse à détruire un membre de sa propre famille. Il ne peut pas lui laisser de répit, la laisser vivre alors qu'elle mérite de crever. C'est au-dessus de ses forces, alors il se laisse bouffer par son amertume et décide de riposter sans se préoccuper des conséquences.

Il toque à la porte de l'intéressée, ne lui prête aucune attention, si ce n'est ce blocage de porte destiné à l'emmerder de plus bel. Il ne se gêne pas pour pénétrer à l'intérieur de son habitation, prenant conscience que sa visite n'est clairement pas souhaitée. Il s'en fiche, s'amuse plutôt à s'arranger pour rendre leurs retrouvailles d'autant plus pénibles. « Avec plaisir. » Il ne se formalise pas de la démonstration de sa haine, ne la brutalise pas encore pour son manque de respect. Auparavant il se serait jeté automatiquement à sa gorge, désormais il tente d'en rire. Ses mots vulgaires sont sa seule force, le seul moyen qu'elle a trouvé pour se protéger. Et il se contente pleinement de la faiblesse qui émane encore de son corps. Tellement fragile cette petite qu'il pourrait la fracasser en un temps court, néanmoins ce ne serait pas une source de distraction pour Julius. Il ne veut pas que ce soit furtif, il a l'intention de rendre cet anéantissement aussi long qu'elle lui permettra. Il veut tester ses limites, la pousser à bout. Toujours est-il qu'il doit se venger un minimum aujourd'hui, lui donner un aperçu de ce que sera son avenir désormais : un frère qui la collera aux basques pour l'intimider un peu plus chaque jour. Sa remarque le touche pourtant, parce que oui Julius a tout de même un cœur. Il ne peut plus aller se faire foutre, parce que son copain ne veut plus de son corps brûlé. Il comprend, mais digère mal leur nouvelle situation. Il ne fait aucun commentaire, ce serait pire que la mort et l'épreuve endurée d'avouer à sa pire ennemie qu'elle a détruit sa vie et la relation à laquelle il était démesurément attaché. Elle est ignorante, elle plante là où ça blesse sans même le savoir, c'est ça qui est le plus beau. Finalement, elle pourrait être redoutable. Et pour cette raison, il l'exècre davantage.

Un léger rictus fait apparition sur son visage, mais il s'empresse de l'effacer. Heureusement pour lui, il était dos à elle et elle n'a pu remarquer sa réaction. Julius se laisse tout compte fait envahir par un semblant de joie. Il lui suffit de remarquer l'agacement, nuancé par de l'angoisse, dans les yeux de sa cadette pour qu'il éprouve un sentiment de puissance. Il est prêt à trouver tous les moyens possibles et inimaginables pour la pousser au bord du précipice, pour empoisonner son existence. Il a l'ultime conviction que rien ne pourra le retenir, ni étouffer son désir de destruction. Avachi sur son canapé, et sans sa permission, il surveille son comportement du coin de l’œil. Il apprécie particulièrement ce qu'il observe, jubile en apercevant son mouvement de recul et en entendant son cri strident, moins cependant lorsque le rat s'échappe et disparaît dans la cuisine. Le but du jeu n'était pas que la vermine s'éloigne d'elle, plutôt qu'elle la terrifie au point de provoquer quelques larmes aux coins de ses yeux. Il désirait la voir chialer comme une petite fille. Seulement il n'a pas dit son dernier mot, ne compte pas quitter ce lieu maudit avant d'avoir obtenu satisfaction. Il paraît qu'il est fou. Il sait qu'il est dingue, notamment lorsqu'il se tient à ses côtés. Il le reconnaît dans sa tête, mais n'est pas prêt à l'admettre totalement, encore moins en sa présence. Elle déclenche en lui un comportement inadapté dans une société, alors s'y livre uniquement avec elle et explose tout le sadisme qu'il contient en lui. « Fou n'est pas un terme approprié, je te déteste seulement. Il serait toutefois plus préférable de l'attribuer à une fillette pyromane dont la place devrait être en prison ou en asile. » Il n'a pas porté plainte, il n'est pas idiot. Ce serait sa parole contre la sienne, et même s'il est doté d'une intelligence extrême et qu'il peut se révéler très malin, un procès serait très risqué. Elle en sait sur lui plus que quiconque, elle possède des preuves telles que des morsures de rat. De plus, il ne pourrait plus se faire un malin plaisir de la détruire personnellement. Il a besoin d'elle en tant que distraction, maintenant qu'il l'a retrouvée, il ne compte plus s'en séparer.

Elle refuse de le servir, lui donne presque l'ordre de ne pas rester longtemps chez elle. Elle ne se montre plus aussi docile, mais ça n'a rien d'étonnant. Julius s'y attendait et a dans l'idée d'y remédier. Il se lève d'un air las, garde sa clope entre les lèvres en prenant une bouffée, puis se dirige jusque dans la cuisine pour retrouver l'animal répugnant. Une fois repéré, il ne perd pas de temps pour poser promptement son pied sur son dos poilu. Le rat pousse un cri, probablement empli de déception de voir sa fuite vouée à l'échec. Il s'abaisse pour attraper sa queue et le laisse pendouiller dans le vide, un sourire satisfait aux lèvres. Il se rend à nouveau vers sa sœur, ne lui laisse pas non plus le temps de s'éloigner, il la pousse sans ne plus attendre vers le mur le plus proche. Un claquement sourd retentit à travers la pièce, il n'a pas mesuré sa force en cognant le dos de sa sœur contre la paroi. Sa main gauche, légèrement brûlée à son extrémité, se glisse autour de son cou pour la bloquer, la maîtriser aussi. De son autre main, il guide le rat devant ses yeux, le pose au niveau de son nez. Il ne pouvait pas être plus proche d'elle en cet instant. « Tu ne le trouves pas mignon ? » Il sourit fièrement, parce qu'il apprécie son début de vengeance. « Je resterai le temps que je voudrais, tu n'as pas ton mot à dire. Et si tu fais encore preuve de rébellion, je t'écrase comme une mouche et sans scrupule. » Son ton est froid et glacial, ce n'est plus l'heure de la rigolade. « Maintenant, tu seras gentille d'aller me chercher un verre de jus d'orange. Sois utile pour une fois, ne me déçois pas. » Elle l'a toujours déçu, ça ne pourra pas jamais être pire. C'est seulement une phrase qui lui sert de menace, pour lui faire entendre qu'elle a plutôt intérêt de respecter son ordre. Il n'a pas de punition en tête, mais il est certain qu'il en trouvera une si elle résiste et désobéit. « J'avais envie de te voir. Alors, qu'est-ce que tu deviens frangine ? Je parie plutôt pour la pute camée ou la bonne petite ménagère, comme papa l'a toujours voulu. » Il répond tout de même à sa question, avec ce sourire et voix ironiques, avant de la relâcher pour qu'elle puisse lui offrir la boisson réclamée. Il garde toutefois la queue du rat entre ses doigts et sa clope coincée entre les lèvres au cas où, tout en la toisant de son regard féroce.
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() message posté Jeu 18 Juin 2015 - 13:05 par Invité
« Fou n’est pas un terme approprié, je te déteste seulement. Il serait toutefois plus préférable de l’attribuer à une fillette pyromane dont la place devrait être en prison ou en asile. » Je fronçai les sourcils. C’était ça, son argument ? Que j’étais folle ? Que j’avais fait exprès, que j’étais un monstre ? Il me tenait pour responsable d’un crime que je n’avais pas commis. D’un crime qui n’en était pas un. J’inspirai profondément pour ne pas que les mots s’emmêlent dans mon esprit et lui répondis : « T’avais qu’à pas venir m’emmerder le jour où tout ça est arrivé. » Tu sais Julius, si un jour une personne que tu vois tous les jours te déclare qu’elle a décidé de s’en aller, de faire sa vie loin de toi, ce n’est pas pour que tu partes à sa recherche à la minute où elle aura claqué la porte. Ce n’est pas pour que tu t’accroches à un passé qui n’existe plus. Tout cela n’avait aucun sens. J’avais tenté de comprendre pourquoi il était ainsi avec moi, pourquoi ses traits se crispaient lorsqu’il me voyait, pourquoi il avait tant besoin de me faire du mal. J’en étais arrivée à la conclusion que c’était en rapport avec nos parents. Avec toutes ces conneries que j’avais essuyé tant bien que mal durant toute ma vie. Mais aujourd’hui, tout cela était mort. Revenir dans ma vie alors que je n’étais plus la même, ça n’avait aucun sens. Aucune finalité. Peut-être que son but, c’était ça : l’absence de but, la douleur pour la douleur. Dans ce cas-là, oui, il était fou, même s’il croyait le contraire, même s’il rejetait la faute sur moi. « Et n’oublie pas que je ne t’ai pas laissé mourir non plus. Je doute que tu sois si clément si ça m’arrivait à moi. » Et j’aurais peut-être dû le laisser mourir. Les accidents, ça arrive, bordel. Mais il avait l’argument maître dans l’histoire. Il était celui qui avait passé des années dans le coma alors que j’avais refait ma vie de mon côté. Alors qu’en apparences, moi, je m’en sortais très bien. Il pouvait crier le mot injustice et les lèvres de milliers de gens l’imiteraient sûrement. Cependant, je connaissais Julius. Il savait être sournois, il savait jouer les bonnes cartes au bon moment. Il savait gâcher la vie des gens qui l’ennuyaient jusqu’à ce que ceux-ci ne se sentent plus chez eux dans leur propre corps.

Julius s’éclipsa dans la cuisine et j’eus simplement le temps de faire quelques pas pour ne pas le perdre de vue avant qu’il ne ressorte, un sourire satisfait sur les lèvres. Il tenait le rat par la queue et se dirigeait vers moi. La vision de l’animal me donna des frissons d’angoisse et je me bloquai brusquement. Grave erreur, mais le réflexe était nécessaire. Il ne perdit pas de temps et saisit sa chance, me plaquant contre le mur le plus proche. Sa prise était très serrée et je poussai un grognement de douleur lorsque mon crâne percuta la paroi. « Tu ne le trouves pas mignon ? » Il approcha le rongeur noir de mon visage et je couinai d’effroi lorsque celui-ci agrippa ma peau. Je me tortillai et secouai la tête. « Je resterai le temps que je voudrai, tu n’as pas ton mot à dire. Et si tu fais encore preuve de rébellion, je t’écrase comme une mouche et sans scrupule. » J’ignorai lequel me troublait le plus : le rat ou bien la voix caverneuse de mon frère, son haleine pleine de tabac dans mes narines, l’extrémité de sa cigarette près de ma peau ? Peut-être les deux ensembles. J’aurais tant aimé ne pas le détester. Parfois on me parlait de frère et de sœur, mais ce que l’on m’en disait était comme un sombre mystère pour moi. Comme si l’on me parlait dans une langue étrangère et que je perdais tous mes repères. Ce type n’est pas mon frère. Je ne peux pas l’appeler mon frère. Je tournai la tête en sentant les pattes du rat sur mes lèvres et retins mes larmes. J’avais appris à ne pas me laisser faire. Julius le comprendrait tôt ou tard. « Maintenant, tu seras gentille d’aller me chercher un verre de jus d’orange. Sois utile pour une fois, ne me déçois pas. » Je serrai les dents. Je voulais lui donner un coup dans les côtes pour qui lâche prise mais il me maintenait fermement clouée au mur. Il avait toujours eu ce don de me prendre au dépourvu. « J’avais envie de te voir. Alors, qu’est-ce que tu deviens frangine ? Je parie plutôt pour la pute camée ou la bonne petite ménagère, comme papa l’a toujours voulu. » Je tournai la tête vers lui de nouveau pour le fusiller du regard. Des flammes s’allumèrent dans mes yeux alors qu’il desserrait sa prise et je pus enfin respirer. Je sentais encore les poils sales du rat partout sur mon visage. J’avais l’impression d’être poisseuse, horrible à observer. Le sentiment d’être à nouveau bloquée dans une armoire, incapable de m’en sortir, s’empara de moi et je voulus lui sauter dessus pour m’en débarrasser. Pour m’en libérer. J’aurais dû te laisser cramer Julius, mais je suis assez humaine pour sauver des ordures comme toi. Je suis assez stupide pour le faire, aussi. J’avançai d’un pas et me redressai pour regagner de l’assurance. Je sortis de ma poche mon paquet de cigarettes et en saisis une entre mes doigts tremblants. Je levai les yeux vers Julius. « T’as du feu ? A moins que tu craignes que je ne te crame à nouveau. » J’en avais besoin, à défaut de pouvoir me laver. Il fallait que je pense à autre chose et que je réussisse à me calmer. Il ne me laisserait pas aller jusqu’à mon briquet, autant lui donner cette satisfaction-là. « Y’a pas de jus d’orange. Je dois refaire les courses figure-toi. Tu sais, la destinée de la femme parfaite. » ironisai-je d’une voix glaciale. « T’es vraiment aussi con que papa. J’aurais jamais cru qu’il aurait réussi à faire de toi un autre lui, mais la vie nous réserve tant de surprises. » Je m’adossai au mur et le toisai sans ciller. « A ta grande déception, je ne suis ni devenue une pute camée, ni une bonne petite ménagère. » Mieux valait lui répondre. En vérité, il finirait par partir un jour. Ce que je lui disais n’avait aucune importance. S’il avait décidé de se venger, il le ferait que je parle ou non. « Je suis journaliste. C’est assez ridicule pour toi ? » Mon ton était dédaigneux. Je ne voulais pas en dire plus alors je m’arrêtai là. Il saurait de toute évidence comment enchaîner. Comment frapper là où ça faisait mal. Il l’avait toujours si bien fait.
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() message posté Ven 26 Juin 2015 - 22:37 par Invité
₰ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué.

La nuit s'agite, on est pas quittes. L'horreur des injures je te jure, on aurait dû passer tout ça. Recoudre un peu nos déchirures, mais la mémoire non n'est pas neuve et ma violence n'est pas nouvelle. Ces écorchures au fond de moi, au goût d'enterrement parfois. ▲ Saez.

Julius préfère croire que sa sœur est la responsable plutôt qu'admettre sa propre culpabilité. Ce n'est pas évident de prendre conscience qu'on a détruit notre existence sans l'aide de personne, surtout lorsqu'il faut nous remettre en cause. Julius possède un psychisme déséquilibré, mais encore faut-il accepter tous les troubles associés. Il ne se considère pas comme un cinglé, même s'il devrait probablement. Il sait pertinemment que ce n'est pas anodin de désirer infliger de la souffrance à sa cadette ou des animaux, mais il ne s'en préoccupe pas plus que ça. Il estime qu'il a des raisons valables pour leur souhaiter un tel châtiment. C'est surtout pour éviter de se confronter à des sentiments négatifs et de se coller l'étiquette du méchant qu'il se contente de pointer sa sœur comme fautive. Son destin était tout tracé, maintenant il doit le reconstruire et tenter de retrouver ce qui lui appartient. Au moins, ça lui donne une bonne raison de l’exécrer. « Et toi tu n'avais qu'à cesser de t'exciter pour pas grand-chose. » Il était venu chez elle pour libérer le mal qui le rongeait, pour la détruire elle aussi. Ce n'était pas une simple visite, il la cherchait bel et bien, et elle a eu raison de vouloir en faire de même. C'était légitime qu'elle soit l'auteure de cet accident, encore plus qu'elle ne se sente pas responsable. Julius a de la difficulté de comprendre qu'il l'a mérité, que si sa relation avec son petit-ami s'écorche, c'est à cause de lui. Il n'aurait jamais dû chercher à la revoir, jamais dû non plus la provoquer et lui causer de la misère depuis un bon nombre d'années. « Il faudrait que je te remercie, en plus ? Tu te fous de moi ? » Julius ne pourra certainement jamais lui en être reconnaissant, ce serait perdre ce qui lui reste en fierté. Plutôt crever que lui témoigner de la gratitude. « Oui, je t'aurais probablement laissée crever. Pas parce que je te déteste, mais parce que tu le mérites. » Il aimerait tellement la voir s'enflammer, puis la regarder dormir comme une bienheureuse durant deux ans. Il aimerait évoluer tandis qu'elle doit supporter un long sommeil et rester au même stade. Il souhaite qu'elle connaisse un sort identique au sien, l'achever autant que possible.

Julius ne tarde pas à reprendre ses habitudes, à rechercher sa frayeur. Son cadeau, ce rat immonde qui pourtant le fascine, était uniquement destiné à la terroriser. Le simple commencement de son plan diabolique, un moyen de la préparer à l'horreur qu'elle risque de vivre les jours prochains. Il ne perd pas de temps pour permettre un certain contact avec sa peau, encerclant son cou de manière suffisamment puissante pour l'étouffer. Bloquée contre le mur, emprisonnée entre ses doigts. Julius s'amuse avant de lui rendre la liberté et de s'éloigner quelque peu. « Je n'ai pas peur du feu, encore moins de toi. Des faibles éléments ne méritent pas ma frayeur. » Des faibles éléments, qui pourtant, ont saccagé ta vie. Il a surmonté sa peur du feu, la dompte désormais. Quant à sa sœur, il la craint un tant soit peu. Il n'est pas effrayé en la toisant, mais il n'a plus capacité de la voir totalement comme une femme faible. Elle a montré plus ou moins ses preuves, alors il devra faire attention chaque fois qu'il la côtoiera ou la titillera un peu trop. Il avance vers elle sans aucune crainte, puis allume la cigarette pendue à ses lèvres. Il garde le briquet entre les doigts, il n'est pas assez fou pour lui donner l'autorisation de l'utiliser, puis s'éloigne suffisamment d'elle pour ne risquer rien. Il continue de prendre quelques bouffées, tout en l'observant de loin pour connaître ses intentions. « Il n'y a vraiment rien dans ton putain de frigo ? Note des bières sur ta liste de courses, je tiens à en avoir une la prochaine fois que je viendrais. » Il lui impose une future visite, parce qu'elle n'a tout simplement pas le choix ; il serait prêt à défoncer sa porte d'entrée seulement pour squatter et l'emmerder. Et il sait parfaitement qu'il reviendra un jour ou l'autre, car sa rancune n'est pas prête de s'envoler.

Lorsqu'il lui dessine un certain avenir désastreux, Julius ne peut s'empêcher de vouloir rire. Ses plaisanteries lui semblent si comiques qu'il est contraint d'étouffer un rire. Il garde tout de même son sérieux pour ne pas perdre en crédibilité. « Oh dommage, ça m'aurait donné une bonne occasion de te rappeler à quel point tu es une ratée. » Elle le provoque à son tour, en le comparant à leur géniteur. Julius aurait pu rétorquer ou lui faire comprendre qu'il est loin d'être une plate copie de cet homme repoussant, mais il n'en éprouve pas la moindre envie. Ce type de commentaire ne mérite pas qu'on lui accorde de l'importance, alors il se contente de s'appliquer dans un sourire amusé. Il écoute finalement le court récit de son évolution, une pointe de déception incrustée sur le visage. Une journaliste... Julius hoche simplement la tête, ne désirant pas montrer son étonnement et encore moins son admiration. Elle n'était pas du tout promise à ce type de bel avenir, et pourtant elle est parvenue à échapper aux griffes de leur père. Julius doit admettre que c'est admirable, mais il le dissimule bien évidemment. « Ça me paraît être un bon métier. C'est bien. Tu auras réussi quelque chose dans ta vie. » Il fallait qu'il déclare à peine de félicitations, parce qu'il refuse obstinément que sa sœur soit heureuse ou connaisse la réussite professionnelle. Il voudrait qu'elle échoue dans tout ce qu'elle entreprend, qu'elle verse des larmes comme une enfant. « Tu vis seule ? Tu as un petit-ami ? » Il écrase sa clope contre le rebord de la fenêtre, puis s'approche du canapé, déjà plus proche d'elle.
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() message posté Jeu 2 Juil 2015 - 15:07 par Invité
« Et toi tu n’avais qu’à cesser de t’exciter pour pas grand-chose. » Je serrai les dents, refusant cette fois de répondre. Très bien, je te laisse le dernier mot. T’es content ? Je ne pris pas la peine de soupirer. Avec Julius, je perdais avant d’avoir commencé à jouer. Pas grand-chose. Oui, pas grand-chose à part la vie de chien battu que tu m’as forcée à vivre. Mon attitude sèche et froide résumait ma pensée et il le savait. Va te faire foutre, voilà ce que mon visage reflétait. Qu’il reste ou non, cela ne changerait rien. Je n’ai pas peur de toi. Je n’ai plus peur de toi. Peut-être que me répéter cela un million de fois dans mon esprit suffirait à me convaincre. Mais je savais qu’à présent qu’il vivait de nouveau devant mes yeux assassins, il suffisait qu’il me laisse seule pour que je craigne de le rencontrer à chaque coin de rue. A chaque ouverture de porte. A chaque réveil en sursaut lors des nuits d’orage. C’était la gamine timide et maltraitée qui grimpait partout en moi, dans chacun de mes muscles pour les crisper de douleur et d’effroi. Tu étais mort. Te revoilà. Je haussai les épaules pour paraître désinvolte mais je savais qu’il avait conscience du trouble qui m’animait. « Il faudrait que je te remercie, en plus ? Tu te fous de moi ? » Je levai les yeux au ciel, agacée. Bien sûre que non. Je ne m’attendais de toute évidence pas à ce qu’il me remercie, alors le vouloir, cela me paraissait ridicule. Inconcevable. Je ne m’attardais que trop peu sur des désirs aussi futiles qu’absurdes. Julius était ainsi : borné, têtu, incapable d’accepter qu’il faisait parfois des erreurs. Et en ce simple défaut nous nous ressemblions terriblement. Moi non plus, je ne portais pas la responsabilité d’actes que je jugeais indépendants de ma volonté. Alors la faute à qui, mon frère ? A ma colère et mon manque de contrôle ou bien à ton besoin virulent et tenace de me faire du mal ? Je faisais pencher la balance de son côté. « T’es vraiment ingrat. » ironisai-je sans le moindre sourire, la voix glaciale et pleine de reproches qu’il n’entendait que pour mieux s’en moquer. « Oui, je t’aurais probablement laissée crever. Pas parce que je te déteste, mais parce que tu le mérites. » Je haussai les sourcils, presque surprise, puis simplement blasée par sa bêtise. Puis je plissai les yeux et secouai légèrement la tête d’un air interrogateur et sarcastique. « Ah bon ? Mais dis-moi, je t’ai fait quoi exactement, pour le mériter autant ? Et le fait que j’existe n’est pas une raison. » grinçai-je alors. Je voulais le voir argumenter. Il allait probablement me parler de l’accident. Ce n’était pas une raison non plus. Que je sache, si j’avais été à sa place et qu’il m’avait regardée fondre en hurlant sous ses yeux, il n’aurait jamais eu ce foutu coma. Il n’aurait jamais eu à me le reprocher comme il le faisait si bien aujourd’hui. Mais c’était peine perdue. Il ne le comprendrait jamais.

« Je n’ai pas peur du feu, encore moins de toi. Des faibles éléments ne méritent pas ma frayeur. » Je lui lançai un regard méprisant. Il parlait avec ce ton condescendant et agaçant qu’il avait hérité de notre père. Dire qu’il ne le portait pas dans son cœur lui non plus. C’était inutile de lui rappeler qu’il lui ressemblait énormément. J’avais déjà un Julius vivant, je ne voulais pas d'un Julius énervé. A nouveau, je ne trouvais pas l’intérêt de lui répondre. J’avais appris des erreurs que j’avais assumées. Je doutais qu’il en ait fait de même, et je savais qu’ignorer ses paroles serait la manière la plus efficace pour le frustrer. Pour lui montrer qu’il n’avait plus ce pouvoir malsain sur moi. Ou, du moins, pour lui faire croire. Il s’approcha de nouveau pour allumer ma cigarette et je le fixai durement sans ciller. Oh, la confiance fraternelle, j’aimerais tellement connaître ce privilège. Il regagna sa place près du canapé tandis que je pus enfin apprécier le goût suave du tabac sur ma langue. « Il n’y a vraiment rien dans ton putain de frigo ? Note des bières sur ta liste de courses, je tiens à en avoir une la prochaine fois que je viendrai. » Voilà comment il m’indiquait subtilement qu’il n’allait pas me lâcher avant un bout de temps. Peut-être jamais. Peut-être qu’il allait m’enterrer, son sourire goguenard bloqué sur ses lèvres de démon. Rien pour toi, pauvre con, songeai-je en gardant le silence. Je voulais qu’il parte. Malgré le fait que je sois capable de gérer sa présence, je doutais pouvoir tenir encore longtemps avant de craquer. « Oh dommage, ça m’aurait donné une bonne occasion de te rappeler à quel point tu es une ratée. » Encore une remarque que je me forçai à ignorer. « Oui, quel dommage. Je suis sûre que tu ne manqueras pas les prochaines occasions maintenant que tu es sain et sauf. » grommelai-je avec dédain, froide comme une pluie d’hiver. Sain et sauf. Je devinai les traces de brûlures partout sur sa peau, élégamment dissimulées sous ses habits soignés. Puis son visage se figea dans une attitude attentive, presque pensive, mais parfaitement immobile, alors qu’il m’écoutait. « Ca me paraît être un bon métier. C’est bien. Tu auras réussi quelque chose dans ta vie. » Je levai les yeux au ciel, exaspérée par sa mauvaise foi. J’avais presque l’impression qu’il était ironique, même là, alors qu’il n’avait pas à l’être. Oui, regarde, j’ai réussi et tu n’as rien à redire. Une nouvelle façon de te dire d’aller te faire foutre. Je me raclai la gorge alors qu’il enchaîna. « Tu vis seules ? Tu as un petit ami ? » Je passai sur le fait qu’il écrasait son mégot n’importe où pour me concentrer sur ses mots. Il s’approcha de nouveau et je restai sur place. Je ne pouvais pas lui dire que j’habitais seule. La taille de l’appartement prouvait bien que non. Je gagnais bien ma vie mais je n’avais pas besoin de tout cela. Alors j’optai pour le semi-mensonge d’une voix déterminée : « Je vis avec des amis. » Je ne voulais pas qu’il s’y intéresse. Pour lui, tout pouvait devenir une faiblesse. Hazel, ma meilleure amie. Cole, présent depuis peu mais faisant déjà partie du foyer. Et Jacob, bien entendu. Si Julius venait à découvrir l’existence de cet enfant, j’allais m’en vouloir. Je ne voulais pas les mêler à ça. Je ne voulais pas mettre en danger le fils de Hazel inutilement. Même si je ne croyais pas Julius assez fou pour s’en prendre à lui, je préférais que cela reste secret. « Et toi ? Qui a bien voulu t’héberger depuis ton réveil miraculeux ? J’espère que t’es pas là pour me demander l’asile. Tu connais déjà ma réponse de toute façon. » Je préférais enchaîner rapidement pour ne pas m’y attarder. Julius avait décidé de me ruiner la vie. Il fallait donc que je l’empêche de la découvrir, tout simplement.
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() message posté Dim 2 Aoû 2015 - 10:35 par Invité
₰ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué.

La nuit s'agite, on est pas quittes. L'horreur des injures je te jure, on aurait dû passer tout ça. Recoudre un peu nos déchirures, mais la mémoire non n'est pas neuve et ma violence n'est pas nouvelle. Ces écorchures au fond de moi, au goût d'enterrement parfois. ▲ Saez.

Généralement, les gens ont pour croyance que la famille reste la priorité dans nos existences. Sans elle, on se retrouverait paumés parmi cette foule de gens, on serait esseulés dans ce monde de brutes. Il faut en posséder une pour être équilibrés, pour se sentir aimés ou fiers. Pourtant, en ce qui concerne Julius et Solveig, cette notion de la famille s'est brisée au fur et à mesure du temps. L'amour pour l'autre s'est effacé ou n'a probablement jamais existé, l'admiration pour un père autoritaire et une mère docile s'est évaporée de manière tout à fait naturelle. Ils ont dû se construire une nouvelle famille, de leur propre volonté, une famille qu'ils ont cette fois désignée eux-mêmes, chacun de leurs côtés. Aux yeux de Julius, du sang commun, des cellules identiques ou des airs de famille ne doivent pas forcément être liés à une complicité flagrante. Trop de gens se forcent à apprécier les autres membres de leur famille, trop de gens jouent la comédie et s'emmerdent une vie durant aux côtés de personnes qui ne leur ressemblent absolument pas. Sous prétexte de provenir du même utérus, il faudrait être proches tout le long de notre existence déjà suffisamment éreintante et pénible. Julius faisait partie de ces gens-là à la base, mais c'était avant de voir tous les vices que dissimulaient tous ces êtres censés être d'une importance considérable. Son père était un intolérant nazi et macho, sa sœur une vipère qui ne respectait pas son rôle de femme ; elle représentait tous les défauts du monde, de toute façon. Il leur cracherait dessus actuellement, à part sa tendre maman – la seule avec qui il a gardé un minimum de contact. Il est incapable de feindre un amour fraternel lorsqu'il se tient face à sa sœur, incapable de faire preuve d'autant d'hypocrisie comme tous ces gens qui se jugent constamment entre eux. Au moins, Julius et Solveig ont le mérite d'être francs. Ce n'est pas donné à tout le monde. « Si, justement, ton existence est une bonne raison, même la meilleure que je puisse t'offrir. A chaque fois que je te vois, j'aimerais te crever les yeux. Je trouve que c'est donc une raison valable pour expliquer le fait que je préférais te savoir dans une tombe. » Ce n'est pas son objectif d'être exécrable, il souhaite seulement lui offrir l'honnêteté dont elle a besoin. Il n'est jamais parvenu à élucider sa haine viscérale, il ne pourrait probablement donner aucune explication à cette rage qui l'anime chaque fois qu'il la toise. C'est seulement son être en entier qu'il exècre. Sûrement que cette aversion relève de la génétique, son père lui a seulement transmise. Sûrement qu'il l'a pointée du doigt comme victime, sans justifications précises, uniquement parce qu'il a besoin d'une personne à brutaliser à vie, et qu'elle avait la tête de l'emploi. Julius ne réfléchit pas tellement à la question, tout ce qu'il désire, c'est que ses démons cessent de rester emprisonnés au creux de ses tripes et de le ronger à petit feu.

Il se balade à travers l'appartement, découvrant les lieux et prenant le soin de garder ses distances avec sa sœur. Il n'a pas la trouille, mais il ne tient pas à revivre la période désastreuse à laquelle il a dû faire face en sortant du coma. Regagner la réalité et se retrouver avec une perte de mobilité et un petit-ami à moitié présent, disons que ça fout un choc. « Effectivement, il rétorque simplement car elle a parfaitement résumé son état d'esprit. » Julius ne manquera aucune occasion de l'envoyer plus bas que terre, de réduire à néant chaque petit élément qui la définit. Il refuse de lui accorder la sérénité alors que lui bouillonne constamment de l'intérieur, il refuse de la laisser vivre pleinement son existence alors que lui rame dans la sienne. Il avait pris l'initiative de signer un traité de paix avant que cet événement tragique n'arrive, parce que son petit-ami le comblait suffisamment pour que le mal s'envole un tant soit peu. Mais il a suffit d'une querelle pour qu'il refasse surface et bouscule toutes ses nouvelles résolutions. « Des amis ? Et comment ils s'appellent, tes amis ? Ils ont quel âge et font quoi dans la vie ? » Il s'intéresse, il est curieux d'en connaître davantage sur le nouvel environnement dans lequel vit sa sœur. Détenir ces informations peut se révéler intéressant, si seulement il trouve une faiblesse dans le lot, mais ce n'est pas son but premier. Il doit savoir de quelle manière elle a évolué et avec quel genre de personnes autour d'elle, si elle s'est renforcée ou fragilisée depuis le temps. « Un ami aussi. Enfin surtout l'hôpital, à vrai dire. Je viens tout juste de sortir. » Un ami. Jamais il n'avouera tout ce qui concerne son homme, jamais il ne lui donnera autant de satisfaction. Parce que cet homme est définitivement sa faiblesse. Celui duquel il est dépendant, celui qui le blesse profondément, celui dont il est piteusement amoureux. Il n'a pas encore eu le temps de retrouver leur complicité d'antan, surtout parce qu'aujourd'hui est le jour de sa sortie et qu'il a décidé de l'offrir à sa cadette. « Non, je préfère venir à l'improviste. Mais si j'en avais eu envie, tu n'aurais pas eu le choix. » Il prend une dernière bouffée, puis écrase sa cigarette et l'envoie valser par la fenêtre, avant de quitter le salon pour rejoindre la cuisine. Il prend ses aises, fouille dans les placards et le réfrigérateur, mais se contente d'un verre d'eau. Le gardant entre ses doigts, il retourne dans la pièce, pose le récipient sur la table, glisse sa main dans sa poche de jean et sort son couteau laguiole. Il s'amuse avec en le faisant tourner entre ses doigts (une habitude comme une autre), tout en observant sa sœur de loin, pour guetter la moindre réaction. Il reste immobile, même son regard reste fixe et impénétrable ; il n'y a que sa main droite qui s'agite et son esprit qui cogite. Commettre un meurtre ? Pas encore. Lui faire peur ? Toute occasion est bonne.
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() message posté Jeu 13 Aoû 2015 - 21:11 par Invité
« Si, justement, ton existence est une bonne raison, même la meilleure que je puisse t’offrir, A chaque fois que je te vois, j’aimerais te crever les yeux. Je trouve que c’est donc une raison valable pour expliquer le fait que je préférais te savoir dans une tombe. » Je levai les yeux au ciel, agacée. J’ignorais s’il s’agissait simplement de pure provocation. Il devait m’avoir imaginée morte un million de fois, mais qu’en serait-il de lui ensuite, lorsque je n’allais plus être là ? Mes paupières se plissèrent, cherchant quelque chose d’autre que cette animosité contrôlée entre les traits figés de son visage. Il était étrangement calme. Julius avait toujours eu cette capacité à faire preuve d’un détachement parfait, même lorsque ses mots et ses actes étaient violents, dangereux. Il aurait pu raconter n’importe quelle histoire sordide sans ciller, sans sembler une seule seconde être touché par ce qu’il disait. J’avais même presque l’impression que toutes ces années, il n’avait pas su ce qu’il faisait. Loin de moi l’idée de lui pardonner, mais je tentais tout de même de trouver une raison à son comportement. Pourquoi, putain pourquoi ? Quelle serait l’allure du jour qui suivrait celui de ma mort ? Julius avait bandé son arc et visait mes entrailles encore chaudes, mais il était de ceux qui préféraient traquer plutôt qu’abattre. Ma mort n’avait pas de sens. Il cherchait toujours à me retrouver : cela ne l’amuserait pas de m’enterrer et de ne plus pouvoir m’atteindre. Je me souvenais de pensées adolescentes, interdites, hérétiques, celles d’une mort rapide car c’était le seul échappatoire. Mais ma vie avait pris un autre tournant à présent : j’étais entourée, aimée, heureuse. Je ne voulais plus quitter ce monde. « Tu sais, c’est peut-être toi le problème. Les gens m’aiment bien en général, je sais pas pourquoi tu t’acharnes alors que je t’ai rien fait. » Je le défiai du regard, attendant le moment où il allait rire amèrement : rien fait, pauvre conne ? et le coma ? et les brûlures ? et les mois de ma vie que tu m’as arraché sans un mot, simplement en lâchant le mégot encore brûlant dans cet alcool prêt à s’embraser ? Je m’en moquais. Je n’étais pas d’accord avec lui. Je n’avais jamais été d’accord avec lui. Il avait toujours pris un malin plaisir à s’opposer à chacun des mots que j’osais prononcer en face de lui. Mais aujourd’hui, cela n’avait plus aucune importance.  

« Effectivement. » répondit-il simplement. Je le connaissais assez pour savoir anticiper ce genre de choses. Il l’avait fait toute sa vie : un coma ne l’empêcherait pas de me rabaisser. « Des amis ? Et comment ils s’appellent, tes amis ? Ils ont quel âge et font quoi dans la vie ? » Je haussai les sourcils avec dédain, presque surprise de le voir poser la question de manière aussi directe. « Parce que tu penses vraiment que je vais te le dire ? » répliquai-je sombrement. Non, pas un mot. Ni sur Hazel, ni sur Jacob, ni sur Cole. Sur personne. Julius ne faisait plus partie de mon existence et je n’étais pas le genre de personne à faire entrer chez moi celui qui avait enfoncé la porte avec le bélier de sa rancœur. La seule raison pour laquelle je le laissais rester aujourd’hui était la suivante : ne pas l’énerver. Il n’en serait que plus difficile à virer ensuite. Mieux valait qu’il se donne l’illusion de savoir quoi que ce soit à propos de l’environnement dans lequel je vivais plutôt qu’il se frustre pour de pareilles conneries. « Tu te souviens que t’es pas vraiment le type auquel j’accorde le plus ma confiance, hein ? » L’ironie marcherait mieux que tout. Le langage, de toute évidence, était ma meilleure arme. Il savait que j’avais commencé la boxe, il avait été présent la fois où j’avais demandé à nos parents de me payer quelques cours. Je me demandais s’il prenait en compte ce fait-là également. Je remarquais qu’il gardait ses distances mais je ne lisais aucune trace de crainte dans ses prunelles incandescentes. Juste une haine pure et dure qu’il contenait tant bien que mal. « Un ami aussi. Enfin surtout l’hôpital, à vrai dire. Je viens tout juste de sortir. » Je hochai la tête pensivement, incapable de comprendre s’il désirait me faire réagir. S’il voulait me dire : l’hôpital dans lequel tu m’as envoyé, le corps brûlé, la vie ruinée. Je relevai le menton et soufflai la fumée de ma cigarette : « Tu t’en sors ? » Mon ton était neutre, sans aucun signe de compassion. C’était presque mécanique, nécessaire de poser la question. Je passais sous silence son ami. Cela ne m’intéressait pas. Cela ne devait pas m’intéresser. Voilà où logeait la différence majeure qui existait entre nous. Nous aurions pu nous séparer, vivre des vies parallèles sans jamais se revoir et tout aurait été pour le mieux. Mais, à nouveau, il n’en faisait qu’à sa tête. Il ne suivait que ses pulsions étranges qui le ramenaient toujours vers moi, comme s’il avait besoin de moi, quelque part, au fond de lui. Je détestais ce sentiment. Je n’arrivais pas à le comprendre, à le saisir. « Non, je préfère venir à l’improviste. Mais si j’en avais eu envie, tu n’aurais pas eu le choix. » Je me crispai un instant et, d’un simple mouvement de tête désinvolte, je dégageai mon front pour planter mes yeux dans les siens. Avec une dureté qu’il ne connaissait probablement pas encore. Pas vraiment. Une qu’il avait sûrement imaginée un jour et qu’il voyait enfin apparaître sur mon visage pâle et concentré. « Si, crois-moi. » Ce choix m’appartenait. Je n’aurais pas hésité à appeler la police pour qu’il soit raccompagné sur le palier. Je n’aurais pas hésité à le virer moi-même, à dire à mes colocataires qui il était, ce qu’il m’avait fait, ce pourquoi seuls les liens du sang me forçaient à l’appeler encore mon frère. Je n’aurais pas hésité à me confronter à lui et à gagner cette fois-ci. Il ne méritait plus sa place près de moi. Je n’étais d’ailleurs pas certaine qu’il l’ait méritée un jour. « Je ne suis plus la gamine que j’étais Julius. Je pensais qu’après tant d’années, tu l’avais compris. Mais je remarque que ta perspicacité est un peu rouillée. Probablement les effets du coma, dans quelques mois ça ira mieux. » Mon ton était froid, sans retour, provocateur simplement pour lui signifier que, comme lui, je ne laissais aucune trace de crainte naviguer dans mes iris. Il ne méritait pas cela non plus.
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() message posté Jeu 3 Sep 2015 - 0:22 par Invité
₰ parti dans la fumée, oui mon cœur échoué.

La nuit s'agite, on est pas quittes. L'horreur des injures je te jure, on aurait dû passer tout ça. Recoudre un peu nos déchirures, mais la mémoire non n'est pas neuve et ma violence n'est pas nouvelle. Ces écorchures au fond de moi, au goût d'enterrement parfois. ▲ Saez.

Julius exècre sa sœur mais ne souhaite pas la savoir morte ; il le prétend seulement pour se donner bonne contenance, lui offrir la logique qu'elle attend. Il jubilerait s'il constatait dans ses yeux autant de souffrance qu'il a pu en subir à cause d'elle, il serait épanoui s'il pouvait apercevoir ce liquide rougeâtre couler contre sa peau, ses yeux emplis de terreur. Seulement, Julius en deviendrait frustré, probablement paumé aussi, au fil du temps. Il aimerait la dévisager alors qu'elle serait paisiblement endormie, le ton pâle, dans sa tombe. Il n'a pourtant pas conscience qu'un manque se formerait dans sa poitrine le jour suivant. Pas le genre de manque qui serait perçu comme touchant, plutôt ce manque ressenti en l'absence de l'être qu'il appréciait particulièrement briser. Il n'aurait plus sa victime attitrée à disposition en cas de crises, ni même d'alternatives envisageables pour extirper la haine contenue. Même les sentiments envers sa soeur sont contradictoires, rien chez lui n'est en adéquation, tout va sans cesse de travers au point de torturer son esprit désemparé. Comment s'en sortir, se comprendre soi-même, lorsque les émotions en font des leurs ? Julius, lui, n'a pas trouvé de solutions. Alors il décharge sa rage enfouie sur des êtres qui ne le méritent pas nécessairement. Il se défoule, débloque ces ondes négatives incrustées pour tenter au mieux de les rejeter loin de lui. « Ils m'aiment aussi en général. Ne pense pas que je suis le problème seulement pour te persuader de ne pas en être un. C'est le cas depuis que tu es gosse, pas étonnant que papa aurait préféré te considérer comme morte. » Il tente de la blesser en la renvoyant dans un passé qu'elle aurait préféré oublier, tout simplement car il aimerait éviter de croire qu'elle a raison. Combien de fois par jour se demande t-il s'il est le problème ? Le nombre serait incalculable. Même Firas, l'homme adorable qui lui accordait de l'affection plus qu'il n'en était nécessaire, lui donne chaque jour cette idée péjorative en tête. « Rien fait ? Tu dois sacrément être aveugle ou être de la vermine jusqu'au bout pour ne pas comprendre, idiote. » Il l'insulte parce que c'est plus facile que de s'expliquer, s'exprimer. Si seulement elle savait les peines qu'il a dû affronter à son réveil, elle s'en fouterait. Alors il se tait et n'évoque pas le coeur brisé avec lequel il est désormais contraint de vivre pour l'éternité. Tel est le sort qu'elle lui a réservé en faisant glisser sa foutue cigarette contre le sol imbibé d'alcool.

Sa soeur est devenue confiante, plus déterminée à lui tenir tête, et ça il déteste, ça ne l'amuse absolument pas. Il aimerait prendre le dessus à nouveau, ne pas devoir voir son autorité être remise en question. Il ne souhaite pas devoir faire ses preuves pour lui montrer sa force et ce dont il est capable, parce qu'elle devrait savoir que sa première réaction en le dévisageant devrait être la peur. « Je pense que tu as plutôt intérêt à te confier, il annonce de ce ton banal qu'il emploie généralement pour prévenir du pire. Tu te souviens que t'es pas vraiment la fille à qui j'accorde le plus ma pitié, hein ? il rétorque en reprenant ses propos pour les retourner contre elle. » Il se fiche de sa confiance, ce n'est pas ce qu'il recherche en réclamant certaines réponses. Détenir des informations capitales relève de l'obsession car elles pourraient être essentielles pour gagner en puissance. Par contre, lui, refuse de dévoiler ses sentiments, ses efforts quotidiens, ses frustrations depuis son réveil. « Tu t'en branles alors ne pose pas de questions, il répond sèchement, de ce regard froid qui en dit long. » Elle n'était pourtant pas en train de se moquer, mais c'était tout comme et il ne parvient plus à la supporter. Il a envie de lui sauter à la gorge pour l'étrangler, voir la mort dans son regard, une identique à celle qu'il a aperçue dans son coma. Mais il reprend sa respiration, reste calme et prend ses précautions.

Il aurait pu rester s'il l'avait voulu. Si elle avait appelé les policers, il se serait enfui. Si ses amis l'avait repoussé en dehors de chez eux, il n'aurait pas joué de sa force. Mais il serait revenu en leur absence, l'aurait persécuté de plus bel pour la dissuader de passer un coup de fil. « Si les illusions peuvent rendre ta vie plus belle... il lance en souriant, n'ayant pas l'envie de la contredire. Je suis sorti du coma il y a cinq mois, j'ai eu le temps de me réveiller, ne t'en fais pas. Pour moi, tu n'as pas la tête d'une femme. » Il refuse qu'elle ne soit plus une gamine, encore plus qu'elle soit devenue si forte psychologiquement parlant ; physiquement peut-être aussi, avec la boxe. Elle ne peut pas, elle n'a pas le droit de lui priver du seul élément positif qui lui restait. Elle lui a tout pris, il l'interdit de voler le restant de son égo, de son humanité. Il ne veut pas se sentir humilié, il faut qu'il regagne le personnage du persécuteur qu'il était autrefois, devant lequel elle étouffait et ne pouvait rien. Il faut qu'elle ait peur, sinon ça signifiera un échec supplémentaire. Son couteau laguiole entre les doigts, il le tourne sans cesse tout en la toisant d'un regard noir. Sans lui donner le temps de réagir, il s'approche rapidement d'elle et pose l'objet au creux de son cou, la lame menaçant sa veine jugulaire. « Et puis tu vas te taire, Solveig. J'en ai marre d'entendre tes conneries. » Il la provoque, la contrôle par ce couteau serré fortement entre ses doigts. Il devient fou, Julius, il ne faut plus qu'aucun son sorte de sa bouche. Pourquoi il est incapable de lui couper la langue ? Pourquoi c'est plus simple de retirer la vie à de pauvres bêtes désespérées plutôt qu'à cette soeur responsable et méprisée ? « Dis-moi qui sont ces gens sinon je t'égorge sur le champ. Dépêche-toi, petite soeur. » Il a ce ton intransigeant, autoritaire et ironique. Son regard quant à lui, est empli de rage et de sincérité : s'il n'obtient pas satisfaction, il le fera.
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Anonymous
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() message posté Dim 13 Sep 2015 - 18:30 par Invité
« Ils m’aiment aussi en général. Ne pense pas que je suis le problème seulement pour te persuader de ne pas en être un. C’est le cas depuis que tu es gosse, pas étonnant que papa aurait préféré te considérer comme morte. » Je déglutis lentement. Ses mots étaient taillés dans un silex qui se plantait ensuite sans vergogne dans ma peau. C’était ainsi depuis toujours. Pourquoi détestais-je tant cet homme ? Il s’était appliqué à masquer l’enfer qu’il me faisait vivre en souriant. En agissant comme un ange alors que le diable animait le moindre de ses mouvements. Je me moquais de mon père. Je savais qu’il aurait préféré que je ne naisse pas, avoir un autre enfant, pour lui c’était facile. Ils l’aimaient dans l’ignorance. Ils l’aimaient sans le connaître. Leopold l’avait façonné, dissimulant sa noirceur derrière une couche d’argile pour qu’il lui ressemble. Mais Julius était différent. Julius me haïssait alors que mon père avait fini par m’oublier, ce que son fils était incapable de faire. Il déformait la réalité car il était déformé lui-même. Dans son cœur, dans son esprit, dans ses actes. Il ne voyait que mes erreurs, mes maladresses. A quoi bon lui dire que tout était de sa faute ? Il n’avait pas décidé un jour de me détester. Cela s’était fait petit à petit, comme un venin fusant dans mes veines fragiles. Il avait appris la haine comme on apprenait à lire. Je ne tentai de me persuader de rien. Et ce n’était pas envers les femmes en général. C’était envers moi, et moi seule. Il avait assimilé l’enseignement de son père mais il ne l’appliquait pas de la même manière. Et il avait perdu son côté baroque et imaginatif. Tout avait brûlé. Il n’était plus qu’un être de rancœur, rien de plus. Je ne répondis pas. Ce n’était pas la peine de discuter avec lui. Il me trouvait insignifiante, immature, grossière et mauvaise mais il était le seul à être de mauvaise foi. A prétendre que non, il n’était pas le problème. Que ma naissance avait tout ruiné. « Rien fait ? Tu dois sacrément être aveugle ou être de la vermine jusqu’au bout pour ne pas comprendre, idiote. » Je levai les yeux au ciel. Voilà. Je le toisai avec dédain, le laissant dans ses certitudes. Il avait une nouvelle raison de me haïr, pourquoi le priver de cette joie ?

« Je pense que tu as plutôt intérêt à te confier. Tu te souviens que t’es pas vraiment la fille à qui j’accorde le plus ma pitié, hein ? » Sa réplique avait au moins le mérite d’être vraie. Il n’avait jamais eu aucune pitié pour moi. Il l’avouait lui-même. Je n’avais pas eu le droit à l’erreur, et même lorsque je ne faisais rien, lorsque je n’étais plus dans sa vie, il ne pouvait s’empêcher de stagner dans la mienne comme de l’eau croupie au fond d’un égout. « Je m’en souviens. » Je restai brève et froide. Et puis quoi ? Qu’est-ce que tu vas me faire, Julius ? Les gens savaient. Il se piégeait lui-même en venant ici. Il quitterait cet appartement et j’allais prendre les mesures nécessaires pour qu’il ne revienne jamais. Il était mort à mes yeux. Mort à l’instant où j’avais posé mes prunelles sur son corps brûlé. Je l’avais sauvé en priant pour qu’il n’y survive pas. J’étais probablement de mauvaise foi également. Mais j’avais mérité ma haine alors qu’il n’avait fait que suivre des directives idiotes. Pourquoi me détestes-tu ? Il en avait oublié la raison parce qu’il n’avait jamais eu aucune raison de le faire, en réalité. Cela s’était ancré dans son esprit comme un automatisme, une vérité générale. Aussi banale que la couleur du ciel. « Tu t’en branles alors ne pose pas de questions. » Certes, je lui accordais cela. Même s’il se trompait une nouvelle fois. C’était justifié aujourd’hui.      

« Si les illusions peuvent rendre ta vie plus belle … » Il me sourit avec froideur et mépris. « Je suis sorti du coma il y a cinq mois, j’ai eu le temps de me réveiller, ne t’en fais pas. Pour moi, tu n’as pas la tête d’une femme. » Je haussai les sourcils, navrée. Le coma ne l’avait pas changé : il était toujours un pauvre con. « En même temps, bonjour l’objectivité. Je me fous bien de ton avis. » Ce n’était pas de la provocation, c’était de la sincérité. Mais il n’avait jamais fait la part des choses. Il était probablement surpris de voir que je lui répondais calmement, d’une manière maîtrisée, au lieu de lui crier d’aller se faire foutre car c’était tout ce qu’il méritait. Il brandit son couteau et s’approcha de moi d’une démarche rapide que je n’anticipai pas. Je sentis la lame glisser sur ma jugulaire et je serrai les dents, surprise et angoissée. « Et puis tu vas te taire, Solveig. J’en ai marre d’entendre tes conneries. » Je m’immobilisai et retins ma respiration. Dans ses yeux s’alluma une lueur nouvelle, folle, prête à tout. « Dis-moi qui sont ces gens sinon je t’égorge sur le champ. Dépêche-toi, petite sœur. » Je me mordis la lèvre, gardant mon calme. Mon cœur battait probablement plus vite qu’avant, mais je savais qu’il était incapable de le faire. « Et après quoi ? » grinçai-je d’une voix glaciale. « Tu vas les harceler eux aussi en prétendant qu’ils sont la cause de tous tes problèmes ? » Mon regard se planta dans le sien et même si j’y lisais une rage infinie qu’il avait du mal à dompter, je ne laissai pas ma voix trembler. Je n’étais pas la gamine d’autrefois. Et il n’était plus mon frère depuis longtemps. Il ne l’avait jamais été. Un nom de famille n’était rien. Un mot dans le vent, crié sans espoir, sans écho. « Tu vas me tuer et ce sera fini, tu redeviendras gentil ? Tu auras accompli ta destinée ? » Je le défiais d’aller plus loin. « Eh bien bravo. Tu as gagné un aller simple en taule. Mais tu me diras, c’est clairement le seul endroit où tu mérites d’être. » Je soutins son regard sans ciller une seule fois. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi en face que je suis toujours une gamine à laquelle tu peux faire peur. Mais je n’avais plus peur de lui depuis longtemps. Il pouvait brûler, il était mortel.
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