(✰) message posté Sam 26 Avr 2014 - 23:19 par Invité
Déja un mois que j'étais à Londres et je n'arrivais toujours pas à me faire à ce temps de chien qui me martelait pérpétuellement la tête dès que je mettais le nez dehors. Les gens semblaient tellement pressés dans la rue qu'il me semblait qu'ils avaient un espèce de radar pour ces choses là, ce que clairement je n'avais pas encore réussi à intégrer à mon système puisqu'une fois de plus, je me retrouvais trempé comme une souche à courir vers le perron de mon immeuble. Je vivais maintenant dans un appartement tout confort dans notting hill ce qui me permettait de pouvoir aller au marché à l'occasion et de peut -être faire de belles rencontres. Après tout, les filles qui achètent leurs produits frais ne sont-elles pas délicieuses? Un petit air de campagne qui venait donner un peu de fraîcheur à cette ville si froide et morne. La Californie me manquait et je n'arrivais pas encore à me faire à l'idée que j'étais obligé de rester ici pour un bon moment, j'étais bloqué avec aucun ami, un temps pourri et des clients infernaux: bienvenue dans le monde du travail. "Damn... quel temps pourri, il faut vraiment que j'investisse dans un parapluie" lançais-je aimablement à l'intention d'une vieille dame qui habitait au rez de chaussée. Elle me toisa du regard et me fit un léger sourire dédaigneux en reconnaissant mon accent des plus américains avant de passer son chemin. Je secouais la tête une ou deux fois histoire d'empêcher les gouttes de pluie de me brouiller la vue puis décidait enfin d'entrer, les frissons parcouraient mon corps comme l'eau coulait du haut des gouttières. Une fois à l'intérieur je m'empressais d'allumer un feu de cheminée en pressant simplement le bouton de la télécommande qui gérait un peu tout l'appartement de la lumière au chauffage. Me frottant les mains je laissais ma besace traîner à l'entrée, et retirait immédiatement mes chaussures et chaussettes. Mon jean et mon pull ne tardèrent pas à les rejoindre et seul un caleçon venait encore cacher ma nudité. Je me dirigeais ensuite vers la salle de bain afin de prendre une serviette et de redonner un air de bogossitude à mes cheveux qui étaient maintenant en train de se rebeller contre moi. Une fois le processus terminé, je gardais la serviette autour de mon cou avant de revenir dans la cuisine pour me faire un casse-croûte, après tout je vivais de plats à emporter et j'en prenais toujours des tonnes pour éviter d'avoir fin et surtout pour avoir des restes plus variés les uns que les autres afin de me donner le choix cornélien du chinois ou du taï pour le dîner. Habile j'étais, certes. Ma boîte de sushis dans les mains, j'allumais la musique histoire d'avoir un fond le temps que je check les derniers mails que j'avais reçu du boulot. Evidemment, je devais écrire un rapport pour le lendemain et même téléphoner à quelques clients pour voir avec eux une stratégie d'approche pour étouffer les scandales qui les étouffait en ce moment. L'excitation était à son comble ! Je fus sortit de mon air agaçé et ennuyé par le bruit de l'interphone qui retentissait. Certainement encore une fois le voisin du dessus qui avait oublié ses clés, j'appuyais machinalement sur le bouton pour laisser entrer l'individu avant de reprendre ma lecture lorsque finalement, c'est à ma porte que l'on frappa. Je pris un autre sushi accompagné d'une gorgée de la bière que je venais à peine de décapsuler me demandant qui pouvait bien m'importuner à une heure pareille et en plus à mon domicile. Lorsque j'ouvris je ne fus presque pas surpris de voir Malcolm, un de mes clients les plus chiants dont j'avais hérité en plus de mon voyage ici. Si on pouvait être certains d'une chose c'était que lui et cette ville, allaient vraiment de paire. Tiens, qu'est ce que tu fais ici? Tu as peur que je fasses mal mon boulot? Ne t'inquiète pas la dernière fois que j'ai vérifié, tout le monde croyait encore que tu n'étais pas un coureur de jupon, hypocrite et imbu de sa personne mais ça ne m'empêche pas de t'apprécier, après tout on est du même acabit toi et moi! Je lui fis un léger sourire oubliant presque la tenue dans laquelle je me trouvais. Excuse moi de t'accueillir de cette manière mais bon je suis chez moi, mon toit mes règles ! Tu veux une bière? dis-je tout en me dirigeant vers la cuisine avec un sushi déja dans la bouche. Oui même dans les situations les plus gênantes j'arrivais à m'adapter, une qualité certaine pour quelqu'un qui devait passer son temps à gérer la vie des autres et surtout ce que les médias en savaient.
Invité
Invité
(✰) message posté Mar 29 Avr 2014 - 0:38 par Invité
A meeting with a client is not always related to being a prostitute.
L'Écosse. Ce pays a inventé la télévision, la vapeur, le golf, le whisky, la pénicilline et, bien sûr, le Mars frit. C’est génial d’être écossais. Nous sommes une exceptionnelle race de vainqueurs. Ici, à Londres, je me sentais comme piégé. La même journée se répétait, toujours la même, inlassablement. Je n’avais rien pour moi. Pas même une femme aimante, non, moi je collectionnais les ex-femmes et, accessoirement, je cachais tant bien que mal mes relations homosexuelles. Une vie de mensonges et de faux-semblants remarquable. Seulement, si je suis un bon réalisateur, je me révèle être un acteur médiocre. Je mens très mal, je déteste parler pour parler. Je déteste les interviews, la télévisions, la presse, ces connards qui veulent simplement faire couler le sang pour écouler quelques tirages, de plus. Je n’appartenais pas à ce monde, j’en étais le premier bénéficiaire soit, mais je le maudissais, secrètement. Je voulais simplement faire des films. La promo ne m’intéressait pas, je n’étais pas euphorique à l’idée de voir mon film au cinéma. Londres et ses contraintes. Londres et ses vernissages interminables, ses rétrospectives et ses expositions. Il faut savoir se faire voir avant de tomber dans l’oubli. Heureusement que je pouvais encore me reposer sur Austin. Enfin, je faisais semblant surtout, pour l’instant. Une vraie tête brûlée, un petit con prétentieux. Un américain donc. Je n’apprécie pas spécialement les américains. Ils ont toujours cette attitude envers le vieux continent que je déplore. Mais Austin n’était comme ça, Austin était à la merci de son employeur et grand bien lui fasse ! Indirectement, il bossait bel et bien pour moi après tout. Jusqu’où pourrais-je le pousser avec un tel raisonnement ? J’étais curieux. Il était encore si jeune et, potentiellement, influençable. Je suis connu pour être capricieux, impatient et audacieux après tout. Je ne savais pas spécifiquement où il habitait mais l’agence ne se fera certainement pas prier pour me renseigner sur son adresse exacte, d’autant plus après un coup de téléphone.
Nothing Hill ou le plus gros cliché de cette foutue capitale. Je n’aimais pas vraiment ce coin, c’était un coin « attrape-touristes » sans charme aucun. Mais je n’étais pas là pour me perdre au coeur du marché sur Portobello Road, j’avais bien mieux à faire. La pluie commença à tomber, je pris automatiquement l’initiative d’appeler un taxi jusqu’à l’appartement d’Austin. Le look chien mouillé, c’était pas trop mon truc. Arrivé sur le pallier, le doute me parcourra au moins quelques secondes avant de frapper bruyamment à la porte. Je vis à sa tête qu’il était surpris de me voir lui rendre visite. Le pauvre venait d’arriver, j’allais le mettre à l’aise, c’est tout. Sa petite tirade m’arracha un sourire. Et dire qu’il pensait m’impressionner avec son blabla américain. Je le répète, je n’aimais pas parler. Je n’avais pas peur de lui, peur de voir mon dossier entre de mauvaises mains. Je m’en fichais éperdument pour la simple et bonne raison que j’étais bien loin d’être un coureur de jupons, j’étais pire que ça. Le moins qu’on puisse dire, c’est que j’étais loin d’être un cadeau. « Nous ne sommes pas du même acabit Austin. Je réalise des films, je suis demandé, reconnu ; pas toi. » Je savais pertinemment que ma petite réflexion ne passerait pas inaperçue. C’était le but de la manoeuvre : le faire descendre de son piédestal. Pourtant, il avait l’air imperturbable, d’un calme mesuré. Il était à l’aise, là, en caleçon, devant moi. Les choses allaient dégénérer pourtant. Qu’il le veuille ou non, j’avais envie de le tester aujourd’hui même, de le pousser dans ses derniers retranchements. Je suis entré sans invitation, j’étais là, je m’imposais. J’ai fermé la porte doucement avant de l’observer de haut en bas avec un léger sourire. « Oh mais je ne vais pas te réprimander pour si peu. C’est mal me connaître. » C’était comme un cadeau, un potentiel cadeau empoisonné. Je n’allais pas résister longtemps, il pouvait en être certain. « Je veux bien une bière oui. Une Guinness si tu as. » Oui j’abusais déjà de mon hôte et alors ? Je n’allais pas refuser, je n’étais pas fou, pas encore du moins. Je l’ai regardé s’éloigner non sans un brin de satisfaction. J’étais définitivement arrivé au bon moment. J’ai retiré ma veste difficilement, elle m’était inconfortable. Je ne le regardais pas, à peine. « Dis-moi Austin. On t’a déjà dit que tu avais un cul d’enfer ? »
Invité
Invité
(✰) message posté Mar 29 Avr 2014 - 2:37 par Invité
Le fait que Malcolm me réponde comme à un chien, j'y étais habitué. Ce que je ne supportais pas par contre c'est qu'il ait le culot de venir s'incruster chez moi comme si tout lui était du. Étrangement il me rappelait ma propre personne et je n'aimais pas cela du tout. Trouver quelqu'un d'aussi sans gêne et aussi impétueux que moi était presque mission impossible et pourtant il était le client qui me donnait le plus de fil à retordre, se fichant de tout et de tout le monde. Pourtant je n'avais rien demandé et j'avais même spécifié que je ne voulais pas de "cas" pour faire mes premières armes mais évidemment mon patron me l'avait glissé dans les pattes histoire de voir ce que je valais avec des proies qui lui rapportaient des millions. Si seulement cet enfoiré n'était pas aussi talentueux peut être que j'aurais plus de facilité à le refiler à quelqu'un d'autres. Enfin bon, il fallait bien que je fasse comme si il était le roi et que je n'étais que son employé, ici je n'était que ça après tout, un travailleur comme un autre. C'était surement la leçon que mes parents cherchaient à m'inculquer en m'envoyant dans cette ville de malheur, l'humilité. Tu sais cela m'importe peu d'être connu, je suis déja seul héritier d'une fortune illimité, ce travail je le fais pour faire plaisir à mes parents et aussi pour montrer que je ne suis pas qu'une belle gueule bourrée de thune, je l'avoue. Le regard lubrique de l'homme qui se trouvait en face de moi en devenait presque gênant, j'avais l'impression qu'il était prêt à me violer sur place et pourtant je ne cherchais même pas à l'aguicher ou autre, je gardais ce genre de manoeuvre pour obtenir des faveur professionnelles ou personnelles habituellement mais pour le coup, j'essayais simplement d'être à l'aise chez moi, chose qu'il m'empêchait de faire depuis maintenant quelques minutes. J'allais malgré tout lui chercher sa bière, étant assez friand de cet alcool j'avais décidé d'essayer toute sorte de marques qui se faisaient ici en Europe. Je lui apportais donc non sans surprise de la part d'un américain comme moi, une Guiness. Ne me demandez pas de le prononcer, je n'étais pas encore assez calé niveau accent. Sa dernière réplique m'amusa beaucoup, on pouvait dire qu'il ne s'embarrassait même de compromis, il était cash et c'est peut être ce qui me faisait l'apprécier autant tout en détestant cet enfoiré de première catégorie. Tiens voila, fais toi plaisir. Et pour répondre à ta question on me le dit très souvent mais je dois avouer que c'est la première fois de la part d'un mec et qui plus est d'un client. Je pris une gorgée de ma bière tout en m'asseyant sur le dos du canapé, cette discussion était des plus distrayante mais ne m'empêchait pas de me demander ce qu'il foutait ici chez moi. Bon alors tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais ici, j'imagine que ce n'est pas uniquement pour mater mes fesses, sinon je te fais faire un poster dédicacé et on en parle plus !
Je fis le tour pour aller attraper ma besace que j'avais laissé sur le sol à l'entrée. Je venais de me souvenir que j'avais des papiers à lui faire signer concernant des futurs campagne de pub et des démarchages d'annonceurs qui le voulait. Tout en me penchant, je me relevait bien vite me souvenant de la tenue dans laquelle je me trouvais, c'était ridicule de ne pas pouvoir faire ce qu'on voulait sous son propre toit, j'attendais qu'il parte pour pouvoir enfin m'asseoir sur le canapé devant un bon match de basket, mais il ne semblait pas prêt de partir. Je me retournais enfin vers lui, lui tendant le dossier. Tiens, il faut que tu jettes un oeil sur toutes ces propositions, apparemment pas mal de personnes te veulent, tu dois pas être si mauvais que toutes les critiques que j'essaie d'étouffer le disent. Enfin la plupart du temps ce n'est pas ton talent qu'ils critiquent mais le fait que tu sois un connard des plus prétentieux. Étrange non? Je laissais échapper un rire sonore, Malcolm avait l'habitude que je le vanne et d'ailleurs c'était souvent réciproque, cette relation client/attaché de presse était vraiment facile au final car même si nos caractères se confrontaient sans arrêt, c'était la meilleure façon de bien travailler .
Invité
Invité
(✰) message posté Mer 30 Avr 2014 - 2:05 par Invité
A meeting with a client is not always related to being a prostitute.
Je n’aimais pas spécialement les individus dans son genre. À l’entendre, il aimait s’écouter parler. Sa petite histoire ne m’intéressait pas, pourtant. Je me fichais éperdument de l’image qu’il renvoyait à son entourage. Qu’il avait des choses à prouver via ce boulot. Je n’avais pas besoin de m’intéresser à lui, au contraire. Il n’était rien pour moi, il ne représentait rien hormis peut-être une proie facile. Venir au monde avec une cuiller d’argent dans la bouche. Il espérait quoi au juste ? Que je le félicite de s’être bougé le cul ? Il me faisait doucement rire avec ses belles tirades. Il ne connaissait décidément rien à la vie, il fallait être encore bien naïf. Sa vie n’avait aucun intérêt. « Quel garçon prévenant tu fais. Tu sais quoi ? Je te donne encore trois mois ici. Après quoi tu iras probablement retourner dans les jupes de ta mère. » J’ai posé négligemment ma veste sur le fauteuil avant de fouiller d’une main les poches de celle-ci. Mon regard ne quittait pas Austin, je le dévisageais. Mon but n’était pas d’être connu, je voulais juste vivre de mon travail mais après tout, je n’avais pas à me justifier, à Austin qui plus est. J’avais bien trop d’amour-propre. Il n’avait pas besoin d’en savoir plus sur Malcolm Newandyke, il en savait suffisamment et ses petits pics ne m'atteignaient pas. J’avais passé l’âge dirons-nous. « Tes espoirs sont vains Austin. Tu avances avec des œillères mais c’est tout. » J’avais lancé sans mauvaise intention. Généralement, on aime bien attribuer à chacun une étiquette. Si il pensait pouvoir échapper à ça, c’est qu’il était encore royalement con en plus d’avoir du temps à perdre. Je me suis finalement assis sur le canapé, c’est qu’il était confortable en plus de ça. Je me mis à tapoter les coussins avec amusement avant de saisir, enfin, mon paquet de cigarettes. Comme quoi il m’en fallait peu. Portant une cigarette à mes lèvres, je n’attendis pas, non plus, le feu vert d’Austin pour fumer dans son magnifique appartement. Je faisais comme chez moi. Finalement et à la surprise générale il revint avec une Guinness à la main. Devant cette magnifique robe sombre je n’avais aucun doute. Je pensais qu’il buvait sa merde américaine mais non, il jouait les hommes maintenant. Je fis un bref signe de tête pour le remercier avant de le décharger. « Je veux bien un cendrier aussi si tu as. » Tirant une longue bouffée sans même lui adresser un seul regard je me mis à sourire gentiment, le tout en épiant son doux et confortablement appartement. Et dire que j’étais le premier à lui faire cette réflexion. C’était d’un triste. Je pris une énième latte avant de planter mon regard dans le sien. J’avais besoin qu’il soit mal à l’aise. J’avais besoin de me distraire. « Il faut bien une première à tout. » Je pris une gorgée de ma bière sans le quitter des yeux. J’avais lancé ça comme ça mais cette phrase n’était pas anodine, non, elle sous-entendait bien plus. Il ne l’ignorerait pas.
Et voilà qu’il m'interrogeait à présent sur la raison de ma visite. Qu’est-ce que je devais répondre à ça ? Moi-même j'oscillais entre désir et répulsion. Bon ok, il était plus que bandant. En caleçon peut-être plus encore. Ma tête vint retomber lourdement sur le canapé. « J’avais envie de visiter mon agent préféré, rien de plus. Après si tu me proposes gratuitement le poster dédicacé je ne dis pas non. » Oui parce que je ne venais pas visiter son appartement coquet de Nothing Hill, voyez-vous, j’avais bien d’autres plans en tête pour lui comme pour moi. Je le vis faire le tour, j'étais soucieux. Il allait encore parler boulot à n’en pas douter. J’ai levé les yeux au ciel, à peine frustré avant de prendre son dossier dans l’indifférence la plus totale. J’ai à peine feuilleté sa paperasse, elle ne m’intéressait pas. Sa remarque, en revanche me fit doucement rire. « J’ai pas quinze films à mon actif. Autrement dit pour eux je suis un arriviste gênant. Je vais pas me laisser abattre pour si peu. Ces connards sont toujours mécontents. Qu’ils aillent se pendre. Je signe que dalle. » J’ai jeté le dossier sur sa table basse aussi sec. J’avais besoin qu’il insiste et de me laisser convaincre. Ou plutôt de marchander un petit peu.
Invité
Invité
(✰) message posté Mer 30 Avr 2014 - 23:15 par Invité
Lorsque je regardais Malcolm je savais qu’il ne mesurait pas le talent qu’il avait, il était vraiment prometteur et malgré qu’il soit un enfoiré, il pouvait certainement devenir un des réalisateurs les plus couru d’Angleterre s’il s’en donnait les moyens et malheureusement, il semblait avoir l’esprit déviant constamment. Connaissant ses frasques habituelles, je savais que si quelque chose pouvait lui porter préjudice c’était lui-même. J’avais la chance de ne pas avoir d’ambition du côté du showbiz, je savais que ce n’était pas pour moi ayant déjà la tête grosse comme une pastèque je ne pouvais pas me permettre en plus d’entrer dans un métier qui aurait donné de l’eau à mon moulin. Un léger sourire s’afficha sur mon visage lorsqu’il m’envoya sa réplique cinglante à la figure, avec toujours autant de tact bien sûr. Oh tu sais Malcolm, j’ai pris l’habitude de me débrouiller tout seul, je n’ai pas besoin de mes parents, par contre si tu as le numéro d’une jolie actrice naïve je ne dis pas non, j’avoue que je n’ai rien eu à me mettre sous la dent depuis que je suis ici, c’est triste. Après lui avoir amené sa bière je jetais un œil à mes vêtements mouillés que j’avais posé sur le chauffage, les gouttes venaient mouiller le parquet et j’allais certainement me faire tuer par ma propriétaire acariâtre si elle voyait la moindre tâche. Encore une chose que je ne comprenais pas, je louais cet appartement, j’avais le droit d’y faire tout ce que je voulais et pourtant cette vieille pie passait son temps à venir lorsque je n’étais pas là. J’avais même envisagé d’acheter l’immeuble pour qu’elle me fiche la paix, encore un caprice de gosse de riche que j’avais bien vite refoulé, c’est déjà pas mal. A peine assis sur le canapé monsieur me demanda un cendrier, il n’était définitivement pas gêné, heureusement qu’à l’occasion j’aimais moi aussi m’en griller une, ce n’était pas si grave après tout. Bien sûr vas-y. Par contre je t’en prends une si ça ne te dérange pas. J’attrapais le paquet qu’il avait posé négligemment sur ses cuisses après avoir pris sa propre cigarette et en sorti une avant de l’allumer. Une bouffée, un temps de réflexion et de plénitude me prit. Je vins ensuite m’asseoir face à lui sur le fauteuil qui se trouvait près de la cheminée, la pluie continuait de frapper les vitres de ma fenêtre si bien qu’on avait presque du mal à s’entendre. Excuse-moi mais si ton petit copain voyait mes fesses en photo au-dessus de ton lit, ça pourrait faire désordre tu ne crois pas ? D’ailleurs je suis passé voir Lewis ce matin, je te transmets ses amitiés. La prochaine fois tu pourrais être un peu plus discret pour m’éviter d’avoir de mauvaises surprises lorsque j’ai la presse sur le dos. Je pris une profonde inspiration en vidant une bonne partie de ma bière, cela faisait du bien après une dure journée de labeur. J’avais rarement de la compagnie depuis mon arrivée, ça faisait du bien au final de pouvoir discuter avec quelqu’un même s’il s’agissait seulement de se lancer des pics autour d’une bonne bière. Si tu es juste venu pour me voir j’avoue que je suis flatté, mais j’ai comme l’impression que tu es le genre de mec à toujours avoir une pensée derrière la tête. Je me doutais bien qu’il n’était pas là pour faire la discussion mais j’avouais que le motif de sa visite restait complètement flou pour moi, j’étais loin de me douter qu’en fait il s’attendait à ce que je tombe sous son charme, c’est vrai que c’était une chose dont j’avais l’habitude, j’avais déjà flirté avec des mecs maintes fois pour obtenir ce que je voulais, mais je n’étais foncièrement pas attiré par le genre masculin. Malgré tout Malcolm était mon client et je n’avais pas le choix que d’être avenant avec lui pour qu’il signe ces propositions de contrat. Je sais que tu aimes n’en faire qu’à ta tête mais sérieusement, si tu ne jettes même pas un œil à ce que je te propose on ne va pas avancer, et qui sait tu pourrais avec un peu de chance tomber sur des gens prêts à te supporter ! Qu’est-ce que tu veux de plus ? Que je te fasse la lecture ? Je pris un air presque abruti ne comprenant pas ce que je pouvais bien dire ou faire qui vienne à le convaincre, je n’allais quand même pas devoir me mettre à poil et danser la macarena devant lui pour qu’il daigne me faciliter la tâche. Si seulement j’avais des clients plus faciles, je serais en train de me taper une bière tout en me faisant plaisir avec une superbe fille. Parfois la vie étudiante me manquait terriblement.
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 4 Mai 2014 - 2:21 par Invité
A meeting with a client is not always related to being a prostitute.
Austin n’avait aucune importance à mes yeux. Pourtant, je respectais son répondant, son mordant et, évidemment, son travail. J’appréciais nos petites discussions comme j’aimais lui lancer des pics. C’était même pas méchant, non, ce gamin me faisait rire. Et en même temps, pas vraiment. En même temps, j’avais envie d’abîmer ce doux visage angélique d’une droite bien envoyée. Il était bien né, dans une famille correcte, avec une épargne béton. Moi j’avais lutté pour en arriver là, pour en arriver ici, tout ça pour être jugé par un morveux dans son genre. J’ai perdu mes deux frères, j’ai perdu ma famille. Une vie faite d’épreuves et de sacrifices. Une vie qu’il devait ignorer, quoique. Il savait bien des choses à mon égard et il en jouait. Seulement, moi aussi je savais jouer, j’aimais jouer même. Mais je ne prenais pas ça trop sérieusement, je ne pouvais pas lui en vouloir, il était jeune, il n’avait pas encore le sens des réalités. Et puis j’étais certainement aussi imbu de moi-même à son âge. J’avais pas de quoi l’être mais je l’étais, un petit con emplit de prétentions. Austin n’était pas parfait mais il tentait de faire au mieux. Il se voilait la face mais il n’avait pas un mauvais fond, enfin, à mon humble avis. Sa petite tirade m’arrache un sourire amusé. Une jolie actrice naïve. Il disait ça si naturellement. J’étais ici pour balancer son caleçon au bout de la pièce ; pas pour lui filer un numéro. Et puis, surtout, nous n’étions pas amis. Toutefois je devais admettre qu’il me faisait de la peine. « Crois-moi, si j’avais une jolie petit actrice naïve à me mettre sous la dent Austin, je garderais ce morceau de choix pour moi. » Je ne voulais pas spécialement le brusquer. Après tout, il me connaissait suffisamment pour savoir que non, je ne partage pas. Et puis partager quoi ? Il n’avait rien à offrir hormis du blé, un joli minois et un joli cul. Moi je pouvais encore distribuer des rôles, j’avais un minimum de pouvoir. Je l’ai regardé pioché dans mon paquet sans rien dire. Je détestais ça mais je n’en fis rien. J’ai laissé coulé et puis j’avais une belle vue d’ensemble après tout. Mon regard se posa naturellement sur le caleçon d’Austin, j’ai tiré une latte sans rien dire, après quoi j’ai arrêté cette fixation grotesque, d’autant plus en entendant le nom de Lewis. J’ai naturellement froncé les sourcils. Pourquoi parler de lui subitement ? Il n’avait rien à faire dans cette conversation. Pauvre petit Austin, il tentait de détourner mon attention. C’était plutôt bien joué. « Mon petit copain ? C’est mon avocat. » J’ai esquissé un sourire. Il était imaginatif. Si seulement les choses étaient aussi simples entre Lewis et moi. « Lewis n’est pas mon petit copain et si t’es sexuellement frustré c’est pas mon problème non plus. » Je me suis arrêté là, je n’avais pas spécialement envie de rentrer dans les détails de ma palpitante vie sexuelle avec lui. Ni de confirmer ma relation avec Lewis. Néanmoins je restais curieux, je me suis affalé un peu plus dans son fauteuil si confortable, toujours la clope au bec. « Pourquoi cette visite ? » Je l’ai fixé un instant, je voulais ma réponse. Dans le pire des cas, j'appellerais Lewis plus tard mais je voulais l’entendre de sa bouche en premier. Je ne voulais pas être une source d’ennuis, surtout. À jouer avec le feu, il risquait le retour de flamme. Au moins, le point positif, c’est qu’il commençait à bien me connaître. Je n’étais venu jusqu’à chez lui, à Nothing Hill pour boire une tasse de thé, ou boire une bière en l'occurrence. Je l’ai regardé en souriant avant de venir écraser ma clope sur son cendrier. « C’est bien, je vois que t’as pigé le truc. J’ai en effet une idée derrière la tête mais c’est bien, tu t’es déjà mis à l’aise, on pourra faire ça dans le salon. Au pire. » Je ris légèrement avant de le sonder, de guetter sa réaction. J’aimais le rendre mal à l’aise, c’était un très bon passe-temps. Et puis, au moins, j’étais honnête vis à vis de lui. Tourner autour du pot c’était pas trop mon truc. J’ai regardé une deuxième fois son maudit dossier, il était toujours posé sur la table basse, j’étais presque fier de moi. Un vrai gamin pour le coup. « J’aime pas jouer les hypocrites alors je te préviens, il y a probablement 80% de tes propositions qui vont sauter. » J’ai repris son dossier en soupirant, feuilletant les pages sans enthousiasme. Je détestais ce job juste pour ça, je n’aimais pas fanfaronner. Ou du moins, pas publiquement. J’avais une bonne image, je ne voulais pas spécialement la bousiller, j’étais loin d’être aussi con. « Je ne sais pas. Je te laisse choisir mais pas plus de trois interviews. » Oui, j'aimais bien me faire rare. Il fallait bien préserver un peu le mystère sur ma personne.
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 8 Mai 2014 - 22:16 par Invité
Un léger sourire vint masquer mon agacement, il refusait d’avouer l’évidence et cela était pratiquement risible. En même temps monsieur était trop occupé à mater mes fesses pour pouvoir même se concentrer alors il était presque inutile de lui demander quoi que ce soit. Il gardait malgré tout toute la hargne qui faisait que je trouvais qu’il avait une personnalité géniale, d’ailleurs c’était un des seuls client qui me donnait tant de fil a retordre et que j’appréciait néanmoins. Je me disais que si les rôles étaient inversés moi aussi je serais certainement un enfoiré de premier choix et que je ne changerais surement pas pour un petit arriviste sorti des jupons de sa mère comme il disait. Je sais que tu es un égoïste de base mais tu devrais quand même penser à partager parfois, entre mecs on doit s’entraider après tout. Je pris une gorgée de ma bière puis tirant une taffe de ma cigarette, je le regardais essayer de me justifier sa relation ou je ne sais quoi avec Lewis. Il était mignon à vouloir trouver des excuses pour son comportement, je m’en fichais royalement qu’il baisait avec lui après tout, simplement je ne voulais pas que ça finisse par faire la une des magazines people pour que ce soit ensuite mon rôle d’atténuer la portée d’un truc pareil. Bon par contre si on arrêtait de se mentir ça m’arrangerait. J’ai pris la liberté de te faire surveiller par un des meilleurs détectives de Londres, non pas pour t’espionner, mais simplement pour éviter que d’autres mal intentionnés le fasse et que je n’ai pas le temps de leur couper l’herbe sous le pied, après tout c’est mon rôle de veiller sur mes clients et je prends ça très au sérieux. Sa remarque sur ma frustration sexuelle me fit arquer un sourcil, il n’avait pas tort, cela faisait un bout de temps que je n’avais pas couché avec quelqu’un et je devais avouer que mon boulot me prenait tellement de temps que les rendez-vous étaient devenus secondaires. Je draguais à l’occasion mais ça n’allait pas plus loin malheureusement. J’allais sérieusement devoir prendre le soin de m’occuper un peu de ma vie et oublier de faire plaisir à tout prix à mes parents qui ne vivaient que pour ma réussite professionnelle se fichant complètement de mes sentiments. Ils étaient certes divorcés mais dans l’art de m’emmerder ils étaient toujours d’accord sur tout étrangement. Tu marques un point. Dis-je simplement tout en écrasant ma cigarette dans le cendrier soufflant une dernière salve de fumée qui allait s’envoler bientôt entrant dans une danse bizarre avec celle que Malcolm laissait échapper. Le regardant toujours, je vins me rasseoir toujours ma bière à la main, il semblait avoir quelque chose dans le regard, quelque chose que ne pouvais pas décrire facilement, je me demandais ce qu’il attendait de moi exactement et lorsqu’il m’exposa son idée de sa visite je fus encore plus étonné, j’étais loin de penser que tout ce manège n’était qu’une manœuvre habile pour me séduire et coucher avec moi. J’avais presque envie de rire, Malcolm avait le double de mon âge bientôt et en plus de ça les mecs ça n’avait jamais vraiment été ma tasse de thé, mais bon, il était mon client je ne pouvais pas l’envoyer chier comme le dernier des clochards. Excuse moi, je n’avais pas compris que tu étais là pour ça… je ne sais pas quoi te dire j’avoue que pour le coup tu as réussi à me rendre muet, félicitations ! Tu es un mec vraiment cool et très bien pour ton âge mais je n’ai jamais vraiment été attiré par d’autres types. Mais ça ne t’empêche pas de me reluquer depuis tout à l’heure, pervers va ! Je me mis à rire avant de venir lui prendre les dossiers des mains pour m’asseoir à côté de lui. Après tout je me doutais bien que ça finirait comme ça, lui se plaignant et moi devant choisir une fois de plus pour lui, ça ne l’enchantait pas de devoir faire sa promo mais s’il voulait que des gens le contactent pour lui donner du boulot il n’avait pas vraiment le choix. Okay dans ce cas je m’occuperai de cela dans la matinée et je te tiendrai au courant. De toute façon ce soir je ne suis pas d’humeur à travailler, et je sais que toi non plus. Je lui tendis ma bière comme pour trinquer et m’empressa d’essayer de le faire se décoincer un peu et sortir de son personnage de vieux type acariâtre, pourquoi ne pas devenir potes après tout. Bon attend, je vais aller nous chercher un whisky pur malt dont tu me donneras des nouvelles, ce sera plus de notre niveau je pense ! Je me levais et me dirigeais vers le petit bar qui se trouvait dans le coin de la pièce avant de nous servir 2 verres du breuvage. Je revins ensuite m’asseoir à côté de lui sur le canapé, le fait que j’étais en caleçon ne me dérangeait pas du tout, moi et la pudeur, ça faisait deux.