"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Don't stop doing what you're doing. # Deepy  2979874845 Don't stop doing what you're doing. # Deepy  1973890357
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Don't stop doing what you're doing. # Deepy

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() message posté Jeu 23 Avr 2015 - 15:05 par Invité
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Inspiration. L’oxygène semblait vouloir me brûler les poumons afin de clore ma vie en me torturant. Expiration. Finalement, l’oxygène était mieux que la sensation de vide à l’intérieur de mes poumons. Inspiration. Expiration. Mes muscles me picotaient de partout, j’avais un point de côté et mes cheveux ne cessaient de se mettre en travers de mon visage. Haletante, je cessais de courir. Je n’avais parcouru qu’une dizaine de kilomètres. Je grimaçais en me pliant, cherchant à reprendre une fréquence respiratoire normale. Impossible. Bien trop peu sportive pour cela, j’étais destinée à galérer un bon moment avant de retrouver un souffle correct. Je devrais faire plus de sport. Mais je suis généralement bien trop fainéante. L’unique raison de ma présence ici : j’avais trop fait la fête la nuit passée et culpabilisais. Cela m’arrivait de temps en temps, je me glissais alors dans mes vêtements de sport acheté bien trop cher pour l’utilité que j’en faisais. Lors de mes rares moments sportifs j’étais tout de même satisfaite car j’étais plus qu’à l’aise.
Finalement, je décidais de me prendre un jus de fruit auprès du vendeur ambulant. Bien sûr, j’hésitais longuement lorgnant sur les glaces. Toutefois, j’étais venue ici pour purger mes excès alcooliques de la veille, et récupérer d’autres calories n’était pas très judicieux… Surtout pour ma conscience. Mon métabolisme n’étant pas trop dégueulasse je pouvais manger des choses très mauvaises pour la santé sans pour autant le payer trop sur la balance. Mes amies me détestaient pour ça. Je leur expliquais que je devais avoir pris le métabolisme de mon jumeau qui demeurait une réelle brindille alors qu’il pouvait bouffer ce qu’il voulait. Même s’il ne le faisait pas vraiment ces derniers temps.

Sirotant mon jus de pomme tout en continuant à marcher, je regardais les gens autour de moi. Le parc était immense, vert, avec des écureuils çà et là se cachant dans les arbres trop apeurés par l’Homme. Des familles jouaient au ballon sur la pelouse, et les enfants me faisaient sourire. J’avais toujours aimé les enfants, sans doute également parce que je me considérais toujours comme étant l’une des leurs. J’avais toujours eu un contact aisé avec les plus jeunes. Comme si on se comprenait, comme s’il y avait quelque chose entre nous que les autres ne pouvaient comprendre. Si je n’avais pu poursuivre mes études dans les arts j’aurais probablement fini animatrice ou éducatrice de jeunes enfants. Ces petits êtres sont tellement vecteurs de sourires et de vie que je ne pourrais jamais me résoudre à ne pas les aimer. Cependant, je n’envisageais pas d’en avoir de ci-tôt. Je savais déjà quel genre de mère je ne voudrais pas être : comme la mienne. Totalement désintéressée, dépassée, n’ayant même plus la force d’aimer suffisamment ses enfants pour se battre pour eux. Je voudrais être aimante, douce, calme, rire, enseigner tranquillement des valeurs simples et primordiales. Mais je n’en étais définitivement pas là.

Je soupirais et terminais mon jus de fruit, puis recherche une poubelle et fait un petit détour à côté d’un banc où un jeune homme semble écrire. En m’approchant pour me délester de ma petite bouteille je me rendis compte qu’il dessinait. Curieuse, comme toujours, je me penchais doucement pour observer son travail alors qu’il ne m’avait pas vue. Son trait était sûr, même si on voyait qu’il ne passait pas ses journées à ça. Depuis que je travaillais dans l’illustration je pouvais déceler des tas de choses. Comme le fait que quelqu'un soit professionnel dans le dessin. Je le savais car mes traits avaient changés. Plus sûrs, plus rapides, moins appuyés sur certains angles. Et c’est ce qui faisait « défaut » au jeune homme. Quoi que… observant ce qu’il dessinait il n’y avait pas réellement de défaut. Tout était bien proportionné, agréable, harmonieux. Soudain, un élément me revient. Nous avons un auteur homme dont le scénario a été retenu. Il a réussi à me transmettre ses idées directrices, néanmoins j’avais avoué à mon patron qu’une patte masculine m’aiderait en free lance si c’était possible. Et il avait accepté.

Un moment, je regardais la nuque du jeune homme à quelques mètres de moi et me mordillais la lèvre. Je n’avais jamais employé quelqu’un, jamais. Je ne savais pas trop si ce que je voulais faire se faisant. Jetant un autre coup d’œil à son dessin je haussais les épaules. Après tout, j’en avais rien à faire. Je voulais de ce garçon pour m’aider sur ces illustrations. Il pourrait en faire pas mal histoire que je puisse continuer à avancer sur les autres projets, et on pourrait terminer ensemble. J’avais déjà des idées de comment mélanger son style et le mien, je savais que nos graphistes seraient d’accord avec ça et qu’ils aimeraient son style. Soupirant une nouvelle fois je regrettais d’être en vêtements de sport puis me décidais et faisait le tour pour qu’il me voit et ne soit pas effrayé.  Toussant pour me faire remarquer, j’enchainais directement terriblement moi « Vos dessins sont tout simplement magnifiques. Vous êtes étudiant à la fac d’art et design ? » je lui demandais directe, en lui souriant de toutes mes dents bien trop enjouée pour parvenir à le cacher.
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() message posté Ven 24 Avr 2015 - 9:07 par Invité

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just a small town girl living in a lonely world, she took the midnight train going anywhere. just a city boy born and raised in south detroit, he took the midnight train going anywhere. a singer in a smoky room, a smell of wine and cheap perfume, for a smile they can share the night, it goes on and on and on and on. strangers waiting up and down the boulevard, their shadows searching in the night streetlights, people living just to find emotion, hiding somewhere in the night — journey.

Il fait beau aujourd’hui et tu ne dois prendre ton service qu’en début d’après-midi. Levé de bonne heure, tu as pris une douche rapide, t’es glissé dans des vêtements confortables, as enfoncé ton bonnet bleu marine sur tes cheveux en désordre et es parti en direction du parc, ton grand carnet à dessins sous le bras et ta trousse à crayons dans un sac à dos. Tu as toujours aimé profiter des jeunes heures de la matinée pour pouvoir t’installer tranquillement sur un banc et dessiner. Tu as une nouvelle planche à entamer et tu as un peu de mal. L’inspiration est pourtant là mais tes doigts ne sont pas assez coopératifs pour le moment. Et c’est très frustrant. C’est très frustrant parce que tu as tellement d’idées qui tourbillonnent à l’intérieur de ton crâne que tu ne sais plus où donner de la tête. Le dessin ne reste qu’un passe-temps, une passion dont tu n’as jamais vraiment parlé autour de toi. Bien sûr, tu rêverais de voir cette bande-dessinée être publiée, toi qui la travailles depuis des mois. Toi qui as passé des heures sur ces grandes feuilles blanches à les noircir et les colorier. Et combien de fois as-tu été insatisfait ? Combien de pages as-tu déchirées et mises à la poubelle par excès de colère et de frustration ? Un jour, tu as même eu l’envie de tout brûler. Parce que tu n’y arriverais pas, parce que ça ne servait à rien. Parce que tu n’avais aucun véritable talent.

Assis sur un banc du parc, tu sens une brise légère qui te caresse la nuque. Le soleil déjà brillant dans un coin du ciel filtre à travers les feuilles du grand arbre qui t’offre un peu d’ombre. C’est l’endroit idéal. Tu aperçois de jeunes enfants qui crient d’amusement, surveillés par leurs parents avec un sourire bienveillant aux lèvres ; il y a les sportifs qui, écouteurs vissés dans les oreilles, courent à petites foulées sur le chemin de terre ; tu vois ce grand-père – toujours le même – qui émiette un morceau de pain, entouré par des pigeons qui roucoulent avec bruit. C’est toute la vie qui grouille autour de toi mais dans un calme plus agréable que la fourmilière du centre de Londres. Personne ici n’est pressé, personne ici n’est de mauvaise humeur. Personne ici ne crie sauf pour s’amuser et rire ensuite. Et c’est ce que tu préfères. Tu as parfois encore un peu de mal à retrouver toute l’agitation de la capitale anglaise, toi qui as connu les charmes apaisants de l’Irlande. Mais tu ne regrettes pas ton retour. Comment le regretter alors que tu as réussi à retrouver la seule personne qui n’a jamais compté pour toi ? Un léger sourire aux lèvres et le cœur palpitant, tu sors un crayon de papier et te plonges dans un nouveau dessin. Il ne s’agira pas de ta nouvelle planche pour la bande dessinée. D’un coup d’œil discret, tu entames les traits fatigués et usés de ce vieil homme assis avec pour seule compagnie tous ces pigeons venus lui manger dans la main. Et pendant que tu traces les rides qui maculent son visage, tu imagines son histoire. Son passé.

Tu ne sais pas depuis combien de temps tu es affairé à ton dessin, mais tu as complètement oublié l’heure. Oublié les gens. C’est comme si le reste du monde s’était effacé pour ne laisser que ce grand-ère et ses volatiles. Tu l’imagines vétéran de guerre, veuf peut-être. Il n’aura été marié qu’une fois, à l’amour de sa vie qui l’a quitté il y a peut-être quelques années de cela. Il aura eu des enfants avec elle, peut-être trois ou quatre, mais ils sont tous grands désormais et ils ont leur propre famille à présent. Il doit avoir des petits-enfants, il les voit le dimanche pour le brunch, puis pour les anniversaires et les fêtes du calendrier. Il les couvre de cadeaux même si les parents râlent toujours parce qu’il les gâtent trop. Mais il les aime, ses petits-enfants, et ils sont sa famille. Ils sont le fruit d’un amour qui a autrefois empli son cœur et sa vie. Il vient au parc tous les jours, avec son petit morceau de pain. Il reste là pendant quelques heures, à nourrir les pigeons, à lire son journal. Plus tard, il se lèvera, ira rejoindre un ami au café d’en face ou bien au club de bridge. Il est heureux, ce vieux monsieur – ça se voit dans ses yeux toujours lumineux malgré les années. Mais il se sent vieux, il sait qu’il a fait son temps. Il est prêt à partir, il le sent. Et tu vois tout ça, toi, dans son visage marqué au fil des ans. Tu es concentré sur la masse mouvante des oiseaux quand une voix te fait sursauter. Te retournant, tu aperçois une brunette qui, les yeux fixés sur ton dessin, te complimente.

Embarrassé mais agréablement surpris, tu lui adresses un léger sourire tout en grattant le côté de ton bonnet dans un geste nerveux. « Non, pas du tout, tu réponds après une hésitation. Je dessine seulement pour le plaisir. Je suis en formation pour devenir paysagiste. » Tu fixes ton dessin du coin de l’œil, te fais violence pour ne pas le cacher subitement. Ce serait idiot, elle a dit trouver ton dessin magnifique après tout. Mais tu n’as pas l’habitude de montrer ce que tu dessines. C’est un peu comme ton secret, rien qu’à toi. Même Selena ne sait rien de tout ça – le dessin, la bande-dessinée. Qu’est-ce qu’elle dirait ? Est-ce qu’elle aimerait tes dessins d’extra-terrestres et de super-héros ? Peut-être rirait-elle. « Je ne pense pas que j’aurais pu entrer dans une école d’arts, de toute façon, lâches-tu avec un petit rire d’auto-dérision. Il faut avoir un talent autrement plus important que le mien pour ça. Mes dessins ne sont que des gribouillages. » Mais des gribouillages qui te plaisaient, et c’était sûrement le plus important. Tu n’avais pas besoin de l’aval d’un jury qui décortiquerait toutes tes œuvres jusqu’à leur faire perdre tout leur charme. Tu n’avais pas besoin d’une école pour tenter de t’améliorer. Bien sûr, tu y apprendrais des techniques que tu n’apprendrais nulle part ailleurs mais qu’importe ? Tu veux juste dessiner pour le plaisir. « Mais merci à vous, tu souris. En général, je ne montre pas mes dessins. Surtout pas aux inconnues dans le parc. » Un petit rire clair s’échappe de ta gorge alors que tu poses sur la brune un regard amusé.

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() message posté Ven 24 Avr 2015 - 15:34 par Invité
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Il releva la tête en ma direction et je lui souris. Son visage était plutôt avenant, avec ses traits fins et ses adorables yeux noisette. Immédiatement j’éprouvais de la sympathie à son égard. En même temps, il est rare qu’en regardant quelqu’un j’aie dans la seconde une réaction viscérale. Jamais je n’ai aimé jugé les gens comme ça, d’un premier coup d’œil. Du moins, par la négative. Parfois, je peux dire en regardant une personne qu’elle deviendra mon amie. C’est toujours comme une sensation bizarre. A cette heure, j’en éprouvais une autre. Une curiosité envers ce jeune homme talentueux que je voulais recruter sans totalement savoir comment m’y prendre. Un point positif, il répondit à mes entames de conversation sans trop de mal ce qui me ravi. J’haussais les sourcils surprise qu’il ne soit pas du tout issu du monde du dessin. En effet, la technique que j’avais pu observer chez lui était plutôt impressionnante pour un amateur. « D’accord. C’est un joli métier paysagiste. » je me contentais de répondre toujours légèrement surprise qu’il ne soit pas du milieu. En même temps, il avait peut-être pu prendre des cours plus jeune. Ou bien dessiner longtemps dans son coin. Un moment de nostalgie s’empara de moi lorsque je pensais à ma toute petite enfance. Jules – mon jumeau – aimait déjà la musique, et moi j’aimais déjà éperdument dessiner. Alors il jouait de la guitare élimée qu’il y avait à la maison, et moi je restais à côté de lui, pendant des heures à dessiner tout ce qui me passait par la tête. Des fées, des personnages fantastiques, des objets, des vêtements qui me faisaient envie parfois aussi. C’était à cette époque que nous avions commencé à développer nos passions, et nos talents. Peut-être en était-il de même pour cet inconnu, et qu’il n’avait jamais voulu passer à l’étape de la professionnalisation qui sait ?

La suite de sa phrase me fait froncer les sourcils cette fois. Comment ça pas assez de talent ? Avec le peu que j’en aie déjà vu il était totalement à la hauteur. Je secouais doucement la tête manifestant mon désaccord cependant qu’il terminait de parler. Une fois que sa voix se fut éteinte, je prenais immédiatement la suite. Passionnée, comme toujours lorsque l’on parle d’art « Je ne suis pas du même avis. J’ai vu des gens avec bien moins de talent que vous réussir le concours d’entrée. Votre dessin a une âme. Peu de personnes sont capable de faire surgir tant d’émotions avec seulement un crayon à papier. » répondis-je calme, mais ferme et sûre de moi. Lorsque l’on en venait au dessin, j’étais toujours sûre de moi. C’était mon domaine, ce que je connaissais le mieux. Le genre d’art où il m’en restait le moins à apprendre. Car bien sûr, même lorsque l’on est professionnel, il nous reste toujours des choses à apprendre, à perfectionner, c’est ce qui fait le charme de ce travail aussi.

Quand il aborda le fait qu’il ne montrait habituellement pas ses dessins et encore moins aux inconnus je ne pouvais m’empêcher de me mordiller la lèvre, comme toujours lorsque j’étais en faute. Puis je lui lançais un sourire timide « Désolée, je passais juste pour jeter ma canette à la poubelle et… j’ai vu votre dessin. Comme c’est mon boulot, j’ai tendance à dire ce que j’en pense plutôt facilement. Je ne voulais surtout pas vous gêner. » j’enchainais histoire de faire correctement mon mea-culpa. N’ayant jamais été d’un naturel timide j’avais toujours voulu montrer mes créations. Il fut un temps où je les exposais même parfois sur les murs de ma chambre et invitais mes frères et sœurs à un vernissage. C’était drôle, d’autant plus qu’ils se prenaient au jeu et émettaient de véritables critiques, avant de faire mine d’enchérir sur leurs œuvres favorites. Cela m’avait toujours stimulée, et aujourd’hui encore il m’arrivait de les solliciter pour avoir leur avis. Néanmoins, de nombreux dessinateurs étaient timides. Je n’avais pas compris au début avant de me rendre compte que cette timidité pouvait également être de la pudeur. Lorsque l’on met une partie de soi, un bout d’âme dans une œuvre on ne souhaite pas forcément l’exposer au monde entier.

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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 9:18 par Invité

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Tu n’aurais jamais pensé que quelqu’un te remarquerait, là, assis sur ton banc, tes crayons en mains. Tu n’aurais jamais pensé que quelqu’un s’arrêterait pour te complimenter sur tes dessins. Ce n’était qu’une passion pour toi et tu n’es pas assez confiant pour te donner un quelconque talent notoire. Alors quand la brunette s’est dit avoir été curieuse, tu t’en sens gêné. Intimidé. Ce n’est pas dans tes habitudes de partager tout ça. De partager ton petit secret. C’est un peu comme mettre ton âme à nu, la dévoiler là sur le papier. Et si les gens regardaient tes dessins, alors ils te voyaient toi. Tes œuvres étaient comme un petit bout de toi. Et tu n’étais pas prêt à partager ça avec le monde entier. « Oui, ça me plaît beaucoup, tu acquiesces doucement. Il faut dire que j’ai peiné à trouver ma voie, alors c’est rassurant de se sentir bien dans son travail. » Et ça avait toujours été le souci majeur de tes jeunes années – l’avenir. Tu n’as jamais été très bon en classe, tu étais plutôt fainéant. Tu avais les capacités pour réussir mais tu ne t’en donnais pas les moyens parce que tu n’en avais strictement rien à faire. Et c’est quand Selena est entrée dans ta vie que tu as commencé à réfléchir, à te demander ce que tu voulais devenir. Et la réponse n’avait été si simple à trouver, finalement. Parce que tu ne savais pas ce que tu étais capable d’accomplir, tu ne savais pas ce qui te plairait assez pour en faire la carrière de toute une vie. Mais depuis que tu es entré dans cette école, depuis que tu as fait ces stages, tu sais que tu as trouvé ton chemin pour de bon cette fois.

Mais jamais tu n’aurais osé imaginer poser ta candidature pour une école d’art. C’était hors de ta portée, tu en étais convaincu. « Vous… vous trouvez ? bafouilles-tu alors que la jeune femme semble t’assurer le contraire. Je ne sais pas… Je n’ai jamais pensé… » Et même si tu pensais avoir assez de talent pour tenter cette aventure, tu ne le voudrais peut-être pas au fond. Tu ne dessines que pour le plaisir, que parce que c’est libérateur pour toi. Est-ce que ce ne serait pas t’enlever cette petite flamme au fond de toi que d’entrer dans une école qui t’apprendrait tous les mystères du dessin ? Bien sûr, ton rêve serait de faire publier ta bande-dessinée, mais ça n’est qu’un rêve après tout. Tu n’as pas vraiment l’espoir qu’elle le soit véritablement un jour. Et même si elle l’était, ce ne serait qu’une seule fois dans toute une vie – peut-être même n’aurait-elle aucun succès. Après tout, tu ne prétends certainement pas être le nouveau Stan Lee. « Merci, tu réponds finalement avec pudeur, presque embarrassé de tant de passion dans la voix de ton interlocutrice. » Il faut croire qu’elle croyait plus en tes dessins que toi-même alors qu’elle ne t’avait rencontré que quelques minutes auparavant. Tu fixes ton dessin du regard, essayant de rechercher tout ce qu’elle y trouvait. L’âme, les émotions. Est-ce peut-être parce que tu as su faire ressortir la solitude des grands yeux gris ? Ou parce que tu as voulu donner une histoire derrière chacune de ces rides ?

Il y a un instant de gêne quand tu lui avoues ne jamais montrer tes œuvres. Elle a ce petit mordillement de la lèvre qui ressemble à celui de Selena et tu ne peux t’empêcher de sourire avec douceur. Tu ne peux pas vraiment lui en vouloir d’avoir voulu te faire des compliments sur ton dessin, après tout. « Oh, vous dessinez vous aussi ? tu demandes, les sourcils un peu haussés. Vous travaillez dans quoi exactement ? » Pendant un court instant, tu l’envies un peu d’avoir pu percer dans le métier. Tu te dis que ça doit être extraordinaire et elle parle d’art avec tant de passion dans la voix que tu comprends qu’elle est animée par la même flamme que toi. Elle ne devait certainement pas se cacher, elle. Elle ne devait certainement pas cacher ses œuvres. C’est certainement un peu lâche de ta part, de ne rien montrer. Quelque part, c’est surtout pour te protéger. Tu serais dévasté si on venait à détruire ton art alors que tu y mets tant de cœur. Tu t’effondrerais. Et c’est finalement pour ne pas perdre cette envie que tu ne montres rien. Que tu restes dans ton coin, à ne dessiner que dans l’intimité de ta chambre sous la lumière de ta grosse lampe. Ainsi caché, tu ne risques rien.

« Tenez, asseyez-vous, proposes-tu vivement alors que tu ranges rapidement tes affaires pour lui faire une place sur ton banc. Si vous avez un peu de temps devant vous. » Tu te décales, laissant ton sac à dos traîner à tes pieds. Tu ranges tes feuilles dans ta pochette à dessins puis tu te tournes à nouveau vers la brunette. « Je m’appelle Deelan. » Depuis ton retour à Londres, tu n’as pas vraiment eu l’occasion de faire des connaissances. Tu as d’abord retrouvé tes marques, apprivoisé de nouveau la jungle urbaine de la capitale. Tu as repris contact avec Selena. Tu t’étais trouvé un petit travail. Et quand la journée est terminée, tu es parfois bien trop fatigué ou pressé de rentrer chez toi pour rester en ville et aller boire un verre, seul, dans un bar. La solitude ne te dérange pas mais tu as souvent besoin de calme et de tranquillité, surtout après tes services au Starbucks. Alors t’enfermer dans la chaleur de la maison dans laquelle tu habites est toujours la meilleure solution. « Je vous aurais bien tendu la main, mais, tu lâches avec un rire alors que tu montres tes paumes maculées de crayon. Je voudrais pas vous salir. »

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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 12:08 par Invité
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Les dessins du jeune homme face à moi me firent penser à mon arrivée en ville et à comment j’avais décroché mon boulot. Je me souviens qu’à l’époque j’aurais accepté n’importe quel poste. Je voulais être indépendante sans avoir à toucher à l’héritage que l’on avait eu de notre père. C’était quelque chose que je ne voulais pas utiliser, alors je m’étais démenée à tenter de prouver ce que je valais. Cela n’avait pas été facile, j’avais dû essuyer plusieurs refus car mon style ne convenait pas. Mais au final, lorsque j’étais rentrée dans les bureaux de la filiale jeune publique de Penguin books, je m’étais immédiatement sentie à l’aise. Un étrange sentiment, surtout si on pense au fait que j’étais entourée de costards cravates que je n’ai jamais vraiment pu supporter. Ils avaient regardé mon portfolio et j’avais patienté en détaillant l’environnement. Les bureaux étaient lumineux, je me souviens parfaitement d’avoir pensé que ce serait pas mal de profiter de la lumière naturelle pour dessiner. Cela rendrait le tout plus naturel. Finalement, ils m’avaient expliqué qu’ils étaient intéressés par mon profil et qu’ils me rappelleraient. J’avais continué à courir les entretiens mais jamais je n’avais retrouvé la sensation de bien-être que j’avais eue là-bas.

Naturellement, je fus plus qu’heureuse qu’ils me rappellent pour m’offrir un travail. Rapidement, j’avais trouvé mes marques, imposé mon style de dessin et pris des habitudes plus ou moins appréciées par mes collègues. Mon ordinateur et mes dessins me suivaient partout, même en réunion. Cela me permettait bien souvent d’avancer alors qu’ils restaient coincés sur des débats stériles. Mon patron était la personne avec laquelle je m’entendais le mieux. C’est comme si il comprenait mes dessins et mon besoin d’expression, donc tout se passe bien. Il me permet mes fantaisies et je travaille mieux ainsi. Un drôle d’équilibre avait fini par s’instaurer et la boite marchait comme ça. Puis, les clients ont commencé à se faire de plus en plus nombreux, alors il m’avait donné l’autorisation de prendre quelqu’un avec moi lorsque le travail était plus intense. Je n’imaginais pas potentiellement tomber sur ce quelqu’un après une séance de sport hasardeuse au plein milieu du parc. Mais je suppose que les choses sont ainsi au fond, totalement imprévisibles pour notre plus grand plaisir.

Je souris lorsqu’il m’explique qu’il avait été difficile pour lui de trouver sa voie. Cela aurait été mon cas aussi si je n’avais pu intégrer mon école d’art. Une fois de plus, je pense à mon jumeau sans qui cela n’aurait pas été possible. Puis je refoule mes souvenirs et ma culpabilité pour me concentrer sur mon interlocuteur. « Je suis d’accord. Il est important d’aimer ce que l’on fait, on finirait tous par faner sinon. » lui répondis-je en souriant. J’étais vraiment du même avis que lui, dans le monde dans lequel nous vivons nous ne pouvons réellement être heureux qu’en faisant quelque chose que l’on aime. Sinon on finit par être un adulte désillusionné comme les autres et c’est une chose plutôt horrible. Je me complais dans ma passion, dans le fait de tout vivre à fond. Et je n’imagine même pas faire quelque chose que je n’aime pas.

Sa surprise face à mes compliments me fait sourire tendrement. De nombreuses personnes sont talentueuses, d’ailleurs, je pense même que nous avons tous un talent pour quelque chose. Mais peut sont conscients de leur capacités. Car jamais poussés, jamais complimentés, ils ne peuvent pas s’en rendre compte. Il m’a toujours semblé capital de dire la vérité. Lorsque quelque chose me plais, je ne peux faire autrement que de le signaler. C’est trop important. Notre société se contente de se plaindre et ne valorise pratiquement plus rien. J’ai toujours aimé recevoir des mots gentils à l’égard de mon travail. Je ne dis pas que je ne supporte pas la critique, bien au contraire, elle fait avancer, mais il faut savoir comment s’y prendre pour qu’elle soit constructive. « Bien sûr que je trouve. » je me contentais de répondre avec un sourire compatissant « Je ne peux pas me permettre de vous conseiller mais, je trouve vraiment qu’il y a quelque chose dans votre dessin en tous cas. » j’ajoutais tranquillement. « Et inutile de me remercier, ce n’est que la vérité. »

Je souriais alors que son regard m’indiquait qu’il ne me tiendrait pas tellement rigueur de ma curiosité. Tant mieux, cela me donnait une chance de le recruter en plus tiens. Mais je devrais y aller progressivement, c’était certain, ou il pourrait se braquer. Pas si facile que ça de dénicher des talents ma parole. « Oui, je dessine moi aussi. C’est d’ailleurs la forme d’art que je préfère. » j’expliquais en mettant mes mains dans mes poches de jogging. « Je suis illustratrice de livres pour enfants dans une maison d’édition. »je déclarais toujours fière d’énoncer mon boulot car il me plaisait plus que tout. Hochant la tête, je m’approchais et m’installais à côté de lui comme il me le proposait. « J’ai tout mon temps, je viens de finir mon sport et je n’ai rien de prévu immédiatement. » j’étais heureuse qu’il me propose de m’assoir, cela signifiait forcément qu’il voulait que l’on continue notre conversation. Tant mieux ! « Enchanté Deelan, moi c’est Poppy. » répondis-je avant de rire lorsqu’il me montra sa main. « Je ne vous en tiendrais pas rigueur, c’est le genre de chose qui m’arrive couramment. Et le crayon c’est pas le pire, la peinture à l’huile c’est carrément une plaie à nettoyer. » j’avançais en hochant la tête très sérieusement.

Bien installée sur le banc, je sentais mes muscles fourmiller, promesse de belles courbatures dès demain. Je grimaçais mentalement, je n’avais pas vraiment prévu ça mais tant pis. Un bon doliprane et une douche fraiche et tout irait mieux… Enfin, c’était mon espoir le plus fou. A présent à l’aise en compagnie de Deelan, je me décidais à être aussi bavarde qu’à l’accoutumée. « Vous avez appris à dessiner tout seul ? Je me permets de demander parce que votre technique est très bonne, et vous m’avez dit que vous n’avez pas fait d’école… » je demandais intriguée. En effet, il avait peut-être lu des livres pour apprendre, mais ce n’était jamais la même chose que des cours avec quelqu’un. A moins qu’il ait été totalement autodidacte. Et cela signerait un talent plus grand encore. J’avais hâte qu’il réponde. Sortant mon smartphone, j’eus une idée pour rééquilibrer les choses. « Si vous voulez, comme j’ai regardé votre dessin je peux vous en montrer des miens. Histoire qu’on remette la balle au centre. » je proposais en souriant, bien décidée à ce qu’il finisse par accepter l’offre que je comptais lui faire.


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() message posté Dim 26 Avr 2015 - 9:40 par Invité

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POPPY & DEELAN


just a small town girl living in a lonely world, she took the midnight train going anywhere. just a city boy born and raised in south detroit, he took the midnight train going anywhere. a singer in a smoky room, a smell of wine and cheap perfume, for a smile they can share the night, it goes on and on and on and on. strangers waiting up and down the boulevard, their shadows searching in the night streetlights, people living just to find emotion, hiding somewhere in the night — journey.

Il y avait une telle sincérité et un tel calme dans ses propos que tu ne pouvais que la croire, aveuglément. Et c’était agréable de l’entendre dire tous ces compliments. Même si tu n’avais jamais osé en penser la moitié, même si tu n’avais jamais cherché à les obtenir, c’était comme une petite victoire de voir ton travail apprécié. « C’est sans doute la vérité, mais ça fait toujours plaisir de l’entendre, tu argumentes avec un léger sourire aux lèvres. » Tu n’as pas été habitué aux lauriers, aux encouragements. Tu n’entendais que des ‘bon à rien’ et des ‘mauvais’ à longueur de temps. Ta mère trop discrète, ton beau-père qui ne voyait en toi qu’un raté, et tu as tout simplement abandonné tes rêves et tes espoirs. Ce n’était finalement pas bien grave, tu avais appris à faire avec. Et il n’y avait qu’une seule personne qui avait toujours cru en toi, depuis le début – Selena. Mais elle avait, elle aussi, fini par partir alors ça n’avait été qu’une énième pierre dans ton petit jardin déjà pas mal enseveli. Et depuis ce jour où elle avait tourné les talons, tu avais juste continué ton petit chemin, difficilement, enfermé dans ta coquille. Le monde extérieur n’avait plus rien d’attrayant, d’excitant. Et jamais tu ne retrouverais quelqu’un qui te pousse à toujours aller plus loin, à ne pas lâcher. À te battre pour ce que tu aimes. Tu as appris à le faire tout seul, comme un grand, mas ça n’était définitivement pas pareil. Parce que tu ne faisais ça que pour toi, que pour ta petite personne. Et il n’y avait que le vide avec qui partager tes joies et tes tristesses, tes victoires et tes déceptions. Alors, à quoi bon? Ça n’avait finalement pas d’intérêt à tes yeux. Ça n’en valait pas la peine.

C’est la première fois que tu rencontres une autre personne qui dessine, une personne qui en a fait son travail, sa carrière. Bien sûr, tu en as déjà croisées parce que tu avais souvent parcouru les galeries d’art à la recherche d’inspiration, de couleurs nouvelles. Mais jamais tu ne leur avais parlé. Bien au contraire, tu les avais toujours fuies comme la peste et ça t’allait ainsi. Tu aurais eu bien trop honte de devoir leur avouer que tu dessinais toi aussi. Dessiner ? Gribouiller aurait été plus exact quand tu te rappelles de ces œuvres absolument magnifiques qui étaient à chaque fois exposées. Alors c’est à la fois un peu intimidant et pourtant très excitant de lui parler car tu as envie d’entendre la brunette te raconter un peu son métier. Qui sait ce que tu pourrais apprendre ? « Illustratrice de livres pour enfants ? tu répètes, un peu stupidement mais admiratif. Wow. Ça doit être tellement génial de savoir que des milliers d’enfants s’endorment chaque soir avec vos dessins en tête. Ou peut-être même apprennent à lire avec. » Tu n’aurais jamais pensé que c’était là une véritable carrière mais, à bien y réfléchir, c’était sûrement un métier autrement plus intéressant que de seulement accrocher des toiles sur un mur. Peut-être même que ces dessins, ces livres faisaient partie de l’éducation de la nouvelle jeunesse. C’était plus satisfaisant. Réellement intéressé, tu lui fais une place sur le banc, juste à côté de toi alors que tu te présentes. Poppy. Elle porte un joli prénom, il lui va bien. Cette fleur a toujours eu une grande signification dans votre pays, alors le porter toute une vie est sûrement quelque chose de notable. « Je dois avouer que je n’utilise que très peu la peinture, tu enchaînes cependant que tu fixes tes mains grisées de crayon à papier. La plupart de mes dessins sont en noir et blanc ou coloriés aux feutres. » Tu as l’impression d’être un de ces enfants de l’école primaire à parler de crayons et de feutres mais tu n’aurais jamais pensé à utiliser de la peinture pour tes planches de bande dessinée. Est-ce que c’était une erreur de ta part ?

« Oui, tout seul, tu réponds avec un petit rire embarrassé. Plus jeune, je passais du temps dans les galeries d’art et j’observais. Les formes, les couleurs. Les émotions. Et puis je rentrais chez moi et j’essayais de reproduire ce que j’avais vu. Bien sûr, j’avais mes cours de dessin au collège mais ça a été les seules classes que j’ai suivies. J’allais à la bibliothèque, aussi, pour lire les livres qui vous apprennent à dessiner. » Et quand les reproductions d’œuvres d’art ne te plaisaient plus, ne te satisfaisaient plus, tu as commencé à simplement dessiner ce que tu voyais. Tu as d’abord reproduit les objets que tu trouvais dans ta chambre, puis les gens que tu voyais dans le bus pour l’école. Tu avais toujours sur toi ce petit cahier crayonné, griffonné partout à l’intérieur où tu dessinais. Tu t’étais même amusé à faire des caricatures de tes professeurs mais l’un d’eux n’a pas apprécié ton humour et t’a directement envoyé dans le bureau du directeur – à la clef, trois heures de retenue et un devoir supplémentaire à rendre. Tu t’étais toujours dit que c’était parce que ton coup de crayon n’était pas si bon que ça et parce qu’il l’avait tout simplement trouvé moche. Ce n’est que bien plus tard dans ton adolescence que tu as entamé ta bande-dessinée. Le grand projet de ta vie, pour l’instant. Ton petit secret. « Oh oui, je veux bien voir quelques uns de vos dessins, tu acceptes avec entrain, le sourire aux lèvres, avant de te pencher pour récupérer un vieux chiffon dans ton sac et t’essuyer les mains. Vous faites ça depuis longtemps ? Je veux dire, votre carrière dans l’illustration. C’est ce que vous rêviez de faire quand vous étiez petite ? »

✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.
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Anonymous
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() message posté Dim 26 Avr 2015 - 20:23 par Invité
Don't stop doing what you're doing.
   Deelan & Poppy
Bien que gêné par mon compliment, il semblait finalement l’accepter. Tant mieux, je me serais vue dans l’obligation d’insister sinon. D’un naturel franc, si je n’avais pas décelé du talent dans sa production, jamais je n’aurais été aussi sincère. Je me serais contentée de passer mon chemin, en fait. Comme on le faisait tous ici. Londonienne de naissance, j’avais toujours connu la rapidité de la ville, l’incessante activité des rues et des commerces. Tout est plus rapide lorsque l’on est dans une capitale. Car un tas de choses importantes se passe constamment. J’avais toujours aimé ça, ce tourbillon incessant d’activité. L’impression d’être prise par le flot des gens, par le flux d’énergie dégagé. Puis nous étions partis vivre à Oxford. J’avais intégré l’école, et m’étais habituée à la vie là-bas. Mais on revient toujours à l’endroit auquel on appartient. Certes, j’avais suivis mon jumeau qui souhaitait regagner la capitale. Néanmoins, notre chez moi me manquait en dépit du fait que je déplore cette froideur qu’ont toutes les personnes dans la rue. C’est comme si rien d’autre ne leur importait qu’eux. Cela me désolait, mais je ne pouvais rien y faire. D’ailleurs, le temps me poussait parfois à devenir comme eux. Oui, si il n’y avait pas eu Deeclan, j’aurais été comme eux. A force, on finit tous par être atteints par cela, et cela m’attriste car j’aimerais un monde plus empathique et sympathique. Mais là n’était pas le sujet. Je lui souris doucement et hausse les épaules « Il est important de souligner les bonnes choses, je trouve. Bien souvent les gens se contentent de se plaindre, c’est dommage. » je lui avouais sincère avant de m’installer à ses côtés.

Son intérêt pour mon travail me fait sourire de prime abord. Puis la passion qu’il mis lorsqu’il aborda le fait que cela puisse avoir un réel impact sur tous ces jeunes enfants me fit perdre mon sourire. Jamais je n’avais vraiment pensé à ça. J’étais pleinement conscience de notre public, car j’adaptais sans cesse mes esquisses pour qu’elles aient des traits plus doux. Toutefois, je n’avais pas pensé que cela puisse avoir une telle portée. Jamais. En y réfléchissant un instant c’était tout de même plutôt cool. Avoir un impact sur tant de vies, même si personne n’en a rien à faire de qui je suis dans le fond, ils voient tous mes dessins. Comme une exposition géante sur papier glacé. Aussi grisant qu’étrange en somme.

Je l’écoutais avec intérêt lorsqu’il m’expliquait ne pas utiliser souvent de la peinture. Je devais reconnaitre que c’était un peu mon truc en dehors de mes dessins standards. Pendant mon temps libre chez moi, j’adorais ça. Jeter de la peinture sur une toile, l’étaler avec un pinceau en pensant à telle ou telle autre chose. Je souris lorsqu’il me dit que la plupart de ses créations sont en noir et blanc. Cela se remarque immédiatement, mais je me gardais bien de le dire. En effet, sa technique était très développée marque de l’habitude. Nous avions tous nos tics, nos petits trucs, et lui c’était ça. Aucun doute sur le fait qu’il soit doué à présent. « Rien de mieux que de bons feutres de qualités pour colorer un dessin je trouve. C’est moins pénible que la peinture et ils ont parfois de superbes couleurs très utiles pour jouer sur l’éclairage de la production. » j’enchainais une fois qu’il m’eut avoué son mode d’expression préféré. Sa réponse quant à sa méthode d’apprentissage me surprend, car il maitrise très bien la technique. Son explication en rapport aux galeries d’art me fait sourire. J’ai toujours trouvé ces endroits froids, mais il est vrai qu’ils sont très formateurs on y voit de tout, tout le temps. « C’est encore plus impressionnant de savoir que vous avez appris seul. Je ne pense pas que j’aurais le même niveau que vous si je n’avais pas passé plusieurs années à étudier ces techniques. » je lui réponds sincère. J’avais toujours aimé dessiner, mais mes dessins n’étaient que de vagues gribouillages avant que je n’aie la chance d’entrer en école d’art. Là-bas, la rigueur m’avait été enseignée, ainsi que des techniques complexes mais primordiales. J’avais adoré ça, même si tous les jours n’avaient pas été des plus aisés.

Tout de même légèrement surprise qu’il accepte, je lui montrais les photos de mes œuvres que j’avais dans mon smartphone. Je me hâtais de trouver les photographies alors qu’il me demandait si devenir illustratrice avait toujours été mon ambition. Je souris et le regarde une seconde avant de continuer à chercher dans mon portable, tout en lui répondant « Je suis sortir de l’école il y a bientôt trois ans maintenant. Au départ je faisais des petits boulots en free-lance, et en arrivant à Londres j’ai décroché mon boulot. » je lui réponds calmement et me demande si je rêvais vraiment de ça étant petite. J’ai le souvenir d’avoir voulu être princesse très jeune, mais ça m’était vite passé. Le dessin c’était progressivement imposé à moi en fait. « C’est venu petit à petit. A chaque coup dur je me plongeais un peu plus dans mes dessins. Alors au final c’est devenu un mode de vie et je me suis dit qu’il serait intéressant d’en faire mon travail. Et vous, vous rêvez de travailler dans le monde du dessin, ou vous tenez trop à votre carrière en tant que paysagiste ? » je lui demandais véritablement intriguée. Puis je finis par trouver les photos de la dernière œuvre que j’avais illustrée, et lui tend mon smartphone pour qu’il puisse regarder « Ce n’est pas celui dont je suis la plus fière mais il parait que cette franchise de livres est populaire donc j’ai fait de mon mieux. » j’expliquais cependant qu’il regardait tout ça.



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