(✰) message posté Jeu 24 Avr 2014 - 22:11 par Invité
« Mon dieu j'ai l'impression d'avoir embarqué toute ma garde-robe. » Je râle et pousse un cri d'effort en soulevant ma valise que je place dans le coffre de la voiture. Je check une dernière fois si on est bien équipée, ayant la net sensation d'avoir oublié quelque chose sans être capable de mettre le doigt dessus. Tant pis, ne reste plus qu'à espérer qu'il s'agit d'une simple impression. Je prends le volant direction Douvres et mets la musique à fond dans la voiture. « Nohlàn est certain qu'on n'va pas s'en sortir... Genre " un road trip c'est pas fait pour les filles parce qu'on est pas capable de changer un pneu". La grosse blague. » Je parle fort par dessus la musique plutôt que de la diminuer, c'est la dernière de Jason Derulo à la radio, hors de question que je diminue ça. Nohlàn, mon meilleur ami. Peut-être qu'il essayait juste de se faire inventé au voyage? No way, c'est une virée entre filles et je suis certaines qu'on va gérer. On parle de tout mais surtout de rien, plus occupées à chanter et danser qu'autre chose - avec un minimum de concentration sur la route, tout de même. La file pour monter sur le ferry commence et j'observe les camions de marchandises, car de touristes et autre conducteurs monté sur ce dernier. « Ça a beau être pratique d'avoir la voiture avec nous, je n'aime pas l'idée de monter en voiture sur un bateau... T'as vu le monde, comment on peut ne pas couler avec autant de poids? » Je suis tout sauf une physicienne, les lois de la nature me sont la plupart du temps inconnues. Mais bon, si l'eau peut porter un paquebot de 5000 personnes, pourquoi un ferry ne parviendrait pas à nous mener à Calais? Des centaines de personnes le font chaque jour sans le moindre soucis... Mais je regarde es infos, j'ai vu ce ferry de lycéen en corée qui s'est retrouvé au fin fond de la mer! Je chasse cette idée noire de mon esprit, je n'ai jamais eut peur en transport et ça ne va pas commencer.
Une fois le véhicule garé, on est priée de quitter celui-ci pour monter sur le ferry ou de nombreuses cafétéria en tout genre son disponible. « Ces 5 jours en France vont nous faire du bien! Dommage qu'on aie pas plus de temps... » Concrètement, je veux déjà une journée complète à Paris, une en Bretagne, ajoutons à cela le transport, ça ne nous laisse déjà plus que très peu de temps. On aurait pu opter pour l'avion direction le soleil mais on s'est mise d'accord avec Swana pour un mini road trip sur les routes françaises. Un voyage découverte plutôt que festif, ça change de nos habitudes. J'ai hâte de la voir en mode camping plutôt qu'en talons et robes hors de prix - quoi que elle a surement des vêtements impayables à mes yeux, même pour voyager. Je suis quand à moi en pantalon de training, converse / t-shirt, au top du top niveau sexy mais au moins je me sens bien, c'est bien plus pratique pour voyager. On s'installe à l'une des cafétéria et je prends un croissant jambon fromage et un jus d'orange. On a à peine 1h30 à tenir et bien vite, on pose nos pieds - ou plutôt nos roues - sur le territoire français. Here we go. « Tu veux prendre le volant ou je continue un peu? » C'est juste histoire d'être équitable, parce que franchement, rouler des kilomètres ne me dérange pas du tout, j'adore ça. Cet amour vient surement du fait que j'ai rarement l'occasion de toucher une voiture à Londres, le bus et le métro étant bien plus pratique et rapide dans une ville aussi peuplée. « Interdiction de poster la moindre photo sur facebook... Y'a que Nohlàn et Jack au courant, je pouvais pas avoir congé du coup j'ai rendu un certificat médical. » Je lui adresse un sourire amusé. Je suis quelqu'un de très sérieux au boulot... mais se priver de cinq jours de vacances pour une seule et unique représentation du Roi Lion, c'est un peu trop me demander. J'espère juste que Kayla pourra prendre ma place et qu'ils n'auront donc pas le moindre soucis à combler mon absence.
La valise était bouclée, prête, terminée. Bien que les filles aient définis ces petites vacances comme un road trip pour découvrir la France, le contenu de la valise de Swana vaut sûrement aussi cher que la voiture qui permettra à l’espagnole et à l’écossaise de voyager. Oui, elle n’a pas la valeur des choses. Même s’il ne s’agit pas d’un défilé de mode –loin de là, pour trainer dans la campagne, être sur les routes les trois quarts du temps et en plus de ça passer minimum une nuit dans la voiture !- Swana a embarquer une partie importante de sa garde-robe : adepte du « on-ne-sait-jamais-ça-peut-toujours-servir ». Mais de là à prendre une paire de talons qui valent la moitié d’un salaire minimum… Swany ne sait même pas elle-même à quoi cela pourrait bien lui servir : les deux jeunes femmes n’ont pas prévu de sortie nocturnes –et la brune est quasi certaine qu’elles seront trop fatiguées pour en improviser une- elle pourrait toujours les revendre pour payer l’essence : on-ne-sait-jamais-ça-peut-toujours-servir. Swana ferme alors le coffre quand sa meilleure amie a mit la valise dans celui-ci. « Ma garde robe est trop fourni pour que je puisse l’embarquer entièrement » répond-t-elle à Alessia. Douze valises ne suffiraient pas. Un camion de déménagement ne suffirait pas. Bon, c’est peut-être exagéré mais Swana a une quantité astronomique de fringue, dont la plupart qu’elle ne met qu’une fois tout au plus et qu’elle redécouvre quelques années plus tard. Acheteuse compulsive, elle ? No way. Elle se définirait plutôt contre quelqu’un qui a de bons gouts pour les bonnes choses et qui n’arrive pas à se limiter à une pincée de bonnes choses. Alessia fait alors référence à Nohlan le meilleur ami de l’espagnol –et le presque confident de Swana- et à sa remarque machiste : d’où une fille ne sait pas changer une roue ? Swana est armée contre tous les petits tracas du quotidien. Son grand-père les a formé elle et sa sœur jumelle dès qu’elles étaient capables de tenir des outils en main. Sûrement pour qu’elles n’aient pas à le déranger par la suite. « Rigole, mais je sais changer une roue depuis que j’ai dix ans. J’suis sûre que lui n’en est pas capable ! » Elle est en certaine, elle lui lancera le défi un de ces quatre d’ailleurs, elle se le promet. « Et les road trips c’est fait pour tout le monde, du moment qu’on a une voiture et un permis » Bien qu’avoir le permis ne veut pas dire rouler correctement, pense-t-elle. Elle fait automatiquement le lien avec Annathéa, sa sœur jumelle, qui manque de tuer quelqu’un a chaque fois qu’elle a un volant dans les mains. Merde, Swana c’était promise de ne plus y penser, ou du moins d’essayer. Swana est bien contente de laisser Alessia rouler un peu, elle peut profiter du paysage. Et même si elle n’aime pas réellement la musique qui passe sur le poste, elle ne peut rien dire : celui qui conduit choisi la musique, c’est la règle. D’un côté, ça l’ambiance un peu et puis imposer un bon vieux AC/DC à Alessia, elle n’est pas sûre que ça lui fasse plaisir. « Ça a beau être pratique d'avoir la voiture avec nous, je n'aime pas l'idée de monter en voiture sur un bateau... T'as vu le monde, comment on peut ne pas couler avec autant de poids? » lui fait alors remarquer Alessia quand elles s’apprêtent à embarquer sur le ferry. « Les ailes d’un avion ça bat pas, et pourtant les avions ça vole et c’est lourd. Voila. Je viens de te soumettre un autre problème pour oublier ça » Elle dit ça en rigolant, mais au fond, bien qu’elle l’ait appris un jour, elle ne sait plus par quel phénomène physique un bateau reste à la surface, bien qu’il soit chargé, et ça, ça inquiète Swana-la-fille-la-plus-studieuse-du-Royaume-Uni. Et puis merde, de toute façon elle est en master économie, pas mécanique de Newton ou autre chose.
« Interdiction de poster la moindre photo sur facebook... Y'a que Nohlàn et Jack au courant, je pouvais pas avoir congé du coup j'ai rendu un certificat médical. » Swana soupire. En même temps, elle n’a pas fait mieux, sécher les cours et des séances de revisions, pour cinq jours de vacances, m’ouais. Vive le sérieux légendaire dont elle s’est toujours vantée. « Instagram j’ai le droit ? Non je rigole. De toute façon je devrai être en cours là, à l’heure actuelle. Ah mon dieu, tu te rends compte de ce qu’on fait pas pour des petites vacances, des petits français, et… » Elle laisse alors tomber sur son plateau le semblant de sandwich qu’elle a prit à la cafétéria. «… de la gastronomie ? » Elle est bien évidemment toujours la première à critiquer la gastronomie anglaise quelque peu variée et bizarre sur le bord. Non, tant pis pour elle, elle attendra de toucher le sol français pour manger. Déjà qu’elle se sent barbouillée sur le bateau. Pas du genre à voyager énormément, elle n’avait pas le souvenir d’avoir le mal de mer. En même temps la dernière fois où elle avait du prendre un bateau, elle ne devait pas dépasser le mètre dix. « Et roule si tu veux. Enfin, pour sortir du bateau je préfère que ça soit toi qui le fasse. Y a des manœuvres à faire et je serai encore capable de railler des voitures. » Elle dit surtout ça en sachant qu’en sortant du ferry, elle aurait besoin de prendre l’air pendant une heure pour se sentir un peu mieux. Swany n’avait vraiment pas prévu d’être malade.
« Et au fait, t’as des notions de français ? Parce que s’il y a bien deux choses dans lesquelles je craignais un peu à l’école c’était la géographie et le français. » dit-elle alors qu’elles entendent une annonce sonore qu’il leur demande de rejoindre leur véhicule. Ouais, Swana est bien contente de ne pas avoir choisi ces matières pour son diplôme. En même temps, le français ça lui aurait été bien pratique pour le commerce mais bon, elle n’y avait pas tellement réfléchi. « Parce que ça serait franchement bête de se retrouver dans un pays sans savoir parler un mot de leur langue. Au pire, ils s’adapteront à nous. » Déjà qu’Alessia s’adapte tous les jours à elle…