Lincoln Jenkins

Mon nom est Lincoln Jenkins, et vous lisez mes mémoires... Malgré mon mètre quatre-vingt dix, je me sens petit dans ce monde..
Certainement par mon histoire, mon vécu et ce que j'entreprend de mon avenir. Je suis le fils unique issu du mariage de l'écrivaine Margareth Jenkins et d'un ancien journaliste Terence Jenkins. Le fruit d'un amour, je ne saurais pas vous le dire, mes parents m'envoyant dès mon plus jeune âge en pension pour assurer une éducation "digne de ce nom" à celui qu'ils prénommaient "Le fils prodigue". Je n'étais pas du genre à me faire remarquer par mes notes, mon attitude ou mes capacités hors normes, mais j'étais certainement le plus travailleur et le plus acharné. Les années passèrent et je grandissais à vue d'oeil. L'envie de servir mon pays me prit rapidement.et ne me lâcha plus. Dès l'âge de mes seize ans et avec accord de mes parents, je rejoignais les rangs de la British Army en tant que Soldat. Je vivais un rêve éveillé, l'impression de me rendre utile, et de pouvoir changer les choses bercée mes journées. Je gravis les échelons sans trop de problème et me retrouva rapidement au coeur de conflit internationaux. Mon travail payé, mon entraînement sportif également et je devenais rapidement l'homme important des régiments et des blindés. L'armée ce n'est pas qu'un simple travail qui permet de boucler ses fins de mois. C'est une façon de penser, une façon d'agir, une famille, des amis, des soucis, tout simplement une école de vie.

Je pense que ma vie a prit un tournant lors de ma désignation à la tête de la section qui partait rejoindre l'armée américaine en Irak. Il n'y avait pas de places à l'erreur. Je connaissais mes soldats, et je ne souhaitais pas porter le deuil d'une famille complète aux simples ordres que j'aurais donné. Moi qui ait toujours été solitaire, je ne connaissais pas ce sentiment d'être attendu à son retour de mission, d'être vu comme un héro par les personnes qui nous aiment. Mes parents étaient décédés d'un accident de voiture lorsque j'étais en école militaire, et je ne l'avais appris qu'à ma sortie... Autant vous dire que je ne suis peut être pas le plus tendre des hommes que vous pourrez rencontrer.
Ma première période en Irak se déroulant à merveille, j'eus l'accord du Général pour rester au commandement de la troupe suivante. C'est là que je l'ai rencontré. L'une des rares femmes que j'avais eu l'occasion de rencontrer en zone de combat. J'avais comme l'impression d'être en charge de sa sécurité, plus qu'aux autres. Je la pris rapidement sous mon aile, lui apprenant ce que les années avaient eu le don de m'apporter. Mes armures tombaient, toutes les barrières que j'avais mises s'écroulaient, et j'étais pris de sentiments que je ne connaissais pas, et cela depuis que je lui avait sauvé la vie en l'écartant d'une mine.

Cependant, tout se passe vite en zone de conflit. Et lors d'une opération, Eleonor fût gravement blessée et dût repartir en Angleterre. Nous avions caché notre relation naissante, ne souhaitant pas s'afficher aux yeux des autres, ne serait-ce pour moi et mon grade, mais également pour le reste de sa carrière. Je n'avais pas cherché à la recontacter, même si mon coeur la réclamait, je me consacrais aux combats. Le rapatriement des troupes vint très peu de temps après, me voyant nommer à la tête des opérations spéciales de la British Army en récompense de mes bons et loyaux services pour le Royaume. A à peine trente et un ans... Mon nom est désormais écrit dans l'histoire, récompense de toutes ces années de silence, de dure labeur, et de souffrances. C'était certainement le Graal, mais j'étais ce que l'on appelle un insatisfait chronique. Et la seule chose qui manque pour compléter mon tableau, c'est Eleonor. Mais comment l'approcher, et simplement lui avouer mes sentiments, moi le maniaque du contrôle ? En attendant, je me lève tout les jours au coeur de la City, espérant que cette journée sera celle où je la reverrais...

Peut être qu'un jour, ce sera à votre tour d'écrire l'histoire, de changer les choses. N'oubliez pas que dans ce monde, même la chose la plus infime peut apporter quelque chose de grand à quelqu'un...