Kaydance → Etre célibataire c'est comme avoir une assurance MMA: zéro tracas, zéro blabla

« Bonjour Mesdames et Messieurs. Ce soir on se retrouve avec une jeune surfeuse, dont le nom ne doit pas vous être totalement inconnu. Elle s’appelle Kaydance Thompson, elle a 18 ans et c’est le deuxième championnat national des moins de vingt ans qu’elle gagne. Est-ce que tu peux nous dire d’où te vient ce talent et aussi comment l’idée de faire du surf t’es venue ? »

Je fais du surf depuis que je sais marcher. Un jour on passait à proximité de la plage avec ma mère et j’ai vu des surfeurs. Et j’ai emmené ma mère pour qu’on aille se renseigner. L’heure d’après, j’étais inscrite au club de surf qui m’a toujours suivis.  Je ne pense pas avoir forcément de talent, je pense surtout que c’est des heures de travail. Depuis que j’en fais, je passe presque tout mon temps libre à m’entraîner. J’essaie de surfer sur toutes les vagues pour ne pas être surprise le jour du championnat. Je ne pense pas avoir de talent, c’est juste de l’entrainement, de l’acharnement. Je n’ai jamais rien lâché même lorsque j’ai été blessée. Après je pense que quand on veut quelque chose, on fait tout pour l’obtenir. C’est ce que j’ai fait, voilà tout.

Justement, parlons de ta blessure. Que s’est-il passé et comment as-tu vécut ce moment ? Les médecins t’avaient même dit que tu ne remonterais jamais sur une planche de surf, me semble-t-il ? »

Lorsque je me suis blessée, s’était juste une question de mauvais dosage par rapport à une vague. Je l’ai mal prise, je suis tombée et une chose en entrainant une autre, je me suis blessée. Et j’ai très mal vécu cette période. J’ai passé deux semaines à l’hôpital et effectivement les médecins m’ont dit que je ne remonterais jamais sur une planche de surf. Mais je ne suis pas le genre à croire ce que dis les médecins. La preuve, ça fait quatre ans que je me suis blessée et j’ai gagné deux championnat. Après, je sais qu’il aurait été complètement impensable de me voir quitter le monde du surf. Donc quoi que dise les médecins, ça n’aurait rien changé. J’étais décidée à reprendre le surf et blessée ou non, je l’aurais fait. Je ne suis pas le genre à abandonner pour une simple blessure.

« A t’entendre, on croirait que c’est super simple de repartir comme ça. En tous cas, je pense qu’on peut te féliciter pour ta détermination. Parlons famille maintenant, que font tes parents dans la vie ? Est-ce qu’ils t’ont toujours soutenu ? »

Mon père est dirigeant d’une grande entreprise international et ma mère est directrice de la communication dans une entreprise de communication. Ils étaient rarement à la maison mais ils m’ont toujours soutenu. De toute façon, je n’ai jamais attendu après eux pour avoir du soutient. Le surf ça fait partie de ma vie et même s’ils n’avaient pas été d’accord avec, ça n’aurais rien changé pour moi. Une passion reste une passion. Et puis, quand on aime quelque chose, je pense qu’on ne peut simplement pas s’en passer. Aujourd’hui, je pense qu’ils sont fiers de moi. En tous cas, je l’espère.

« Qu’est-ce que ça fait d’avoir dix-huit ans et de gagner pour la deuxième fois un championnat national ? »

Sincèrement, c’est quelque chose d’exceptionnel. Je n’aurais jamais cru en arrivé là mais c’est une sensation de bonheur. On se dit qu’on est meilleur que les autres et c’est juste impressionnant. Je ne m’en rends pas vraiment compte pour tout vous dire. D’un autre côté, je me dis que tous le travail que j’ai fournis ces dernières années à payer. Et j’ai pu prouver à pas mal de monde que même avec une blessure, il ne faut jamais cesser de se battre. Ce n’est pas parce que des médecins ont dit certaines choses que tout est impossible. Au contraire.

« Et au niveau des études maintenant : comment se passe ta dernière année de lycée et qu’as-tu l’intention de faire l’année prochaine ? »

Ma dernière année de lycée se passe plutôt bien. Il faut que je vous avoue que je n’ai jamais eu de très bonnes notes en cours pour la simple et bonne raison que je préfère aller surfer plutôt que de réviser mes leçons. Cependant, j’aurais mon diplôme en fin d’année, ne vous inquiétez.  Ensuite l’année prochaine, je pense quitter l’Australie et intégrer une université à Londres. J’ai obtenu une bourse d’étude pour mes performances en sport et j’ai décidé de m’orienter vers le design d’intérieur.

« Pourquoi ne pas avoir choisis de continuer dans le surf ? T’as du talent, il ne faut pas le gâcher. »

Effectivement, j’aurais pu continuer dans cette voie-là, mais j’ai toujours l’appréhension de me blesser une deuxième fois. Et puis, je pense faire mes études à Londres et revenir en Australie après. Je reprendrais le surf à ce moment-là et je verrais bien si oui ou non j’ai gardé mon niveau. J’ai vraiment envie d’avoir un diplôme histoire de pouvoir trouver un job digne de ce nom au cas où.

« T’es ambitieuse, c’est remarquable.  Et sinon, côté cœur, comment ça se passe ? Je suppose que les garçons doivent te tourner autour ? »

Je suis célibataire. Et effectivement, pas mal de garçon me tourne autour mais aucun n’est intéressant. Et puis, si on pense que je vais partir à Londres dans quelques mois, ça ne sert à rien que je m’attache à quelqu’un. Puis tout à fait entre nous, c’est légèrement prise de tête de sortir avec un garçon. Je préfère profiter de ma liberté pour le moment.

« Je pense qu’on a fait le tour. On va te laisser te changer et te reposer, tu le mérites. On te souhaite bon courage pour la suite et on espère te revoir bientôt sur les vagues australiennes. »

Cela fait maintenant cinq ans que j’ai emménagé à Londres. Cinq ans que j’ai commencé mes études. J’adore la ville de Londres mais mon Australie natale me manque. Le surf me manque également. Je vais bientôt finir mes études et j’hésite entre rester à Londres ou repartir en Australie pour retenter ma chance en tant que surfeuse. Je sais que c’est risqué d’agir de la sorte mais il n’y a pas grand-chose qui me retient à Londres. J’adore la ville et les bus rouge mais bon… Peut-être qu’après cinq ans, j’ai besoin de retrouver mes racines. On verra bien où tout ça me mène. Je suis jeune et j’ai encore toute la vie devant moi.