Je jette un coup d’œil à ma montre. Il n'est pas loin d'être quatre heures, si je me dépêche, je peux encore prendre le prochain bus. Je n'aurais pas à me coltiner les gens bizarres du métro. Bon ok, y a des gens bizarres dans le bus aussi, mais moins. Et puis, l'avantage du bus c'est que si quelqu'un commence à être trop collant avec moi, je peux descendre à tout moment. Je range mes affaires à toute vitesse, et sors de la fac la tête haute, marchant normalement; je refuse que l'on me regarde de travers ou que l'on me voie haletante et transpirante. Je tiens à mon image après tout. Je marche jusqu'à l'arrêt de bus, les écouteurs dans les oreilles entrain de me balader sur Twitter. Je relève la tête pour chercher le bus des yeux et vois qu'il y a un vieil homme assis sur un banc et je crois qu'il dort... C'est typiquement une chose que je veux éviter. Il me fait tellement pitié que j'ai envie d'aller le réveiller mais mon bus arrive. Tant pis, une gentille personne le fera à ma place. Je monte dans le bus, paye et bien évidemment à cette heure-ci, je ne trouve pas de place où m'asseoir. Je me cale dans un coin du bus et essaye tant bien que mal d'ignorer toutes ces personnes. Finalement, le trajet s'est passé plutôt vite, sans encombres. Je descends à mon arrêt et me dirige directement vers mon appartement. Au passage, je salue une vieille voisine qui est très gentille avec moi. Je monte les escaliers jusqu'au premier étage. J'ai de la chance d'habiter qu'au premier étage, car mon immeuble n'a pas d'ascenseur, ce qui est très chiant. J'ouvre la porte de chez moi, rentre, pose mon sac et comme à mon habitude je vérifie que tout est en ordre dans toutes les pièces, qu'il ne manque rien et que tout soit rangé à sa place. C'est une sorte de toc que j'ai depuis que je suis petite, je ne sais pas d'où cela vient mais je ne suis comme ça que dans les endroits qui m'appartiennent, ma chambre à l'époque et mon appartement aujourd'hui. La plus par du temps, les objets sont tombés à cause de Bubble, je les ramasse et le reste de ma journée ce passe tranquillement. Aujourd'hui, il n'y a rien parterre, Bubble est en boule sur le canapé, il a l'air de dormir. Je décide de me préparer un thé aux fruits rouges et d'aller me caler sur la table de mon balcon. Je prends aussi les friandises de Bubble car je sais qu'il va me rejoindre. Je m'installe tranquillement, un magazine d'une main et ma tasse noire de l'autre. Je n'ai pas le temps de boire une deuxième gorgée que mon chat saute sur la table et colle sa tête à mon bras. Il a dû sentir l'odeur du poisson des friandises car il ne fait ça que par intérêt. Je lui en donne un qu'il croque et attire vers lui. Il se bat avec, le sent, le touche avec sa patte et le lèche avant de se décider enfin à le manger. J'ai un sourire jusqu'aux oreilles, je sais que j'ai l'air idiote quand je m'émerveille devant lui mais je ne peux pas m'en empêcher. Je l'adore ce chat, c'est tout. Un papillon arrive et vient virevolter autour de nous. Il tire sur le marron/orange. Je l'observe en me demande quel genre de papillon est-ce. Ma mère m'avait acheté un livre sur les insectes et une partie était réservée aux papillons mais c'était il y a longtemps, de plus, je ne m'amusais pas à retenir tous les noms. Il y en avait beaucoup trop. Bubble l'a remarqué lui aussi car il le suit des yeux. Il se tord le coup pour ne pas le perdre de vue et quand le papillon s'en va, Bubble le suit. Il s'arrête à la rambarde et observe le paysage. Il y reste plutôt longtemps, par peur qu'il ne saute, je me lève et vais le rejoindre. Je le prends dans mes bras, sauf qu'il en a décidé autrement; il me griffe et saute par-dessus le balcon. Tout ça s'est passé tellement vite que je n'ai pas le temps de réagir et reste là, interloquée. Finalement, je me penche par le balcon et hurle :« REVIENT LA CRETIN DE CHAT ! ». Mais il avait déjà disparu. Je me rue à l'intérieur, attrape mon sac et un paquet de croquette à secouer pour l'attirer. Je descends les escaliers aussi vite que possible et sors dans la rue. Je secoue les croquettes, crie son nom, soulève tout ce qui pourrait être susceptible de le cacher. Je suis inquiète comme jamais, crétin comme il est jamais il ne retrouvera son chemin tout seul. Et s'il lui arrivait quelque chose ? Cela fait maintenant une heure que je le cherche et encore aucun signe de lui. Les idées les plus horribles m'ont déjà traversé la tête des dizaines de fois. J'angoisse, les larmes commencent à couler sur mes joues, je ne les retiens pas et continue à le chercher en secouant les croquettes.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Sam 18 Avr 2015 - 15:46 par Nathanael E. Keynes
Vous avez retrouvé mon crétin de chat ?
ft. Lexie Cooper && Nathanael E. Keynes
Jeudi 16.04.2015 • West London • Hammersmith
Je suis pathétique. Sérieusement, qu'est-ce que je fous là, hein ? Je suis sorti du boulot et plutôt que de rentrer chez moi, je me retrouve dans ce quartier... Sauf que je sais très bien que j'arriverai pas à monter jusqu'à sa porte. Je suis passé trois fois devant son immeuble, j'ai refait un tour du pâté de maison, en me faisant la réflexion qu'à tous les coups, en prime, c'est encore plus crétin parce qu'il est peut-être même pas sorti du boulot, et de toute façon, donc, je suis bien parti pour pas réussir à frapper à sa porte. Je pourrais même déposer un certain nombre de chansons dans sa boîte aux lettres, ce que je ne me décide pas à faire non plus. C'est juste parfaitement ridicule.
Je suis pour la quatrième fois devant sa porte, et j'ai même fini par la pousser. Exploit. Sauf que non, définitivement pas, je peux pas juste lui laisser des partoches et repartir. Même une clé avec ma voix, ça n'a aucun sens si je ne suis pas là, n'est-ce pas ? Et qu'est-ce qu'il y a de plus lâche que ça, hein ? Je me ficherai des claques, sérieusement. Et je suis sur le point de tourner les talons quand Mr Morrison descend les marches, manifestement venu chercher son courrier. Je serai bien parti en courant, mais il m'a déjà vu, et c'est pas vraiment dans mes habitudes d'être impoli, certainement pas avec ce vieillard adorable en prime.
« Mr Morrison... Comment allez-vous ? »
Je lui ai serré la main, l'ai aidé à récupérer son courrier définitivement dans une boîte trop haute - il fait comment tous les jours en fait ? - en priant très fort pour qu'il ne pose pas de question, tout en sachant très bien que ça n'arriverait pas.
« Alors mon petit Nathanael... Ca fait quelques temps que je ne vous ai pas revu par ici... »
C'est une jolie façon de le spécifier... Et je réponds quoi là ?
« Mmmh... A vrai dire, je ne devrais sans doute pas être là... - Je vois... - Je peux vous demander de garder ça pour vous ?... - Je ne suis pas sûr que ça soit une très bonne idée, mais... Comme vous voudrez... »
Je l'ai remercié - enfin je sais pas si je dois trop le faire ou non, mais enfin - et je me suis éclipsé sans doute trop rapidement pour pouvoir réellement feindre d'être à peu près serein. Et c'est en repartant que je me suis retrouvé nez à nez avec ce chat.
Les chats et moi, c'est... Compliqué. J'ai toujours aimé ces animaux, mais ils me l'ont jamais bien rendu à vrai dire. J'y suis allergique depuis tout petit, et c'est toujours un crève-coeur de devoir m'en tenir éloigné. Ca m'arrive de prendre ceux de mes potes dans les bras, au mépris de la crise d'éternuements et de larmes à cause de mes yeux irrités, mais je prie toujours très fort pour pas me faire griffer en ce cas, parce que j'ai plutôt intérêt à avoir une dose d'épinéphrine aussitôt. C'est encore jamais arrivé, fort heureusement pour moi. Et ce chat-là, il a l'air complètement paumé, paniqué là-haut sur sa branche - quelle idée de monter là-haut aussi ! - si bien que je résiste pas vraiment à l'envie de venir le chercher. Je devrais sans doute me contenter d'appeler les pompiers, mais ça me passe même pas par la tête à cet instant-là.
Grimper, attraper le chat, ça a été relativement facile - relativement, je suis pas vraiment fait pour l'escalade, et lui, il me connaît pas et a l'air franchement pas serein - mais la partie la plus difficile, ça reste la descente. Et j'y serai presque arrivé, s'il avait pas décidé de paniquer juste avant qu'on arrive à terre. Et de sauter direct, en me laissant comme un con finir ma descente. J'ai essayé de retrouver sa trace une fois mes pieds au sol, pour le voir courir vers une blondinette armée d'un sachet de croquettes. Bon, bah je crois qu'il est sain et sauf... Moi beaucoup moins : la boule de poils m'a lacéré le bras au passage, pour se frayer son chemin jusqu'à la terre ferme.
« Ok that's not good... »
J'ai levé les yeux vers la fille, un peu paniqué à mon tour pour le coup. Et j'ai plus qu'à espérer que ce kit d'urgence que ma mère a toujours tenu à ce que j'ai sur moi soit effectivement dans ma sacoche restée à terre, sinon Blondie est bonne pour appeler les urgences... Je me souviens pas trop si c'est le cas, cela dit, et c'est les doigts tremblants que j'ai fouillé parmi les partitions et dossiers de presse que je transportais pour trouver avec un soulagement plus qu'énorme le kit en question et préparer l'injection. J'ai pas eu douze millions d'occasion de le faire non plus cela dit, et je finis par m'adresser à la propriétaire manifeste du chat.
« Vous croyez que je peux vous demander un coup de main ?... »
Je fais genre, mais je suis pas du tout serein. Autour des griffures, ça commence déjà à gonfler, et c'est franchement pas annonciateur du meilleur... Sans cette injection, je suis franchement pas certain de tenir le coup bien longtemps.
Invité
Invité
(✰) message posté Sam 25 Avr 2015 - 17:15 par Invité
Vous avez retrouvé mon crétin de chat ?
Je suis dans tous mes états. Je tourne en rond désespérée avec mes croquettes. Je parie que mon mascara a coulé et que je dois avoir l'air d'une folle. C'est impossible qu'il soit sorti du quartier, il aurait dû traverser la route et peureux comme il est c'est impossible. Je me dis que c'est peut-être une vieille qui l'a ramassé et qui l'a ramené chez le véto pour vérifier la puce qu'il a sous la peau. J'entends alors un miaulement que je reconnais aussitôt. Je me tourne vers le bruit, j’aperçois alors un jeune homme perché dans un arbre qui essaye d'attraper Bubble. Un sentiment de bonheur et de soulagement s’empare de moi et je cours vers l'arbre pendant que l'homme attrape mon chat. Il descend prudemment de l'arbre quand Bubble m'aperçoit et s'enfuit de ses bras en miaulant. Il saute et me rejoint. Je ne l'avais jamais vu courir aussi vite de ma vie. Je le prends dans mes bras et le caresse. Ça me rassure, j'avais peur que ce soit un rêve. Je m'approche du garçon : je tiens à le remercier et même lui offrir une récompense s'il y tient. Sauf qu'à mon arrivée, il est tout pâle. Je ne comprends pas trop, je l'observe pendant qu'il fouille frénétiquement son sac. C'est alors que je remarque des traces de griffures sur ses bras, c'est gonflé. Je reconnais tout de suite ses traces, mon père est lui aussi allergique aux chats. « Vous croyez que je peux vous demander un coup de main .... » Il tient une trousse dans ses mains tremblantes. J'ai peur pour lui. Je m'approche vite de lui avant d 'hésiter. J'ai encore Bubble avec moi et je ne peux pas le laisser comme ça dans la rue il risquerait de s'échapper mais je peux pas laisser cet homme seul avec son allergie et son kit. C'est alors que j'ai une illumination, je mets Bubble dans mon sac à main, par chance il est assez grand pour l'accueillir et je le referme assez pour qu'il puisse passer la tête. « Je vais t'aider. » Je délaisse le vouvoiement. Je prends le kit et l'ouvre. Je lis vite le mode d'emploi pour savoir comment doser la seringue. Je doute qu'il puisse le faire en tremblant comme ça. Vu que je fais des études en médecine c'est beaucoup plus facile pour moi, sans parler des dosages de médicaments pour Bubble. Je me désinfecte les mains avec un produit que j'ai tout le temps sur moi. « Je dois chercher une veine dans ton bras. » Je n'attends pas qu'il me tende le bras car je lui attrape et pars à la recherche d'une veine. Je suis très concentrée dans mon travail pour ne pas tout foirer alors s'il m'avait parlé je ne lui aurais pas répondu. J'en ai trouvé une qui me semble correcte. Ses traces de griffures sont toutes rouges et encore plus gonflées. « Ça va piquer. J'espère que tu n'as pas peur des aiguilles. » Je pique, et appuie. Le liquide pénètre dans sa veine. Je retire l'aiguille sans trop bouger sinon ça fait un mal de chien. Je pose un morceau de coton qu'il y avait dans le kit. « Alors ? » Il n'y a plus qu'à attendre pour savoir si je dois appeler les pompiers ou non.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Lun 4 Mai 2015 - 19:58 par Nathanael E. Keynes
Vous avez retrouvé mon crétin de chat ?
ft. Lexie Cooper && Nathanael E. Keynes
Jeudi 16.04.2015 • West London • Hammersmith
A vrai dire, la tronche de la fille, à cet instant, m'importe franchcement assez peu. Son chat est sain et sauf, il a retrouvé sa maîtresse, c'est cool. Mais il m'a griffé au passage, et ça, c'est franchement moins cool. Putain d'allergie à la con ! Je savais que ça me pourrissait la vie, mais j'ai rarement eu l'occasion de la voir en danger, en fait. D'ordinaire, je sens bien qu'un chat vit dans le coin, et je me retrouve vite avec les yeux qui pleurent, le nez qui coule, parfois même un peu d'urticaire, mais ça reste gérable. Un peu ridicule, mais gérable. Un griffure, ça l'est beaucoup moins. La preuve, ça gonfle déjà, et je sais très bien comment ça va finir si j'arrive pas à sortir cette putain de trousse de secours, bordel !
Ouais sauf que la sortir, c'est bien. Réussir à s'en servir, ça serait mieux, et comme je suis déjà en mode panique, c'est franchement pas gagné. Alors je finis par demander l'aide de la propriétaire du matou. Moment d'hésitation. Euh... Tu me laisses là comme ça ? Appelle au moins les pompiers tu veux ? Je suis presque prêt à prendre mon téléphone, en réalité, en me disant que j'aurais peut-être moins de mal à passer un coup de fil qu'à préparer l'injection, quand finalement, elle a... rangé son chat dans son sac - whatever - et s'est rapprochée de moi.
« Je vais t'aider. - Merci... »
Parce que là, franchement, je donne pas trop cher de ma peau dans... Pas très longtemps en fait. Et à vrai dire, comme je suis un peu en train de paniquer, ça n'arrange rien. Un instant, je ferme les yeux, histoire de pas m'énerver encore plus en la voyant faire, ni paniquer si elle galère trop de peur qu'elle y arrive pas.
« Je dois chercher une veine dans ton bras. »
J'ai simplement hoché la tête, tendant mon bras presque trop tard : elle l'a déjà aggripé d'office, et c'est sans doute pas plus mal. J'ai rouvert les yeux, l'ai regardée faire et manifestement, elle a l'habitude. Corps médical ? Peut-être. Ou alors elle a elle-même une affection particulière qui demande des injections régulières. Je sais pas pourquoi je cherche à trouver des explications, mais je suppose que focaliser mon esprit sur ça évite de le laisser continuer à complètement partir en vrille.
« Ça va piquer. J'espère que tu n'as pas peur des aiguilles. - Non, ça, ça va... Heureusement d'ailleurs... »
Elle a injecté le produit tandis que je tentais de lui répondre. Assis à même le sol au pied de cet arbre, je bouge pas pendant quelques instants, tente de ralentir ma respiration - j'étais légèrement partie pour hyperventiler je crois - silencieux encore quelques secondes.
« Alors ? »
Sa voix retentit et me force à recroiser son regard. J'esquisse un sourire sans doute assez peu convainquant.
« Ca devrait aller maintenant... Merci... Je crois pas que j'aurais pu le faire tout seul. T'as l'habitude, non ? »
En tout cas j'espère.
« Je vais juste rester un peu immobile je crois... »
De toute façon, j'ai pas trop l'énergie de bouger là, on va attendre que je sois un peu moins fébrile, ne serait-ce que pour que j'arrive à me lever.
« Il se barre souvent comme ça ton chat ?... »
Bon, elle a peut-être pas envie de rester à tailler le bout de gras là, mais disons que moi, ça occupe un peu mon esprit, histoire que je reparte pas en mode panique. Elle est restée quelques minutes, à parler de tout et de rien avec moi, le temps que mon corps assimile, et que j'appelle un taxi pour rentrer chez moi, en lui assurant que tout irait bien à présent. C'est plus ou moins vrai, mais passons... Elle est repartie avec son chat dès lors que je me suis retrouvé affalé sur la banquette arrière de la voiture qui m'a ramené chez moi... Et je me suis promis de plus jamais tenter d'aider un chat comme ça, en sachant pertinemment qu'il y avait toutes les chances que je m'y tienne en fait pas...