(✰) message posté Jeu 4 Juin 2015 - 1:17 par Invité
Elle a souvent imaginé la vie qu'elle aurait eu, si elle n'était pas tombée enceinte, si Robbie avait accepté l'enfant, si elle n'était pas partie en Afrique ou si elle avait accepté d'avorter. Depuis leur séparation, elle ne cesse de refaire le monde à coup de "et si". Et si Robbie avait réussi à les retrouver avant son départ pour l'Afrique ? Elle se laissait à penser que dans ces scénarios, ils étaient toujours ensemble, il était là, qu'il la voulait encore. Elle avait chéri chaque hypothèse qui avaient alors frôlé ses pensées. Toutes, sauf une. Avorter, elle ne pourrait jamais s'imaginer le faire. Elle en veut encore à Robbie pour lui avoir suggéré cette idée à l'époque et pour lui imposer sa présence aujourd'hui. Et si elle avait eu le courage de le retenir ce jour-là ? Puis d'autres questions sont apparues, s'ajoutant aux premières. Des questions dont les réponses sont incertaines et pour lesquelles Hazel n'est pas sûre de vouloir en connaître l'issu. Comment a-t-il fait pour passer à autre chose ? Pour refaire sa vie ? Pour l'oublier ? Pour cacher l'existence de son enfant à sa famille ? Pas de doute, Hazel n'a ni la force, ni le courage de passer à autre chose comme lui a réussi à faire. Elle essaie, pourtant. De toutes ses forces. Elle a refait sa vie avec Clark, certes, mais elle croule sous les souvenirs de son histoire avec Robbie. Il est là, partout, comme pour la narguer, et l'empêcher d'avancer. Comme pour lui montrer tout ce à quoi elle n'a plus le droit. « Merveilleux ! » Elle ne peut s'empêcher de se pincer les lèvres lorsqu'elle jette un regard sur ses doigts. Sa voix la fait revenir à la réalité alors que les cris des petits joueurs et les coups de sifflet lui parviennent à nouveau. Son regard chocolat se braque avec douceur sur son fils. Merveilleux, peut-être que c'est le mot qui convient le mieux pour le décrire. « On est d'accord. » Elle n'a pas le temps d'observer l'expression de Robbie qu'un sursaut la secoue. Elle le voit bondir sur ses pieds, furieux contre la scène qui se déroule au milieu du terrain. Son fils est soudainement projeté sur le sol par un autre joueur. Tout se passe si vite qu'Hazel reste bloquée à sa place. Aussitôt son cœur s'emballe face à la vision de son fils blessé. Elle voudrait courir le protéger, le sortir du terrain et mettre une claque à cet entraineur. Mais Robbie s'énerve, là, debout, près à descendre des gradins pour foncer dans le tas. A une époque, c'était Hazel l'hystérique qui débarquait sur le terrain pour venir voir Jacob et le protéger des autres. On lui avait expliqué que c'était presque normal, mais elle n'y voit encore, aujourd'hui, que de la violence gratuite. Elle déteste ça. « C'est un malade lui, t'as vu comment il vient juste de l'assassiner ! » Il paraît tellement furieux qu'Hazel ne sait pas comment réagir. Elle joue avec ses doigts, les compte et les recompte. Une vieille manie qui ne la quitte pas depuis l'enfance, ça l'apaise, la rassure malgré qu'il n'y ait aucune menace. Elle connait le Robbie impulsif et protecteur, sa réaction ne l'étonne pas. Au contraire, elle est presque soulagée de constater qu'il ne laisserait personne toucher à Jacob. Mais son expression si dur l'oblige à intervenir, il serait bien capable de menacer Walt ou le père du garçon responsable de la chute de Jacob. « Robbie. » Elle prononce son prénom avec douceur, sa main se saisissant de son poignet timidement. Elle voudrait avoir le pouvoir de l'apaiser puisqu'elle n'est pas certaine que ce simple geste suffise. Encore une fois, le contact la dérange parce qu'il est déplacé. Parce qu'il la renvoie dans des souvenirs aussi douloureux qu'agréables. Ça lui rappelle qu'elle n'a plus le droit de le toucher, même simplement, même pour un geste banal. Mais ça lui rappelle toutes ces nuits passées avec lui, tous ces moments où elle pouvait laisser ses mains le frôler sans qu'il n'y ait de gêne entre eux. Elle n'a plus envie de lui de cette façon, mais les souvenirs lui font toujours aussi mal. Alors, elle sourit, faiblement malgré elle, pendant que Robbie reprend sa place à ses côtés. « Il est costaud notre garçon. » Il semble fier de Jacob, que ça soit son fils. Ça se sent à des kilomètres. Mais aussi vite arrivé, aussi vite le sourire d'Hazel disparaît. C'est comme si Robbie trouvait toujours le moyen de piquer là où ça fait mal. « Je suppose qu'il veut devenir footballeur pro non ? » Par automatisme, elle hoche la tête alors qu'elle se remet à compter ses doigts pour s'apaiser. Arrivée à trente-cinq, elle trouve enfin la force de lui répondre. « J'ai beau lui répéter qu'il n'y a pas que le foot, il n'en fait qu'à sa tête. Il veut être comme son entraineur. » Elle rit, amusée que son fils soit complètement dépendant de ce sport. Évoquer Walt lui fait aussitôt lever les yeux au ciel alors que sa main le désigne d'un geste rapide. Elle prétend ne pas être gênée, ni dérangée par la situation mais elle n'oublie pas les mots qu'il vient de dire. Notre garçon. C'est comme se prendre une claque dans la gueule, c'est comme revivre leur séparation en mille fois pire. C'est dégueulasse. Elle en a marre, elle est épuisée de lutter. Tout le long de sa grossesse, elle n'avait fait que de répéter aux gens et aux médecins ces mêmes phrases. « Il ne viendra pas. Le père est parti. Je suis venue seule. Il ne voulait pas de l'enfant. » C'était son fils pendant huit ans. Ils n'avaient toujours été que tous les deux. Puis un jour, Solveig est arrivée. Elle est venue se greffer à eux, à leur petite famille brisée. D'une certaine manière, Hazel a le droit aussi à son foyer cassé. Elle n'est pas prête à changer ça. Dire "notre enfant", c'est comme accepter que Robbie puisse prendre une place importante dans la vie du garçon. « C'est bientôt son anniversaire. Il a invité tous ses copains et exige que ça soit sur le thème du football. » Cette fois-ci, elle rit vraiment, sans se forcer, ni même pour cacher sa gêne. Il n'y a rien qui la pousse à confier ça mais ça lui paraît important si Robbie veut apprendre à le connaître. « Si ça se passe bien aujourd'hui, j'imagine que tu pourras venir. Enfin, je sais pas. C'est sûrement bizarre. Ouais, c'est bizarre. » Elle n'accorde qu'un seul regard à Robbie avant d'exercer un léger mouvement pour s'éloigner de lui sur le banc. Elle se pince les lèvres avant de reprendre le compte avec ses doigts. Trente-six, trente-sept, trente-huit... Coup de sifflet qui lui fait aussitôt relever la tête. Deux enfants se battent alors que Jacob trottine vers eux. S'il donne l'impression de courir pour attraper le ballon, il n'en est rien. Il vient se jeter dans la bagarre. Hazel secoue la tête, inquiète de voir son fils en venir encore aux mains. « Il est bagarreur comme sa mère. » Elle rit, consciente que ce n'est pas d'elle que Jacob peut tenir ça. Elle se lève, sans même se soucier de Robbie et descend les gradins pour s'approcher du terrain.
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(✰) message posté Jeu 4 Juin 2015 - 16:53 par Invité
Elle a toujours été la seule capable de l'apaiser et la donne ne semble pas avoir changé malgré toutes les années qui ont passé. Même si en apparence, il s'est docilement rassit sans faire davantage un scandale, son cœur bat toujours à toute allure. Son poing est serré du côté qu'Hazel ne peut pas voir, tentant de canaliser son énervement comme il le peut. Le meilleur moyen pour se calmer reste toujours de parler pour penser à autre chose, Jacob semble le sujet tout indiquer, tellement il ne semble pas pouvoir se lasser d'entendre de nouvelles anecdotes sur le petit garçon. Il voulait tout apprendre, s'il était doué à l'école, s'il avait des allergies, quels étaient ses films préférés, s'il tombait souvent malade. Absolument tout, même le détail le plus insignifiant était précieux pour Robbie, même découvrir sa couleur préférée. Il s'était tellement réprimé pendant ces années, que maintenant il ne pouvait plus refréner sa soif de savoir. « J'ai beau lui répéter qu'il n'y a pas que le foot, il n'en fait qu'à sa tête. Il veut être comme son entraîneur. ». Hazel rigole, mais il a plus envie de grimacer, encore une fois cet entraîneur trop lent fait son apparition dans la discussion. Sans même lui avoir parlé, Robbie ne l'aime déjà pas beaucoup. Il n'arrive pas à comprendre pourquoi son fils à une telle obsession pour ce type, au point de vouloir tout faire comme lui. Il a presque envie d'en découvrir plus sur cet homme et hésite à sortir son smartphone pour aller chercher des informations sur internet, un footballeur ne peut pas être parfait, il doit forcément avoir des défauts. « C'est bientôt son anniversaire. Il a invité tous ses copains et exige que ça soit sur le thème du football. ». Rien que ça suffit à lui rappeler qu'il ignore tout, même la date d'anniversaire de Jacob. Forçant la douleur de côté, il parvient à sourire, parce qu'évidemment il exige une fête sur le thème du football, le contraire aurait été plus étonnant. Huit ans déjà, c'est fou ce que le temps passait vite. Il a la sensation que c'était seulement hier qu'Hazel lui annonçait être enceinte. Ses années avaient défilé sans saveur, comme s'il avait serré les dents pour arriver à ce moment, parce que pour la première fois depuis bien longtemps il recommençait à vivre. L'avenir ne lui faisait plus peur, il était pour la première fois pleins de possibilités et d'espoir. L'espoir d'une vie meilleure, pleine de plaisirs simples comme celui de voir son fils jouer au foot ou grandir tout simplement. C'est étrange de se dire que pour une fois, il attend quelque chose de la vie et il ne se contente pas de la subir en courbant l'échine. « Si ça se passe bien aujourd'hui, j'imagine que tu pourras venir. Enfin, je sais pas. C'est sûrement bizarre. Ouais, c'est bizarre. ». L'idée est belle, envoûtante même, il se met à imaginer ce qu'il pourrait bien acheter à un garçon de huit ans. Son amour pour le football semble tellement grand, il se demande s'il s'intéresse à autre chose. Ce qui l'inquiète plus que de se retrouver dans une pièce pleine de gamins de huit ans shootés au sucre, c'est les adultes qui pourraient s'y trouver. Parce que lui n'a pas osé poser de questions sur les parents d'Hazel et sa famille. C'était une confrontation qu'il redoutait peut-être encore plus que celle avec Hazel, Robbie avait tellement lutté pour se faire accepter et les convaincre qu'il était digne de sortir avec leur fille. La belle image de lui avait probablement volé en éclats lorsqu'il avait abandonné lâchement leur fille. Il remarque le mouvement d'Hazel qui s'éloigne de lui sur le banc et il sourit tristement, c'était tout ce qu'il méritait. Peut-être qu'il réussirait à construire quelque chose avec Jacob, il l'espérait de toutes ses forces, mais sa relation avec la jeune femme semblait définitivement piétinée. À part s'excuser, il ne sait pas ce qu'il pourrait dire de plus, mais il l'a déjà fait. « Merci... ». Il n'est pas vraiment certain qu'elle ait pu l'entendre, mais il s'en fou, c'est plus pour lui que pour elle qu'il parle de toute façon. Elle lui donne bien plus qu'il n'avait espéré de sa part, il s'était imaginé devoir ramer pendant des mois avant d'avoir la chance de rencontrer Jacob. Un coup de sifflet retentit et son regard prend le même chemin qu'Hazel. Une bagarre a éclaté et Robbie ne peut s'empêcher de sourire, loin de se formaliser, il s'y connaissait plus en bagarre qu'en football de toute façon. « Il est bagarreur comme sa mère. ». Cette fois, il ne peut réprimer un rire franc. Tout simplement, parce qu'elle est loin d'être bagarreuse et violente, Hazel est la douceur incarnée, incapable de faire du mal à une mouche. S'il devait tenir cela de quelqu'un, c'était forcément du côté Callaghan, ils le savaient tous les deux. Robbie avait toujours été comme ça, incapable de canaliser sa rage, énervé contre le monde, il passait son temps à se bagarrer. Parfois pour une raison, parce qu'on avait dit un mot de travers sur sa famille et parfois juste pour évacuer sa frustration. C'est seulement lorsqu'il avait commencé le Taekwondo qu'il s'était calmé à ce niveau-là, se battant uniquement dans le cadre de la pratique de son sport, mais cela demeurait un de ses vieux démons. Lorsqu'il se battait, il était comme possédé par cette rage. En regardant avec effroi son fils sautait dans le tas, il se demande s'il est possible qu'il lui ait transmis son mal. Il constate qu'Hazel s'est précipitée pour aller s'occuper de la situation, d'où il est, il a l'impression que l'entraîneur a choisi de mettre un terme à l'entraînement à cause du niveau d'agressivité des enfants. Pour une fois, Robbie doit reconnaître qu'il semble prendre la bonne décision, pas besoin qu'un des enfants finisse par se blesser sérieusement. Robbie reste dans la même position, observant Hazel qui récupère son fils de force, celui-ci semblant un peu se débattre. Le pompier se demande ce qui a bien pu passer par la tête du petit garçon. Lorsque tous les parents semblent avoir récupéré leurs enfants et calmer la situation, il se décide à descendre des gradins pour se diriger vers Hazel et Jacob. Un peu hésitant, il s'arrête à quelques mètres d'eux, attendant qu'elle le remarque et le présente de la manière qu'elle veut. Sauf que c'est Jacob qui le remarque en premier, le pointant aussitôt du doigt. « Pourquoi le pompier est là, personne est blessé... ? ». L'incompréhension se lit sur son visage et Robbie est obligé de sourire devant son innocence. Il ne sait pas trop comment réagir face à la situation, mais choisit de se jeter à l'eau. « Non, je suis un ami de ta mère, je lui tenais compagnie pendant ton entraînement ! ». Jacob accepte son explication sans vraiment faire d'histoires, adressant simplement un regard vers sa mère pour obtenir confirmation. Il se rappelle soudain les mots qu'Hazel lui avait adressé un peu plus tôt et il n'hésite pas maintenant qu'il a l'occasion de lui parler. « Dit champion, t'as une équipe préférée ? Moi j'hésite toujours entre Arsenal et Tottenham ! ». En grandissant dans son quartier pauvre, il avait souvent entendu ses amis soutenir l'équipe de Tottenham, mais il ne s'était jamais vraiment intéressé au football à cette époque. Lorsqu'il avait été regardé des matchs avec ses collègues, ils avaient soutenu l'équipe d'arsenal, alors le choix de Robbie n'était pas très clair, surtout qu'il ne connaissait pas toutes les autres équipes de la ville. Le visage de Jacob s'illumine, difficile de ne pas remarquer la passion qui l'anime dès qu'on parle de football. « Monsieur Walt supporte Liverpool, mais c'est parce qu'il est né là-bas. Moi je soutiens Arsenal, mon coach a joué pour eux quand il était footballeur pro et je veux faire pareil. ». Robbie est presque exaspéré que le coach ressurgisse aussi vite dans la conversation, mais il est trop aux anges pour s'en soucier pour le moment, trop content de pouvoir lui parler, l'écouter. Il tourne un regard presque implorant vers Hazel, ne voulant pas que ce moment s'arrête. « Vous avez le temps de venir manger une glace ? J'ai vu un marchand au coin de la rue... ». Sa voix manque d'assurance, presque gêné de proposer ça et inquiet de se faire rembarrer. Du coin de l'oeil, il voit Jacob qui s'agite visiblement emballer par la proposition. Robbie est plus concentré sur la réponse d'Hazel, espérant que ce n'est pas trop d'un coup pour elle.
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(✰) message posté Mar 16 Juin 2015 - 7:33 par Invité
Pendant un instant, elle réussit à respirer correctement de nouveau. Sans vraiment s'en rendre compte, la compagnie de Robbie l'oppressait. S'éloigner de lui, mettre de la distance entre eux lui apporte un nouveau souffle. Ce n'est qu'un bref instant où chacun semble être reparti dans son monde, où ils ne simulent plus une relation et où il n'y a pas de "elle et lui". Il n'y a plus de elle et lui depuis longtemps d'ailleurs, son cœur meurtri en est la preuve. C'est un moment court, léger mais appréciable. Un instant qu'elle accueille avec douceur et un plaisir non dissimulé. Ça paraît si facile comme ça. Elle passe sous la barrière qui entoure le terrain et suit un père de famille qu'elle connait depuis quelques mois. A sa dégaine et sa façon de se précipiter, il semble gêné que son fils ait déclenché la bagarre. Hazel l'est tout autant, mais pour une raison différente. La présence de Robbie dans son dos la perturbe, elle n'avait pas pensé que Jacob et lui se rencontreraient si vite. En y réfléchissant, elle n'est tout simplement pas habituée à être si dérangée par la présence du pompier. Après tout, elle n'a pas souvenir que ça ait été déjà le cas. Elle est presque certaine d'avoir été intimidée qu'au début de leur relation, mais ça n'avait jamais été un sentiment déplaisant à l'époque et ça n'avait pas duré longtemps. Parce qu'un jour, elle a tout simplement arrêté d'être gênée, ce fut brusque, soudain et elle avait mis ça sur le compte de Robbie. Il avait toujours eu le don de la mettre à l'aise, qu'importe ce qui se passait entre eux ou dans leur vie. Aujourd'hui, le simple fait de s'assoir à côté de lui devient un moment gênant. Et elle déteste ça. Elle le hait de la faire tomber si bas. Hazel qui avait mis un temps fou – une éternité à ses yeux – avant de se sentir capable d'être entreprenante. De se sentir digne de lui ou simplement assez à l'aise pour se dévoiler. Là, elle a l'impression qu'ils sont redevenus des inconnus qui n'osent plus rien faire. C'est la main d'une mère de famille posée sur son bras qui la fait réagir. Elles se saluent poliment avant que son regard ne se pose sur son fils. Voir Jacob lever ses petits poings la terrifie et la force à intervenir. Pour une fois, la présence du coach est appréciée, il réussit à séparer les petits joueurs assez rapidement. Son fils finit par la rejoindre en ronchonnant, puis sourit en voyant le visage de sa mère. Ce n'est pas son cas, Hazel est lassée d'intervenir pour calmer des bagarres ou venir à l'école parce qu'il s'est battu avec ses copains. Elle n'excuse jamais le comportement de son fils dans ce genre de moment, elle reconnaît seulement qu'il n'est pas celui qui déclenche les batailles au moins. C'est une façon comme une autre de se rassurer. Accroupie face au garçon, Hazel s'apprête à le gronder pour son attitude. Mais à l'instant même où il tend ses petits bras, elle est incapable de se fâcher. Il lui sourit, heureux de la retrouver. Elle devrait être mécontente mais face au sourire de Jacob à qui il manque des dents, difficile de ne pas rire. « Jacob, approche. Tu as mal ? » Sa voix trahit son inquiétude alors qu'elle repousse ses cheveux qui collent à son visage. Il a le menton qui a rougi et il écopera d'un joli hématome, c'est évident. Elle l'observe, détaille ses bras et ses jambes à la recherche d'une éventuelle blessure grave. Le garçon secoue la tête et s'agite quand sa mère touche à sa tignasse. « Pourquoi le pompier est là, personne est blessé... ? » Elle se tourne aussitôt, pour assister à la scène qu'elle a tant de fois imaginé. Son sourire ne disparaît pas malgré l'arrivée de Robbie. Elle ne sait pas trop quoi dire, même s'ils avaient préparé une excuse pour justifier sa présence. « Non, je suis un ami de ta mère, je lui tenais compagnie pendant ton entraînement ! » Maintenant que c'est dit, Hazel réalise à quel point c'est absurde. Elle se demande si un jour ils seront capables d'être amis. Ils ne l'ont jamais vraiment été après tout. Et puis, c'est Robbie, elle n'a pas envie d'être son amie, c'est stupide. « C'est Robbie. » Elle ajoute dans un sourire face au regard interrogateur de l'enfant. C'est à ce moment que Robbie choisit pour parler football, ce qui fait aussitôt lever les yeux d'Hazel au ciel. Impossible de le blâmer, elle lui avait volontairement conseillé d'en parler. Mais elle aurait au moins pensé qu'il attendrait un peu. Elle se remet debout, engourdie par la position et réalise soudainement que Jacob n'a pas pris son sac. « Monsieur Walt supporte Liverpool, mais c'est parce qu'il est né là-bas. Moi je soutiens Arsenal, mon coach a joué pour eux quand il était footballeur pro et je veux faire pareil. » Maudit monsieur Walt. Autant Hazel est heureuse que son fils apprécie son coach et venir s'entrainer, autant cet homme devient étrangement envahissant dans leur vie. Ça lui donne la sensation qu'il fait parti de la famille parce que Jacob l'a décidé. Il est là, tout le temps, dans toutes les conversations et parole de son fils. En regardant dans son dos pour le voir s'affairer à côté d'un banc, Hazel se demande ce qu'il a de si spécial. « Vous avez le temps de venir manger une glace ? J'ai vu un marchand au coin de la rue... » Elle met un moment avant de répondre, trop concentrée dans son analyse du coach de son fils. Celui-ci tire sur sa robe pour attirer son attention et elle se retourne à nouveau vers eux. Maintenant qu'ils sont face à face, la ressemblance entre Robbie et Jacob est encore plus frappante. Ce n'est pas simplement leurs yeux clairs ou quelques détails physiques, c'est aussi l'attitude. Des gestes qu'Hazel reconnaitrait entre mille. La manière qu'ils ont de se tenir ou de la regarder, qui la fait irrévocablement flancher. « Dis oui, maman. » Ah, oui, la glace. Robbie n'en fait qu'à sa tête, c'est officiel. Malgré son envie terrible de dire non et de le planter là, Hazel se sent incapable de lui refuser ça. Ça aurait été injuste de le conduire jusqu'à l'entrainement et de lui couper sa première vraie rencontre avec son fils. Jacob glisse sa main dans la sienne et c'est son regard suppliant qui réussit à définitivement la convaincre. « Oui. Pourquoi pas. L'entrainement a été écourté, autant en profiter. » Le terme menteuse est sûrement gravé sur son visage tant sa voix sonne fausse. Elle leur adresse un sourire qui se veut convaincant, mais ça ne semble pas marcher. La vérité, c'est qu'elle est terrifiée en s'imaginant jouer à la famille parfaite avec Robbie et Jacob. Ils ne seront jamais une famille, elle n'a donc pas envie d'en donner l'illusion. Même le temps de quelques minutes. « Okay, allez-y sans moi, je vais récupérer les affaires de Jacob et je vous rejoins après. » Aucun des deux garçons ne semblent très décidés à bouger. Bien sûr, ils pourraient l'attendre, mais elle trouve ça idiot. « Et je dois téléphoner à Solvie, elle n'est pas au courant que je suis venue, c'est elle qui devait venir chercher Jacob. Je vais faire vite, allez. » Elle les encourage à bouger. Ce n'est même pas un mensonge et ça paraît les convaincre un peu. L'air boudeur de Jacob disparaît à l'instant où il s'écarte de sa mère pour rejoindre le côté de Robbie. Elle évite de s'attarder sur l'image qu'ils renvoient. Là, tous les deux, l'un à côté de l'autre. D'un père avec son fils. Parce que ça suffit à lui serrer le cœur. Elle commence à s'éloigner à son tour avant de se souvenir d'une chose. « Robbie ? » Elle cherche un instant son regard, alors qu'elle a la sensation de lui accorder une trop grande confiance. Comme avant. Comme autrefois, avant leur rupture. Lui laisser la garde de Jacob, même le temps d'un court instant, c'est encore lui donner le pouvoir de lui faire mal. Elle s'oublie, pour lui faire plaisir. Et lorsque leurs regards s'ancrent enfin l'un dans l'autre, elle ressent la même chose que ce jour où ils ont rompu. Ce même grand vide. Ce vide qu'elle traine encore derrière elle. « Tu fais attention à lui ? Et, pas de glace à la banane, il est allergique. » A côté, le gamin hausse les épaules d'un air nonchalant mais elle attend que Robbie donne son approbation. « D'habitude maman veut pas que je mange de glaces après l'entrainement. » C'est la dernière chose qu'elle entend et ça suffit à lui faire accélérer le pas pour les rejoindre rapidement.
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(✰) message posté Dim 21 Juin 2015 - 20:51 par Invité
Probable que Jacob et Robbie affichent la même mine implorante en direction d'Hazel, mais le plus âgé des deux et soulagé de voir que c'est le petit garçon qui s'occupe d'amadouer sa mère. À ce niveau-là, les armes qu'il possédait par le passé étaient devenues obsolètes depuis bien longtemps. Il ne voulait absolument pas lui forcer la main en quoi que ce soit, mais un petit coup de pouce de Jacob était toujours bon à prendre. « Oui. Pourquoi pas. L'entrainement a été écourté, autant en profiter. ». Difficile de contenir son sourire, en découvrant que leur temps ensemble va être prolongé de quelques minutes, parce que plus le temps avancé, plus Robbie redoutait le moment où Hazel allait annoncer que c'était le temps pour eux de rentrer à la maison. Même s'il avait dit vouloir se plier au rythme de la jeune femme, il aurait bien dû mal à attendre à nouveau, sans savoir quand il pourrait les revoir. L'invitation pour la fête d'anniversaire était belle et bien là, mais elle était vague et incertaine, Robbie ignorant même durant quel mois celle-ci pourrait bien avoir lieu. « Okay, allez-y sans moi, je vais récupérer les affaires de Jacob et je vous rejoins après. ». Robbie lance un regard incertain vers Hazel, pas tellement rassuré à l'idée de se retrouver tout seul avec le gamin aussi vite. Il s'imagine déjà les pires scénarios, qu'il échappe à sa surveillance et qu'il soit incapable de le retrouver, sa mère ne lui pardonnerait jamais si quelque chose arrivait à son fils. « Et je dois téléphoner à Solvie, elle n'est pas au courant que je suis venue, c'est elle qui devait venir chercher Jacob. Je vais faire vite, allez. ». Cette fois le regard de Robbie se porte sur le garçon à qui il tente d'offrir un sourire rassurant. Le petit garçon se détache de sa mère pour venir près de lui. Robbie se demande ce qu'il est censé faire, s'il doit lui tenir la main ou simplement marcher à côté de lui. « En route champion ! ». Puis finalement, il se met à suivre le rythme de Jacob qui s'est déjà mis en marche, tout excité à l'idée de manger une glace. « Robbie ? ». Aussitôt, il tourne la tête à la vitesse de la lumière, comme si elle avait changé d'avis ou oublié de lui dire quelque chose de capital. « Tu fais attention à lui ? Et, pas de glace à la banane, il est allergique. ». Il sourit presque devant l'attitude d'Hazel, en pleine crise de mère poule. Surtout que Robbie n'avait jamais vu quelqu'un choisir une glace à la banane quand on peut avoir tout ce qu'on veut comme parfum. Néanmoins, il hoche la tête en essayant de paraître rassurant, bien conscient que de le laisser avec son fils devait être difficile pour elle. « Pas de glace à la banane reçu 5sur5 ! ». Il lui fait un petit signe de la main comme quoi ils iront très bien et qu'elle n'a pas besoin de s'en faire pour eux, même s'il est beaucoup moins confiant qu'il ne l'affiche. Les gosses il avait eu l'habitude pourtant, mais avec celui-là tout était différent. Les enjeux n'étaient pas les mêmes non plus. « D'habitude maman veut pas que je mange de glaces après l'entrainement. ». Cela suffit pour qu'il reporte son attention sur le petit garçon et qu'il se mette à rigoler, oubliant complètement Hazel en train de s'éloigner. Il ne peut s'empêcher de se demander si les rôles auraient été les mêmes s'il ne les avait pas abandonné, si Hazel aurait été le parent un peu strict et lui le parent plus coulant qui laisse tout passer à son fils. Probablement. « Heureusement que je suis là alors. ». Ils avancent tranquillement, ayant repris leur conversation sur le football et il se retrouve vite à la limite du stade. Robbie est un peu hésitant sur la marche à suivre, mais finalement en voyant des voitures roulées à tout allure et klaxonner comme des malades, il choisit de tendre sa main vers le petit garçon. « Donne-moi la main, sinon ta mère risque de m'accuser de te laisser marcher sur la route sans surveillance ! ». Jacob semble un peu hésitant et ronchonne un peu, prétextant ne pas être un bébé et ne plus avoir besoin de tenir la main d'un adulte. Robbie ne lâche pas l'affaire et finit par lui prendre la main qu'il le veuille ou non, pas question qu'Hazel lui reproche quoi que ce soit la première fois qu'elle le laisse seul avec lui. Jacob de son côté reste silencieux, ignorant complètement Robbie, se contentant de marcher en traînant des pieds. Le pompier soupire de s'être déjà mis à dos le petit garçon et il choisit de le relancer sur le sujet du football, pour voir s'il daignait au moins lui parler de ça. « Et Clark il supporte qui ? ». Robbie ne sait pas trop pourquoi il a mentionné celui qui était censé être le père de Jacob, vu la façon émerveillée dont il parlait de son coach, avec ce Clark cela risquait d'être bien pire. À croire que Robbie aimait se faire du mal. En entendant la question Jacob lève un regard interrogateur vers lui. « Il aime pas trop le foot je crois. ». Robbie fronce un peu les sourcils devant la réponse du garçon, un peu surpris qu'il ne soit pas certain de la réponse. Le football était le sujet préféré de son fils, en cinq minutes, il en avait déjà entendu plus sur le sujet qu'au cours de la dernière année toute entière. Alors, il se demandait bien comment son "père", ce Clark avait bien pu faire pour ne pas parler football avec lui. « Et vous faites quoi ensemble, si vous jouez pas au foot ? ». Vu la façon dont Jacob lève les yeux en l'air, Robbie s'attend presque à ce qu'il lui dise qu'il est obligé de jouer au scrabble avec son père. Ce serait bien le genre d'Hazel d'avoir trouvé le seul homme de Londres qui préfère jouer au scrabble qu'au foot. « C'est le copain de maman, pas le mien. ». Jacob dit ça comme si c'était la chose la plus évidente au monde et que l'adulte qu'il a à côté de lui, lui pose vraiment les questions les plus débiles du monde. Le pompier reste sans voix, le garçon reprenant son mutisme sans se soucier de l'effet que sa réponse a bien pu avoir. Tout tourbillonne dans la tête de Robbie, il se repasse la conversation qu'il avait eue avec Hazel, elle avait clairement désigné Clark comme le père de Jacob, il ne l'avait pas rêvé. Il avait un peu de mal à comprendre pourquoi elle lui avait menti, surtout que cette information l'avait blessé. Découvrir que tout était faux est déconcertant et le blesse d'autant plus. Elle le détestait tellement qu'elle était prête à raconter n'importe quoi pour le faire fuir. Trop tourmenté, il ne relance pas la conversation se contentant de marcher les derniers mètres qui les séparent du marchand de glace. Jacob s'échappe aussitôt pour aller inspecter les différents parfums et se retourne vers Robbie avec les yeux pleins d'étoiles et un petit air malicieux, capable de faire craquer n'importe qui. « Je peux prendre deux boules ? ». Robbie hoche la tête en souriant, il était bien incapable de lui refuser quoi que ce soit de toute façon. Il s'approche du marchand pour commander pour lui. « Une boule vanille pour moi s'il vous plaît et pour toi bonhomme ? ». « Une boule au chocolat et une à la vanille. ». Le marchand s'active pour préparer leur glace et Robbie regarde derrière lui pour voir si Hazel est en train d'arriver, mais tout ce qu'il constate c'est qu'une petite queue de personnes s'est formée derrière eux. Ils ne peuvent pas faire attendre tout le monde indéfiniment. « Elle aime quoi ta mère ? ». Jacob hausse les épaules, déjà en train de lécher activement sa glace et ne s'occupant de plus rien d'autre. « Et une boule framboise s'il vous plaît merci. ». Robbie a réagi instinctivement en prenant le parfum de glace dont Hazel raffolait à l'époque où ils étaient ensemble, il espère vraiment qu'elle aime toujours, sinon il risquait de bien s'afficher et de lui rappeler des mauvais souvenirs par la même occasion. Avec l'aide de Jacob qui tient sa glace, il parvient à payer le marchand. Ils n'ont même pas le temps de faire quelques mètres qu'Hazel apparaît devant eux. « On t'as pas attendu.. ». Ils prennent tous les deux un air penaud et désolé, Robbie lui tend la glace qui lui est destinée avec un sourire en coin. « On t'as pris framboise, j'espère que ça t'ira ! ».
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(✰) message posté Mar 23 Juin 2015 - 0:40 par Invité
Elle commence à regretter d'être venue jusqu'ici aujourd'hui. Et elle regrette d'être si perturbée par la présence de Robbie. Il la rend faible en lui imposant des souvenirs qu'elle avait pensé oublié. Elle voulait lui montrer et se prouver qu'elle était assez adulte pour mettre de côté sa rancœur, pour lui faire plaisir, pour que ça marche un peu. Elle ne sait pas très bien si ça fonctionne, mais elle continue. Elle aurait été fière de posséder une certaine volonté pour que tout s'arrange entre eux. Mais il n'y a que dans les livres, que tout se déroule bien. Dans le monde réel, il n'y a pas de joli happy end pour Robbie et Hazel, ça fait des années qu'elle a conscience de ça. Mais ça fait toujours aussi mal. C'est douloureux pour elle de le savoir si proche sans pouvoir le toucher, ni plaisanter avec lui comme autrefois. Elle n'a jamais aimé être l'amie de Robbie et ça ne semble toujours pas le cas aujourd'hui. Ils ne le sont pas et ne seront probablement jamais. Seulement c'est peut-être plus facile de l'envisager aujourd'hui, parce qu'elle n'éprouve plus d'amour pour lui. Elle ressentira toujours un certain attachement pour Robbie, parce qu'elle l'a aimé pendant des années, parce qu'elle l'a aimé beaucoup trop fort aussi. Mais c'est terminé. Autrefois, elle avait été cette fille qui lui tenait la main ou lui proposait timidement de rester pour la nuit. Désormais, le simple fait de lui demander de l'accompagner à l'entrainement de foot de leur fils devient un moment gênant. C'est tellement ridicule, pas digne de ce qu'ils ont pu être une époque. Prêt du banc, elle se saisit du petit sac de Jacob et le fait glisser autour de son poignet. Alors que de son autre main, elle compose le numéro de Solveig pour lui téléphoner. Après trois tentatives, elle retombe encore une fois sur la messagerie et décide d'y laisser un mot rapide, expliquant à sa meilleure amie qu'elle n'a pas besoin de se déplacer pour venir chercher Jacob. A présent toute seule sur l'immense terrain de foot, Hazel se remet en marche pour en sortir et rejoindre la rue. Sans savoir pourquoi, elle traine un peu des pieds lorsqu'elle remarque que le marchand de glaces n'est finalement pas si loin. Parce que ça signifie que Robbie est encore trop proche. Hazel serait prête à creuser des océans et placer mille continents entre eux, qu'elle trouverait Robbie toujours bien trop proche d'elle. Elle sursaute au passage d'une voiture sur la route, et constate qu'elle a continué à avancer sans même le remarquer. Perdue dans ces souvenirs qu'elle tente de chasser. Elle ignore ce qui est le plus bizarre finalement. Se donner autant de mal à vouloir le haïr et le faire fuir ou le désirer encore, au point d'en souffrir. Huit ans, c'est long, elle aurait dû tourner la page depuis longtemps, ranger leur histoire dans une boîte, refaire sa vie, ne plus le pleurer. Elle a essayé, pendant des années, de combler le vide que Robbie avait su créer. Mais rien, ni personne ne semble réussir. Parce que c'est une douleur trop profonde, trop intime, qu'elle ne réussit pas à guérir. Une cicatrice qui lui rappelle combien Robbie avait été important et essentiel à son monde, à son bon fonctionnement. Tout en s'approchant du pompier et de son fils, elle s'applique à trouve une excuse pour s'échapper avec Jacob. Tout, n'importe quoi, juste pour s'éloigner de lui. « On t'as pas attendu.. » Elle n'est pas vraiment étonnée, ni déçue. Elle leur sourit et se joint tout naturellement à leur duo. En regardant Jacob dévorer sa glace, elle est presque certaine qu'il lui fera remarquer, après chaque entrainement, qu'avec Robbie il avait eu le droit d'en manger une. « On t'as pris framboise, j'espère que ça t'ira ! » Elle est d'abord surprise de remarquer qu'il se souvient de sa préférence, avant de se faire la réflexion qu'il a très bien pu choisir au hasard. Ce qui est sûrement le cas. Sa manière de lui parler prouve qu'il ne se souvient pas. Il lui tend la glace alors qu'Hazel se contente de le remercier poliment. Elle se retient de lui faire remarquer qu'il n'aurait pas dû, loin de là l'envie de lui refuser ça alors qu'il semble faire plus d'efforts qu'elle. A la place, elle se contente d'en manger un morceau. Hazel n'ose pas demander de quoi ils ont pu parler avant qu'elle ne les rejoigne, par crainte que Jacob lui fasse l'éloge de Robbie ou que celui-ci expose ouvertement sa joie. « On va devoir rentrer. » Elle dit ça vite, trop vite. Et sourit, d'un sourire gêné pour s'excuser alors qu'elle replace une mèche derrière son oreille. Une part infime d'Hazel n'a aucune envie de le quitter maintenant. A une époque, malgré les heures fixes que ses parents lui imposaient, elle réussissait toujours à gratter quelques minutes en plus pour rester avec Robbie. Désormais, le fuir semble être sa seule pensée cohérente. Parce qu'elle voudrait retrouver tout ça, cette époque, leur relation, ses bras, et ouvrir les yeux en réalisant que leur rupture n'était qu'un mauvais songe. Parce qu'elle veut retrouver ça et sait n'en avoir ni le droit, ni la possibilité. Elle n'est pas très fière de penser tout ça en sachant qu'un autre homme l'attend ailleurs. Mais c'est plus fort qu'elle. Revoir Robbie suffit à lui rappeler tout ce qu'elle a perdu, tout ce à quoi elle n'a plus le droit depuis des années. Peut-être qu'une autre femme a fini par la remplacer et elle envie cette inconnue. Les lèvres pincées, elle remonte le petit sac de Jacob contre son épaule alors qu'un sentiment désagréable l'envahit tout doucement. Elle repose son regard sur Robbie, pas certaine de ce qu'elle doit lui dire. Surtout qu'elle sent la petite main de Jacob glisser dans la sienne. « T'as pas manger ta glace, maman. » Elle sourit, nettement plus amusée en réalisant que même son fils l'empêche de partir. Il est plus occupé à finir sa glace qu'à réellement s'intéresser à ce que les deux adultes peuvent se dire. « Ma colocataire m'attend et je préfère prendre le métro maintenant. Je déteste le prendre la nuit. » Ce n'est qu'un demi-mensonge, après tout, c'est vrai qu'elle n'aime pas se retrouver dans les tunnels du métro à la tombée de la nuit. Même s'il fait encore jour. Mais Solveig ne les attend pas. « Mais peut-être qu'on aura l'occasion de se revoir avant l'anniversaire. De toute façon je passerai à la caserne pour les détails. Enfin si c'est ce que tu veux. Si c'est possible. C'est le douze juillet normalement. »
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(✰) message posté Dim 28 Juin 2015 - 1:28 par Invité
Une fois qu'Hazel les a rejoint, Robbie semble soudain beaucoup plus intéressé par sa glace qu'à faire la conversation. Alors, il imite son fils et dévore celle-ci avant qu'elle n'ait le temps de fondre. Il a toujours en travers ce qu'il a cru apprendre sur cette histoire de Clark et le mensonge d'Hazel, il sait parfaitement que ce n'est pas en présence de Jacob qu'il pourra l'interroger sur le sujet, donc il tente de profiter en silence de ce qui semble être ses derniers instants en leur compagnie. Son cœur se serre à l'idée d'avoir à les quitter, il n'a aucune envie de les voir partir d'un côté et lui de l'autre. Il aimerait pouvoir trouver une excuse, n'importe quoi simplement pour grappiller quelques minutes de plus. « On va devoir rentrer. ». Le couperet tombe et Robbie baisse la tête pour cacher sa tristesse, il n'a aucune envie que Jacob le voit et commence à poser des tonnes de questions maintenant et il n'a pas plus envie de se montrer vulnérable devant elle maintenant. Pas après qu'elle lui ait ouvertement menti sur un sujet aussi douloureux. Il l'avait cru, que quelqu'un était déjà le père de Jacob et qu'il était préférable que Jacob ne sache pas toute la vérité sur Robbie maintenant. Sauf que maintenant, il n'était plus sûr de rien, tout ça à cause de quelques mots innocents sortis de la bouche d'un gamin. Heureusement, parce que s'il avait vu le sourire d'Hazel, cela l'aurait probablement achevé. « T'as pas manger ta glace, maman. ». Il relève finalement les yeux pour constater que Jacob avait rejoint Hazel, ils étaient une famille et lui n'était qu'un corps extérieur qui n'en ferait probablement jamais partie. Il avait connu bien des douleurs physiques dans sa vie, mais celle-ci était bien plus violente. Il allait devoir vivre avec cette peur constante, celle de faire tous les efforts du monde pour faire partie de la vie de la Jacob, sans jamais y parvenir. C'était trop tard pour faire machine arrière de toute façon, il ne lui restait plus qu'à espérer qu'Hazel continue à se montrer compréhensive et finisse un jour par le pardonner. « Ma colocataire m'attend et je préfère prendre le métro maintenant. Je déteste le prendre la nuit. ». L'entendre se justifier lui est presque insupportable, elle n'avait pas à le faire. Puis, il devait bien avouer que lui aussi serait plus rassuré s'ils prenaient le métro maintenant. Heureusement, qu'il a la vision d'un Jacob avec de la glace plein le visage pour le faire sourire un peu, pour l'empêcher de tirer une tête d'enterrement. « Je comprends... ». Jacob semble sur le point de finir sa glace et lorgne déjà sur celle de sa mère qu'elle n'a pas touchée et Robbie ne peut s'empêcher de rigoler en le regardant. Il doit paraître fou à rigoler tout seul, mais ces moments sont trop précieux et il ne veut pas s'en priver. Il observe les moindres expressions du garçon, pour les mémoriser au mieux, au cas où elle change d'avis. « Mais peut-être qu'on aura l'occasion de se revoir avant l'anniversaire. De toute façon je passerai à la caserne pour les détails. Enfin si c'est ce que tu veux. Si c'est possible. C'est le douze juillet normalement. ». Une lueur d'espoir surgit en entendant ces simples mots et il laisse tomber son sac au sol pour tirer un petit bout de papier et un stylo, sans se soucier de quoi il a l'air, il s'accroupit au sol pour noter son numéro de téléphone et son adresse sur le papier. Après tout, il passait certes beaucoup de temps à la caserne, mais il n'y était pas H24 non plus. Robbie s'avance timidement vers Hazel pour lui fourrer le papier dans les mains. « Tiens ça t'évitera de passer à la caserne pour rien, la moitié des gars ont une mémoire de poisson rouge et oublie de transmettre les informations. ». Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait du papier, mais au moins il lui avait donné, la balle était dans son camps encore une fois. Jacob les observait attentivement, beaucoup plus intéressé par leur conversation depuis la mention de son anniversaire. Robbie se tourne finalement vers le petit garçon avec un sourire. « J'ai été content de te revoir Jacob ! ». Il tend une main hésitante en direction de son fils pour qu'il tape dedans et Jacob n'hésite pas une seconde pour lui taper dans la main en ricanant. « À bientôt champion ! ». Jacob sourit de toutes ses dents. « Aurevoir monsieur le pompier et merci pour la glace. ». Il rigole de l'entendre l'appeler comme ça et pas par son prénom, mais il laisse couler pour l'instant. D'après ce qu'Hazel lui avait laissé entendre, il aurait bien d'autres occasions pour réussir à lui faire retenir son prénom et à l'utiliser au lieu de monsieur le pompier. Il recale son sac sur son épaule et hésite en regardant Hazel, c'était bien plus simple de dire ses adieux au petit garçon, mais avec elle tout était plus compliqué. D'une manière un peu hésitante, il désigne la direction inverse du métro. « Je vais par là, faut que j'aille m'acheter des clopes. J'attends de tes nouvelles. ». Il maintient le regard un peu plus longtemps que nécessaire pour s'assurer qu'elle confirme bien qu'ils se reverront. Il glisse la dernière cigarette de son paquet entre ses lèvres, adresse un clin d'oeil à Jacob. « Rentrez bien. ». Puis s'éloigne le premier, parce que les regarder partir aurait été beaucoup trop douloureux pour lui, alors il préfère prendre les devants et ne pas s'infliger plus de souffrances que nécessaires.