(✰) message posté Jeu 9 Avr 2015 - 21:27 par Invité
Le métro, cette invention terrible. Cet espèce de tube immonde qui transporte les gens d'un bout de la ville jusqu'à l'autre à une vitesse hallucinante. Ça ressemble à une canette de soda avec des fenêtres, c'est particulier, moche et ça pue. Et ça effraie toujours Hazel de devoir l'utiliser. Elle n'a pas trouver meilleur moyen de transport pour se déplacer. C'est donc par défaut qu'elle se retrouve engouffrer dans cet immense tunnel, plantée là sur le quais, à attendre que son métro arrive. Elle a perdu ses repères depuis son retour en ville et ne semble pas décidée à faire des efforts pour réapprendre à vivre ici. Les murs en brique sont tapissés de vieilles affiches qu'elle détaille sans y porter d'intérêt. Quitter les pavillons rassurants de Notting Hill pour atterrir ici, Hazel fait tâche dans le décor. Son métro finit quand même par arriver mais elle le laisse passer. Ainsi que le flot de personnes voulant y accéder. Elle laisse également le second métro partir sans elle. Et le troisième. Et le quatrième aussi avant de se décider à embarquer dans la rame numéro cinq. Elle se fait discrète, dans un coin, ses doigts se saisissant de son smartphone pour s'occuper. Le regard rivé sur l'écran, elle rouspète. Elle sait à peine sans servir et il lui faut cliquer plusieurs fois pour accéder enfin à ce qu'elle recherchait. La page Wikipédia de Johnny Depp. Pas peu fière, un joli sourire s'empare de ses lèvres alors qu'elle relève la tête pour observer les autres passagers. La moitié consulte, eux aussi, leur portable. Elle lit quelques lignes, le temps du trajet, avant qu'un homme ne la bouscule pour sortir à son arrêt. La journée est déjà bien avancée, mais pas assez pour que son idée tombe à l'eau. Demander à Robbie qu'il l'accompagne assister à l'entrainement de foot de Jacob. Il aura fallu deux semaines et trois jours pour qu'Hazel réussisse à accepter. Pourtant, elle doute encore, convaincue que c'est une mauvaise idée. Elle hésite même plusieurs fois à faire demi-tour mais se laisse entrainer par les autres voyageurs qui se bousculent pour sortir de la rame. Elle remonte les escaliers un peu trop vite, pressée de sortir de cet endroit étouffant. Dehors, elle profite de l'air libre qui l'accueille et s'avance alors à travers les rues londoniennes. Avant de tourner au coin de la rue, elle range son téléphone et prend une minute pour se donner du courage. Ça en devient ridicule de se mettre dans un tel état pour Robbie. Peut-être aurait-elle dû en parler avec Clark ou Solvie. Mais elle n'en voyait pas l'intérêt, persuadée qu'elle pourrait se débarrasser du pompier sans l'aide de personne. De loin, elle observe la caserne et finit par faire quelques pas vers un pompier occupé à nettoyer l'un des camions. Son visage lui est familier, presque sûre de le connaître. Elle demande à voir Robbie et ajoute aussitôt qu'elle peut repasser un autre jour si il est occupé. Peut-être a-t-il remarquer sa gêne ou alors il la reconnaît aussi, mais il acquiesce gentiment, lui demandant seulement d'attendre ici. Elle n'irait pas plus s'aventurer dans ce lieu maudit. Y venir de son plein gré est déjà un exploit. Elle patiente, lissant sa robe pourtant impeccable alors qu'elle se demande combien de temps il lui faudrait pour voler le camion des pompiers. Et rentrer chez elle avant que la police ne l'attrape. C'est à cet instant précis que Robbie surgit devant ses yeux, coupant sa réflexion. L'un face à l'autre, la scène lui rappelle de vieux souvenirs. Pas forcément les plus beaux, mais des suffisamment marquants pour lui faire du mal. Elle pleure encore leur histoire quand lui paraît être passé à autre chose si facilement. C'est injuste. Alors Hazel, elle le salue poliment, un sourire timide étirant ses lèvres. « Je dérange pas j'espère ? » Venir ici était une mauvaise idée. Venir ici ne va pas l'aider à l'effacer de ses pensées, ça devient pénible. Elle devrait rejoindre Clark, ça serait tellement plus logique, plus agréable aussi. Pourquoi s'obstiner à vouloir faire plaisir à un homme dont elle ne supporte plus la présence ? « Tu as dit que je pourrais te trouver ici alors... Désolée de ne pas être venue plus tôt. » Désolée. Elle ne l'est qu'à moitié. « Mais Jacob a un entrainement de foot aujourd'hui. Et je pensais qu'on pourrait y aller ensemble. Enfin, si t'es libre. Si tu veux. Je sais pas. »
Depuis quelques semaines et plus précisément depuis qu'il a vu Hazel, Robbie fait tout pour garder l'esprit occupé, pour ne pas se demander sans arrêt quand elle acceptera enfin qu'il voit Jacob, si elle accepte. Alors, il a fait plus de gardes qu'il ne le devrait, remplaçant à tout va tous ses collègues ayant besoin. Même sa colocataire insupportable a réussi à lui faire regarder des séries télés avec elle pour faire passer le temps. Il avait passé plus de temps à la casa Callaghan que lors des derniers mois réunis, tout le monde s'étant demandé ce qui pouvait bien lui arriver. Robbie avait envisagé de leur parler de Jacob à ce moment-là, mais il trouvait toujours une raison de se défiler. Peut-être qu'il attendait simplement un signe de la part d'Hazel, la certitude qu'il pourrait apprendre à connaître son fils. Toute sa famille n'avait pas besoin de se faire des faux espoirs également. Puis tout le monde avait toujours eu une image positive d'Hazel et il ne voulait absolument pas qu'ils puissent lui attribuer le mauvais rôle par facilité. Le seul fautif dans cette histoire c'était lui, mais cela ne l'empêchait pas de trouver le temps long, lui de nature si impatiente. En attendant d'avoir une réponse d'Hazel, il s'était mis activement à regarder le football, l'un des seuls éléments dont elle l'ait informé sur Jacob. Robbie n'était pas franchement un adepte de ce sport, certaines spécificités des règles lui échappant complètement, ce qui n'avait pas manqué d'exaspérer ses collègues lorsqu'ils l'avaient emmené dans un bar pour mater un match. Malgré tout il essayait et tout ce qu'il espérait c'est que Hazel soit en mesure de voir ça. Quand sa garde se termine enfin, Robbie n'a aucune idée de ce qu'il va bien pouvoir faire de sa fin de journée, peut-être qu'il irait squatter chez Egan pour passer la soirée avec lui et sa fille. Ils ont eu des interventions difficiles et Robbie rêve d'une douche. Il fait rire la galerie en chantant des chansons ringardes sous la douche. Aussitôt qu'il met un pied dans la pièce commune pour dire au-revoir à tout le monde, un de ses collègues l'interpelle. « Y a un avion de chasse qui t'attends dehors Callaghan, elle a demandé spécialement après toi. ». Robbie grimace, parce que c'est typiquement le langage de gros macho qu'il ne supporte pas, mais qu'il doit se coltiner à longueur de journée. Certains pompiers peuvent se montrer d'une lourdeur déprimante, surtout quand Robbie les a déjà repris une cinquantaine de fois concernant leur langage. « Si c'est encore une de mes sœurs, je te jure que je reviens et je te fou une lance à incendie dans le derche. ». Il pointe sur le type un doigt menaçant avant de dire au-revoir à tout le monde et de s'éloigner avec son sac sur l'épaule. Il ne se pose même pas la question de qui il peut s'agir dehors, tellement les possibilités sont vastes. C'est pourquoi il ne peut cacher sa surprise quand il découvre la magnifique silhouette d'Hazel qui l'attend un peu plus loin, comme ça avait été souvent le cas par le passé. « Je dérange pas j'espère ? ». Le regard qu'il lui adresse est lourd de sens. Vraiment ? Il l'avait presque supplié de lui laisser une chance, alors même s'il avait été de garde, il se serait arrangé. « Tu as dit que je pourrais te trouver ici alors... Désolée de ne pas être venue plus tôt. ». Robbie ne sait pas trop comment il doit se comporter face à elle, comment il doit lui parler. Ce qu'il est sur en tout cas ce qu'elle n'a pas à s'excuser, il avait dit qu'il attendrait le temps qu'il faudra, alors il fait un geste de la main pour signifier qu'il n'y a aucun problème à propos de ça. « Mais Jacob a un entrainement de foot aujourd'hui. Et je pensais qu'on pourrait y aller ensemble. Enfin, si t'es libre. Si tu veux. Je sais pas. ». Au fur et à mesure qu'elle parle, un sourire à s'en décrocher la mâchoire s'affiche sur le visage du jeune homme. Son cœur palpite à fond les ballons tellement il est heureux, il n'avait pas osé décrocher un mot jusqu'ici de peur que ce que Hazel ait à dire soit négatif. Une tension le quitte d'entendre ces mots sortir de la bouche d'Hazel. « Évidemment que je suis libre, j'ai bien fait de réviser mes fondamentaux sur le football, mais faudra peut-être que tu m'expliques quelques trucs. ». Il est tout excité, pas étonnant quand on ne réalise pas qu'on va assister à l'entraînement de gamins de sept ans qui ne savent pas encore vraiment ce qu'ils font avec un ballon. La joie de Robbie diminue un peu quand il repense à leur dernière conversation, lorsqu'elle lui avait dit que Jacob avait déjà un père. « T'es sûr que ça dérange pas son... ». Il n'arrive pas à se résoudre à prononcer le mot "père", pour désigner cet homme qui avait vraisemblablement pris sa place dans ce qui aurait dû être sa famille. « Ton... ». Encore une fois les mots ne veulent pas sortir, surtout qu'il ignore qui est réellement cet homme pour Hazel, son compagnon, son mari, simplement son copain. Robbie se sent con tout d'un coup, parce qu'il s'est emballé, alors qu'il n'a aucune idée de ce qu'Hazel est prête à lui laisser prendre comme place dans la vie de Jacob.
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(✰) message posté Sam 18 Avr 2015 - 23:19 par Invité
Elle est sans doute encore plus stressée que lors de leur premier rendez-vous. Bien que leur relation ait changé depuis longtemps. Avec Robbie, elle a cette impression de ramper sur un terrain constitué d'épines. Parce qu'elle n'est pas certaine d'agir comme il faut. Ni même de dire les bonnes choses. Et, pour une raison qu'elle ignore, Hazel est encore considérablement attaché à lui. Elle n'a aucune explication à ça. Encore deux mois plus tôt, elle pensait l'avoir oublié, ne jamais le revoir et avoir tiré un trait sur lui. Solveig l'avait aidé, son départ pour l'Afrique lui avait permis de chasser définitivement Londres de ses pensées et sa rencontre avec Clark jouait, encore aujourd'hui, un rôle important pour son cœur brisé. Mais le revoir rouvrait tout ce qu'elle s'était donnée tant de mal à cacher durant des années. C'est ridicule. « Évidemment que je suis libre, j'ai bien fait de réviser mes fondamentaux sur le football, mais faudra peut-être que tu m'expliques quelques trucs. » Sa joie est communicative. Elle hoche simplement la tête, un sourire timide naissant sur ses lèvres. Il a le même air que Jacob lorsqu'elle l'autorise à veiller tard pour regarder ses matchs. « Tu veux savoir quoi ? Parce que, tu sais, j'y connais pas grand chose. C'est Jacob l'expert. » Hazel en est encore au stade où elle essaie de comprendre le principe des cartons jaunes et rouges. Elle se met à rire tout en constatant l'idiotie de la scène. C'est ridicule, parce que c'est Jacob qui sait tout sur le foot, pas elle. Il avait tenté plusieurs fois de lui expliquer les bases de ce sport et certaines tactiques. Mais Hazel patauge encore. Le seul point positif dans cette affaire ? Robbie qui semble tout aussi paumé qu'elle. Un peu moins sans doute, mais quand même. Enfin, voir des enfants haut comme trois pommes courir après un ballon paraît toujours moins difficile à comprendre. « T'es sûr que ça dérange pas son... » Elle hausse un sourcil et son sourire s'estompe instantanément. Il a le don pour tout gâcher décidément. « Ton... » Il lui faut à peine trois secondes pour qu'elle comprenne à qui Robbie fait référence. Clark. Clark, qui l'a délibérément délaissé encore une fois pour leur déjeuner. D'ailleurs, elle a arrêté de compter le nombre de fois où il a eu un empêchement, où il s'est contenté d'envoyer un message ridicule pour s'excuser qu'il ne viendrait pas la rejoindre. Elle lui pardonne à chaque fois, naïve et persuadée que c'est normal. « Clark. Son père. Et il n'est pas au courant. » qu'elle dit simplement. Son ton sonne plus froid qu'elle ne l'aurait voulu. Elle commence alors à marcher sans même prendre le temps de voir si Robbie la suit. Si elle continue de le regarder, il comprendra rapidement qu'elle lui ment sur cette histoire. Parce que, Hazel, elle n'a jamais su mentir, encore moins avec Robbie. Il ne mérite pas ça, pas maintenant, pas lorsqu'il demande à connaître Jacob. Mais la vérité, c'est qu'elle a cette sensation terrible que son monde ne cesse de tourner autour du pompier. Inlassablement, Hazel en revient à tout comparer et à ne penser qu'à lui. C'est épuisant, pas normal et stupide. Elle marque une pause et se tourne vers Robbie. « Tu vas assister à un seul entrainement. Je crois pas qu'il soit obligé de savoir. Si ? » Le cœur qui accélère un peu trop vite, elle réalise qu'elle n'a aucun tact pour annoncer les choses. Son regard se pose plus loin pour observer la rue, loin de là l'envie d'affronter le regard du pompier. Peut-être qu'elle finira par accepter qu'il revienne, mais pour l'instant, ce n'est pas dans ses projets. « C'est pas très poli de ma part, j'ai toujours pas demandé. Comment vont tes frères et sœurs ? » Elle a un sourire triste à évoquer la fratrie Callaghan. Hazel a presque envie d'ajouter qu'ils lui manquent, parce qu'elle s'était attachée à eux, parce qu'elle était amie avec certains. Longtemps elle s'est demandée quelle excuse Robbie avait pu leur donner pour expliquer la raison de leur séparation. Parfois elle se surprenait à penser à eux lorsqu'elle voyait certaines émissions à la télé ou simplement quand rien ne réussissait à l'occuper assez longtemps. Et puis, un jour, elle avait fini par s'habituer à leur absence dans sa vie. Tout simplement. Elle aurait aimé que ça soit le cas aussi avec Robbie. « Tu leur as parlé de Jacob ? »
Leur échange avait plutôt bien commencé et Robbie s'en veut instantanément pour avoir été la raison de la disparition du sourire de la jeune femme, tout du moins sa question. C'était plus fort que lui, la bombe de l'existence d'un autre homme dans la vie de Jacob et Hazel l'avait tourmenté non-stop depuis leur dernière conversation. Surtout un homme qu'ils considéraient tous les deux comme le père de Jacob. Robbie n'aurait pas dû être si surpris, n'importe quel homme serait chanceux de faire partie d'une famille pareille. Petit pincement au cœur à chaque fois qu'il réalise que ça aurait pu et dû être sa famille depuis plus de sept ans. « Clark. Son père. Et il n'est pas au courant. ». Robbie grimace de façon assez visible, par par dégoût, il ne se permettra pas une telle réaction, mais simplement parce qu'il aurait préféré ne pas avoir de détail. Il n'avait absolument pas besoin de savoir que son prénom était Clark. Entendre le mot de père lui donne toujours l'effet d'une claque, tellement qu'il a envie de se moquer du prénom de ce fameux père pour se défouler. En se rappelant qu'il s'agit d'Hazel à ses côtés, la gentille et douce, il se doute que ce n'est probablement pas la bonne tactique à employer. Il ravale donc ses commentaires concernant le prénom de super-héros et ses questions pour savoir s'il portait des collants à la maison également. Toujours aucune indication sur le lien qui allie cet homme à Hazel et il ne se voit pas poser la question directement, il n'en a pas le droit de toute façon. Les questions sur Jacob oui, sur Hazel non. « Tu vas assister à un seul entraînement. Je crois pas qu'il soit obligé de savoir. Si ? ». Il hausse les épaules, ce n'était pas sa place de juger les choix d'Hazel, elle devait avoir une bonne raison pour ne pas avoir mentionné le retour de Robbie dans l'équation. Dans cette situation, Robbie aurait voulu au moins être au courant. « C'est à toi de voir. ». Surtout qu'il espérait secrètement que leur sortie d'aujourd'hui ne soit que le commencement et que ses contacts avec Jacob ne se limite pas juste à le voir à un seul entraînement. « C'est pas très poli de ma part, j'ai toujours pas demandé. Comment vont tes frères et sœurs ? ». Même s'il est un peu surpris par le changement de conversation rapide, il ne le montre pas. Après tout ce n'était pas étonnant qu'elle demande de leurs nouvelles, elle les avait côtoyé pendant un long moment. Il lui faudra sans doute encore du temps pour s'habituer à avoir des conversations aussi banales avec elle. « Bien, personne est en prison donc je suppose que ça va. ». Il ne savait pas trop quelles informations dévoilées, alors il s'était contenté de la version short, il n'avait jamais été très bavard de toute façon. Pas besoin de lui raconter les détails de la troisième grossesse de sa grande sœur. Robbie suit tranquillement le rythme de marche d'Hazel son sac sur l'épaule, glissant finalement une cigarette entre ses lèvres. Il est sur le point de l'allumer quand Hazel se remet à parler. Lui qui avait cru qu'ils passeraient le trajet en silence à s'ignorer. « Tu leur as parlé de Jacob ? ». La question qui fâche, mais il ne se voit pas se débiner, surtout pas avec Hazel. S'il y a bien une personne avec qui, il avait toujours pu parler de sa famille c'était avec elle. C'était ça qui avait manqué à toutes ses relations suivantes, elles ne connaissaient pas tous les aspects de sa vie. Hazel connaissait tout, le Robbie pompier, le grand-frère poule, le Robbie pauvre qui n'avait pas eu la vie idéale. « Non... ». Il allume sa cigarette avant de reprendre. « Je suppose que j'attendais que tu me recontactes, j'ai failli le dire à mon petit frère l'autre jour, mais je me suis dit que fallait mieux que je le dise à tout le monde en même temps. Les filles peuvent se montrer assez compétitives pour ce genre de choses. ». Oui, une de ses soeurs lui avait un jour fait la gueule pour avoir été la dernière informée d'un développement anodin dans sa vie. Alors, pour l'annonce qu'il avait un fils, il préférait ne pas prendre de risque. Puis s'il avait failli se confier à son frère c'était uniquement parce qu'il était le plus arrache de tous, il avait fait tellement de conneries dans sa vie, qu'il n'aurait pas été en mesure de faire la morale à Robbie pour ça. Robbie se concentre sur sa cigarette pour ne pas passer son temps à jeter des coups d'oeil sur Hazel pour observer les réactions d'Hazel. Pour une raison qu'il ignore, le jugement de la jeune femme lui importe encore beaucoup. « Le terrain est loin ? ». Pas qu'il ne supportait pas d'être en sa présence, mais il ne savait pas trop comment combler la conversation. Après quelques secondes de réflexion, il se dit que le terrain le plus neutre est sûrement Jacob, il se voit mal poser des questions sur la vie d'Hazel. « Il supporte quelle équipe Jacob au fait ? Et il fait du foot depuis combien de temps ? ». Autant qu'il spécialise son apprentissage du football sur l'équipe favorite de son fils. Histoire d'avoir de quoi discuter si jamais il avait l'occasion de parler avec lui à nouveau ou peut-être même de l'amadouer avec un maillot de son équipe favorite. Robbie sait que c'est mal d'acheter l'affection des enfants, mais il a des années à rattraper.
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(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 12:57 par Invité
Elle glisse un regard vers Robbie avant de fixer à nouveau la route. Elle aurait pu proposer qu'ils prennent le bus pour rendre le trajet plus court mais quelques minutes de marche ensemble n'allait pas les tuer. En tout cas, elle aime croire qu'ils sont assez adultes pour ne pas se chamailler. Pourtant le simple fait de partager avec Robbie une conversation si banale lui déplait. Elle déteste ça, parce qu'ils n'ont jamais été de ces gens qui ne savent pas comment combler le vide. Ils n'ont jamais été très bavards, elle se souvient que Robbie ne l'était pas en tout cas. Mais dans ses souvenirs, leurs échanges n'étaient pas si plats. Peut-être que aujourd'hui, c'est normal, peut-être qu'ils n'ont tout simplement plus rien à se dire. Pourtant ce ne sont pas les sujets qui manquent, Hazel voudrait lui poser des tas de questions sur ses frères et sœurs ou sur ce que lui, a pu faire durant toutes ces années. L'entendre parler de sa famille lui rappelle à quel point ils n'ont jamais appartenu au même monde. A l'époque, elle ne l'avait pas forcément remarqué, sans doute trop éprise de Robbie pour s'attarder sur leurs univers si différents. Mais aujourd'hui, elle ne semble voir que ça. Elle met un moment avant de reprendre la parole, ne sachant pas trop quoi répondre. Ni même ce qu'elle a droit de dire ou peut demander. Elle réalise simplement ne pas avoir posé la bonne question. « Mais, ils savent que t'as un enfant ? » Son regard glisse vers Robbie pour l'observer avant qu'elle ne cache ses mains dans les poches de sa robe. Il pouvait très bien ne pas leur avoir parlé de sa rencontre avec Jacob mais peut-être savaient-ils au moins qu'il était père. Hazel finit par garder le silence, gênée par cet échange trop courtois, si banal, si ennuyeux. Elle n'a aucune envie de se forcer à faire la conversation avec le pompier. « Le terrain est loin ? » C'est lui, cette fois-ci, qui décide de briser le silence entre eux pendant que Hazel se contente de secouer la tête de droite à gauche. S'il a envie que cette promenade ridicule se termine au plus vite, il en est de même pour Hazel. Prétendre que tout va bien et qu'elle accepte facilement cette situation l'agace profondément. Parce que c'est tout le contraire. « Il supporte quelle équipe Jacob au fait ? Et il fait du foot depuis combien de temps ? » Elle avait pensé qu'il aurait préféré faire le chemin jusqu'au stade à s'ignorer, à ne pas parler, à ne plus rien se demander, elle réalise alors s'être trompée. Et si elle adore raconter des anecdotes sur Jacob, sur ses passions ou quel petit génie du ballon il peut être, lorsque c'est à Robbie qu'elle doit en parler, Hazel se braque aussitôt. Imaginer son enfant se rapprocher de son père devient douloureux. Elle n'a aucune envie que ça se produise, ni même que Robbie pense que ça puisse arriver. Elle peut seulement essayer une fois certes, parce qu'elle avait dit vouloir essayer, pour Robbie. Pour lui faire plaisir. « Tu veux pas lui demander toi-même ? » Un léger sourire revient enfin sur ses lèvres. Après qu'ils aient tourné au coin d'une rue, le terrain de foot se dessine sous ses yeux. Elle est presque soulagée qu'il soit si peu éloigné. Un trajet plus long en compagnie de son ex n'aurait pas été supportable. Hazel s'arrête soudainement devant la route lorsque des voitures redémarrent à un feu. Nouveau regard vers Robbie avant qu'elle se décide à observer ses pieds, puis la rue à nouveau. « Mais il fait du foot depuis qu'il a compris comment taper dans un ballon. » Elle rit, parce que, finalement, ce n'est pas totalement faux. Elle n'a jamais réellement compris d'où lui venait sa passion pour le ballon rond mais ne l'a pas non plus empêché d'y jouer. Après tout, voir son fils heureux, c'est tout ce que Hazel souhaite. « Et il est inscrit dans le club de foot depuis le mois de septembre. On était pas à Londres avant. » qu'elle répond quand même, sans trop savoir si c'est nécessaire de lui préciser qu'ils étaient ailleurs l'année précédente. Clairement, Robbie vient de trouver le seul sujet de discussion qui n'amène pas à des silences gênants. Demander des nouvelles de sa famille paraît avoir été une mauvaise idée. Hazel finit par se réfugier à nouveau dans son mutisme habituel et ne cherche ni à combler la conversation, ni à se demander ce qu'elle pourrait dire pour avoir davantage de nouvelles de la fratrie Callaghan. Ils ne sont plus ses amis, elle faudra qu'elle se fasse une raison. A quelques mètres du stade, elle s'arrête à nouveau au milieu du trottoir, puis pose une main sur le poignet de Robbie pour le stopper à son tour. Elle s'autorise à le regarder et retire ses doigts aussitôt, réalisant son geste. « Si je t'autorise à le voir après l'entrainement pour le rencontrer, tu nous laisseras tranquilles ensuite ? »
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(✰) message posté Mar 5 Mai 2015 - 15:34 par Invité
C'est difficile de marcher comme si de rien était à ses côtés, de constater la distance qui les sépare, eux qui avaient toujours marchés main dans la main par le passé. Il aurait préféré la voir radieuse et sourire davantage, pour éviter que le souvenir d'Hazel dévastée par son rejet ne lui revienne en tête, mais il sait bien que cela ne risque pas d'être le cas de si tôt en sa présence. Le souvenir de la dernière fois qu'il l'avait vu, celui-même qui l'avait hanté pendant près de huit ans. Rien que de penser qu'il avait causé autant de peine et de chagrin à la femme qu'il avait le plus aimé dans sa vie lui donnait la gerbe. Difficile de se considérer comme une bonne personne dans ces moments-là, surtout quand les mots de Jacob trottent sans cesse dans son esprit. il voulait pas être mon papa. Surtout l'expression dépité qu'il avait employé pour lui dire ça. Sans s'en rendre compte, ses doigts se sont resserrés contre sa cigarette, ratatinant complètement son filtre. Déjà qu'il n'aime pas ne pas savoir où il va, de peur de se perdre, alors la situation plus que tendue n'arrange pas les choses. « Tu veux pas lui demander toi-même ? ». Robbie sursaute presque en entendant ses paroles, pas certain d'avoir bien entendu. Jusque là il avait eu l'impression qu'elle ne voulait pas qu'il parle directement avec Jacob, simplement l'observer de loin et ne pas perturber le petit bonhomme. « Si si bien sûr » s'empresse-t-il de dire avant qu'elle ne change d'avis ou réalise soudain que c'est une mauvaise idée. Il est tout aussi anxieux qu'excité à l'idée de pouvoir parler de nouveau avec son fils, tellement préoccupé qu'il ne s'aperçoit pas qu'on peut désormais apercevoir le terrain de foot. « Mais il fait du foot depuis qu'il a compris comment taper dans un ballon. ». Tout de suite il s'imagine un mini-Jacob sachant à peine marché et tapant déjà dans un ballon à travers la maison, rendant folle sa mère. Son seul regret est de ne pas pouvoir s'imaginer clairement cette scène, ignorant à quoi le petit garçon pouvait ressembler à cet âge. « Et il est inscrit dans le club de foot depuis le mois de septembre. On était pas à Londres avant. ». Ce n'était donc pas qu'il n'avait pas assez bien cherché pour les trouver, ils n'étaient simplement pas à Londres à la période où il les avait cherché. Cela n'empêche qu'il aurait dû chercher avant ou ne jamais la laisser partir en premier lieu. Il hoche la tête, acceptant le retour du silence entre eux. Demander où ils étaient ne semblait pas être une bonne idée. Alors, il se contente de marcher en devant lui, scrutant s'il aperçoit une poubelle pour jeter son mégot, pas vraiment écolo, il ne fait même pas le tri sélectif chez lui, mais l'idée de jeter sa cigarette par terre l'a toujours gêné. C'est en sentant des doigts se posaient sur son poignet que Robbie tourne la tête dans la direction d'Hazel et qu'il consiste qu'elle retire ses doigts à toute vitesse, comme si ce simple geste lui avait brûlé la peau. Décidément être près d'elle n'était pas facile et c'était plutôt évident que c'était également le cas pour elle. « Si je t'autorise à le voir après l'entrainement pour le rencontrer, tu nous laisseras tranquilles ensuite ? ». La question ne peut pas être sérieuse, alors son premier réflexe est de sourire, s'apprêtant à rigoler de l'absurdité de ce qu'elle propose, mais son air sérieux le fait vite redescendre sur terre. « T'es sérieuse ? ». Robbie venait juste de découvrir Jacob et il ne se voyait pas ne plus le voir maintenant, pour lui il n'y avait pas de retour en arrière possible. Il ne pouvait pas reprendre sa petite vite et faire abstraction de son fils. Quelque chose avait changé, il était devenu réel dans son esprit, le fait de mettre un prénom et un visage sur son enfant. À quoi est-ce qu'Hazel jouait ? S'il ne la connaissait pas aussi bien, il penserait qu'elle cherchait simplement à le tourmenter, lui faire miroiter la possibilité qu'il ait une relation avec Jacob que pour lui retirer impitoyablement juste après. Robbie détestait mentir, sauf dans des situations exceptionnelles, mais à Hazel il n'avait jamais su mentir. Il avait tendance à dire la douloureuse vérité sans prendre la peine de mettre les angles, comme il l'avait fait quand elle lui avait annoncé sa grossesse. « Non, enfin je pense pas que je puisse maintenant... ». Même s'il le voulait, c'était plus fort que lui, il avait envie, le besoin même de connaître son fils. Peut-être qu'il avait loupé sept ans de sa vie, mais il pouvait s'atteler à ne pas être un père fantôme pour les années à venir. Un bruit de sifflet se fait retenir, lui rappelant à quel point ils sont juste à côté du terrain de foot, si près du but. Pourquoi est-ce qu'elle devait déclencher ce genre de conversations maintenant ? Alors qu'ils étaient si proches de Jacob. « Je peux pas... ». Les mots se coincent dans sa gorge et il est obligé de serrer les points pour empêcher ses mains de s'agiter. Prenant un grave, il plante son regard sur celui d'Hazel. « Quand je lui ai parlé à la caserne, il a dit quelque chose... que je voulais pas être son papa. ». En répétant les mots de son fils, le volume de sa voix baisse diminue, comme si le fait de dire ces quelques mots lui provoquer une douleur intense. « Il l'a dit comme s'il était pas suffisant, enfin c'est pas vraiment ça, je saurai pas comment te l'expliquer, mais je veux plus jamais qu'il pense qu'il est pas assez quoi que ce soit pour moi ou pour quiconque. Il a jamais été le problème ! ». Ses yeux sont humides et il regrette de ne pas avoir une autre cigarette sous la main, tant il se sent mis à nu, il aimerait pouvoir creuser un trou et partir loin des yeux marron d'Hazel.
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(✰) message posté Mer 6 Mai 2015 - 8:24 par Invité
Il demande si elle est sérieuse, mais elle ne répond pas. Il dit ne pas pouvoir, elle ne répond toujours pas. Il pourrait lui dire mille fois que ça lui est impossible de continuer sa vie sans connaître Jacob, que Hazel ne répondrait toujours rien. Elle se sent vide, inutile et pas à sa place. Peu importe qu'elle ne se remette pas d'une rupture vieille de huit années, et peu importe qu'elle soit contre cette rencontre entre Robbie et son fils. Parce qu'Hazel, elle sait qu'elle finira par accepter. Pas par envie, ni par lassitude, simplement parce qu'elle a une capacité étrange à s'oublier pour faire plaisir aux autres. « Je peux pas... » Elle en est soulagée sans savoir pourquoi. « Quand je lui ai parlé à la caserne, il a dit quelque chose... que je voulais pas être son papa. » Les mots exacts qu'elle avait un jour dit à Jacob, lorsqu'il lui avait demandé pourquoi il n'avait pas un père, comme ses copains. Elle s'était embrouillée dans une explication maladroite avant de conclure que le pompier dont elle lui avait parlé, ne voulait pas être son père. Elle peut facilement lire la peine qu'elle lui cause et la douleur que les mots de Jacob lui ont fait. Huit ans après, elle comprend encore les mimiques qui traversent son visage. Chaque trait, chaque détail lui sont familiers et ça en devient douloureux pour Hazel. Bien sûr, il a mûri, changé, mais elle reconnaît toujours les traces de l'homme dont elle était amoureuse. Pendant une minute, elle se surprend à vouloir le revoir plutôt que d'affronter le regard sévère de Robbie. Elle ne se demande pas si c'est normal de souhaiter ça, elle a toujours su que ça ne l'était pas. « Il l'a dit comme s'il était pas suffisant, enfin c'est pas vraiment ça, je saurai pas comment te l'expliquer, mais je veux plus jamais qu'il pense qu'il est pas assez quoi que ce soit pour moi ou pour quiconque. Il a jamais été le problème ! » Elle se sent presque oppressée, ne sachant toujours pas ce qui est approprié de faire ou ne pas faire. Il lui donne toutes les raisons de lui faire confiance, toutes les raisons de croire qu'il ne partira pas à la première difficulté, au premier problème qu'il pourrait rencontrer avec Jacob. Des années durant, elle avait dû travailler pour apprendre à ne plus voir Robbie dans les traits de son fils, pour ne plus penser à lui, pour arrêter d'espérer qu'il revienne. Sa rencontre avec Solveig l'avait aidé sans même qu'elle ne le réalise. Mais ça n'avait jamais suffit. Rien ne suffirait finalement. « Donc, je dois seulement accepter ? » Elle avait déjà eu cette question lorsqu'ils s'étaient revus devant sa maison, deux semaines auparavant. Mais elle demeurait sans réponse malgré l'évidence. « Le problème, c'est que tu sais pas ce que tu veux. Un coup, tu refuses d'avoir un enfant. Un coup, tu ne peux plus imaginer ta vie sans lui. Et t'attends que j'accepte à chaque fois. Ou alors c'est moi le problème ? J'accepte peut-être pas les choses assez vite... » Elle est incapable de formuler clairement ce qui l'attriste. Incapable également de quitter son regard, elle met alors un temps fou avant de pouvoir regarder ailleurs. A peine finit-elle de parler qu'un nouveau coup de sifflet raisonne dans le stade. Il sonne comme la fin de cette conversation interminable. Elle détaille la rue, se souvenant qu'ils se sont stoppés au milieu du trottoir et inspecte sa robe rapidement. Geste automatique qui trahit sa nervosité, vérifier que tout est parfait. « Bref, oublie tout ça. Je suis stupide. » Elle a un sourire triste, tente de rire, mais décide de ne pas s'attarder. Elle s'obligera et tout ira bien. Il faudrait simplement qu'elle pense à en parler avec Solvie, avec Clark aussi. Clark dont elle donnerait n'importe quoi pour retrouver ses bras rassurants. Tout plutôt que d'être ici. « On y va ? » Nouveau sourire, qui sonne aussi faux que le précédent. Elle suit un couple qui rentre dans le stade avant de se tourner vers Robbie. Malgré sa surprise, elle comprend pourquoi il décide de rester. « Il est là-bas. » Elle lui montre aussitôt avec sa main où est Jacob. Plus loin, la petite silhouette du garçon apparait sous leurs yeux. Elle est persuadée qu'à cet instant, la tristesse qui se lisait sur son visage a disparu pour laisser place à une expression plus radieuse. Son regard ne quitte plus Jacob, jusqu'à ce qu'elle voit une autre silhouette se rapprocher du garçon. Présence tout aussi agaçante que celle de son ex. Aussitôt, Hazel lève les yeux au ciel quand elle voit son fils taper dans la main de son coach avant de rejoindre ses camarades sur le terrain. Autant elle peut sentir son admiration pour Walt à des kilomètres, autant voir l'amour qu'il a pour le foot est tout aussi saisissant. Elle réussit à quitter son fils des yeux avec difficulté pour jeter un coup d'œil rapide à Robbie. « Par contre, je te préviens, il est un peu trop fan de son coach. » Parce qu'il n'échappera sûrement pas aux nombreux discours élogieux que Jacob fait à propos de Walt, autant le prévenir.
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(✰) message posté Sam 9 Mai 2015 - 0:29 par Invité
Robbie est agité, tourmenté de s'imaginer ce qu'elle va bien pouvoir lui dire, parce qu'inconsciemment il s'attend toujours à ce qu'Hazel lui balance ses quatre vérités en face. Qu'elle lui dise tout ce qu'elle a dû traversé à cause de lui, la douleur que son absence a dû causé et cause encore probablement à Jacob. Bizarrement, ce n'est pas ce qu'elle fait, prouvant une nouvelle fois qu'elle ait une bien meilleure personne qu'il ne le sera jamais. Si la situation avait été inversée, même après huit ans, il était plutôt certain qu'il lui aurait craché son venin à la figure. « Donc, je dois seulement accepter ? ». Robbie hoche la tête négativement, à bout de mots, de force, voir Hazel l'épuise mentalement. Il ne sait plus quoi lui dire pour qu'elle le comprenne. « Le problème, c'est que tu sais pas ce que tu veux. Un coup, tu refuses d'avoir un enfant. Un coup, tu ne peux plus imaginer ta vie sans lui. Et t'attends que j'accepte à chaque fois. Ou alors c'est moi le problème ? J'accepte peut-être pas les choses assez vite... ». Il ne supporte pas de la voir ainsi, il voudrait la prendre dans ses bras comme il en avait habitude et lui faire oublier tous ses problèmes à la force de son étreinte. Cette sensation de réussir à absorber une partie de ses doutes et ses angoisses, c'était sans doute faux et scientifiquement impossible, mais c'est comme ça qu'il l'avait toujours ressenti. Il en avait perdu le droit de toute façon, de la toucher, de la réconforter. « Arrête t'es parfaite Hazel ! ». Son ton est ferme, imposant, autoritaire transmettant la force de sa conviction. Elle était parfaite à tout point de vu, trop bien pour lui, elle l'avait toujours été. Il aimerait pouvoir trouver les mots, lui expliquer qu'il n'avait jamais voulu d'enfants. Père/grand frère les rôles s'étaient confondus trop tôt, Robbie en avait toujours voulu à sa mère de les avoir tous mis au monde. Dans cette réalité qui était la leur, être un Callaghan, être les enfants du quartier avec qui personne ne voulait parler ou jouer parce qu'ils étaient livrés à eux-même sauvages, mal fringués, pas fréquentables. Robbie ne voulait jamais confronter un nouvel enfant à un tel fardeau, celui de porter son nom de famille. Alors, non, il ne voulait pas d'enfants, mais Jacob est là aujourd'hui. Il voudrait prendre le temps de lui expliquer, de lui faire comprendre qu'il ne s'en sentait pas capable à l'époque de gérer quatre frères et sœurs et sa mère siphonnée et de rajouter en prime un nouveau-né. À seulement vingt-deux ans, il avait déjà l'impression de porter le poids du monde sur ses épaules et il ne voyait que les aspects négatifs qu'il aurait apporté à cet enfant. Hazel avait été parfaite tout au long de leur relation, un passage de lumière au milieu d'un tunnel interminable, puis tout à coup elle était devenue un fardeau comme le reste, une nouvelle responsabilité qui lui tombe sur le coin de la gueule. Si son père a lui avait réussi à le faire, il en était également capable. Malheureusement, il avait tord et il n'avait jamais cessé de regretter sa décision et aujourd'hui il ne voulait plus faire subir le même poids à Jacob, celui de ne pas connaître son père, de ne pas savoir d'où on vient. Malgré tout ce qu'il aimerait lui dire, Robbie reste béat devant Hazel et ses foutus yeux marrons. Rien de ce qu'il pourrait dire ne semble suffisant, tout ce qu'il peut continuer à faire c'est être là et lui montrer par les actes qu'il ne compte aller nul part. Robbie ne fait pas un caprice et il compte bien lui prouver, peu importe le temps que ça prendra. « Bref, oublie tout ça. Je suis stupide. ». Son regard se durcit en l'entendant se dévaloriser à nouveau, il déteste lui infliger cela, être la cause de tout ses maux. Surtout qu'il pourrait chanter ses louanges pendant des heures. Il sourit froidement, si seulement il pouvait oublier, mais c'est peine perdue. « On y va ? ». Il se contente d'hocher la tête, ressemblant à un pantin muet. Cette fois il se contente de marcher derrière elle, sortant une nouvelle cigarette pour la glisser entre ses lèvres. Le seul semblant de contrôle qu'il semble avoir sur sa vie, le nombre de clopes qu'il fume par jour et là tout de suite c'est la seule chose dont il ait envie. Sa tête n'est pas vraiment au football. « Il est là-bas. ». En la voyant se retourner il a eu un peu peur qu'elle revienne pour en remettre une couche, son regard suit tout de suite la direction qu'elle lui indique pour se poser sur Jacob et ne plus le quitter du regard. Seul lui existe, le ventre de Robbie se remplie d'une sensation de joie, d'avoir la chance d'assister à un moment privilégié. De le voir gambader comme si rien existait d'autres que le football, heureux tout simplement. Son fils est heureux et pour la première fois, il est pris d'un doute et se demande si il prend la bonne décision en revenant dans sa vie pour tout chambouler. Son cœur se serre dans sa poitrine en observant son fils intérargir avec son coach, il se sent con de se sentir jaloux de cet homme qui a la chance de faire parti de la vie de son fils. Il se demande si un jour il pourra avoir ce genre de relations avec lui, il l'espère en tout cas. « Par contre, je te préviens, il est un peu trop fan de son coach. ». Tellement à fond sur la présence du garçon qu'il en avait presque oublié la présence d'Hazel à ses côtés. Il grimace un peu à la mention du coach, mais se force à sourire tout de même, c'est une chose d'être jaloux, une autre de le montrer. « Okay. ». Il ne sait pas trop quoi dire d'autres. Alors, il repose son regard sur son fils et il se surprend à se prendre au jeu, lui pas tellement pas fan de football encore deux semaines auparavant. Quand Jacob marque un but, il tape dans ses mains sans vraiment savoir pourquoi, ce n'est qu'un entrainement après tout, mais un sourire radieux s'affiche sur son visage. Conscient de ce qu'il vient de faire, il tourne un regard un peu nerveux vers Hazel et tout s'assombrit à nouveau. Parce qu'elle est là, magnifique, parfaite tel un soleil malgré la situation. Il aimerait être à un de ses entraînements de Taekwondo pour pouvoir taper dans quelque chose et se défouler et surtout pour s'en prendre en retour. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui pour qu'il ait pu l'abandonner un jour ? « Je suis désolé ! ». Gêné il reporte aussitôt son attention sur l'action qui se déroule sur le terrain, parce qu'il n'est pas certain de la raison pour laquelle il s'excuse. Peut-être aussi parce qu'il s'excuse pour tellement de choses. Il se décide à reprendre la parole, sans toutefois tourner la tête vers elle. C'est peut-être injuste de déverser tout ça sur elle, mais il n'a personne d'autres pour parler de Jacob. « Je suis terrifié... ». Une phrase que le jeune homme ne prononçait pas souvent, le type rentrait dans des bâtiments en feu sans réfléchir, mais la possibilité de rencontrer son fils est pire que tout. Il a peur de la réaction qu'il risque d'obtenir de la part du petit garçon, Robbie est loin de s'attendre à une réaction chaleureuse directement tirer des bisounours, mais il ne sait as comment il vivrait un Jacob hostile qui le déteste royalement. « Dit... on va lui dire quoi à Jacob ? 'fin je suis simplement un vieux copain ou son père ? ». C'était une chose de rencontrer Jacob et une autre de lui dévoiler qui était vraiment Robbie.
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(✰) message posté Dim 17 Mai 2015 - 15:32 par Invité
Elle n'est pas parfaite. Parce que si elle l'était, Robbie ne l'aurait jamais laissé. Si elle l'était, Clark ne s'éloignerait pas. Elle avait essayé d'être parfaite mais ça n'avait jamais marché. Ses yeux marrons balayent le terrain qui lui fait face et tous les petits joueurs qui courent partout. Ils sont fous, des petites piles électriques, tous heureux. Et Hazel, elle sourit, fière, lorsqu'elle voit Jacob s'emparer du ballon. Il suffit à chasser sa tristesse entière ou ce que la présence de Robbie implique désormais. Son fils est incroyable et lorsqu'il marque un but, elle est tentée d'applaudir avant que le geste du pompier ne l'interrompt. Il y a l'ébauche d'un sourire sur ses lèvres mais il meurt lorsque Robbie se met à la regarder. Gênée, elle détourne les yeux vers le terrain, consciente que toute cette rencontre est ridicule. Venir lui proposer cette sortie était une mauvaise idée. Être si proche de lui la rend triste, alors, tout naturellement, elle part s'assoir dans les petits gradins qui font face au stade. Elle n'a plus envie de lui faire la conversation. Prétendre que toute cette histoire ne lui fait rien est déjà assez difficile. Alors, elle laisse Robbie s'excuser, malgré son envie de lui demander pour quel motif il est désolé. De l'avoir laissé ? De ne pas s'être battu pour Jacob ? Ou d'être revenu ? Hazel aimerait s'excuser, mais là aussi, les raisons ne sont pas très claires. Probablement pour l'avoir trop aimé, parce qu'incontestablement, c'est l'un des facteurs qui la rend si rancunière aujourd'hui. « Je suis terrifié... » Perdue dans ses pensées, elle relève ses yeux vers Robbie, cherchant désespérément son regard. Mais il l'évite. Un coup de sifflet la fait sursauter. Elle voudrait dire qu'il est injuste, qu'elle ne peut pas écouter ses craintes, qu'elle n'est pas son amie et ne peut plus le rassurer. Et pourtant, elle garde le silence, comme incapable de lui refuser ça. La Hazel du passé serait venue s'assoir à côté de lui, et elle aurait pris sa main dans la sienne sans même se demander si elle pouvait ou non. Un sourire se serait échoué sur ses lèvres avant de lui dire combien il est génial et qu'il sera parfait avec Jacob. La Hazel du passé aurait plaisanté sur sa façon de rentrer dans des bâtiments en flammes mais d'être paniqué à l'idée de parler à un petit bonhomme. Oui, elle aurait été présente pour le soutenir. Elle aurait tout donné, se serait épuisée juste pour qu'il se voit de la même manière qu'elle le voyait à l'époque. La Hazel du passé, probablement, aurait tiré sur sa main en riant et l'aurait invité à venir jouer au foot avec Jacob. Aujourd'hui, elle n'a plus aucun droit, sauf celui de l'écouter, rester là, assise sur ce banc, les mains croisées sur ses genoux. « Dit... on va lui dire quoi à Jacob ? 'fin je suis simplement un vieux copain ou son père ? » Sa question lui donne la nausée. « Je sais pas. » Elle hausse les épaules. Elle n'y a pas réfléchi, c'est vrai. Le match continue sans qu'Hazel ne réussisse à se concentrer dessus, la présence de Robbie l'agace un peu trop. Pourtant, en voyant Jacob rire aux éclats au milieu du terrain, elle prend conscience d'une chose. « Mais Jacob va t'adorer. » qu'elle dit, enfin, le regard fixé sur son fils. Ce n'est pas une promesse, ni un mensonge pour tenter de le rassurer. Ça ne répond même pas à sa question et finalement, elle s'en fout. C'est simplement ce qu'elle pense, ce qu'elle croit. Bien sûr, elle pourrait dire tellement plus, mais rien ne lui semble approprié, rien ne lui semble aussi rassurant que cette confidence. « Tu étais plutôt doué avec tes frères et sœurs, je me souviens. Tu vas me dire que ça n'a rien à voir. Mais je pense que si. » Ses lèvres s'étirent dans un sourire à cette pensée, au souvenir de sa fratrie. Au souvenir d'un Robbie qui manier le rôle de père aussi bien que celui du grand frère. Il lui avait toujours décrit sa famille comme des enfants sauvages, une mère dépressive et des pères absents. Chez les voisins, tout le monde le disait aussi. Hazel se souvient que sa mère les considérait comme des enfants voués à l'échec, des p'tits gosses pas fréquentables et trop pauvres, abandonnés, terribles et de mauvaise influence. Mais elle, la petite brune, l'enfant sage des quartiers riches, avec ses robes à fleurs, elle était tombée amoureuse de l'un d'eux. Personne n'avait compris, personne ne comprend encore aujourd'hui et tout le monde l'avait prévenu de faire attention. Mais attention à quoi ? Elle les avait trouvé merveilleux, un peu trop téméraires certes mais drôles, courageux, uniques et solidaires. Robbie s'était acharné à faire tenir leur foyer debout, elle l'avait vu se consacrer à eux, à toujours être présents pour les plus petits, à tout leur donner. D'une certaine manière, aux yeux de Hazel, ils représentaient la famille parfaite. Elle ne le dit pas, parce que personne ne pourrait comprendre comment elle peut considérer un foyer cassé comme un exemple. Elle a simplement la certitude que Robbie pourrait rendre Jacob heureux, même si ça prendra du temps. Même si elle ne veut plus de lui dans leur vie. « Et, on pourra dire que t'es un vieux copain. Parce que si il sait qui tu es, il ne sera sûrement pas fou de joie de te connaître. Je ne lui ai pas donné une très bonne image de toi, j'en suis désolée. » Gênée, elle attrape un bout de sa robe qu'elle froisse entre ses doigts. A vrai dire, elle ne lui a pas dit grand chose de Robbie, mais l'essentiel n'avait rien de très flatteur. Encore une fois, elle a tout mal fait. « Il est doué, tu trouves pas ? » Au même moment, Jacob intercepte le ballon pour le donner juste après à l'un de ses copains. Un génie du foot, c'est évident.
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(✰) message posté Jeu 21 Mai 2015 - 22:05 par Invité
Vulnérable face à elle, il n'aime pas cette sensation. Il s'était forgé une carapace en titane avec le temps, pour ne pas souffrir plus que ce qu'il n'avait déjà subi en grandissant. Pourtant, Hazel avait percé tout ça, elle savait qu'il n'était pas infaillible, qu'il avait ses faiblesses. Le gros dur, peu causant pouvait avoir peur lui aussi. Il lui est infiniment reconnaissant de ne rien ajouter, de ne pas se moquer de lui ou de lui demander plus de précisions. La dernière chose dont il avait besoin, c'était de se faire enfoncer davantage. Il s'accroche à sa cigarette comme à sa bouée de sauvetage, des millions de pensées traversant son esprit torturé. Il s'inquiète de ce qu'ils vont bien pouvoir dire à Jacob, comment expliquer sa présence aujourd'hui, surtout que Robbie avait déjà eu l'occasion de rencontrer le petit garçon par le passé. Son angoisse était d'autant plus grande qu'il ne le connaissait pas, si le garçon était malin pour son âge, s'il risquait de remarquer quelque chose, de capter la tension entre les deux adultes. « Je sais pas. ». Pas vraiment la réponse qu'il avait espérée et il soupire, tirant une nouvelle taffe sur sa cigarette et essayant de ne pas recracher la fumée dans la direction d'Hazel. Il y avait tellement d'incertitude dans sa vie en ce moment, qu'il aurait voulu qu'au moins son statut auprès de Jacob soit clair. La dernière chose qu'il voulait c'était de dire une boulette qui les mettent tous dans l'embarras. Vu l'indécision d'Hazel, le mieux était d'espérer que Jacob ne se mette pas à poser des tonnes de questions sur la présence du pompier à son entraînement. « Mais Jacob va t'adorer. ». Son regard se détache de Jacob pour se braquer sur celle assise à côté de lui, il l'observe pour une fois qu'il n'est pas confronté à ses yeux marron qui le font si facilement défaillir. Elle ne ment pas, de ça il en est certain, mais ce n'est pas pour autant que ça l'empêche de douter. La situation serait trop belle, que Jacob l'adore et son existence lui avait appris que même quand les choses semblent bien passées, elles finissent toujours par se détériorer et partir en cacahuète. C'était l'histoire de sa vie, les histoires qui finissent bien et les happy endings, ce n'étaient jamais pour les Callaghan's. La vérité c'est qu'il a peur, peur de croire Hazel, de se faire des faux espoirs pour se retrouver déçu, la queue entre les pattes. Cela fait bien longtemps que Robbie a arrêté de rêver, d'espérer. Alors, il préfère ne pas y croire, sa tête lui dit de rester logique et rationnel, même si son cœur aimerait croire Hazel, plus que tout au monde. « Tu étais plutôt doué avec tes frères et sœurs, je me souviens. Tu vas me dire que ça n'a rien à voir. Mais je pense que si. ». Robbie se laisse sourire, parce qu'elle le connaît bien et qu'elle sait qu'il va protester. Avec ses frères et sœurs, il n'a jamais eu le choix, il devait le faire. C'était là sa plus grande erreur, d'avoir pu considérer que cet enfant que portait Hazel était un choix. Si seulement, il avait pu le réaliser plus tôt. Il a dû mal à réaliser et à comprendre comment Hazel peut avoir tellement foi en lui, après tout ce qu'il lui a fait enduré, après l'avoir abandonné. « Et, on pourra dire que t'es un vieux copain. Parce que si il sait qui tu es, il ne sera sûrement pas fou de joie de te connaître. Je ne lui ai pas donné une très bonne image de toi, j'en suis désolée. ». Cette fois il rigole de bon cœur, il était le premier à dépeindre une image odieuse de son père pour avoir fait la même chose, il ne pouvait que comprendre. Il est soulagé d'avoir un peu de certitude, une sorte de plan, il sera le vieux copain, pour le moment tout du moins. « T'excuse pas, c'est normal. ». Il avait déjà compris de toute façon, vu les mots que Jacob avait employé pour décrire son père. Robbie était un peu mal à l'aise de mentir au petit garçon, de ne pas commencer leur relation sur des bases saines, mais il se devait de faire comme Hazel le souhaitait, même si cela rendait la tâche plus ardue pour lui. « Il est doué, tu trouves pas ? ». à vrai dire, Robbie n'en sait trop rien, il n'est pas assez expert en foot pour savoir si Jacob est doué ou pas pour son âge. Pourtant, une sensation étrange s'empare de lui, celle qui lui donne l'impression que quoi que son fils fasse, il le trouvera toujours doué et génial. Cette même sensation qui force tous les parents à trouver le moindre cadeau que leur fait leur enfant merveilleux, même le truc le plus inutile qu'ils ont fabriqué à l'école et qui ne ressemble à rien. « Merveilleux ! ». Il lâche ça un peu distrait, ne le quittant pas des yeux. Détournant seulement le regard pour éteindre sa cigarette et la poser à côté de lui. Son regard revient aussitôt sur Jacob. Soudain un gamin faisant au moins une tête de plus que Jacob, lui fait un tacle impressionnant, envoyant le petit garçon au tapis. Robbie bondit sur ses deux jambes aussitôt. « C'est un malade lui, t'as vu comment il vient juste de l'assassiner ! ». Il est hors de lui, furieux, tout ce qu'il voit c'est son fils qui se tient la jambe et ce foutu entraîneur qui prend trop de temps pour arriver auprès de son fils. D'où il est, il ne peut pas voir si Jacob pleure, il espère que non. Il a la sensation étrange d'être la maman poule complètement hystérique qui court sur le terrain dès que son fils tombe par terre. C'est plus fort que lui, tous ces nouveaux sentiments sont tellement forts, intenses, qu'il a un peu de mal à se contenir. Il n'avait pas anticipé qu'être père le changerait aussi vite, qu'il ressentirait ce besoin de le protéger de tout aussi vite et aussi intensément. S'il pouvait arracher la tête du garçon qui venait de faire mal à son gamin, il le ferait. Robbie s'apprêtait à se rapprocher du terrain quand une main se pose sur son poignet, l'arrêtant net. Sur le coup du stress et de l'énervement, il n'avait pas vu le petit Rose se remettre sur ses pieds comme un champion et repartir courir aussitôt. Il se sent con d'avoir réagi ainsi, trop impulsivement comme toujours. Il reprend sa place, rassuré de constater qu'il n'a rien. Ce genre de petits incidents devaient arriver plus souvent qu'il ne le pensait. « Il est costaud notre garçon. ». Il adresse un grand sourire à Hazel, en tournant la tête vers elle. Il n'ose pas rajouter qu'il doit tenir cela d'elle, parce qu'il est déjà assez embêté d'avoir utilisé le terme "notre" de la sorte. Ne souhaitant pas laisser la tension s'installait, il embraye tout de suite, pour ne pas laisser le temps à Hazel de réfléchir à son choix de mots. « Je suppose qu'il veut devenir footballeur pro non ? ». C'était le rêve de beaucoup de gamins et Jacob ne semblait pas déroger à la règle.