Avec l'arrivée du printemps, Milan a retrouvé la joie de pouvoir sillonner les rues de Londres à la recherche d'un spot parfait. Il commençait à tourner en rond dans son appartement à regarder tomber la pluie par la fenêtre et d'être obligé de repeindre encore une fois sur les murs de son salon. Cette fois Milan est déjà sur son vélo, à l'heure où la grande majorité des habitants de Londres n'envisagent même pas de sortir de leur lit. Depuis quelques jours, Milan a entrepris de réaliser un dessin assez grand dans une usine désaffectée, lieu bien connu des tagueurs londoniens. Lieu qu'il sait fréquenter par d'autres artistes et pas des petits délinquants qui veulent juste taguer des insultes envers la police. C'est sa hantise, s'investir sur une œuvre et découvrir qu'elle a été recouverte par des graffitis débiles. Heureusement pour lui, sa signature I-A est assez connue pour que les autres graffeurs reconnaissent son travail, mais on est jamais vraiment à l'abri. L'usine est déserte et éclairée seulement par la lumière du jour, le soleil commençant à peine à se lever. C'est le seul moment de la journée où il peut s'adonner à sa passion, l'absence d'éclairage rendant impossible de taguer la nuit. S'il avait les moyens, il vivrait de son art, mais malheureusement il n'existe pas vraiment de grandes débouchées. Il est obligé d'avoir un emploi « normal » pour payer ses bombes de peinture, c'est d'ailleurs là-dedans que part une bonne partie de son salaire. Ce qui explique qu'il finisse souvent à manger chez sa mère à la fin du mois, n'ayant plus un rond en poche. Il existe des clichés sur les scientifiques fous, Milan doit être le cliché ambulant du graffeur. Un jean assez ample et un pull à capuche sombre, sa touffe de cheveux bouclés cachés en dessous pour essayer de les protéger au maximum de la peinture. Il est arrivé à court d'excuses pour expliquer les différentes variantes de couleurs dans ses cheveux à chaque fois qu'il arrive au boulot. Pourtant, ça n'empêche pas de la peinture d'atterrir irrémédiablement sur une mèche rebelle. Bombe de peinture en mains, il sifflote tout en s'attaquant au remplissage avec une bombe de couleur jaune. Pour une fois, il n'a pas choisi de faire des dessins engagés ou de caricaturer une personne célèbre, mais simplement de peindre l'un de ses personnages de fiction préféré, Homer Simpson. Toujours à l'affût du moindre bruit, au cas où il ait besoin de prendre la fuite au plus vite, il n'écoute jamais de musique, mais sifflote toujours, chantant même parfois. À force de pratiquer le street art, on apprend à être sur ses gardes, mais il ne s'inquiète pas trop dans ce lieu désert, surtout à cette heure de la journée. Toutefois, il a la sale impression d'être observée, il essaye de se convaincre qu'il psychote jusqu'à ce qu'il entende un bruit et des mouvements. Milan se retourne soudainement, la bombe en avant comme si c'était une arme. « Y a quelqu'un ? Montrez vous, je suis lourdement armé ! ». Tout est dans le bluff, parce qu'il n'y a pas plus pacifiste que Milan, il préfère de loin prendre la fuite que d'entrer en conflit direct avec une personne.
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(✰) message posté Mar 7 Avr 2015 - 23:19 par Invité
. Elle s'était levée au milieu de la nuit pour bidouiller son vieil appareil photo. Ce n'était pas celui qu'elle utilisait lorsqu'elle était encore reporter, mais il faisait largement l'affaire. Sa mère le lui avait donné à son retour d'Afghanistan, voyant qu'elle n'avait plus le sien. Elle n'avait pas pu ramener grand chose de là-bas. Ses ravisseurs n'avaient pas du s'encombrer de ses affaires, et elle n'avait pas cherché à faire les réclamations. Mais parfois, elle se laissait prendre par ses songes, et imaginait où son appareil photo avait pu finir. Etait-il toujours posé au milieu des cendres de ce village enflammé ? Ou bien avaient-ils pensé à le prendre pour ne laisser aucune trace de leur passage ? Elle n'en aurait jamais la certitude. Elle pouvait encore voir les centaines de photos encore enfermées dans cette boîte, les dizaines de pellicules qu'elle avait laissé dans son sac, tous ces tirages qu'elle ne verrait jamais. Elle terminait de lacer ses baskets tout en lâchant un soupire. Il ne servait à rien de penser à ces clichés. Des centaines d'autres peuplaient déjà les murs de sa chambre, et elle ne comptait pas s'arrêter là. Elle prenait des photos depuis qu'elle savait se servir de ses dix doigts, ce qui avait eu le don d'énerver son père des dizaines de fois. Lorsqu'il était encore de ce monde, elle se souvenait le voir disputer sa mère pour l'avoir encore laisser seule avec ce vieil appareil. À cet âge là, ses photos ne donnaient rien. Des photos ratées, gâchées par un soleil trop présent ou par un doigt clandestin. Mais elle se fichait des photos en elles-mêmes. Non, ce qu'elle avait toujours aimé, c'était capturer l'instant présent. Capturer les choses que ses yeux voyaient mais qu'un jour ils finiraient par oublier. Elle aimait croire qu'avec ces photos, elle pouvait voyager dans le temps, dans l'espace, revisiter ce qu'elle avait déjà vu mais qu'elle ne pourrait peut-être jamais revoir. Un instant dans des milliers d'autres. Un instant qui tapissait chaque centimètre de son mur. Elle y jetait un rapide coup d'oeil avant de passer ses doigts fins sur le grain des photos. C'était un trésor qu'elle gardait jalousement. Un monde qu'elle s'était construit par le biais de huit appareil différents, quatre-vingt douze pellicules, cinq chargeurs, deux sacs. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle s'attardait sur certaines, comme pour tenter de se souvenir de l'instant précis où la photo avait été prise. Elle parvenait à les situer, sans pouvoir vraiment poser une date. Mais l'idée était là. Elle bouclait son sac à main avant de cacher sa crinière sous un bonnet bordeaux qui serait sans doute utile à une heure si avancée. Le jour se levait à peine alors qu'elle parcourait les rues désertes de la capitale à vélo, tenant son appareil dans l'une de ses mains, à l'affût d'un nouvel instant à capturer. C'était son moment préféré de la journée ; il n'y avait presque personne qui peuplait les rues, seulement des gens particuliers qui ne voulaient pas faire comme tout le monde. Et c'était ce qu'elle recherchait. Elle s'éloigna un peu du centre, se souvenant d'un spot dont on lui avait parlé une fois. Peut-être allait-elle trouver de quoi remplir les vides de son mur. L'air frais balayait ses cheveux alors qu'elle accrochait son vélo à un poteau et qu'elle quittait le trottoir pour rejoindre un terrain à l'abandon, une vieille usine qui semblait prête à s'écrouler. C'était bien ce qu'on lui avait décrit. Elle rangeait son appareil dans son sac pour pouvoir observer les lieux avant d'y entrer. Elle ne risquait pas grand chose au fond, peut-être un avertissement de la police, ou simplement de tomber sur des jeunes ; mais elle courrait plus vite qu'eux de toute manière. Elle marchait sur des bouts de verre, manqua de tomber en marchant sur une vieil canette de bière laissée à l'abandon. Elle n'était pas sûre de trouver ici ce qu'elle cherchait. Elle décidait de rebrousser chemin lorsqu'un vague sifflotement attira son attention. Elle n'était pas seule, et hésitait entre le policier bien matinal et le jeune encore perché. Elle s'avança un peu plus pour découvrir une silhouette face à un mur, en plein ouvrage. L'homme tapissait le grand mur d'un jaune vif, tout en sifflant un air que Chase ne parvenait pas à reconnaitre. Sans faire de bruit, elle sortait son appareil photo pour capturer ce genre d'instant. Ce n'était pas forcément le dessin, ni l'homme, c'était l'ensemble. Un instant particulier. Mais le son du déclenchement de l'appareil suffit à alerter l'artiste qui se retourne et cherche la source des yeux. « Y a quelqu'un ? Montrez vous, je suis lourdement armé ! » Elle sourit malgré elle ; il n’avait pas l’air armé, et n’avait pas franchement l’air menaçant non plus. Elle décida de sortir de l’ombre pour s’avancer vers lui, les mains en l’air, faisant mine de se rendre. « Lâche ton arme cowboy, je ne voudrais pas être blessée. » Elle rit pour elle-même et lui montre son appareil, comme pour dire qu’il n’avait rien à craindre. Quoi que, il pouvait ne pas apprécier qu’elle le prenne en photo. Ce serait dommage de devoir supprimer ce cliché qu’elle devinait déjà sur son mur. Afin de lui montrer toute sa bonne volonté, elle désigne la bombe qu’il tenait encore dans les mains et qui finirait sûrement sur elle si elle ne faisait pas ses preuves. « Le jaune n’a jamais été ma couleur. » Elle haussait les épaules innocemment avant de passer devant lui pour aller admirer son tag. Il y avait quelque chose de familier dans ce dessin, comme si il était déjà sur son mur. Pas le même, mais un air vaguement familier. Elle se retourne rapidement vers lui après avoir admirer son travail. « Tu es vraiment doué. » Elle retourne immédiatement au dessin, détaillant les traits, les couleurs, les formes. Elle espérait seulement qu’il ne mette pas ses menaces à exécution et qu’il n’utiliserait pas cette bombe sur elle.
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(✰) message posté Jeu 16 Avr 2015 - 19:52 par Invité
Milan conserve une mine qu'il croit effrayante, bien que même des enfants n'auraient pas peur de son expression. Heureusement pour lui, la personne qui a bouleversé la quiétude de sa matinée ne le fait pas mariner trop longtemps et sort de l'ombre. Milan observe une silhouette féminine d'un air méfiant. Ce n'est pas pour autant qu'il abaisse sa bombe de peinture, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Malgré ses mains en l'air, Milan doute un peu. Sa maman lui a toujours dit de se méfier des blondes, qu'il fallait toujours se méfier d'elles. Il aurait dû se demander plus tôt si ce n'était pas uniquement parce que sa mère était brune qu'elle dénigrait les blondes de cette manière. Néanmoins, le stéréotype était ancré dans son esprit ce qui le poussait à ne pas lâcher sa bombe de peinture. « Lâche ton arme cowboy, je ne voudrais pas être blessée. ». Il doit reconnaître que son ton et son attitude ne sont pas du tout menaçants, il abaisse légèrement sa bombe de peinture en entendant la jeune femme rigoler. À la vue de l'appareil photo, il recommence à s'inquiéter, s'imaginant qu'elle travaille pour la police et qu'elle vient collecter des preuves contre lui. Il n'y a rien et personne que Milan déteste plus que la police. Pourquoi se balader dans une usine désaffectée avec un appareil photo aussi tôt dans la journée ? Plutôt de nature à faire confiance aux gens, Milan décide de lui laisser le bénéfice du doute surtout qu'elle n'a pas franchement la dégaine d'un agent de police. « Le jaune n'a jamais été ma couleur. ». Finalement, un sourire se fraye sur son visage et il abaisse sa bombe de peinture. Il trouve toujours ironique qu'une blonde puisse dire que le jaune n'est pas sa couleur, pour lui les deux étaient proches de toute façon, mais il n'est pas prêt d'engager une discussion coiffure avec une parfaite inconnue, aussi inoffensive qu'elle paraisse. Un peu incrédule, il la regarde lui passer devant comme si elle possédait l'espace, ce qui le laisse sans mots pendant quelques secondes. Il se retient de lui dire de ne pas toucher, mais n'en fait rien en la voyant tellement à fond dans sa contemplation. « Tu es vraiment doué. ». Le compliment le prend par surprise, rougissant quasiment aussitôt. C'est pour ce genre de situations qu'il préférait taguer lorsqu'il était seul et que personne ne le voyait, il n'aimait pas s'exposer à la réaction des gens devant son art. Par malchance, il n'avait nulle part pour se cacher et il était trop tard pour fuir. « Euh merci... ». Elle semble un peu trop intéressée par son œuvre pour n'être ici que par hasard, c'était peut-être une sorte d'exploratrice qui prenait des photos pour les sites internet qui répertorient toutes sortes de tags. « Dommage que je vous ais pas croisé avant, vous auriez été une bien meilleure inspiration... ». Et le revoilà qui rougit encore davantage, qu'est-ce qui lui prenait de dire des trucs comme ça tout d'un coup. À croire qu'il perdait le contrôle de sa bouche dès qu'il était en présence d'une jolie femme. Il se sentait un peu déçu qu'elle tombe sur lui, alors qu'il était sur une œuvre aussi peu élaborée, un banal dessin de personnage de cartoon. Alors qu'il y avait des œuvres tellement plus belles et intéressantes ailleurs dans cette usine, dont l'une de lui. Lorsque des gens s'intéressaient un tant soit peu à sa passion, il était toujours partant pour en faire découvrir davantage sur les graffitis. Un peu hésitant et toujours les joues brûlantes à cause de la gêne, il finit quand même par articuler sa pensée. « Je peux vous montrer des tags bien mieux, y en a quelques-uns d'assez fous un peu plus loin. ». Ayant peu de confiance en lui, il est toujours présent pour rabaisser son travail. Il désigne de la main une direction qui s'enfonce encore plus dans l'usine. Elle ne semblait pas avoir peur de lui le moins du monde, mais il pouvait comprendre qu'elle hésite à suivre un inconnu comme ça.
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(✰) message posté Dim 10 Mai 2015 - 20:42 par Invité
. Elle avait toujours eu cette passion irrationnelle pour la photographie. C'en était presque fatiguant, autant pour ses proches que pour elle. Enfants, ses frères se prêtaient volontiers au jeu, juste pour satisfaire leur égo, puis, au fur et à mesure, la chose avait vite pris une place trop importante. Ses photos remplissaient des caisses et des caisses dans le fond du garage, sans qu'elle ne se lasse. Elle gardait certaines près d'elle, collait les meilleures sur ses murs, entassait les autres dans des cartons. Mais il y en avait moins aujourd'hui. Elle ressortait rarement cet appareil photo de substitution qui, malgré qu'il soit moderne, ne reproduisait pas les effets qu'avait pu lui offrir celui offert par son père. Il faisait l'affaire. Et les occasions de prendre des photos se faisaient rares de toute manière. Elle en avait un jour fait son métier, avant d'en faire maintenant un simple passe-temps. Mais lorsque Chase tombait face à de belles oeuvres, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait du essayer plus fort. Elle aurait du prendre sur elle et recommencer. C'était ce qu'elle se disait avant que l'artiste ne la menace avec sa bombe. Il n'avait pas l'air méchant, peut-être simplement prévoyant. Après tout, ils étaient en retrait, au fond d'une usine désinfectés, et, bien qu'elle n'ait jamais fait d'études de droit, elle pouvait aisément croire que ce qu'il faisait était illégal. Il n'avait pas de soucis à se faire de ce côté-là, la blonde avait toujours soutenu le dessin de rue. Après qu'il ait baissé son "arme", elle se permet de s'avancer un peu plus, restant tout de même prévoyante en gardant ses yeux fixés sur la bombe jaune. Une fois certaine que le danger était atténué, elle laissa ses yeux détailler l'oeuvre que l'inconnu avait dessiné. Son coeur battait dans sa poitrine alors qu'un fin sourire se dessinait sur ses lèvres. Elle adorait découvrir toutes ces pièces rares que peu de personnes avaient la chance de voir. Elle aimait ce sentiment de privilège lorsqu'elle se risquait dans pareils endroits. « Euh merci... » Elle se détourne du tag pour le regarder, amusée de le voir rougir. Elle ne put cacher son sourire alors qu'elle haussait les épaules. « De rien. » Son sourire s’élargit alors qu’elle quittait ses yeux pour reposer les siens sur l’oeuvre. Il était doué, ça ne faisait aucun doute. Et le lui dire lui avait semblé naturel, mais elle n’avait pas voulu le mettre mal à l’aise. « Dommage que je vous ais pas croisé avant, vous auriez été une bien meilleure inspiration... » Ses pensées la quittent alors qu’elle se retourne à nouveau vers lui. Elle l’avait pensé timide, mais il était finalement étonnant à tout point de vue. Elle était prête à parier que ses joues étaient elles aussi rosies, mais elle ne s’en tenait pas rigueur. Elle croisait les bras sur son appareil photo, arquant un sourcil. « Moi ? Je ferais un modèle désastreux, je ne peux pas rester en place une minute. Je préfère de loin regarder sous leurs pinceaux… Ou leurs bombes. » Un sourire amusé nait sur ses lèvres alors qu’elle s’éloigne pour trouver la bonne lumière pour sa photo. Elle ne lui avait pas encore demandé la permission, elle n’avait pas l’habitude que les artistes qu’elle capturait soient effectivement là. Elle en profitait pour se pencher sur les autres dessins qui couvraient les murs, en voyant des dizaines s’étaler à perte de vue. Une vraie caverne d’alibaba pour elle. « Je peux vous montrer des tags bien mieux, y en a quelques-uns d'assez fous un peu plus loin. » A croire qu’il lisait dans ses pensées. Elle n’avait qu’une envie, c’était se perdre dans ces longs couloirs, et trouver de nouveaux trésors à accrocher sur ses murs. Et un expert en la matière ne pouvait qu’être utile. Elle ne le craignait pas. Elle ne craignait plus grand chose. « Avec plaisir. » Elle s’apprêtait à le suivre avant de s’arrêter pour se saisir de son appareil. « Attendez, je peux ? » Elle pointait son dessin du doigt, levant son appareil pour lui faire comprendre le but premier de sa présence ici. Elle espérait qu’il ne refuserait pas, même si elle pouvait comprendre sa position. Après tout, elle aurait pu la revendre, ou l’utiliser pour le dénoncer. Mais la blonde n’était pas du genre rapporteuse, et préféra le lui faire comprendre clairement. « Je la garderais pour moi, vous pouvez me faire confiance. » Sans attendre, elle trouve la bonne lumière et n’hésite pas à prendre une photo. Il aurait toujours le temps de lui demander de l’effacer. Fière, elle regarde son travail, avant replacer l’appareil autour de son cou. Elle revient sur ses pas et se retrouve de nouveau aux côtés de l’inconnu qu’il était temps de démasqué. « Je m’appelle Chase. On y va ? » Elle lui offre un nouveau sourire avant de prendre les devants et de passer devant lui.
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(✰) message posté Jeu 21 Mai 2015 - 19:09 par Invité
Milan a presque envie de rire en réalisant qu'il vient de proposer à une parfaite inconnue de le suivre dans un coin sombre. Après tout, il pourrait très bien être dangereux et un serial killeur. Il faut croire que son apparence est tout aussi menaçante que sa personnalité. Lui aurait probablement pris peur si un ou une inconnu lui avait proposé un plan pareil. Apparemment tout le monde n'est pas aussi froussard que lui. « Avec plaisir. ». Si on lui avait dit un jour que son activité artistique lui permettrait de tchatcher aussi facilement avec des femmes si belles, il ne l'aurait pas cru. Le milieu des graffitis était plus masculin que féminin en général, à son grand désarroi. Il ramasse quelques affaires dont sa fidèle lampe torche et s'apprête à partir en expédition quand sa voix l'interpelle à nouveau. « Attendez, je peux ? ». Il tourne la tête en fronçant les sourcils, pas certain de ce qu'elle voulait avant de remarquer son appareil photo et le signe qu'elle faisait en direction de son dessin. Après tout, il n'avait même pas eu le temps de mettre sa signature dessus, puis de toute façon leurs œuvres étaient faîtes pour être vues par le plus grand nombre, sinon Milan se contenterait de faire joujou sur des toiles dans son appartement. Alors, il hausse les épaules en hochant la tête pour signifier que ça lui est égale, même s'il trouve ça toujours aussi bizarre d'être pris en flag par quelqu'un qui apprécie ce qu'il fait. « Je la garderais pour moi, vous pouvez me faire confiance. ». Il a tendance à faire confiance à tout le monde en général, un peu trop facilement parfois. Encore une fois, il ne se fait pas de souci la-dessus, tant qu'elle ne le prend pas en photo avec son dessin, il n'a aucun problème avec ça. Elle semble tellement heureuse de prendre une simple photo que Milan se dit qu'il n'aurait jamais pu refuser de toute façon. La passion du croate est de taguer et la sienne a l'air d'être de prendre des photos, il ne pouvait pas se mettre en travers d'une passion. Sa mère avait souvent longtemps lutté pour qu'il abandonne ses activités nocturnes, mais elle avait fini par baisser les armes devant l'intensité de sa passion. « Je m'appelle Chase. On y va ? ». Elle n'attend même pas une réponse, qu'elle se met à le devancer et Milan est obligé de trottiner pour arriver à son niveau et lui répondre. « Moi c'est Milan, enchanté de vous connaître ! ». Un peu gêné par la situation tout de même, surtout de se retrouver avec une femme aussi charmante et impressionnante. Comme à son habitude dans ce genre de moment, il se passe la main dans les cheveux, oubliant qu'il avait un peu de peinture sur celle-ci. Certaines de ses boucles brunes se transforment donc en boucles d'or, le jaune n'était pas trop sa couleur non plus. « Je peux vous demander ce que vous faites là de si bon matin ? ». Les lieux sont d'ordinaires plus vivants, surtout la journée, mais ses horaires de travaille ne lui permettaient pas vraiment de venir à un autre moment. Il trouvait juste étrange qu'une jeune femme prenne le risque de venir dans une usine désaffectée, seulement armée de son appareil photo sans savoir sur qui elle pourrait tomber. Tout le monde était loin d'être aussi amical que Milan. La lumière du jour commence à éclairer les zones qui étaient jusqu'ici plus assombris permettant au jeune homme de se repérer plus facilement à travers les lieux. Soudain Milan se stoppe en découvrant horrifié un graffiti souillé, un beau dessin pourtant, mais qui avait été recouvert par des tags débiles qui ne mériteraient même pas d'être appelés ainsi. « Quelle bande de cons ! ». Il y a des trucs stupides d'écrits comme fuck the police et même si Milan est d'accord avec ce que ça signifie, il ne supporte pas qu'on dessine par dessus quelqu'un d'autre. Son premier réflexe et de se demander s'ils ont osé toucher à son œuvre qui se trouve seulement quelques dizaines de mètres plus loin. Instinctivement il accélère le pas, pour vérifier que son précieux graffiti est intact. Il laisse échapper un ouf de soulagement en constatant que sa fresque est toujours là, vierge, sa signature toujours dans un coin. « C'est le risque quand on tague sur des endroits publics, y a toujours un risque de se faire recouvrir ou effacer ! ». Il y a une pointe de tristesse dans sa voix, c'était toujours difficile de s'investir sur un dessin pour le voir réduit à néant par la suite.
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(✰) message posté Ven 5 Juin 2015 - 20:58 par Invité
. Chase ne s'était jamais assez méfiée. Elle voguait sur la vie au gré du vent, de ses envies, sans penser aux conséquences. Elle n'était pas idiote, ni naïve, mais cherchait toujours à voir le bien au fond des gens. En venant ici, elle n'avait pas pensé tomber sur un serialkiller ou un gang, mais sur des oeuvres. Certains appelaient ça des tâches, des vulgaires coups de bombes, mais c'était plus pour la jeune femme. C'était ce qui lui avait permis de reposer un doigt sur un appareil photo. Elle avait décidé d'abandonner, de se trouver une autre passion, mais c'était ça. Il n'y avait que ça. Et ces dessins, ces graffitis avaient été les premiers à le lui faire comprendre. Elle avait choisi d'enterrer le passé, de prendre son vélo, et de venir ici, tôt dans le matin, ou tard dans la nuit. Et elle était tombée sur lui. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Chase n'avait pas rencontré un grand nombre des artistes qu'elle capturait dans sa pellicule. Souvent, les oeuvres dataient un peu, ou les horaires qui la menaient ici n'était pas exactement les meilleures pour faire des rencontres. Elle appréciait la solitude de son ancien métier, et chérissait ces moments comme si elle parvenait à voler une chose qu'elle seule garderait ensuite. Elle se plaisait à croire que personne d'autre ne verrait ces dessins, et qu'elle était privilégiée. Rencontrer l'un des auteurs de ces oeuvres était d'autant plus plaisant, bien qu'elle ait toujours peur qu'il l'asperge de peinture jaune. Toutefois, il décidait de ne pas le faire, et lui emboitait le pas alors qu'elle partait en direction des oeuvres qu'il lui avait promis. Sans savoir pourquoi, elle lui faisait confiance. Elle n'avait pas à se méfier de lui. « Moi c'est Milan, enchanté de vous connaître ! » Elle le gratifiait d'un large sourire alors qu'elle s'autorisait à le détailler pendant qu'il marchait à ses côtés. Elle ravalait un rire en le voyant se mettre de la peinture dans les cheveux. Ses nouvelles mèches jaunes leur donnaient un point commun. Ne sachant pas vraiment si il prendrait bien cette remarque ou non, elle se contenta de la garder pour plus tard. « Je peux vous demander ce que vous faites là de si bon matin ? » Ils s'enfonçaient toujours plus dans la vieille usine désaffectée, et en voyant les quelques rayons du soleil percés à travers les vitres et venir éclairer les peintures murales, la blonde se dit une nouvelle fois que cette heure-ci était décidément la meilleure. « C’est le matin que je capture mes plus beaux clichés. Et puis, j’aime être seule et pouvoir regarder les peintures sans être gênée. Vous êtes l’exception de dizaines de matinées passées ici en solitaire. » Et la compagnie de ce Milan ne la dérangeait pas tant que ça. Pour une fois, elle pouvait parler à quelqu’un du métier, et non seulement photographié des oeuvres sans en connaitre le sens. Elle s’apprête à lui dire que sa présence ici est une chance pour la journaliste qui sommeille encore en elle, mais Milan se stoppe net devant une peinture. « Quelle bande de cons ! » Et alors Chase remarque un graffiti en recouvrant un autre, et anéantissant ainsi des heures de travail. Ses sourcils se froncent en remarquant que ce n’est pas le seul, que d’autres venaient gâcher des peintures de l’usine. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait ce genre de choses, et, à son goût, ce devrait être la seule chose à réprimer par la police. Elle prend la peine de capturer le graffiti souillé, sachant qu’il ne finirait pas sur son mur, mais qu’il pourrait servir pour un article. Ce qui était bête, au fond. Elle n’était plus journaliste. Après avoir supprimé la photo qu’elle venait de prendre, elle remarque l’absence de son peintre à ses côtés, et le découvre quelques pas plus loin, observant scrupuleusement les contours d’une oeuvre. « C'est le risque quand on tague sur des endroits publics, y a toujours un risque de se faire recouvrir ou effacer ! » Elle le rattrape en quelques foulées, avant de voir que la peinture murale était intacte. Ainsi que la signature. Elle ouvre de grands yeux en découvrant la même que celle qui était présente sur la plupart des clichés qui tapissaient les murs de sa chambre. « C’est le votre ? » Elle pointa la peinture du doigt, toujours aussi étonnée de rencontrer celui qui faisait sûrement ses tags préférés. Elle guettait ses nouvelles oeuvres, les accrochait, les remplaçait par des nouvelles… « Ne me prenez pas pour une groupie ou quoi, mais vos peintures recouvrent littéralement tous les murs de ma chambre. » Elle rit légèrement avant de reporter son regard sur l’oeuvre, toujours aussi étonnée de cette heureuse coïncidence.
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(✰) message posté Jeu 18 Juin 2015 - 18:27 par Invité
Ses œuvres étaient comme des parties de lui, un bout de son âme, parfois il avait l'impression de souffrir physiquement lorsqu'il découvrait qu'un de ses graffitis avaient été saccagé ou abîmé. Malgré cette crainte, il devait vivre avec, en espérant que tous les autres habitants de Londres respectent le travail des autres. Milan n'avait jamais eu l'occasion de prendre quelqu'un sur le fait, que ce soit un de ses dessins ou celui de quelqu'un d'autre. C'était tant mieux car s'il y avait bien quelque chose qui pouvait faire ressortir de la rage en lui c'était bien ça, lui d'un naturel un peu peureux et ayant tendance à fuir les conflits et les oppositions. Son instinct lui dicte d'effleurer le mur où les bombes de peintures ont laissé sa trace, comme pour vérifier par le toucher également que son œuvre est toujours bien là. C'est probablement stupide, n'importe qui lui dirait qu'on ne peut pas toucher et reconnaître de la peinture sur un mur, mais il aime à croire qu'il est capable de ressentir ses dessins. « C'est le votre ? ». Il se fait de nouveau surprendre par la voix de la jeune femme, son esprit s'étant perdu entre soulagement et colère. Ses doigts viennent passer sur son poignet droit, là où il a les mêmes lettres qui composent sa signature tatouées. Les initiales des prénoms de ses parents I.A, bien souvent les gens pensaient que cela signifiait intelligence artificielle et bien souvent il ne prenait pas la peine de les contredire. Parler de ses parents étaient toujours un peu douloureux, parce que cela revenait toujours inexorablement à penser à l'absence de son père. L'art avait été son exutoire, là où il avait pu exprimer toute sa colère, sa tristesse et son désarroi face à la mort injuste de son père. Avec le temps, ses œuvres étaient devenues plus légères, plus drôles, bien plus en phase avec sa personnalité, mais cela n'empêchait pas que son père était toujours dans un coin de sa tête au moment d'apposer sa signature. « Euh oui. ». Retour de la main dans les cheveux pour jouer nerveusement avec une boucle, il aimerait se défendre et dire que ce n'est pas forcément la meilleure, que l'éclairage n'est pas optimum, que les couleurs ont un peu vieillies, mais ce qui sort de la bouche de la jeune femme ensuite le laisse complètement sans voix. « Ne me prenez pas pour une groupie ou quoi, mais vos peintures recouvrent littéralement tous les murs de ma chambre. ». Son regard reste bloquer sur elle tandis qu'elle observe son œuvre, pendant un moment, il pense avoir mal compris. C'était donc ça cette manie de prendre les tags en photo, il comprenait un peu mieux maintenant. « J'aurai plutôt dit une stalkeuse ! ». Son ton rieur, la confession est un peu déroutante, mais pas plus inquiétante que ça. Ce qui l'impressionne le plus, c'est qu'il a tendance à taguer aux quatre coins de Londres sans logique précise, elle avait dû passer un bon bout de temps à se balader en ville pour les trouver. Il est flatté, c'est certain, mais il est bien trop modeste et timide sur le sujet pour oser demander pourquoi ses œuvres en particulier, Londres regorgeait d'artistes bien plus talentueux que lui. « C'est marrant, moi c'est ma chambre la seule pièce qu'est pas recouverte de peinture ! ». Même si sa mère désapprouvait totalement, elle avait pris le temps de lui rabâcher cinquante fois que ce n'était pas bon de dormir dans une pièce avec de la peinture pas encore sèche. Vu qu'il passait son temps à rajouter des détails un peu partout sur ses mûrs, il avait choisi de prendre soin de sa santé et d'épargner les murs de sa chambre. Pour ce qui est du reste de son appartement, c'était une explosion de couleurs, partant dans tous les sens. « Je pense que si mon proprio débarquait sans prévenir, il ferait un arrêt cardiaque ! ». Son petit appart dans chinatown n'avait plus du tout le même aspect que lorsqu'il avait aménagé deux ans plus tôt, il avait désormais des allures de squatte. D'un regard il inspecte le reste des environs pour être certain qu'aucune autre peinture n'a été souillée. Avant de se refocaliser sur la jeune femme. « Vous habitez quel coin ? Rassurez vous c'est l'artiste qui demande et pas le stalker... ». Il lui adresse un sourire encourageant, peut-être qu'il avait déjà laissé sa trace près de chez elle ou alors, c'était l'occasion d'y laisser une surprise pour ce qui semble être sa fan numéro un.