"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici she's a silver lining lone ranger riding through an open space. (peter) 2979874845 she's a silver lining lone ranger riding through an open space. (peter) 1973890357
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() message posté Mar 14 Juil 2015 - 15:45 par Invité
L’appartement est complètement retourné. Des vêtements, des magazines, des papiers dans tous les sens. On pourrait croire à un cambriolage ou une perquisition dès plus matinale, mais la faute revient à la brune qui cherche une maudite carte (certainement expirée, qui plus est). Teddy se redresse pour chercher ailleurs et son regard croise celui du jeune homme appuyé contre le canapé qui la défie, délibérément. « Non, t’en fais pas, je risque rien. Libre à toi de faire ce que tu veux aujourd’hui. » Elle anticipe la question sur sa récente chute, suivie d’un passage rapide aux urgences, et examine son magnifique pansement Hello Kitty sur le revers de la main par la même occasion. Étrangement, il n’aurait pas trouvé un autre motif dans le magasin du coin. À son avis, c'est un choix délibéré pour se foutre clairement de sa gueule. Tant pis, ce n'est pas ce détail qui la dérangera. Ce n’est même pas une bonne excuse pour se débarrasser de lui même si elle tient certains jours à mener une vie des plus normales sans que le moindre de ses faits et gestes soient rapportés au reste de son staff et de sa famille, restés aux États-Unis. Elle va bien, pour de vrai, sans mensonge, et le programme du jour n’a rien de fou. Qui plus est, il n’est ni manager, ni garde du corps officiellement, alors ça doit être un peu chiant de la coller aux basques toute la journée. Elle comprend qu’il souhaite avoir un peu de temps pour lui également. Quitte à ce qu’ils restent à Londres un moment, autant qu’il profite des bons côtés de la ville : filles, sorties, bars, et elle en passe. Alors qu’elle vient de retrouver son papier, elle attrape une casquette et une paire de lunettes de soleil au passage, même si la grisaille est au rendez-vous. La casquette, c’est pour la tentative de discrétion. Quant aux lunettes, il s’agit plus pour cacher ses yeux gonflés par le manque de sommeil. Pour changer, Teddy a encore passé la nuit devant Netflix à faire du binge watching. « Et tu vois, s’il m’arrive quoi que ce soit, personne ne me reconnaîtra. Détends toi, tu vas avoir des rides ou finir par faire une crise cardiaque bien avant l’heure. Allez, passe une bonne journée hein. » Si elle était un tant soit peu tactile, son insolence l’aurait poussée à lui embrasser la joie. À défaut, Teddy se contente d’ajuster sa casquette, de lui faire un signe de la main et de disparaitre telle un courant d’air en claquant la porte du loft. Au bout d’un an ici, elle est presque devenue la reine pour s’éclipser à toute vitesse sans laisser beaucoup d’options à son cher baby sitter en dehors de le faire râler.

Au bout de la rue, la jeune femme commande deux cafés à emporter. Un immense glacé, pour ne pas déroger à la règle, et un chaud plus classique. Ne connaissant pas les habitudes de Peter, elle pioche différents sachets sur le comptoir : sucre, aspartame, cannelle… C’est fou ce que les clients peuvent mettre comme truc bizarre dans leur boisson. Teddy ose imaginer la boisson la plus écœurante de la carte (admettons un macchiato caramel avec une tonne de crème sur le dessus) avec un sachet de cannelle et du sucre, en prime. Au moins 2000 calories dans un gobelet. Son imagination suffit pour lui retourner le cœur. Aussitôt, elle sort du magasin avec les deux cafés. Retrouver l’air frais, remplir ses poumons. Après quoi, la jeune femme hèle un taxi de sa main libre. « Alors, ta sœur a apprécié son cadeau ? » Il est déjà là, pile à l’heure, et Teddy lui pose la question en guise de bonjour avec une pointe d’ironie et d’amusement. Elle n’a pas été totalement convaincue que cette photo et cet autographe soit pour la petite sœur de monsieur, mais pourquoi pas. Elle lui tend le café. « Je sais pas si tu prenais quelque chose avec, alors… » Elle hausse les épaules et attrape la multitude de sachets, aux couleurs diverses et variées, de sa poche. « Comment vas-tu ? » Elle jette son gobelet vide dans la poubelle la plus proche, puis telle une boxeuse prête à monter sur le ring (ou juste une personne qui tourne sous caféine le ventre vide), la jeune femme fait craquer chacune de ses articulations et saute sur place pour « s’échauffer ». « Vas y, je suis prête ! » Si seulement Teddy avait la moindre idée de ce qui l’attendait. Bien qu’elle ait souvent le nez dehors, elle n’a jamais vraiment pris conscience de la différence entre les rues londoniennes et celles aux États-Unis. De la même façon, elle ne sait même pas s’il y a des différences entre les voitures européennes et celles de là-bas.
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() message posté Mer 15 Juil 2015 - 11:14 par Olivia Andrews
There are no shortcuts to any place worth going. ✻✻✻ Un dernier signe de la main à sa fille qui est déjà en train de jouer avec des cubes colorés et Peter sort enfin de la crèche où il vient de déposer Beth. Ça lui parait presque étrange de la laisser là-bas alors qu’il ne part pas pour travailler. Il n’en a pas l’habitude. Pour une fois, il ne commence que dans l’après-midi mais il a fait d’autres projets. Des projets qu’il peut finir par regretter. Mais il a fait une promesse et compte bien s’y tenir. Il pourrait sans doute trouver une excuse et ne pas y aller mais à quoi ça servirait ? Il sait bien que Teddy a besoin de ces leçons de conduite et c’est lui qui lui a proposé de l’aider. Plus vite il commencera, plus vite ça sera fini. Du moins, il l’espère. Il ne sait même pas si elle est bonne conductrice ou non.
Il remonte dans sa voiture et emprunte quelques avenues et rues plus petites jusqu’à rejoindre un coin plus calme de Londres. Lui apprendre à conduire à l’anglaise en plein milieu du trafic londonien, ça équivaudrait à du suicide. Avec n’importe qui à vrai dire. Peter a appris à conduire en Angleterre mais à chaque fois qu’il était dans un nouveau pays, l’adaptation était difficile. Si bien qu’il lui est déjà arrivé de se retrouver sur la mauvaise file quand il ne faisait pas assez attention. A se demander pourquoi tout le monde ne conduit pas du même côté de la route.
Il n’a besoin d’attendre que quelques minutes avant que Teddy arrive en taxi. « Alors, ta sœur a apprécié son cadeau ? » Il se demande de quoi elle parle pendant quelques secondes avant de se souvenir de la photo et de l’autographe qu’elle lui a donné. Donner un cours de conduite à une célébrité dont sa sœur est fan depuis longtemps, ça parait presque surréaliste. Au début, ça avait paru bizarre à Peter, puis il avait fini par s’y faire. Parce qu’au fond, elle était comme tout le monde. Peut-être un peu plus excentrique et encore, il y a pire qu’elle. « Elle n’est pas à Londres en ce moment donc je ne lui ai pas encore donné, j’préfère voir sa tête quand elle saura ! » Parce qu’il sait que sa sœur va halluciner et le détester. Peut-être aussi le supplier de lui présenter son idole, sans aucun doute. Et sa réaction l’amuse d’avance.
« Je sais pas si tu prenais quelque chose avec, alors… » Dit-elle en lui tendant un café accompagné de plein de petits sachets. On dirait presque qu’elle a cambriolé le magasin. Il prend le gobelet et attrape deux sachets de sucre dans le tas qu’elle a dans la main. Les deux seuls, il a eu de la chance. Il aurait sans doute pu le boire avec seulement un sachet de sucre s’il n’y avait eu que ça mais il aurait moins apprécié. Sa sœur lui dit sans cesse que c’est psychologique. Que s’il pensait qu’il y avait deux sucres dans son café, il l’aimerait, même si c’était faux. Il n’en sait rien et il n’a pas envie de changer ses habitudes à vrai dire. « Comment vas-tu ? » Il lui sourit en déchirant les sachets pour faire couler le sucre dans le café noir. « Mieux maintenant que j’ai mon café, et toi ? »
Elle n’a même pas besoin de répondre qu’elle est déjà en train de sautiller et de s’échauffer. Elle est en forme. Tant mieux, elle n’y va pas à contrecœur au moins. « Vas y, je suis prête ! » Il boit une gorgée de café avant de lui ouvrir la portière du conducteur. Il est vraiment rare que quelqu’un d’autre que lui conduise sa voiture. La seule qui le fait de temps en temps, c’est Hailey, sa sœur. Et encore, ça reste rare parce qu’elle n’aime pas conduire. « Si mademoiselle la star veut bien se donner la peine. » Il la laisse entrer et referme la portière derrière elle. Puis il contourne la voiture pour s’installer à ses côtés. « Tu n’as jamais conduit de ce côté alors ? » Il ne voit pas pourquoi elle l’aurait déjà fait. Aux Etats-Unis, le volant est à gauche, elle n’allait pas prendre une voiture anglaise pour le plaisir. « Le plus compliqué, c’est de passer les vitesses avec la main gauche je trouve, enfin on finit par s’y faire. » Il préfère tout lui expliquer avant qu’elle ne démarre. Quitte à peut-être trop expliquer. D’ailleurs, il a gardé la clé dans sa poche pour le moment. Il ne tient pas vraiment à ce que sa voiture finisse dans un lampadaire, c’est qu’il y est attaché tout de même.

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() message posté Jeu 16 Juil 2015 - 23:56 par Invité
« Elle n’est pas à Londres en ce moment donc je ne lui ai pas encore donné, j’préfère voir sa tête quand elle saura ! » Elle a eu ce grand sourire. Teddy ne sait pas exactement quel âge à cette petite sœur, mais les plus jeunes sont souvent les plus hystériques. Avec du recul, leur comportement l’amuse, mais sur le coup, elle a eu peur à l’occasion de certaines rencontres avec ce public. En attendant, elle trouve Peter bien sympathique. Comme quoi, les frères (ou sœurs) ne sont pas tous du genre à torturer les plus jeunes. La jeune femme ne se serait peut-être pas gênée si elle s’était retrouvée à sa place. « Mieux maintenant que j’ai mon café, et toi ? » La brunette fait mine de se vexer : c’est sa réplique, à elle. « On ne peut mieux, je suppose. » Elle se contente de cette petite phrase. Personne sur son dos, pas de pluie, levée du bon pied. Que demander de plus ? « Si mademoiselle la star veut bien se donner la peine. » Teddy tente une révérence un peu foireuse. Une star, mais pas forcément une princesse pour autant. Bien que sa famille soit aisée, elle n’a pas grandi dans un château, ni reçu l’éducation qui y correspond. Elle ne se fait pas prier pour se glisser dans la voiture. Plus petite que Peter, le volant ne lui pose pas de problème et l’entrée n’est pas trop maladroite (il en faut aussi peu pour la destabiliser). « Tu n’as jamais conduit de ce côté alors ? » Elle lui fait signe que non. Pourquoi ces anglais ont le don de tout compliquer dans la vie ? Entre ça et l’accent parfois incompréhensible des plus puritains… Les manières de certains, leur amour inconditionnel pour la famille royale… Il y a encore bien des choses que l’américaine ne saisit pas. « Le plus compliqué, c’est de passer les vitesses avec la main gauche je trouve, enfin on finit par s’y faire. » Le visage de Teddy se décompose, au ralentit, comme dans les films. Elle se retrouve bouche bée, comme une idiote. Elle se sent trahie aussi. Littéralement trahie par une entité pas encore définie.  « Passer les vitesses ? » Elle déglutit. C’est absurde. Elle déchante brutalement. La jeune femme a toujours cru qu’il s’agissait d’une légende, d’un détail réservé aux vieilles voitures, vous savez celles que les passionnés collectionnent et sortent du garages deux fois dans l’année… « Attends, elle fait pas ça toute seule ? » Au moins, son filtre à paroles s’est actionné pendant deux secondes car soudainement elle a eu très envie de dire « tacos » — et les hommes ont souvent tendance à se vexer quand on insulte leur voiture. D’ailleurs, quelle voiture digne de ce nom semble aussi compliquée à manœuvrer ? La brunette est tout de suite moins excitée de reprendre le volant. Et le pire, c’est qu’elle ne réalise pas qu’elle pourrait également faire flipper Peter dans l’histoire. « D’accord, okay… On se calme. » Teddy fait pas ta drama queen. Teddy ou l’art de paniquer quand elle est sur le point de se jeter dans l’inconnu. Elle n’a pas la moindre idée si elle doit se justifier au sujet de cette peur soudaine. Peter a bien fait de garder les clés pour lui. Un peu de théorie et de démonstration vont être nécessaire s’il souhaite qu’elle n’encastre pas sa voiture dans le premier truc qui va passer sur son chemin.
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() message posté Dim 19 Juil 2015 - 10:57 par Olivia Andrews
There are no shortcuts to any place worth going. ✻✻✻ Clairement, Peter ne sait pas dans quoi il s’est engagé. Il s’était dit que ça serait facile. Qu’il allait juste aider une amie. L’aider à réapprendre à conduire. D’après ce qu’il avait compris, elle n’avait pas été derrière le volant depuis longtemps. Jamais en Angleterre en fait. Et à moins de venir d’un autre pays où l’on conduit à gauche, il faut toujours beaucoup d’adaptation. Et même une fois que l’adaptation est faite, il y a toujours des moments de doute. Du moins, c’est le cas de Peter qui a déjà conduit dans beaucoup de pays.
Il commence par le début. La lancer dans la circulation sans préparation, ça serait dangereux. Il ne sait absolument pas comment elle se débrouille derrière un volant et préfère se faire une idée avant qu’elle n’encastre sa voiture dans un lampadaire. Oui, autant être réaliste, c’est un risque possible. Même s’il espère qu’elle sait quand même tenir une trajectoire et freiner. « Passer les vitesses ? » Elle répète, comme si elle ne s’attendait pas à ce qu’il dise ça. Il ne comprend pas immédiatement ce qu’elle ne comprend pas. Pour conduire, il faut passer les vitesses, rien de bien nouveau. Les voitures fonctionnent ainsi depuis des décennies. « Attends, elle fait pas ça toute seule ? » C’est en voyant sa panique qu’il comprend. Elle est américaine, elle n’a certainement jamais conduit une voiture avec un levier de vitesse. Elle a toujours conduit avec une voiture qui le faisait automatiquement. Peter est monté une fois dans une voiture comme ça et il avait eu du mal. Les réflexes se perdent difficilement.
Elle panique et ça n’est pas surprenant. Elle n’a jamais appris à conduire ainsi. Et à vrai dire, Peter ne sait pas s’il peut vraiment lui apprendre aussi facilement. Il pensait être là simplement pour la rassurer, par pour tout lui apprendre. Et donc elle va apprendre quelque chose de cette importance dans SA voiture. Il pourra toujours l’aider s’il ne veut pas que sa boîte de vitesse finisse complètement grillée. « D’accord, okay… On se calme. » Au moins, elle ne va pas se mettre à crier, tant mieux. Si elle est calme, elle pourra mieux assimiler ce qu’il va lui apprendre. Bien qu’il ne soit pas certain de réussir.
Il prend la main de Teddy et la pose sur le levier de vitesse. Autant la familiariser avec les nouveautés. « Tu sais pas du tout comment t’en servir donc ? » Elle pourrait déjà avoir vu quelqu’un faire ou autre chose, ça lui simplifierait déjà la tâche. Mais lorsqu’elle secoue la tête, elle confirme qu’elle ne sait pas. « Tends les jambes, t’as trois pédales au lieu de deux, c’est ça ? L’accélérateur tout à droite, le frein au milieu et donc, à gauche, l’embrayage. » Il essaye de se souvenir les mots exacts que son moniteur d’auto-école avait utilisés. Sauf que lui, il connaissait déjà les voitures avec vitesses quand il a appris à conduire. Ça n’était pas totalement inédit. Et surtout, ça commence à faire un moment qu’il a passé le permis. « Il faut appuyer dessus, fort, dès qu’on veut passer une vitesse. » Il a l’impression qu’elle est complètement perdue et il peut facilement le comprendre. « Les vitesses, c’est pour aider la voiture à aller plus vite, un peu comme les crans de vitesse sur un vélo. » Pas sûr qu’elle soit une adepte du vélo non plus mais ça peut toujours l’aider à comprendre. Il a l’impression de ne pas être clair dans ses explications mais ne sait pas comment s’y prendre pour l’être. « Il faut en changer quand le moteur commence à faire beaucoup de bruit, ça devient rapidement automatique, ne t’inquiète pas. » Enfin si elle y arrive au départ et qu’elle pratique beaucoup. Heureusement que Peter peut être patient.
« Sans mettre la voiture en route, tu vas essayer de passer les vitesses. Là, tu es au point mort tu vois, le levier est au milieu, sans vitesse enclenchée. Appuie sur la pédale et essaye d’en passer une. » Un peu de pratique, ça ne peut pas faire de mal. Surtout qu’il n’est pas certain de la laisser conduire réellement aujourd’hui. On va voir comment elle se débrouille déjà pour les vitesses.

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() message posté Mer 22 Juil 2015 - 14:09 par Invité
« Tu sais pas du tout comment t’en servir donc ? » Elle hésite, puis acquiesce. Pas du tout de chez pas du tout. Conduire, aux États-Unis, c’est essentiel. Un truc qu’elle a appris il y a des années. Ne pas savoir un truc aussi basique, la fierté de Teddy en prend un coup. « Tends tes jambes, t’as trois pédales au lieu de deux, c’est ça ? L’accélérateur tout à droite, le frein au milieu et donc, à gauche l’embrayage. » Pour la peine, la jeune femme n’obéit pas vraiment à ses conseils. C’est tout juste si elle ne recule pas le fauteuil pour jeter un coup d’œil et s’assurer par elle-même de tout ce que Peter lui raconte. Une fois penchée, elle examine les pédales d’un œil sceptique. « Il faut appuyer dessus, fort, dès qu’on veut passer une vitesse. » Inconsciemment, elle reprend chacune de ses phrases en murmurant, comme si cela pouvait l’aider à se souvenir de toutes les directives. « Les vitesses, c’est pour aider la voiture à aller plus vite, un peu comme les crans de vitesse sur un vélo. » La dernière fois qu’elle est montée sur un vélo remonte, surtout qu’il s’agissait d’une balade on ne peut plus tranquille - du genre où vous ne changez pas de vitesse - sur un fixie dans les quartiers hipster de Brooklyn, mais elle saisit le concept parce qu’apparemment le vélo ça ne s’oublie pas, voyez vous. Néanmoins, la jeune femme prendre le soin de garder ses jolies lèvres closes histoire de ne pas révéler son manque de compétence digne d’une starlette voyageant le plus souvent sur la banquette arrière pendant qu’un chauffeur s’occupe de tout. « Il faut en changer quand le moteur commence à faire beaucoup de bruit, ça devient rapidement automatique, ne t’inquiète pas. » Elle se redresse, pas plus inquiète que cela. Après tout, son moniteur n’a pas emprunté de mots, ni d’expressions, telles que « tu pourrais abîmer ça, casser ça, etc. » À son avis, il n’y a pas le moindre danger à l’horizon et donc plus de raison pour céder une nouvelle fois à la panique. « Sans mettre la voiture en route, tu vas essayer de passer les vitesses. Là, tu es au point mort tu vois, le levier est au milieu, sans vitesse enclenchée. Appuie sur la pédale et essaye d’en passer une. » Elle fait une petite moue à l’idée qu’ils vont faire du sur place. Rien de palpitant. Elle n’est pas une de ces filles qui se fichent des biens matériels. Elle comprend pas pourquoi ce manque d’expérience, en particulier, pourrait être catastrophique pour eux ou tout simplement la voiture. « Ça doit pas être bien sorcier. » Surtout une question de coordination entre ses deux mains et ses pieds. Bref, pas quelque chose de très compliqué pour la musicienne, même si certaines personnes oseraient douter de son « intelligence ». Trop américaine, trop clichée. Elle inspire profondément et commence à s’exercer. « Qu’est-ce qu’il faut pas faire pour son indépendance… Moque toi, mais ça paraît plus compliqué qu’un tracteur ce truc, et encore t’es plutôt pédagogue… » Et encore, il ne s’agit que de la prise en main du véhicule… Cerise sur le gâteau, il ne manquerait plus qu’elle lui demande quelques révisions sur la mécanique (ce qu’elle lui épargnera certainement). Pas dit que Peter soit aussi patient qu’aujourd’hui. « Une autre particularité à savoir sur la conduite anglo-saxonne ? Tant qu’on est encore à la théorie et à l’arrêt… » Finalement, ce n’est pas plus mal qu’ils soient restés à l’arrêt. Teddy ne peut pas s’empêcher de jeter des coups d’œil dans tous les sens et de fredonner. Le levier de vitesse et le schéma à suivre pour ne pas sauter une étape. Peter, à la recherche d’un détail sur son visage si elle a fait quelque chose de mal ou pas.
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() message posté Mer 22 Juil 2015 - 18:44 par Olivia Andrews
There are no shortcuts to any place worth going. ✻✻✻ Evidemment, apprendre qu’elle n’a jamais appris à utiliser un levier de vitesse, ça n’est pas rassurant. Il lui faudrait presque un véritable moniteur de conduite pour lui apprendre. Il ne sait même pas si c’est vraiment facile à apprendre. Lui, il a toujours connu ça ou presque. Il a été habitué à voir ses parents changer de vitesse dès son plus jeune âge. Peter explique comme il peut, pas certain d’être compréhensible. C’est sans doute plus simple de tester vraiment pour tout comprendre. De préférence sans vraiment rouler pour éviter d’abimer sa voiture. Mine de rien, il y tient à cette voiture. C’était celle qu’ils avaient choisi avec Kirsten pour après l’arrivée du bébé. Parce qu’il leur faudrait plus de place. Finalement, elle n’était montée qu’une seule fois dedans mais Peter refuse toujours de s’en séparer.
Ça lui parait étrange de laisser le volant à quelqu’un d’autre qu’à sa sœur. Il ne l’a jamais fait avant en fait. Il n’avait pas réfléchi à ça en proposant son aide à Teddy. Mais après tout, qu’est-ce que ça change ? Il est venu pour aider une amie, pas pour se remémorer le passé. « Ça doit pas être bien sorcier. » Elle a finalement retrouvé confiance en elle, après sa panique quand il a commencé à parler de vitesses. C’est toujours mieux, au moins, elle ne va pas se mettre à trembler et finir par se cacher les yeux avec ses mains pour éviter de voir ce qu’elle fait. Enfin il n’espère pas. Il l’observe alors qu’elle passe ses premières vitesses, sans réel problème. « Qu’est-ce qu’il faut pas faire pour son indépendance… Moque toi, mais ça paraît plus compliqué qu’un tracteur ce truc, et encore t’es plutôt pédagogue… » Un tracteur, sérieusement ? C’est vrai que le système de conduite doit être plus simple mais on ne peut pas aller très vite malheureusement. Elle peut toujours essayer de conduire un tracteur dans les rues de Londres, pas sûr que les autres conducteurs apprécient. « En échange, tu pourras toujours m’apprendre à conduire un tracteur si jamais j’en ai besoin un jour. » Ce qui est tout sauf certain mais peu importe. Ça pourra être amusant au moins.
« Une autre particularité à savoir sur la conduite anglo-saxonne ? Tant qu’on est encore à la théorie et à l’arrêt… » Il pourrait sans doute trouver tout un tas d’informations mais là, rien ne lui vient. Il aurait dû penser à préparer une liste, pour s’assurer qu’elle sache tout. « Hum et bien, les ronds-points se prennent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, enfin on suit la route à gauche en fait. Mais on va peut-être éviter les ronds-points pour commencer non ? » Il a lui-même eu du mal à reprendre les ronds-points dans ce sens quand il est revenu en Angleterre. Encore aujourd’hui, il lui arrive de devoir réfléchir sur certains sans accès évident. Alors pour quelqu’un qui n’a jamais conduit à gauche, ça peut être compliqué. « Tu connais les panneaux n’est-ce pas ? » Normalement, ils se ressemblent dans tous les pays, à quelques détails près. Peut-être faut-il mieux s’en assurer, sait-on jamais.
Il regarde à l’extérieur pour vérifier que la rue est bien déserte. Il a bien choisi l’endroit, il n’y a pas une seule voiture ni aucun passant. Les risques sont diminués ainsi. « On essaye alors ? » Demande-t-il en tendant la clé à Teddy, pas encore bien sûr. Mais pour qu’elle apprenne, il faut bien qu’elle se lance. « Sauf si tu veux me regarder faire avant ? Pour voir comment on fait. » Tout dépend de comment elle apprend d’habitude. Tout le monde a sa propre technique.

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() message posté Sam 25 Juil 2015 - 14:41 par Invité
L’idée de se balader avec un tracteur dans Londres n’a jamais effleuré la jeune femme. Pourtant, il s’agirait d’un moyen de locomotion plutôt sûr pour elle-même et qui ne craindrait pas grand chose en cas d’accident. Pour ce qui est de la sécurité des autres, ce serait un autre problème… « En échange, tu pourras toujours m’apprendre à conduite un tracteur si jamais j’en ai besoin un jour. » Elle explose de rire. Sa remarque est si soudaine. Elle ne l’avait pas vue venir. Peter n’a pas vraiment la tête du type travaillant dans une ferme, ni celui qui va se balader, pour des raisons échappant au commun des mortels, avec un tracteur en ville. Même avec un chapeau sur la tête, ou une camisole de force, un air du Joker (style Heath Ledger) il ne serait pas crédible dans un tel rôle. « Hum et bien, les ronds-points se prennent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, enfin on suite la route à gauche en fait. Mais on va peut-être éviter les ronds-points pour commencer non ? » Teddy se contente d’acquiescer. S’ils pouvaient éviter les ronds-points, les créneaux et tout autre concept inconnu chez elle, elle lui serait reconnaissable. Le simple fait de mettre le moteur en route, tôt ou tard, sera toujours un bon début. Avec du recul, elle se rend compte qu’elle n’a pas eu l’occasion de conduire depuis plus longtemps qu’elle le croyait et que cela lui manque. « Tu connais les panneaux n’est-ce pas ? » Elle lui jette ce regard lourd de sens. Est-ce qu’il cherche à relever clairement ses lacunes ? Ou, contre toute attente, est-ce que Peter serait ce genre de personne à la prendre pour une sorte de débile profonde ? Quelle question. Contrairement au reste, les panneaux sont des choses plutôt universelles, aussi loin qu’elle s’en souvienne. Elle s’enfonce dans son fauteuil pour faire un point sur les panneaux que l’on est amené à croiser le plus souvent sur la route. Stop. Cédez le passage. « On essaye alors ? » La jeune femme s’arrête dans ses exercices. Essayer ? Là, maintenant, tout de suite ? Elle évite de jeter le moindre regard à son moniteur « Sauf si tu veux me regarder faire avant ? Pour voir comment on fait. » Instinctivement, elle glisse ses mains sur le volant comme pour défendre son territoire. Elle ne donnera cette place pour rien au monde. « Petite précision, qu’est-ce qui est de coutume dans ce pays face à un feu orange : il faut plutôt accélérer ou s’arrêter ? » Elle lui donne quelques secondes pour observer sa réaction. « Je me moque de toi, t’inquiète. Juste cinq minutes. Un truc tout simple, une route pas trop fréquentée. » Teddy ne va pas se dégonfler pour une histoire de vitesse et de route à gauche. Une fois le contact mis, elle fait l’élève modèle en bouclant sa ceinture. Mais elle ne peut pas s’arrêter là. Conduire avec pour unique fond sonore le bruit du moteur, c’est pas son style. Elle presse le bouton pour allumer la radio. Pas trop fort, juste un bruit de fond lui permettant d’entendre toute remarque qu’il aurait à faire. Il ne lui faudra qu’une ou deux minutes pour comprendre que, pour commencer, c’est pas plus mal de mettre la première vitesse, comme pour le parallèle avec l’histoire du vélo. « Accélérateur à droite, frein au milieu, embrayage à gauche. C'est parti. » Une dernière fois pour s’en souvenir. Là-dessus, la jeune femme y va tout doucement, sans quitter les yeux de la route, elle fredonne un peu ce qui sort des amplis. Au moins, ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont se prendre une amende pour excès de vitesse.
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() message posté Dim 26 Juil 2015 - 11:39 par Olivia Andrews
There are no shortcuts to any place worth going. ✻✻✻ Peter n’a rien d’un professeur de conduite. Il improvise au fur et à mesure parce qu’il ne connait pas la marche à suivre. Il donne les indications quand il s’en souvient. Pas certain que ça fonctionne totalement. S’il se souvient de quelque chose après qu’ils aient eu un accident, ça sera trop tard. Dans cette rue déserte et tant qu’elle ne prend pas de risque, ça devrait aller malgré tout. Surtout que, quand il propose de conduire en premier pour qu’elle puisse observer, elle se saisit du volant, comme s’il était à elle. « Petite précision, qu’est-ce qui est de coutume dans ce pays face à un feu orange : il faut plutôt accélérer ou s’arrêter ? » Il la regarde, surpris, avant de constater qu’elle sourit. Il a peut-être trop insisté sur des points évidents. Mais mieux vaut ça qu’oublier des choses capitales.
« Je me moque de toi, t’inquiète. Juste cinq minutes. Un truc tout simple, une route pas trop fréquentée. » Au moins, elle sait être raisonnable. Connaître ses propres limites, c’est toujours important quand on fait quelque chose de nouveau. Surtout quand on le fait dans une voiture qui ne nous appartient pas. Mais il n’y aucun obstacle dans la rue, pas de virage compliqué ou autre chose, tout devrait bien se passer. « C’est pour ça qu’on est là, il n’y a jamais personne dans cette rue. »  Elle attache sa ceinture et il fait de même. Le moteur démarre et aussitôt, elle allume la radio. Peter l’avait éteinte en arrivant, pensant que ça pourrait la déranger. Mais il préfère aussi conduire avec de la musique, depuis toujours. « Accélérateur à droite, frein au milieu, embrayage à gauche. C'est parti. » Elle a retenu la leçon principale. Elle parvient à passer la première vitesse du premier coup et la voiture commence à avancer. Doucement
Très doucement. Elle n’est pas totalement en confiance et c’est tout à fait normal. Ça vaut mieux. Si elle partait en trombe, ça serait Peter qui ne serait pas rassuré. Elle avance ainsi sur plusieurs dizaines de mètres, sans vraiment accélérer, tout en chantonnant. « Tu maîtrises la première vitesse apparemment. Sauf que les voitures ne l’apprécient pas vraiment, elle est surtout là pour démarrer. Essaye de passer la deuxième. Tu relâches ton pied de l’accélérateur et, avec l’autre pied, tu appuies jusqu’au bout de l’embrayage pour passer la seconde. » Il doute qu’elle veuille apprendre à conduire pour aller à cinq kilomètres heures dans Londres. A moins d’être dans les embouteillages, elle se ferait klaxonner. Il y a beaucoup de gens énervés au volant, dans n’importe quelle grande ville. « Et après, tu enlèves ton pied de l’embrayage et tu appuies rapidement à nouveau sur l’accélérateur pour ne pas trop perdre de vitesse. » Peut-être que ça, il aurait pu lui expliquer avant de démarrer. Mais l’avantage, c’est qu’elle voit concrètement ce qu’il faut faire et qu’elle peut essayer.
« Tu l’entends le bruit du moteur ? C’est sa façon de dire qu’il a atteint la puissance maximum pour cette vitesse. » Il est sans doute en train de la noyer sous toutes les informations. Et dire que ce n’est que la première vitesse. Enfin le principe reste le même pour les suivantes. Et elle ne va sûrement pas aller plus haut que la troisième aujourd’hui, à moins qu’elle apprenne vraiment très vite. « Alors on change doucement, tout en gardant sa trajectoire. » Tout ça, ce sont des réflexes depuis longtemps pour lui. Il ne se souvient même pas du cours où il avait appris à le faire. Il faut dire que ça commence à faire longtemps.

✻✻✻
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() message posté Mar 28 Juil 2015 - 14:21 par Invité
Malgré le bruit étrange du moteur et la vitesse presque digne de celle d’un escargot, Teddy est fière d’elle-même, plus heureuse qu’elle l’aurait cru d’avoir retrouvé la place conducteur. Dans sa tête, elle s’imagine au volet d’une de ces voitures vintages, debout sur la banquette arrière, en train d’exprimer sa joie de vive voix le buste à travers la fenêtre panoramique. Ou plus simplement… Il y a « eye of the tiger » en fond dans son imagination. « Tu maîtrises la première vitesse apparemment. Sauf que les voitures ne l’apprécient pas vraiment, elle est surtout là pour démarrer. Essaye de passer la deuxième. Tu relâches ton pied de l’accélérateur et, avec l’autre pied, tu appuies jusqu’au bout de l’embrayage pour passer la seconde. » La jeune femme déchante un peu en prenant conscience du bruit émanant du moteur. Un peu comme une personne en plein effort. Brutes, les consignes de Peter ont l’air bien compliquées pour qui a des petits soucis de coordination entre ses mains, ses pieds, sa tête ou bien pour qui tous ces gestes sont peu familiers. Elle inspire doucement, puis se lance sans rien oublier. « Et après, tu enlèves ton pied de l’embrayage et tu appuies rapidement à nouveau sur l’accélérateur pour ne pas trop perdre de vitesse. » Enlever, faire l’autre truc rapidement… Elle continue, pas forcément en toute confiance de ce qu’elle a fait, mais la voiture ne fait pas de réaction bizarre et Peter ne l’arrête pas non plus. Ils continuent sur leur lancée de façon plus rapide. « Tu l’entends le bruit du moteur ? C’est sa façon de dire qu’il a atteint la puissance maximum pour cette vitesse. » Elle acquiesce, désormais rassurée à l’idée de s’en sortir et de ne pas passer pour une écervelée. « Alors on change doucement, tout en en gardant sa trajectoire. » Pas besoin d’être très adroite de la main gauche pour continuer sans dévier. « J’ai carrément l’impression de revenir en arrière, quand j’avais seize ans et tout. » Seize ans, l’âge légal pour conduire tout seul aux États-Unis. Ça la rendrait presque nostalgique de cette époque où elle était libre. Elle fait rapidement le calcul : à quelques mois près, ça remonte à presque dix ans maintenant. Teddy écarquille les yeux à cette idée, comme choquée. « Outch, ce coup de vieux en fait. Ça fait mal. » Bien qu’il puisse ne pas comprendre, elle explose de rire toute seule. Après quoi, Teddy recommence à fredonner. « Au fait, comment ça se fait que tu t’y connaisses aussi bien sur ce que j’ai pu connaître en Amérique et ici ? » Alors qu’ils sont toujours sur une route en ligne droite, dénuée d’autres conducteurs, elle se permet de l’observer un peu plus que toute à l’heure. « Alors monsieur, fier de votre élève ? Allez, avoue qu’il y a pire que ça ou alors que tu t’attendais à pire de ma part. » Elle le défie du regard. Oui oui, qu’il ose avouer qu’il s’attendait à pire, qu’elle conduise comme une malade trop sure d’elle et qu’elle finisse par provoquer un accident. Promis, suite à sa potentielle confession, Teddy ne cherchera pas à se venger. Du moins, elle ne fera rien de tel tant qu’elle aura le volant entre les mains. « Tu veux tenter ta chance et me faire essayer autre chose ou on est bon pour aujourd’hui ? C'est pas tout de suite que je compte passer officiellement mon permis ici... » En ce qui la concerne, elle n’est pas spécialement pressée de tout savoir sur la conduite européenne, elle espère juste ne pas tout oublier d’ici la prochaine fois. Elle comprendrait que Peter ait d’autres chats à fouetter par la suite. Et puis, elle ne se sent pas forcément à l’aise pour se retrouver tout de suite dans la vraie circulation londonienne.
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() message posté Mar 28 Juil 2015 - 20:53 par Olivia Andrews
There are no shortcuts to any place worth going. ✻✻✻ Finalement, tout semble bien se passer pour le moment. Il est un peu soulagé, c’est vrai qu’il a commencé à avoir peur dès le moment où il a réalisé qu’elle n’avait jamais conduit de voiture avec vitesses. Après tout, il ne la connait pas encore beaucoup. Il sait ce qu’elle aime manger quand elle vient dans son restaurant. Il sait qu’elle est une chanteuse de country. Mais de là à savoir si elle apprend rapidement ou non, c’est tout une autre affaire. A moins de connaître quelqu’un depuis longtemps ou de l’avoir vu dans les bonnes circonstances, ça n’est pas une chose qu’on sait facilement.
Quand il l’observe passer la seconde vitesse sans réel problème, il comprend qu’elle apprend vite. Bien sûr, ça ne veut pas dire qu’elle comprendra tout et saura conduire parfaitement dès aujourd’hui il s’agit là d’un début prometteur. Il lui faut surtout de la pratique finalement, comme n’importe quelle personne qui apprend à conduire. « J’ai carrément l’impression de revenir en arrière, quand j’avais seize ans et tout. » Ses seize ans à elle, ils ne doivent pas être si loin non plus. Moins que ceux de Peter en tout cas. Aujourd’hui, il en a… le double. Constat assez douloureux quand même. Mais au moins, il sait qu’il a vécu autant de moments possibles au maximum. Il a voyagé. Il s’est amusé. Il a aimé. Il a vécu. Et il continue de le faire, peu importe son âge. Bien sûr que l’époque où il a passé son permis lui paraît lointaine, c’est tout à fait normal. « Outch, ce coup de vieux en fait. Ça fait mal. » Lance-t-elle en riant. Si déjà elle, elle trouve qu’elle a pris un coup de vieux, qu’est-ce que lui devrait ressentir ? « Ne m’en parle pas. » Fait-il d’un air dramatique avant de lui sourire.
« Au fait, comment ça se fait que tu t’y connaisses aussi bien sur ce que j’ai pu connaître en Amérique et ici ? » Elle ne doit pas savoir qu’il y a habité, lui aussi. Ça semble logique, ils ne savent pas tout l’un de l’autre. Même s’ils sont rapidement devenus amis, il est difficile de raconter une trentaine d’années de vie en si peu de temps. Même en beaucoup de temps, en fait. « J’y ai habité en fait, pendant deux ans. Bon c’était à New York pour l’université donc j’ai vraiment très peu conduit là-bas. » Et heureusement parce qu’il aurait eu du mal à s’habituer à une voiture automatique. Bon peut-être que ça n’aurait pas été si compliqué mais il n’avait pas voulu apprendre, sachant qu’il ne passerait pas le reste de sa vie aux Etats-Unis. « Alors monsieur, fier de votre élève ? Allez, avoue qu’il y a pire que ça ou alors que tu t’attendais à pire de ma part. » Sa façon de chercher quelques compliments le fait sourire. Au moins, elle peut plaisanter tout en conduisant. Sa trajectoire vire légèrement vers le milieu de la route mais rien de grave. Et c’est surtout un vieux réflexe qu’elle doit perdre. « Je dois avouer que quand j’ai réalisé que tu ne connaissais rien aux voitures non automatiques, j’ai eu peur. Mais tu fais une bonne élève, tu te débrouilles bien. » Autant l’encourager sans non plus dire qu’elle a été parfaite. Elle a encore des choses à apprendre. Et de la confiance à regagner. Mais ça viendra, il n’en doute pas.
« Tu veux tenter ta chance et me faire essayer autre chose ou on est bon pour aujourd’hui ? C'est pas tout de suite que je compte passer officiellement mon permis ici... » Finalement, ça fait assez peu longtemps qu’ils sont arrivés et qu’ils sont montés dans la voiture. Aurait-elle peur de faire plus dès le premier cours ? Peter réfléchit quelques secondes à ce qu’il pourrait lui faire essayer, sans quitter la route des yeux alors qu’elle avance toujours lentement. « On peut essayer un demi-tour ? Pour retourner là où on a commencé. Comme ça, tu pourras voir la marche arrière. » Pas trop compliqué mais indispensable après tout. « Comment ça fonctionne la marche arrière sur une automatique déjà ? Je ne m’en souviens plus du tout. » Il n’y a pas de levier de vitesses, du moins pas qu’il s’en souvienne. Pourtant, toutes les voitures doivent être capables de reculer donc il doit bien y avoir une manipulation à faire. Peut-être n’avait-il pas roulé à reculons la seule fois où il avait conduit une automatique. « Gare-toi doucement à côté du trottoir. Pour t’arrêter totalement, tu dois appuyer sur l’embrayage et progressivement sur le frein. » Encore une chose qu’il n’avait pas encore expliqué : comment s’arrêter. Comme quoi, on oublie un tas de choses avant d’être en situation réelle.

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