Studies, so boring - Scarlett P. Hill

Mardi 2 juin 2015, les partiels de fin d'année approchaient à grand pas à l'Université de Londres mais pourtant Gabriel n'en était pas plus inquiété que cela. C'était un élève brillant aux facilités étonnantes. Il se plongeait dans le travail certes mais seulement dans le cadre d'une grande nécessité c'est à dire afin d'éviter tout contact avec ses géniteurs ou encore déroger à ses obligations et responsabilité. Oui dans ce cadre là, la faculté prenait tout son sens. Le jeune homme séchait la moitié des cours en amphithéâtre, s'accordait  au maximum deux absences par TD... La bibliothèque était un endroit presque inconnu pour lui. Que ce soir à Paris ou à Londres il n'y avait tout simplement jamais mis les pieds, ou peut-être que si mais dans des occasions exceptionnelles comme celle qui l'amena aujourd'hui dans ce lieu sinistre et austère.
"Le lieux des connaissances" se situait sur le campus de l'université c'est à dire à côté du British Museum. Une raison de plus pour le réfréner dans ses "envies"- bien que cela soit impossible- de venir squatter à la bibliothèque: les touristes. Combien de fois avait-il imaginé se saisir de leur foutu appareil photo et le fracasser au sol? Il ne les compte plus.
C'est après avoir reçu un message de ses plus fervents acolytes qu'il dû se rendre au lieu dit: " Mec, ramène toi à la fac j'ai besoin des cours". Il ne pu que soupirer et lâcher un juron: la gueule de bois n'était pas charitable ce matin, en outre sortir de chez lui semblait être un vrai défi. C'est donc avec une générosité - surprenante qui plus est- qu'il trouva une once de motivation afin d'aider cet ami en "plein désespoir", nous citons. Par chance, le chauffeur qui lui été attribué par obligation était en congé. Non, en fait, Gabriel l'avait forcé à prendre congé: " des vacances sabbatiques" selon lui. Son indépendance était mise à mal, tous ses déplacements étaient contrôlés et minutieusement surveillés. Récupérant les clés de son Aston Martin il sortit de son appartement et se dirigea vers le garage. Les bolides en sommeil l'attendaient sagement: Jaguar F type, Atson Martin DBS et bien évidemment sa chère et tendre Maserati Granturisimo Sport. L'intérieur de la Aston Martin était parfumée par l'odeur de cuir.. Le moteur rugit et le jeune homme s'embarqua en direction du campus.
Quelques minutes plus tard il était arrivé à destination et ne se gêna pas un instant pour se garer sur la pelouse de la faculté: les étudiants le dévisagèrent, d'autres admiraient son audace et l'élégance de la voiture. Il en sortit toujours aussi hautain, ses airs inaccessibles et froids pouvaient à la fois révulser ou susciter l'envie; il faisait naître autant d'émotions que de controverses.
Enfouissant ses clés de voiture dans sa poche, il fit passer les pans de son trench derrière ses avant-bras, ces dernières volaient légèrement sous la brise du vent. Gabriel avançait avec rigueur et il atteignit bientôt les portes; le silence régnait en maître rien que dans cette anti-chambre, il se saisit de son Iphone et appela son camarade.
_ T'es où enfoiré? demanda-t-il lorsqu'il l'eu à l'autre bout du fil.
Encore une fois les regards persistants ne manquèrent pas. Quand il su l'endroit exacte de sa position il entra enfin dans la bibliothèque et le rejoignit. Ce bougre était avec des jeunes femmes. Difficultés mes couilles, pensa-t-il soudainement. Il l'accueillit à bras ouverts mais Gabriel arqua simplement les sourcils, sans bouger le moins du monde et gardant donc ses mains dans les poches.
_ Qu'est-ce que tu me veux Thomas, interrogea l'héritier sans porter attention à la compagnie du jeune homme.
_ J'ai pas besoin de tes cours mais je savais très bien que tu ne viendrais pas si je te demandais... Gabriel soupira et se pinça le nez. Son mal de tête prenait l'assaut de ses neurones, la connerie de Thomas était imminente. Ta dissertation en droit  commerciale, c'est ça le but de ma requête, continua-t-il.
Bien sûr. Il le dévisagea un moment, détourna son regard pour le poser sur les deux jeunes femmes, leur offrit un sourire ravageur avant de se re-concentrer sur son acolyte. "Va te faire" lança-t-il avant de passer son chemin et encore, il était de bonne humeur. Thomas se précipita à ses côtés après s'être excusé et rassuré ses camarades en s'arguant d'un "Je vous assure qu'il est sympa".
_ Tu veux mon devoir pourquoi... Attends laisse moi deviner, leur refiler et pouvoir de te faire les deux? Commença Gabriel en fixant le chemin devant lui alors que Thomas tentait vainement de se justifier. Tes ambitions ont évoluées... Il s'arrêta et sortit un clé USB de sa poche. Tout est là, expliqua-t-il en lui tendant.
Thomas se noya dans les remerciements mais Gabriel était déjà sur le départ.
_ Rends la moi quand vous aurez fini, je serai une des ailes, argua le jeune homme avant de disparaître dans les rayons, tous plus immenses que les autres.
Il se retrouva alors dans celui de "Langues et civilisations" . Attrapant un livre au hasard, il se posa par la suite sur une sorte de divan en velours rouge. Il s'allongea et déposa le bouquin sur ses yeux: le noir absolu l'immergea, il pouvait alors continuer sa nuit paisiblement... Personne ne passait dans ses rayons, enfin normalement...

Il pu enfin faire le vide autour de lui: les yeux fermés, le silence régnant dans cette vieille bibliothèque et un siège plus ou moins confortable, le tour était joué. Malheureusement ce moment de tranquillité était de courte durée.  Gabriel entendit des pas, le parquet grinçait de façon grossière même si le pas se voulu léger. Un soupir traversa la barrière de ses lèvres: qui pouvait donc trainer dans ce rayon miteux où des livres inutiles s'entassaient?
La lumière vînt l'asséner, son mal de tête reprit de plus belle et il fut extirpé de son exécutoire. Au début il ouvrit un seul oeil avant de faire enfin face au monde qui l'environnait et d'apercevoir une étudiante. L'Etudiante avec un grand E. Oui, cette jeune femme était certainement la plus coincée, studieuses et ennuyeuse de tout le campus. Elle ne jurait que par les études et était d'une timidité sans nom; en bref Brythe aurait bien voulu s'occuper de son cas et lui ôter ce balais mal situé. Arquant un sourcil à sa réflexion, il décroisa les pieds et commença à s'asseoir convenablement sur le siège, la regardant ranger le livre qu'il utilisait précédemment comme masque de nuit.
_ Je te remercie mère Thérèsa,  argua-t-il. Ta bienveillance me touche, vraiment, continua-t-il faussement touché par tant "d'attention".
La nausée venait presque l'attaquer par tant d'amitié et de prévenance, par chance il n'était pas aussi amoché pour être malade.
_ C'est magnifique, reprit-il avec un sourire sardonique aux lèvres - presque hautain. La façon dont tu te fonds dans le décor.