(✰) message posté Sam 14 Mar 2015 - 23:18 par Invité
Il est vrai que James mettait un point d’honneur à faire son petit bonhomme de chemin en solitaire, quitte à passer pour un loup que personne ne saurait approcher plus d’une nuit. Le fait que ce concept échappe à son acolyte de toujours ne l’étonnait pas, du reste. L’éditeur avait sans cesse besoin de rationnaliser les faits. Ce qui ne savait s’expliquer ne valait pas la peine d’être envisagé, et surtout pas l’apprentissage des grands sentiments dominant les siècles depuis la création du monde. James se savait d’entrée et plus par principe qu’autre chose, handicapé en la matière. Aimer n’était pas fait pour lui, il l’avait prouvé à maintes reprises. Ce fut donc non sans un soupir léger mais bien présent que James quitta les lieux en compagnie de son meilleur ami et confident. Cela faisait des années que l’éditeur lui en faisait voir de toutes les couleurs avec ses déboires sentimentaux. Ils étaient proches depuis longtemps, certes, mais cela ne donnait aucun droit à James de le bassiner de la sorte en permanence. Pourtant, Lazerian savait l’accepter comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, renouvelant même ses conseils avisés avec un naturel qui ne pouvait que le faire sourire systématiquement. Le trajet en taxi sembla particulièrement court. Où peut-être n’était-ce qu’une impression puisque James était plongé dans ses pensées. Toujours est-il que lorsqu’ils furent chez Laz’, l’éditeur n’eut absolument pas besoin d’une visite guidée pour trouver ses marques. Il ne comptait plus le nombre d’heures qu’il avait passé dans cet appartement. Il en connaissait les moindres recoins et y agissait d’ailleurs comme s’il était chez lui. Lazerian en faisait de même lorsqu’il passait chez James et c’était la chose la plus naturelle au monde entre eux. « Décidément James ! Fais quelque chose ! Tu étais à deux doigts de m’abandonner avant de rentrer chez moi pour attraper à une pâle copie de cet être que tu aimes tant ! Maitrises toi… » A ce point ? James soupira de nouveau. Aurait-il eu l’audace de convoiter cette jeune femme sous prétexte qu’elle ressemblait à Lexie ? Oui, sans doute … Mais cela n’aurait pas été honnête de sa part et de toute façon, il aurait été déçu au final. Cette jeune femme, aussi ravissante soit-elle, n’était pas Lexie. Il n’y avait qu’une seule et unique Lexie. Sa Lexie. « Je suis désolé. Ma compagnie ne doit pas être des plus agréables en ce moment. Je suis préoccupé par cette situation, partagé entre mon cœur et ma raison. Ca finira bien par passer.» L’air détaché, James haussa les épaules et se rapprocha de son ami. Il n’était pas question de passer la soirée à se lamenter sur une situation qui lui échappait totalement. Quoi qu’il advienne, il n’était pas possible de changer le passé. « Tu prétends avec tellement de véhémence que je suis un homme bien ! Tu l’es aussi… » Un léger rictus se dessina sur les lèvres de James. Mouais… là, il n’était pas franchement convaincu. En réalité, il avait un regard assez objectif sur ce qu’il était : un être relativement égoïste, effrayé par les sentiments et qui préférait de loin blesser avant de l’être lui-même. « Ce n’est pas la même chose…Merci pour ta présence en tout cas. Il n’y a qu’en ta présence que j’ose enfin exprimer ce que je suis véritablement. J’ai beau te marteler l’esprit avec mes conseils avisés, je ne vaux pas mieux. J’ai toujours l’impression que le ciel va me tomber sur la tête si j’ose montrer mes failles. A toi, je ne peux pas te mentir. Tu connais mon histoire, mes faiblesses… » James avait changé depuis l’accident ayant couté la vie de son fils. Ce n’est que depuis cette époque qu’il se montrait si froid, si sérieux… Jamais il ne pourrait se pardonner cet accident. Il n’était pas responsable, mais à ses yeux c’était tout comme. Après tout, c’était à lui d’aller chercher Adam. Jamais il n’aurait dû laisser cette maudite babysitter le raccompagner par un temps neigeux. Alors oui, il se sentait responsable.« J’ai été le parrain d’Adam, j’ai aimé ton garçon autant que toi ! A cette heure si ça serait sûrement un très beau jeune homme… arrête de vivre dans ce remord, tu te facilite la vie dans celui-ci ! » Evidemment, c’était une solution de facilité. Mais James ne parvenait pas à passer outre. Le chemin serait long et fastidieux. A vrai dire, il n’était même pas certain d’en voir le bout un jour. « Lexie est enceinte … » lâcha-t-il comme une bombe, sans prévenir. Voilà, c’était dit. C’est aussi pour cette raison qu’il était si perturbé. « Ce n’est pas certain, mais il y a de fortes chances pour qu’elle le soit. Cela n’aurait jamais dû arriver pourtant. Le fait est qu’elle ne veut pas de ça. C’est aussi pour cette raison que nous nous sommes séparés. Il y a trop de divergences entre nous concernant l’avenir. Alors forcément, parler de bébé, ça me renvoie aussitôt à Adam. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été à la hauteur avec lui. Cet accident est arrivé par ma faute, voilà tout. » James soupira doucement et s’installa plus confortablement. Il passa de nouveau une main sur sa nuque et reprit avec plus d’entrain. « J’ai vraiment besoin de me déconnecter de la réalité un certain temps. Ca te dirait pas qu’on envisage un road-trip toi et moi ? On pourrait partir quelques jours. A Vegas par exemple ? On prend un vol direction les Etats-Unis, on loue une voiture et c'est parti ! On laisserait nos soucis de côté pour un moment… J’ai envie de prendre du bon temps sans me prendre la tête avec le reste. Tu serais partant ? »
(✰) message posté Dim 15 Mar 2015 - 22:40 par Invité
❝ Time goes by, friends stay❞ Lazerian & James
Tous deux arrivèrent extrêmement vite jusqu’à son Penthouse situé dans un très beau quartier de Londres. Le voyage fut silencieux entre les deux hommes, la banquette arrière de ce genre d’automobile était peu propice aux confidences. Lorsqu’ils arrivèrent dans son loft, il ne pu s’empêcher d’admonester un peu son ami, il n’était pas en colère et pas contrarié. Ce qui le tourmentait le plus était l’état psychologique dans lequel était James. S’il commençait à voir Lexie un peu partout, ils n’étaient pas sortis de l’auberge. Lazerian serait capable d’un tel détachement émotionnel. « Balivernes, tu pourrais être bien plus taciturne que j’accepterais ta compagnie ! On ne reconnaît jamais les torts qui ne nous appartiennent pas ! » Il devrait plus aller s’excuser auprès de Lexie, cela serait une meilleure idée. Chaque personne sait porter son déguisement en société, on ne s’amuse pas à s’exposer à la vue de tout le monde. Cependant ils avaient su depuis bien longtemps se montrer à nu l’un en face de l’autre. Laz’ avait une reconnaissance éternelle d’avoir un ami tel que cet homme. « Je ne veux aucun remerciement ! Peut-être parce que tu es la seule personne vers qui je peux me tourner aussi ! » C’est ainsi, malgré l’égo surdimensionné qu’il possédait à aucun moment il n’avait réellement envie d’avoir un merci. Ca donnerait le goût incertain d’une rupture amicale, or ils étaient loin de cette situation. Ils étaient maintenant tous deux dans son loft, il possédait un magnifique piano sur lequel il aimait prélasser ses doigts les jours de mélancolie. Ce soir il préférait préparer deux verres d’un succulent brandy. C’est de dos qu’il entendit ces mots était un sacré coup de théâtre. Il continua de verser les deux verres comme si de rien n’était et ceci malgré la violence de la révélation. Pourquoi avait-il tant tardé pour lui dire ? Une fois les deux verres prêts de la boisson ambrée, il se tourna vers son ami avec un regard réprobateur. « Le principe même d’un accident est l’inexistence de responsable ! Arrête de culpabiliser…la mort est inévitable, cruelle et insurmontable. » Personne n’aurait pu sauver son fils de huit ans même avec l’infinie probabilité qu’il puisse connaitre l’avenir. Il posa un verre devant lui, l’écoutant évoquer la possibilité d’un voyage. Peut-être que ça ne ferait pas de mal à James de faire pause quelques jours.
Méticuleusement il retira d’abord sa veste pour la poser sur le dossier d’une chaise, ensuite les chaussures et il termina par sa cravate qu’il dénoua, il avait besoin de se sentir un peu plus à l’aise. Ce petit déshabillage rapide lui permettait le temps de réflexion sur ce voyage improvisé. Il déboutonna les boutons sur le haut de la chemise et alla s’assoir sur le canapé. Pour le moment il n’avait toujours pas rebondis sur cette nouvelle intrigante. « Un voyage de quelques jours rien que nous deux ! Je pourrais me libérer un maximum de deux ou trois jours si ça peut te faire du bien…après tout ça peut m’en faire aussi ! » Londres avait pas mal de vertus mais celles de l’ensoleillement et du panache. Son architecture était froide, alliant le moderne à l’ancien.
« On se loue une petite suite avec deux chambres dedans, une limousine avec chauffeur et les casinos seraient à nous….évitons juste de trop boire, nous serions capable de nous marier sans le faire exprès ! » Il taquinait une fois de plus James, il n’avait jamais cherché à instaurer une ambiguité entre eux, il n’aimait pas beaucoup les complexités d’une Bromance, à un moment l’un venait à souffrir et la relation perdait en crédibilité. A chaque fois il aimait la simplicité des relations, sans leur porter une étiquette. James était bien trop important pour qu’il ne risque quoi que ce soit. « Quant à Lexie et son éventuelle grossesse, même si cet enfant venait à voir le jour il ne remplacera pas Adam, ça n’est pas une seconde chance non plus ! Juste un fait parmi tant d’autres, c’est la mécanique de ce monde insensé ! Un cycle sans failles… » Il se mit à soupirer laissant retomber le dos contre son canapé, il croisa les jambes avec son verre de brandy dans les doigts, il en bu une longue gorgée.
« Tu devrais t’estimer chanceux d’aimer et aussi de devenir père! C’est une question qui se règle à deux ! » Les règles coutumières anglaises étaient spéciales, ca le regardait. Pour le moment il n’était que dans une éventualité avant de pouvoir envisager un procès. « Je ne sais pas si j’aurais été un bon père, ça m’aurait certainement plu…il est un peu tard et difficile d’avoir un enfant dans de telles conditions ! C’est ridicule de penser ainsi ! » C’était trop futile, il n’allait jamais transmettre quoique ce soit à personne, il aurait eut aussi la crainte de ressembler à son père. Il avait été très proche d’Adam de sa naissance jusqu’à sa mort et ça ne serait que mensonge de dire que sa disparition ne l’avait pas affecté.
(✰) message posté Lun 16 Mar 2015 - 15:22 par Invité
Partir quelques jours ne pouvait qu’être bénéfique pour James. Cela faisait d’ailleurs une éternité que le jeune homme ne s’était pas octroyé quelques jours de vacances. S’il lui arrivait fréquemment de partir à l’étranger pour affaires, ses déplacements n’avaient généralement rien de reposant. Il s’agissait avant tout de négocier des contrats, participer à des congrès, rencontrer des auteurs, promouvoir son entreprise etc. En somme, cela ressemblait davantage à un éreintant marathon qu’à une escapade susceptible de lui rendre toute sa forme. Forcément, ce rythme de vie commençait à devenir épuisant. Mais quoi qu’on en dise, James s’épanouissait ainsi. Il adorait son boulot et qu’importe s’il devait faire de nombreux sacrifices pour être toujours au top. Sans compter que l’éditeur avait vraiment l’impression de perdre son temps lorsqu’il était en congés. Déléguer les affaires n’était pas chose aisée pour lui. Autant parler d’un bien vilain défaut pour un grand patron d’entreprise. James avait besoin d’avoir la main mise sur tout ce qui concernait sa maison d’édition. Il voulait être au courant de tout ce qui s’y passait afin de s’assurer de son bon fonctionnement. Fatalement, il se retrouvait constamment avec une masse de travail impressionnante. James n’avait véritablement confiance qu’en Jeffrey, son associé. Il était le seul dans cette maison d’édition à qui il pouvait confier n’importe quel dossier les yeux fermés. Les deux hommes étaient sur la même longueur d’onde, chacun travaillant différemment mais de manière complémentaire. Naturellement, aucun ne prenait de décision seul et les deux hommes prenaient le temps de se concerter, d’organiser des réunions avec leurs auteurs et collaborateurs afin que tout le monde puisse être informé de l’actualité de la boite. James tenait à ce que chaque membre de sa maison d’édition, des actionnaires au plus petit employé, se sente impliqué et nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise. Par moment, il leur imposait un rythme soutenu mais les compensations n’étaient pas négligeables. James avait la réputation d’être assez rude. Il reconnaissait volontiers qu’il lui arrivait parfois de se laisser emporter un peu trop excessivement lorsqu’un dossier n’était pas bouclé à temps ou qu’un employé ne venait pas pour diverses raisons. Son manque de diplomatie le faisait parfois passer pour un être arrogant et manipulateur. Il s’investissait constamment à cent pour cent dans son travail alors n’avait-il pas droit à quelques faiblesses de temps à autre ? Etait-ce un drame s’il se montrait pour une fois moins enclin à tout gérer ? Peut-être que des vacances, loin de son boulot et de l’agitation Londonienne ne pourrait que lui faire le plus grand bien. Et qui mieux que Laz’ pour effectuer ce voyage avec lui ? « Deux ou trois jours, maximum ? Hum… ça me paraît peu. Mais ce sera toujours mieux que de rester ici. Tu sais, je crois que je n’avais encore jamais réalisé tout ce que ma vie peut comporter comme privilèges. Partir à ma guise en fait parti. Je me suis toujours laissé happer par la frénésie de mes activités professionnelles sans profiter de tout ce que l’existence a à offrir. Pour une fois, j’ai envie de lâcher prise et de me concentrer exclusivement sur mes envies. Ce sera une grande première, je ne me suis encore jamais totalement déconnecté de mon travail.» Tenter l’expérience allait certainement l’angoisser mais James savait qu’il pouvait compter sur son bras droit pour gérer son empire en son absence. L’idée de louer une limousine avec chauffeur le fit sourire de bon cœur. Non, James n’aimait pas toutes ces choses voyantes… il n’était pas contre le fait de loger dans une suite somptueuse étant donné qu’il était habitué au confort et au luxe, mais de la limousine, c’était un peu trop pour lui. « La location d’une voiture basique suffira amplement. Pour toi, ça ne changera pas grand chose : je serai ton chauffeur de l’aéroport à l’hôtel. Puis crois-moi, une fois sur place je n’ai pas vraiment l’intention d faire des centaines des centaines de kilomètres en voiture. Nous logerons dans le meilleur hôtel de la ville, là où tout sera facilement accessible. » Naturellement, James avait entendu la remarque de son ami concernant un potentiel mariage. Si tout ceci le fit une nouvelle fois fait rire de bon cœur, il ne releva pas immédiatement, préférant faire mine de réfléchir. « Pour qu’on dise que je couche avec toi uniquement car tu es producteur ? Non merci… Quoi que j’ai un physique d’acteur, tu ne trouves pas ? » C’était à son tour de le taquiner un peu. A croire que les deux hommes ne pouvaient pas s’en empêcher. Si l’espace de quelques secondes Lexie lui était sortie de l’esprit, Lazerian ne manqua pas de le ramener à la réalité en évoquant la grossesse de la jeune femme. Ses propos étaient une nouvelle fois plein de sagesse. La suite fit en revanche tiquer l’éditeur… Il était très heureux à l’idée de devenir père. Du moins, il l’aurait sacrément été si seulement Lexie envisageait de garder ce bébé. Ce n’était malheureusement pas le cas. « C’est à elle que tu devrais dire ça, pas à moi. » Il haussa nonchalamment les épaules, signe que cette conversation l’attristait plus qu’autre chose. Effectivement, il avait promis à Lexie d’être là pour elle et avait tenté de la raisonner pour lui faire comprendre que l’arrivée de ce bébé pouvait être une chose merveilleuse pour eux. Mais non. La jeune femme ne partageait pas son avis. « Je ne sais pas si j’aurais été un bon père, ça m’aurait certainement plu…il est un peu tard et difficile d’avoir un enfant dans de telles conditions ! C’est ridicule de penser ainsi ! » Aux yeux de James, cela ne faisait aucun doute : Laz’ aurait été un père fabuleux. Extraordinaire, même ! « Tu aurais été formidable, cela ne fait aucun doute. J’ai eu l’occasion de te voir en compagnie d’enfants. Ils t’adorent et tu les adores aussi. Je me souviens que le visage d’Adam s’illuminait chaque fois qu’il te voyait. J’en étais presque jaloux par moment. » James plaisantait. Jamais il n’aurait été jaloux de son meilleur ami. Même s’il est vrai qu’Adam semblait l’adorer, l’éditeur ne se serait jamais offensé pour autant. « Mais qui sait ? Tu le seras peut-être un jour… On est à l’abris de rien.» Une adoption, une femme débarquant dans sa vie en lui affirmant qu’il était le père de son enfant, ou tout simplement un homme qu’il rencontrerait et qui aurait déjà des enfants. « Alors ne dis pas que c’est ridicule. Il n’y a rien de ridicule là-dedans Laz’, je t’assure.» James ingurgita à son tour une gorgée de brandy. Associé à ce qu’il avait déjà bu au bar, cela pouvait aisément expliquer ce soudain questionnement de sa part : « Mais euh…je sais que ce que je suis sur le point de dire est affreusement réducteur mais … j’ai vraiment du mal à t’imaginer avec un autre homme. L’habitude de te voir bien entouré, sans doute. Enfin ce que je veux dire, c’est que je n’aurais jamais imaginé que tu puisses être attiré par les hommes. Désolé si je passe pour un pauvre abruti. Tu sais qu'il n'y aura jamais aucun jugement de ma part. Mais c'est juste que ... c'est quelque chose que j'ai du mal à concevoir. Ma foi, j'aime trop la présence des femmes sans doute.»
(✰) message posté Lun 16 Mar 2015 - 22:26 par Invité
❝ Time goes by, friends stay❞ Lazerian & James
Lazerian devait admettre que ça remontait à quelques années qu’il ne c’était pas octroyé un peu de vacances. Il travaillait toujours avec énergie pour son travail, le nombre de voyages qu’il faisait en une année était énorme, toujours pour des tournages, pour de nouveaux scénarios, il voyait le monde à travers l’œil de son boulot, ne prenant jamais le temps de se poser réellement. Il ne pu s’empêcher de relever que deux ou trois jours faisaient peu aussi, il avait le droit légitime de se prendre une semaine de vacances sans qu’on lui reproche, cinq ans qu’il bossait pour la BBC one d’arrache pied sans jamais ne prendre du temps pour lui. « Une semaine entre mecs à Las Vegas autant voir grand finalement, dans le meilleur hôtel et on louera une voiture, bien que si on vit sur le green des hôtels on en aura pas beaucoup besoin ! » Il évoqua un potentiel mariage qui serait plus une blague bien amusante pour tous les deux. Les différentes églises qui décoraient chaque coin de rue à Las Vegas lui donnait la nausée, ça ne pouvait pas être un vrai mariage, ce n’était qu’une espèce de procédure commerciale. On se mariait là bas uniquement pour se faire un souvenir de vacances. Jamais il ne pourrait se passer la bague au doigt avec quelqu’un dans ce gendre d’endroit. Cette fois il eut un rire franc et net. Son ami comme acteur, il aura tout entendu. « Le physique n’est qu’un facteur parmi tant d’autres ! Tu serais trop capricieux pour pouvoir jouer dans mes sitcoms ! » Lazerian avait toujours exercé avec énormément d’intégrité son métier, bien entendu qu’il pourrait être ce salaud de producteur qui propose un rôle contre une turlute dans une chambre d’hôtel minable. Après il ne pourra jamais accorder de véritable valeur à un quelconque succès.
Lexie ne semblait pas prête pour avoir un enfant, s’il savait que c’était son môme qu’elle attendait, il se battrait corps et âme. La situation semblait bien plus complexe par toutes ses dimensions, ce séjour à Vegas ne pourra que leur faire du bien à tous les deux. Lui-même aurait aimé avoir ce rôle un jour de sa vie, plus les années s’accumulaient et plus il en doutait. Selon l’éditeur il aurait pu l’être, le devenir et le réaliser. C’était difficile vu la tournure des événements. « Un jour ? Lorsqu’il entrera à l’école primaire moi je rentrerais en maison de retraite, on fera d’une pierre deux coups ! » Le cynisme était un véritable leitmotiv. Il était un peu vexé par les paroles de son ami, comme si un physique ou un comportement pouvait conditionner une orientation sexuelle. Il devrait donc rester hétéro uniquement parce que ça lui allait bien au teint. « Tu ne m’a jamais vu avec un homme qui te dis que je ne pourrais pas avoir le plus beau des couples avec un être masculin ! » C’était effectivement réducteur et faire du mauvais esprit.
Il bu une gorgée de brandy, il tourna la tête vers lui et ouvrit un nouveau bouton de sa chemise. Il avait envie de se venger. « Qui te dis que je ne veux pas coucher avec toi ce soir ? Je t’ai attiré dans mon appartement pour boire un dernier verre, je profiterais de ta faiblesse provoqué par l’alcool et je te ferais croire que tu m’as sauté dessus le premier ! » C’était impossible, James était un très bel homme, il aimait aussi revendiquer haut et fort sa passion pour les femmes. A bien y réfléchir il n’avait jamais été ainsi, il aimait séduire mais ne portait pas aux nus ses conquêtes féminines. Encore pire il n’avait eut qu’une seule femme dans sa vie, pas dix mille. « C’est facile pour toi ! Tu ne sais même pas ce que c’est ne serait-ce que d’embrasser un homme ? Qui te dis que tu ne refoule pas une attirance masculine par ton machisme désagréable ! Moi j’ai déjà été marié, je peux me proclamer homosexuel car je sais ce que c’est…mais toi ? Comment peux tu te proclamer hétérosexuel sans jamais avoir eut un contact profond avec une personne de même sexe ? » Il avait envie de faire mouche et il avait une quantité astronomique d’arguments pour accompagner son développement.
Lazerian voulait continuer de faire peur à James, il déboutonna un nouveau bouton, dénudant le haut de son torse, il ne voulait pas non plus qu’il fuit son appartement. Il bu une nouvelle gorgée de son brandy, il ne se laissait aucunement submerger par ses émotions, gardant l’esprit clair, même si celui-ci était parfois troublé par les quelques shooters qu’il avait pris et ce verre qu’il tenait fermement dans sa main. D'ailleurs il était très bien constitué, de beaux pectoraux saillants, bien que recouvert de cette pilosité virile qu'il n'avait aucune envie de se débarrasser.
(✰) message posté Lun 16 Mar 2015 - 23:21 par Invité
Le cynisme de Lazerian était parfois insupportable. A croire qu’il s’interdisait volontairement d’être heureux et que tous les prétextes étaient bons pour se complaire dans une situation qui n’était manifestement pas faite pour lui. James n’avait que quelques années de moins et pourtant, il était loin, très loin de se considérer comme un vieux croûton tout juste bon à terminer ses jours en maison de retraite. Quoi qu’on en dise, son raisonnement était parfaitement logique et il n’y avait rien d’incongru à imaginer son meilleur ami devenir père du jour au lendemain. « Si c’est là ta façon de voir les choses, alors effectivement, tu es un cas désespéré. » Un rictus amusé prit place sur les lèvres de James tandis qu’il reposait son verre. De nombreuses questions affluaient dans son esprit depuis que le producteur lui avait avoué son homosexualité. Il va de soi que l’éditeur n’avait aucun problème avec ça, chacun étant libre de vivre sa sexualité comme bon lui semble. Toutefois, l’inattendu de cette annonce le prenait un peu de court. Il n’avait jamais songé que Lazerian puisse être attiré par d’autres hommes. Pas le moins du monde. « Oh je t’en prie, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit !! Te voir avec un autre homme ne me dérangerait absolument pas. Et je n’ai jamais prétendu que vous ne pourriez pas former un couple extraordinaire. C’est juste que … ça me fait drôle, c’est tout. N’y vois rien de péjoratif surtout. » De toute évidence, même si les deux hommes se connaissaient depuis toujours et étaient vraiment très proches l’un de l’autre, ils n’étaient pas forcément d’accord sur tous les points. C’était en train d’être prouvé au regard de cette conversation pour le moins déstabilisante. James se sentait un peu bête de faire de telles remarques mais quand on connaît quelqu’un depuis tant d’années, qui plus est un homme ayant été marié, il n’y a rien de surprenant dans le fait de réagir ainsi. Dans le fond, heureusement qu’ils n’étaient pas constamment d’accord sur tout sans quoi, ce serait assez ennuyeux. En tout cas, selon le point de vue de James. « Qui te dis que je ne veux pas coucher avec toi ce soir ? Je t’ai attiré dans mon appartement pour boire un dernier verre, je profiterais de ta faiblesse provoqué par l’alcool et je te ferais croire que tu m’as sauté dessus le premier ! » P A R D O N ? Aussi sérieux qu’on peut l’imaginer, James arqua un sourcil et observa son ami, sans ciller. Il savait que Lazerian était en train de le provoquer, uniquement pour tester ses réactions. Pas de chance pour lui, James était un être extrêmement calme et maître de ses émotions. « Peut-être bien. Mais nous savons tout deux que tu ne le feras pas. Je les aime avec moins de poils.» plaisanta-t-il. L’attitude volontairement provocante de Laz’ ne le choquait pas. A vrai dire, James le connaissait suffisamment bien pour savoir qu’il voulait seulement le tester… ou l’énerver. A moins que ce ne soit les deux. « C’est facile pour toi ! Tu ne sais même pas ce que c’est ne serait-ce que d’embrasser un homme ? Qui te dis que tu ne refoule pas une attirance masculine par ton machisme désagréable ! Moi j’ai déjà été marié, je peux me proclamer homosexuel car je sais ce que c’est…mais toi ? Comment peux tu te proclamer hétérosexuel sans jamais avoir eut un contact profond avec une personne de même sexe ? » Oh non, il n’en avait aucune idée et ne souhaitait absolument pas le savoir. Quant au contact profond avec un autre homme... le double sens qu'il entendait dans ces mots le fit aussitôt grimacer. Non vraiment, ce n'était pas sa tasse de thé. « Machisme désagréable ? Moi ? J’espère que tu n’es pas sérieux. Préférer la douceur et la chaleur de la peau d’une femme à tes poils, ne fait pas de moi quelqu’un de répréhensible.» Remarqua-t-il seulement avec un haussement d’épaules et un ton volontairement moqueur. Il doutait de pouvoir lui faire entendre raison de toute façon. Lazerian était sans doute aussi têtu que James pouvait l’être quand il le voulait bien. Et puis, ce n’était pas lui qui éprouvait une attirance pour les hommes. Cela n’avait rien d’un désir refoulé, c’était comme ça, voilà tout. « Je sais ce que tu essaies de faire mais cela ne fonctionnera pas. Les hommes me laissent indifférents. Aucun ne parvient à faire naitre ce frisson ou cet émoi que j’ai pu ressentir en présence de certaines femmes. Navré de te décevoir, mais j’y suis parfaitement insensible. Et si mon refus de tenter de nouvelles expériences me fait passer pour un imbécile à tes yeux, je l’accepte. Je veux bien même devenir le roi des cons.» Comment pourrait-il apprécier le corps d’un homme, sans blague ? Le simple fait d’y penser …. uurgh … non, impossible. Que d’autres le fassent, il n’avait rien contre. Mais il ne fallait pas s’attendre à ce que James change d’orientation sexuelle en cours de route. La sienne était définitive. Lorsque Lazerian défit un nouveau bouton de sa chemise, James haussa les yeux au ciel avec amusement. « Si tu voulais me mettre mal à l’aise, c’est réussi. Mais pas dans le sens que tu espérais. Là t’es plutôt en train de me faire flipper. Alors si tu ne veux pas te retrouver avec l’empreinte de mon poing sur la tronche, tu ferais mieux de ne pas en déboutonner un de plus.» Le ton était toujours à la plaisanterie, cela va sans dire. James savait que Laz’ le provoquait. Mais s’il pouvait cesser ça, ce serait mieux. Beaucoup mieux.
(✰) message posté Mar 17 Mar 2015 - 11:12 par Invité
❝ Time goes by, friends stay❞ Lazerian & James
Lazerian était un homme extrêmement pragmatique, il avait largement les moyens pour élever un enfant, un manque de temps qu’il devrait libérer. La preuve en était, il avait déjà dû mal à se dire qu’il allait devoir faire un trou d’une semaine dans son planning était particulièrement difficile. Il était cynique et il aimait ça, il adorait folâtrer avec les limites de l’inconvenance sans tomber dans le plagiat de la vulgarité. Il avait certains principes dans la vie, il n’avait pas beaucoup apprécié les paroles de James et il désirait vraiment lui faire savoir, il n’avait aucune contenance. Lazerian ne pu s’empêcher de rebondir sur ces mots. Pourquoi un homme tel que lui, on ne pourrait pas douter un seul instant qu’il soit homosexuel. « La société a été formaté depuis des années pour que l’on pense dans la normalité sans la définir ! Nous traitons de ce qui diffère d’anormal, sans intégration ! Au XXIème siècle, on ne devrait même pas se poser la question de savoir comment on aime ni de quelle façon…. » C’est comme d’entendre de la part de la gente féminine qu’un acteur est gay et que ça relève du gâchis, comme si des milliers de fans dotés de seins pouvaient sortir avec une seule et même personne. « Tu l’as dit toi-même, tu as du mal à m’imaginer avec un homme ! Même si je te remercie pour ton soutient, je commence à en avoir marre des dictats de cette société moralisatrice de la fausse bienséance sans s’intéresser aux véritables fondements des mœurs ! » On devrait reprendre les bases avec beaucoup de monde, on essaye de corriger des dérives qui n’en sont pas pour en laisser d’autre. Même au Moyen-âge il y avait déjà des pseudos mariages homosexuels pour permettre les fusions de patrimoine. C’est là qu’il débuta son petit jeu malsain, il n’avait aucune attirance pour James et il n’en aurait certainement jamais. Qui aimerait coucher avec son frère à part un désaxé ? Ils n’étaient peut-être pas du même ADN, il le voyait pourtant avec ce statut.
Dans un ballet de belles paroles il s’amusa un peu à se dénuder, bien entendu il n’aurait jamais retiré tous ses vêtements. Un peu de pudeur quand même. Il n’avait que dévoilé quelques centimètres de peau que James avait sûrement déjà vu. Le véritable nœud du problème était sûrement lui, peut-être une frustration qu’il gardait depuis trop longtemps. Lazerian le mit bien mal à l’aise, le laissant parler, jusqu’au moment de la menace suprême. « Étrange les hommes t’indiffèrent, pourtant tu serais prêt à te révolter en frappant alors que je ne t’ai même pas encore touché ! Tu es incroyable James ! Tu es loin d’être un imbécile ! » Jamais Lazerian ne c’était sentit supérieur aux autres, devoir se surpasser et se sentir supérieur à soit même était une élévation de l’esprit. Doucement il déboutonna un bouton dévoilant le début de son ventre, en fait il avait juste envie de se mettre à l’aise chez lui. Combien de fois il pouvait trainer en tenue d’Adam dans ce loft. Il n’offrira pas ce spectacle à James, il ne faisait pas partie de ces amants de garçon qui adorent porter la fonction de convertisseur. « Je suis désolé je suis contre les rapports sexuels musclés, nous allons devoir reporter cette petite escapade au septième ciel ! » Lazerian termina son verre pour s’en resservir un second. Il aimait bien s’amuser au pieu, mais de là à se frapper violemment. A aucun moment il n’avait envisagé de séduire son ami, il l’avait fait uniquement pour le mettre mal à l’aise comme il l’avait été avec ces paroles. Jamais il ne se laissait atteindre par les paroles d’autrui, à toute règle avait son exception, cette exception était James. Le seul qui pourrait certainement le blesser était lui. Un frère c’est pour la vie.
« Je vais fumer une cigarette sur le balcon ! » Jamais Laz' ne fumait chez lui, il détestait les odeurs de tabac froid, ça donnait à une pièce bien rangée, une image de saleté. Il ouvrit les deux grandes portes vitrées, un souffle de vent fit voler en volutes les deux grands rideaux blancs qui l’encadraient. Dehors il termina d’ouvrir sa chemise, il adorait ce sentiment de liberté, d’avoir cet air frais qui caressait sa peau et qui le vivifiait. Il sortit une cigarette de sa poche pour la coincer entre ses lèvres et se l’allumer, il avait besoin de réfléchir, il avait cette sensation d’avoir été trop loin avec James. Les pans de sa chemise s’envolait, il souffla une longue bouffée tout en observant ce parterre éclairé, il adorait cette vue, il avait fait refaire l’ensemble de ce loft pour cette vue, bien qu’il soit grand et que chaque pièce lui donnait une sensation de vertige, cette solitude qu’il aimerait bien combler. La vie n’est pas faites pour être seul. Vegas lui fera du bien aussi. Sa fierté était bien trop grande, il n'arrivait jamais à la mettre de coté, il avait fait face à l'incompréhension de son ami face à cette grande nouvelle avec un peu de trop de zèle, il devait se laisser du temps et lui laisser aussi du temps.
(✰) message posté Mar 17 Mar 2015 - 18:25 par Invité
S’il y avait bien une chose que James trouvait insupportable, c’était bien qu’on lui fasse la morale comme on le ferait avec un gamin de cinq ou six ans. Il comprenait parfaitement le positionnement de Lazerian et l’acceptait d’ailleurs sans aucun mal. En revanche, il n’appréciait pas que son ami refuse d’admettre que le monde entier ne percevait pas nécessairement les choses selon son point de vue. L’opinion de James n’avait absolument rien à voir avec les dictats de la société, vraiment rien. Là où il était surpris, c’est qu’il avait connu Lazerian en homme marié et impliqué dans son couple. De fait, il n’aurait jamais pu imaginer une chose pareille. C’est un peu comme s’il lui avait annoncé qu’il détestait les films et les séries, lui qui était producteur.« Tu sais que tu commences sérieusement à m’emmerder ? » lâcha-t-il sur un ton las et dépité. A croire que Lazerian avait envie de faire des histoires par pur plaisir. Comme s’il pouvait reprocher quelque chose à James !! L’éditeur essayait simplement d’accepter l’idée que son propre jugement avait été erroné durant des années, il n’y avait rien de mal à ça. « Et épargne-moi les grandes phrases sur le monde moderne et tout ce qui va avec, je te prie. Ce n’est pas comme si j’avais l’intention de te faire brûler sur un bûcher, merde ! Tu ne comprends donc pas que ma réaction n’a rien à voir avec tes choix ? Tu peux faire ce que tu veux, coucher avec qui tu veux, séduire qui tu veux, cela ne me regarde pas. Et au lieu de réagir avec une telle virulence, tu devrais savoir que je suis peut-être même la seule personne sur terre qui ne te jugera jamais. Tu t’en prends à la mauvaise personne, Laz’. Je n’y suis pour rien si les gens ont des préjugés totalement cons. J’ai du mal à t’imaginer ainsi, parce-que je t’ai connu marié. Pour aucune autre raison !! C’est comme si tu m’annonçais que tu détestes les séries tv. Te connaissant en tant que producteur, je serai surpris. Là, c’est exactement pareil. » Pourquoi étaient-ils en train de discuter de tout ça, d’ailleurs ? James n’était pas homme à juger les autres, encore moins quand cet autre en question était comme un frère à ses yeux. « Étrange les hommes t’indiffèrent, pourtant tu serais prêt à te révolter en frappant alors que je ne t’ai même pas encore touché ! Tu es incroyable James ! Tu es loin d’être un imbécile ! » Un rire agacé s’échappa des lèvres de l’éditeur. Là, il commençait sérieusement à le gonfler. Il aimait Laz’. Il l’aimait énormément. Mais ce soir, il ne parvenait pas à le comprendre. « Oh non, ce n’est pas ça et tu le sais parfaitement. Dis-toi que ce qui est une sorte d’amusement pour toi est une véritable agression pour moi. Pas parce-que tu te déshabilles devant moi, ce ne serait pas la première fois que je te verrais presque nu. Mais plutôt car tu tournes les choses d’une manière grivoise que je n’apprécie guère. Si cela peut te rassurer, j’ai tendance à avoir exactement la même réaction avec les femmes qui se montrent trop entreprenantes avec moi, lorsque je ne suis pas intéressé. Alors oui, tu me mets mal à l’aise. Mais une femme s’amusant à me faire des avances, même pour me tester, me mettrait tout autant en difficulté. Mais si ça t’amuse … » Sans aucune forme de procès, il laissa Lazerian s’exprimer et l’observa aller jusque sur le balcon. Ce n’est qu’à ce moment-là que James se leva et remit sa veste. Il s’empara de son téléphone portable et le glissa dans sa poche avant d’aller rejoindre son ami sur le balcon. Du moins, il s’en approcha suffisamment pour lui dire au revoir. « Je vais rentrer, Laz’. J’ai besoin de me reposer et j’ai une réunion importante demain matin. Je suis navré que mes paroles aient mal été interprétées. Si tu penses que moi, moi qui tient à toi depuis tout ce temps, je pourrais un jour te juger ou faire preuve d’incompréhension vis à vis de ce que tu peux me confier, c’est que tu me connais bien mal. Trop mal, même. Et si tu penses que je suis comme tous ces cons, étroits d’esprit et révoltés par le monde moderne, alors c’est que nous sommes deux parfaits étrangers. Je respecterai toujours à 100% ce que tu es… alors essaie d’en faire de même. Bonsoir Laz’. » D’un ton calme et posé, James avait eu l’occasion de lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Sans attendre la moindre réponse, il revint sur ses pas et quitta les lieux.
(✰) message posté Mer 18 Mar 2015 - 11:16 par Invité
❝ Time goes by, friends stay❞ Lazerian & James
La soirée prenait une tournure inattendue alors que l’atmosphère avait été détendu jusque là, une parole mal prise et les esprits s’échauffaient. Pourquoi avoir besoin de se montrer vulgaire, jamais il ne se le permettrait envers son ami. Les deux hommes défendaient leur position construisant une énorme muraille autour. C’était une très mauvaise idée qu’il avait eut, tenter de séduire son meilleur ami sans aucune attirance derrière et dans le but ultime de lui donner une leçon de moral. C’était déplacé, il ne le comprenait pas encore. Et après ce petit jeu manquant cruellement de subtilité, il alla sur le balcon chemise ouverte pour aller fumer sa cigarette. Les mots que lui avaient dit James juste avant tournaient dans son esprit, il se sentait extrêmement bête d’avoir agis de la sorte et en plus il le faisait fuir. James eut la bonté de venir le saluer une dernière fois sur le balcon, avec des paroles blessantes, ils s’étaient tous les deux très mal compris. Qu’il avait horreur qu’ils se quittent de cette manière. C’était déjà arrivé avec le passé avec tellement moins de fougue, les divergences d’opinion arrivent toujours, et toute relation a besoin un jour ou l’autre de se calibrer. La porte de son appartement claqua. Le producteur ne pu s’empêcher de jurer. « Et merde ! » Laz’ jeta sa cigarette qu’il n’avait pas encore terminé pour traverser aux pas de course de son appartement. Il ne pourrait pas s’endormir avec une telle conclusion de la part de son ami. Ca allait être un geste d’humilité qu’il allait faire, car très rarement il se justifiait sur ses actes et encore moins qu’on le pardonne. Il ouvrit la porte dans un claquement, il se moquait d’avoir la chemise ouverte dans ce couloir, il était le seul à vivre à cet étage. La sonnerie agaçante de l’ascenseur qui était arrivé, il vit James monter dedans, sans même réfléchir il alla poser les mains sur la porte pour éviter sa fermeture. Il se tenait droit et observa James. Cet exercice était beaucoup plus dur qu’il ne l’avait pensé. L’empêcher de partir. Quelques secondes de battement le temps de reprendre ses esprits, il n’aimait pas que son esprit s’échappe de son contrôle.
« Je te prie de m’excuser James, cette petite leçon de ma part était ridicule ! Je crois que nous deux, c’est moi qui vit mal cette révélation, pas toi, je sais très bien que tu ne me jugeras jamais ! » James pouvait comprendre que dans leur monde fait d’argent, la paranoïa de la critique était fondée. Le préjugé avait toujours ritualisé cette société, soit on les admettait soit on y faisait face. Le voyant de ce minuscule habitacle. « Je m’en voudrais de te voir partir de chez moi fâchez alors que la faute m’appartient mon vieil ami ! » Toujours un bras posté sur la poste, son corps mince faisait pratiquement la longueur de cette porte. Il le regardait droit dans les yeux. « J’ai fait dans l’interprétation hâtive, démesurée ! Et stupide ! Je te fais confiance et en même temps j’ai l’impression de t’avoir mentis pendant des années, m’être mentis par la même occasion! Préférant vivre dans ce miroir qui se conformait si bien à l’image que je donnais, plus à l’image que j’aurais aimé et j’aurais dû avoir, il est normal que ce mensonge se retourne contre moi un jour ! Elle donne le reflet de cette vérité….et comme toute vérité il faut savoir s’y accommoder ! Une nouvelle image de moi, qui est sensiblement la même tout en étant différente ! Je t’ai lancé brutalement cette information que j’étais homosexuel, sans même te laisser un temps d’adaptation à cette information, je ne regrette pas de te l’avoir dis…j’ai juste été un terrible con ce soir ! »
Il se tut, il parlait beaucoup trop, il aurait bien aimé faire une petite blague mais c’était encore trop tôt. Le seul pardon qu’il pourrait obtenir un jour c’est celui de James, car cet homme comptait beaucoup trop dans sa vie, il avait été son témoin à son mariage, l’homme qui pouvait comptabiliser toutes ses confidences, tous les secrets inavouables sur sa vie il les avait. Aujourd’hui encore plus, il avait besoin de son aide. Il avait voulu lui donner une leçon et c’était lui Lazerian qui croyait tout connaitre de la vie, cette sagesse qui allait avec son âge qui en avait reçu une énorme.
(✰) message posté Mer 18 Mar 2015 - 18:41 par Invité
Ce conflit était absurde et parfaitement infondé. James en avait parfaitement conscience mais gardait à l’esprit que l’alcool qu’ils avaient pu ingurgiter au cours de la soirée n’était pas étranger aux réactions disproportionnées qu’ils venaient d’avoir. Dans ces moments-là, il n’est pas nécessaire de jouer la carte de la surenchère jusqu’à atteindre un point de non-retour. James avait donc préféré quitter les lieux afin de s’octroyer un peu de repos. Aussi rancunier soit-il, l’éditeur savait pertinemment qu’il aurait oublié cette altercation rapidement. Après tout, ce n’était pas la première fois que Lazerian et lui se disputaient et leur amitié prenait toujours le pas les mauvais jours. A peine fut-il dans l’ascenseur qu’il entendit la porte claquer et aperçu la silhouette de Laz’. L’homme empêcha les portes de se refermer et James ferma les yeux un court instant, tout en soupirant. A vrai dire, il était persuadé que Laz’ allait en rajouter une couche, juste histoire de le faire culpabiliser et lui rappeler à quel point il pouvait être un ami odieux. Mais non. Contre toute attente, Lazeria lui présenta ses excuses. Une grande première puisque les deux hommes avaient toujours eu du mal à ravaler leurs fiertés respectives. Il fallait bien admettre que c’était un beau geste de sa part. James se sentit soudainement plus serein et haussa les épaules avec désinvolture, juste afin de lui signifier que ce n’était pas grave. « Oh c’est rien ne t’en fais pas. Je pense que nous traversons une mauvaise passe, chacun de notre côté. Ajoutons à cela les quelques verres que nous venons d’ingurgiter et on comprend mieux pourquoi nous en sommes arrivés là. Rassure-toi, je ne suis pas fâché.» Il n’avait jamais eu l’intention de tourner le dos à cet homme qui comptait tellement à ses yeux. Avoir un caractère bien trempé ne l’empêchait pas de faire preuve d’intelligence et James serait certainement revenu vers lui dès le lendemain afin qu’ils puissent réparer les erreurs de ce soir. Adossé à la paroi de l’ascenseur, il écouta les propos de son ami et acquiesça lentement. Tout ceci était affreusement compliqué, en effet. Pas tant pour lui mais surtout pour Lazerian. James ne doutait pas du fait qu’il soit capable de s’adapter à ce nouveau reflet, comme il disait si bien. Cela ne changeait pas grand chose en réalité : Laz’ était toujours son pote, celui avec qui il aimait passer du temps, celui qui connaissait les moindres secrets de son existence et qui était un véritable frère à ses yeux. « Tout ceci n’a plus d’importance, Laz’. Puis tu sais, je ne considère pas cela comme un mensonge mais plus comme une étonnante révélation. Depuis le temps, je devrais pourtant savoir que tu es un homme étonnant et plein de surprises.» James esquissa un sourire sincère et bienveillant à l’égard de son ami. Vraiment, il n’était pas nécessaire d’en faire tout un plat. Leur dispute ne serait plus qu’un mauvais et lointain souvenir d’ici quelques minutes. Puis James avait aussi sa part de responsabilité dans tout ça. Il était loin d’être blanc comme neige et le savait parfaitement. « Puis pour se disputer, il faut être deux. Et je pense que je ne suis pas irréprochable non plus. Je te dois des excuses moi aussi. Ma manière de dire les choses est parfois un peu abrupte, j’en suis désolé. Tu sais, à force de vivre dans mes bouquins, j’en oublie mes bonnes manières. Déjà que je n’ai jamais été très doué en matière de relations humaines alors bon … » Ce n’était pas une nouvelle surprenante : James avait toujours été bien plus à l’aise en présence des livres que de ses semblables. Il était un solitaire dans l’âme et la liste de ses fréquentations « humaines » était relativement restreinte. En dehors du milieu professionnel, on peut même dire qu’elles se comptaient sur les doigts d’une seule main.
(✰) message posté Jeu 19 Mar 2015 - 0:30 par Invité
❝ Time goes by, friends stay❞ Lazerian & James
James n’avait pas tort, ils étaient tous les deux dans une véritable phase de transition qu’ils devaient accepter. Les temps étaient ardus pour tous les deux, entre les déboires amoureux de son ami et sa propre acceptation de son orientation sexuelle, ils avaient encore des progrès à faire. Ils restaient deux hommes intelligents et pour une fois il avait décidé de faire le premier pas et d’aller s’excuser. Phénomène extrêmement rare, aussi rare que le passage de la comète de Halley ou d’Encke. Il n’était pas fâché non plus, il était peut-être contrarié d’avoir eut ce comportement relevant de l’outrage. Il ne confondra jamais son amitié. Il ne déniera jamais d’avoir des sentiments pour James, ceux-ci étaient extrêmement fort, il aimait James, le qualificatif de ces sentiments étaient fraternels. « Evite trop de compliments mon très cher ami, tu connais aussi mon égo ! Je deviens insupportable quand celui-ci est aussi bien traité ». Un homme plein de surprises était sûrement ce qu’il était. Il n’avait pas envie qu’il s’excuse, il acceptait sa faute. Depuis quand ils avaient besoin d’un emballage pour pouvoir se parler si désormais entre eux ils devraient faire attention à la façon de se dire ce qu’ils pensent, il y avait erreur sur les personnes.
« Pas besoin d’excuses vieille branche, oublions cette histoire ridicule ! Et faisons l’amour dans cet ascenseur pour oublier cette vilaine querelle ! » Il se mit à rire tout seul à cette blague de mauvais goût, après cette histoire il ne pouvait s’empêcher de rire, c’était tout naturel chez lui. « Ne fais pas cette tête ce n’était qu’une blague ! » C’était du seconde degrés et plus une leçon de morale. Cependant il devait quand même l’abandonner pour ce soir, il allait devoir le laisser rentrer chez lui, il a une réunion importante et quant à Lazerian il devait se lever tôt pour aller sur un tournage. Des petites vérifications qu’il devait faire. Un producteur donnait des directions artistiques afin de gérer au mieux le budget, c’était son rôle et il devait l’accepter. Ensuite il poserait une semaine de vacances pour partir à Las Vegas. Cette idée était ingénieuse, il avait déjà été par le passé pour une conférence, il n’avait jamais pris le temps de véritablement découvrir la ville, cette fois il en aurait l’occasion. « Je te laisse rentrer ! Apelle moi demain pour qu’on puisse fixer les dates de notre voyage, je commanderais les places et m’occuperais de la réservation de l’hôtel ! » C’était dans son tempérament de devoir tout organiser. Il était totalement enthousiaste à l’idée de réaliser ce voyage avec James. Il imaginait déjà les différents déboires qu’ils allaient réalisés, parfois il se demandait quand même si dans une autre vie il n’avait pas été dans la même famille, c’était frappant qu’ils s’entendent aussi bien.
« Bonne soirée et prends un taxi, que je n’apprenne pas que tu ais touché le volant de ta voiture alors qu’il n’y a que de l’alcool qui te coule dans les veines ! » Lazerian détestait l’imprudence et surtout qu’on puisse mettre bêtement sa vie en jeu. Il s’écarta des portes de l’ascenseur pour qu’elle puisse se refermer sur James. Il retourna tranquillement dans son appartement, il n’avait pas terminé sa cigarette, il comptait donc bien s’en griller une avant de retrouver la chaleur de son lit. Lorsqu’il pousse à nouveau la porte, le loft lui paru vide, malgré les meubles, le néant semblait emprunt des murs. Qu’il détestait cette solitude, s’allonger seul dans son lit. Ca avait été le plus dur dans son divorce, l’insécurité de se dire que tous les matins du reste de sa vie, il allait devoir se réveiller seul dans son lit.